TABLE DES
MATIÈRES
THE
NEW-YORK TIMES: Quebec Is Shedding Image as Hotbed of Political Rest – Sunday,
April 3, 2005
COURRIER INTERNATIONAL : CANADA : Coup de sang
étudiant au Québec - #752, 31 au 06 avril 2005
JOURNAL DE MONTRÉAL : Des étudiants qui ne lâchent
pas ! – Mercredi 13 avril 2005
MÉTRO : Manifestation – Mercredi 13 avril 2005
24 HEURES : Manifestation – Mercredi 13 avril 2005
RADIO-CANADA : La CASSEE en remet à Montréal - Mise
à jour le mardi 12 avril 2005 à 10 h 09
LA PRESSE : Grève étudiante : Même les irréductibles
rentrent en classe – Mardi 12 avril 2005
LE SOLEIL : Grève : Fournier se réjouit, les
étudiants se résignent – Mardi 12 avril 2005
MÉTRO : La CASSÉÉ n’a pas dit son dernier mot –
Mardi 12 avril 2005
THE
GAZETTE : Letter: Students should have been jailed – Tuesday, April 12,
2005
RADIO-CANADA : La FEUQ dépose les armes - Mise à
jour le lundi 11 avril 2005 à 16 h 09.
LE DEVOIR : 1ère page - Grève étudiante:
la CASSEE jette l'éponge - Édition du lundi 11 avril 2005
LA PRESSE : Après la FEUQ et la FECQ : la
CASSÉÉ rentre dans le rang – Lundi 11 avril 2005
LA PRESSE : Photo : Au parc du Mont-Royal –
Lundi 11 avril 2005
LE SOLEIL : Brève : La CASSÉÉ recommande le
retour en classe – Lundi 11 avril 2005.
JOURNAL DE MONTRÉAL : La grève des étudiants vit ses
dernières heures – Lundi 11 avril 2005.
LA TRIBUNE : 1ère page - Le lundi 11
avril 2005
MÉTRO : En grève dès demain : les profs imitent
les étudiants – Lundi 11 avril 2005
MÉTRO : Tribune : Le nouveau Pyrrhus, par Rober
Laplante – Lundi 11 avril 2005
24 HEURES : La grève se poursuit à l’UQAM – Lundi 11
avril 2005
THE
GAZETTE : Letter : Students should back their bursaries – Mondays,
April 11, 2005
RADIO-CANADA : La CASSEE rentre dans les rangs -
Mise à jour le dimanche 10 avril 2005 à 22 h 47
THE
GAZETTE : CASSÉÉ deciding on Fournier offer – Sunday, April 10, 2005
RADIO-CANADA : La CASSEE à la croisée des chemins -
Mise à jour le samedi 9 avril 2005 à 16 h 10
LA PRESSE : Photo : Action Wal-Mart – Samedi 09
avril 2005
LA PRESSE : Analyse : Jean Charest : deux
ans de confusion – Samedi 09 avril 2005
LE SOLEIL : Éditorial : Une gouverne à
affermir, par Pierre-Paul Noreau – Samedi 09 avril 2005
LE SOLEIL : Lettre : Le respect de nos droits –
Samedi 09 avril 2005
JOURNAL DE MONTRÉAL : Photo : Action Wal-Mart –
Samedi 09 avril 2005
RADIO-CANADA : La grève au collégial terminée - Mise
à jour le vendredi 8 avril 2005 à 17 h 42
LCN : Montréal : Autre coup d'éclat des
étudiants - Mise à jour: Vendredi 08 avril 2005, à 15:06
CYBERPRESSE : Grève étudiante : Manifestation
sur Décarie - Le vendredi 08 avril 2005
LA PRESSE : La grève des étudiants tire à sa fin –
Vendredi 08 avril 2005
LA PRESSE : Brève : Le Toqué! attaqué –
Vendredi 08 avril 2005
LE SOLEIL : Grève étudiante : Lettre : Ils
seront plus sensibles ! – Vendredi 08 avril 2005
JOURNAL DE MONTRÉAL : La grève des étudiants
s’essouffle – Vendredi 08 avril 2005
MÉTRO : Des étudiants à la Tour de la Bourse –
Vendredi 08 avril 2005
THE
GAZETTE : Peggy Curran on Universities: Winter of dissent thaws out –
Friday, aptil 08, 2005
THE
GAZETTE : Striking students getting testier, cops say – Friday, aptil 08,
2005
THE
GAZETTE : Holdouts dwindle as voting ends – Friday, aptil 08, 2005
CYBERPRESSE : Manifestation de la CASSEE : La
Tour de la Bourse paralysée - Le jeudi 07 avril 2005
LE DEVOIR : Photo Courir pour la cause étudiante …–
Jeudi 07 avril 2005
LA PRESSE : Grève étudiante : Le sort de
l’entente se jouera ce week-end – Jeudi 07 avril 2005
LA PRESSE : Qui sont les auteurs de ces oeuvres –
Jeudi 07 avril 2005
LA PRESSE : Sondage CROP-LA Presse – 98,5 : Les
Québécois répudient Charest – Jeudi 07 avril 2005
LA PRESSE : Sondage CROP-La Presse – 98,5 :
Tableau : Jean Charest – Jeudi 07 avril 2005
LE SOLEIL : Grève étudiante : La CASSÉÉ
envisage le retour en classe– Jeudi 07 avril 2005
JOURNAL DE MONTRÉAL : Plainte d’un photographe à
l’endroit du SPVM – Jeudi 07 avril 2005
MÉTRO: Le vote des étudiants est toujours divisé –
Brève : Grève – Jeudi 07 avril 2005
MÉTRO: Lettre : Crise au Québec : formons une
coalition – Jeudi 07 avril 2005
24 HEURES: Étudiants – Jeudi 07 avril 2005
LE DEVOIR : Lettres: Une entente ridicule, par
Mathieu Dufour - Édition du mercredi 6 avril 2005
LE SOLEIL : Lettre : Éducation à deux
vitesse ? – Mercredi 06 avril 2005
JOURNAL DE MONTRÉAL : Faut-il rentrer ? Les
étudiants divisés – Mercredi 06 avril 2005
MÉTRO : Brèves : Offre finale, dit Fournier /
Les étudiants se prononcent – Mercredi 06 avril 2005
24 HEURES : Brève : La CASSÉÉ chassée –
Mercredi 06 avril 2005
Drivers appeared to patiently accept their inconvenience by not honking.
People enjoying the dazzling spring afternoon at outdoor cafes clapped and joined
in the chants of protest against cuts in student aid.
The demonstration and the signs of popular support were among a number
of indications that
While the rest of Canada appears bored with politics and nonchalant about
the weakest federal government in a generation, politics in predominately
French-speaking Quebec are percolating more powerfully than at any time since
the last separatist referendum in 1995, which lost by a narrow margin.
"It is a really special moment," said Julie Ouellet, 22, one
of the demonstrators, who is studying sociology at the
More than 170,000 college students in
College teachers, pressing their own contract demands, went on a
half-day strike this week and are threatening more job actions. Elementary
teachers and provincial government workers say they will take action to
increase wages, unions are pressing to organize Wal-Mart Stores and even the
musicians of the Montreal Symphony Orchestra are performing in T-shirts as part
of their bid for a new contract.
And while workers and students are mobilizing, a federal investigative
commission holding televised hearings here has stirred public rage with
revelations over the last month of almost unbelievable waste in the supposed
cause of thwarting Quebec separatism - like paying huge commissions to
advertising agencies close to the Liberal Party for designing golf balls as
well as paying for box seats to Ottawa Senators hockey games and Neil Diamond
and Shania Twain concerts for political allies.
The developments, though not all connected, are strengthening the
parties that want to promote
Jean Charest, the Liberal leader of
A loss to separatists by Mr. Charest's Liberals in the next provincial
election, expected in three years, could set the stage for a third referendum
on sovereignty, and recent polls suggest the result could be close again. The
unrest here could more immediately affect national politics. Prime Minister
Paul Martin, also a Liberal, faces the probability that his party will be
swamped here by the separatist Bloc Québécois should he lose a confidence vote
in Parliament and need to go to the polls in a snap election before the end of
the year. A big loss in
The Liberals, who only won 21 of
Scandal erupted around the Liberal Party last year, after revelations that
the federal government tried to increase its presence in
An investigative commission led by Justice John Gomery, which started
its work a year ago, has been holding televised hearings in Montreal over the
last several weeks, drawing out a litany of private greed and government waste.
The province has paid rapt attention; French-language news channels reported a
tripling of ratings and added new programming to cover the inquiry into the
money flow.
According to recent testimony, an advertising agency owner who is a
large donor to the Liberal Party received federal contracts, from which he paid
himself, his wife and two children salaries of millions of dollars.
While his firm double-billed Ottawa for work on a stamp promotion
campaign, the owner, Jean Lafleur, tried to claim a $1,000 fishing rod, bought
as a gift, as a business expense incurred on the government's behalf.
In his testimony in
"Gomery is just the tip of the iceberg," said Michel C. Auger,
a columnist for Le Journal de Montréal, a local daily. "The iceberg is,
politics are not working anymore."
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Alors que la majorité des étudiants réintègrent les collèges et
universités au Québec, un groupe d'étudiants de la Coalition de l'Association
pour une solidarité syndicale étudiante élargie (CASSEE) a décidé de poursuivre
sa lutte en occupant les locaux de Loto-Québec, rue Sherbrooke, à Montréal.
Après avoir quitté l'édifice sans incident majeur avec les
forces de l'ordre dépêchées sur les lieux, la centaine de militants a gagné la
rue Sainte-Catherine, qui a dû être fermée.
http://radio-canada.ca/nouvelles/Index/nouvelles/200504/12/003-cassee-manif-mtl.shtml
La semaine dernière, à la Bourse de Montréal, des étudiants qui
bloquaient les accès à l'édifice ont été expulsés de force par l'escouade
anti-émeute de la police de Montréal.
Cette manifestation
survient, alors que la CASSEE, considérée comme l'aile radicale du mouvement
étudiant, a appelé ses membres en début de semaine à réintégrer les bancs de
l'école.
En conférence de presse, lundi, les représentants de la CASSEE
ont toutefois souligné que ce retour en classe ne s'effectuera pas
paisiblement. L'une des porte-parole, Héloïse Moysan-Lapointe, a prévenu que
ses membres continueront de réclamer les 103 millions de dollars supprimés par
Québec dans le programme de bourses et le respect de grands principes, comme la
gratuité scolaire.
La FEUQ ratifie l'entente
Quant à la FEUQ , la majorité de ses membres ont ratifié
l'entente avec le gouvernement du Québec qui contribue à réduire l'endettement
étudiant de 482 millions.
Le président de la FEUQ,
Pier-André Bouchard, déplore toutefois la lenteur avec laquelle a réagi le
gouvernement de Jean Charest dans ce dossier.
(PC) – Alors que le mouvement de grève
étudiante tire à sa fin ces jours-ci, la faction la plus radicale, la CASSEE,
prévient que «le retour en classe ne sera pas paisible».
La Coalition de l'Association pour une solidarité syndicale
étudiante élargie a rencontré la presse, lundi à Montréal, pour faire le point
sur son congrès de la dernière fin de semaine à Sherbrooke.
La CASSEE avait alors recommandé à ses associations membres de
retourner en classe, voyant le mouvement s'effriter.
Une porte-parole, Héloïse Moysan-Lapointe, a toutefois prévenu
que les membres de la CASSEE continueront de militer pour leurs grands
principes de tendre vers la gratuité scolaire, vers l'éradication de
l'endettement étudiant et de combattre la réforme de l'aide financière, la
décentralisation des cégeps et leur arrimage «aux lois du marché».
Les leaders de la coalition s'en sont aussi pris aux exécutifs
des deux autres fédérations étudiantes, collégiale et universitaire, leur
reprochant d'avoir adopté «un comportement de gestionnaire de coupures» et
d'avoir fait preuve «d'à-plat-ventrisme».
La Fédération étudiante
universitaire du Québec (FEUQ) a confirmé lundi la ratification de l'entente de
principe intervenue avec le ministère de l'Éducation sur le financement du
programme des prêts et bourses.
Les deux tiers de ses membres de 19 associations participant à
un congrès téléphonique, ce week-end, ont voté en faveur de l'entente qui,
selon eux, contribue à réduire l'endettement étudiant de 482 millions. Le
président de la FEUQ, Pier-André Bouchard, déplore toutefois la lenteur avec
laquelle a réagi le gouvernement de Jean Charest.
M. Bouchard souligne qu'il leur aura fallu se battre pendant un
an, en plus de mener une grève de six semaines, pour que le gouvernement
finisse par entendre les demandes étudiantes. La FEUQ convie d'ailleurs les
étudiants à une manifestation, le 14 avril prochain.
La CASSEE ne s'avoue pas vaincue
Pendant ce temps, le
mouvement de grève s'effrite. Même la Coalition de l'Association pour une
solidarité syndicale étudiante élargie (CASSEE)
a recommandé à ses membres de retourner sur les bancs d'école.
La grève est terminée au
cégep de Drummondville. Plus de 700 étudiants réunis en assemblée générale
lundi matin ont voté en faveur d'un retour en classe dans une proportion de
75 %.
Au total, 525 étudiants ont
approuvé le retour en classe lors d'un vote secret, tandis que 180 auraient
préféré poursuivre la grève. Dix-neuf personnes se sont abstenues.
Les cours reprendront donc
mardi, selon l'horaire habituel. Les corrections que devra apporter la
direction aux horaires seront communiquées ultérieurement. Le cégep demande
toujours au ministère de l'Éducation de pouvoir compléter la session en se
basant sur le nombre d'heures de cours offertes et non en fonction du nombre de
jours d'enseignement prévus par la loi.
« C'est certain que la
grève n'est pas un gain total au niveau de la stratégie. Il y a eu un gros
problème entre les associations étudiantes. Il faut qu'on soit coordonné s'il y
a éventuellement un autre conflit, que l'on ne fasse pas la grève durant six
semaines pour une proposition à rabais », a déclaré un porte-parole de
l'association étudiante du cégep, François Desrochers.
Les étudiants de
l'Université de Sherbrooke qui étaient encore en grève ont également faveur
d'un retour en classe lundi.
Les étudiants du cégep de
Drummondville, membres de la Coalition de l'association pour une solidarité
syndicale étudiante élargie (CASSEE), avaient été parmi les premiers à
déclencher la grève, le 24 février.
Ils ont choisi de mettre un
terme à leur débrayage après une rencontre des délégués de la CASSEE à
Sherbrooke, en fin de semaine. Refusant de donner un mot d'ordre, la direction
de l'association a laissé le soin à chacune des associations étudiantes d'agir
à sa guise.
Même si les étudiants
choisissent de retourner en classe, la CASSEE ne mettra pas fin à ses moyens de
pression. Créée aux fins de la grève, la coalition poursuivra ses actions sous
son nom habituel, l'ASSE, l'Association pour une solidarité syndicale
étudiante. Elle organisera une manifestation jeudi, date du deuxième
anniversaire de l'accession au pouvoir du gouvernement Charest.
Guillaume Bourgault-Côté
Le plus vaste mouvement de grève étudiante de
l'histoire du Québec perd ses derniers protagonistes militants. Hier, les
représentants de la Coalition de l'Association pour une solidarité syndicale
étudiante élargie (CASSEE), réunis en congrès à Sherbrooke, ont en effet décidé
«d'inviter les membres à considérer un repli stratégique», c'est-à-dire de
rentrer en classe malgré le rejet qu'ils opposent à l'entente de principe
intervenue il y a une dizaine de jours entre le gouvernement et les Fédération
étudiante universitaire (FEUQ) et collégiale (FECQ) du Québec.
«Le rapport de force nécessaire pour obtenir des
gains n'est plus là», estime Héloïse Moysan-Lapointe, porte-parole de la
CASSEE, en analysant l'essoufflement du mouvement depuis la conclusion de
l'entente de principe. Toutefois, la coalition se garde de faire une
recommandation officielle en faveur de la fin de la grève : mais, en tenant
compte de l'avis exprimé hier au congrès, les quelque 30 000 étudiants
grévistes membres de la CASSEE devront se prononcer au cours de la semaine sur
l'opportunité de poursuivre la contestation, lors des assemblées générales
hebdomadaires qui servent à reconduire le mandat de grève générale illimitée
que certains appliquent depuis le 24 février. «Nous serions agréablement
surpris si des associations décidaient de poursuivre la grève», mentionne Mme
Moysan-Lapointe, mais la CASSEE s'attend plutôt à ce que la majorité des
grévistes réintègrent les cours. Le cas échéant, la coalition formée pour la
grève fermera ses livres et redeviendra simplement l'Association pour une
solidarité syndicale étudiante.
Ce «repli» annoncé de la CASSEE, qui avait été la
première à descendre dans la rue avec 30 000 étudiants -- jusqu'à 200 000
autres leur ont ensuite emboîté le pas -- indique clairement que le mouvement
de grève arrive à sa fin. La totalité des 65 000 membres de la FECQ qui ont été
en grève ont mis fin la semaine dernière à leur action, tandis que la FEUQ ne
recense plus qu'environ 5000 de ses membres (Université Laval, de Montréal et
de Sherbrooke) encore en débrayage. Des assemblées générales sont, là aussi,
prévues cette semaine pour réévaluer cette position.
La CASSEE dresse un bilan mitigé des retombées de
la grève. «C'est certain que nous allons rentrer en classe à contrecoeur, dit
Héloïse Moysan-Lapointe. Nous aurions pu obtenir plus que ce qu'il y a dans
l'entente, mais la FEUQ et la FECQ ont amoindri les revendications du mouvement
en ne négociant que la remise [en bourses] des 103 millions de dollars» qui
avaient été convertis en prêts lors du dernier budget Séguin. L'entente
intervenue entre le gouvernement et les deux fédérations prévoit le retour des
103 millions à partir de 2006-2007. L'année actuelle est complètement oubliée,
tandis que 70 millions seront réinvestis l'an prochain.
Néanmoins, Mme Moysan-Lapointe estime que «cette
grève a eu du bon : sans elle, il n'y aurait pas eu de réinvestissement. Ça
valait la peine. Elle a aussi permis de consolider la pratique de l'assemblée
générale», un principe de démocratie cher à la CASSEE.
Pour le président de la FEUQ, Pier-André Bouchard,
la décision un peu forcée de la CASSEE indique «que la majorité de leurs
membres ne suivaient pas l'essentiel de leurs revendications», qui incluaient
notamment l'abolition de la réforme de l'aide financière et diverses mesures
devant mener à la gratuité scolaire.
La FEUQ, qui avait recommandé à ses membres
d'accepter l'entente de principe, dévoilera ce matin les résultats finaux des
votes tenus en congrès. Mais la tendance majoritaire observée jusqu'ici indique
une acceptation générale de l'offre, malgré des grincements de dents pour les
133 millions perdus.
«Il y a deux
choses à retenir de la grève, croit Pier-André Bouchard. D'une part, le fait de
savoir qu'on va revenir à la situation initiale au cours de la deuxième année
nous apparaît acceptable dans les circonstances. Ça veut dire qu'un étudiant en
cinquième secondaire ne sentira jamais les effets de la compression. Nous avons
quand même récupéré 482 des 515 millions sur cinq ans», mentionne-t-il.
«Mais,
surtout, le mouvement a fait prendre conscience à une majorité d'étudiants de
l'importance de la chose politique, de la mobilisation. Cette prise de conscience,
elle dépasse largement la cause des 103 millions, croit-il. Le pire qui aurait
pu arriver, ç'aurait été de faire une grève de six semaines et de ne rien avoir
au bout. Les étudiants auraient retenu le message que la mobilisation ne sert à
rien.» Il estime que cet acquis sera précieux dans les prochains mois, «parce
que nous avons un gouvernement qui parle de dégeler les frais de scolarité : on
ne baissera certainement pas les bras, il nous aura encore dans les pattes».
Au tour des
profs
L'accalmie prévue avec les étudiants risque
néanmoins d'être de courte durée pour le gouvernement Charest. Dès ce matin,
quelque 5500 membres de la Fédération des professionnelles et professionnels de
l'éducation du Québec (FPPE-CSQ) seront en effet en débrayage pour décrier la
lenteur des négociations visant à renouveler une convention collective échue
depuis juin 2003. «La grève [d'aujourd'hui] constitue un premier coup de
semonce visant à démontrer au gouvernement la détermination du personnel à
obtenir un règlement satisfaisant ce printemps», indiquaient hier les
responsables de la fédération.
Et après la grève des devoirs, les perturbations
des enseignants deviendront plus visibles dans les prochains jours. À partir de
demain, ce sera au tour des 80 000 enseignants membres de la Fédération des
syndicats de l'enseignement (FSE), affiliée à la CSQ, d'entamer une série de
débrayages rotatifs. Une grève générale est prévue le 6 mai, si aucune entente
n'intervient d'ici là.
Isabelle Pion, La Tribune, Sherbrooke
Tandis que le mouvement de grève s'effrite depuis
quelques jours, la Coalition de l'Association pour une solidarité syndicale
étudiante élargie (CASSEE) a recommandé à ses membres, réunis en congrès ce
week-end, de retourner en classe. Une chose est certaine, cependant: bien que
le retour sur les bancs d'école semble imminent, les étudiants n'ont pas dit
leur dernier mot.
Une centaine d'étudiants ont pris part au congrès
national, qui se déroulait à l'Université de Sherbrooke.
"Le constat qui a été fait, c'est que le
rapport de forces n'était plus assez fort pour marquer des gains concrets. En
ce sens-là, on va inviter les associations étudiantes à considérer ça, à
considérer un repli stratégique. Ce n'est pas de rentrer en classe docilement;
c'est à contrecoeur qu'on le fait, mais s'il n'y a plus de gain à faire, on ne
va pas envoyer des associations étudiantes au front", explique la
porte-parole de la CASSÉE, Héloïse Moysan-Lapointe.
Selon celle-ci, une assemblée générale doit avoir
lieu lundi au Cégep de Drummondville, au cours de laquelle les étudiants
doivent décider s'ils poursuivent ou non la grève, qui en serait alors à sa
sixième semaine. Les étudiants de la faculté de théologie, d'éthique et de
philosophie de l'Université de Sherbrooke doivent également se réunir en
assemblée afin de décider de leur sort.
Toujours selon Mme Moysan-Lapointe, environ 30 000
membres de la CASSEE respectent toujours les piquets de grève à l'heure
actuelle, et ils seraient, au total, 50 000 étudiants dans la province.
Ce sera donc dans leurs assemblées générales
respectives que les associations étudiantes membres de la Coalition de
l'Association pour une solidarité syndicale étudiante élargie (CASSEE)
décideront du sort de leur mouvement de grève.
Réunie en congrès à
Sherbrooke cette fin de semaine, les membres de la CASSEE ont décidé de ne pas
faire de recommandations aux associations étudiantes quant à une éventuelle
poursuite des moyens de pression.
La CASSEE dit prendre acte de l'essouflement du
mouvement de grève, déclenché il y a déjà six semaines.
http://radio-canada.ca/nouvelles/Index/nouvelles/200504/10/005-Casse-dimanche.shtml
« Le constat qui a été fait, c'est que le
rapport de forces n'était plus assez fort pour marquer des gains concrets. En
ce sens-là, on va inviter les associations étudiantes à [...] considérer un
repli stratégique. Ce n'est pas de rentrer en classe docilement; c'est à
contrecoeur qu'on le fait, mais s'il n'y a plus de gain à faire, on ne va pas
envoyer des associations étudiantes au front », a expliqué la porte-parole
de la CASSEE, Héloïse Moysan-Lapointe, qui a cependant souligné la volonté de
nombreux membres de poursuivre la grève.
Elle réitère par ailleurs
que les militants de la CASSEE n'acceptent toujours pas l'entente négociée
entre le ministre de l'Éducation Jean-Marc Fournier, la Fédération étudiante
collégiale du Québec (FECQ) et la Fédération étudiante universitaire du Québec
(FEUQ) pour mettre fin au litige sur les bourses d'études.
La CASSEE a indiqué que,
quels que soient les résultats des votes des prochains jours, les actions
prévues pour le 14 avril afin de souligner leur désaveu du gouvernement Charest
auront lieu.
Presse Canadienne, Sherbrooke
La Coalition de l'Association pour une solidarité
syndicale étudiante élargie (CASSEE) s'en remet aux assemblées générales de ses
membres pour savoir si la grève doit se poursuivre ou non.
C'est ce qui ce qui a été décidé au congrès de la
CASSEE qui se tenait à Sherbrooke en fin de semaine.
Un porte-parole de la coalition étudiante, Mathieu
Cousineau-DeGarie, a indiqué que le combat doit continuer malgré tout, même si
les membres votaient en faveur d'un retour en classe comme l'ont fait ceux des
deux autres fédérations étudiantes la semaine dernière. M. DeGarie croit que
les étudiants auront pris une décision dans le courant de la semaine.
Le porte-parole a profité de l'occasion pour
annoncer que, quelque soit l'issue du vote, une action de la CASSEE aura lieu
jeudi prochain, le 14 avril, pour souligner à sa façon le deuxième anniversaire
de l'arrivée au pouvoir du gouvernement de Jean Charest.
Selon lui, la grève, qui est sur son déclin, ne
constitue qu'une étape dans le combat des étudiants qui en est un de tous les
jours.
Le dernier organisme étudiant encore en grève, la
Coalition de l'association pour une solidarité syndicale étudiante élargie, la
CASSEE, rentre dans le rang et invite ses membres à reprendre le chemin des
cours.
La coalition recommande
donc à ses associations étudiantes membres de mettre fin à la grève et de
retourner en classe.
Réunis à Sherbrooke, les
dirigeants de la CASSEE ont réitéré leur opposition à l'entente de principe
intervenue avec Québec sur le programme de prêts et bourses, mais proposent,
tout de même, la fin des moyens de pression.
Le retour en classe devrait
se faire de façon graduelle, les différentes associations étudiantes devant se
prononcer demain et mardi sur la recommandation de l'exécutif.
Rappellons que sur les 230
000 étudiants qui étaient en grève au temps fort du mouvement de contestation,
plus que 50 000 sont toujours en grève.
Réunie en congrès à Sherbrooke, la Coalition de
l'Association pour une solidarité syndicale étudiante élargie (CASSEE) devra
décider d'ici dimanche si elle poursuit ses moyens de pression. Les membres de
la CASSEE auront par la suite à se prononcer sur la décision en assemblées
générales.
Depuis que la Fédération
étudiante collégiale du Québec (FECQ) a accepté l'entente de principe du
gouvernement et que la Fédération étudiante universitaire du Québec (FEUQ)
s'apprête à faire de même, la CASSEE fait désormais cavalier seul dans un
mouvement de protestation étudiant qu'elle a fortement contribué à créer.
La porte-parole de la
CASSEE, Héloïse Moysan-Lapointe, estime que ses membres se sentent trahis par
les autres fédérations mais aucunement isolés puisque, selon elle, au-delà de
100 000 étudiants ont rejeté l'entente. Par ailleurs, 50 000 étudiants
sont toujours en grève.
Héloïse Moysan-Lapointe
réserve aussi de durs propos au ministre de l'Éducation, Jean-Marc Fournier,
qui aurait dénaturé le débat pour en faire une stricte question comptable. Elle
déplore que le ministre ait exclu la CASSEE des négociations.
Fin de la partie pour la
FECQ
Les associations membres de la FECQ devraient
regagner les classes dès lundi. La présidente Julie Bouchard en a fait
l'annonce vendredi, en précisant que les étudiants retournaient en classe avec
un goût amer dans la bouche.
Elle a rappelé que
seulement deux associations collégiales sur trois, membres de la FECQ, ont
accepté l'entente de principe. Elle a également dénoncé le fait qu'en vertu de
cette entente, les 103 millions réclamés par les étudiants ne leur reviendront
qu'en 2006-2007.
Les pourparlers se
poursuivent entre la FECQ et les directions des cégeps quant à un calendrier de
reprise des cours manqués.
|
LCN |
(PC) – La Coalition de l'Association pour une
solidarité syndicale étudiante élargie, la CASSEE, étudie ce week-end à
Sherbrooke la stratégie à adopter face aux derniers événements.
On sait que la Fédération
étudiante collégiale du Québec, la FECQ, a accepté l'entente de principe
annoncée par le ministre de l'Éducation alors que la Fédération étudiante
universitaire du Québec, la FEUQ, s'apprête à en faire autant.
Une porte-parole de la
CASSEE, Héloïse Moysan-Lapointe, indique qu'à l'issue de cette réunion, qui se
poursuivra jusqu'en fin de journée dimanche, des propositions seront soumises
aux assemblées générales afin de décider si la grève doit se poursuivre ou si
le retour en classe peut être envisagé.
Mme Lapointe estime que les
membres de la CASSEE se sentent trahis par les autres fédérations mais
aucunement isolés puisque, selon elle, au delà de 100 000 étudiants ont rejeté
l'entente.
La porte-parole de la
CASSEE tient à souligner que plus de 50 000 étudiants sont toujours en grève.
Elle ajoute que le ministre
de l'Éducation, Jean-Marc Fournier, qui refuse de négocier avec son organisme
sous prétexte que celui-ci prône la violence, essaie de «démoniser» un
mouvement étudiant qui prend ses responsabilités. Elle dit que M. Fournier veut
détourner le débat pour l'amener sur des bases strictement comptables, dont la
gestion des compressions.
En vidéo, écoutez les explications
d'Isabelle Dorais.
Caroline
Touzin, La Presse
L'heure était au bilan à la Fédération étudiante
collégiale du Québec (FECQ), hier, alors que ses deux derniers cégeps membres
toujours en grève, Alma et Rimouski, ont voté en faveur d'un retour en classe.
L'entente de principe survenue il y a une semaine
leur laisse toutefois un «goût amer», a dit la présidente de la FECQ, Julie
Bouchard, en conférence de presse à Montréal.
Bien que les deux tiers des quelque 65 000 membres
de la FECQ se soient prononcés en faveur de cette entente au cours de la
semaine, plusieurs l'ont fait à «contrecoeur», a-t-elle souligné.
Dans l'ensemble du réseau collégial, seulement cinq
cégeps sont toujours en grève, soit Drummondville, Lionel-Groulx,
Saint-Jean-sur-le-Richelieu, Saint-Laurent et Vieux-Montréal. Cela représente
environ 16 000 personnes.
Quelques associations étudiantes à l'Université du
Québec à Montréal (23 000 grévistes), à l'Université de Montréal (2500
grévistes) et à l'Université Laval (11 200 grévistes) continuent également le
combat.
Bien qu'il ne reste plus que quelques poches de
Gaulois, la plupart dans la région de Montréal, ce sont environ 100 000
étudiants qui ont rejeté l'entente de principe depuis lundi. Le cabinet du
ministre de l'Éducation n'y voit pas de double message.
«L'objectif est le retour en classe. Ce n'est pas
de savoir si tout le monde est heureux ou non», a affirmé à La Presse Stéphane
Gosselin, l'attaché de presse de Jean-Marc Fournier. Selon lui, si l'entente
n'avait pas été «suffisante», les étudiants n'auraient pas décidé de reprendre
leurs cours.
L'entente ne prévoit pas le retour des 103 millions
retranchés des bourses cette année. Il manquera également 33 millions l'an
prochain. Les étudiants reverront «leurs 103 millions» seulement à partir de
2006-2007.
Division du mouvement
Durant le conflit, la FECQ représentait une
minorité de cégépiens en grève. La majorité d'entre eux étaient soit membres de
la Coalition de l'Association pour une solidarité syndicale étudiante élargie
(CASSEE), soit membres d'associations étudiantes indépendantes. Cette division
leur a-t-elle nui? Non, répond Julie Bouchard, sauf... «quand la CASSEE a
organisé des actions contre d'autres regroupements étudiants», faisant ici
référence à l'occupation des bureaux de la Fédération universitaire étudiante
du Québec (FEUQ), la semaine dernière.
La FEUQ, elle, n'a pas encore fait son bilan. Elle
le rendra public lundi, à la fin de son congrès téléphonique avec ses 19
associations membres qui se tiendra en fin de semaine. «On observe une tendance
lourde en faveur de l'entente, mais il faut la confirmer par un vote en
congrès», a dit son président, Pier-André Bouchard.
Galvanisées par ce qui a été la plus grosse
mobilisation étudiante depuis 1968 au Québec, la FECQ et la FEUQ sont déjà
prêtes à livrer la prochaine bataille contre le spectre du dégel des droits de
scolarité. «Pour une cause comme le gel des droits de scolarité, qui est un
fondement du mouvement étudiant, c'est clair que les gens vont être prêts à se
battre», avertit Julie Bouchard. «Le gouvernement n'a clairement pas fini de
nous entendre», ajoute Pier-André Bouchard.
|
Des membres de la CASSEE, vendredi matin |
Le mouvement de grève des étudiants membres de la
Fédération étudiante collégiale du Québec (FECQ) a pris fin vendredi.
En conférence de presse, la
présidente de la FECQ, Julie Bouchard, a toutefois rappelé que seulement deux
associations collégiales sur trois, membres de la FECQ, ont accepté l'entente
de principe annoncée par le ministre de l'Éducation, Jean-Marc Fournier, il y a
une semaine.
Julie Bouchard a précisé
que personne ne criait victoire dans le camp étudiant, et que les membres de la
FECQ retournaient en classe avec un goût amer et l'impression d'avoir été
maltraités.
La présidente de la FECQ a
profité de l'occasion pour déplorer la réforme du programme de prêts et
bourses. Selon l'entente de principe, la totalité des 103 millions de dollars
réclamés par les étudiants ne leur reviendront qu'à partir de 2006-2007.
Pendant ce temps, deux
votes de grève tenus à Rimouski et à Alma ont confirmé le retour en classe,
lundi prochain, des derniers collégiens en grève.
Une solidarité à toute
épreuve
Par ailleurs, Julie Bouchard a salué la
« solidarité à toute épreuve » démontrée par les membres de la FECQ
durant la grève. « Le gouvernement devrait retenir un message important:
peu importe comment il voudra affecter les jeunes, la génération actuelle se
lèvera contre cela », a ajouté la présidente de la fédération collégiale.
Julie Bouchard a indiqué
que des pourparlers se poursuivaient avec les hautes instances des cégeps,
quant à un calendrier de reprise des cours manqués.
Questionnée au sujet des
actions récentes du regroupement plus radical de la Coalition de l'Association
pour une solidarité syndicale étudiante élargie (CASSEE), la présidente de la
FECQ a rappelé que sa fédération ne parlait pas au nom de la CASSEE, mais
respectait les actions posées par celle-ci, sans porter de jugement.
Nouvel affrontement entre
étudiants et policiers
|
LCN |
Pendant ce temps, un groupe d'irréductibles proches
de la CASSEE a poursuivi les moyens de pression en bloquant, vendredi, l'entrée
d'un magasin Wal-Mart de l'ouest de Montréal.
Il aura fallu
l'intervention de l'escouade antiémeute du service de police de Montréal pour
déloger la centaine d'étudiants qui manifestaient bruyamment.
Cette manifestation est la dernière en date d'une
série de gestes d'éclat perpétrés tout au long de la semaine par la CASSEE.
http://radio-canada.ca/nouvelles/Index/nouvelles/200504/08/004-FECQ-greve-fin.shtml
Jeudi, une violente
bousculade a éclaté entre policiers et étudiants devant la Tour de la Bourse, à
Montréal.
Les membres de la CASSEE se
réuniront en fin de semaine à Sherbrooke pour revoir leur stratégie.
Les policiers ont procédé à quatre arrestations
après un nouveau coup d'éclat des étudiants, vendredi matin, près d'un Wal-Mart
de Montréal. Les quatre individus sont âgés de 18 à 20 ans.
Ils ont été identifiés pour
leur participation à des voies de faits sur des policiers lors de la
manifestation de jeudi dans l'édifice de la Bourse de Montréal.
Un des quatre suspects a
été arrêté pour avoir fait des graffiti sur la façade du Wal-Mart.
Ils faisaient partie d'un
groupe de quelque 70 manifestants qui ont bloqué l'accès au magasin Wal-Mart du
boulevard Décarie, au nord de la ville.
|
Julie
Bouchard et Jonathan Plamondon, de la FECQ |
À Montréal, la Fédération étudiante collégiale du
Québec (FECQ) a indiqué, ce midi, que deux tiers de ses membres avaient accepté
l'entente de principe conclue avec le gouvernement du Québec.
La présidente de la FECQ,
Julie Bouchard, a déclaré que beaucoup d'étudiants avaient pris cette décision
à contrecœur.
Elle rappelle que les
étudiants ont perdu 33 millions de dollars dans cette aventure et que la
majorité d'entre eux ne comprenaient pas l'acharnement du ministère de
l'Éducation à vouloir augmenter l'endettement étudiant.
Julie Bouchard a par
ailleurs salué le formidable élan de solidarité exprimé par les étudiants au
cours des dernières semaines. Selon elle, ceux-ci n'hésiteront pas à se remobiliser
pour dénoncer les injustices.
Vendredi après-midi, la
FECQ comptait moins de 5000 membres encore en grève. Deux autres associations
étudiantes, celle des cégeps de Rimouski et d'Alma, étaient réunies en
assemblée générale pour étudier la question.
Le Quotidien
CHICOUTIMI (MG) - Les
étudiants de l'Université du Québec à Chicoutimi (UQAC) sont de retour sur les
bancs de l'école ce matin.
Au terme d'une assemblée
générale spéciale tenue hier après-midi, les quelque 830 universitaires qui se
sont déplacés pour voter ont choisi de mettre un terme aux moyens de pression
et de reprendre les cours, après deux semaines de grève.
Par contre, a indiqué le
coordonnateur aux affaires publiques du Mouvement des associations générales
étudiantes (MAGE-UQAC), ils ont toutefois décidé de rejeter l'offre émise la
semaine dernière par le ministre de l'Éducation du Québec, Jean-Marc Fournier.
«Cinquante-quatre pour cent
des étudiants qui ont participé au vote se sont prononcés contre la proposition
du ministre. Ils ont cependant voté contre la poursuite de la grève, également
dans une proportion de 54 pour cent. Après deux semaines, ils ont finalement
décidé que c'était assez», a fait savoir Jean-François Lalonde.
Ce dernier précise que
malgré la fin de la grève, d'autres moyens de pression pourraient être
envisagés par les étudiants insatisfaits de la proposition du gouvernement au
sujet du régime de prêts.
«Nous (MAGE-UQAC) allons
nous réunir ce soir et allons discuter de notre position dans le dossier», de
dire Jean-François Lalonde. Toujours selon le porte-parole, la session scolaire
devrait prendre fin autour du 29 avril, tel que prévu.
Enfin, la direction de l'UQAC
se réjouit de la reprise des cours à compter de ce matin.
«Tout a été mis en place
pour le retour des étudiants demain (aujourd'hui). Nous sommes très heureux du
dénouement du vote», a indiqué le porte-parole de l'université chicoutimienne,
Jean Wauthier.
Les cours reprennent vendredi matin aux cégeps de
Matane et de Gaspé.
À Gaspé, les étudiants rejettent toujours le
compromis sur les bourses offert par le ministre de l'Éducation, Jean-Marc
Fournier, mais ils ont voté pour mettre fin à la grève.
Les étudiants ont débattu pendant une quinzaine de
minutes et ont décidé, dans une proportion de 221 contre 75, de ne pas
poursuivre la grève.
Ils acceptent donc de retourner en classe, même
s'ils ne sont pas satisfaits du règlement proposé par le gouvernement.
« Je suis contre la poursuite de la grève. Je crois que le momentum est
passé. Le vent a tourné et on ne gagnera plus rien cette année. À l'automne,
peut-être, mais pas cette année », estime l'un des étudiants, David Maxime
Samson.
Les étudiants ont tout de même résolu de poursuivre
les revendications pour un refinancement en éducation. Ils doivent tenir un
piquet symbolique vendredi matin, avant le début des cours.
La session prendra fin le 8 juin, si rien ne vient
l'interrompre. Toutefois, les enseignants ont déjà annoncé une journée de
débrayage pour le 12 avril.
Après 16 jours de grève, les étudiants du cégep de
Rivière-du-Loup se résignent à retourner en classe, sans grand enthousiasme,
vendredi.
La décision a été prise avec une forte majorité,
jeudi, lors d'un vote à main levée.
Mardi, le vote en faveur de la poursuite de la
grève avait donné un résultat très serré, avec une majorité de 23 voix.
« Finalement, c'était beaucoup plus un pied de nez qu'on a voulu faire au
ministre, Fournier en lui disant qu'on le sait qu'il nous passe un
savon », explique le président de l'association générale des étudiants,
Patrick Dupuy.
Le revirement de situation à Rivière-du-Loup
reflète l'essoufflement du mouvement de contestation à l'échelle québécoise. Il
tient aussi au fait qu'il y a une menace de retrait des 40 millions de bourses
du millénaire, si la Fédération étudiante collégiale ne signe pas l'entente de
principe : « Le fait que la Fédération collégiale ait à signer
l'entente pour que l'argent des bourses du millénaire soit versé au provincial
pour le plafond de prêts, cela a ajouté de l'importance au vote d'aujourd'hui
[jeudi] », ajoute M. Dupuy.
La fin de la session est reportée au 7 juin, mais
elle pourrait encore être repoussée, en raison d'éventuels moyens de pression du
personnel syndiqué.
Au cégep de Rimouski, les étudiants votent à
nouveau sur la poursuite ou non de la grève vendredi midi.
Des membres de la CASSEE, vendredi matin. |
Alors que la vaste majorité des étudiants québécois
a décidé, jeudi, de mettre fin à la grève, un groupe d'irréductibles proches de
la CASSEE a poursuivi les moyens de pression en bloquant, vendredi, l'entrée
d'un magasin Wal-Mart de l'ouest de Montréal.
Il aura fallu
l'intervention de l'escouade anti-émeute du service de police de Montréal pour
déloger la centaine d'étudiants qui manifestaient bruyamment à l'extérieur du
magasin situé à proximité de l'hippodrome de Montréal. Plusieurs manifestants
seraient toujours sur les lieux.
La manifestation de ce
matin, dernière en date d'une série de gestes d'éclat prévu tout au long de la
semaine de perturbation économique de la CASSEE, suit la violente bousculade
qui a éclaté, jeudi, entre policiers et manifestants étudiants devant la Tour
de la Bourse.
Les principaux membres de
la Coalition de l'Association pour une solidarité syndicale étudiante élargie
(CASSEE) se réuniront en fin de semaine à Sherbrooke pour revoir leur
stratégie.
Presse Canadienne
Un autre affrontement entre étudiants et policiers
se profile ce matin à Montréal, après qu'un attroupement de jeunes se soit
formé près d'un magasin de la chaîne Wal-Mart du boulevard Décarie, dans le
nord de la ville.
Selon la police de Montréal, les quelque 60
étudiants sont présentement confinés à demeurer sur une passerelle de la voie
de service de l'autoroute 15 Sud. Certains d'entre eux seraient munis de
bâtons, de tiges métalliques et de boucliers. On ignore encore si des
arrestations ont été effectuées.
L'escouade anti-émeute du SPVM est déjà sur les
lieux.
Plus tôt, les étudiants ont peint des graffitis sur
les murs extérieurs du magasin situé à deux pas de l'Hippodrome de Montréal et
d'une station de métro.
Rappelons qu'hier matin, une violente bousculade a
éclaté entre quelques dizaines d'étudiants qui bloquaient des accès à la Tour
de la Bourse et des agents de l'escouade anti-émeute de la police. Une personne
avait été arrêtée et des dommages avaient été causés dans l'édifice.
À Montréal, une soixantaine d'étudiants se sont
regroupés devant un magasin Wal-Mart ce matin.
L'escouade anti-émeute est sur place. Elle aurait
pris en souricière les manifestants sous un viaduc. Selon les autorités,
certains d'entre eux sont munis de bâtons, de tiges métalliques et de
boucliers.
Les jeunes ont bloqué le boulevard Décarie, près de
l'hypodrome Blue Bonnets. Ils ont ensuite peint des graffitis sur les murs
extérieurs de quelques boutiques et d'une station de métro située à proximité.
La voie de service de l'autoroute Décarie est
toujours bloquée entre les rues Jean-Talon et Vézina. Les étudiants se sont
assis et refusent de quitter les lieux.
Les policiers ignorent si les manifestants sont
membres de la la Coalition de l'association pour une solidarité syndicale
étudiante élargie (CASSEE). Ils croient cependant avoir reconnu certains des
manifestants qui ont perturbé les activités de la Tour de la Bourse hier
après-midi.
La CASSEE s'oppose à l'entente de principe conclue
entre le gouvernement et les deux principales fédérations étudiantes. Elle
réclame le remboursement des 103 millions de dollars coupés dans le régime des
bourses et plaide en faveur de la gratuité scolaire.
Le mouvement de grève commence à s'essouffler du
côté des étudiants.
Hier, plusieurs associations ont décidé de mettre
un terme à leur débrayage, de peur d'hypothéquer leur session.
C'est le cas au cégep Marie-Victorin, où les
étudiants ont voté à 80% en faveur d'un retour en classe tout en dénonçant
l'entente de principe conclue entre Québec et les deux principales fédérations
étudiantes, la FEUQ et la FECQ.
Selon la Fédération étudiante collégiale (FECQ),
seuls 5000 de ses membres sont toujours en grève. L'association prévoit que
tous ses membres auront cessé la grève à compter d'aujourd'hui.
Du côté de la Fédération des étudiants
universitaires du Québec, on estime que 10 000 étudiants sont toujours en
grève.
L'imposante mobilisation étudiante du printemps
2005 -- et la crise sociale à laquelle celle-ci a donné lieu -- a révélé la
puissance d'organisation et de mobilisation des fédérations et coalitions
étudiantes québécoises. Quelque 185 000 étudiants en grève pour une cause
commune -- le recouvrement de 103 millions de dollars de bourses convertis en
prêts --, c'était du jamais vu. Le mouvement étudiant a ainsi su créer un
rapport de force historique en plus de gagner la bataille de l'opinion publique
(73 % d'appui).
Cette coupe de 103 millions que le gouvernement
Charest a imposée aux étudiants les plus démunis a été le ciment, voire la base
des revendications de cette mobilisation étudiante. En fait, il s'agissait de
la revendication commune, malgré les divergences de vues du mouvement.
Il va sans dire que les plateformes de
revendications de la FEUQ (Fédération étudiante universitaire du Québec), de la
FECQ (Fédération étudiante collégiale du Québec) et de la CASSEE (Coalition de
l'association pour une solidarité syndicale étudiante élargie) sont pour le
moins disparates. Il en va de même en ce qui concerne les méthodes et les types
préconisés de mobilisation. Pendant que certains en étaient à prendre des
moyens qualifiés de radicaux et d'extrémistes par les médias, d'autres
petit-déjeunaient sagement avec le ministre.
Marginalisation
cautionnée
Ceux-ci ont d'ailleurs joué le jeu du ministre en
acceptant de négocier sans la CASSEE, qui a lancé ce mouvement de grève et qui
représente rien de moins que le tiers des étudiants mobilisés. Pendant que la
FEUQ et la FECQ jouissaient pleinement de leur statut d'«interlocuteur
privilégié», le ministre Fournier atteignait son but : diviser pour mieux
régner. Les résultats en sont déjà perceptibles dans l'effritement du mouvement
[...].
Or la FEUQ et la FECQ auraient pu insister pour
réintégrer la CASSEE à la table de négociation (malgré certaines maladresses
commises et les divergences évoquées plus haut), et ce, afin de maintenir un
front commun dans le cadre d'un rapport de force sans précédent. Ce
cautionnement de la marginalisation de la CASSEE constitue, selon nous, le
premier et principal piège dans lequel les fédérations étudiantes sont tombées.
La FEUQ et la FECQ, qualifiées par le ministre et
certains médias des «deux principales fédérations étudiantes» -- alors que la
FECQ regroupe moins de membres que la CASSEE -- ont aussi commis plusieurs autres
errements.
Négos fermées
Les fédérations étudiantes, excluant la CASSEE, ont
accepté de participer à des négociations fermées avec le ministre, ce qui
apparaît pour le moins méprisant à l'endroit des 185 000 membres au nom de qui
devaient se faire ces négociations. Mais avaient-elles effectivement le mandat
de négocier ou plutôt celui de récupérer intégralement les 103 millions ? [...]
Troisième errement : en acceptant cette entente, il
est étonnant que les fédérations étudiantes aient accepté de sacrifier deux
cohortes entières d'étudiants (en renonçant aux 103 millions pour 2003-04 et
2004-05 et en acceptant seulement 70 millions pour 2005-06) alors que l'ampleur
de la mobilisation, l'appui de l'opinion publique et la faiblesse actuelle du
gouvernement leur octroyaient le gros bout du bâton. Encore aujourd'hui, il
apparaît que M. Bouchard, porte-parole de la FEUQ, ne mesure pas l'ampleur
historique de la mobilisation et du rapport de force constitué lorsqu'il
affirme ceci : «On est allés chercher le mieux qu'on pouvait aller chercher.»
Courte vue
De plus, les fédérations étudiantes, en acceptant
l'aide de la Fondation canadienne des bourses du millénaire, entérinent
l'empiétement des compétences provinciales par le fédéral en éducation. [...]
Ce colmatage fédéral-provincial pour atteindre la somme de 103 millions de
dollars s'échelonne sur plusieurs années (jusqu'en 2010-11), sans garanties
aucunes que ce gouvernement sera toujours au pouvoir dans deux ans. Ce plan,
pour être fonctionnel, nécessite que le fédéral distribue ses millions
(disponibles grâce au déséquilibre fiscal) de façon généreuse et sans aucun
droit de regard. Les expériences passées nous permettent d'en douter.
Autre errement : l'entente conclue entre le
ministre Fournier et les fédérations étudiantes relève d'une vision à courte
vue. Certes, il faut féliciter les fédérations d'avoir proposé au ministre un
rééchelonnement des baisses d'impôt afin de réinvestir dans l'éducation, ce qui
a d'ailleurs été bien accueilli par l'opinion publique mais pas par le
ministre. Toutefois, cette position des fédérations n'a pas permis d'élargir le
débat sur les problèmes fondamentaux persistants de l'éducation au Québec : la
remise des 103 millions (à partir de 2006) ne ramène le problème qu'à son point
de départ, c'est-à-dire au marasme dans lequel baignait déjà le système de
prêts et bourses avant cette compression.
Or, au moment où les étudiants jouissaient d'un
appui populaire et d'un rapport de force sans précédent, il aurait été
stratégiquement souhaitable de profiter de l'élan pour déborder des «103
millions» et introduire un débat, voire une réflexion sociale élargie, sur les
enjeux à plus long terme relatifs à la place de l'éducation au Québec
(financement des universités, système des prêts et bourses, réforme des cégeps,
endettement des jeunes, etc.).
Faut-il rappeler la réalité démographique du
Québec, qui fait en sorte que les jeunes sont moins nombreux que leurs aînés et
qu'ils devront assumer un lourd fardeau fiscal ? Devront-ils continuer de
s'endetter pour un diplôme qui les mène trop souvent vers la précarité d'un
monde du travail où on exige d'eux toujours plus de «flexibilité» (travail à
forfait ou à la pige, disparités de traitement, baisses salariales,
relocalisations, réaffectations, modification de l'article 45 du Code du
travail, etc.) ?
Lors de cette mobilisation, l'absence de
positionnement plus global sur les enjeux interreliés de l'éducation et du
développement social étonne doublement, d'abord parce que la FEUQ a développé
par le passé un discours social fort éloquent sur la nécessité de créer des
«ponts entre les générations», ensuite parce qu'elle empêche la FEUQ d'être
aujourd'hui solidaire de ceux qui l'ont appuyée, notamment les enseignants des
cégeps, qui étaient en demi-journée de grève mercredi.
L'élargissement du débat aurait permis de confirmer
la valeur sociale de l'éducation au sein de la société québécoise, mais elle
nécessite une plateforme de revendications étudiantes qui en tienne compte. À
notre connaissance, seule la CASSEE, dont les moyens apparaissent parfois
discutables, a souligné cette vision plus globale et à long terme au cours de
cette mobilisation. Malheureusement, elle ne faisait pas partie des
interlocuteurs choisis par le ministre qui, par ailleurs, ne souhaitait pas
entrer dans un débat de fond sur les problèmes criants de l'éducation au
Québec. En aurait-il été autrement si la FEUQ et la FECQ avaient ouvert cette
boîte de Pandore ?
Comme les cégépiens de Chicoutimi, quelques heures
plus tôt, les étudiants de l'Université du Québec à Chicoutimi (UQAC) ont voté
majoritairement pour mettre fin à la grève et pour reprendre les cours dès
vendredi matin.
Le vote tenu jeudi a été à 54 % pour mettre fin à
la grève. Par contre, et dans une même proportion, les universitaires ont
rejeté l'entente de principe intervenue en fin de semaine dernière entre les
fédérations étudiantes et le ministre de l'Éducation, Jean-Marc Fournier.
Les étudiants de l'UQAC entendent manifester, par
d'autres moyens que la grève, leur désaccord à la proposition gouvernementale
sur la bonification du régime de prêts et bourses.
Les cours reprennent également vendredi au cégep de
Saint-Félicien. Dans une proportion de 68 %, les cégépiens ont décidé de mettre
fin aux moyens de pression, après 17 jours de débrayage.
Le président de l'Association étudiante du cégep de
Saint-Félicien, Jean Morency, a déclaré que cette grève avait donné gain de
cause aux étudiants.
« La force
du mouvement étudiant a permis de faire des gains très intéressants, même si on
n'a pas eu ce que l'on réclamait pour la première année, avec seulement 70
millions de dollars », a soutenu Jean Morency.
Reste maintenant aux cégépiens à reprendre le temps
perdu. Il est d'ores et déjà assuré que la session à Saint-Félicien se
terminera au début du mois de juin, pour respecter les 82 jours de classe prescrits
par la loi.
Alma
Le cégep d'Alma reste la seule institution
post-secondaire de la région à être paralysée par une grève étudiante.
Les étudiants des cégeps et des universités
continuent à se prononcer jeudi et vendredi sur l'entente de principe conclue
par la Fédération étudiante universitaire du Québec (FEUQ), la Fédération
étudiante collégiale du Québec (FECQ) et le ministère de l'Éducation.
Cette entente, qui prévoit le réinvestissement de
70 millions de dollars en bourses d'études l'an prochain et 103 millions pour
les quatre années subséquentes, est loin de faire l'unanimité.
Pendant ce temps, les étudiants tiennent aussi des
assemblées, afin de décider s'ils poursuivent la grève. Pour leur part, les
étudiants du campus de Québec du cégep de Limoilou ont décidé mercredi
après-midi de mettre fin à leur grève. Les élèves du cégep de Sainte-Foy ont
aussi décidé majoritairement de retourner en classe vendredi.
À l'Université Laval, 11 000 étudiants sont
toujours en grève comparativement à environ 18 000 en début de semaine. Ils
participeront à des assemblées générales jeudi et vendredi, afin de décider
s'ils reconduisent ou non leur mandat de grève.
Au Québec, mercredi, 75 000 étudiants étaient
toujours en grève alors que vendredi dernier, ils étaient 185 000.
Des étudiants
ne lâchent pas prise
Des étudiants d'architecture de l'Université Laval
ont tenu une manifestation jeudi matin à l'intersection du boulevard Dorchester
et de l'avenue Napoléon-Parent, près de la centrale de police. Ils dénonçaient
l'entente intervenue entre le ministre de l'Éducation et les associations
étudiantes et protestaient contre ce qu'ils appellent les politiques antisociales
du gouvernement Charest.
Les étudiants qui rappellent que les syndicats et
les groupes sociaux sont de leur côté, soutiennent que la bataille n'est pas
perdue.
Claude Plante, La Tribune, Sherbrooke
Les étudiants de la faculté des Lettres et sciences
humaines de l'Université de Sherbrooke mettront fin à leur grève et reprendront
les cours lundi prochain.
En assemblée générale jeudi après-midi, les membres
de la branche la plus militante du campus universitaire ont voté à 98 pour cent
en faveur de poursuivre leur grève jusqu'au 10 avril à minuit.
Le vote a eu lieu à mains levées.
Les étudiants de la faculté des lettres et sciences
humaines sont en grève depuis le 25 février dernier.
Jeudi matin, c'était au tour des étudiants du
Collège de Sherbrooke de retourner sur les bancs d'école à la suite d'un vote
en faveur de la fin de la grève tenu mercredi.
La grève se poursuit toujours au cégep de
Drummondville. Réunis en assemblée générale jeudi, quelque 600 étudiants ont
choisi par une mince majorité de poursuivre leur débrayage jusqu'à lundi.
Au total, 309 étudiants se sont prononcés en faveur
de la grève et 290 ont voté contre lors d'un vote secret. C'est donc dire que
près d'un millier d'étudiants n'ont pas participé à l'assemblée générale.
Le soutien à la grève semble néanmoins s'effriter
puisqu'un autre vote de grève tenu lundi avait été approuvé par 75 % des
participants.
Les étudiants du cégep de Drummondville, membres de
la Coalition de l'association pour une solidarité syndicale élargie (CASSEE),
ont été parmi les premiers à déclencher la grève, le 24 février.
À l'Université de Sherbrooke, les étudiants de la
Faculté des lettres et sciences humaines y sont allés d'un vote très curieux.
Ils ont choisi de poursuivre la grève vendredi, tout en acceptant de retourner
en classe lundi.
La CASSEE, considérée comme la plus radicale des
associations étudiantes, a rejeté l'entente intervenue vendredi entre les
fédérations étudiantes universitaire et collégiale et le ministre de
l'Éducation, Jean-Marc Fournier.
Cette entente prévoit la réinjection de 70 millions
de dollars en bourses dès septembre prochain. Les 103 millions par année
demandés par les étudiants en grève seront réinvestis à partir de 2006.
La CASSEE estime que cette offre ne tient pas
compte de leurs revendications, dont le retrait rétroactif de la réforme de
l'aide financière aux études. Selon eux, l'offre n'a aucune perspective à long
terme sur la gratuité scolaire et ne comporte pas de mesures pour éradiquer
l'endettement des étudiants.
La CASSEE a été exclue des pourparlers par le
ministre Fournier après qu'elle eut refusé de condamner des actes commis lors
d'une occupation de son bureau de comté il y a quelques semaines.
La décision des étudiants drummondvillois vient
toutefois compliquer davantage la tâche de la direction du cégep, qui souhaite
sauver la session. « Il y a une limite! À un moment donné, on ne peut plus
effacer le tableau et faire les devoirs, ce sera impossible. Mais c'est sûr
qu'on regarde pour un retour éventuel mardi », a commenté le directeur général
du cégep, Normand Bernier.
Environ 150 étudiants, membres de la CASSEE, ont
été délogés de façon musclée par l'escouade tactique de Montréal.
Les étudiants occupaient les édifices de la Bourse
de Montréal, près du square Victoria, depuis 8 h 30, jeudi.
En bloquant les ascenseurs de l'édifice, ils ont
empêché plusieurs employés de se rendre à leurs bureaux.
Après environ deux heures d'occupation des lieux,
la police est intervenue pour évacuer les étudiants.
Après la charge des policiers, les manifestants ont
trouvé refuge dans les couloirs qui mènent au métro. Toutefois, aucun blessé
n'est signalé.
http://www.radio-canada.ca/nouvelles/Index/nouvelles/200504/07/007-etudiant_Tour-bourse.shtml
Le mouvement
s'essouffle
Malgré ce coup d'éclat à la Tour de la bourse, le
mouvement étudiant s'effrite et s'essouffle. Les étudiants en grève, qui se
prononcent depuis le début de la semaine sur l'entente intervenue, sont divisés
pratiquement à égalité. Des 185 000 grévistes de la semaine dernière, il n'en
restait plus que 75 000, mercredi.
Même la militante CASSEE (Coalition de
l'Association pour une solidarité syndicale élargie) songe à recommander à ses
membres de mettre un terme au plus important débrayage estudiantin de
l'histoire québécoise.
Toujours
contre l'entente
La CASSEE s'oppose toujours à l'entente conclue par
la FEUQ (Fédération étudiante universitaire du Québec) et la FECQ (Fédération
étudiante collégiale du Québec) avec le gouvernement de Jean Charest, mais la
désaffection de ses membres affaiblit sa position.
L'association étudiante, qui a été tenue à l'écart
des négociations par le gouvernement en raison de sa présumée violence, a vu le
nombre de ses grévistes passer de 60 000, vendredi, à 20 191 mercredi. Il en va
de même du côté de la FEUQ (70 000 à 23 000) et la FECQ (65 000 à 10 000) qui
ont vu le nombre de leurs grévistes fondre rapidement.
L'entente de principe conclue par la FEUQ, la FECQ
et le ministère de l'Éducation prévoit le réinvestissement de 70 millions de
dollars en bourses d'études l'an prochain et 103 millions pour les quatre
années subséquentes.
Les étudiants ont bloqué l'accès aux ascenseurs de
la Tour de la Bourse
Cyberpresse
Des étudiants affiliés à la CASSEE ont bloqué
l'accès à tous les ascenseurs de la Tour de la Bourse, dans le centre-ville de
Montréal, avant d'être évincés par les policiers de l'escouade anti-émeute.
Environ 150 étudiants, insatisfaits de l'entente
proposée par le ministre de l'Éducation Jean-Marc Fournier, ont empêché des
centaines de personnes de se rendre à leur lieu de travail pendant plus de deux
heures.
L'escouade anti-émeute a chassé les étudiants avec
force. On ne compte pour le moment aucun blessé ni arrestation. Les policiers
poursuivraient cependant les étudiants jusque dans le métro.
Le service de sécurité de l'endroit a fait appel
aux policiers devant la présence étudiante. Il s'agissait pour la CASSEE d'une
nouvelle «perturbation économique», des manifestations qui touchent des
secteurs importants de l'économie montréalaise. Le Port de Montréal et la SAQ
ont déjà été la cible des étudiants.
La Tour de la Bourse abrite notamment les bureaux
de l'Organisation de l'aviation civile internationale et de nombreux importants
cabinets d'avocats.
(D'après PC)
– Une centaine d'étudiants ont perturbé les activités quotidiennes de la Bourse
de Montréal, et leur manifestation a pris fin de façon abrupte.
Une violente bousculade a éclaté entre les
étudiants et des agents de l'escouade anti-émeute de la police de Montréal. On
dénombre au moins une arrestation.
Plus tôt ce matin, ces étudiants ont bloqué des
accès à la Tour de la Bourse, rue Saint-Jacques, dérangeant le déplacement de
certains employés de cet immeuble à bureaux, à partir de 8h30. Ils étaient
arrivés sur place en utilisant le métro.
Après environ deux heures d'occupation, les
policiers ont sonné la charge en délogeant les étudiants qui nuisaient à la
circulation par ascenseur du personnel de l'immeuble. Personne ne semble avoir
été blessé dans l'opération.
Des dommages ont été causés dans l'édifice.
Cette intervention policière a dissipé les
manifestants; plusieurs se sont réfugiés dans les couloirs menant au métro.
Les protestataires sont des membres de la Coalition
pour une association de solidarité syndicale étudiante élargie, la CASSEE.
André Laroche, La Tribune, Sherbrooke
Les parents d'aujourd'hui se rappelleront de
Breakfast Club, un film pour ados des années 1980. L'histoire racontait les
péripéties d'une bande d'élèves en retenue à l'école secondaire, un samedi
matin.
La réalité rejoindra la fiction quand quelque 350
élèves devront se présenter à l'école secondaire du Phare, samedi matin, pour
purger une retenue pour ne pas être retournés en classe après la manifestation
du 23 mars dernier.
Cette journée-là, tous les élèves de 3e à 5e
secondaires de la CSRS ont participé cette journée-là à une marche pour
dénoncer les compressions budgétaires à l'aide financière pour les études
post-secondaires.
Les étudiants des écoles Montcalm et de La Montée
ont suivi les consignes à la lettre après s'être rendus au Collège de
Sherbrooke.
Mais quelques élèves du Triolet et une grande
partie des élèves du Phare ont préféré demeurer sur le campus de l'Université
de Sherbrooke pour poursuivre, avec les étudiants universitaires, la marche en
après-midi jusqu'aux bureaux du premier ministre Jean Charest.
Marie-Andrée Chouinard
Alors qu'environ 80 000 étudiants rejettent
l'entente proposée par Québec, le ministre de l'Éducation s'est défendu hier
d'être à la merci des conditions émises par la Fondation des bourses du
millénaire, qui a pourtant clairement indiqué le caractère conditionnel de sa
contribution salvatrice de 40 millions de dollars.
Peut-être encouragés par le vent d’été qui
soufflait hier sur Montréal, des étudiants toujours en grève ont crié haut et
fort leurs 103 millions de bonnes raisons de courir pour la cause étudiante...
Pedro Ruiz
Dans un communiqué émis samedi au moment où le
ministre Jean-Marc Fournier dévoilait les détails de l'accord de principe
conclu avec les fédérations étudiantes, la Fondation des bourses du millénaire
(FBM) indiquait en effet la nature conditionnelle de sa contribution de 40
millions, échelonnée sur quatre ans. Cet apport fédéral inattendu, combiné aux
100 millions du Programme canadien de prêts aux étudiants, a facilité l'accord
de principe.
«La participation
de la fondation demeure toutefois conditionnelle à la ratification de l'accord
de principe par les diverses parties en présence», indique clairement le
communiqué émis sur le site Internet de la fondation.
Le ministre de l'Éducation, Jean-Marc Fournier, a
réagi hier à cette brèche mentionnée la veille dans Le Devoir. «L'entente avec
la Fondation canadienne des bourses du millénaire [stipule] que dès qu'il y a
entente de principe avec les leaders et que le gouvernement pose le geste qui
est mentionné dans l'entente, qui est d'amener 70 millions et 103 millions, la
fondation amène aussi son apport», a affirmé le ministre lors d'un point de
presse à Québec. «C'est ce qu'on a, et ça ne change pas. Je n'ai pas
d'inquiétude à ce niveau-là.»
M. Fournier a aussi indiqué que cet accord de
principe doit être ratifié par les étudiants, un processus qui doit encore se
poursuivre aujourd'hui et demain. «C'est évident que c'est une entente de
principe», a convenu le ministre. «On cherche à ce que les étudiants y
adhèrent. Mais la tendance qu'on voit dans les votes [nous indique] qu'il y
aura ratification. Et, encore une fois, il faut laisser le temps au processus.»
Choqué par l'assurance du ministre, le président de
la Fédération étudiante universitaire du Québec (FEUQ), Pier-André
Bouchard-St-Amant, décode une certaine «panique» dans les propos de son
vis-à-vis. «Voilà un signe de panique de la part du ministre de l'Éducation,
qui nous sort ce genre de choses quand il commence à sentir qu'il perd le
contrôle», a-t-il expliqué hier, cependant encouragé par les signaux envoyés
par ses associations. «C'est dans la même lignée que tout ce qu'il nous a servi
de paternaliste et d'autoritaire depuis le début du conflit.»
L'invitation formulée par la FEUQ d'accepter l'entente
de principe semble être entendue par les associations membres : hier encore,
l'Université du Québec à Rimouski s'est ajoutée au lot des 50 000 étudiants qui
ont acquiescé à l'offre de Québec pendant que 10 000 la refusaient. 20 000
membres de la FEUQ doivent encore être sondés prochainement.
Toutefois, le portrait collégial est toujours
divisé : 50 000 cégépiens ont rejeté l'offre alors que 54 000 lui ont donné
leur aval. Des associations membres de la FECQ, notons que huit ont approuvé
l'entente de M. Fournier, contre sept qui l'ont rejetée.
Dans certains cégeps et même à l'université,
certaines des associations qui ont refusé l'entente l'ont toutefois fait avec
une mince majorité, ce qui laisse croire à certains observateurs qu'une reprise
du vote -- telle que prévue aujourd'hui dans nombre d'associations -- pourrait
faire basculer la tendance.
«Les taux de
reconduction des grèves sont plus faibles et on sent une inquiétude chez
certains étudiants à cause des complications scolaires que pourrait entraîner
une poursuite de la grève», a expliqué hier Joël Nadeau, coordonnateur de
l'Association facultaire de lettres, langues et communication (AFELLC) de
l'UQAM.
À l'UQAM, ce sont maintenant environ 25 000 des 40
000 étudiants qui ont rejeté la proposition du ministre et par conséquent
choisi de poursuivre la grève. La commission des études de l'université a
d'ailleurs voté mardi pour une prolongation du trimestre d'hiver de deux
semaines en vue de le conclure le 8 mai. Ceci aura pour effet de reporter le
début du trimestre d'été d'une semaine.
Le chapitre final de cette saga étudiante commencée
le 24 février n'est pas encore écrit : lors d'un congrès téléphonique cette fin
de semaine, la FEUQ doit décider de la manière dont elle calculera l'adhésion
de ses membres. L'ensemble des associations membres s'y prononcera et soupèsera
les éléments à considérer pour juger de la conclusion de l'événement.
La FECQ songe aussi à tenir une instance spéciale,
possiblement téléphonique, de manière à joindre l'ensemble de ses membres
établis en région. La présidente de la FECQ, Julie Bouchard, n'a toujours pas
pris la parole depuis que cet accord de principe est connu, mais elle pourrait
le faire demain.
Avec la collaboration de Tommy Chouinard
L'origine de cette idée «forte et efficace» du
carré rouge qu'on a vu partout dans le mouvement étudiant ces dernières
semaines n'est pas du tout «obscure», comme l'affirmait Stéphane Baillargeon
dans son article sur «l'esthétisme de la contestation» dans Le Devoir du samedi
2 avril 2005. Tout ça a commencé d'une façon tout ce qu'il y a de plus
publique. Les membres de l'Assemblée nationale, en particulier Claude Béchard,
ancien ministre de l'Emploi, de la Solidarité sociale et de la Famille, savent
très bien d'où il vient.
Le carré rouge a été arboré pour la première fois
le 5 octobre 2004 dernier, lors de la présentation du Collectif pour un Québec
sans pauvreté sur l'inacceptable projet de loi 57 sur l'aide sociale à la
Commission des affaires sociales de l'Assemblée nationale.
La délégation du collectif en a expliqué le sens au
ministre dans ces termes, qu'on retrouve dans la Gazette officielle du Québec
du 5 octobre : «[...] Nous nous sommes demandé comment on doit agir pour cesser
de tourner en rond dans l'histoire. Aujourd'hui, nous dénonçons, nous
démontrons, nous proposons. Tout à l'heure aussi, nous serons dans la rue.
[...] Nous vous demandons de refuser que les institutions politiques continuent
de concevoir pour les citoyens les plus pauvres des escaliers roulants qui
descendent au lieu de monter et qui mettent à chaque fois un peu plus dans le
rouge. Nous allumons une très, très grosse lumière rouge [...], comme ça, ce
sera encore plus visible.»
Les membres de la délégation ont alors arboré
devant le ministre un carré en duct tape rouge, invitant les gens «qui sont
intéressés à allumer la lumière rouge» à le faire en même temps qu'eux.
Par la suite, tout au long de l'automne, la consigne
du carré rouge s'est multipliée dans les rangs du collectif en même temps
qu'une déclaration citoyenne signée par plus de 4000 personnes de toutes les
occupations et plus de 500 organisations pour réclamer le retrait du projet de
loi 57 et la réparation des reculs en cours à l'aide sociale (voir sur le site
Internet du collectif au www.pauvrete.qc.ca; il est encore possible et utile de
la télécharger pour la signer).
La consigne s'est ensuite répandue lors du Forum
alternatif qui s'est déroulé les 6 et 7 octobre par le Réseau de vigilance en
marge du Forum des générations prévu la semaine suivante à Saint-Augustin, près
de Québec, ainsi que dans les manifestations subséquentes. Le 20 novembre, à
l'invitation du même réseau, plus de 10 000 personnes sont allées à Montréal
manifester à l'extérieur du congrès du Parti libéral du Québec leur objection
aux reculs, à l'aide sociale et ailleurs, qui plongent des personnes dans
d'énormes difficultés financières. La consigne était de porter du rouge.
Le 13 décembre, deux ans jour pour jour après
l'adoption de la Loi visant à lutter contre la pauvreté et l'exclusion sociale,
à l'initiative du Collectif pour un Québec sans pauvreté, une cinquantaine de
personnes portant carré rouge et vêtements rouges ont occupé «en rouge» la
cafétéria de l'Assemblée nationale pendant cinq heures pour réclamer notamment
le retrait du projet de loi 57 sur l'aide sociale et l'abandon des mesures de
recul.
En janvier 2005, les associations étudiantes ont
pris le relais du carré rouge, ce qui est très bien, pour lui donner la
visibilité qu'on a vue et avec la créativité que l'on sait dans le cadre de
l'extraordinaire mobilisation qui s'est ensuite développée contre la
compression de 103 millions de dollars aux prêts et bourses.
Une idée de
fou !
Quant à l'idée lancée en octobre, elle provenait du
travail d'un atelier, qui aura à l'évidence atteint son but, sur «des idées de
fou pour du matériel militant qui suscite l'attention et l'adhésion», tenu lors
d'une session extraordinaire du Parlement de la rue convoquée par le collectif
à Québec le 24 janvier 2004.
Les participants étaient sortis de l'atelier
marqués de rouge à partir de l'idée et du matériel apportés par la
personne-ressource de cet atelier, une artiste de Montréal, Johanne Chagnon, en
signe de protestation devant des politiques appauvrissantes. Notons également
une série de productions «rouges» de cette artiste, faites à la fin de
l'automne 2004 en collaboration avec le collectif. On peut les voir sur le site
Internet du collectif.
Voilà l'histoire de l'origine du carré rouge. Il
n'appartient à personne. Il est associé à une mobilisation d'objection à des
politiques qui appauvrissent. Il pourrait continuer à faire du chemin dans ce
sens.
La facette de
l'aide sociale
Par ailleurs, il devient important, à la veille
d'un budget dont la date recule sans cesse, de rappeler fermement la facette de
l'aide sociale de cette lutte du carré rouge. En même temps que le gouvernement
a retiré de façon tout à fait inacceptable 103 millions dans le régime des
bourses lors du dernier budget, il a aussi procédé à de graves compressions à
l'aide sociale en janvier 2005 malgré les protestations de l'automne. Il est
allé chercher 14 millions en n'indexant qu'à moitié les deux tiers des prestations
d'aide sociale, donc en retirant du pouvoir d'achat à des personnes qui
n'avaient que 533 $ par mois pour vivre. Une honte !
Il est allé chercher 44 autres millions de dollars
en modifiant le règlement de l'aide sociale pour réintroduire une compression
pour partage de logement familial, pour éliminer des aides au logement, à
l'emploi, pour enlever le droit à l'aide sociale aux personnes immigrantes
pendant leurs trois premiers mois au Québec, pour resserrer les règles
d'admissibilité à l'aide sociale. Toutes ces coupes sont odieuses. Elles
doivent toutes êtres réparées sans compromis parce qu'elles n'auraient jamais
dû être faites.
Au cours des derniers mois, le gouvernement du
Québec s'est mis en totale infraction avec la Loi visant à lutter contre la
pauvreté et l'exclusion sociale, qui impose depuis son entrée en vigueur, en
mars 2003, d'améliorer les conditions de vie de l'ensemble des personnes en
situation de pauvreté. Si la lutte du carré rouge a plusieurs facettes, elle
n'a qu'un seul horizon : celui d'un Québec sans pauvreté... et riche de tout
son monde.
La société québécoise doit à ses membres qui sont
en situation de pauvreté le respect en toute égalité de leur dignité et de
leurs droits. Cela suppose entre autres une couverture décente des besoins dans
les régimes de protection sociale. Aucun recul n'est acceptable là-dessus,
alors qu'en fait, il faudrait faire mieux. Toutes les personnes qui sont
d'accord devraient marquer leur objection et exiger les décisions politiques
nécessaires. Y compris dans le budget du Québec 2005-06. Le carré rouge est là
pour ça.
Montréal, le 4 avril 2005
Je suis en grève depuis un
mois, et l'idée d'avoir perdu presque la moitié de ma session universitaire
pour 482 millions suscite chez moi un malaise. L'entente de principe conclue
entre la FEUQ, la FECQ et le ministre de l'Éducation témoigne à mon avis de la
carence démocratique du gouvernement et des fédérations étudiantes.
Il me semble clair que la
mobilisation étudiante ne s'articule pas seulement autour des 103 millions de
dollars perdus. Elle tient sa source d'une insatisfaction plus générale, vis-à-vis
non seulement du système d'éducation mais aussi de l'attitude paternaliste du
gouvernement Charest qui, quelle que soit la décision à prendre, n'est pas à
l'écoute de la population qu'il représente.
La grève constitue selon
moi une tentative de la part de ma génération de conquérir son espace
politique, de faire entendre sa voix pour qu'enfin on s'aperçoive qu'elle
existe et qu'elle veut participer elle aussi à la vie collective. Et voilà que
la FECQ et la FEUQ décident de s'approprier le mouvement et de le limiter aux
fameux 103 millions. Rappelons que la grève a été déclenchée grâce à
l'initiative de la CASSEE et que les fédérations n'ont appelé leurs
associations à y participer que deux semaines plus tard. Pourtant, elles ont
envahi tout l'espace médiatique; même dans les manifestations organisées par la
CASSEE, ce sont elles qui exprimaient leurs malingres revendications qui, ne
leur en déplaise, ne sont pas celles de tous les étudiants. C'est
malheureusement avec ces fédérations fantoches que le gouvernement a négocié, à
cause de présumés actes de violence de la part de la CASSEE.
Un concours de
circonstances ou un rusé calcul politique a fait en sorte que la FECQ et la
FEUQ posent le problème en dollars et que, une fois les dollars quasi obtenus, elles
demandent à leurs membres de retourner en classe. Cela équivaut à nous rire au
nez. L'entente de principe ne présente aucune garantie pour l'avenir (l'avenir,
ce n'est pas cinq ans) et exclut toute perspective globale sur notre système
d'éducation et sur la société en général. À mon sens, en convertissant ce qui
devrait être un débat de société en une question d'argent, les fédérations
agissent comme le gouvernement, c'est-à-dire en technocrates.
C'est pourquoi je serai
profondément déçue si la grève se termine par cette entente de principe.
J'aurai manqué un mois de cours pour quelques dollars en plus de me rendre
compte que les leaders censés me représenter ne sont qu'une pâle réplique des
ministres du gouvernement au pouvoir. Bref, rien n'aura changé.
Le monde de l'Éducation est toujours en ébullition
au Québec.
|
Les professeurs du cégep du Vieux Montréal manifestent. |
Alors que les étudiants
commencent à rentrer en classe, plusieurs milliers de professeurs font l'école
buissonnière.
Le mouvement étudiant
semble en voie de se scinder entre cégeps et universités.
Les étudiants à l'université semblent se ranger du
côté de la Fédération étudiante universitaire du Québec (FEUQ) qui a conseillé
à ses membres d'accepter l'entente conclue avec le ministère de l'Éducation.
Les cégépiens divisés
Les étudiants des cégeps sont toutefois plus
enclins à rejeter l'entente. Ils sont 44 000 de 17 cégeps à avoir rejeté
l'entente alors que leurs collègues de 14 autres institutions ont voté pour un
retour en classe.
Les élèves d'une dizaine
d'autres cégeps tiendront des votes sur le sujet.
L'entente de principe conclue par la FEUQ, la
Fédération étudiante collégiale du Québec (FECQ) et le ministère de l'Éducation
prévoit le réinvestissement de 70 millions de dollars en bourses d'études l'an
prochain et 103 millions pour les quatre années subséquentes.
Contre la lenteur
Alors que certains de leurs étudiants veulent
réintégrer les salles de cours, ce sont les 12 500 professeurs de niveau
collégial affiliés à la CSN qui tiennent une demi-journée de grève.
Ces membres de la
Fédération nationale des enseignantes et enseignants, qui oeuvrent dans une
trentaine de cégeps, dénoncent la lenteur des négociations de leur convention
collective échue depuis le 30 juin 2002.
Les professeurs réclament
également l'allègement de leur tâche. Les réformes les contraignent à
participer à plusieurs comités alors que le nombre d'élèves ne cesse
d'augmenter dans leurs salles de classe.
La Tribune, Sherbrooke
Dans une proportion de 60
pour cent, les étudiants du Collège de Sherbrooke ont décédé de mettre fin à la
grève qui durait depuis déjà quelques semaines.
Environ 2500 étudiants
étaient réunis mercredi après-midi au palais des sports de Sherbrooke et ont
voté à mains levées.
Ils devraient donc
retourner en classe jeudi.
Paradoxalement, ils ont
rejeté dans les mêmes proportions l'entente survenue entre le ministre de
l'Éducation, Jean-Marc Fournier, et les organisations étudiantes.
C'est dans une très faible proportion, soit 57,6 %,
que les étudiants de l'Université du Québec à Rimouski ont finalement accepté
l'offre du ministre de l'Éducation, Jean-Marc Fournier.
Le mouvement de débrayage a aussitôt pris fin et
les étudiants ont repris le chemin des cours. Après plusieurs heures de débat
et deux semaines de grève, le ras-le-bol était manifeste chez plusieurs
étudiants et s'est manifesté par un refus de prolonger le temps alloué au
débat.
Dans l'ensemble, pourtant, c'est la mort dans l'âme
que certains étudiants affirment retourner en classe. S'ils soutiennent avoir
réussi à faire céder le gouvernement, ils considèrent qu'ils ont tout au plus
sauvé les meubles quant à l'aide financière étudiante.
À l'inverse, les 2000 étudiants du cégep de
Rimouski décidaient mercredi de rejeter l'offre du gouvernement et de
poursuivre la grève commencée il y a deux semaines maintenant.
Gilles Normand, La Presse, Québec
Toujours lourdement
embarrassé par la crise dans le milieu étudiant, le premier ministre Jean
Charest a fortement incité, hier, le chef de l'opposition, Bernard Landry, à
encourager les étudiants à ratifier l'entente de principe intervenue en fin de
semaine dernière entre deux fédérations et le ministre Jean-Marc Fournier.
Selon cette entente, le gouvernement réinvestira 70
millions dans les bourses d'études dès l'an prochain et 103 millions pour
chacune des quatre années subséquentes. Ainsi, il n'est plus question de la
proposition formulée antérieurement par le ministre Fournier pour accorder aux
plus démunis une remise de dette.
« C'est un bon règlement. J'aurais espéré
aujourd'hui que le chef de l'opposition officielle agisse de façon responsable,
qu'il reconnaisse qu'il y a là-dedans un bon règlement et qu'il encourage les
étudiants à l'accepter », a en effet lancé M. Charest au chef péquiste qui
reprochait en Chambre au gouvernement d'avoir échoué dans ce dossier jusqu'à ce
que le gouvernement fédéral vienne à sa rescousse, « grâce à la bravoure des
étudiants ».
« Les associations étudiantes, après des mois de
revendications appuyées par la population et tous les observateurs sensés, ont
réussi à arracher une entente pour récupérer partiellement l'argent que le
gouvernement libéral leur avait enlevé dans une décision absurde.»
« Toutefois, et c'est à peine croyable, ce sont les
étudiants eux-mêmes qui ont été obligés de négocier l'ajout d'un montant
provenant de la Fondation des bourses du millénaire. Ils ont dû aussi s'assurer
qu'un versement d'un autre montant provenant du Programme canadien de prêts aux
étudiants serait également ajouté. Ils sont plus efficaces que le ministre », a
indiqué M. Landry.
Le premier ministre, lui,
s'est félicité d'avoir obtenu plus tôt un engagement du gouvernement fédéral de
verser au Québec ces 100 millions qui lui permettent de bonifier la proposition
faite aux étudiants.
« Si le gouvernement
fédéral en dépense plus, bien tant mieux parce qu'il a les moyens d'en mettre
plus, comme il devrait en mettre davantage dans les programmes du Québec
(...)Quand on négocie avec le gouvernement fédéral, on conclut, nous, des
ententes », a répliqué Jean Charest.
Pour Jean-Marc Fournier,
cette entente de principe « n'est pas une proposition du ministre, mais une
entente entre deux fédérations étudiantes (la FEUQ et la FECQ) et le
gouvernement du Québec ».
Cette entente a de plus un
caractère définitif. Le gouvernement du Québec, soutient le ministre, n'a en
effet rien de plus à mettre sur la table.
« Je demande aux étudiants
de ne pas écouter les insinuations du député d'en face (Jonathan Valois qui
prétendait qu'il en coûterait 136 millions aux étudiants les plus pauvres) qui
essaie de dire que ce n'est pas une bonne entente. Nous avons convenu une
entente, elle est bonne et j'espère que les étudiants sauront la regarder à son
mérite », a dit M. Fournier.
Le ministre n'a apparemment
pas l'appui de la CASSEE, association regroupant quelque 50 000 étudiants. Mais
il refuse de s'asseoir avec les représentants de cet organisme pour expliquer
l'entente.
« Non, non. Un gouvernement
qui négocie avec des gens qui considèrent que la violence fait partie d'un des
outils de promotion, moi, en tout cas, je ne suis pas membre de ce
gouvernement-là. Je ne pense pas qu'on ait à négocier avec des gens qui
considèrent que la violence fait partie des outils de promotion de leurs idées
», a-t-il affirmé, en ajoutant que les demandes de la CASSEE atteignaient près
d'un milliard.
La grève est terminée au Collège de Sherbrooke.
Réunis en assemblée générale, mercredi après-midi, au Palais des sports, 2500
étudiants ont voté massivement en faveur d'un retour en classe lors d'un vote à
main levée. Les cours reprendront jeudi.
Ce dénouement a été accueilli avec beaucoup de
soulagement par de nombreux étudiants. La grève avait été déclenchée le 24
février, et plusieurs collégiens s'inquiétaient pour l'avenir de leur session.
Le retour en classe a été approuvé malgré le fait
que les étudiants se soient majoritairement prononcés contre l'entente de
principe conclue vendredi entre le ministre de l'Éducation, Jean-Marc Fournier,
et les fédérations étudiantes universitaire et collégiale.
Le Palais des sports était
bondé.
Les étudiants du Collège de Sherbrooke sont quant à
eux membres de la Coalition de l'Association pour une solidarité syndicale
étudiante élargie (CASSEE), qui a rejeté cette entente.
L'offre du ministre Fournier prévoit la réinjection
de 70 millions de dollars en bourses dès septembre prochain. Les 103 millions
par année demandés par les étudiants en grève seront réinvestis à partir de
2006.
Les étudiants du Collège ne sont pas les seuls à
avoir choisi de mettre fin à leur débrayage. Les étudiants en éducation
physique et ceux à la maîtrise en histoire de l'Université de Sherbrooke se
sont aussi prononcés en faveur d'un retour en classe, après cinq semaines de
grève.
Les étudiants en éducation physique indiquent
toutefois qu'ils sont contre l'entente de principe et qu'ils entendent
organiser de nouvelles manifestations au cours des prochains jours.
Des universitaires ont fait
le procès de Jean Charest.
Nouvelles manifestations à Sherbrooke
La journée de mercredi a aussi été marquée par de
nouvelles manifestations. En matinée, plusieurs dizaines d'étudiants en
éducation physique de l'Université de Sherbrooke ont manifesté devant le bureau
de comté du premier ministre Jean Charest, rue King Ouest.
Les étudiants y sont allés d'exercices et ont
organisé diverses activités en lien avec leur domaine d'études. Ils voulaient
ainsi démontrer que le mouvement étudiant n'a pas perdu son souffle.
Vers midi, des étudiants de la Faculté des lettres
et sciences humaines se sont rendus devant le Palais de justice de Sherbrooke
afin de procéder à un simulacre de procès impliquant Jean Charest et le
ministre Fournier.
Les étudiants de plusieurs facultés de l'Université
de Sherbrooke et ceux du Collège de Sherbrooke doivent déterminer, mercredi,
s'ils poursuivent leur débrayage.
Les étudiants du Collège sont membres de la
Coalition de l'Association pour une solidarité syndicale étudiante élargie
(CASSEE), qui a rejeté l'entente conclue vendredi avec le ministre de
l'Éducation Jean-Marc Fournier.
Cette entente, négociée par les fédérations
étudiantes universitaire et collégiale, prévoit la réinjection de 70 millions
de dollars en bourses dès septembre prochain. Les 103 millions par année
demandés par les étudiants en grève seront réinvestis à partir de 2006.
La journée est aussi marquée par de nouvelles
manifestations. En matinée, plusieurs dizaines d'étudiants en éducation
physique de l'Université de Sherbrooke ont manifesté devant le bureau de comté
du premier ministre Jean Charest, rue King Ouest.
Les étudiants y sont allés d'exercices et ont organisé
diverses activités en lien avec leur domaine d'études. Ils voulaient ainsi
démontrer que le mouvement étudiant n'a pas perdu son souffle.
Vers midi, des étudiants de la Faculté des lettres
et sciences humaines se sont rendus devant le Palais de justice de Sherbrooke
afin de procéder à un simulacre de procès impliquant Jean Charest et le
ministre Fournier.
Le porte-parole de l'Association
étudiante de la Faculté, Jonathan Naud.
La CASSEE et la FEUQ renvoyées dos à dos
Les étudiants de la Faculté de théologie, d'éthique
et de philosophie, qui seront en grève jusqu'à lundi, ont retenu l'attention
autrement.
Ils ont dénoncé l'attitude des deux associations
étudiantes dont ils sont membres, soit la Fédération étudiante universitaire du
Québec (FEUQ) et la CASSEE.
L'association étudiante de la faculté déplore que
la FEUQ ait recommandé l'entente de principe convenue avec le ministre, et
soutient que la CASSEE commet une erreur en représentant davantage sa bannière
que ses membres.
L'association demande à la FEUQ et à la CASSEE de
changer de comportement. Elle voudrait notamment que la CASSEE se recentre sur
ses revendications et qu'elle condamne les actions qui nuisent à la cause
étudiante.
|
Imacom, Claude Poulin Mardi après-midi, des
étudiants ont perturbé la circulation sur l'autoroute 410, à l'heure de
pointe. |
Presse Canadienne,
Sherbrooke
Une soixantaine d'étudiants
en éducation physique de l'Université de Sherbrooke ont manifesté à partir de
7h, mercredi matin, dans le stationnement adjacent au bureau du premier
ministre Jean Charest, rue King Ouest, à Sherbrooke.
À l'instar de plusieurs de
leurs collègues, ces étudiants dénoncent le piètre financement que Québec
accorde à l'éducation. Ils manifestent de façon particulière, se livrant à des
démonstrations sportives.
Ils entendaient quitter les
lieux vers dix heures afin de tenir une marche de protestation vers le campus
de l'université.
Mercredi après-midi, ces
étudiants et leurs collègues du Collège de Sherbrooke voteront sur la
proposition gouvernementale du week-end dernier et sur la pertinence de
poursuivre ou non la grève.
La manifestation de
mercredi matin est la deuxième à se produire à Sherbrooke en un peu plus de 12
heures.
Mardi après-midi, des
étudiants ont perturbé la circulation sur l'autoroute 410, à l'heure de pointe,
en marchant dans la bretelle conduisant de l'autoroute au site d'un magasin
Wal-Mart qui ouvrira bientôt ses portes.
Pour leur part, les
étudiants en Éthique, philosophie et théologie se sont prononcés à 97 pour cent
en faveur du maintien de la grève jusqu'à lundi.
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Photo Janick Marois Même si le retour est
difficile, Virginie Bissonnette et Sébastien Corbeil sous tous les deux
heureux que la grève soit terminée. |
Karine Blanchard, La Voix de
l'Est, GRANBY
Après
cinq semaines de grève, les étudiants du cégep de Granby Haute-Yamaska ont
repris les cours, hier. Si l'on en croit les quelques étudiants rencontrés
hier, le retour en classe a été pénible.
"C'est un peu
difficile de s'y remettre parce que ça fait longtemps que nous n'avons pas
étudié la matière", a confié Geneviève Laverrière.
Les étudiants semblaient
avoir de la difficulté à se remettre au travail hier matin. "J'ai eu de la
difficulté à me concentrer au début. Ça fait changement. Tout le monde dit que
l'ambiance est bizarre", soutient Jean-Françis Bonnette.
Virginie Bissonnette
qualifie son retour de difficile, même si elle apprécie la reprise des cours.
"Ça s'est bien passé. C'est un peu difficile de reprendre le rythme. Je
suis vraiment contente que la grève soit terminée", soutient-elle. Son
collègue était du même avis. "C'est pas facile de revenir mais l'ambiance
est correcte", a mentionné Sébastien Corbeil.
La direction du cégep de Drummondville demande au
ministère de l'Éducation du Québec d'assouplir sa réglementation afin de
reprendre le temps perdu une fois que se terminera la grève des étudiants.
Réuni mercredi soir, le conseil d'administration a
adopté une résolution demandant à Québec de reprendre les cours non pas sur la
base d'un calendrier scolaire de 82 jours, mais en tenant compte des heures de
cours qui doivent être données.
Selon le directeur des études, un tel
assouplissement permettrait d'allonger les jours de classe et de compléter la
session le 15 juin, comme le prévoit la convention collective des enseignants.
Cette résolution a été adoptée à l'unanimité, avec
l'appui des enseignants et des étudiants qui siègent au conseil
d'administration. Les étudiants du Cégep de Drummondville sont en grève depuis
le 24 février. Ils ont décidé, lundi, de poursuivre leur débrayage malgré
l'entente de principe conclue vendredi entre la FEUQ, la FECQ et le ministre
Jean-Marc Fournier.
Sherbrooke, 30 mars 2005
Cette idée revient, en marge du conflit entre les
étudiants et le gouvernement du Québec, de lier le remboursement des dettes
d'études au fait d'obtenir son diplôme dans des délais dits normaux ou
raisonnables.
Encore ce matin, M. Marc Brière reprenait cette
idée («[...] soit la remise de dette aux étudiants qui obtiennent leur diplôme
dans un délai raisonnable.»).
Le postulat insidieux qui se cache derrière cette
approche est le suivant : un étudiant qui n'obtient pas son diplôme dans des
délais raisonnables est paresseux, négligent, nonchalant ou tout bonnement
incompétent. Oui, il se peut qu'un de ces qualificatifs s'applique, à
l'occasion. Mais 36 ans d'université m'ont montré que, dans l'immense majorité
des cas, la réalité est toute autre; je n'ai pas rencontré beaucoup
d'étudiantes ou d'étudiants qui s'amusaient à étirer leurs études par pur
plaisir...
On oublie d'abord qu'une proportion importante des
étudiantes et étudiants de l'enseignement supérieur sont des adultes qui mènent
des vies d'adulte, avec tout ce que cela entraîne de responsabilités, de
charges ou d'imprévus qui font qu'étudier est un aspect de leur réalité, pas
toute leur réalité. Ces personnes ont des appartements à payer, parfois
d'autres dettes à rembourser, des conjoints à aider ou à soutenir, des congés
de maternité à planifier, parfois des enfants à nourrir et à éduquer, des
obligations sociales ou civiques à assumer, etc. Il arrive souvent que, pour
ceux et celles qui vivent ces situations, la durée «normale» des études ne soit
pas ce que l'on imagine...
Il y a aussi les étudiantes et étudiants moins
nantis qui doivent travailler à plus forte dose pour gagner leur vie et qui
doivent en conséquence étudier à un rythme plus lent, parfois même en sautant
un trimestre d'études pour se remettre à flot financièrement. Et il y a ceux et
celles moins doués, mais néanmoins capables de réussir, qui doivent y aller
plus lentement, en affrontant parfois davantage d'échecs. Puis, ceux et celles
qui, malchanceux, auront à vivre un deuil, une séparation, un accident, une
maladie. Puis, ceux qui, mal orientés au départ, changeront de programme,
parfois plus d'une fois. Et ceux qui, avec raison, décident d'interrompre leurs
études pendant un an ou plus pour valider leur choix professionnel ou
simplement pour aller chercher une expérience de vie utile à leur future
carrière. Et on pourrait ainsi poursuivre longtemps cette liste de facteurs qui
font que la durée des études peut s'allonger sans qu'il s'agisse de paresse, de
négligence ou d'incompétence.
Somme toute, cette idée qu'il y ait une durée
«normale» pour terminer un programme est plutôt sans fondement puisque les
personnes, notamment à l'université, qui allongent de fait la durée de leurs
études le font habituellement pour des motifs sérieux et valables, pour
lesquels elles ne devraient pas être pénalisées.
Non, nous ne sommes pas complètement satisfaits de
l'entente, où le ministre ne rajoute pas une «cenne» par rapport à sa
proposition du 16 mars et se moque encore de nous en pavanant comme s'il avait
«réussi», alors que nous sommes très conscients que cet accord est le prix que
nous avons payé pour «sauver la face» d'un gouvernement qui s'était déjà
ridiculisé en prenant des mauvaises décisions sur lesquelles il avait été
obligé de reculer.
Ceci dit, si on compare l'entente non pas à la
proposition du 16 mars (qui venait déjà après un an de pression et une
mobilisation étudiante sans précédent), mais à la situation qui prévaut depuis
le 30 mars 2004, on voit que nous avons récupéré une grande partie des fonds
injustement retirés aux étudiants les plus pauvres pour financer des baisses
d'impôt. D'autre part, par rapport au 16 mars, nous avons obtenu que l'argent
soit réinvesti en bourses plutôt que dans un aléatoire programme de remises de
dette, qui ne permet pas de prendre des décisions responsables quant à la
poursuite de ses études.
Il est dommage que le débat n'ait pas plus embrayé
sur des questions plus larges de financement de l'éducation, de réforme
des cégeps, comme la CASSEE l'a vaillamment demandé
depuis le début. Mais je crois que, pour obtenir quelque chose de plus de ce
côté-là, il aurait fallu que la société entière aille plus loin que de donner
un soutien verbal. Le débat est maintenant sur la place publique et il est
essentiel de le continuer. Pour notre part, nous transformons notre Comité de
grève en Comité de vigilance. Comme le disait hier Josée Boileau en éditorial :
«Rentrer en classe pour cette entente, ce n'est pas perdre son âme. C'est
reconnaître au contraire que le mouvement étudiant, grâce à une formidable
mobilisation qui ne s'est pas enlisée, l'a retrouvée.»
L'entente de principe avec le gouvernement est si
ridicule qu'on comprend difficilement comment les présidents de la FEUQ et la
FECQ peuvent y souscrire. Non seulement le gouvernement provincial n'a pas
bonifié son offre du 15 mars dernier, se contentant simplement d'en changer la
nature, mais, même avec les fonds fédéraux, les étudiants accusent une perte
nette de 136 millions en deux ans. Était-ce là vraiment le mieux que les
étudiants pouvaient espérer, après une mobilisation sans précédent?
En fait, le problème vient de la tactique même
employée par les présidents des fédérations étudiantes. À force de crier «103
millions» sur tous les toits, ils ont empêché le mouvement de pouvoir faire des
gains réels sur d'autres questions, notamment en ce qui a trait au financement
du réseau, et se sont plutôt cantonnés dans une position défensive qui appelait
pratiquement la défaite.
Ce n'est pas aux étudiants de faire les frais de
l'incapacité des présidents des fédérations étudiantes. Ainsi, ils devraient
non seulement rejeter l'entente en bloc, mais aussi se débarrasser de chefs qui
leur sont, somme toute, nuisibles à plusieurs égards.
Pascal Faucher, La Voix de l'Est,
GRANBY
Après cinq semaines, les
étudiants du cégep de Granby Haute-Yamaska ont officiellement mis fin à leur
grève, hier après-midi, avec un vote quasi unanime en faveur du retour en
classe.
Réunis en assemblée
"extraordinaire extraordinaire", et dans une ambiance survoltée, les
quelque 500 cégépiens présents ont massivement voté, à main levée, pour la
cessation des moyens de pressions.
"Seuls une dizaine
étaient contre, précise la présidente de l'Association étudiante, Jessica
Blanchette. Ils voulaient attendre que les membres des fédérations étudiantes
se prononcent. Mais nous ne sommes membres d'aucune, alors nous restons
indépendants et faisons notre propre choix."
Heureuse que la grève soit
enfin terminée, l'étudiante se dit cependant fière que le cégep de Granby
Haute-Yamaska ait été l'un des premiers à descendre dans la rue (dès le 28
février), et qu'il ait tenu le fort aussi longtemps.
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L'escouade anti-émeute est intervenue pour disperser des
étudiants qui bloquaient l'accès au centre de distribution de la SAQ, à
Montréal. |
Le ministre de l'Éducation du Québec, Jean-Marc
Fournier, a prévenu, mardi, que l'entente de principe conclue avec les
associations étudiantes était finale, et qu'elle ne sera pas revue ou bonifiée.
Le ministre a admis qu'il
n'aurait jamais pu réunir les sommes requises si Ottawa n'était pas venu à sa
rescousse en mettant de l'argent à sa disposition. Il n'est pas question,
dit-il, de retourner à la table de négociations.
Concernant le rejet de la proposition
par plusieurs associations étudiantes, il a mis ces votes sur le compte du
« manque d'information ». « Actuellement, la moitié des
étudiants sont pour et l'autre moitié est contre, a-t-il reconnu. Mais
plusieurs auront l'occasion de voter une seconde fois cette semaine. J'ai bon
espoir qu'avec plus d'informations, ils verront que c'est un bon accord. »
L'entente intervenue
vendredi entre la Fédération étudiante universitaire (FEUQ), la Fédération
étudiante collégiale (FECQ) et le ministre de l'Éducation, Jean-Marc Fournier,
prévoit la transformation de 70 millions de dollars de prêts en bourses en
2005-2006, puis le retour des 103 millions de dollars de bourses supprimés par
Québec les quatre années suivantes. Au total, il s'agit d'un réinvestissement
de 482 millions de dollars sur cinq ans.
En plus de l'argent déjà promis par Québec, les
fonds proviendront du Programme canadien de prêts aux étudiants et de la
Fondation des bourses du millénaire. Ceux-ci débourseront respectivement 100 et
40 millions de dollars pour dénouer l'impasse qui persiste avec les étudiants
québécois depuis maintenant plus d'un mois.
La FEUQ a appelé ses
membres à se prononcer en faveur de la proposition du gouvernement, la FECQ
s'est abstenue, tandis que la CASSEE, écartée des négociations, a rejeté
l'entente et a invité les étudiants à en faire de même.
Les étudiants divisés
Mais l'entente ne semble pas donner les résultats
escomptés dans les assemblées étudiantes, qui sont plus partagées que jamais
sur un retour en classe ou la poursuite de la grève.
Selon la FEUQ, sur 70 000
étudiants universitaires en grève, 36 000 ont voté en faveur de l'entente de
Québec et de la reprise des cours et 8400 ont voté pour la reprise des cours.
Selon la CASSEE, 10 403
étudiants de cégep (sur un total de 30 000 membres) ont voté contre l'entente
et la poursuite de la grève, de même que 8109 étudiants universitaires (sur un
total de 20 000 membres).
Les 16 cégeps qui
poursuivent la grève :
Alma
Charlevoix
Drummondville
Gaspé
Limoilou (campus de Québec)
Maisonneuve
Marie-Victorin
Matane
Mont-Laurier
Rivière-du-Loup
Rosemont
Saint-Hyacinthe
Saint-Félicien
Sainte-Foy
Saint-Jean-sur-Richelieu
Vieux-Montréal
Les 15 cégeps qui
retournent en classe :
Amos
André-Laurendeau
Bois-de-Boulogne
Édouard-Montpetit
Granby
Îles-de-la-Madeleine
Jonquière
Limoilou (campus Charlesbourg)
Laval - Collège Montmorency
Outaouais
Shawinigan
Terrebonne
Thetford Mines
Trois-Rivières
Victoriaville
Les universités qui
poursuivent la grève :
UQAM : sciences humaines, sciences politiques et droit
UQAC : tous les étudiants
Université de Montréal : biologie (cycles supérieurs) communication et
politique, études allemandes, études classiques, études françaises, géographie,
histoire, lettres et sciences humaines, linguistique, littérature comparée,
urbanisme (maîtrise), musique, philosophie, service social, anthropologie
Université Laval : rédaction professionnelle, littérature et
linguistique, sociologie, philosophie, anthropologie, histoire, orientation,
psychologie, histoire de l'art, association des cycles supérieurs
Université de Sherbrooke : lettres et sciences humaines
Les universités qui
retournent en classe :
Université de Montréal : architecture, architecture de paysage, cinéma,
communications, design industriel, enseignement secondaire, informatique,
kinésiologie, médecine, muséologie, optométrie, physique, psychoéducation,
psychologie, relations industrielles, sciences biomédicales, sciences de
l'éducation, sciences infirmières, sciences politiques, théologie, traduction,
urbanisme, rédaction professionnelle
Université Laval : relations industrielles, théologie, enseignement
secondaire
UQAT : tous les étudiants
UQO
: tous les étudiants
UQTR : tous les étudiants
La division s'installe dans le mouvement étudiant
au Québec. En effet, depuis lundi, l'entente de principe intervenue entre
Québec et les fédérations étudiantes ne semble pas donner les résultats
escomptés dans les assemblées étudiantes qui sont plus partagées que jamais sur
un retour en classe ou la poursuite de la grève.
Jusqu'ici, 11 cégeps ont rejeté l'entente et opté
pour une poursuite de la grève alors que 11 autres établissements collégiaux
ont au contraire opté pour l'acceptation des offres et un retour en classe.Quatorze
autres cégeps doivent se prononcer sur ces offres au cours de la semaine. Au
niveau universitaire, environ les deux tiers des associations étudiantes
auraient déjà ratifié l'entente.
À Québec, les étudiants du cégep de Sainte-Foy, du
collège de Limoilou et de Charlevoix ainsi que 7 associations de l'Université
Laval et l'association des étudiants inscrits aux études supérieures ont rejeté
l'entente de principe. Les étudiants des cégeps de Sainte-Foy et de Limoilou
ont voté pour la poursuite de la grève. Les étudiants du campus de Limoilou à
Charlesbourg retournent en classe.
L'Université Laval essaie de sauver le semestre des
étudiants
Au moment, où les étudiants se prononcent sur
l'entente intervenue avec le ministre, l'Université Laval essaie de sauver leur
semestre. Des étudiants de 6 programmes n'ont pas suivi le nombre minimal de 12
semaines de cours requis pour réussir leur semestre.
Le conseil universitaire propose des mesures de
rattrapage, qui pourraient se traduire en cours du soir ou de fin de semaine ou
en encore pendant la semaine d'examens du 25 au 29 avril. La vice-rectrice aux
études Christiane Piché souligne que pour l'instant, seuls les étudiants qui
sont en grève depuis trois semaines seraient assujettis à des mesures de rattrapage.L'Université
Laval n'entrevoit pas la prolongation du semestre.
Pour que ces mesures soient appliquées, il faut
évidemment que les étudiants votent le retour en classe, ce qui n'est pas chose
faite. Près de 18 000 étudiants de l'Université Laval poursuivent leur
grève.
Contenu de l'entente
L'entente intervenue vendredi entre la Fédération
étudiante universitaire (FEUQ), la Fédération étudiante collégiale (FECQ) et le
ministre de l'Éducation, Jean-Marc Fournier, prévoit la transformation de 70
millions de dollars de prêts en bourses en 2005-2006, puis le retour des 103
millions de dollars de bourses supprimés par Québec les quatre années
suivantes. Au total, il s'agit d'un réinvestissement de 482 millions de dollars
sur cinq ans.
En plus de l'argent déjà promis par Québec, les
fonds proviendront du Programme canadien de prêts aux étudiants et de la
Fondation des bourses du millénaire. Ceux-ci débourseront respectivement 100 et
40 millions de dollars pour dénouer l'impasse qui persiste avec les étudiants québécois
depuis maintenant plus d'un mois.
La FEUQ recommande, la FECQ s'abstient, la CASSEE
rejette
La FEUQ a appelé ses membres à se prononcer en
faveur de la proposition du gouvernement. Tout en déplorant la perte de 33
millions de dollars dans le budget des prêts et bourses de cette année, la FECQ
a jugé l'entente « suffisamment intéressante », mais elle n'a
toutefois pas formulé de recommandation à ses membres.
De son côté, la CASSEE, qui était écartée des
négociations, a rejeté l'entente et a invité les étudiants à en faire de même.
Selon ses porte-parole, la proposition ne tient pas compte de leurs
revendications, dont le retrait rétroactif de la réforme de l'aide financière
aux études.
Le ministre de l'Éducation est positif
Le ministre de l'Éducation, Jean-Marc Fournier, a
bon espoir que les étudiants accepteront l'entente de principe même si les
votes tenus jusqu'ici révèlent une division chez les étudiants en grève.
Le ministre croit que les étudiants n'ont pas pu
prendre connaissance des détails de l'entente, parce que l'attention des médias
a été monopolisée par la mort du pape.
Il affirme que les leaders étudiants savent qu'il
s'agit là de la meilleure entente possible dans les circonstances.
Les étudiants des cégeps de Rimouski et de
Rivière-du-Loup rejettent l'offre du gouvernement du Québec dans le dossier des
prêts et bourses.
Un millier d'étudiants du cégep de Rimouski étaient
réunis en assemblée générale, mardi après-midi. Environ les deux tiers des
étudiants se sont prononcés contre la proposition gouvernementale. L'exécutif
de l'Association générale des étudiants recommandait à ses membres de rejeter
l'entente conclue entre le ministre Fournier et les fédérations étudiantes.
Les dirigeants étudiants estiment que l'offre
gouvernementale n'est pas suffisamment avantageuse. Les étudiants du cégep de
Rimouski sont en grève depuis neuf jours.
Vote serré à Rivière-du-Loup
Par un vote très serré mardi, l'assemblée générale
des étudiants du cégep de Rivière-du-Loup s'est prononcée pour la reconduction
de la grève jusqu'à jeudi, rejetant du même coup l'entente de principe
intervenue entre les fédérations étudiantes et le ministre de l'Éducation,
Jean-Marc Fournier.
260 étudiants ont voté pour la poursuite de la
grève, 237 étudiants contre, tandis qu'il y a eu 22 abstentions. Les partisans
de la poursuite de la grève l'ont donc remporté de justesse puisqu'en ajoutant
les abstentions au vote pour le retour en classe, ils auraient obtenu 50 % plus
une voix.
L'Association générale des étudiants a présenté
l'entente de principe sans faire de recommandation. Le débat s'est déroulé dans
un climat démocratique exemplaire.
Les étudiants du cégep de Rivière-du-Loup en sont à
leur quatorzième journée de grève.
À l'UQAR, l'assemblée générale des étudiants en
grève se tiendra mercredi midi.
Réunis en assemblée générale, lundi, les étudiants
du cégep de Matane ont rejeté l'entente de principe intervenue entre le
gouvernement du Québec et les deux principales fédérations étudiantes, vendredi
dernier. Les étudiants de Matane ont aussi majoritairement voté pour la
poursuite de la grève, même si, à ce sujet, l'assemblée a paru plus divisée.
Quelque 160 étudiants ont voté pour la grève alors que 132 se sont prononcés
contre et qu'une dizaine d'étudiants se sont abstenus.
Un nouveau vote sera pris jeudi. Les étudiants du
cégep de Matane sont en grève depuis près de quatre semaines.
Par ailleurs, la direction du cégep de Matane
s'inquiète des conséquences du vote de prolongation de la grève sur la session
d'hiver. La direction rappelle que, si la session n'est pas terminée le 15
juin, les cours devront être repris en août.
La prolongation du calendrier scolaire au-delà du
15 juin coûterait environ 35 000 $ de plus par jour au cégep de Matane, une
somme qui devrait être amputée dans le budget de la session d'automne.
La direction se demande ce qu'il adviendra des
étudiants qui doivent entrer à l'université à l'automne ou qui doivent
travailler ou effectuer un stage pratique durant l'été. Le cégep est aussi préoccupé
par l'impact sur la session des journées de grève annoncées par différents
groupes d'employés syndiqués.
Le directeur des études, Louis Poirier, espère que
les étudiants choisiront de rentrer en classe, vendredi, ce qui permettrait de
sauver la session.
Ailleurs dans la région
À Gaspé, les étudiants ont rejeté de justesse
l'offre du ministre, mais ont voté à près de 65 % pour le maintien des piquets
de grève.
Au centre d'études collégiales des
Îles-de-la-Madeleine, les deux tiers des étudiants ont endossé l'entente de
principe. Près de 80 % des étudiants ont voté pour mettre fin à la grève. La
reprise des cours était prévue pour mardi midi.
Au campus de Carleton et d'Amqui, les étudiants ont
aussi décidé de reprendre le chemin des classes.
ROYAL SAINT-ARNAUD, Le
Nouvelliste, Shawinigan
Même si les étudiants du
Collège Shawinigan se sont prononcés favorablement et majoritairement sur
l'entente de principe intervenue avec le ministre de l'Éducation et qu'ils
étaient en classe hier matin, Iohan Harnois, en transition vers des études en
arts et lettres, s'est présenté tôt hier matin devant l'entrée de l'institution
pour démontrer son opposition.
«Je ne suis pas un mouton»
a-t-il inscrit sur la pancarte qu'il tenait à bout de bras. «Cette entente est
tout simplement inacceptable, a-t-il confié. Le gouvernement devrait prendre
ses responsabilités puisque l'éducation est de compétence provinciale.»
Mais il dénonce le fait que
le gouvernement du Québec a laissé intervenir le gouvernement fédéral qui est
venu ajouter de l'argent. Mais il estime que le provincial n'a pas vraiment
bougé par rapport à sa position initiale.
Le ministre de l'Éducation, Jean-Marc Fournier, a
bon espoir de voir les étudiants accepter l'entente de principe conclue avec
les fédérations étudiantes universitaire et collégiale.
M. Fournier a tout de même
tenu à rappeler, mardi après-midi, que l'entente conclue en fin de semaine
prévoit l'injection de 70 millions de dollars pour 2005-2006 dans le régime de
prêts et bourses au chapitre des bourses, une somme qui atteindra 103 millions
dès l'année suivante.
Une somme supplémentaire de
40 millions de dollars provenant de la Fondation des bourses du millénaire a
permis à Québec de bonifier son offre.
Actuellement, les étudiants
d'un collège sur deux ont rejeté la proposition gouvernementale.
La Fédération étudiante
universitaire estime qu'il s'agit de la meilleure entente possible à tirer de
Québec, tandis que la Fédération étudiante collégiale du Québec soumet
l'entente à ses membres sans faire de recommandation.
Quant à la CASSEE, la
Coalition de l'Association pour une solidarité syndicale étudiante élargie,
elle ne lâche pas prise et rejette l'entente. Le ministre Fournier estime leurs
demandes à quelque un millard de dollars.
Martin Ouellet, Presse
Canadienne
L'entente de principe
conclue samedi dernier entre le gouvernement Charest et les associations
étudiantes ne sera pas revue et encore moins bonifiée, a prévenu, mardi, le
ministre de l'Education, Jean-Marc Fournier.
«Nous avons conclu une
entente, ce n'est pas une proposition du gouvernement, c'est une entente avec
la FEUQ et avec la FECQ», a répété à plusieurs reprises le ministre Fournier
lors de la période de questions à l'Assemblée nationale.
En vertu de l'entente de
principe, le gouvernement réinvestira 70 millions $ en bourses d'études l'an
prochain, et 103 millions $ annuellement pour les quatre années suivantes.
Au cours des négociations,
M. Fournier a aussi dû jeter au panier sa proposition initiale de «remise de
dette» aux plus démunis, une formule unanimement décriée par les associations
étudiantes.
Le ministre n'aurait jamais
pu réunir les sommes requises si le gouvernement fédéral n'était pas venu à sa
rescousse en mettant à sa disposition 40 millions $ provenant du programme de
bourses du millénaire et 100 millions $ du programme canadien de prêts aux
étudiants.
«On va effectivement aller
chercher plus d'argent au gouvernement fédéral, et c'est fort bien ainsi»,
s'est réjoui le premier ministre Jean Charest, mettant ainsi fin à son mutisme
qui perdurait depuis le début des hostilités avec les étudiants.
Reste que l'entente de
principe ébauchée par le ministre de l'Education et les leaders de la
Fédération étudiante universitaire (FEUQ) et de la Fédération étudiante
collégiale (FECQ) divise profondément les étudiants.
Toutefois, M. Fournier met
sur le compte du «manque d'information» le rejet de l'entente par une dizaine
de cégeps.
«Actuellement, la moitié
des étudiants sont pour et l'autre moitié est contre. Mais plusieurs auront
l'occasion de voter une seconde fois cette semaine. J'ai bon espoir qu'avec
plus d'informations, ils verront que c'est un bon accord», a-t-il souhaité.
Quoi qu'il en soit, les
mécontents devront s'y faire puisqu'il n'est pas question de retourner à la
table des discussions, a tranché le ministre.
«Cette entente-là, c'est la
dernière entente», a-t-il dit, un peu plus tard en point de presse.
De son côté, l'opposition
péquiste a émis de sérieux doutes sur l'implication du gouvernement fédéral
dans ce dossier.
«Quelle garantie le
gouvernement peut-il donner aux étudiants que cette fois l'entente
(Québec-Ottawa) sera bel et bien signée et qu'ils pourront toucher cet
argent?», a lancé le chef de l'opposition officielle, Bernard Landry.
«Quand nous négocions avec
le gouvernement fédéral, nous concluons, nous, des ententes», a répliqué M.
Charest.
Le ministre Fournier a mis
fin au débat en demandant aux étudiants de ne pas écouter «les insinuations» de
l'opposition, qui essaie, selon lui, de miner l'entente de principe.
«Nous avons convenu une
entente, elle est bonne, et j'espère que les étudiants sauront la regarder à
son mérite», a-t-il dit.
Une quinzaine d'étudiants du Collège de Sherbrooke
et de l'Université de Sherbrooke ont forcé l'ajournement de la séance du
conseil municipal pendant quelques minutes lundi soir.
Insatisfaits du refus des élus de prendre position
au sujet de la grève, les étudiants se sont mis à siffloter avant d'y aller de
chansons hostiles et peu flatteuses à leur endroit.
Presque une dizaine de policiers ont rapidement été
dépêchés sur les lieux, que les étudiants ont finalement accepté de quitter
sans qu'il n'y ait de grabuge.
Matthieu Boivin, Le Droit
Tout comme les cégépiens,
les étudiants de l'Université du Québec en Outaouais (UQO) ont accepté, hier
soir, l'entente de principe intervenue ce week-end entre le gouvernement
Charest et les fédérations étudiantes. Les cours reprennent donc ce matin pour
les 5500 étudiants de l'institution d'enseignement.
Environ 825 étudiants ont
participé au suffrage tenu en assemblée générale au pavillon Lucien-Brault.
Pendant une quarantaine de minutes, les gens ont posé des questions
d'éclaircissement sur l'entente à leurs représentants et au vice-président
provincial de la Fédération étudiante universitaire du Québec (FEUQ), François
Vincent.
Le suffrage a été effectué
à main levée et l'acceptation de l'entente n'a jamais fait de doute.
« L'entente a été approuvée
par une majorité écrasante », a signalé la présidente de l'Association générale
des étudiants de l'UQO, Marysa Nadeau.
Selon Mme Nadeau, l'accord
intervenu entre les deux parties représente une belle réussite pour les
étudiants de tout le Québec.