LA PRESSE : Programme de prêts et bourses :
Québec prêt à jeter du lest – Vendredi 11 mars 2005
LE SOLEIL : CÉGEPS : Les demandes
d’admission vont bon train pour septembre – Vendredi 11 mars 2005
LE SOLEIL : Entrefilet : Des élèves du
secondaire débrayent à leur tour – Vendredi 11 mars 2005
JOURNAL DE MONTRÉAL : Photo : grèves
étudiantes – Vendredi 11 mars 2005
JOURNAL DE MONTRÉAL : Lock-out au cégep
Lionel-Groulx – Vendredi 11 mars 2005
JOURNAL DE MONTRÉAL Fournier promet une
« solution porteuse » - Vendredi 11 mars 2005
JOURNAL DE MONTRÉAL Lettre : »Enfants gâtés
… mais lésés - Vendredi 11 mars 2005
LE DROIT : Les étudiants du Cégep iront en grève
- Le vendredi 11 mars 2005
LE QUOTIDIEN : Coupes de 103 millions $ :
Grève au Cégep de Jonquière - Le vendredi 11 mars 2005
THE GAZETTE :
Student loans are contracts, top court told – Friday, March 11, 2005
LA PRESSE : Pierre Foglia : C’est pas du
sport (extrait) – Jeudi 10 mars 2005
LA PRESSE : Éditorial : la facture de la
solidarité, par Katia Gagnon – Jeudi 10 mars 2005
LA PRESSE : Grève des étudiants : Le conflit
s'enlise – Jeudi 10 mars 2005
LE SOLEIL : Éditorial : Correction attendue,
par Brigitte Breton – Jeudi 10 mars 2005
LE SOLEIL : Assemblée nationale : Manif
silencieuse des étudiants – Jeudi 10 mars 2005
LE SOLEIL : Les profs d’universités favorables aux
étudiants en grèvè – Jeudi 10 mars 2005
JOURNAL DE MONTRÉAL : Douze étudiants sont
arrêtés – Jeudi 10 mars 2005
JOURNAL DE MONTRÉAL : Encadré : Ce que la
réduction de 103 M$ a changé – Jeudi 10 mars 2005
MÉTRO : Des étudiants font rager Fournier – Jeudi
10 mars 2005
24 HEURES : 1ère page +
intérieur : Les étudiants font du grabuge – Jeudi 10 mars 2005
THE GAZETTE:
Cartoon – Thursday, March 10, 2005
THE GAZETTE: Photo:
Concordia’s vote – Thursday, March 10, 2005
THE GAZETTE:
Education minister's office vandalized – Thursday, March 10, 2005
THE GAZETTE:
Letter: Education deserves – and needs – more public support – Thursday, March
10, 2005
LA PRESSE : La grève étudiante s’étend au
secondaire – Mercredi 09 mars 2005
JOURNAL DE MONTRÉAL : Fournier n’écarte plus une
aide aux étudiants – Mercredi 09 mars 2005
MÉTRO : Étudiants furieux : les propos de
Fournier les irritent – Mercredi 09 mars 2005
24 HEURES : Fournier souffle le chaud et le froid
– Mercredi 09 mars 2005
24 HEURES : Étudiants : Nuit de l’UQAM –
Mercredi 09 mars 2005
THE GAZETTE :
Editorial : Students headed for school of hard knocks – Wednesday, march
09, 2005
THE GAZETTE: Cover:
Schools vow to stay open – Wednesday, march 09, 2005
LE TRIBUNE : Grève générale illimitée : Les
étudiants invités à revoter – Mercredi 09 mars 2005
CYBERPRESSE : GRÈVE ÉTUDIANTE : La FEUQ
demande la grève générale – Mardi 08 mars 2005
LCN : Québec : Des étudiants passent la nuit
dehors - Mise à jour: 08/03/2005 07h38
LA PRESSE : Photo : les cégeps en grève –
Mardi 08 mars 2005
LA PRESSE : André-Laurendeau vire-t-il à
gauche ? – Mardi 08 mars 2005
LA PRESSE : Photo : référendum à
André-Laurendeau – Mardi 08 mars 2005
LA PRESSE : Le moral est d’acier au cégep
Saint-Laurent – Mardi 08 mars 2005
LA PRESSE : Lettre : Une grève aujourd’hui …
pour demain – Mardi 08 mars 2005
LE SOLEIL : Photo : Bidonville – Mardi 08
mars 2005
JOURNAL DE MONTRÉAL : Un « bidonville »
pour les étudiants en grève – Mardi 08 mars 2005
MÉTRO : 1ère page : Un bidonville
dressé dans la Vieille Capitale – Mardi 08 mars 2005
24 HEURES : « Québec ne peut annuler la
coupe de 103 M$ » - Jean-Marc Fournier – Mardi 08 mars 2005
THE GAZETTE: Photo:
Candle-lit vigil in Montreal – Tuesday, march 08, 2005
THE GAZETTE:
Encadré: What the province’s plan is about – Tuesday, march 08, 2005
CYBERPRESSE : Prêts étudiants : La FECQ et
la FEUQ rabrouent Fournier – Lundi 07 mars 2005
CNW : La FEUQ et la FECQ réagissent aux propos du
ministre Fournier – Lundi 07 mars 2005
CYBERPRESSE : ÉDUCATION : Fournier demande
la fin de la grève – Lundi 07 mars 2005
CNW : CASSEE - Les étudiants et étudiantes en
grève amorcent une deuxième semaine d'actions
LE DEVOIR : En bref : les étudiants en grève
sont pessimistes - Édition du lundi 7 mars 2005
LE DEVOIR : Lettres: Sus à l'hypocrisie, par A.
Lavoie - Édition du lundi 7 mars 2005
LE SOLEIL : Extrait éditorial : Le retour
des parlementaires, par Gilbert Lavoie– Lundi 07 mars 2005
MÉTRO: Un bidonville au Parlement – Lundi 07 mars 2005
24 HEURES : Étudiants – Lundi 07 mars 2005
LE DEVOIR : Photo : La manif en récréation –
Édition des samedi 05 et dimanche 06 mars 2005
La
Ligue des droits et libertés a condamné, vendredi, l'intervention policière
ayant mené à l'arrestation de 48 étudiants dans les locaux de l'Université du
Québec à Montréal (UQAM).
Selon
la Ligue, plusieurs personnes arrêtées venaient d'assister à un spectacle
théâtral et n'avaient rien à voir avec la manifestation. L'organisation
s'inquiète du fait que la direction de l'université ait demandé une
intervention policière. Elle affirme qu'une université est un lieu où devrait
prédominer la pensée indépendante et l'esprit critique.
Les
policiers du Service de police de Montréal ont dû intervenir dans la nuit de
jeudi à vendredi à l'UQAM pour déloger 88 étudiants qui occupaient des locaux
de l'établissement depuis mercredi.
À
l'arrivée des forces de l'ordre sur les lieux, environ la moitié des
protestataires ont quitté les lieux pacifiquement alors que 48 autres
choisissaient de rester. Ils ont été arrêtés sans opposer de résistance aux
policiers. Ils devront répondre à des accusations d'attroupement illégal. Les
locaux occupés par les étudiants ont, de plus, été couverts de graffitis. Ils
devront être nettoyés.
Après le recteur de l'UQAR, le conseil
d'administration du Cégep de Rimouski manifeste son désaccord avec la décision
du gouvernement Charest de couper 103 millions de dollars dans les bourses aux
étudiants.
La direction du collège rimouskois demande au
ministre de l'Éducation, Jean-Marc Fournier, de considérer d'autres options
afin de ne pas pénaliser les moins bien nantis.
Dans un communiqué au ton ferme, le directeur des
affaires corporatives du collège, Jacques Larrivée, signale au ministre que 60
% des élèves du Cégep de Rimouski ont besoin de l'aide financière de l'État
pour la poursuite de leurs études.
M. Larrivée précise également qu'il est important
que le gouvernement favorise la poursuite des études supérieures en région.
Solange Charest (archives)
La députée péquiste de Rimouski, Solange Charest,
appuie les revendications des étudiants et souhaite que le gouvernement
revienne sur sa décision de transformer 103 millions de dollars de bourses en
prêts.
Mme Charest rappelle que 70 % des étudiants de
Rimouski doivent avoir recours au système des prêts et bourses. Selon elle, ils
sont parmi les étudiants les plus touchés et les plus appauvris par les mesures
annoncées.
Le députée Charest déplore également que le
ministre de l'Éducation, Jean-Marc Fournier, ait rompu le dialogue avec les
étudiants.
Cégep de Victoriaville
Les étudiants du cégep de Shawinigan ont tenu une
première journée d'une grève générale illimitée vendredi. Ceux du cégep de
Victoriaville feront de même à compter de lundi.
C'est dans une proportion de 59 % que les
étudiants de Shawinigan se sont prononcés en faveur d'un débrayage, jeudi. Le
taux de participation a été de 64 %.
L'appui des étudiants sera réévalué deux fois par
semaine, soit les mardis et les jeudis, en assemblée générale. Les 24 étudiants
du campus de La Tuque ont toutefois choisi de ne pas débrayer.
Archives
Au cégep de Victoriaville, 60 % des 771
étudiants qui ont participé à un vote à cet effet se sont aussi prononcés en
faveur de la grève.
La débrayage, qui commencera lundi, touchera aussi
les campus de l'École québécoise du meuble et du bois ouvré de Victoriaville et
de Montréal.
Au total, 85 000 étudiants des cégeps et des
universités du Québec sont en grève. Les étudiants de l'UQTR y participent,
tout comme les 1500 étudiants du cégep de Drummondville. Ceux du cégep de
Trois-Rivières ont plutôt choisi de ne pas débrayer.
Jean-Marc Fournier n'était
pas d'humeur à rire après la rencontre avec les représentants de la CASSEE.
La grève vise à forcer le gouvernement du Québec à
revenir sur sa décision de convertir 103 millions de dollars de bourses en
prêts étudiants. Les étudiants affirment que cette décision pénalise les plus
démunis d'entre eux.
Le ministre québécois de l'Éducation, Jean-Marc
Fournier, a pour sa part déclaré, jeudi, qu'il travaille activement avec le
ministre des Finances afin de dégager les marges qui lui permettront de faire
une « proposition porteuse » aux étudiants.
Sans dévoiler la teneur de cette proposition,
Jean-Marc Fournier s'est contenté de déclarer que la mesure proposée aura pour
objectif de réduire l'endettement des étudiants les plus démunis.
Cégep de Victoriaville
Le mouvement de grève étudiante atteint maintenant
le cégep de Victoriaville. Quelque 60 % des 771 étudiants qui ont
participé à un vote à cet effet se sont prononcés en faveur d'un débrayage.
La grève générale illimitée, qui commencera lundi,
touchera aussi les campus de l'École québécoise du meuble et du bois ouvré de
Victoriaville et de Montréal.
Au total, 85 000 étudiants des cégeps et des
universités du Québec sont en grève. Les 5600 étudiants du Collège de
Sherbrooke, les 1500 étudiants du cégep de Drummondville et les 1400 du cégep
de Granby-Haute Yamaska sont au nombre de ceux qui débraient.
Environ 2200 étudiants de la Faculté des lettres et
sciences humaines et de la Faculté de théologie, d'éthique et de philosophie de
l'Université de Sherbrooke sont aussi en grève.
Jean-Marc Fournier n'était
pas d'humeur à rire après la rencontre avec les représentants de la CASSEE.
La grève vise à forcer le gouvernement du Québec à
revenir sur sa décision de convertir 103 millions de dollars de bourses en
prêts étudiants. Les étudiants affirment que cette décision pénalise les plus
démunis d'entre eux.
Le ministre québécois de l'Éducation, Jean-Marc
Fournier, a pour sa part déclaré, jeudi, qu'il travaille activement avec le
ministre des Finances afin de dégager les marges qui lui permettront de faire
une « proposition porteuse » aux étudiants.
Sans dévoiler la teneur de cette proposition,
Jean-Marc Fournier s'est contenté de déclarer que la mesure proposée aura pour
objectif de réduire l'endettement des étudiants les plus démunis.
Le député libéral de Brome-Missisquoi, Pierre
Paradis, estime de son côté que le gouvernement a fait une erreur qu'il doit
réparer.
Les étudiants du cégep de Jonquière sont en grève
pour les trois prochains jours. Ils ont voté de justesse jeudi en faveur du
débrayage. La décision s'est prise avec six voix de majorité seulement, sur un total
de 2488 voix exprimées.
Les étudiants de Jonquière sont les premiers dans
la région à débrayer. Ils seront suivis par Alma et par Saiit-Félicien dans les
prochaines semaines.
Réticence
Reste que les étudiants au Saguenay-Lac-Saint-Jean
ne sont pas très chauds à l'idée de se lancer dans une grève générale
illimitée, même si le mouvement est bien enclenché au Québec
Leurs collègues d'autres régions du Québec ont beau
occuper les bureaux du ministre de l'Éducation, lancer de vibrants appels à la
mobilisation, rien n'y fait. Les étudiants du Saguenay-Lac-Saint-Jean se
contentent de simples débrayages de trois ou quatre jours.
Dans les cégeps de Jonquière et de Chicoutimi, on a
même voté contre la grève illimitée, il y a quelques semaines.
Le président de l'Association générale des
étudiants du cégep de Chicoutimi, Guillaume Dubreuil, n'est pas
particulièrement déçu. « On s'en va vers une grève de trois jours, pour ne
pas laisser tous les autres cégeps aller se battre, sans que nous y
soyons », a déclaré Guillaume Dubreuil.
UQAC
Les étudiants du cégep de Chicoutimi voteront à
nouveau la semaine prochaine sur une proposition d'un débrayage de trois jours.
À l'Université du Québec à Chicoutimi (UQAC), l'Association générale des
étudiants ne veut rien entendre d'un débrayage. « On a déjà tenu des
actions dans le passé. On a plusieurs sorties, soit deux à Québec et une ou
deux à Jonquière. En général, on réussit très peu à mobiliser la communauté
étudiante par ces actions-là », affirme le vice-président de l'association
étudiante, Martin Fillion.
Cette dernière devra vraisemblablement tenir une
assemblée générale, malgré elle, le 23 mars prochain. Environ 300 étudiants ont
signé une pétition réclamant la tenue d'un vote, afin de joindre le mouvement
national de protestation.
|
LCN |
(D'après PC) - Les policiers de Montréal sont
intervenus, la nuit dernière, pour déloger 88 étudiants qui occupaient des
locaux de l'Université du Québec à Montréal depuis mercredi.
À minuit 15, les policiers
ont demandé aux protestataires d'obtempérer à l'ordre d'évacuation; quarante
d'entre eux ont quitté les lieux et 48 autres ont refusé.
Les policiers ont procédé à
l'arrestation des récalcitrants, qui n'ont pas offert de résistance. Ces
derniers devront répondre à une accusation d'attroupement illégal.
Une seule personne demeure
incarcérée, une jeune femme qui avait en sa possession une assez forte quantité
de stupéfiants.
Les locaux occupés devront
maintenant être nettoyés puisqu'ils ont été recouverts de graffitis.
Aux prises avec un vaste mouvement de grève
étudiant qui s'amplifie chaque jour, le ministre québécois de l'Éducation,
Jean-Marc Fournier, a déclaré jeudi travailler activement avec le ministre des
Finances afin de dégager les marges qui lui permettront de faire une «
proposition porteuse » aux étudiants.
Sans dévoiler la teneur de cette proposition,
Jean-Marc Fournier s'est contenté de déclarer que la mesure proposée aura pour
objectif de réduire l'endettement des étudiants les plus démunis.
Les efforts du ministre de l'Éducation pour dénouer
la crise n'ont toutefois pas refroidi les ardeurs de l'opposition qui a talonné
jeudi le gouvernement libéral à l'Assemblée nationale. « Pendant que le
ministre tergiverse, les étudiants en grève risquent de rater leur session à
cause de la mesquinerie de son gouvernement », a martelé en Chambre le chef de
l'opposition officielle, Bernard Landry.
Un mouvement
qui s'amplifie
Depuis trois semaines, les débrayages,
manifestations et grèves générales se répandent comme une traînée de poudre
dans les cégeps et les universités de la province où plus de 70 000 étudiants
sont en grève générale illimitée et des milliers d'autres s'apprêtent à
emboîter le pas.
Une manifestation étudiante est prévue vendredi, à
Sherbrooke, où le premier ministre Jean Charest doit justement faire une
annonce touchant l'éducation.
Depuis jeudi seulement, le mouvement de grève s'est
étendu à l'Université Laval, l'UQTR, l'UQAM, l'École Polytechnique et le cégep
André-Laurendeau. Même des élèves de plusieurs écoles secondaires se sont
joints au mouvement de protestation contre les compressions de 103 millions de
dollars décrétées par le gouvernement Charest dans le programme de prêts et
bourses.
La même journée, le mouvement étudiant recevait
l'appui du recteur de l'Université Laval, Michel Pigeon, qui s'est prononcé
publiquement en faveur de la lutte des étudiants contre les compressions dans
les prêts et bourses en se gardant toutefois d'approuver le recours à la grève
générale et aux moyens de pression.
Éviction de
manifestants à l'UQAM
À ce chapitre, les policiers du Service de police
de Montréal ont dû intervenir dans la nuit de jeudi à vendredi à l'Université
du Québec à Montréal pour déloger 88 étudiants qui occupaient des locaux de
l'établissement depuis mercredi.
À l'arrivée des forces de l'ordre sur les lieux,
environ la moitié des protestataires ont quitté les lieux pacifiquement alors
que 48 autres choisissaient de rester. Ils ont été arrêtés sans opposer de
résistance aux policiers. Ils devront répondre à des accusations d'attroupement
illégal. Les locaux occupés par les étudiants ont de plus été couverts de
graffitis et devront être nettoyés
Clairandrée Cauchy
Après les trois regroupements nationaux de
collégiens et d'universitaires, voilà que la mobilisation étudiante gagne leurs
cadets du secondaire. Plus d'un millier d'entre eux ont sillonné hier
après-midi les quartiers Villeray et Saint-Michel et des centaines ont continué
leur virée au centre-ville en début de soirée, où ils ont rejoint des cégépiens
en grève.
Les élèves de l’école Joseph-François-Perreault ont
débrayé hier en compagnie de ceux de la polyvalente Sophie-Barrat et de l’école
Le Vitrail pour appuyer cégépiens et universitaires en grève.
Jacques Nadeau
Mis à part l'école alternative Le Vitrail, qui
débraye depuis mardi, il n'est cependant pas question de grève à proprement
parler chez les élèves du secondaire. Une autre manifestation d'élèves est
toutefois prévue dans le quartier Rosemont ce midi et un contingent devrait assister
à la manifestation prévue demain dans le centre-ville de Montréal.
Hier midi, quelques centaines d'élèves de la
polyvalente Sophie-Barrat (Ahuntsic) et de l'école Le Vitrail (Hochelaga) se
sont réunis au parc Jarry. Au son de slogans tels «La jeunesse emmerde Charest»
et de ritournelles comme «Si Charest est un crosseur, un voleur, un exploiteur,
tape des mains» [sur l'air de Si tu aimes le soleil), les étudiants ont marché
vers les polyvalentes Lucien-Pagé et Georges-Vanier, essayant en vain de convaincre
leurs camarades de se joindre à eux.
À Georges-Vanier, il semble que des élèves ont été
tentés de répondre à l'appel, mais l'accès aux casiers leur aurait été
interdit, ce qui a fait fulminer un des leaders de la manifestation : «La CSDM
empêche les élèves de sortir en prenant leurs manteaux en otages, c'est de la
provocation», s'exclame Hugo, élève au Vitrail. À la CSDM, on précise que les
directions avaient la consigne de laisser sortir les élèves mais d'empêcher les
manifestants de pénétrer dans les écoles pour venir chercher leurs camarades.
L'entreprise s'est avérée plus fructueuse à l'école
Joseph-François-Perreault, dans Saint-Michel, où quelque 600 des 1700 élèves
ont quitté leurs cours pour se joindre à la bruyante manifestation. Ils ont été
accompagnés par quelques intervenants de l'école, qui les ont suivis jusqu'aux
limites du quartier Saint-Michel pour s'assurer que tout se déroule dans
l'ordre et qu'aucune intervention policière ne soit nécessaire.
Une tournée des classes avait été effectuée mardi
par des anciens de l'école, devenus cégépiens en grève, pour les sensibiliser.
Si quelques étudiants ont saisi l'occasion pour
simplement sécher leurs cours, la plupart étaient conscientisés à la
revendication étudiante de réinvestir les 103 millions retranchés au programme
de bourses. «Cela n'a pas de sens, ils veulent nous inciter à continuer
d'étudier mais nous enlèvent les moyens financiers de le faire», fait valoir
Fanny, étudiante en quatrième secondaire à Sophie-Barrat.
Fréquentant la même polyvalente, François souligne
que les élèves du secondaire seront directement affectés par ces compressions :
«Sans les bourses, on ne pourra pas étudier dans le métier qu'on veut. Ou si on
le fait, il va falloir rembourser pendant des dizaines d'années», affirme le
garçon, lançant du même souffle qu'il n'a pas envie que le Québec ressemble aux
États-Unis, «où seuls les riches peuvent étudier».
Aux revendications de leurs aînés, les jeunes du
secondaire en ajoutent d'autres collées à leur réalité, telle la création de
véritables associations étudiantes élues par tous les élèves, jugeant les
conseils d'élèves peu représentatifs et parfois contrôlés par les directions
d'école.
Ils réclament aussi un meilleur financement de
leurs écoles. «Il faut que le gouvernement arrête de financer les écoles
privées. Si le public perd tant d'élèves, c'est parce que les écoles ne sont
pas des milieux agréables pour étudier», déclare Olivier, de l'école Le
Vitrail, où se tiendra aujourd'hui une assemblée étudiante pour décider de la
poursuite ou non de la grève amorcée mardi.
Interrogée à la sortie de la polyvalente
Joseph-François-Perreault, Stéphanie souligne quant à elle que les classes sont
trop bondées : «On a de la misère à apprendre, les profs n'ont pas le temps de
donner des explications à tout le monde.»
Après avoir circulé tout l'après-midi dans le nord
de la ville, bloquant tour à tour les artères Saint-Michel, Jean-Talon et
Jarry, les élèves se sont engouffrés dans le métro Jean-Talon, où les
tourniquets avaient été débloqués pour l'occasion, afin de rejoindre des
étudiants du cégep Saint-Laurent à la Place des Arts. Le joyeux et bruyant
cortège a fait retentir son cri dans les couloirs souterrains de Montréal pour
déboucher devant les locaux de TQS. C'est que la station enregistre au cégep
Saint-Laurent l'émission Casting, passant outre aux piquets de grève érigés
depuis deux semaines.
Encadrée par plusieurs voitures de police qui
tentaient tant bien que mal de suivre l'imprévisible cortège, la manifestation
s'est déroulée dans l'ordre et aucun incident n'avait été signalé en début de
soirée. Des collégiens de la CASSEE (Coalition de l'Association pour une
solidarité syndicale étudiante élargie) se sont d'ailleurs employés à canaliser
l'énergie des adolescents, lançant sporadiquement des appels discrets pour que
la manifestation demeure pacifique.
Réaction de
la CSDM
Tout en affirmant être «sensible au fait que des
élèves se conscientisent sur une réalité importante», la présidente de la
Commission scolaire de Montréal, Diane De Courcy, a dit souhaiter que les
actions des élèves se déroulent dans un «cadre légal» à l'avenir, les jeunes de
moins de 16 ans étant tenus de fréquenter l'école, qui en a la responsabilité
pendant les heures de classe. «On ne veut pas censurer l'expression, mais on
veut qu'elle se fasse correctement. [...] On comprend la réaction [d'hier],
mais on ne voudrait pas que cela se répète, parce que ce n'est pas un cadre
sécuritaire», soutient Mme De Courcy, qui a l'intention de faire appel aux
parents pour qu'ils incitent leurs enfants à utiliser d'autres moyens de se
faire entendre ou «tout au moins que les manifestations ne soient pas
spontanées».
Outre la question de la sécurité, la présidente de
la CSDM voit dans cette mobilisation une indication de «l'ampleur de la
préoccupation». «C'est exceptionnel que les élèves du secondaire sortent dans
les rues. Cela veut dire qu'ils ont compris et qu'ils prennent parti.»
Le mouvement d'appui à la cause des étudiants s'est
aussi enrichi hier de la sympathie d'un autre recteur, celui de l'Université
Laval, Michel Pigeon. Après l'Université du Québec à Montréal et l'Université
du Québec à Rimouski, dont les chefs d'établissement ont également demandé le
retour des 103 millions comme le demandent les étudiants, le recteur Pigeon,
flanqué des représentants étudiants de Laval, a prié Québec de réinvestir cette
somme pour diminuer l'endettement étudiant.
Sur la «planète grève», la mouvement prenait encore
de l'ampleur hier. Les étudiants en éducation de l'UQAM ont emboîté le pas au
mouvement de débrayage, à l'instar de ceux de l'école Polytechnique et de deux
collèges.
À l'UQAM, une occupation du pavillon Aquin a débuté
hier matin peu après une «nuit de création». Un peu plus tard, 103 étudiants
membres de la FECQ et de la FEUQ se sont symboliquement fait entarter par une
effigie de Jean Charest devant les bureaux du premier ministre, en pleine heure
de pointe.
La mobilisation pourrait s'intensifier au cours des
prochains jours alors que la CASSEE organise une manifestation familiale
demain. Les fédérations étudiantes collégiales et universitaires (FECQ-FEUQ) en
prévoient une autre mercredi.
Pressé de questions par l'opposition à l'Assemblée
nationale, le ministre de l'Éducation, Jean-Marc Fournier, dit vouloir apporter
des solutions acceptables aux yeux des étudiants «le plus rapidement possible».
«Je travaille avec mon collègue des Finances pour dégager les marges qui vont
nous permettre de faire des propositions de solutions porteuses, notamment dans
le cadre des étudiants les plus démunis, relativement à l'endettement», a-t-il
déclaré en Chambre.
Avec la collaboration de Marie-Andrée Chouinard et
de la Presse canadienne
Bien que géographiquement éloigné pour un semestre,
j'aime me garder informé de ce qui se trame en politique québécoise. La
polémique actuelle au sujet de l'éducation postsecondaire m'a laissé un peu
perplexe. Je crains qu'il y ait une population qui se fasse littéralement
mentir par son gouvernement. De tels actes de fumisterie politique sont
contre-progressifs et tout à fait condamnables.
Mensonge ! L'argumentaire dont vous abreuvez votre
population depuis quelque temps, M. Charest, repose sur les deux thèses
suivantes : «les étudiants québécois sont les mieux traités au monde» et «il en
coûte 5000 $ par année pour étudier en Ontario». Le premier est tout à fait
fallacieux alors que le second équivaut à du nivellement par le bas.
Les mieux traités au monde ? Sachez que le système
universitaire français dans lequel j'évolue présentement est tout à fait
gratuit. Et quand je dis gratuit, cela va des installations sportives aux
retards non taxés dans les bibliothèques, des frais de scolarité aux services
d'impression, etc. De surcroît, la France est loin d'être l'exception à la
règle. En effet, l'Allemagne, Cuba, le Danemark, l'Écosse, la Finlande, la
Norvège, la Suède, pour ne nommer que ces pays, pratiquent également la
gratuité universitaire.
L'historien québécois André Dufour disait à ce
sujet : «L'avenir d'une société, particulièrement à l'heure des grandes
mutations économiques et technologiques, repose en grande partie sur son projet
éducatif.» Quel avenir souhaitez-vous pour la société québécoise, M. Charest ?
Le second «argument fort» dans votre lutte contre
la relève du Québec de demain est de comparer la situation des étudiants
québécois avec celle que doivent subir les jeunes Ontariens (la province
canadienne où étudier coûte le plus cher). Comparer les frais de scolarité du
Québec à ceux de la pire province canadienne est un lamentable nivellement par
le bas des droits éducatifs dont jouissent les universitaires d'aujourd'hui et
de demain. Chose certaine, vous servez sur un plateau d'argent un nouvel
argument de poids aux indépendantistes de votre province, qui constituent la
moitié de la population du Québec !
Ayant vous-même visité la France -- aux frais des
contribuables -- en 2004, M. le premier ministre, peut-être auriez-vous pu vous
informer adéquatement sur la gratuité des universités françaises avant de faire
cette citation sur le traitement des étudiants québécois. Autrement, je vous
demande de refaire vos classes... (à défaut de vous accuser de léser votre
population) et de ne pas niveler par le bas en ce qui a trait à l'avenir de
tous les Québécois.
Et à toutes mes consoeurs et tous mes confrères qui
osent prendre part au débat, je vous lève mon chapeau, car sachez que votre
lutte est légitime et honorable.
Les étudiants du Québec et leurs familles devraient
être félicités de prendre si énergiquement parti pour les études supérieures.
Grâce à des bourses d'études et à de faibles droits de scolarité, les taux
d'inscription dans les établissements d'enseignement postsecondaire sont
presque chaque année, et ce, depuis 25 ans, plus élevés au Québec que nulle
part ailleurs au Canada.
En Ontario, l'élimination des bourses a été suivie
d'une hausse phénoménale des droits de scolarité et d'un endettement sans
précédent de la population étudiante. Or la qualité de l'enseignement n'a
jamais été aussi médiocre. Les fonds publics investis par étudiant dans
l'enseignement postsecondaire sont plus bas que dans toute autre province.
En prenant le Québec comme modèle, la population
étudiante de l'Ontario a mené une campagne pour faire bloquer les droits de
scolarité et rétablir les bourses d'études. Les droits de scolarité ont été
gelés l'an dernier. Cette année, les décideurs étudient des façons de rétablir
les bourses supprimées il y a plus de dix ans.
Au lieu de promener son regard sur les politiques
désastreuses de l'Ontario dans le dossier des études supérieures, le premier
ministre Jean Charest devrait défendre ce que le Québec a fait pour maintenir
un système d'enseignement postsecondaire de haute qualité et à coût abordable.
C'est un bilan sans pareil au Canada.
Il y a moins de dix ans, les États généraux sur
l'éducation faisaient de l'«égalité des chances» le premier de leurs chantiers
prioritaires. Une des tâches d'avenir était nettement définie: «Maintenir les
fondements du régime actuel d'aide financière aux étudiants, en élargir
l'accessibilité [...] et s'assurer que les éventuelles modifications au régime
ne contribuent pas à accroître l'endettement étudiant.» Que s'est-il passé
depuis cette décision plus que largement consensuelle?
Aujourd'hui, comme la semaine dernière, ma salle de
classe est déserte et je suis sur le parvis. Mes étudiants sont en grève, et ce
n'est pas par manque de volonté d'étudier, au contraire. Mais ils ne
comprennent pas comment le ratio entre les prêts et les bourses ait pu être
renversé aussi radicalement en dix ans, les 103 millions n'étant que le dernier
assaut en date.
Ils ne comprennent pas pourquoi le ministre
Jean-Marc Fournier, dans son communiqué de presse du 3 mars, a pris à témoin
les Québécois seulement en tant que «contribuables» qui consacrent environ 11
000 $ par année en impôts à la scolarisation de chacun des étudiants sans même
souligner qu'il s'agit pour le moins d'un investissement stratégique pour
l'avenir.
«Méchante
vision d'épicier !», m'ont dit certaines personnes sur les piquets de grève.
Comme s'il fallait dorénavant faire le choix entre les soins pour grand-maman
et l'aide aux plus démunis des étudiants alors que notre PIB augmente sans
cesse ! D'autres étudiants m'ont plutôt affirmé qu'ils comprenaient maintenant
mieux les figures de la sophistique et les errements parfois autoritaires ou
paternalistes de la démocratie.
En fait, les étudiants ne conçoivent pas comment
des politiciens puissent manquer de vision politique au point de ne pas
considérer l'éducation comme un bien et une priorité nationale. Ils ont alors
le courage de revendiquer qu'une société vieillissante ne soit pas déjà
amnésique face à ses engagements d'il y a moins de dix ans.
Jusqu'à ce jour, les étudiants ont eu la candeur ou
la moralité de ne pas encore saisir toute l'ampleur de leur force car leur
puissance est énorme à la vue de demain. Que le gouvernement ne saisisse
toujours pas cette puissance est cependant mystérieux...
Certes, pour un professeur de philosophie du
collège, quelle que soit l'issue de la grève actuelle, le retour en classe sera
très stimulant. En effet, du seul fait que la grève ait eu lieu, les étudiants
interrogeront avec plus d'acuité éthique les rapports de force entre les
individus.
Toutefois, précisément par ma profession et en tant
que citoyen engagé dans l'édification de la société de demain, je crains aussi
ce retour : comment les étudiants ne comprendront-ils pas cette grève comme un
moment de plus dans le conflit intergénérationnel portant sur la répartition
équitable des richesses ?
Gilles Normand et et Denis Lessard, La Presse, Québec
Pressé par le caucus des députés, le gouvernement
Charest est décidé à mettre plus d'argent dans le régime des prêts et bourses
afin de trouver une solution et de mettre fin au mouvement de grève étudiante
dans le réseau postsecondaire.
Au cours d'une réunion houleuse des élus libéraux,
il est devenu évident que l'écart entre la position du gouvernement et celle
des étudiants est désormais bien moindre que les 103 millions supprimés l'an
dernier.
Avec son collègue des Finances, Michel Audet, le
titulaire de l'Éducation, Jean-Marc Fournier, a soutenu hier «travailler à
dégager des marges qui vont (leur) permettre de faire des propositions de
solutions porteuses» pour les étudiants les plus démunis, a souligné M.
Fournier à la période quotidienne des questions.
À l'Assemblée nationale, le chef péquiste Bernard
Landry n'a pas manqué de souligner que le mouvement de contestation dans le
dossier des prêts et bourses «ne faisait que s'amplifier... il y a désormais 70
000 étudiants dans les rues, appuyés par plusieurs recteurs», a-t-il souligné.
L'ouverture de M. Fournier suivait de peu une
réunion passablement houleuse du caucus libéral. La veille, mercredi, devant un
Jean Charest muet, quelques ministres et députés s'étaient heurtés de front sur
ce dossier controversé.
Nouveau ministre, Henri-François Gautrin n'a pas
mâché ses mots pour décrire comme «inacceptable» cette décision prise par le
ministre Reid l'an dernier, a appris La Presse.
Pour la première fois depuis les élections d'avril
2003, Pierre Paradis a pris la parole lors d'un caucus libéral pour réclamer
qu'on rétablisse les bourses pour les étudiants les plus démunis. Si cette
mesure n'avait pas existé dans les années 70, il n'aurait pas pu terminer ses
études de droit, a-t-il expliqué.
Selon les députés présents, le nouvel adjoint
parlementaire du premier ministre, Roch Cholette, de même que la présidente du
Conseil du Trésor, Monique Jérôme-Forget, «ne voulaient pas voter avec le PQ»,
bien que la très grande majorité des élus libéraux étaient favorables à une
réinjection de fonds dans les bourses aux étudiants.
En réalité, une trentaine de millions séparent
actuellement le gouvernement et les étudiants, des fonds qui devront être
trouvés en sabrant d'autres dépenses de l'Éducation, a-t-on expliqué. Le député
Cholette a rappelé qu'en juin prochain, Québec aura accès à 70 millions pour
l'Éducation provenant du programme des bourses du millénaire.
On a discuté ferme autour de l'opportunité de voter
sur une motion péquiste où l'Assemblée nationale «exigeait» du ministre de
l'Éducation des gestes pour les étudiants les plus démunis. Le ministre
Fournier était d'accord pour que le gouvernement souscrive à une version
édulcorée de la motion. Il a obtenu sans problème qu'on lui «demande» plus
d'argent -, la version soumise par le PQ «exigeait» du ministre une solution.
Opposée à cette coupe du printemps 2004, la
présidente du Conseil du Trésor, Monique Jérôme-Forget, était aussi d'accord pour
que le gouvernement injecte plus de fonds, mais désapprouvait l'idée d'appuyer
une manoeuvre de l'opposition.
Après les interventions de M. Cholette et de la
ministre Jérôme-Forget, Henri-François Gautrin a fait une seconde intervention
pour renverser la vapeur et s'assurer qu'une motion soit bel et bien votée,
mercredi à l'Assemblée nationale, pour que le gouvernement s'engage à régler ce
problème.
L'ampleur des mouvements de débrayage ne témoignait
guère hier de l'évolution des discussions à l'interne.
En conférence de presse, M. Fournier a refusé,
hier, de dire s'il avait eu des contacts avec des étudiants depuis sa rencontre
de mercredi soir avec les représentants de la CASSEE, dont il a dénoncé le
refus de condamner le recours à la violence.
Il avait alors lancé un appel aux leaders étudiants
non violents en disant que c'est avec eux qu'il voulait s'entretenir. Lorsqu'on
lui a demandé hier si son appel avait été entendu, M. Fournier a répondu:
«J'ai... à ce moment-ci, tout ce que je peux vous dire, c'est qu'il y a des
leaders, des représentants étudiants qui ne font pas appel à la violence,
dénoncent la violence, j'en suis très heureux. Je sais que la majorité des
étudiants ne souhaitent pas la violence. Et pour ce qui est des rencontres et
échanges, je n'ai pas l'intention de donner l'agenda sur la place publique. Ce
sont des choses auxquelles on veut donner le caractère le plus privé, de
manière à ce que ça se fasse correctement.»
Matthieu Boivin, Le Droit,
Ottawa
Les étudiants du Collège de
l'Outaouais auraient voté à 55 % en faveur du recours à la grève, au cours du
référendum qui s'est déroulé jeudi et hier. En principe, la majorité des 3900
étudiants de l'institution d'enseignement devraient tomber en grève lundi midi
ou mardi, pour une durée minimale de trois jours ouvrables.
Selon une source très près
du comité de mobilisation en charge du vote, le taux de participation au
scrutin aurait atteint 72 %. Hier après-midi, les membres de ce comité
refusaient de dévoiler le résultat du suffrage, en justifiant qu'un vote
positif divulgué dans les médias transformerait la grève en journées de congé.
« Les étudiants ne viendront pas à l'école pour participer aux moyens de
pression s'ils savent déjà qu'ils sont en grève », a expliqué un membre de ce comité
qui a demandé l'anonymat.
Le comité de mobilisation
de l'Association générale des étudiants du cégep de l'Outaouais rencontrera
donc les étudiants lundi midi, dans un endroit à être déterminé, pour leur
annoncer la décision prise lors du vote. Partout au Québec, des milliers
d'étudiants manifestent contre la décision du gouvernement Charest de
transformer des bourses totalisant 103 millions $ en prêts.
Pour que la grève se
déroule en Outaouais, les étudiants de 20 collèges partout au Québec devront
avoir déjà recours à ce moyen de pression, lundi. Après vérification avec un
porte-parole de la Coalition Association pour une solidarité syndicale
étudiante élargie (CASSÉE), 21 collèges au Québec étaient déjà en grève
illimitée, hier. Un cégep doit joindre le mouvement dès lundi (St-Félicien)
alors que deux autres doivent avoir recours à un arrêt des classes pour une
durée de 24 heures, la semaine prochaine. Tous ces chiffres excluent le Collège
de l'Outaouais.
« Nous avons choisi ce
minimum de 20 collèges pour que nous participions à un mouvement d'envergure
provinciale », a expliqué le secrétaire général de l'association étudiante du
collège, Mathieu Henry-Jetté.
ISABELLE LÉGARÉ, Le
Nouvelliste, Trois-Rivières
Même si la direction de
l'Université du Québec à Trois-Rivières dit «prendre acte» de la position de sa
population et entend respecter, par le fait même, les résultats du vote, il est
clair que les étudiants devront reprendre les cours manqués lors des trois
journées de grève qui sont prévues, la semaine prochaine, sur le campus.
L'administration a tenu à
réagir, hier matin, à la décision de l'assemblée spéciale de l'Association
générale des étudiants qui, avec une faible majorité de 55 %, s'est prononcée
en faveur d'une grève de trois jours. Du même coup, les étudiants de l'UQTR ont
décidé d'unir leurs voix à celles de milliers d'étudiants de partout au Québec
qui protestent contre la coupure de 103 millions $ dans le régime de prêts et
bourses.
«Ce n'est pas la trouvaille
du siècle», a commenté le vice-recteur à l'enseignement et à la recherche, M.
René-Paul Fournier, en évoquant le transfert de bourses en prêts annoncé par le
gouvernement Charest.
Le Quotidien
JONQUIÈRE (MG) - Les
étudiants du Cégep de Jonquière emboîtent le pas à ceux des collèges d'Alma et
de Saint-Félicien et votent en faveur d'une grève illimitée, à compter de ce
matin.
À l'issue d'un scrutin tenu
hier, lequel a affiché un taux de participation de 79 pour cent, le
représentant aux Affaires externes de l'Association étudiante Cégep de
Jonquière, François Laroche, a confirmé que les collégiens ne se présenteront
pas à leurs cours pendant au moins trois jours.
«Ce fut un vote extrêmement
serré et le oui l'a emporté par seulement six voies. C'est une grosse victoire
pour nous, puisque nous nous attendions à ce que ce soit rejeté. La grève
durera initialement trois jours mais les membres de l'exécutif de l'Association
étudiante se réuniront mardi et voteront en faveur ou non de la poursuite de ce
moyen de pression», a fait savoir M. Laroche, en entrevue au Quotidien.
Le déclenchement de la
grève, fait-il valoir, est le moyen ultime de faire comprendre au ministre de
l'Éducation du Québec, Jean-Marc Fournier, que les étudiants n'acceptent pas
les coupures de 103 millions $ dans le régime des prêts et bourses.
«À l'heure où on se parle,
pas moins de 80 000 étudiants sont en grève à l'échelle provinciale et ce
nombre pourrait atteindre 150 000. Le mouvement de mobilisation est tellement
fort que nous nous attendons à ce que le ministre fasse des annonces d'ici à
une semaine et demie», prédit le porte-parole des étudiants jonquiérois.
Actuellement, seul le Cégep
de Chicoutimi a voté contre la grève dans la région. François Laroche croit que
les étudiants de l'arrondissement voisin risquent fort de changer leur fusil
d'épaule.
«Les associations étudiantes
des quatre cégeps du Saguenay-Lac-Saint-Jean se réunissent ce soir (hier) et
Chicoutimi pourrait se joindre à nous. Pour l'instant, Saint-Félicien ont leur
mandat et le mettront probablement en application mardi prochain. Alma est en
mi-session la semaine prochaine mais les étudiants devraient être en grève d'ici au 21
mars», précise François Laroche.
D'après PC)
– Les étudiants en grève ont trouvé une autre façon de faire passer leur
message...
Une mascotte à l'image de Jean Charest a administré
103 tartes à la crème à autant d'étudiants jeudi, pour symboliser les 103
millions de dollars transformés de bourses en prêts.
Par ailleurs, les votes de grève se poursuivent un
peu partout au Québec, même dans des cégeps qui ne sont pas traditionnellement
en faveur de ce moyen de pression, comme à Saint-Hyacinthe ou à Trois-Rivières,
ce qui pourrait ajouter environ 45 000 étudiants aux 74 000 qui sont déjà en
grève.
D'autre part, les étudiants québécois devraient
recevoir prochainement une «proposition de solution porteuse», selon ce qu'a a
promis, jeudi, le ministre de l'Éducation, Jean-Marc Fournier.
Le ministre Fournier a de nouveau essuyé, jeudi, le
tir nourri des questions de l'opposition péquiste à l'Assemblée nationale. Il
n'a toujours pas voulu lever le voile sur la nature de la proposition qui sera
soumise aux étudiants, si ce n'est qu'elle sera destinée à réduire
l'endettement de la clientèle la plus démunie.
Mais le chef de l'opposition officielle, Bernard
Landry, a rétorqué que pendant que le ministre tergiverse, les étudiants en
grève risquent de rater leur session «à cause de la mesquinerie de son
gouvernement».
La grogne
s'amplifie
Alors que le mouvement de débrayage a continué de
prendre de l'ampleur jeudi sur les campus, le président de la Fédération
étudiante universitaire du Québec (FEUQ), Pier-André Bouchard, a fait valoir
que l'arrivée de nouveaux groupes dans le mouvement illustre clairement que la
grogne s'amplifie.
La FEUQ, qui a lancé récemment un appel à la grève
générale dans les universités, se dit prête à écouter ce que le ministre aura à
proposer, mais «il ne pourra pas s'en tirer en offrant des miettes», a prévenu
M. Bouchard. Il dit attendre la proposition du ministre, mais rappelle que les
étudiants tiennent à récupérer les 103 millions de dollars de bourses qui ont
été convertis en prêts.
Le président de la FEUQ s'est par ailleurs réjoui
de la sortie publique du député libéral de Brome-Missisquoi, Pierre Paradis,
qui a qualifié mercredi «d'injuste» et en rupture avec «les valeurs libérales»,
la réforme de l'aide financière proposée par son gouvernement.
D'autre part, ni la FEUQ ni la Fédération étudiante
collégiale (FECQ), n'ont voulu condamner la coalition de l'Association pour une
solidarité syndicale étudiante élargie (CASSEE), qui refuse d'exclure le
recours à la violence pour faire avancer la cause.
Jean-Marc Fournier n'était pas d'humeur à rire
après la rencontre avec les représentants de la CASSEE.
Le ministre de l'Éducation, Jean-Marc Fournier, a
rompu le dialogue avec la Coalition de l'Association pour une solidarité
étudiante élargie (CASSEE), mercredi soir, parce qu'ils ont refusé de condamner
les actes de violence.
Au terme d'une rencontre avec les représentants de
la coalition, M. Fournier a indiqué qu'il ne pouvait pas discuter avec des gens
« qui choisissent la confrontation », tout en appelant les leaders qui
s'opposent à la violence à se faire entendre.
Le ministre a été incapable de convaincre la
délégation de la CASSEE de se dissocier des gestes de vandalisme et de méfaits
commis à son bureau de circonscription de Châteauguay.
L'un des porte-parole de la CASSEE, Jérôme
Charaoui, s'est défendu en affirmant ne pas avoir « le mandat » de condamner
les actes violents. « Au-delà de la question de la violence, ce gouvernement
n'est pas intéressé à trouver des solutions », a-t-il estimé.
La rencontre n'a donc permis aucun progrès vers un
règlement du mouvement de grève étudiant. La CASSEE exige que Québec revienne
sur sa décision de transformer 103 millions de dollars de bourses en prêts.
Mais le ministre Fournier a déjà indiqué qu'il n'en avait pas les moyens.
La CASSEE, qui a initié le mouvement de grève
étudiante, représente près de 40 000 étudiants.
Manifestation
au bureau du ministre
Plus tôt dans la journée, l'escouade tactique de la
SQ est intervenue pour mettre fin à l'occupation par des étudiants en grève des
bureaux du ministre Fournier, à Châteauguay, au sud-ouest de Montréal.
Deux manifestants ont été arrêtés pour entrave au
travail des policiers seront accusés de voies de fait. Dix autres étudiants
devraient être accusés de méfait pour avoir dessiné des graffitis et endommagé
le mobilier.
Depuis deux semaines, plus de 70 000 étudiants, en
majorité des cégépiens, se sont joints à la grève générale. Mardi, la
Fédération étudiante universitaire du Québec (FEUQ) a lancé, pour la première
fois de son histoire, un appel à la grève dans toutes les universités.
Les associations étudiantes universitaires ont
commencé à se prononcer. Mercredi, les étudiants de l'Université du Québec à
Trois-Rivières ont voté en faveur d'une grève générale de trois jours.
Paradis à la
défense des étudiants
Par ailleurs, les étudiants ont reçu un soutien
inattendu, mercredi. Lors d'un débat à l'Assemblée nationale, le député libéral
Pierre Paradis a affirmé que la réforme du programme de prêts et bourses était
injuste socialement.
Le député de Brome-Missisquoi, laissé à l'écart du
conseil des ministres depuis l'élection de 2003, a fait remarquer que cette
réforme a pour effet d'augmenter l'endettement des étudiants les plus pauvres.
Il estime que la mesure semble être en rupture avec
les « valeurs libérales », dont « la justice sociale demeure une pierre
d'assise »
Lien vers audio et video : http://www.radiocanada.ca/nouvelles/Index/nouvelles/200503/09/015-MANIFETUDIANTSMERCREDI.shtml
Montréal, le jeudi 10 mars 2005 – « Les membres de
la CSQ joignent leur voix aux étudiantes et étudiants, à la population
québécoise et même aux membres du caucus libéral pour dire au ministre de
l’Éducation qu’il est temps de réinvestir les 103 millions de dollars coupés au
régime de prêts et bourses et de respecter les engagements du gouvernement en
matière de réinvestissement en éducation ! », de clamer le président de la CSQ,
M. Réjean Parent.
La CSQ déplore le climat malsain actuel et presse
le ministre de rétablir le dialogue avec les étudiantes et les étudiants. « Les
membres de la CSQ, dont plusieurs sont présentement en moyen de pression,
appuient les étudiantes et étudiants et sont solidaires de leurs revendications
», d’ajouter M. Parent.
Il est inacceptable pour la Centrale que ce
gouvernement, qui a adopté une motion en Congrès visant un réinvestissement
massif en éducation, pénalise aujourd’hui les étudiantes et étudiants les plus
démunis. « En sabrant ainsi dans l’aide financière étudiante, c’est
l’accessibilité aux études postsecondaires qui est remise en question »,
déplore M. Parent en rappelant que l’endettement représente un frein réel pour
les jeunes à poursuivre leurs études.
Profil de la CSQ
La Centrale des syndicats du Québec représente 172
000 membres, dont près de 110 000 dans le secteur public, la grande majorité
travaillant dans le domaine de l’éducation. Elle est présente dans les secteurs
de la santé et des services sociaux, des services de garde, des loisirs, de la
culture, du communautaire et des communications.
Informations: Isabelle Gareau, agente d’information, CSQ,
Cell. : (514) 237-4432
Marie-Andrée Chouinard, Tommy Chouinard
Québec -- Le ministre de l'Éducation, Jean-Marc
Fournier, rompt le dialogue avec la Coalition de l'association pour une
solidarité syndicale étudiante élargie (CASSEE), dont 47 000 étudiants affiliés
sont en grève, puisque celle-ci refuse de condamner les «agissements violents»
survenus hier dans ses bureaux de la circonscription de Châteauguay.
La semaine dernière, des étudiants avaient marché
sur Sherbrooke, le comté de Jean Charest, afin de manifester leur volonté de
faire reculer le gouvernement sur les compressions imposées au régime de prêts
et bourses.
Pedro Ruiz
Au terme de sa rencontre avec les représentants de
la CASSEE, à Québec hier soir, le ministre a affirmé qu'il ne leur adressera
plus la parole aussi longtemps que ceux-ci n'auront pas lancer un appel au
calme et clamer «haut et fort» qu'il sont contre toute forme de violence.
«Je ne peux
pas discuter avec des gens qui ont des factions proviolence dans leur groupe.
C'est inacceptable. Ça n'a pas de bon sens», a-t-il lancé. Jean-Marc Fournier a
ajouté que les «agissements violents ferment la porte à un règlement».
À la sortie de la rencontre, le porte-parole de la
CASSEE, Jérôme Charaouï, a indiqué que son groupe «ne condamne pas» les actes
violents, ajoutant du même souffle que la CASSEE «n'appelle pas à la violence».
Ces actes traduisent selon lui l'exaspération des étudiants. M. Charaouï s'est
dit «très déçu» de la rencontre parce que le ministre a refusé de présenter des
pistes de solution. «On a constaté une grande fermeture», a-t-il dit.
Par ailleurs, une douzaine d'étudiants ont été
arrêtés hier alors qu'ils manifestaient au bureau de comté du ministre de
l'Éducation à Châteauguay, en Montérégie. L'escouade tactique de la Sûreté du
Québec est intervenue pour mettre fin à l'occupation des bureaux de Jean-Marc
Fournier.
Une dizaine de jeunes occupaient le bureau du
ministre pendant qu'une trentaine d'autres manifestaient à l'extérieur. Deux
manifestants ont été arrêtés pour entrave au travail de policiers alors que les
dix autres doivent être accusés de méfait pour avoir dessiné des graffitis et
endommagé le mobilier.
Non contente de réclamer, à l'instar de la FEUQ et
de la FECQ, le retour des 103 millions à titre de bourses, la CASSEE souhaite
aussi voir l'abolition de la réforme de l'aide financière, l'arrêt de la
décentralisation du réseau collégial, l'éradication de l'endettement et la
gratuité scolaire, la «seule solution viable et durable au problème du
sous-financement de l'éducation au Québec».
D'autres
grévistes
L'appel à la grève a été entendu : au moins 45 000
nouveaux étudiants ont choisi hier en assemblée générale, à Concordia et à
l'Université du Québec à Trois-Rivières, de sécher leurs cours pour protester
contre la transformation de bourses de 103 millions en prêts par le
gouvernement Charest.
Ralliées à la Fédération étudiante universitaire du
Québec (FEUQ), qui appelait mardi ses 170 000 membres à la grève, ces deux
associations ont toutefois voté pour des interruptions de cours limitées dans
le temps : la Concordia Student Union (CSU) et ses 30 000 membres ont décidé
d'une grève de 24 heures le 16 mars et doivent se prononcer de nouveau sur la
poursuite de l'action à la mi-mars.
Les quelque 13 000 étudiants de l'UQTR ont quant à
eux opté pour une grève de trois jours, mais à renouveler. Une grande quantité
d'associations étudiantes fonctionnent d'ailleurs de cette façon et se
prononcent invariablement sur la poursuite de la grève au bout de quelques
jours, histoire de sonder leurs membres sur la pertinence de continuer ou non.
À l'Assemblée nationale, les échanges entre le
ministre Fournier et la députée de l'opposition Pauline Marois ont de nouveau
porté sur la Fondation canadienne des bourses du millénaire, dont les 70
millions destinés aux étudiants du Québec sont retenus en vertu d'un bris de
contrat causé par la transformation des bourses en prêts.
Jean-Marc Fournier a qualifié d'«inacceptable» le
type d'entente signée en 1999 par le gouvernement du Parti québécois avec la
Fondation des bourses du millénaire pour permettre l'octroi des 70 millions aux
étudiants québécois. «Ce n'est pas la Fondation des bourses du millénaire qui
va être le ministre de l'Éducation», a affirmé le ministre Fournier. «C'était
peut-être comme cela dans votre temps, ce ne sera pas comme ça dans notre
temps.»
Cette entente stipule notamment qu'une partie de
l'enveloppe est liée à la promesse de réduire de 25 % le plafond des prêts
octroyés aux étudiants. On sait que la mesure annoncée au budget de l'an
dernier a pour effet de hausser considérablement l'ensemble des plafonds
d'endettement.
«L'entente
peut être renégociée, mais on n'a jamais eu de nouvelles de personne»,
affirmait mardi Jean Lapierre, directeur des communications à la Fondation
canadienne des bourses du millénaire. «Mais qu'une chose soit claire : Québec
parle souvent de cet argent comme du sien. L'argent que nous conservons pour
fins de distribution appartient aux étudiants du Québec, pas à Québec.»
Le ministre Fournier ne semble pas adhérer à cette
interprétation des choses. «Nous n'avons pas l'intention de laisser l'argent
des étudiants du Québec à Ottawa, il va revenir au Québec», a-t-il répondu en
Chambre à Mme Marois. «Des ententes comme [celles que Mme Marois] se glorifie
d'avoir signées, où nous serions sous des conditions comme celles-là d'Ottawa,
je trouve ça inacceptable.»
Avec la Presse canadienne
Le mardi 8 mars, les étudiants de la faculté des
lettres et des sciences humaines de l'Université de Sherbrooke ont voté en
faveur de la poursuite de la grève pour une autre semaine.
Ils misent évidemment sur une montée de la
mobilisation au cours des prochains jours, qui seront cruciaux pour l'avenir de
leur cause. Les associations étudiantes semblent en effet se décider, devant la
fin de non-recevoir du ministre de l'Éducation, à agir de façon concertée; cela
pourra peut-être contribuer à ce que cette action nécessaire et juste produise
des résultats positifs.
Il ne s'agit pas de savoir si, dans une optique
purement économique, les étudiants québécois font figure de privilégiés au
Canada mais bien de saisir que la décision gouvernementale est lourde de
conséquences par le message qu'il véhicule. «Jeunes, endettez-vous, l'avenir
vous sourit; vous n'aurez aucun problème à rembourser plus tard.» Une autre
variante sur le thème «qui s'instruit s'enrichit».
Aux demandes répétées de modifier sa décision, ce
gouvernement s'enferme dans une logique circulaire : «La décision a été prise,
nos marges budgétaires sont limitées. Retournez aux études ou il vous en
coûtera. Circulez !» Ce ton condescendant et paternaliste envers les jeunes,
allié à une logique purement comptable, ne laisse présager rien de bon pour les
autres secteurs d'activité gouvernementale. Il serait donc malheureux que ce
combat demeure seulement celui des étudiants car il nous interpelle tous comme
citoyens.
Qu'on cesse de discourir sur les maux de la
jeunesse et qu'on l'appuie quand elle met des mots sur des gestes politiques
aberrants.
Karim Benessaieh et Gilles Normand, La Presse
Occupation de son bureau de circonscription à
Châteauguay, manifestation au centre-ville de Montréal, nouveaux votes de
grève: le front étudiant a été particulièrement turbulent hier pour le ministre
de l'Éducation, Jean-Marc Fournier.
Et il ne semblait pas hier soir que le conflit
entre les étudiants et le gouvernement Charest puisse sortir de l'impasse sous
peu, du moins pas avant le budget du nouveau ministre des Finances, Michel
Audet.
En fin de journée hier, on dénombrait 74 000
étudiants en grève. Des renforts sont notamment venus de l'Université du Québec
à Trois-Rivières, dont les 9000 étudiants boycotteront leurs cours à partir du
15 mars, au terme d'un vote favorable de seulement 55 %.
Se disant toujours «en mode solution», le ministre
de l'Éducation a opposé une fin de non-recevoir aux revendications des
étudiants qu'il a rencontrés à son bureau du ministère, hier soir, à Québec,
parce que ceux-ci, tous des membres de la CASSEE, ont refusé de dénoncer la
violence ayant pu apparaître jusqu'ici dans la présente crise, en soutenant
qu'ils n'en avaient pas le mandat. M. Fournier en avait surtout contre le
vandalisme commis hier par les étudiants qui ont occupé son bureau de
circonscription.
«Nous sommes
extrêmement déçus de cette rencontre - qui a duré une quarantaine de minutes -
qui n'a rien donné. On a constaté une grande fermeture. Au-delà de la question
de la violence, ce gouvernement-là n'est pas du tout ouvert à trouver des
solutions avec nous», a déclaré le porte-parole du groupe, Jérôme Charaoui, à
sa sortie du bureau du ministre.
«Le ministre
Fournier nous a entretenus uniquement des événements qui ont eu lieu
aujourd'hui, la question de la violence, mais au-delà de cela, on n'a vu aucune
ouverture, aucune volonté de collaborer pour aboutir à une solution», a dit M.
Charaoui, assurant que la CASSEE n'appelait pas à la violence.
Le ministre de l'Éducation, lui, a déclaré par la
suite que «les agissements violents ferment les portes de la solution». «Il n'y
a pas de cause qui justifie le recours à la violence», a-t-il insisté, pour
aussitôt lancer un appel «aux leaders non violents qui disent parler au nom des
étudiants» pour qu'ils se manifestent.
«C'est avec
eux que je vais discuter», a-t-il précisé, tout en ne laissant guère entrevoir
d'espoir avant le dépôt du budget Audet. «Si nous pouvons obtenir un règlement
plus rapidement, je vais essayer», a-t-il cependant ajouté.
Pendant ce temps, les partisans de la grève
générale ont subi une semi-défaite à l'Université Concordia. Au terme d'une
assemblée houleuse de près de trois heures, le millier d'étudiants réunis se
sont contentés de voter à 71 % pour une journée de grève le 16 mars. L'idée d'un
débrayage illimité n'a jamais été soumise à l'assemblée.
Manifestement, selon les témoignages recueillis
auprès d'étudiants, le spectre de l'annulation du semestre a fait reculer
nombre d'entre eux. « Par ce vote, il est clair que les étudiants de Concordia
veulent démontrer qu'ils s'opposent à la coupe de 103 millions », s'est tout de
même réjoui le président de la Concordia Student Union, Brent Farrington.
Les étudiants de Concordia avaient pourtant reçu la
visite d'environ 500 de leurs condisciples. Partis de l'Université de Montréal
en milieu de matinée, par un froid sibérien, des manifestants bruyants ont en
effet traversé la partie ouest de la ville, sur fond de slogans et de tams-tam,
pour se retrouver devant le bâtiment principal de l'Université Concordia. Aucun
incident n'a été signalé.
Le bilan était tout autre à Châteauguay, où 10
étudiants montréalais ont décidé en matinée d'occuper le bureau de
circonscription du ministre de l'Éducation. Les policiers de la Sûreté du
Québec et de la Sûreté municipale les ont arrêtés l'un après l'autre, en plus
de mettre le grappin sur quatre sympathisants venus appuyer les occupants qui
auraient entravé le travail des agents. Les 10 occupants devraient être accusés
de méfait pour avoir dessiné des graffitis et endommagé des meubles.
UNE AFFAIRE
DE 103 MILLIONS
Il y a un an, le 30 mars 2004, le gouvernement
Charest annonçait une refonte du système des prêts et bourses qui devait
générer des économies de 63 millions de dollars. En réalité, cette réforme,
dont les détails n'ont été connus qu'un mois plus tard, a abouti à une coupe de
103 millions, reconnaît-on aujourd'hui au ministère de l'Éducation. L'économie
pourrait cependant être minime : l'automne dernier, la Fondation canadienne des
bourses d'études du millénaire a décidé en réaction de retenir sa subvention
annuelle, privant Québec d'un revenu de 70 millions. En augmentant les prêts et
en diminuant les bourses, une mesure qui touche 40% des étudiants, on a fait
augmenter l'endettement étudiant moyen de 53 %, selon les données de la
Fédération étudiante universitaire du Québec. Concrètement, les étudiants
recevaient en moyenne 2400 $ en prêts et 2600 $ en bourses par année avant la
réforme. Avec ces changements, l'étudiant moyen reçoit 4700 $ en prêt et 300 $ en
bourse. La dette étudiante moyenne passe, elle, de 14 000 $ à 21 500 $. Les
trois regroupements étudiants qui ont appelé à la grève générale illimitée
s'entendent pour réclamer l'annulation de cette réforme et la réinjection des
103 millions. Plus radicale, la CASSEE (Coalition de l'Association pour une
solidarité syndicale étudiante élargie) demande également la gratuité scolaire,
l'arrêt du plan de décentralisation des cégeps et de l'«arrimage au marché»,
ainsi que l'éradication de l'endettement étudiant.
KEVIN
DOUGHERTY, The Gazette
Education
Minister Jean-Marc Fournier's meeting last night with a radical faction of
students participating in a strike movement against cuts in bursaries was
overshadowed by the vandalizing of the minister's riding office in
Police
said 13 students were arrested and "thousands of dollars" in damage
was done to Fournier's office. Computers were destroyed, filing cabinets
overturned and graffiti written on the walls.
The
students, members of CASSEE - the Coalition de l'Association pour une
solidarite syndicale etudiante elargie - also occupied Fournier's
"Normally,
after their actions Monday and today, I should have declined to meet
them," Fournier told reporters after meeting CASSEE members in his
Outside,
members of the organization demonstrated with red and gold communist flags.
CASSEE
spokesperson Jerome Charaoui, a student at CEGEP de St. Laurent in
"The
only question on the table was violence, violence, violence," Charaoui
said, adding while the organization favours peaceful protest, he could not give
Fournier a commitment the violence would end.
"We
can't control all our members," he said.
Fournier
rejected the argument the $103-million cut in student bursaries justified
violence. "There is no cause that justifies violence," he said.
"I will not talk to CASSEE."
CASSEE
says it speaks for 47,000 students at 12 CEGEPs, some university faculties and
one high school who are on strike over cuts in student aid.
In
the National Assembly earlier, as the Liberal government used its majority to
defeat a Parti Quebecois motion calling for a reversal of the cuts, there was a
peaceful protest in the visitors' gallery.
"Liberez-nous
des Liberaux !" (Liberate us from the Liberals!), Jean-Thomas Fortin said
as he was led out of the gallery after showing his opposition, with three other
students, to the cuts.
Jean-Marc Fournier déplore la violence dans les
manifestations étudiantes.
Le ministre de l'Éducation du Québec a fait le
point mercredi soir sur sa rencontre avec les étudiants de la CASSÉÉ, la
Coalition des associations pour une solidarité syndicale étudiante élargie,
l'aile plus radicale du mouvement étudiant.
Il ne veut plus parler avec les associations
violentes. Il n'entend pas s'engouffrer dans la confrontation. Il continuera
toutefois à discuter avec les groupes non-violents.
D'autre part, de plus en plus d'étudiants vont
déserter les salles de cours.
À Université du Québec à Trois-Rivières, les
étudiants ont voté en faveur d'un débrayage de trois jours, la semaine
prochaine.
Du côté de l'Université de Montréal, on promet que
le nombre d'étudiants en grève passera de 5000 à 15 000. À l'UQAM, 32 000 des
42 000 étudiants suivent déjà le mouvement de protestation.
Dix-sept cégeps sont actuellement en grève, 17
autres doivent voter au cours des prochains jours.
Par ailleurs, à Sainte-Thérèse, la direction du
collège Lionel-Groulx a décidé de suspendre toutes ses activités mercredi soir,
jeudi et vendredi, en raison du débrayage étudiant.
Les étudiants de l'Université du Québec à
Trois-Rivières (UQTR) se joignent à leur tour au mouvement de grève qui balaie
progressivement le Québec depuis le 24 février.
Réunis en assemblée générale mercredi après-midi,
une majorité des quelque 2000 étudiants présents ont voté en faveur d'une grève
de trois jours, qui aura lieu du 15 au 17 mars.
Les étudiants seront à nouveau sondés sur la
possibilité de prolonger cette grève de trois jours lors d'une autre assemblée
générale, prévue le 18 mars au matin.
Actuellement, quelque 70 000 étudiants des cégeps
et des universités du Québec sont en grève. Ils demandent au gouvernement
Charest de renverser les modifications apportées au régime de prêts et bourses
l'an dernier. Cette réforme a entraîné la conversion en prêts de 103 millions
de dollars auparavant versés en bourses.
Le mouvement de grève a été amorcé par la Coalition
de l'association pour une solidarité syndicale étudiante élargie (CASSEE) le 24
février. La Fédération étudiante collégiale du Québec a aussi lancé un appel à
la grève le 3 mars et la Fédération étudiante universitaire du Québec a emboîté
le pas mardi.
Les 1500 étudiants du cégep de Drummondville
participent à cette grève, mais ceux du cégep de Trois-Rivières ont massivement
choisi de ne pas s'y joindre (voir autre texte). Les étudiants du cégep de
Shawinigan se prononceront pour leur part jeudi.
Les étudiants en anthropologie, en sociologie et en
histoire de l'Université Laval sont les premiers de la région de Québec à se
joindre au mouvement de grève provinciale.
Les 550 étudiants ont voté en faveur du débrayage
dans des proportions qui vont de 65 % à 85 %, pour protester contre les
compressions aux programmes de bourses du gouvernement. Le mandat de grève sera
renouvelable de semaine en semaine.
Les étudiants des autres départements, comme ceux
de science politique, qui doivent se prononcer sur la grève jeudi, demeurent
cependant divisés sur la question. Certains trouvent le moment mal choisi pour
manquer des cours et qu'il aurait été préférable de le faire en début de
session.
De son côté, à la Confédération des associations
étudiantes de l'Université Laval n'exigera pas de ses membres un vote de grève
illimitée. Son président dit toutefois encourager toute démonstration de
solidarité.
D'autres
associations se prononceront jeudi
Les associations étudiantes universitaires
commenceront à se prononcer jeudi sur l'appel à la grève générale illimitée
lancée mardi par la Fédération étudiante universitaire du Québec (FEUQ).
« Nous
demandons aux étudiants de tout mettre en oeuvre pour déclencher la grève dans
leurs universités », a déclaré mardi le président de la FEUQ, Pier-André
Bouchard, dont l'organisme représente plus de 135 000 universitaires au Québec.
C'est la première fois de son histoire que la FEUQ participe à un mouvement de
grève.
Les associations étudiantes de l'Université Laval
sont divisées au sujet de l'appel à la grève lancée par la FEUQ. La
Confédération des associations étudiantes de l'Université Laval (CADEUL)
indique que, jusqu'à maintenant, seulement une dizaine des 80 départements de
l'Université ont prévu tenir un vote de grève.
La CADEUL ne prévoit pas une grève illimitée à la
grandeur du campus, mais plutôt des mouvements de protestation dans les
départements considérés plus militants.
Environ 4000 des 30 000 étudiants de l'Université
Laval vont se prononcer sur la grève au cours des prochaines semaines.
Depuis deux semaines, plus de 70 000 étudiants,
majoritairement des cégépiens, se sont joints à la grève générale déclenchée
dans la province pour protester contre les compressions de 103 millions de
dollars du gouvernement du Québec dans le programme de prêts et bourses.
Le ministre de l'Éducation, Jean-Marc Fournier,
refuse toujours pour sa part de revenir sur la décision qui consiste à
transformer 103 millions de dollars de bourses d'études en prêts étudiants.
Le ministre, qui affirme rechercher une solution à
cette crise, doit rencontrer les représentants étudiants en soirée.
Les associations étudiantes universitaires
commenceront à prononcer jeudi sur l'appel à la grève générale illimitée lancé
mardi par la Fédération étudiante universitaire du Québec (FEUQ).
« Nous
demandons aux étudiants de tout mettre en oeuvre pour déclencher la grève dans
leurs universités », a déclaré hier le président de la FEUQ, Pier-André
Bouchard, dont l'organisme représente plus de 135 000 universitaires au Québec.
C'est la première fois de son histoire que la FEUQ participe à un mouvement de
grève.
Depuis deux semaines, plus de 70 000 étudiants,
majoritairement des cégépiens, se sont joints à la grève générale déclenchée
dans la province pour protester contre les compressions de 103 millions de
dollars du gouvernement du Québec dans le programme de prêts et bourses.
Le ministre de l'Éducation, Jean-Marc Fournier,
refuse toujours pour sa part de revenir sur la décision qui consiste à
transformer 103 millions de dollars de bourses d'études en prêts étudiants.
Le ministre, qui affirme rechercher une solution à
cette crise, doit rencontrer les représentants étudiants en soirée.
Pas de grève
générale au cégep de Trois-Rivières
Pendant ce temps, la majorité des 4500 étudiants du
cégep de Trois-Rivières ont rejeté le déclenchement d'une grève générale
illimitée lors d'un référendum.
La grève écartée par ses membres, l'Association
générale des étudiants du cégep, qui milite aussi contre les compressions du
gouvernement Charest, optera plutôt pour des manifestations et d'autres moyens
de pression plutôt que de compromettre la session en cours.
Des élèves du secondaire débrayent à Montréal
Autre signe que la grève étudiante prend de
l'ampleur, mardi, 130 élèves de l'école secondaire Le Vitrail, à Montréal, ont
débrayé pour appuyer la lutte menée par leurs aînés des collèges et universités
contre l'endettement des étudiants.
Les grévistes du secondaire ont également profité
de l'occasion pour réclamer la reconnaissance d'associations étudiantes au
secondaire, le droit à un enseignement de qualité dans les écoles publiques et
l'arrêt du financement gouvernemental des écoles privées.
RADIO-CANADA / ESTRIE : Les étudiants du
Collège de Sherbrooke décident de poursuivre la grève - Mise à jour le mercredi
9 mars 2005, 16 h 25
Les 5600 étudiants du Collège de Sherbrooke
poursuivent leur grève générale illimitée. Réunis en assemblée générale
mercredi, quelque 2500 d'entre eux ont voté dans une forte proportion en faveur
de la poursuite de ce moyen de pression.
Le taux d'approbation obtenu exactement n'est pas
connu puisque le vote s'est pris à main levée. Selon l'équipe de Radio-Canada
dépêchée sur place, trois étudiants sur quatre auraient voté en faveur de la
proposition.
Les étudiants ont aussi convenu de se réunir tous
les mardis et les vendredis afin de décider de l'opportunité de poursuivre la
grève. Selon le président de l'assemblée, la foule de 2500 étudiants est la
plus importante jamais enregistrée lors d'une assemblée générale au Collège de
Sherbrooke.
Le mouvement de contestation semble effectivement
avoir le vent dans les voiles. Lors du premier vote de grève, le 22 février,
seuls 50,4 % des étudiants avaient approuvé le mandat de grève. La
participation étudiante avait alors été moindre que mercredi.
La grève des étudiants vise à forcer le
gouvernement du Québec à revenir sur sa décision de convertir 103 millions de dollars
de bourses en prêts étudiants. Les étudiants affirment que cette décision
pénalise les plus démunis d'entre eux.
Environ 70 000 étudiants des cégeps et des
universités du Québec sont présentement en grève. Le mouvement a été amorcé par
la Coalition de l'association pour une solidarité syndicale étudiante élargie
(CASSÉE), le 24 février.
La CASSÉE doit d'ailleurs rencontrer le ministre de
l'Éducation, Jean-Marc Fournier, mercredi, à 18 h, pour discuter de leurs
revendications.
La Fédération étudiante collégiale du Québec (FECQ)
a aussi lancé un appel à la grève jeudi dernier et la Fédération étudiante
universitaire du Québec a emboîté le pas mardi.
Environ 2200 étudiants de la Faculté des lettres et
sciences humaines et de la Faculté de théologie, d'éthique et de philosophie de
l'Université de Sherbrooke participent à ce mouvement de grève. Les 1500
étudiants du cégep de Drummondville et les 1400 du cégep de Granby-Haute
Yamaska y souscrivent également.
Marie-Andrée Chouinard
Piquée au vif par le refus du ministre de
l'Éducation de lui retourner les 103 millions demandés, la Fédération étudiante
universitaire du Québec a répondu hier par la bouche de ses canons en invitant
ses 170 000 membres à rejoindre le mouvement de grève étudiant.
L'ouverture du ministre Jean-Marc Fournier à
«chercher des solutions» et sa «sensibilité à l'endettement», qu'il a de
nouveau réitérées hier, n'ont pas permis de calmer la fougue des étudiants de
la FEUQ, qui ont démontré hier que leur patience avait été éprouvée et épuisée.
«Les
étudiants ne veulent pas de sensibilité, ils veulent les 103 millions !», a
affirmé le président de la FEUQ, Pier-André Bouchard-St-Amant, invitant officiellement
ses membres à entrer dans la ronde de la grève, une première dans l'histoire de
l'organisme.
«Monsieur le
ministre, la FEUQ appelle ses 170 000 membres à débrayer et à aller en grève
puisque c'est la seule avenue qui reste pour faire entendre raison», a-t-il
affirmé solennellement, précisant que c'était la première fois depuis la grève
de 1968 que le mouvement prenait autant d'ampleur.
Avec la Fédération étudiante collégiale du Québec
(FECQ), qui appelait la semaine dernière ses 60 000 membres à sécher leurs
cours, et la Coalition pour une ASSE élargie (CASSEE), qui compte déjà quelques
dizaines de milliers d'étudiants décidés à faire la grève, le mouvement
pourrait rapidement augmenter avec ce nouvel appel. On compte au Québec plus de
250 000 cégépiens et universitaires, toutes allégeances confondues.
L'appel de la FEUQ n'a pas ébranlé le ministre
Fournier. Après avoir annoncé lundi être incapable de restituer les 103
millions demandés, le ministre a répété hier que sa marge de manoeuvre financière
n'atteignait pas ces limites. «On n'y est pas», a-t-il indiqué, précisant
ensuite que d'autres solutions étaient possibles, «entre zéro puis cent
millions».
Affirmant plus d'une fois que son cabinet était en
«communication quotidienne» avec la FECQ et la FEUQ, le ministre de l'Éducation
a de nouveau rabroué les étudiants en grève -- désormais évalués à plus de 70
000. «Ils renoncent à l'accès aux études pour faciliter l'accès aux études. Il
me semble que ce n'est pas le bon moyen.»
Cette allusion à la responsabilité des étudiants
irrite la FEUQ. «Ce qui est irresponsable, ce n'est pas la grève, a répliqué
Pier-André Bouchard-St-Amant. C'est qu'un ministre dise que l'argent ne pousse
pas dans les arbres alors que son gouvernement est en train de couper dans le
tronc en promettant des baisses d'impôt.»
La FEUQ croit que de 30 à 40 % de ses membres
écouteront l'appel qui leur a été lancé. «Il y avait 30 000 jeunes en grève le
24 février, il y en a 70 000 aujourd'hui, il y en aura 150 000 la semaine prochaine»,
ajoute-t-il, évoquant l'ensemble des étudiants du Québec.
À l'Assemblée nationale, qui reprenait hier ses
débats, le mouvement de grève a eu des échos. La députée de l'opposition
Pauline Marois, critique en matière d'éducation, n'a pas manqué de rappeler que
les 70 millions versés par la Fondation canadienne des bourses du millénaire à
l'intention des étudiants québécois étaient toujours retenus à cause de cette
décision de Québec de modifier 103 millions de bourses en prêts.
«Les
étudiants québécois pourraient subir un nouvel affront de la part du
gouvernement, non pas de 103 millions, mais se voir privés de 173 millions», a
indiqué Mme Marois.
À la Fondation, on a confirmé hier que ces 70
millions étaient toujours retenus, puisque le contrat liant l'organisme à la
province n'est pas respecté. «En ce qui nous concerne en ce moment, nous
n'avons plus d'entente avec le Québec, a expliqué hier Jean Lapierre, directeur
des communications à la Fondation. Le ministre a renié sa signature, nous
n'avons plus notre contrepartie, donc plus de contrat, et pas d'argent versé.»
Ladite contrepartie stipule notamment qu'une
portion des 70 millions versés annuellement depuis 1999 doit servir à réduire
de 25 % le plafond des prêts. Or la révision du système d'aide financière
effectuée par le gouvernement Charest en mars dernier a eu l'effet contraire,
rehaussant de façon considérable l'ensemble des plafonds de prêts. «L'argent
est retenu mais il demeure aux étudiants du Québec», explique M. Lapierre.
Le ministre de l'Éducation a par ailleurs assuré
que sa recherche «de solutions» englobait ces 70 millions, «que nous n'avons
pas l'intention de laisser sur la table à Ottawa». «Nous allons nous assurer
que parmi ces solutions il y ait aussi cet argent qui soit disponible pour le
Québec», a répondu M. Fournier aux préoccupations de l'opposition.
Avec la collaboration de Tommy Chouinard
Depuis le 1er mars 2005, 45 000 étudiants des
niveaux collégial et universitaire sont en grève. Cette grève générale a été
votée afin que le gouvernement Charest revoie ses positions face aux
compressions de 103 millions de dollars effectuées dans le régime des prêts et
bourses, entre autres revendications. Nous croyons que la grève est un moment
privilégié afin d'entamer une réflexion plus large sur la place accordée à
l'université dans la société québécoise. [...]
Le Québec est fier de sa Révolution tranquille, qui
a permis la démocratisation de l'éducation. La naissance d'un ministère
spécifique à ce domaine dans les années 60, la création des cégeps et celle de
nouvelles universités à vocation plus populaire comme le réseau de l'Université
du Québec sont autant d'éléments qui fondent cette fierté.
Cependant, 40 ans plus tard, que reste-t-il de cet
esprit démocratique alors que l'accessibilité des études universitaires est
constamment compromise par des mesures portant atteinte au droit à l'éducation
: menace de dégel des frais de scolarité, augmentation des frais afférents,
accroissement de l'endettement étudiant, etc. ?
Quelle
augmentation de budget ?
Il est intéressant de remarquer que lors du
dévoilement du dernier budget provincial, le 30 mars 2004, Yves Séguin, alors
ministre des Finances, se targuait d'augmenter le budget alloué à l'éducation
de 2,7 %. Ces 309 millions ont bien été investis quelque part, mais où ?
Pourquoi n'en ressentons-nous pas les effets ? Pourquoi certains cours
universitaires sont-ils de plus en plus surchargés ? Pourquoi les directions
des universités prennent-elles le soin de «rationaliser» les choix de cours,
faute de budget ?
Cet argent aurait-il été investi exclusivement aux
niveaux primaire, secondaire et collégial ? À constater le début des moyens de
pression chez les enseignants du primaire et du secondaire ainsi que
l'empressement des associations collégiales à rejoindre le mouvement de grève,
il nous semble bien que cette fameuse augmentation des budgets n'est pas plus
facile à déceler au sein de ces différents milieux.
Et pourquoi alors, si le budget de l'éducation
augmente, est-il nécessaire d'endetter davantage les étudiants en coupant le
régime des prêts et bourses ? Pour les responsabiliser davantage ? Eh bien, cet
argument est de trop. Nous sommes la «génération responsable» : la dégradation
de l'environnement menant au réchauffement de la planète, les risques de plus
en plus élevés de pandémies et les défis du vieillissement de la population ne
sont que quelques éléments de notre reluisant avenir, de nos «responsabilités»
à venir.
Nous sommes déjà responsables des erreurs passées.
Est-il vraiment nécessaire de nous responsabiliser davantage en hypothéquant
notre avenir ? En fait, il s'agit plutôt d'une déresponsabilisation de l'État
envers l'éducation publique par l'établissement de politiques néolibérales.
Le savoir à
privilégier
Pour réfléchir à ces nouveaux défis qui attendent
notre société, la poursuite d'une réflexion globale et critique est
indispensable. Nous devons être en mesure de tirer les leçons de l'histoire, de
comprendre les origines de l'ordre économique qui nous gouverne et les logiques
qui le sous-tendent afin d'élaborer de nouvelles conceptions du monde.
Malheureusement, dans l'ordre actuel des choses,
tout doit aller plus vite. Le savoir doit s'adapter à la réalité constamment en
changement et les savoir-faire gestionnaires apparaissent comme la nouvelle
panacée alors que les savoirs universalistes comme la philosophie, l'histoire
ou la sociologie sont taxés de se limiter à un pelletage de nuages idéaliste.
La réflexion à long terme sur la globalité de
l'expérience humaine et la recherche du sens de nos actions sociales seraient
devenues des activités futiles, improductives et inutiles. Ainsi en serait-il
également de l'art, des lettres et de la physique fondamentale... Notre époque
est-elle donc présomptueuse au point de croire n'avoir plus besoin de retourner
aux fondements de nos cultures, s'engageant dans une fuite en avant sans retour
réflexif ? [...]
Dans la roue perpétuelle des innovations, du
changement, de la technologie et des progrès scientifiques, n'oublions-nous pas
qu'il est primordial de penser ces changements ? N'oublions-nous pas que cette
réflexion est aussi riche et aussi fondamentale pour le développement de la
culture humaine que tous les progrès technologiques possibles ? D'où la
nécessité de préserver le financement public des universités.
La rhétorique politique actuelle, nous la
connaissons : «le gouvernement n'a pas d'argent». Tout ce qui pouvait être
investi l'a déjà été dans les deux grandes priorités que sont la santé et
l'éducation. Ceci est alarmant à plusieurs égards. Compte tenu des efforts
investis dans les domaines «prioritaires», il n'est pas étonnant que les
domaines «non prioritaires», tels le monde de la culture et le milieu
écologique, crient haut et fort leur indignation.
Quelle est la cohérence d'un gouvernement qui n'est
pas en mesure d'assumer l'importance des priorités qu'il s'est lui-même fixées
? De l'argent, au Québec, il y en a. La question est alors celle-ci : comment
souhaitons-nous répartir cette richesse ? Il s'agit bien d'un choix de société.
L'éducation, à n'importe quel niveau, n'est pas un
privilège. Les choix idéologiques du gouvernement ne devraient pas condamner les
étudiants à un surendettement exponentiel, les contraignant à vivre pauvrement
non seulement pendant mais également après leurs études. En tant qu'étudiants,
nous sommes convaincus d'enrichir la culture québécoise grâce à nos acquis et
par nos efforts.
Cette grève n'est pas un geste irréfléchi : elle
symbolise le ras-le-bol des étudiants face au peu de cas que l'on fait de leur
situation dans la société et du peu de reconnaissance dont bénéficie leur
statut au Québec. Nous sommes l'avenir. Et nous sommes prêts à porter ce débat
sur la place publique.
Hugo Meunier, La Presse
Outrée par les récentes déclarations du ministre de
l'Éducation, la Fédération étudiante universitaire du Québec (FEUQ) a lancé à
son tour, hier, un appel à la grève générale illimitée à ses 170 000 membres.
Si la réponse des étudiants est positive, le mouvement de grève risque
d'exploser au cours des prochains jours.
Dès demain, des associations étudiantes tiendront
des votes de grève dans plusieurs universités. Parmi elles, l'Université
Concordia pourrait ajouter 30 000 grévistes.
La FEUQ prévoit que 45 000 étudiants répondront à
son invitation dès la semaine prochaine. Ces nouveaux grévistes viendront se
greffer aux 9000 membres de la FEUQ déjà dans la rue.
La FEUQ n'a visiblement pas digéré les déclarations
du ministre Jean-Marc Fournier, voulant que le gouvernement n'ait pas
l'intention de réinjecter les 103 millions de dollars en bourses, aujourd'hui
transformées en prêts.
Comme ultime recours, la FEUQ encourage ses membres
à descendre dans la rue. «Puisque c'est le seul moyen de faire entendre raison
au gouvernement», a déclaré le président Pier-André Bouchard, en conférence de
presse.
Hier à Québec, le ministre l'Éducation s'est montré
moins intransigeant en ouvrant la porte à un compromis pour la première fois.
«Il faut bien comprendre que, si l'horizon budgétaire de 100 millions me semble
difficile à atteindre, ça ne veut pas dire qu'on ne peut pas trouver des
solutions», a déclaré M. Fournier.
Le mouvement de constatation étudiant s'élargit
donc à nouveau, près d'une semaine après l'appel à la grève lancé par la Fédération
étudiante collégiale du Québec (FECQ). Plus de 10 000 de leurs 60 000 membres
ont emboîté le pas jusqu'à présent. La présidente de la FECQ s'est réjouie de
l'adhésion de la FEUQ au mouvement de grève. «C'est clair que ça ajoute de la
crédibilité», a déclaré Julie Bouchard.
En plus des membres de la FECQ et de la FEUQ, 40
000 étudiants réunis sous la bannière de la Coalition de l'Association pour une
solidarité syndicale étudiante élargie (CASSEE) sont présentement en grève,
dont plusieurs depuis le 24 février.
En plus du retour des 103 millions, la Coalition
exige l'abolition de la réforme des prêts et bourses, l'arrêt du processus de
décentralisation et d'arrimage au marché du réseau collégial, le tout dans une
perspective de gratuité scolaire et d'éradication de l'endettement étudiant.
Un des porte-parole de la Coalition espère que
l'arrivée de la FEUQ va contribuer a augmenter le rapport de force étudiant.
La CASSEE n'a cependant pas l'intention d'adoucir
ses demandes. «On encourage plutôt la FECQ et la FEUQ à adopter nos
revendications», a nuancé M. Lafrance.
Au total, le nombre d'étudiants en grève avoisine
les 70 000.
La FEUQ a par ailleurs dit vouloir garder ses
distances avec la CASSEE, à la suite des dérapages commis par une vingtaine de
leurs membres, lundi soir, dans les bureaux montréalais du ministre de
l'Éducation.
Quelques membres de la CASSEE auraient en effet
endommagé des chaises, des tables, en plus de couvrir un mur de graffitis et
abandonner un pot d'excréments à l'entrée du bureau.
Dernier
recours
En grève générale pour la première fois depuis
1968, les responsables de la FEUQ se disent conscients des risques encourus.
«Mais les étudiants n'ont maintenant plus le choix», a expliqué M. Bouchard.
Quant aux menaces exprimées par le ministre
Jean-Marc Fournier voulant que les grévistes compromettent leur session,
Pier-André Bouchard a tenu à remettre les pendules à l'heure. «Aucune session
ne va se perdre, c'est un bluff!» Hier à Québec, le ministre Fournier a de
nouveau invité les grévistes à reprendre le chemin des classes.
Après avoir parcouru le Québec en quête de mandats
de grève, la FEUQ estime à de 30 à 40% le nombre d'associations universitaires
membres en faveur d'une grève.
M. Bouchard a refusé de reconnaître que ce taux
reflète un manque d'engouement. «Dans les semaines à venir, le mouvement va
prendre de l'ampleur», a-t-il souligné.
Pendant que le gouvernement se plaint d'avoir les
poches vides, le recteur de l'Université du Québec à Montréal, Roch Denis, a
fait une sortie, hier, pour lui rappeler l'urgence d'investir en éducation. «Il
faut remettre les universités sur la voie du réinvestissement, sinon c'est la
qualité de l'éducation qui risque d'être en cause», a expliqué M. Denis.
Le recteur a soumis une proposition à son conseil
d'administration, hier, pour qu'il appuie les revendications étudiantes.
Attaque
À l'occasion de la reprise des travaux
parlementaires, hier, les libéraux se sont attiré les foudres des partis de
l'opposition pour leur gestion de la crise étudiante. Le chef du Parti
québécois, Bernard Landry, et celui de l'Action démocratique, Mario Dumont, ont
exhorté le ministre de l'Éducation à se plier aux exigences des grévistes. «Les
étudiants vivent une crise créée de toute pièce par une décision mal avisée du
gouvernement. Sur le fond, ils ont raison à 100%», a lancé le chef de l'ADQ.
Une manifestation organisée par la FEUQ et la FECQ
se tiendra devant les bureaux montréalais du ministre Fournier le 16 mars.
Claude Plante, La Tribune, Sherbrooke
Les étudiants du Collège de Sherbrooke sont convoqués
mercredi après-midi pour voter à nouveau sur la reconduite du mandat de grève
générale illimitée.
L'assemblée générale est prévue au Centre de
l'activité physique, à 13h30.
Le vote sera important, surtout si on prend en
compte le résultat serré du scrutin tenu le 18 février dernier et de la grogne
qu'il avait suscitée par la suite.
Rappelons que les étudiants du Collège de
Sherbrooke ont donné leur appui à la grève générale illimitée par un vote très
serré de 1084 voix pour et de 1066 voix contre.
Ils joignaient ainsi leurs voix aux étudiants
d'autres institutions d'enseignement supérieur qui protestent ainsi contre les
coupes de 103 millions $ dans le programme de prêts et bourses.
Jeudi dernier, plus de 3000 étudiants ont manifesté
dans les rues de Sherbrooke.
Presse Canadienne, Montréal
Le ministre de l'Éducation, Jean-Marc Fournier, qui
a demandé hier la fin de la grève étudiante, a mis le feu aux poudres. La Fédération
étudiante universitaire du Québec (FEUQ) a réagi ce matin en lançant un appel à
la grève générale.
La fédération soutient avoir épuisé tous les autres
recours pour se faire entendre et se déclare outrée par la décision de M.
Fournier de ne pas réinjecter les 103 millions $ coupés du programme de bourses
par son prédécesseur, Pierre Reid.
Hier, plus de 60 000 étudiants des cégeps et des
universités étaient déjà en grève dans l'espoir de forcer le gouvernement
Charest à annuler cette compression budgétaire.
Le regroupement d'associations étudiantes compte
170 000 membres à travers les universités québécoises. Selon le président de la
FEUQ, 45 000 étudiants universitaires pourraient être en grève dès la semaine
prochaine.
MONTREAL, le 8 mars /CNW Telbec/ - Pour la première
fois de son histoire, la Fédération étudiante universitaire du Québec (FEUQ) a
lancé ce matin à l'ensemble de ses membres un appel à la grève. "Nous
demandons aux étudiants de tout mettre en oeuvre pour déclencher la grève dans
leurs universités", a affirmé Pier-André Bouchard, président de la FEUQ.
Rappelons que la dernière grève universitaire d'ampleur date de 1968.
La FEUQ a décidé de lancer cet appel officiel à la
grève suite à la déclaration du ministre de l'Education, Jean-Marc Fournier,
affirmant qu'il ne réinjecterait pas au prochain budget les 103 M$ coupés.
"Cette déclaration nous met profondément en colère et nous désole pour les
75 000 étudiants les plus pauvres qui voient leur endettement doubler à cause
de cette coupure inique", a déclaré Pier-André Bouchard. Depuis près d'un
an maintenant, la FEUQ a tout mis en branle pour démontrer au gouvernement
l'irresponsabilité de cette coupure : participation aux différentes
consultations sur l'éducation, appels aux députés, manifestations, actions de
toutes sortes, publicité, etc. Mais surtout, deux sondages commandés par la
FEUQ ont démontré que 3 Québécois sur 4 sont contre cette coupure et demandent
qu'on réinvestisse 103 M$ au prochain budget "En ignorant le consensus
social sur la question des 103 M$, le gouvernement entre dans un cul-de-sac.
Les étudiants n'ont maintenant d'autre choix que de faire la grève", a
rajouté Pier-André Bouchard.
Dans les deux prochaines semaines, plusieurs
associations membres de la FEUQ tiendront des assemblées générales afin de
déclencher la grève. Déjà, une association membre de la FEUQ, l'ADEESE-UQAM,
est en grève générale illimitée depuis le 24 février dernier. Avec ses 170 000
membres, la FEUQ ajoutera progressivement son poids au mouvement de grève déjà
en cours. "Dès la semaine prochaine, c'est environ 45 000 étudiants
universitaires qui entreront en grève", ajoute Pier-André Bouchard.
Dans le cadre de ces moyens de pression, la FEUQ et
la FECQ organisent, le 16 mars prochain, une grande manifestation à Montréal.
"Nous invitons tous les étudiants, qu'ils fassent la grève ou non, à
participer en grand nombre à cette manifestation pour démontrer notre
mécontentement face au mépris du gouvernement Charest pour les étudiants les
plus pauvres", affirme M. Bouchard.
Avec ses 170 000 membres, la FEUQ est la plus
important groupe jeunesse du Québec.
Renseignements: Catherine Bourgault, attachée de presse,
FEUQ, (514) 743-9342
Le recteur de l'Université du Québec à Rimouski,
Michel Ringuet, appuie la démarche des étudiants qui demandent au gouvernement
d'annuler la compression de 103 millions dans le programme de bourses du
ministère de l'Éducation du Québec.
Le recteur souligne que les étudiants qui
fréquentent son établissement sont particulièrement touchés par la mesure.
Près des trois quarts des étudiants qui fréquentent
l'université rimouskoise ont recours au programme des prêts et bourses pour
financer leurs études.
Le recteur de l'UQAR, Michel Ringuet estime que le
gouvernement de Jean Charest a fait un mauvais choix. « Nous croyons que cette
mesure n'est peut-être pas la bonne à prendre, il pourrait en avoir d'autres.
Nous invitons le gouvernement à revoir la procédure pour assurer une plus
grande équité et une plus grande accessibilité aux études supérieures », estime
le recteur de l'UQAR.
Par ailleurs, les étudiants du cégep de Rimouski
participaient, mardi, au scrutin organisé par leur association étudiante sur
leur participation au mouvement national de grève.
Les 2500 étudiants du collège de Rimouski ont
participé en grand nombre au référendum.
L'association des étudiants du cégep a toujours
refusé de prendre position pour la grève et a plutôt choisi de tenir un
référendum pour connaître l'opinion des étudiants. Des comités pour et contre
la grève ont été mis sur pied par les étudiants rimouskois.
Les résultats du vote seront connus dans la soirée.
Déjà, 34 cégeps de la province ont joint le
mouvement étudiant de protestation dont celui de Matane et le campus des Îles
du cégep de la Gaspésie-Îles-de-la-Madeleine.
Plus tôt mardi, pour la première fois de son
histoire, la Fédération étudiante universitaire du Québec (FEUQ) a invité ses
membres à se joindre au mouvement de grève étudiante. Environ, 70 000 étudiants
des collèges et universités du Québec sont en grève.
Les étudiants de la Faculté des lettres et sciences
humaines ont décidé de poursuivre la grève, mardi.
Le mouvement de grève qui balaie progressivement le
Québec depuis le 24 février pourrait prendre beaucoup d'ampleur au cours des
prochains jours, et notamment à l'Université de Sherbrooke.
Mardi matin, la Fédération étudiante universitaire
du Québec (FEUQ) a lancé un appel à la grève à ses 170 000 membres. Il s'agit
d'une première dans l'histoire de l'organisme.
La FEUQ dit être choquée des propos tenus lundi par
le ministre de l'Éducation du Québec, Jean-Marc Fournier. Ce dernier a affirmé
qu'il ne réinjecterait pas dans le prochain budget les 103 millions de dollars
en bourses que réclament les étudiants. Cette somme est maintenant versée en
prêts.
Cet appel à la grève survient alors que de
nombreuses facultés de l'Université de Sherbrooke, dont celle des étudiants en
droit et en éducation, s'apprêtent à se prononcer sur le sujet lors
d'assemblées générales. Les étudiants de la Faculté des sciences organisent
pour leur part un référendum dont les résultats seront connus la semaine
prochaine.
« En
ignorant le consensus social sur la question des 103 millions de dollars, le
gouvernement entre dans un cul-de-sac. Les étudiants n'ont maintenant d'autre
choix que de faire la grève », a déclaré par voie de communiqué le président de
la FEUQ, Pier-André Bouchard.
Actuellement, quelque 70 000 étudiants des cégeps
et des universités du Québec sont en grève. Le mouvement a été amorcé par la
Coalition de l'association pour une solidarité syndicale étudiante élargie
(CASSEE) le 24 février. La Fédération étudiante collégiale du Québec a aussi
lancé un appel à la grève jeudi dernier.
Les 5600 étudiants du Collège de Sherbrooke et les
2200 étudiants de la Faculté des lettres et sciences humaines et de la Faculté
de théologie, d'éthique et de philosophie de l'Université de Sherbrooke,
participent actuellement à ce mouvement de grève.
Les 1500 étudiants du cégep de Drummondville et les
1400 du cégep de Granby-Haute Yamaska y souscrivent également.
À l'Université de Sherbrooke, les étudiants de la
Faculté des lettres et des sciences ont décidé de poursuivre la grève mardi.
Les étudiants du Collège de Sherbrooke doivent également décider, mercredi,
s'ils veulent poursuivre leurs moyens de pression.
Le ministre
Fournier n'a rien de concret à proposer
Au cours d'un point de presse organisée mardi
après-midi, le ministre Jean-Marc Fournier s'est dit sensible aux
revendications étudiantes. Il dit chercher des solutions pour réduire
l'endettement des étudiants les moins fortunés, mais avoue du même souffle
n'avoir encore rien de concret à proposer.
« En
éducation, comme dans d'autres ministères, nous avons des choix à faire, a-t-il
dit. Il y a un contexte budgétaire et nous entendons le respecter ». Le
ministre Fournier croit que l'appel à la grève illimitée n'aide en rien la
cause des étudiants. Une rencontre est néanmoins prévue mercredi entre M.
Fournier et les représentants des étudiants en grève.
Manifestation
au conseil municipal
Par ailleurs, une soixantaine d'étudiants du
Collège de Sherbrooke ne sont pas passés inaperçus lors de l'assemblée publique
du conseil municipal, lundi soir. Sous la surveillance d'une bonne douzaine de
policiers, ils ont, tel que promis, réclamé l'appui du maire et des élus.
Le maire Perrault n'a pas voulu commenté ce dossier
de juridiction provinciale. Sa position lui a justement valu le mécontentement
des étudiants, qui avant de quitter les lieux ont fait beaucoup de bruit avec
leurs sifflets. La séance a d'ailleurs dû être ajournée.
La Fédération étudiante universitaire du Québec
(FEUQ) a invité ses membres à se joindre au mouvement de grève étudiante, pour
protester contre l'attitude du gouvernement dans le dossier des prêts et
bourses aux étudiants.
« Nous demandons aux étudiants de tout mettre en
oeuvre pour déclencher la grève dans leurs universités », a affirmé le
président de la FEUQ, Pier-André Bouchard, dans un communiqué.
Lien : http://www.radiocanada.ca/nouvelles/Index/nouvelles/200503/08/007-greve-feuq.shtml
C'est la première fois de son histoire que la FEUQ
participe à un mouvement de grève. Elle proteste contre la déclaration du
ministre de l'Éducation, Jean-Marc Fournier, qui a soutenu lundi qu'il ne
réinjecterait pas les 103 millions de dollars qui ont été retranchés du
programme de prêts et bourses aux étudiants.
Jean-Marc Fournier a expliqué que le gouvernement
cherchait une solution au problème de l'endettement étudiant, mais qu'il
n'avait pas assez d'argent pour rétablir le régime tel qu'il était avant les
compressions. Il a demandé aux étudiants de retourner en classe.
De son côté, la présidente de la Fédération
étudiante collégiale du Québec (FECQ), Julie Bouchard, prédit aussi une
escalade des moyens d'action. « Avec de telles déclarations, le ministre ne
fait que jeter davantage d'huile sur le feu », a-t-elle dénoncé.
Actuellement, 70 000 étudiants des collèges et
universités du Québec sont en grève.
Malgré la tempête et le froid, une trentaine
d'étudiants ont passé la nuit de lundi à mardi dans des abris de fortune devant
l'Assemblée nationale, à Québec.
Ils protestent contre les compressions de 103
millions de dollars du gouvernement Charest dans le programme de prêts et
bourses.
Les étudiants doivent quitter rapidement la colline
du Parlement, mardi matin, pour ne pas nuire aux manifestations prévues
aujourd'hui, 8 mars, Journée de la femme.
Cette action marquait le lancement d'une semaine de
moyens de pression de la Coalition des Associations pour une solidarité
syndicale étudiante élargie (CASSEE), qui culminera par une manifestation
nationale à Montréal, samedi.
Une journée d'occupation à l'échelle de la province
est également prévue pour le 14 mars.
Par ailleurs, la Fédération étudiante collégiale du
Québec (FECQ) pourrait joindre le mouvement de grève. Une demi-douzaine
d'associations étudiantes consultent leurs membres cette semaine, ce qui
pourrait faire augmenter de près de 15 000 étudiants le nombre de grévistes.
Actuellement, 70 000 étudiants des collèges et
universités du Québec sont en grève.
Québec n'a
pas d'argent
D'autre part, le ministre de l'Éducation a durci le
ton envers les étudiants, lundi, et a laissé peu d'espoir à ceux qui réclament
le retrait de la compression de 103 millions de dollars dans le régime de prêts
et bourses.
Jean-Marc Fournier a expliqué que le gouvernement
cherchait une solution au problème de l'endettement étudiant, mais qu'il
n'avait pas assez d'argent pour rétablir le régime tel qu'il était avant les
compressions.
« Les marges
budgétaires que nous étudions en ce moment ne sont pas à la hauteur des 100
millions que les étudiants espèrent », a soutenu le M. Fournier en point de
presse.
Le ministre a ajouté que si le gouvernement
assumait sa responsabilité de trouver une solution, les étudiants devaient
assumer la leur et retourner en classe.
M. Fournier avait auparavant déclaré qu'il était
paradoxal que les étudiants choisissent de faire la grève pour dénoncer une
baisse de l'accessibilité à l'éducation. Il a également prévenu les étudiants
que tous les cours devraient être repris.
La FEUQ et la FECQ réagissent
Les présidents de la FEUQ, Pier-André Bouchard, et
de la FECQ, Julie Bouchard, estiment que le ministre se tire dans le pied.
Le président de la Fédération étudiante
universitaire du Québec (FEUQ), Pier-André Bouchard, a réagi en jugeant «
ironique » que le ministre « se dise sensible aux préoccupations des étudiants
tout en étant incapable de mettre de l'argent sur la table ».
M. Bouchard a estimé que M. Fournier « est en train
de s'aliéner pas mal de monde » en fermant la porte aux étudiants à ce
moment-ci. Il croit que le mouvement de grève, entrepris par des étudiants qui
ne sont pas affiliés à la FEUQ, ira en s'accentuant.
De son côté, la présidente de la Fédération
étudiante collégiale du Québec (FECQ), Julie Bouchard, prédit aussi une
escalade des moyens d'action. « Avec de telles déclarations, le ministre ne
fait que jeter davantage d'huile sur le feu », a-t-elle dénoncé.
De son côté, la porte-parole de l'opposition en
matière d'éducation, Pauline Marois, soutient que le ministre de l'Éducation «
baisse les bras devant le ministre des Finances plutôt que d'exercer son
leadership et de s'assurer de retourner aux étudiants les 103 millions » de
compression.
Lien pour audio : http://www.radiocanada.ca/nouvelles/Index/nouvelles/200503/08/001-ETUDIANTSMARDI.shtml
À Québec, une trentaine d'étudiants ont passé la
nuit dans des abris de fortune afin de protester contre les coupes dans le
régime des bourses.
Ils ont planté leurs tentes devant le Parlement et
ont tenté se se réchauffer tant bien que mal malgré la neige.
Les étudiants sont furieux contre le ministre de
l'Éducation, Jean-Marc Fournier, qui leur a demandé de mettre fin à leur grève.
Hier, M. Fournier a indiqué qu'il comprenait leurs revendications, mais qu'il
ne disposait pas des budgets nécessaires pour y répondre.
Les étudiants se disent prêts à prolonger la grève
et à manifester aussi longtemps que le gouvernement ne leur proposera pas de
solutions concrètes pour réinvestir en éducation.
Ils s'opposent à la conversion de 103 millions de
dollars de bourses en prêts, une mesure qui aura pour effet d'augmenter
l'endettement de plusieurs d'entre eux.
Plus de 70 000 étudiants de différents cégeps et
universités sont actuellement en grève.
Les modifications apportées au programme de prêts
et bourses au printemps 2004 augmentent le plafond des prêts accordés et
transforment en prêts des montants qui étaient auparavant octroyés comme
bourses. Elles ont soulevé l'ire des étudiants qui, en guise de protestation,
font présentement la grève.
Le gouvernement avait sans doute pour objectif de
dégager des sommes pour répondre aux besoins financiers des universités. Or, si
les besoins financiers des universités existent bel et bien et que les
étudiants devraient être appelés à contribuer dans une plus grande proportion à
ces besoins, il n'est pas évident pour autant que la réforme du programme de
prêts et bourse était la meilleure façon de faire.
Le programme de prêts et bourses ne touche que les
étudiants les moins favorisés et qui ont le plus besoin de financement. Les
étudiants issus de familles plus aisées n'y font généralement pas appel. La
révision du programme est donc relativement injuste et, en ce sens, la révolte
des associations étudiantes est justifiée. Elles sont toutefois en partie
responsables de cette injustice, par leur opposition catégorique à un éventuel
dégel des droits de scolarité.
Le dégel comme solution équitable
Une solution plus équitable au problème du
financement des études supérieures aurait été d'augmenter les droits de
scolarité tout en bonifiant le régime d'aide financière de façon adéquate. Une
telle réforme augmenterait la contribution de tous les étudiants, mais,
surtout, des étudiants mieux nantis, lesquels sont beaucoup plus nombreux sur
les bancs des universités. En effet, les jeunes issus de familles plus riches
sont deux fois plus susceptibles de poursuivre des études universitaires que
les jeunes issus de familles plus pauvres. Cette tendance n'a pas changé dans
le temps.
Pour les étudiants moins fortunés, un régime
amélioré de prêts et bourses ferait en sorte que les raisons financières ne
deviennent pas un obstacle à la poursuite d'études universitaires. Une telle
réforme a d'ailleurs été entreprise au Royaume-Uni.
Au Canada, les enquêtes de Statistique Canada et
d'autres organismes confirment l'une après l'autre que les raisons financières,
et en particulier les augmentations de droits de scolarité, ne menacent pas
vraiment l'accessibilité aux études.
Les résultats de l'enquête auprès des jeunes en
transition de Statistique Canada dévoilés en novembre dernier sont fort
éloquents à cet égard. Il s'avère que de 1999 à 2001, parmi les jeunes
Canadiens ayant abandonné leurs études postsecondaires, seulement un étudiant
sur dix invoquait le manque d'argent comme première raison de l'abandon (alors
qu'environ un jeune sur trois indiquait l'avoir fait parce que le programme
d'études choisi ne convenait pas).
De plus, les dernières données de la Fondation des
bourses du millénaire mettent en évidence le fait que, malgré l'augmentation
des droits de scolarité, de l'endettement étudiant et des exigences de
résultats pour l'admission à l'université, les taux de participation aux études
universitaires ont continué d'augmenter pour l'ensemble du Canada. Les
inscriptions dans les universités canadiennes ont augmenté de 20 % entre 1999
et 2004. Au Québec, malgré le gel des droits de scolarité, elles n'ont augmenté
que de 10 %.
Le Québec est la province où les étudiants
contribuent le moins au financement de leurs études et où ils sont le moins
endettés. Au Québec les droits de scolarité ne forment que 9 % des recettes
totales des universités comparativement à 26 % pour l'Ontario et 19 % pour
l'ensemble du Canada en moyenne. Parmi les étudiants québécois qui ont
contracté une dette, le montant moyen de la dette d'études s'établissait à 12
300 $ en 2000, alors que la moyenne canadienne était de 18 900 $. Seulement 2,4
% des diplômés universitaires québécois accusaient une dette dépassant 25 000 $
comparativement à 13,4 % pour l'ensemble des étudiants canadiens.
Un
éventuel dégel des droits de scolarité augmenterait la contribution de tous les
étudiants et, sans doute aussi, l'endettement de ceux qui doivent emprunter
pour étudier. Cette augmentation serait cependant moins importante que lorsque
des compressions ciblent seulement un sous-ensemble des étudiants, comme c'est
le cas avec les modifications récentes au programme de prêts et bourses. De
plus, il ne faut pas oublier que l'éducation est avant tout un investissement.
Même si la contribution des étudiants augmente faute de ressources disponibles
au gouvernement, cet investissement demeurera l'un des plus rentables et des
moins risqués qu'ils puissent faire.
David
Bombardier, La Tribune, Sherbrooke
Une soixantaine de collégiens en grève ont
fortement perturbé la séance du conseil municipal de Sherbrooke, lundi soir, au
point où les élus municipaux ont dû évacuer la salle du conseil pendant
quelques minutes. Aucun élève n'a été arrêté, mais le Service de police de
Sherbrooke veillait au grain.
Pendant une trentaine de minutes, une dizaine de
grévistes du Collège de Sherbrooke et quelques-uns de la faculté des lettres et
sciences humaines de l'Université de Sherbrooke se sont relayés au micro afin
d'obtenir l'appui du conseil municipal dans leurs revendications. Chaque fois,
le maire Jean Perrault leur a répondu la même chose: la Ville ne peut pas
prendre position puisque l'éducation est de juridiction provinciale.
Jusque-là, la séance se déroulait dans le calme.
Les manifestants avaient commencé la période de questions par une chanson a
capella, Je voudrais voir le maire, sur l'air de Je voudrais voir la mer de
Michel Rivard. Tous les conseillers municipaux avaient le sourire aux lèvres en
les écoutant chanter: "Je voudrais voir le maire, ce monstre imaginaire,
ses conseillers marrants, ses partenaires étudiants..."
Action rare dans l'histoire de la Ville de
Sherbrooke, des policiers du SPS avaient pris soin de fouiller tous les
manifestants lors de leur entrée dans l'hôtel de ville. Les sacs à dos et les
objets contondants avaient été laissés à l'entrée afin d'empêcher les élèves de
perturber la séance.
Cyberpresse
Les représentants de la Fédération étudiante
collégiale du Québec (FECQ) et de son pendant universitaire (FEUQ), ont mis en
doute la déclaration du ministre Jean-Marc Fournier à l'effet que la décision
en matière de prêts et bourse était irréversible.
Julie Bouchard, présidente de la FECQ, et
Pier-André Bouchard, président de la FEUQ, disent ne pas comprendre
l'affirmation du ministre Fournier, puisque l'ancien ministre des Finances
avait laissé entendre que le gouvernement bénéficiait d'une certaine marge de
manœuvre. «C'est une déclaration vide de sens. Le ministre vient de se tirer
dans le pied», a dit M. Bouchard, «rien pour gérer la grogne des étudiants», a
complété sa collègue.
Pierre-André Bouchard a souligné que les étudiants
faisaient preuve d'ouverture depuis maintenant plus de huit mois sans que le
gouvernement ne bouge. Un campement est dès aujourd'hui établi devant le
ministère de l'Éducation à Montréal et les étudiants affirment qu'il ne sera démantelé
que lorsque le gouvernement sera revenu sur sa décision.
Les deux représentants ont rappelé que de nombreux
mandats de grève s'accumulaient dans les cégeps et universités de la province
et que plusieurs pourraient être activés au cours des prochains jours. Entre 65
000 et 70 000 étudiants ont déjà joint le mouvement de grève.
M. Bouchard a souligné qu'il était profitable pour
le gouvernement de faciliter l'accès à l'université puisque les diplômés
gagnaient de meilleurs salaires et payaient ainsi plus d'impôts.
MONTREAL, le 7 mars /CNW Telbec/ - La Fédération
étudiante universitaire du Québec (FEUQ) et la Fédération étudiante collégiale
du Québec (FECQ) fulminent suite aux déclarations de Jean-Marc Fournier, qui
affirme aujourd'hui ne pas être prêt à réinvestir 103 M$ dans le prochain
budget. "Il est inconcevable que le gouvernement Charest, voyant les
préjudices immenses que cause sa coupure auprès des étudiants les plus pauvres,
ne corrige pas le tir et refuse de remettre les 103 M$ en bourses",
déplore Pier-André Bouchard, président de la FEUQ.
En chute libre dans les sondages, alors que plus de
70 % des électeurs sont mécontents de son travail, le gouvernement Charest se
tire dans le pied en refusant de remettre 103 M$ au prochain budget. "Deux
sondages ont clairement démontré que la population du Québec est contre cette
coupure injuste. Jean Charest et Jean-Marc Fournier doivent écouter les
Québécois et remettre les 103 M$ réclamés dans le prochain budget",
rajoute Pier-AndréBouchard. "Comment le ministre peut-il déclarer être
sensible à la problématique de l'endettement et vouloir chercher des solutions
mais sans mettre d'argent au bout de la ligne?", questionne Julie
Bouchard, présidente de la FECQ.
Face à de telles déclarations du ministre de
l'Education, la FEUQ et la FECQ invitent leurs associations respectives à
continuer à se voter des mandats de grève "Comment le ministre Fournier
peut-il demander aux étudiants de cesser la grève alors même qu'il leur dit
qu'ils devront continuer à s'endetter. Il ne fait qu'attiser la grogne sur les
campus. Les étudiants ne se laisseront pas berner et continueront la
grève!" ajoute la présidente de la FECQ.
Il est à souligner qu'un Campement permanent des
étudiants a été installé en cette fin d'après-midi, devant les bureaux du MEQ
et qu'il perdurera tant et aussi longtemps que la grève devra être maintenue.
La FEUQ et la FECQ représentent 230 000 étudiants
collégiaux et universitaires.
Renseignements: Catherine Bourgault, attachée de presse,
FEUQ, (514) 743-9342; Julie Roy, attachée de presse, FECQ, (514) 562-3321
Le ministre de l'Éducation du Québec a durci le ton
envers les étudiants, lundi, et a laissé peu d'espoir à ceux qui réclament le
retrait de la compression de 103 millions de dollars dans le régime de prêts et
bourses.
Jean-Marc Fournier a expliqué que le gouvernement
Charest cherchait une solution au problème de l'endettement étudiant, mais
qu'il n'avait pas assez d'argent pour rétablir le régime tel qu'il était avant
les compressions.
« Les marges budgétaires que nous étudions en ce
moment ne sont pas à la hauteur des 100 millions que les étudiants espèrent »,
a soutenu le ministre Fournier en point de presse.
Le ministre de l'Éducation a ajouté que si le
gouvernement assumait sa responsabilité de trouver une solution, les étudiants
devaient assumer la leur et retourner en classe.
Le ministre Fournier avait auparavant déclaré qu'il
était paradoxal que les étudiants choisissent de faire la grève pour dénoncer
une baisse de l'accessibilité à l'éducation. Il avait également prévenu les
étudiants que tous les cours devraient être repris.
La FEUQ et la
FECQ réagissent
Les présidents de la FEUQ, Pier-André Bouchard, et
de la FECQ, Julie Bouchard, estiment que le ministre se tire dans le pied.
Le président de la Fédération étudiante universitaire
du Québec (FEUQ), Pier-André Bouchard, a réagi en jugeant « ironique » que le
ministre « se dise sensible aux préoccupations des étudiants tout en étant
incapable de mettre de l'argent sur la table ».
M. Bouchard a estimé que M. Fournier « est en train
de s'aliéner pas mal de monde » en fermant la porte aux étudiants à ce
moment-ci. Il croit que le mouvement de grève, entrepris par des étudiants qui
ne sont pas affiliés à la FEUQ, ira en s'accentuant.
De son côté, la présidente de la Fédération
étudiante collégiale du Québec (FECQ), Julie Bouchard, prédit aussi une
escalade des moyens d'action. « Avec de telles déclarations, le ministre ne
fait que jeter davantage d'huile sur le feu », a-t-elle dénoncé.
De son côté, la porte-parole de l'opposition en
matière d'éducation, Pauline Marois, soutient que le ministre de l'Éducation «
baisse les bras devant le ministre des Finances plutôt que d'exercer son
leadership et de s'assurer de retourner aux étudiants les 103 millions » de
compression.
Camping aux
abords de l'Assemblée nationale
Les étudiants en grève transformeront les terrains
de l'Assemblée nationale en bidonville, lundi soir, à Québec, pour illustrer
l'impact des compressions sur leur avenir.
Les étudiants arriveront sur la colline Parlementaire
vers 17 h pour commencer à ériger leurs tentes en prévision d'une longue et
froide nuit.
« Ce qu'on
veut faire, c'est une sorte de village de sans-abri, un peu comme "Tent
City" à Toronto et Montréal », a indiqué Éric Martin, porte-parole de la
Coalition de l'Association pour une solidarité syndicale étudiante élargie
(CASSEE).
« Tent City
» est le nom d'un terrain de la compagnie Home Depot, à Toronto, qui a été
occupé pendant près de cinq ans par une centaine d'itinérants. Ce secteur a été
rasé en septembre 2002 lors d'une intervention surprise des forces de l'ordre
et d'agents de sécurité privés. Des mouvements similaires ont aussi eu lieu à
Montréal et Vancouver, notamment.
Les étudiants devraient toutefois lever rapidement
leur « Tent City », mardi matin, puisqu'ils ne souhaitent pas nuire aux
manifestations prévues pour la Journée de la femme, le 8 mars.
Semaine intensive de moyens de pression
Cette action marque le lancement d'une semaine de
moyens de pression de la Coalition de l'Association pour une solidarité
syndicale étudiante élargie (CASSÉE), qui culminera samedi par une
manifestation nationale à Montréal. Une journée d'occupation à l'échelle de la
province est également prévue pour le 14 mars.
Par ailleurs, la Fédération étudiante collégiale du
Québec (FECQ) pourrait joindre le mouvement de grève. Une demi-douzaine
d'associations étudiantes consultent leurs membres cette semaine, ce qui
pourrait faire augmenter de près de 15 000 étudiants le nombre de grévistes.
Actuellement, 70 000 étudiants des collèges et
universités du Québec, liés à la CASSÉE, sont en grève.
Lien vers reportages audio : http://www.radiocanada.ca/nouvelles/Index/nouvelles/200503/07/005-Etudiants-Fournier.shtml
MONTREAL, le 7 mars /CNW Telbec/ - La Fédération
étudiante universitaire du Québec (FEUQ) et la Fédération étudiante collégiale
du Québec (FECQ) tiendront un point de presse, ce lundi à 16h00, devant les
bureaux du ministère de l'Education à Montréal.
Pier-André Bouchard, président de FEUQ et Julie
Bouchard, présidente de la FECQ réagiront alors aux propos qu'a tenus le ministre
Fournier plus tôt en journée sur la difficulté de trouver l'espace budgétaire
de 103 M $ pour régler le dossier de la réduction de plafond de prêts aux
étudiants les plus pauvres du Québec.
Il est à souligner que le Campement permanent des
étudiants sera en installation à partir de ce moment même, devant les bureaux
du MEQ et qu'il perdurera tant et aussi longtemps que la grève devra être
maintenue.
DATE: Lundi
le 7 mars 2005 = HEURE: 16h00 = LIEU: Ministère de l'Education (à l'extérieur),
600, rue Fullum, Montréal
Renseignements: Catherine Bourgault, attachée de presse,
FEUQ (514) 743-9342; Julie Roy, attachée de presse, FECQ (514) 562-3321
Presse Canadienne, Québec
Le ministre de l'Éducation, Jean-Marc Fournier,
presse les étudiants de retourner sur les bancs d'école et dénonce l'aspect
illimité de leur grève.
Pour le ministre, chaque partie doit assumer ses
responsabilités, celles des étudiants étant d'être en classe alors que les
siennes sont de trouver des solutions.
Jean-Marc Fournier assure que les revendications
des étudiants ont été entendues, mais ajoute que le problème est budgétaire et
que l'argent est rare.
Rappelons que 70 000 étudiants sont actuellement en
grève et dénoncent la transformation de 103 millions de dollars de bourses en
prêts.
Afin d'illustrer les effets de l'endettement, les
étudiants doivent transformer, ce soir, les abords du parlement en bidonville.
Ils devraient lever le camp demain matin pour laisser place aux manifestations
prévues pour la Journée internationale des femmes.
(D'après PC) - Le ministre de l'Éducation, Jean-Marc
Fournier, presse les étudiants de retourner sur les bancs d'école et dénonce
l'aspect illimité de leur grève.
Pour le ministre, chaque partie doit assumer ses
responsabilités, celles des étudiants étant d'être en classe alors que les
siennes sont de trouver des solutions.
Jean-Marc Fournier assure que les revendications
des étudiants ont été entendues, mais ajoute que le problème est budgétaire et
que l'argent est rare.
Plus de 70 000 étudiants sont actuellement en
grève: ils ddénoncent la conversion de 103 millions de dollars de bourses en
prêts.
Les étudiants veulent transformer les abords du
Parlement en bidonville afin d'illustrer leur situation. Ils veulent passer la
nuit dehors et lever le camp demain matin pour laisser place aux manifestations
prévues pour la Journée internationale des femmes.
Les étudiants en grève transformeront les terrains
du Parlement de Québec en bidonville, ce soir, pour illustrer l'impact des
compressions de 103 millions de dollars dans le régime des prêts et bourses sur
leur avenir.
Les étudiants arriveront sur les terrains du
Parlement vers 17 h pour commencer à ériger leurs tentes en prévision d'une
longue et froide nuit.
Ce qu'on veut faire, c'est une sorte de village de
sans-abri, un peu comme "Tent City" à Toronto et Montréal », a
indiqué Éric Martin, porte-parole de la Coalition de l'Association pour une
solidarité syndicale étudiante élargie (CASSEE).
« Tent City » est le nom d'un terrain de la
compagnie Home Depot qui a été occupé pendant près de cinq ans par une centaine
d'itinérants. Ce secteur a été rasé en septembre 2002 lors d'une intervention
surprise des forces de l'ordre et d'agents de sécurité privés.
Les étudiants devraient toutefois lever rapidement
leur « Tent City », mardi matin, puisqu'ils ne souhaitent pas nuire aux
manifestations prévues pour la Journée de la femme, le 8 mars.
Cette action marque le lancement d'une semaine de
moyens de pression de la CASSEE, qui culminera samedi par une manifestation
nationale à Montréal. Une journée d'occupation à la grandeur de la province est
également prévue pour le 14 mars.
Les étudiants ne sont pas très optimistes
Par ailleurs, les représentants des étudiants en
grève sont sceptiques en ce qui concerne leur rencontre avec le ministre de
l'Éducation, Jean-Marc Fournier, qui doit avoir lieu mercredi prochain.
Un porte-parole de la CASSEE, Xavier Lafrance, a
estimé dimanche qu'il ne fallait pas créer de faux espoirs chez les grévistes,
qui réclament non seulement un réinvestissement de 103 millions de dollars dans
le régime des prêts et bourses, mais une réforme du système de l'aide
financière aux étudiants.
Le ministre Fournier avait auparavant déclaré qu'il
était paradoxal que les étudiants choisissent de faire la grève pour dénoncer
une baisse de l'accessibilité à l'éducation. Il avait également prévenu les
étudiants que tous les cours devraient être repris.
Par ailleurs, la Fédération étudiante collégiale du
Québec (FECQ) pourrait joindre le mouvement de grève. Une demi-douzaine
d'associations étudiantes consultent leurs membres cette semaine, ce qui
pourrait faire augmenter de près de 15 000 étudiants le nombre de grévistes.
Actuellement, 70 000 étudiants des collèges et
universités du Québec, liés à la CASSEE, sont en grève.
MONTREAL, le 7 mars /CNW Telbec/ - A la veille
d'une rencontre avec le ministre Fournier, les étudiants et étudiantes en grève
amorcent une deuxième semaine d'action et appellent l'ensemble des associations
étudiantes du Québec à joindre le mouvement de grève pour l'éradication de
l'endettement et la gratuité scolaire (CASSEE).
En une semaine, le nombre de grévistes a doublé,
passant de 30 000 à 68 000. "Le gouvernement doit travailler dès
maintenant sur un plan d'abolition de l'endettement plutôt que de passer son
temps à questionner la légitimité de la grève, qui ne cesse de prendre de
l'ampleur. Nous appelons l'ensemble des étudiants et étudiantes du Québec à
nous rejoindre, peu importe leur bannière, et à se positionner en faveur de
l'éradication de l'endettement étudiant et de la gratuité scolaire",
déclare Isabelle Monette, porte-parole de la CASSEE.
Une deuxième série d'actions s'entame cette semaine
avec la construction d'un bidonville autour de l'Assemblée Nationale,
aujourd'hui à 17h. L'action est organisée par les étudiants et étudiantes de
CEGEPS F-X Garneau et Limoilou-Charlebourg, en solidarité avec la CASSEE.
Alors que les membres du comité de négociation de
la CASSEE rencontreront le ministre Jean-Marc Fournier mercredi, leurs
collègues rassemblés à Montréal initieront une nuit de la création. De plus,
une manifestation nationale se tiendra à Montréal le samedi 12 mars.
La CASSEE regroupe la majorité des étudiants et
étudiantes en grève. Le ouvement demande l'abolition de la réforme des prêts et
bourses et l'arrêt de a décentralisation du réseau collégial, l'éradication de
l'endettement tudiant et la gratuité scolaire comme seule solution viable et
durable au problème du sous-financement de l'éducation au Québec. La CASSEE
rappelle également que toute issue à la grève relève des assemblées générales
locales et doit être négociée suivant le principe de la démocratie directe.
Renseignements: Olivier Poulin, CASSEE, (514) 894-7211
Montréal, mars 2005
Dans l'édition du Devoir du 1er mars, on pouvait
admirer la fantastique hypocrisie de notre cher premier ministre.
M. Charest déclarait ainsi qu'en Ontario les droits
de scolarité sont de l'ordre de 5000 $ en moyenne contre 1600 $ au Québec.
Mieux, le régime québécois de prêts et bourses demeure le plus généreux en
Amérique du Nord. Ce qui ferait des étudiants d'ici «probablement les mieux
traités du monde», selon ses dires. Ces chiffres sont sans doute justes, mais,
devant la grogne et les grèves, c'est ce que M. Charest a trouvé de mieux à
dire pour justifier des compressions de 103 millions en éducation. Comparé à
une huître, moi, je me trouve vraiment beau. Je me sens comme un millionnaire
devant un sans-abri. Et à l'opposé de la plante verte, je suis certain d'avoir
beaucoup de génie. C'est certes rassurant de se comparer avec pire, mais c'est
avoir des oeillères. J'espère que nos dirigeants vont ouvrir les yeux et annuler
ces compressions. Même si les droits de scolarité sont prétendument les
meilleurs ici au Québec, ce n'est pas une raison pour les rabaisser au niveau
des autres. Mais que fait donc ce gouvernement ? L'avenir, ce sont nos
étudiants. Leur nuire, c'est nuire à notre avenir à tous. Je pense qu'il ne
faut pas faire de compressions en éducation. Au contraire, il faudrait investir
davantage, quitte à devenir les «plusse» meilleurs des meilleurs.