LCN : Grève des étudiants : Fournier
rencontre les étudiants - Mise à jour: Mardi 15 mars 2005 18:26
CYBERPRESSE : Prêts et bourses: le débat
s'enflamme à Québec – Mardi 15 mars 2005
LA TRIBUNE – CYBERPRESSE : pour 48 heures :
Les étudiants de médecine en grève – Mardi 15 mars 2005
LA PRESSE : Bon espoir de victoire des étudiants
- Le mardi 15 mars 2005
LA PRESSE : Des profs donnent des cours et des
étudiants y assistent - Le mardi 15 mars 2005
LA PRESSE : Photo : Plat au macaroni - Le
mardi 15 mars 2005
LE SOLEIL : Photo : Kraft dinner - Le mardi
15 mars 2005
JOURNAL DE MONTRÉAL : Plus de 100 000
étudiants en grève ! - Le mardi 15 mars 2005
JOURNAL DE MONTRÉAL : Lettre : Nos 103
millions $ … - Le mardi 15 mars 2005
MÉTRO : Les étudiants mangent du macaroni - Le
mardi 15 mars 2005
MÉTRO : Que pensez-vous du mouvement de grève des
étudiants ? - Le mardi 15 mars 2005
MÉTRO : Lettre : De bons leaders pour les
étudiants ? - Le mardi 15 mars 2005
LE DROIT : 1ère page - Le mardi 15
mars 2005
LA TRIBUNE : 1ère page - Le mardi 15
mars 2005
24 HEURES: Étudiants / Le recteur Lacroix inquiet - Le
mardi 15 mars 2005
LE QUOTIDIEN : Cégep de Jonquière : Du
renfort pour les étudiants - Le mardi 15 mars 2005
LE QUOTIDIEN : 1ère page - Le mardi 15
mars 2005
THE GAZETTE :
Letter: Quebec students shouldn’t complain– Tuesday, march 15, 2005
RADIO-CANADA : 100 000 étudiants en grève au
Québec - Mise à jour le lundi 14 mars 2005 à 21 h 56
RADIO-CANADA : La grève étudiante prend de
l'ampleur - Mise à jour le lundi 14 mars 2005 à 15 h 34
RADIO-CANADA / QUÉBEC : 100 000 étudiants en
grève - Mise à jour le lundi 14 mars 2005, 11 h 25
LE DEVOIR : Idées : L’impôt pour l’université,
par Michel Venne – Édition du lundi 14 mars 2005
LE DEVOIR : Caricature : zone scolaire –
Édition du Lundi 14 mars 2005
LA PRESSE : La CASSEE maintient la pression –
Lundi 14 mars 2005
LE SOLEIL : Caricature : Jean Charest chez
le psy, par Côté – Lundi 14 mars 2005
JOURNAL DE MONTRÉAL : Opinion : La marche
arrière, par Michel C.Auger – Lundi 14 mars 2005
LA VOIX DE L’EST : Une nuit pour préparer la
manif d'aujourd'hui – Lundi 14 mars 2005
24 HEURES : Endettement / Intervention contestée
– Lundi 14 mars 2005
LA PRESSE : Grève des étudiants :
Manifestation pacifique – Dimanche 13 mars 2005
LA PRESSE : Grève des étudiants : Manifestation
pacifique : Photo 1ère page – Dimanche 13 mars 2005
LA PRESSE : Caricature : la grève
s’amplifie, par Paquette – Dimanche 13 mars 2005
LE SOLEIL : Grande Manif à Montréal : Photos
– Dimanche 13 mars 2005
JOURNAL DE MONTRÉAL : Soirée étudiante, par Bob
le Barman – Dimanche 13 mars 2005
THE GAZETTE :
Letter: Quebec student are very lucky – Sunday, march 13, 2005
RADIO-CANADA : Les étudiants manifestent à
Montréal - Mise à jour le samedi 12 mars 2005 à 13 h 27
LA PRESSE : Le ministère de l’Éducation a pris du
poids – Samedi 12 mars 2005
LA PRESSE: Le monde de l’éducation en pleine
ébullition – Samedi 12 mars 2005
LE SOLEIL : Fournier : Dérapage
contrôlé ? – Samedi 12 mars 2005
LE SOLEIL : Le ministre Fournier négocierait
bientôt avec les étudiants – Samedi 12 mars 2005
LE SOLEIL : En bref : Grève étudiante …
limitée à Baie-Comeau ? – Samedi 12 mars 2005
JOURNAL DE MONTRÉAL : Les étudiants manifestent–
Samedi 12 mars 2005
LA TRIBUNE : Manifestation étudiante : Une
vigile aux bureaux de Charest – Samedi 12 mars 2005
THE
GAZETTE: Letter: no way to hold a student strike vote – Saturday, march
12, 2005
Jean-Marc Fournier va tenter de désamorcer la crise
dès mardi soir.
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LCN |
Il a convoqué à 20h les
porte-parole des deux principales associations étudiantes, donc la FEUQ, la
Fédération étudiante universitaire du Québec et la FECQ, la Fédération
collégiale.
Toutefois, il n'est pas
question pour le gouvernement de céder à leur demande de 103 millions de
dollars.
Le ministre Fournier va
plutôt leur proposer un arrangement basé sur un nouveau programme de
remboursement de prêt proportionnel au revenu.
Ce système permet aux
étudiants moins fortunés, lorsqu'ils finissent l'université, de rembourser leur
dette d'étude en fonction de leur salaire.
Mais déjà, les associations
étudiantes ont signifié que cette proposition était inacceptable, puisqu'elle
ne réduit pas l'endettement.
Rappelons que 100 000
étudiants sont présentement en grève. Mercredi, ils pourraient être 200 000.
Les manifestants gardent
toujours le cap sur les manifestations prévues mercredi à 11h à la colline
parlementaire, et à 14h à Montréal.
Assemblée nationale
Le débat sur les prêts et
bourses s'est par ailleurs enflammé mardi à l'Assemblée nationale, l'opposition
péquiste sommant même le premier ministre Jean Charest de remettre les 103
millions $ de bourses qu'il a «volés» aux étudiants.
«Qu'attend le ministre de
la Jeunesse pour se lever en Chambre, défendre la jeunesse et remettre les 103
millions $ qu'il a littéralement volés dans les poches des étudiants les plus
pauvres de cette société?», a lancé, d'un ton furieux, le député péquiste
Alexandre Bourdeau.
Forcé par le président de
l'Assemblée nationale de retirer ses propos, le jeune député de Berthier n'a
obtenu aucune réponse à sa question.
La proposition qui sera
soumise aux étudiants sera «porteuse» et destinée à réduire l'endettement des
«plus démunis», a répété sans relâche le ministre Fournier.
De son côté, la députée
Pauline Marois a dit craindre que le ministre de l'Éducation ne tente «une
entourloupette» pour conclure une entente à rabais avec les étudiants.
«Il pourrait ne réinjecter
que 33 millions $ en bourses et tenter de rapatrier les 70 millions du fédéral
pour atteindre le chiffre de 103 millions $ qu'il a enlevé aux étudiants les
plus pauvres. Or, les étudiants ne sont pas dupes ni nous non plus», a fait
valoir la porte-parole de l'opposition en matière d'éducation.
Du reste, le mouvement de
débrayage amorcé il y a trois semaines sur les campus a continué de prendre de
l'ampleur au cours des derniers jours avec entre autres le vote de grève des
étudiants de l'École polytechnique, de l'Institut Armand-Frappier, des
étudiants en médecine de l'Université Laval et de l'Université de Sherbrooke.
Martin Ouellet, Presse Canadienne
Le débat sur les prêts et bourses s'est enflammé
mardi à l'Assemblée nationale, l'opposition péquiste sommant même le premier ministre
Jean Charest de remettre les 103 millions $ de bourses qu'il a «volés» aux
étudiants.
«Qu'attend le ministre de la Jeunesse pour se lever
en Chambre, défendre la jeunesse et remettre les 103 millions $ qu'il a
littéralement volés dans les poches des étudiants les plus pauvres de cette
société?», a lancé, d'un ton furieux, le député péquiste Alexandre Bourdeau.
Forcé par le président de l'Assemblée nationale de
retirer ses propos, le jeune député de Berthier n'a obtenu aucune réponse à sa
question.
D'ailleurs, à la veille de la manifestation monstre
qui devrait réunir quelque 200 000 étudiants à Montréal, ni le ministre de
l'Education, Jean-Marc Fournier, ni le premier ministre Charest n'ont voulu
s'engager à réinvestir dans les bourses les 103 millions $ convertis en prêts.
«Pourquoi est-ce que le premier ministre ne peut
pas annoncer tout de suite qu'il réinjecte les 103 millions $ dans les bourses?
Il y a beaucoup de précédents où il a fait les volte-face nécessaires pour
corriger des sottises antérieures», a dit le chef péquiste Bernard Landry,
faisant allusion au brusque recul de M. Charest dans le dossier du financement
des écoles juives.
La proposition qui sera soumise aux étudiants sera
«porteuse» et destinée à réduire l'endettement des «plus démunis», a répété
sans relâche le ministre Fournier.
De son côté, la députée Pauline Marois a dit
craindre que le ministre de l'Éducation ne tente «une entourloupette» pour
conclure une entente à rabais avec les étudiants.
«Il pourrait ne réinjecter que 33 millions $ en
bourses et tenter de rapatrier les 70 millions du fédéral pour atteindre le
chiffre de 103 millions $ qu'il a enlevé aux étudiants les plus pauvres. Or,
les étudiants ne sont pas dupes ni nous non plus», a fait valoir la porte-parole
de l'opposition en matière d'éducation.
Mais de toute évidence, les 100 000 étudiants
québécois en grève devront patienter encore quelques jours avant de connaître
la proposition que leur concocte Jean-Marc Fournier.
Le ministre rencontrera les représentants de la
Fédération étudiante universitaire (FEUQ) et de la Fédération étudiante
collégiale (FECQ) «vers la fin de la semaine», a indiqué, sans préciser
davantage, Stéphane Gosselin, porte-parole de M. Fournier
«Nous espérons avoir quelque chose de concret à
soumettre aux associations étudiantes d'ici la fin de semaine», a pour sa part
souligné la porte-parole de la FEUQ, Catherine Bourgault.
En raison du climat échauffé entourant le débat sur
les prêts et bourses, les partis ont convenu de ne faire connaître ni la date
précise, ni le lieu de la rencontre.
Du reste, le mouvement de débrayage amorcé il y a
trois semaines sur les campus a continué de prendre de l'ampleur au cours des
derniers jours avec entre autres le vote de grève des étudiants de l'École
polytechnique, de l'Institut Armand-Frappier, des étudiants en médecine de
l'Université Laval et de l'Université de Sherbrooke.
LA VOIX DE L’EST : Le conflit pourrait
se résoudre cette semaine - Le mardi 15 mars 2005
Violaine Ballivy, Le Soleil
Le conflit qui oppose les
étudiants et le ministre de l'Éducation pourrait se résoudre cette semaine.
Pressé de toutes parts de trouver un moyen de calmer la grogne étudiante,
Jean-Marc Fournier rappellera les deux grandes fédérations étudiantes (FECQ et
FEUQ) à la table de négociations dans les prochains jours pour leur présenter
une série de propositions.
"Nous avons retenu des
solutions, et nous allons les présenter aux étudiants", a confirmé
l'attaché de presse de Jean-Marc Fournier, Stéphane Gosselin. Les 103 millions
$ transformés en prêts seront-ils réinvestis en bourses, comme l'exigent les
quelque 95 000 universitaires et cégépiens qui sont descendus dans la rue? La
FECQ et la FEUQ affirment qu'elles n'accepteront rien de moins, mais
nourrissent peu d'espoir sur cette reprise des pourparlers, déçues de la
première rencontre avec le ministre, il y a deux semaines.
"Nous n'avons aucun
détail, on va voir ce qu'il a à proposer, mais les étudiants ne retourneront
pas en classe sans les 103 millions $", a indiqué Pier-André Bouchard,
président de la FEUQ. "Il n'y aura aucun compromis, aucune entente à
rabais."
Les enseignants du cégep de Jonquière ne seront
finalement pas contraints de signer une fiche de présence durant la grève des
étudiants.
Lundi, une demande adressée par la direction aux
enseignants avait suscité de vives protestations, amenant même les enseignants
à rejoindre symboliquement les étudiants sur le piquet de grève.
Finalement, à la suite d'une rencontre tenue lundi
soir, le directeur général du cégep, Gilbert Grenon, a décidé de retirer sa
directive.
« On a
rencontré les syndicats hier [lundi], on a discuté avec eux. On a pu exprimer,
de part et d'autre, nos attentes. À la suite de ça, les syndicats nous ont
assuré qu'ils assumeraient leurs responsabilités, comme ils le font toujours.
Dans ce contexte, les mesures ne seront pas appliquées. »
De leur côté, les étudiants du cégep de Jonquière
voteront mardi soir sur l'opportunité de prolonger leur grève.
Le mouvement de grève qui balaie le Québec depuis
trois semaines atteint maintenant plus de 100 000 étudiants, soit le quart des
effectifs estudiantins de la province.
Tandis qu'une rencontre entre le ministre de
l'Éducation, Jean-Marc Fournier et des représentants de la Fédération étudiante
collégiale du Québec (FECQ) et la Fédération étudiante universitaire du Québec
(FEUQ) doit avoir lieu, les mandats de grève générale ne cessent de s'accumuler
dans les établissements d'enseignement du Québec. Mardi, plusieurs votes de
grève sont prévus notamment à l'École des Hautes études commerciales et au
département de droit de l'Université de Montréal. Lundi, la faculté de médecine
de l'Université Laval et le Collège Jean-de-Brébeuf ont aussi joint les rangs
des grévistes.
Les appuis au
mouvement étudiant se multiplient
Par ailleurs, les étudiants ont recueilli d'autres
appuis lundi, dont celui de la Conférence religieuse canadienne, qui a demandé
au gouvernement Charest de revenir sur sa décision de modification du programme
de prêts et bourses.
Les étudiants du Québec se sont soulevés à l'appel
de coalitions étudiantes, il y a trois semaines, contre le refus du
gouvernement de Jean Charest de revenir sur sa décision de transformer 103
millions de dollars de bourses d'études en prêts étudiants. Depuis, les mandats
de grève générale, les manifestations et les moyens de pression se
multiplient pour tenter d'entamer le dialogue avec Québec sur cette question.
Les 8300 étudiants de l'Université du Québec à
Trois-Rivières (UQTR) se joignent à leur tour, mardi, au mouvement de grève
déclenché pour protester contre la réforme du régime de prêts et bourses du
gouvernement du Québec.
Les étudiants seront en grève jusqu'à jeudi. Le
débrayage pourrait être prolongé de trois jours si les étudiants votent à
nouveau en ce sens lors d'une assemblée générale, vendredi matin.
L'Association générale des étudiants peut compter
sur l'appui des syndicats des professeurs, des chargés de cours et des employés
de soutien, ainsi que sur celui du député péquiste de Nicolet-Yamaska, Michel
Morin.
Cette grève à l'UQTR porte à près de 13 000 le
nombre d'étudiants qui débraient dans les institutions postsecondaires de la
Mauricie et du Centre-du-Québec.
Les étudiants des cégeps de Drummondville, de
Victoriaville et de Shawinigan sont également en grève. Ceux du cégep de
Trois-Rivières ont choisi de ne pas se joindre au mouvement.
Les étudiants dénoncent le fait que 103 millions de
dollars auparavant versés en bourses aient été convertis en prêts par le
gouvernement Charest. Ils soutiennent que cette mesure pénalise les plus
démunis d'entre eux.
Les activités de l'Université de Sherbrooke
pourraient bientôt être perturbées non seulement par la grève de nombreux
étudiants, mais aussi par celle de ses 1100 employés de soutien.
Affirmant que tout est bloqué après 14 séances de
négociation, l'exécutif syndical recommandera mercredi à ses membres de se
prononcer en faveur de moyens de pression pouvant aller jusqu'à la grève
générale illimitée.
Les employés se disent étonnés que la partie
patronale compare toujours leurs conditions de travail à celles de l'Université
du Québec à Rimouski, alors que le recteur de l'Université de Sherbrooke
compare toujours son établissement aux grandes universités.
Claude Plante, La Tribune, Sherbrooke
Les étudiants en médecine de l'Université de
Sherbrooke sont en grève pour 48 heures. Un vote «avec une forte majorité» a
été pris lundi soir et la grève a été entreprise mardi à minuit.
Ils protestent ainsi contre la coupure budgétaire
de 103 millions de dollars dans le programme des Prêts et Bourses.
Un autre vote doit avoir lieu mercredi soir pour
décider de la reconduction de cette grève générale limitée.
Les membres de l'AGÉÉMUS sortent dans la rue pour
la première fois de l'existence de cette association, devenant ainsi l'une des
rares associations d'étudiantes et étudiants de médecine à déclencher une grève
dans l'histoire du mouvement étudiant au Québec, déclare un communiqué.
Un point de presse est prévu pour mardi après-midi.
Monsieur Charest sera peut-être surpris d'apprendre
que les étudiants du collège Jean-de-Brébeuf sont tout aussi mécontents que
l'ensemble des étudiants du Québec. En novembre dernier, l'Association des
étudiants a officiellement pris position contre les compressions dans le régime
des prêts et bourses. Et voilà que les étudiants de Brébeuf ont voté pour la
tenue d'une levée de cours, dans le but d'exprimer leur mécontentement.
Nous n'avons pas opté pour la grève générale
illimitée, puisque celle-ci ferait davantage pression sur l'institution privée
qu'est le collège Jean-de-Brébeuf que sur le gouvernement. Mais nous tenons,
par la tenue de cette levée de cours, à signifier que nous sommes en parfait
désaccord avec l'orientation que prend le gouvernement en éducation.
Il n'y a que 10 % des étudiants de Brébeuf qui sont
touchés par le programme : en ce qui concerne les autres, c'est donc par
solidarité sociale et parce que nous croyons avoir une responsabilité de
citoyens au même titre que tous les autres étudiants que nous avons décidé
d'adopter une position ferme contre ces compressions injustifiables. Nous
tenons à faire valoir à messieurs Charest et Fournier qu'il n'y pas seulement
ceux qui subissent directement les compressions qui crient au mauvais jugement,
mais l'ensemble des gens concernés par l'avenir de notre société.
Nous croyons fermement que, contrairement à ce que
laisse entendre le premier ministre, les revendications du mouvement étudiant
sont sérieuses et légitimes. Il s'agit en fait de l'exercice naturel de la
démocratie. Et lorsque M. Charest essaie de discréditer le mouvement étudiant
pour se dérober, il oublie que les actes violents sont le fait d'une minorité.
Il oublie que l'ensemble du Québec -- d'après les sondages -- est d'accord sur
le fond avec les étudiants.
Et puisque le gouvernement prend une orientation
qui est fondamentalement contraire aux valeurs de la population, il est
inévitable que ladite population prenne des mesures inhabituelles pour faire
entendre sa voix par ses dirigeants : la véritable démocratie, c'est plus qu'un
vote tous les quatre ans. Si la grève est le seul moyen des étudiants pour se
faire entendre, soit. C'est au gouvernement de capter le message.
Voler aux pauvres pour donner aux riches
Ce qu'il y a de plus horripilant dans cette mesure,
c'est que les bénéficiaires du programme de prêts et bourses -- et désormais
les victimes des compressions -- sont les jeunes les plus pauvres, ceux qui
n'ont pas accès par leurs propres moyens à l'éducation. Nous pensons que Jean
Charest a fait une grave erreur amputant l'aide aux études; il contredit les
valeurs sociales si chères au Québec amenées dans les années 60 par son propre
parti.
Si le gouvernement manque tant d'argent, pourquoi
le prend-il dans les poches des moins nantis ? Si, de toute façon, le temps est
aux restrictions budgétaires, pourquoi alors se diriger vers des baisses
d'impôt d'un milliard par année ? Quelqu'un de perspicace verra dans ces
mesures une façon de creuser l'écart entre les riches et les pauvres : alors qu'on dit à ceux dans le besoin que
les millions coupés n'existent plus, on retourne et on promet de l'argent à
monsieur et madame Tout-le-monde, on vole aux pauvres pour donner aux riches.
Robin des Bois vous décocherait une flèche, Votre Majesté le Prince Jean.
Cela nous laisse bien perplexes. D'autant plus que,
d'après le programme du Parti libéral, l'éducation devrait être la deuxième
priorité, juste après la santé. L'éducation a-t-elle donc été déclassée au
profit de l'allégement fiscal ? Je crois simplement que nous avons mal
interprété l'idéologie du parti : pour ce gouvernement, éducation ne veut pas
dire éducation pour tous.
Nous savons que l'objectif des baisses d'impôt est
de stimuler l'économie en laissant plus d'argent dans les poches des
consommateurs. Alors si l'économie est le langage du PLQ, quelqu'un pourra-t-il
expliquer ce qu'il y a de stimulant pour l'économie dans la création d'une
génération de diplômés surendettés ? Est-ce qu'on consomme, est-ce que l'on
fait rouler l'économie avec 30 000 $ de dette personnelle ? Si le gouvernement
pense que des baisses d'impôt peuvent le rendre plus populaire, il pourrait se
garder d'en faire payer le prix aux étudiants déjà surendettés ! Ce serait déjà
une stratégie...
Si les considérations sociales associées aux
compressions ne semblent pas influer sur la position du gouvernement Charest,
peut-être qu'il est nécessaire d'utiliser un argument plus susceptible de le
concerner : il est en train d'anéantir toutes ses chances de réélection. La
mesure est injustifiable, certes, mais l'incapacité du gouvernement à se
justifier, elle, est ridicule. Faute d'avoir à coeur les intérêts de l'ensemble
des Québécois, M. Charest pourrait au moins reculer dans son propre intérêt,
par instinct de survie politique.
L'Association générale des étudiants de Brébeuf
continuera à crier haut et fort sa désapprobation, et s'engage à prendre tous
les moyens raisonnables à sa disposition pour empêcher le sabordement de la justice
sociale au Québec.
Le Quotidien
JONQUIÈRE (FSTG) - Les étudiants en grève du Cégep
de Jonquière ont reçu des renforts aussi inattendus que de taille au cours de
la journée d'hier.
Plus de deux cents professeurs et membres du
personnel du collège sont sortis manifester avec les étudiants en réponse à une
demande jugée inacceptable formulée par la direction de l'établissement.
«La direction du cégep a formellement demandé aux
professeurs de signer une feuille de présence afin de prouver qu'ils effectuent
bien leur travail au collège malgré la grève. Cette demande est insultante et
ridicule. Elle a immédiatement soulevé la colère et l'indignation de l'ensemble
du personnel visé», explique Jasmine Gauthier, présidente du syndicat des
enseignants du Cégep de Jonquière.
En conséquence, les professeurs ont décidé de
remiser leurs manuels afin d'aller brandir des pancartes avec leurs étudiants,
au grand plaisir de ceux-ci.
«Nos professeurs appuyaient déjà les revendications
des jeunes, ils ont donc profité de l'occasion pour marquer leur appui de
manière plus concrète. Nous croyons que les étudiants ont le droit d'étudier
sans s'endetter jusqu'au cou», indique Mme Gauthier.
Ce qui a mis le feu aux poudres hier, c'est que la
direction du cégep a essayé d'insinuer par le biais de l'introduction de la
feuille de présence que les professeurs et l'ensemble du personnel du collège
ne remplissaient pas adéquatement leur mandat.
«Malgré la grève des étudiants, nous faisons notre
travail. La correction, la planification et la préparation des cours se
poursuivent. Nous sommes payés à la tâche, pas à l'heure, donc je ne vois pas
pourquoi un professeur qui effectue sa correction à la maison devrait être
pointé du doigt. L'important, c'est que le travail soit fait, et bien fait, et
c'est le cas», martèle Jasmine Gauthier.
Il n'est pas acquis qu'étudiants et professeurs se
retrouvent à nouveau aujourd'hui côte à côte sur les piquets de grève dressés
autour du collège.
«Une assemblée est prévue aujourd'hui entre la
direction et le personnel. Nous verrons à ce moment ce qu'il adviendra. Mais il
reste certain que nous ne nous plierons pas à des mesures de contrôle et
surveillance comme le voudrait la direction», assure Mme Gauthier.
Il n'a pas été possible hier de joindre la
direction du Cégep de Jonquière concernant cette affaire.
Ils sont maintenant 100 000 étudiants à suivre le
mouvement de grève à travers le Québec.
Quelques centaines d'entre eux ont manifesté lundi
devant les bureaux du ministre de l'Éducation, à Montréal. Ils ont procédé à
une dégustation de macaroni au fromage afin d'illustrer les méfaits de
l'endettement étudiant.
À Sherbrooke, des dizaines d'étudiants ont bloqué
pendant près de deux heures l'une des voies du pont Jacques-Cartier pour
sensibiliser les citoyens à leur cause.
Avec les débrayages des universités de Montréal,
Concordia, de Sherbrooke et Laval, en plus de nombreux cégeps, le mouvement de
grève, entamé il y a trois semaines, devrait culminer mercredi avec entre 150
000 et 200 000 grévistes aux quatre coins de la province. Une mobilisation sans
précédent depuis 1968, soutient la Fédération étudiante universitaire du Québec
(FEUQ).
Les représentants des deux plus importantes
associations étudiantes, la FEUQ et la Fédération étudiante collégiale du
Québec (FECQ), Pier-André Bouchard Saint-Amand et Julie Bouchard, ont de
nouveau dénoncé la transformation de 103 millions de dollars de bourses en
prêts, l'an dernier, dans le programme d'aide financière.
Rencontre en
vue avec le ministre Fournier
Les deux représentants doivent rencontrer
prochainement le ministre de l'Éducation, Jean-Marc Fournier. « Il devra
écouter ce que l'immense majorité des Québécois lui disent: reculer, a lancé M.
Bouchard Saint-Amand. Admettre son erreur et la corriger. Personne ne va lui
reprocher d'avoir perdu la face. Au contraire, je pense qu'admettre une erreur
est une attitude responsable. »
Le président de la FEUQ a aussi indiqué qu'il n'y
avait pas de compromis possible sur le montant réclamé. « Ce sera 103 millions,
purement et simplement, a-t-il dit. Il n'y aura pas d'entente à rabais. »
La Coalition de l'Association pour une solidarité
syndicale étudiante élargie (CASSEE), tombée en disgrâce aux yeux du ministre
Fournier pour avoir refusé de dénoncer certains actes de violence, ne sera pas
invitée à la rencontre avec la FEUQ et la FECQ.
En plus des organisations étudiantes, le Parti
québécois, l'Action démocratique du Québec et même certains membres influents
du caucus du Parti libéral du Québec, le député Pierre Paradis en tête,
soutiennent que la décision est injuste parce qu'elle pénalise les étudiants
les plus pauvres.
Débat entre
jeunes libéraux et jeunes péquistes
Par ailleurs, le président de la Commission
jeunesse du Parti libéral du Québec (CJPLQ), Simon Bégin, et le nouveau
président du Comité des jeunes du Parti québécois (CJPQ), Claude Villeneuve,
ont accepté de s'affronter dans un débat sur le financement des études
postsecondaires.
Dimanche, à la suite de son élection à la tête des
jeunes péquistes, M. Villeneuve avait défié son rival de débattre avec lui.
Lundi, M. Bégin a accepté le défi. Les modalités du débat restent à déterminer,
mais il aura lieu dans un avenir rapproché, vraisemblablement à l'Université
Laval, où MM. Bégin et Villeneuve sont étudiants en droit.
La Confédération des associations d'étudiants de
l'Université Laval (CADEUL), qui regroupe les étudiants du premier cycle
universitaire, a accepté d'organiser le débat, a confirmé sa vice-présidente,
Solène Tanguay.
Il semble que les deux adversaires s'entendent déjà
pour dénoncer les compressions de 103 millions dans le programme de prêts et
bourses.
Il s'agira du premier affrontement de l'histoire
entre les présidents des comités jeunesse des deux principaux partis politiques
du Québec.
Liens audio-vidéo : http://www.radiocanada.ca/nouvelles/Index/nouvelles/200503/14/007-etudiant-lundi-2.shtml
(PC) - Gonflés à bloc et poussés par un fort vent
de sympathie, les 100 000 étudiants québécois en grève s'attendent cette
semaine à faire flancher le gouvernement Charest dans le dossier des prêts et
bourses.
Confronté à une mobilisation «historique» des
étudiants, le gouvernement n'aura d'autre choix que de réinvestir dans les
bourses d'études les 103 millions $ qu'il a convertis en prêts, a estimé,
lundi, le président de la Fédération étudiante universitaire du Québec (FEUQ),
Pier-André Bouchard.
«Il n'y a
pas de compromis à faire sur le montant. Ce sera 103 millions $, purement et
simplement. Il n'y aura pas d'entente à rabais. Cela fait un an que l'on exige
103 millions $», a-t-il dit, au terme d'une manifestation d'une centaine
d'étudiants devant les bureaux du ministère de l'Éducation, rue Fullum à
Montréal.
Le dénouement de la partie de bras de fer qui
oppose les associations étudiantes au gouvernement Charest va vraisemblablement
se jouer lors de la rencontre qu'auront, plus tard cette semaine, les
représentants de la FEUQ et de la Fédération collégiale universitaire (FECQ),
avec le ministre de l'Education, Jean-Marc Fournier.
«Il devra
écouter ce que l'immense majorité des Québécois lui disent: reculer. Admettre
son erreur et la corriger. Personne ne va lui reprocher d'avoir perdu la face.
Au contraire, je pense qu'admettre une erreur est une attitude responsable», a
souligné M. Bouchard.
Les étudiants ne sont d'ailleurs pas les seuls à
penser que l'ancien ministre de l'Éducation, Pierre Reid, a commis une grave
erreur en transformant en prêts 103 millions $ de bourses.
Le Parti québécois (PQ), l'Action démocratique
(ADQ) et même certains membres influents du caucus du Parti libéral du Québec
(PLQ), Pierre Paradis en tête, soutiennent que la décision est carrément
injuste parce qu'elle pénalise les personnes les plus pauvres.
Avec l'entrée en scène des universités de Montréal,
Concordia, Sherbrooke et Laval, pour ne nommer que celles-là, ce ne sont pas
100 000 mais quelque 200 000 personnes, selon la FEUQ, qui manifesteront
mercredi à Montréal pour exiger que le gouvernement revienne sur sa décision.
«On est en
train de réécrire l'histoire!, a lancé M. Bouchard. Jamais, depuis 1968, nous
n'avons vus une telle mobilisation étudiante», a-t-il dit.
Le mouvement de grève, amorcé il y a trois
semaines, regroupait, dans la journée de lundi, 30 000 étudiants de la FECQ, 20
000 de la FEUQ et 45 000 membres de la coalition de l'Association pour une
solidarité syndicale étudiante (CASSEE).
Ce dernier groupe est tombé en disgrâce aux yeux du
ministre Fournier, en raison du refus de ses leaders de dénoncer les quelques
actes de violence commis ça et là depuis le début du conflit.
Des étudiants en grève du Collège de Sherbrooke et
de l'Université de Sherbrooke ont continué de manifester, lundi, contre la
réforme du régime de prêts et bourses adoptée l'an dernier par le gouvernement
libéral de Jean Charest.
Environ 80 étudiants de l'université ont notamment
bloqué l'accès au pont Jacques-Cartier pendant quelques heures. Les policiers
ne les ont pas empêchés de manifester.
Plus de 100 000 étudiants sont présentement en
grève au Québec. Ils dénoncent que 103 millions de dollars auparavant versés en
bourses aient été convertis en prêts par le gouvernement Charest. Ils affirment
que cette décision pénalise les plus démunis d'entre eux.
Les 5600 étudiants du Collège de Sherbrooke et
environ 2200 étudiants de la Faculté des lettres et sciences humaines et de la
Faculté de théologie, d'éthique et de philosophie de l'Université de Sherbrooke
ont notamment déclenché une grève générale illimitée à la fin du mois de
février. Les étudiants des cégeps de Drummondville, de Victoriaville et de
Granby-Haute Yamaska débraient également.
En fin de journée, lundi, les étudiants de la
Faculté de médecine de l'Université de Sherbrooke ont également décidé de
débrayer mardi et mercredi.
Les grévistes ont par ailleurs reçu l'appui de la
CSN-Estrie.
|
La contestation étudiante prend de l'ampleur. Les
étudiants de l'université Concordia et des cégeps de Chaudière-Appalaches, de
Chicoutimi et de l'Outaoauis doivent se joindre au mouvement de grève, qui
culminera mercredi avec le débrayage de 200 000 étudiants dans toute la
province.
La grève, qui dure depuis
trois semaines, a pour but de forcer le gouvernement Charest à revenir sur sa
décision de transformer 103 millions de dollars de bourses en prêts étudiants.
La Coalition de
l'Association pour une solidarité syndicale étudiante élargie (CASSEE) a
organisé une journée d'occupation nationale lundi. Les détails de cette action
ne sont pas connus.
|
La Fédération étudiante universitaire du Québec
(FEUQ) et la Fédération étudiante collégiale du Québec (FECQ) ont organisé pour
leur part une manifestation devant les bureaux du ministère de l'Éducation, sur
la rue Fullum, à Montréal. Quelques centaines d'étudiants participent à une
« dégustation géante » de macaroni, pour illustrer les méfaits de
l'endettement étudiant.
Le président de la FEUQ,
Pier-André Bouchard, a mentionné qu'aucune personne du ministère n'était sortie
pour les rencontrer. En revanche, il a confirmé qu'une rencontre avec le
ministre de l'Éducation, Jean-Marc Fournier, est prévue pour cette semaine.
À Sherbrooke, les étudiants
bloquent deux ponts pour sensibiliser les citoyens à leur cause.
Grande manifestation à
Montréal
|
Samedi, plusieurs milliers d'étudiants québécois,
appuyés par des représentants de groupes sociaux et de syndicats, ont manifesté
au centre-ville de Montréal pour dénoncer les compressions dans l'aide
financière aux études décrétées par le gouvernement de Jean Charest.
La manifestation, organisée par la CASSEE, a
commencé au Square Dorchester dans une ambiance bon enfant et sous une neige
qui tombait doucement. Aucun incident n'a été signalé.
Les étudiants étaient venus d'un peu partout au
Québec, mais essentiellement de Montréal et des régions environnantes de la
Montérégie, de Lanaudière et des Laurentides. « On veut étudier, on veut
pas s'endetter », ont-ils scandé à plusieurs reprises en brandissant des
pancartes sur lesquelles on pouvait lire « L'éducation est un droit, pas
un luxe », « Hypothéquer notre avenir? Non merci! » ou encore
« Charest endette une génération en coupant 103 millions de prêts et
bourses ».
Lien audio-video : http://www.radiocanada.ca/nouvelles/Index/nouvelles/200503/14/007-etudiant-lundi-2.shtml
Claude Plante, La Tribune,
Sherbrooke
La circulation a été
passablement perturbée sur différentes rues de la ville de Skerbrooke, sur
l'heure du midi lundi, alors que deux manifestations étudiantes se sont mises
en branle.
Imacom, Vincent Cotnoir
Deux groupes de marcheurs ont sillonné les rues de la ville de
Sherbrooke.
Une première marche est
partie de l'Université de Sherbrooke, vers 11h30. Une autre, vers midi, s'est
mise en branle du Collège de Sherbrooke.
Les deux marches ont
convergé vers l'hôtel de ville de Sherbrooke, où une manifestation était
prévue.
On signale que des
étudiants ont bloqué le pont Jacques-Cartier. Le coin King Ouest et Belvédère a
aussi été paralysé.
Les marches se sont
poursuivies dans les rues de la ville de Sherbrooke par la suite. À plusieurs
carrefours, ils stoppent leur marche et attende 103 secondes avant de repartir
Les groupes étudiants, qui
veulent dénoncer la réforme dans le programme des prêts et bourses, veulent
démontrer leur solidarité en «perturbant le quotidien» de la circonscription de
Jean Charest.
De plus, les organisateurs
invitaient la population étudiante du secondaire à prendre part à l'événement.
Les enseignants du cégep de Jonquière sont allés
donner leur appui aux étudiants sur leur piquet de grève lundi.
Le syndicat des enseignants réagissait ainsi à une
directive de la direction du cégep concernant leur présence durant le débrayage
étudiant.
Les quelque 400 enseignants du collège avaient été
convoqués par la direction générale de l'institution, qui voulait donner ses
directives sur la marche à suivre durant la grève des étudiants.
La direction aurait demandé aux enseignants de
signer une feuille de présence à chaque journée de débrayage des étudiants.
Cette directive a fait monter la moutarde au nez
des enseignants. Ces derniers ont quitté précipitamment la rencontre et ils
sont allés rejoindre les étudiants sur le piquet, devant le cégep.
La présidente du syndicat des enseignants du Cégep
de Jonquière, Jasmine Gauthier a déclaré que cette directive a mis les
enseignants en colère. « On est parti en colère. On s'est senti méprisé et
on a décidé qu'on n'accepterait jamais cela (la directive) », a déclaré
Jasmine Gauthier.
Cette dernière reproche aux autorités du collège de
tenter de contrôler les allées et venues des enseignants, au lieu de donner
leur appui aux étudiants qui protestent contre les politiques restrictives au
gouvernement Charest.
Les enseignants se réuniront mardi en assemblée
extraordinaire afin de décider des moyens à prendre contre la direction de
l'institution.
La contestation étudiante pourrait regrouper 100
000 étudiants lundi, après le ralliement d'autres cégeps et universités au
mouvement.
La grève, qui dure depuis trois semaines, a pour
but de forcer le gouvernement provincial à revenir sur sa décision de
transformer 103 millions de dollars de bourses en prêts étudiants.
Dans la région de Québec, près de 2000 étudiants de
l'Université Laval ont voté en faveur d'un débrayage, un mandat renouvelable à
chaque semaine.Trois associations ont rejeté la grève comme moyen de pression
:les étudiants en actuariat, en physique et en science et technologie de
l'alimentation.
Cette semaine, une trentaine d'associations
étudiantes de l'Université Laval doivent décider si elles joindront ou non le
mouvement de grève.
La Coalition de l'association pour une solidarité
syndicale étudiante élargie (CASSEE), qui a tenu une grande manifestation à
Montréal samedi, a prévu, ce lundi, une journée d'occupation nationale dont les
détails sont toujours gardés secrets. La police de Québec rapporte, lundi
matin, une manifestation pacifique d'une centaine d'étudiants sur le campus de
l'Université Laval.
La mobilisation étudiante atteindra un nouveau
sommet mercredi quand près de 200 000 étudiants débraieront et monteront aux
barricades. La Fédération étudiante universitaire du Québec (FEUQ) et la
Fédération étudiante collégiale du Québec (FECQ) tenteront de canaliser le
mouvement étudiant dans une manifestation.
La CASSEE manifeste
Samedi, plusieurs milliers d'étudiants québécois,
appuyés par des représentants de groupes sociaux et de syndicats, ont manifesté
au centre-ville de Montréal pour dénoncer les compressions dans l'aide
financière aux études décrétées par le gouvernement de Jean Charest.
La manifestation, organisée par la CASSEE, a
commencé au Square Dorchester dans une ambiance bon enfant et sous une neige
qui tombait doucement. Aucun incident n'est à déplorer.
Les étudiants étaient venus d'un peu partout au
Québec, mais essentiellement de Montréal et des régions environnantes de la
Montérégie, de Lanaudière et des Laurentides. « On veut étudier, on veut
pas s'endetter », ont-ils scandé à plusieurs reprises en brandissant des
pancartes sur lesquelles on pouvait lire « L'éducation est un droit, pas
un luxe », « Hypothéquer notre avenir? Non merci! » ou encore
« Charest endette une génération en coupant 103 millions de prêts et
bourses ».
Près de 4 000 étudiants du Cegep de l'Outaouais
joignent le mouvement de grève générale illimitée enclenché la semaine dernière
ailleurs au Québec.
L'association étudiante confirme que 55 pour cent
de la population étudiante a voté pour la grève lors du référendum tenu jeudi
et vendredi dernier.
Pour leur part, les étudiants de l'Université du
Québec en Outaouais auront l'occasion de se prononcer sur les moyens de
pression à entreprendre pour manifester leur mécontentement face au
gouvernement Charest. Une assemblée générale a lieu lundi pour les 4 900
étudiants.
Plusieurs options sont sur la table : des
manifestations ciblées, le boycottage des cours, ou une grève générale, à
l'image du Cegep de l'Outaouais.
Si la grève générale est proposée et adoptée comme
moyen de pression lors de l'Assemblée générale, un référendum devra être
organisé.
Maintenant que tout le
monde condamne la décision du gouvernement du Québec d'enlever 103 millions de
dollars dans les bourses aux étudiants les plus démunis, les partisans d'une
hausse des droits de scolarité ont repris leur refrain éculé.
Il est injuste de faire
porter le fardeau de la réduction de l'aide financière aux étudiants les plus
pauvres, dit-on en choeur. Ce qui serait juste, ajoute-t-on avec empressement,
ce serait d'augmenter les droits de scolarité pour tous.
Il s'agit d'un raisonnement
erroné.
Dans certains pays du
monde, l'accès à l'université est gratuit. Chez nous, la part des frais
d'inscription aux revenus d'exploitation des universités s'élève à près de
20 %. C'est une contribution raisonnable.
La majeure partie des coûts
de l'éducation postsecondaire doit incomber au trésor public pour une raison
fort simple : c'est toute la société qui bénéficie des progrès de
l'éducation.
En 1990, nous rappellent
les économistes Nicolas Marceau et Alain Guay (voir L'Annuaire du Québec 2005),
la proportion de la population québécoise ayant obtenu un diplôme d'études
postsecondaires était plus faible au Québec qu'en Ontario, en
Colombie-Britannique et en Alberta. En 2003, cette situation s'était renversée.
«Avec une population plus
éduquée, écrivent-ils, le Québec a graduellement amélioré sa performance aux
chapitres de la participation, de l'emploi, du chômage et des revenus. Il est
désormais tout à fait possible que grâce à ses jeunes plus éduqués, le Québec
en vienne à dépasser, dans un futur rapproché, plusieurs provinces qui le
devancent présentement» sur le plan économique.
En favorisant l'accès à
l'université par des frais plus bas qu'ailleurs en Amérique du Nord, le Québec
s'est donné un avantage comparatif. Nous serions fous d'y renoncer.
***
Question d'économie.
Question aussi de justice. L'éducation est un bien public qui favorise le
développement de toute la société. Mais l'éducation est aussi l'instrument qui
procure la liberté à chaque individu. Or la liberté est un bien qui doit être
équitablement réparti. Où est la justice dans un pays où l'individu dispose
théoriquement de la liberté mais dans lequel l'inégalité lui en enlève les
moyens ?
On soutient que
l'augmentation des droits de scolarité n'a pas provoqué une baisse de la
fréquentation universitaire dans le reste du Canada. Fort bien. Cela signifie
qu'une élite capable de payer continue de fréquenter l'université. Or le
problème concerne ceux qui n'y vont pas et qui ont encore moins les moyens de
s'y inscrire. Seulement 17 % des Québécois détiennent un diplôme
universitaire (2001). Qu'en est-il de tous les autres ? Que fait-on pour
favoriser leur accès à des études supérieures dans une société du savoir ?
**
L'argumentation des
défenseurs d'une hausse des droits de scolarité est apparemment logique, mais
elle est d'une fragilité déconcertante.
Premièrement, disent-ils,
en maintenant les frais à un niveau abordable, on subventionne les riches qui
auraient les moyens de payer plus cher pour leurs études.
Deuxièmement, ajoutent-ils,
les diplômés universitaires retirent un avantage personnel de l'éducation
qu'ils reçoivent. Cela est vrai. Un diplômé universitaire gagne, en moyenne au
Canada, deux fois le salaire d'un diplômé de l'école secondaire. Cet avantage,
arguent-ils, a un prix qui doit figurer sur le formulaire d'inscription à
l'université.
Troisièmement, pour
compenser l'effet négatif d'une hausse pour les plus démunis, on peut bonifier
le régime de prêts et bourses. Les chantres de la justice sociale (sic !)
qui débitent cet argumentaire oublient le rôle de l'impôt dans notre société.
Ainsi, les étudiants riches
et leurs parents paient beaucoup plus d'impôt que les plus pauvres. Donc, ils contribuent
davantage au financement public des universités que leurs collègues moins
fortunés. Ils se subventionnent eux-mêmes. En outre, grâce à l'impôt, tous les
riches subventionnent l'université et non seulement ceux qui ont des enfants.
S'il est vrai qu'un diplômé
universitaire gagnera plus cher en salaire qu'un autre moins scolarisé, il
paiera lui aussi beaucoup plus cher (au moins trois fois plus cher) en impôt
que l'autre et ce toute sa vie durant. L'Association canadienne des professeurs
d'université a calculé qu'un bachelier (quatre ans d'université) rembourse en
moins de cinq ans à la société, par ses impôts, la totalité de ce que ses
études universitaires ont coûté à l'État.
La justice redistributive
est, évidemment, mieux servie par l'impôt que par l'imposition à tous les
étudiants quel que soit leur revenu de frais d'inscription élevés et égaux.
***
Oui mais, dit-on, on peut
compenser la hausse des frais par une bonification des prêts et bourses.
N'est-il pas, encore une fois, beaucoup plus simple de s'en remettre à la
fiscalité pour redistribuer la richesse au lieu de rembourser d'une main à des
jeunes l'argent qu'on leur aura enlevé de l'autre ?
Ce système aurait en outre
l'inconvénient d'encourager le gouvernement à réduire sa propre contribution au
financement des études postsecondaires laissant aux universités la
responsabilité de taxer les jeunes à sa place. En outre, les prêts et bourses
ne doivent pas servir à couvrir les droits de scolarité mais plutôt les besoins
de subsistance des étudiants qui n'auraient pas autrement les moyens de ne pas
travailler pour fréquenter l'université.
En somme, si l'on souhaite
augmenter les revenus des universités, le moyen le plus juste, le plus simple à
administrer et le plus favorable aux progrès de l'éducation reste le recours
aux taxes et aux impôts. Pour aller chercher 100 millions, quelques cents de
taxe sur le litre de vin suffiraient. Dire qu'on est en train de plonger le
Québec dans une crise sociale pour si peu.
|
|
photo David Anderson Munis de leur sac de
couchage et leur oreiller, les étudiants ont investi le café étudiant afin
d'y passer toute la nuit. |
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Patricia Sauzède-Bilodeau, La Voix de
l'Est, GRANBY
Les
étudiants du cégep de Granby Haute-Yamaska ne manquent pas d'idées pour arriver
à leurs fins. Afin de contester de plus belle la coupe de 103 millions dans le
régime de prêts et bourses, 60 jeunes étaient attendus hier soir afin de
participer à un bed-in organisé par l'association étudiante.
Ils étaient une vingtaine
en soirée à aménager le café, qui devait accueillir la bande de grévistes pour
la nuit. Fébriles, les étudiants s'affairaient à installer sacs de couchage et
matelas de sol pour les heures à venir, qui s'annonçaient plutôt mouvementées.
"C'est une soirée de tam-tam où on va écouter des films et parler", a
expliqué la présidente de l'association étudiante, Jessica Blanchette.
En organisation
responsable, l'association avait tout prévu, de la trousse de premiers soins
aux billets des parents. "On a un gardien de sécurité, on a l'accord du
directeur général qui nous soutient, on a même averti la police et les pompiers
que l'on passerait la nuit ici", a souligné Mme Blanchette. Afin d'éviter
de quelconques ennuis, l'alcool et la drogue étaient interdits, et un billet
des parents était obligatoire pour les moins de 18 ans.
Au Rassemblement national des jeunes du Parti
québécois, qui se déroule ce week-end à Saguenay, Bernard Landry a proposé au
gouvernement Charest une façon originale de se sortir de la crise : reconnaître
son erreur et la rectifier.
« Je pense qu'il devrait dire:"On s'est
trompé". Comme ils l'ont fait dans le cas des écoles juives. Alors, qu'ils
reculent une fois de plus, ça ne pourra pas leur faire tellement mal, il y a
70 % des gens qui trouvent qu'ils ne sont pas bons », a déclaré le
chef de l'opposition péquiste devant 400 membres du parti.
Selon Bernard Landry, la décision du gouvernement
libéral d'endetter davantage les étudiants, en transformant 103 millions
de bourses en prêts, découle du déséquilibre fiscal avec Ottawa.
« Le déséquilibre fiscal avec Ottawa
représente 50 millions par semaine, a expliqué le chef péquiste. Qu'ils
nous donnent notre argent, et le problème sera réglé », a affirmé le chef
péquiste.
Il se dit convaincu que la jeune génération de son
parti souhaite, comme lui, un référendum sur la souveraineté dans un prochain
mandat de gouvernement du Parti Québécois (PQ) : « Je le dis depuis des
mois: "Le plus rapidement possible dans le mandat". »
Un référendum quoiqu'il advienne
Bernard Landry a effectivement mis le doigt sur un
sujet important pour l'exécutif national des jeunes, qui souhaite clarifier le
processus devant mener à la souveraineté et éliminer toutes ambiguïtés dans sa
formulation.
Il propose que le PQ prenne l'engagement de tenir
un référendum durant le premier mandat coûte que coûte.
Le droit de vote à partir de 16 ans
Cette proposition a refait surface lors du congrès.
Le président des jeunes péquistes, Sébastien Cloutier, a dit convenir qu'une
telle modification avantagerait le PQ, mais que ce n'était pas l'objectif
recherché. « C'est évident que plus de jeunes appuient le PQ, mais pour
moi, ce n'est pas une question opportuniste, c'est une question de citoyenneté
et de démocratie. »
|
Plusieurs milliers d'étudiants québécois, appuyés
par des représentants de groupes sociaux et de syndicats, ont manifesté samedi
après-midi au centre-ville de Montréal pour dénoncer les compressions de 103
millions de dollars dans l'aide financière aux études décrétées par le
gouvernement de Jean Charest.
La manifestation, organisée par la Coalition pour
une solidarité syndicale étudiante élargie (CASSEE), a commencé au Square
Dorchester dans une ambiance bon enfant et sous une neige qui tombait
doucement. Aucun incident n'est à déplorer.
Les étudiants étaient venus
d'un peu partout au Québec, mais essentiellement de Montréal et des régions
environnantes de la Montérégie, de Lanaudière et des Laurentides. « On
veut étudier, on veut pas s'endetter », ont-ils scandé à plusieurs
reprises en brandissant des pancartes sur lesquelles on pouvait lire
« L'éducation est un droit, pas un luxe », « Hypothéquer notre
avenir? Non merci! » ou encore « Charest endette une génération en
coupant 103 millions de prêts et bourses ».
Une autre manifestation
aura lieu mercredi, à Montréal, à l'initiative des fédérations étudiantes
universitaire et collégiale.
Des appuis de plus en plus
nombreux
Devant les jeunes péquistes réunis à Saguenay cette
fin de semaine, Bernard Landry a de nouveau exhorté le gouvernement Charest à
renoncer à sa réforme de l'aide financière aux étudiants. Selon lui, la
solution au problème de l'endettement étudiant se trouve dans les surplus du
gouvernement fédéral. « [Il y a] 50 millions par semaine de déséquilibre
fiscal à Ottawa. Ça veut dire que 103 millions, c'est deux semaines »,
a-t-il mentionné.
Plus tôt cette semaine, la
mobilisation étudiante avait reçu l'appui des recteurs de l'UQAM et de
l'Université Laval.
Samedi, c'était au tour de
l'Union des forces progressistes (UFP) et de la Ligue des droits et libertés de
dénoncer la position du ministre de l'Éducation, Jean-Marc Fournier.
Le ministre prépare une
nouvelle proposition
. |
Le ministre de l'Éducation, Jean-Marc Fournier (archives) . |
|
Des négociations devraient avoir lieu à la fin de
la semaine prochaine entre le ministre Fournier et les fédérations étudiantes
collégiales et universitaires afin de tenter de parvenir à un accord sur la
question de l'aide financière.
Jeudi, le ministre Fournier
a déclaré travailler activement avec le ministre des Finances, Michel Audet,
afin de dégager les marges qui lui permettront de faire une « proposition
porteuse » aux étudiants. Sans dévoiler la teneur de cette proposition,
Jean-Marc Fournier a déclaré que la mesure proposée aura pour objectif de
réduire l'endettement des étudiants les plus démunis.
Québec est en communication
quotidienne avec la Fédération étudiante universitaire du Québec (FEUQ) et la
Fédération étudiante collégiale du Québec (FECQ), alors que la CASSEE est tenue
à l'écart. Cette semaine, le ministre Fournier a rompu les liens avec les
représentants de ce regroupement parce qu'ils ont refusé de condamner les actes
de violence commis à son bureau de circonscription, à Châteauguay.
« Le ministre essaie
clairement de nous éloigner de la table des négociations parce que nos
revendications sont larges, qu'on est très déterminés à les défendre, et puis
il veut négocier une entente à rabais avec les fédérations étudiantes », a
affirmé samedi Xavier Lafrance, porte-parole de la CASSEE.
Depuis trois semaines, les débrayages,
manifestations et grèves générales se multiplient dans les cégeps et les
universités de la province. Environ 85 000 étudiants sont en grève
générale illimitée et des milliers d'autres s'apprêtent à leur emboîter le pas.
Les quelque 4000 étudiants
du Collège de l'Outaouais se joindront au mouvement de grève lundi.
Lien audio-video : http://radio-canada.ca/nouvelles/Index/nouvelles/200503/13/001-etudiants-dimanche.shtml
Caroline Touzin, La Presse
Alors que des milliers d'étudiants en grève (8000
selon les organisateurs) ont manifesté une fois de plus dans les rues de
Montréal hier après-midi, le ministre de l'Éducation maintient la ligne dure à
l'égard de la majorité des grévistes de la Coalition de l'Association pour une
solidarité syndicale étudiante élargie (CASSEE).
Le ministre de l'Éducation, Jean-Marc Fournier,
présentera une proposition d'ici la fin de la semaine à la Fédération étudiante
universitaire du Québec (FEUQ) et à son pendant collégial, la FECQ. Et à elles
seules.
Pas question pour lui de négocier avec les
représentants de la CASSEE (50000 des 85000 étudiants en grève actuellement)
tant qu'ils ne condamneront pas les «actes de violence» (graffitis et meubles
endommagés) commis à son bureau de Châteauguay, mercredi dernier.
«On ne négocie pas avec des casseurs. Durant notre
rencontre avec eux (mercredi dernier), ils ont dit qu'il y avait à l'intérieur
de leur groupe des factions violentes et qu'ils n'avaient pas l'intention de
les exclure», a dit à La Presse hier l'attaché de presse du ministre,
Stéphane Gosselin.
Durant la manifestation d'hier, le porte-parole de
la CASSEE, Xavier Lafrance, s'est adressé aux étudiants et aux représentants de
plusieurs groupes sociaux et mouvements syndicaux venus les appuyer pour
dénoncer le discours du ministre. «On n'est pas des casseurs. On est des gens
responsables qui défendons l'éducation», a-t-il dit.
«Ce que fait le ministre, c'est d'adopter une
stratégie politique pour éviter de négocier avec le mouvement étudiant le plus
mobilisateur du Québec», a ajouté un autre porte-parole, Éric Martin. La CASSEE
souhaite que les deux fédérations étudiantes refusent de se présenter à la table
de négociation sans elle.
Sans prétendre qu'elles représentent l'ensemble du
mouvement de grève, la FECQ et la FEUQ ne sont pas prêtes à un tel boycottage.
La décision d'exclure la CASSEE appartient au ministre, se contentent de dire
les attachés de presse des deux fédérations. La FEUQ et la FECQ jurent
toutefois qu'elles ne veulent pas d'une «entente à rabais». «Le retour des 103
millions en bourses, ce n'est pas négociable», a dit à La Presse
l'attachée de presse de la FECQ, Julie Roy.
Quant à la CASSEE, elle ne réclame pas seulement le
«retour des 103 millions», mais aussi l'abolition de la réforme des prêts et
bourses ainsi que le maintien de l'intégrité du réseau collégial, le tout dans
une perspective de gratuité scolaire et d'éradication de l'endettement
étudiant.
Partis du square Dorchester hier après-midi, les
manifestants ont marché durant plus de deux heures dans le centre-ville,
scandant des slogans contre le gouvernement de Jean Charest dans une atmosphère
bon enfant. Aucun incident violent n'a été signalé.
Appuis
Plusieurs syndicats d'enseignants et des
porte-parole de deux partis de gauche ont tenu à manifester aux côtés des
grévistes. «L'accessibilité des études est un droit, pas un privilège comme le
croit Jean Charest», a affirmé à La Presse Amir Khadir, de l'Union des
forces progressistes. «C'est inacceptable d'avoir enlevé 103 millions aux
étudiants les plus pauvres», a affirmé pour sa part François Saillant, d'Option
citoyenne.
Des élèves d'écoles secondaires de la région de
Montréal sont venus grossir les rangs de la manifestation comme ils le font
depuis mardi, alors qu'une école secondaire alternative, Le Vitrail, a décidé
de faire la grève. La plupart arrivaient à expliquer sans problème les
revendications de leurs aînés des cégeps et des universités. «Si Charest
continue comme ça, c'est ma génération qui va écoper», a dit Olivier
Séguin-Leduc, 12 ans et demi, accompagné de sa mère, solidaire.
Une autre manifestations
Actuellement, environ un étudiant sur cinq est en
grève au Québec, et des scrutins auront lieu cette semaine dans d'autres cégeps
et universités. Mercredi, la FEUQ et la FECQ organisent une manifestation
nationale à Montréal.
Les étudiants se rencontreront à 14h30 devant les
bureaux du ministère de l'Éducation, au 600, rue Fullum, et marcheront ensuite
jusqu'à ceux du premier ministre, au centre-ville. Le tout se terminera en
soirée par des spectacles réunissant plusieurs groupes, dont les Zapartistes.
Le Spectrum et le Métropolis sont réservés pour l'occasion.
|
LCN |
(PC) - Le ministre provincial de l'Éducation,
Jean-Marc Fournier, souhaite négocier une «entente à rabais» avec les étudiants
actuellement en grève, a dénoncé la Coalition de l'Association pour une
solidarité étudiante élargie (CASSÉE), samedi, lors d'une manifestation à
Montréal.
«Le ministre essaie
clairement de nous éloigner de la table des négociations parce que nos
revendications sont larges, qu'on est très déterminés à les défendre, et puis
il veut négocier une entente à rabais avec les fédérations étudiantes», a
affirmé Xavier Lafrance, porte-parole de la CASSÉE.
«Nous, on invite tout le
monde à s'asseoir autour de la table lors de nos congrès sur la base du
principe démocratique. Personne ne doit négocier avec le gouvernement sans que
ne soit consulté l'ensemble des assemblées générales et des associations
étudiantes en grève, parce que ce sont elles qui établissent le rapport de
force qui va nous permettre de faire des gains.»
Des négociations pourraient
s'amorcer vers la fin de la semaine prochaine entre M. Fournier et les
fédérations étudiantes, a confirmé vendredi l'attaché de presse du ministre,
Stéphane Gosselin, précisant que des communications quotidiennes avaient déjà
lieu avec la Fédération étudiante universitaire du Québec (FEUQ) et la
Fédération étudiante collégiale du Québec (FECQ).
La CASSÉE est cependant
tenue à l'écart. Cette semaine, le ministre a rompu les liens avec les
représentants du regroupement, ces derniers ayant refusé de condamner les actes
de violence commis à son bureau de circonscription, à Châteauguay.
Samedi après-midi,
plusieurs centaines d'étudiants ont manifesté dans les rues de Montréal afin de
protester contre la réforme du régime de prêts et bourses décidée par le
gouvernement du premier ministre Jean Charest, qui a supprimé 103 millions $ de
bourses afin de les transformer en prêts.
La CASSÉE, organisatrice du
rassemblement au carré Dorchester et de la marche subséquente dans les rues du
centre-ville, a estimé à 1500 le nombre des protestataires au tout début de
l'événement. La Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) a préféré
taire sa propre estimation de la foule, tout comme d'ailleurs le nombre des
policiers dépêchés sur les lieux.
La manifestation s'est
déroulée dans une ambiance bon enfant plus proche de celle des désormais
célèbres tam-tams ayant lieu chaque été au pied du mont Royal que de celle d'un
rassemblement de protestataires en colère. La neige qui tombait doucement, mais
constamment, et la marijuana dont on pouvait parfois respirer les effluves y
étaient sans doute pour quelque chose.
Venus d'un peu partout au
Québec, mais essentiellement de Montréal et des régions environnantes de la
Montérégie, de Lanaudière et des Laurentides, les étudiants, auxquels s'étaient
greffés enseignants, parents et enfants, n'en ont pas moins fait valoir avec
vigueur leur point de vue. «On veut étudier, on veut pas s'endetter», ont-ils
scandé à maintes reprises en brandissant des pancartes sur lesquelles il était
possible de lire «L'éducation est un droit, pas un luxe», àHypothéquer notre
avenir? Non merci!» ou encore «Charest endette une génération en coupant 103
millions de prêts et bourses».
Lors d'un point de presse
ayant précédé la marche, M. Lafrance a estimé que le mouvement de grève entamé
le 24 février, et auquel prennent désormais part quelque 85 000 étudiants des
niveaux secondaire, collégial et universitaire, rapporterait davantage qu'il ne
pourrait coûter.
«L'histoire démontre que la
grève illimitée étudiante - il y en a eu sept avant celle-ci - a pu être très
efficace pour défendre le droit à l'éducation. Si moi et les gens de ma génération
avons droit à une éducation plus accessible qu'ailleurs au Canada, c'est parce
que les gens de la génération de mes parents se sont battus pour ça», a-t-il
déclaré.
«Ça fait des mois qu'il y a
escalade des moyens de pression. Plusieurs actions, manifestations, ont eu
lieu. Durant cette période, le gouvernement nous a méprisés, nous a ignorés,
mais maintenant, enfin, il commence à vouloir discuter. Il reconnaît le
problème de plus en plus, et ce n'est pas pour rien, c'est parce qu'il y a des
dizaines de milliers de personnes en grève.»
|
LCN |
De 1500 à 2000 étudiants manifestent depuis le
début de l'après-midi, à Montréal, contre la décision du gouvernement Charest
de convertir 103 millions de dollars de bourses en prêts.
Une réponse mitigée des
étudiants à l'appel de la Coalition de l'association pour une solidarité
étudiante élargie, la CASSÉE, compte tenu qu'il y a environ 85 000 étudiants
actuellement en grève dans plusieurs cégeps et universités de la province.
Des représentants de
groupes sociaux sont par ailleurs présents à cette manifestation.
Vendredi, le ministre de
l'Éducation, Jean-Marc Fournier, a ouvert la porte à des négociations avec les
fédérations étudiantes pour tenter de dénouer la crise. Des pourparlers
pourraient avoir lieu à la fin de la semaine prochaine.
|
Plusieurs
milliers d'étudiants québécois, appuyés par des représentants de groupes
sociaux et de syndicats, ont manifesté samedi après-midi au centre-ville de
Montréal pour dénoncer les compressions de 103 millions de dollars dans l'aide
financière aux études décrétés par le gouvernement de Jean Charest.
La manifestation, organisée par la Coalition pour
une solidarité syndicale étudiante élargie (CASSEE), a commencé au Square
Dorchester dans une ambiance bon enfant et sous une neige qui tombait
doucement.
Les étudiants sont venus d'un peu partout au
Québec, mais essentiellement de Montréal et des régions environnantes de la
Montérégie, de Lanaudière et des Laurentides. « On veut étudier, on veut
pas s'endetter », ont-ils scandé à plusieurs reprises en brandissant des
pancartes sur lesquelles on pouvait lire « L'éducation est un droit, pas
un luxe », « Hypothéquer notre avenir? Non merci! » ou encore
« Charest endette une génération en coupant 103 millions de prêts et
bourses ».
La mobilisation étudiante a reçu de nombreux appuis
ces derniers jours, notamment de la part des recteurs de l'UQAM et de
l'université Laval.
. |
L'Union
des forces progressistes (UFP) et la Ligue des droits et libertés ont dénoncé
la position du ministre de l'Éducation, Jean-Marc Fournier, qui a rompu le
dialogue avec la CASSEE, le regroupement étudiant le plus radical dans ce
dossier. Ces groupes ont aussi appelé la population à se joindre à la
manifestation étudiante.
Le chef de l'opposition officielle, Bernard Landry,
de passage au rassemblement national des jeunes du Parti québécois, à Saguenay,
a déclaré pour sa part que la solution aux compressions dans le régime des
prêts et bourses se trouvait à Ottawa. À l'heure actuelle, le gouvernement
fédéral accumule des surplus budgétaires importants.
Une nouvelle proposition du ministre
. |
Le ministre de l'Éducation, Jean-Marc Fournier
(archives) . |
Des
négociations devraient avoir lieu la fin de la semaine prochaine entre le
ministre Fournier et les fédérations étudiantes collégiales et universitaires
afin de tenter de parvenir à un accord sur la question de l'aide financière.
Jeudi, le ministre Fournier a déclaré travailler
activement avec le ministre des Finances, Michel Audet, afin de dégager les
marges qui lui permettront de faire une « proposition porteuse » aux
étudiants. Sans dévoiler la teneur de cette proposition, Jean-Marc Fournier
s'est contenté de déclarer que la mesure proposée aura pour objectif de réduire
l'endettement des étudiants les plus démunis.
Québec est en communication quotidienne avec la
Fédération étudiante universitaire du Québec (FEUQ) et la Fédération étudiante
collégiale du Québec (FECQ), alors que la CASSEE est tenue à l'écart. Cette
semaine, le ministre Fournier a rompu les liens avec les représentants de ce
regroupement parce qu'ils ont refusé de condamner les actes de violence commis
à son bureau de circonscription, à Châteauguay.
« Le ministre essaie clairement de nous
éloigner de la table des négociations parce que nos revendications sont larges,
qu'on est très déterminés à les défendre, et puis il veut négocier une entente
à rabais avec les fédérations étudiantes », a affirmé samedi Xavier
Lafrance, porte-parole de la CASSEE.
. |
Depuis
trois semaines, les débrayages, manifestations et grèves générales se répandent
comme une traînée de poudre dans les cégeps et les universités de la province.
Environ 85 000 étudiants sont en grève générale illimitée et des milliers
d'autres s'apprêtent à leur emboîter le pas.
Tout laisse croire qu'il y aura grève des étudiants
du cégep de l'Outaouais la semaine prochaine. Un sondage informel, effectué
vendredi par le journal étudiant auprès de 206 personnes montre que
69 % des répondants optent pour la grève.
Le quotidien Le Droit, dans son édition du
samedi, affirme que le camp en faveur du débrayage général des étudiants aurait
obtenu 55 % des voix lors du référendum de deux jours qui s'est terminé
vendredi.
Les résultats officiels seront annoncés lundi.
Les étudiants du cégep de Sept-Îles ne songent pas
à joindre prochainement le mouvement de débrayage contre la réforme des prêts
et bourses.
Une assemblée générale de l'Association étudiante
aura lieu mardi, mais l'ordre du jour ne comprend aucun vote sur le
déclenchement d'une grève.
La rencontre portera principalement sur le budget
de l'Association, et les étudiants seront appelés à combler deux postes
vacants.
À Baie-Comeau, les étudiants du cégep retourneront
en classe lundi, après le congé de mi-session. Le président de l'Association
étudiante, Pierre-Olivier Lepage, n'écarte pas le recours éventuel à des moyens
de pression, mais pas à la grève.
Les étudiants du cégep de Baie-Comeau ont déjà
débrayé deux jours à la fin de la semaine dernière, avant la semaine de
relâche.
60;% des étudiants en
région auraient recours aux prêts et bourses, selon les associations
étudiantes. (archives)
Les deux associations étudiantes ont convoqué leurs
membres en assemblée générale jeudi prochain afin qu'ils se prononcent sur la
possibilité de joindre le mouvement de grève provincial des cégeps et des
universités.
Le président de l'Association générale des
étudiants de l'Université du Québec à Rimouski (UQAR), Daniel Bernard, affirme
que les compressions de 103 millions dans le programme de bourses du
gouvernement ont créé beaucoup d'inquiétude chez les étudiants les moins
nantis.
Le président de l'Association des étudiants des
études supérieures, Benjamin Laplatte, s'indigne quant à lui de l'inaction du
gouvernement Charest après un an de revendication.
Quant à la direction de l'Université du Québec à
Rimouski, elle a appuyé la revendication de ses étudiants, qui demandent au
gouvernement d'annuler la compression de 103 millions.
Le recteur Michel Ringuet a souligné que les
étudiants qui fréquentent son établissement sont particulièrement touchés par
la mesure. En effet, près de 7 étudiants sur 10, en grande majorité des femmes,
dépendent du programme de prêts et bourses gouvernemental pour financer leurs
études.
M. Ringuet estime que le gouvernement de Jean
Charest a fait un mauvais choix. « Nous croyons que cette mesure n'est
peut-être pas la bonne à prendre. Il pourrait y en avoir d'autres. Nous
invitons le gouvernement à revoir la procédure pour assurer une plus grande
équité et une plus grande accessibilité aux études supérieures », a-t-il
affirmé.
LCN |
(D'après
PC) – Des milliers d'étudiants sont attendus samedi après-midi à Montréal pour
une grande manifestation contre le gouvernement Charest.
Organisée par la Coalition de l'association pour
une solidarité étudiante élargie, la CASSEE, elle vise à dénoncer les
compressions dans l'aide accordée aux étudiants postsecondaires. Des
représentants de groupes sociaux et de syndicats iront appuyer les étudiants
dans leurs revendications.
Les étudiants invitent la population à venir
appuyer leur cause en participant à cette grande marche. Des représentants de
groupes sociaux ont confirmé leur présence.
Environ 85 000 étudiants sont en grève
actuellement.
«La grève, qu'ossa donne?», pourrait-on lancer
en paraphrasant une célèbre envolée de l'humoriste Yvon Deschamps. En séchant
leurs cours comme ils le font depuis maintenant plus de deux semaines, les
étudiants s'agrippent-ils au gros bout du bâton ou placent-ils inconsciemment
leurs études en tutelle? Certains signaux de repli, déjà largués par la machine
gouvernementale, donnent à penser que la grève fait encore peur. Autopsie d'un
moyen de pression à l'efficacité incontestable.
Certains signes donnent à penser que la grève des étudiants
suscite des inquiétudes. |
Ils ne représentent pas
encore 20 % de la masse étudiante totale, mais déjà ces quelque
85 000 collégiens et étudiants universitaires qui ont choisi de faire une
pause dans leurs études à quelques semaines de la fin de la session font jaser
dans les chaumières.
La transformation de 103
millions de dollars de bourses en prêts, décidée à la faveur du dernier budget,
leur est restée en travers de la gorge. Après avoir martelé pendant plus d'un
an leur désaccord avec cette décision du gouvernement Charest, condamné la
montée en flèche des plafonds d'endettement qui assaillent les plus démunis,
les étudiants ont porté la grogne jusque dans la rue.
Cette semaine, environ
85 000 cégépiens et étudiants universitaires -- sur une masse totale de
quelque 450 000 -- ont choisi d'entrer dans la ronde de la grève. Pendant
que les associations étudiantes, peu importe leur affiliation -- indépendante,
membre de la Fédération étudiante collégiale du Québec (FECQ), de la Fédération
étudiante universitaire du Québec (FEUQ) ou de l'Association pour une
solidarité syndicale étudiante (ASSE) --, continuent de se prononcer aux quatre
coins de la province sur cet appel général à la grève illimitée, les appuis
déferlent.
Et non les moindres. Du
haut de leur établissement, les recteurs, traditionnellement peu bavards,
ouvrent la bouche. Après Roch Denis, de l'Université du Québec à Montréal
(UQAM), d'autres ont emboîté le pas : comme le collègue Michel Ringuet, de
l'UQ à Rimouski, et Michel Pigeon, de l'Université Laval, qui ont carrément
demandé à Québec de retourner les 103 millions sauvagement pris dans la poche
des étudiants pour renflouer les coffres des universités.
«Le temps est venu d'un
véritable réinvestissement dans nos universités et qui ne se fera pas au
détriment des étudiants», croit Roch Denis, entonnant un refrain repris par ses
collègues qui sont venus parler, pour certains, aux côtés des représentants
d'associations étudiantes, un fait rare. À l'Université du Québec à
Trois-Rivières (UQTR), le recteur André Paradis a lui-même suspendu les cours
le 9 mars dernier pour permettre la tenue d'une assemblée générale étudiante,
sans que celle-ci ait à le faire, une action inédite.
Du sérieux
«Le nombre d'étudiants qui
sont dans la rue n'est pas encore spectaculaire mais, au-delà de la quantité,
il y a d'autres indices qui laissent croire que cette grève, c'est du sérieux»,
explique Valéry Colas, étudiante au doctorat en histoire à l'UQTR.
Mme Colas parle
d'expérience, et deux fois plutôt qu'une. Elle-même ancienne militante liée à
l'ex-AGEsshalcUQAM, elle a récemment hésité à se lancer dans des études de
troisième cycle, tant sa dette pèsera longtemps sur ses finances, à défaut de
sa conscience.
«J'aurais dû recevoir
3255 $ en prêts et environ 6800 $ en bourses cette année, mais j'ai
plutôt eu 8000 $ en prêts et 2000 $ en bourses», explique l'étudiante,
qui évalue à quelque 80 000 $ la dette totale que son conjoint --
aussi futur docteur -- et elle auront à rembourser une fois ce 3e cycle
universitaire complété.
Intéressée aux mouvements
de bataille estudiantins, Valéry Colas a poussé sa passion jusqu'à écrire un
livre sur l'histoire des revendications étudiantes dans l'histoire du Québec.
Pendant que son manuscrit est scruté par un éditeur, elle est devenue une
petite perle pour les médias en quête d'esprit critique assaisonné de regard
historique.
«Les grèves étudiantes ont
très souvent débouché sur des gains pour les jeunes», explique-t-elle, évoquant
le mouvement historique d'octobre 1968 où la grève et l'occupation d'une
quinzaine de cégeps tout juste créés ont causé la naissance de l'UQAM et du
réseau tentaculaire de l'Université du Québec.
Observatrice aguerrie des
mouvements de grève, elle note pour 2005 des clins d'oeil qui ne trompent
pas : «Que Saint-Laurent, Maisonneuve ou le Cégep du Vieux-Montréal
sortent, ça ne devrait étonner personne. Mais quand arrivent dans le portrait
des associations qui n'ont jamais fait la grève, le gouvernement devrait
comprendre que c'est du sérieux.»
La semaine prochaine,
plusieurs associations liées à la FAECUM (FEUQ), à l'Université de Montréal,
devraient d'ailleurs exceptionnellement entrer dans le bal, pour gonfler le
mouvement de quelque 15 000 étudiants. À Polytechnique, une grève de 24
heures le 16 mars prochain a même été décrétée. «Quand des futurs ingénieurs
s'en mêlent, ce n'est pas rien», a expliqué cette semaine Pier-André
Bouchard-St-Amant, président de la FEUQ.
La session
«Le gouvernement doit
commencer à trouver ça moins drôle parce que ce mouvement de grève n'a rien de
spontané, ça ne s'est pas décidé sur un coup de tête», explique Mme Colas, qui
rappelle qu'en novembre 1996, la ministre de l'Éducation de l'époque, Pauline
Marois, avait annoncé le maintien du gel des droits de scolarité à l'université
au lendemain d'une menace de grève dans les universités. «Un gouvernement ne
peut pas se permettre une grève dans les universités», ajoute l'étudiante.
Le ministre de l'Éducation
d'aujourd'hui, arrivé en poste en pleine tempête, a plus d'une fois remis en
question le choix des étudiants de sécher leurs cours pour obtenir un...
meilleur accès à leurs cours. Il les a invités à réintégrer les classes,
brandissant la menace d'une reprise de l'ensemble des cours ou de l'annulation
pure et simple de la session. «Que du bluff !», a répliqué le président de
la FEUQ, invoquant le casse-tête insoluble d'une double cohorte prenant le
chemin des collèges et des universités en septembre. «Jamais ils n'annuleront
la session !»
Dans certains collèges en
grève générale illimitée depuis le 24 février déjà -- un des campus de
Lanaudière, les cégeps de Saint-Laurent, du Vieux-Montréal, le Collège de
Sherbrooke --, la question purement technique d'une reprise de session commence
à cheminer.
Ainsi, sur le strict plan
syndical, les conventions collectives ne permettent pas la disponibilité des
enseignants après le 15 juin et avant le 1er septembre, comme l'explique la
Fédération des cégeps. Au Cégep de Saint-Laurent, par exemple, la direction
calcule qu'elle ne dispose plus de tellement de marge de manoeuvre avant que
des conséquences, tels la reprise d'une session plus tôt à l'automne (avec
incidences sur les emplois d'été) et le retard d'une session d'entrée à
l'université, ne soient évoquées.
«Ça ne s'est jamais vu dans
l'ensemble des mouvements de grève au Québec», explique Valéry Colas, qui croit
fermement à l'efficacité de ce moyen de pression, surtout lorsqu'il est décrété
par les étudiants alors qu'ils sont sur le point de terminer soit une session,
soit même leurs études. «Ça s'est rarement vu, et ça donne encore plus de
crédibilité à cette grève.»
Inquiétudes
Dans les chambres de
commerce, on commence aussi à regarder cette sortie des étudiants avec grande
inquiétude. «Nos membres sont très inquiets parce que, dans les secteurs où il
y a pénurie de main-d'oeuvre -- et ils sont nombreux ! --, les finissants
sont impatiemment attendus», explique Louis-Alexandre Lacoste, porte-parole de
la Fédération des chambres de commerce du Québec (FCCQ), qui proposait par
ailleurs cette semaine au gouvernement Charest de se sortir de ce mauvais pas
en optant pour un dégel des droits de scolarité, lesquels sont maintenus au
même niveau depuis 1994.
«Les emplois d'été sont
importants chez nous, on ne peut pas se permettre de perdre nos jeunes
travailleurs», explique le directeur général de la Chambre de commerce de la MRC
de Rivière-du-Loup, Pierre Lévesque. «Et à la minute où les entreprises vont
commencer à nous appeler pour nous dire que ça les dérange, on va presser le
gouvernement de régler.»
Au Cégep de
Rivière-du-Loup, où les étudiants se dirigent vraisemblablement vers une grève
illimitée à compter de lundi, 70 % d'entre eux ont opté pour un parcours
technique -- où les taux de placement en entreprise sont spectaculairement
élevés. Le choix d'une grève pèse donc très lourd.
«Les étudiants doivent
savoir qu'ils peuvent perdre leur session, effectivement», explique le
directeur général du Cégep de Rivière-du-Loup, Gilles Bacon, qui croit qu'une
double cohorte serait possible mais «ridicule». «Mais peut-on les blâmer de
prendre cette voie ? En frappant la poche des plus démunis, pour notre
région rurale où les gens ne sont pas riches, le gouvernement a posé un geste
carrément odieux ! Ceci dit, que pouvez-vous faire ? Moi, j'ai
suggéré aux étudiants de commencer à envisager la hausse des droits de scolarité.»
Voilà un conseil qui fait
frémir l'ancienne militante toujours présente à l'intérieur de Valéry Colas.
«Je pense que c'est exactement la stratégie cachée du gouvernement : il a
frappé fort le régime de prêts et bourses pour qu'on s'offusque et que le dégel
devienne ensuite un pis-aller», explique la jeune femme.
En attendant de parier sur
cette hypothèse, on plongera certainement très bientôt dans ces «scénarios» et
«solutions porteuses» promis par le ministre Jean-Marc Fournier, entre deux
envolées condamnant la «violence» des manifestants.
La semaine prochaine, qui
doit voir se gonfler de plusieurs milliers d'étudiants le mouvement de grève,
devrait être cruciale. Dans un contexte budgétaire annonçant des compressions,
et malgré la contrainte d'un caucus libéral indisposé par la mutation des 103
millions de dollars de bourses en prêts, le ministre de l'Éducation devra
apprendre à faire... des miracles.
Qu'est-ce qu'il en faut de
la patience, de la colère, de la mobilisation, pour que ce gouvernement
condescende à entrouvrir les portes qui lui permettront de corriger des erreurs
pourtant évidentes! Souhaitons que, pour les prêts et bourses, on en soit rendu
là.
Dès son annonce dans le
budget libéral d'il y a un an, les regroupements étudiants avaient dénoncé
cette folle idée de couper les bourses aux étudiants pour augmenter les prêts
versés. Tous les commentateurs avaient emboîté le pas. C'était pure
logique : comment une mesure aussi inéquitable aurait-elle pu trouver
grâce aux yeux de quiconque ?
Pierre Reid, ministre de
l'Éducation à l'époque, la défendait pourtant en faisant valoir qu'elle
s'accompagnerait d'un système de remboursement des prêts proportionnel aux
revenus. On était alors en avril; il lui a fallu plus de neuf mois pour
accoucher d'un projet. Celui-ci a grandement déçu, ne faisant que bonifier un
programme de remboursement différé déjà existant.
On peut néanmoins penser
que M. Reid a cru honnêtement à l'arrimage de ces deux politiques et que son échec
s'explique à la fois par la maladresse politique du ministre et par
l'idéologie. Le gouvernement de Jean Charest fait une obsession des réductions
d'impôt, ne comprend rien aux inégalités sociales et est incapable d'avoir une
vision des grands enjeux de société. Parle-t-on d'autre chose que d'argent au
conseil des ministres ? Est-on capable d'y mesurer les impacts concrets
des décisions prises ? Pouvait-on voir qu'à la mi-janvier, l'iniquité du
nouveau régime des prêts et bourses était avérée ?
Les étudiants, eux,
l'avaient compris. Ils étaient maintenant prêts à passer à l'action. Mais les
étudiants ont une caractéristique : ils ont la mobilisation collective,
bruyante, active, imaginative, débordante -- tout ce que Jean Charest ne
supporte pas. Rien d'étonnant à ce qu'il les ait assimilés à des enfants gâtés,
inconscients, violents. Dans sa bouche, on assimilait presque les incidents --
déplorables -- de Montebello à une guerre civile.
C'est cette analyse qui
préside aux destinées du ministère de l'Éducation depuis le remaniement
ministériel de la mi-février. Le nouveau ministre Jean-Marc Fournier remplit
bien la commande : qu'il est ferme, qu'il est impitoyable face à ces
dangereux étudiants qui désertent les classes ! Dans un gouvernement plus
courageux, on l'aurait nommé à la Sécurité publique pour dire leur fait aux
dissidents de Kanesatake...
Heureusement, on trouve
encore des députés libéraux qui ont du bon sens politique, qui comprennent que
l'impopularité de leur gouvernement n'est pas qu'une invention médiatique et
que le paternalisme ne règle pas grand-chose. Grâce à eux, la société civile
finit par avoir un relais, obligeant les ministres à accepter d'aborder le fond
des problèmes.
Pour les prêts et bourses,
le processus serait sur les rails : on croit même que le ministre Fournier
serait sur le point de monter dans le train. C'est une bonne chose. Il lui
restera ensuite à accepter de reculer. Certes, ce faisant, le gouvernement
perdra la face encore une fois, mais il n'a que lui à blâmer.
Le ministre Fournier doit
surtout comprendre qu'il aura beau exiger le retour en classe, lui seul a la
clé pour sauver une session menacée. Compter sur l'essoufflement du mouvement
étudiant serait encore faire preuve de mauvaise lecture politique. Tant que le
recul n'aura pas lieu, les étudiants n'auront aucune raison de décolérer.
L'histoire des grèves
étudiantes au Québec est l'histoire d'une cause unique et, pour le dire d'un
mot, chaque fois désespérément la même: d'un ministre à l'autre, les étudiants
ont trouvé devant eux des politiciens incapables de parvenir à un modèle
cohérent et équitable du soutien aux études et, au fil des ans, malgré quelques
luttes en apparence victorieuses, notamment sur le gel des frais de scolarité,
ils ont subi des reculs importants. Ces compromis étaient destinés à se
fissurer, et c'est ce dont nous sommes témoins aujourd'hui, alors que
l'histoire se répète.
Le responsable de ce nouvel
épisode a été remisé au placard des incompétents -- sa réforme du régime des
prêts et bourses était particulièrement odieuse et aurait dû lui valoir cette
retraite bien avant --, mais le nouveau ministre n'a réussi en dix jours qu'à
être arrogant, se drapant dans une bonne conscience qui aurait plu à Maurice
Duplessis. Que les étudiants étudient : ne sont-ils pas les plus choyés de
la planète ? Il se trouve parmi eux quelques éléments turbulents ? On
les cassera en les excluant de la discussion.
On ne doit sans doute pas
s'étonner de voir les politiciens libéraux tenir aux étudiants le même discours
qu'aux assistés sociaux : les étudiants ne sont après tout que des enfants
gâtés, mais le fait que ce discours autoritaire et médiocre puisse leur tenir
lieu de politique fait mal au coeur à tous ceux qui tiennent les collèges et
les universités à bouts de bras.
Curieuse incompréhension
Comment se fait-il,
pouvons-nous nous demander légitimement, que tant de générations de politiciens
n'aient rien appris de la revendication étudiante, qu'ils la comprennent si mal
et qu'ils se satisfassent de la refouler en la caricaturant ? Est-ce
seulement parce qu'ils manquent de fonds ou n'est-ce pas plutôt parce que leurs
convictions à propos du soutien public au réseau de l'enseignement
postsecondaire au Québec sont anémiques ? Cette question ne se limite pas
au dossier des prêts et bourses, point de départ des revendications d'hier et
d'aujourd'hui : elle englobe l'ensemble des problèmes récurrents liés aux
compressions en éducation. [...]
Depuis plus de dix ans,
nous notons en effet non seulement un repli sur les indicateurs comptables --
on se souvient encore des contrats de performance, des mesures aussi absurdes
qu'inefficaces-- mais un désinvestissement général du financement de
l'éducation supérieure. Sans intervenir sur un modèle particulier de soutien
aux études et sans nous prononcer sur des mesures comme les hausses des frais
de scolarité, nous jugeons urgent et nécessaire que ce désinvestissement soit
dénoncé. Nos recteurs s'emploient à le faire, ils ne sont pas entendus; les
étudiants parlent à leur place, cela sera-t-il plus clair ?
Le retard du Québec
Plusieurs raisons nous
portent à intervenir, comme professeurs d'université, en ce sens. La première
et la plus importante est le retard du Québec dans l'accès aux études
supérieures et dans la diplomation. Dans une récente étude publiée par la
CREPUQ, intitulée Montréal, ville du savoir, la métropole arrivait bonne
dernière sur une liste de 20 villes nord-américaines eu égard au pourcentage de
la classe d'âge ayant accès aux études supérieures. Ce n'est pas en
désinvestissant dans l'éducation que nous donnerons aux générations montantes
les instruments de leur accès à cette société du savoir, qui émerge partout
dans le monde postindustriel, et à cet esprit libre et critique qui est le
propre d'une citoyenneté parvenue à sa maturité.
Mais il y a une seconde
raison à notre intervention, aussi déterminante que la précédente, et c'est la
nécessité de promouvoir pour nos collèges et nos universités des missions qui
vont au-delà d'une formation professionnalisante. Cette finalité, la plus haute
de toutes et qui fait l'essence de l'université, est la première à souffrir du
désinvestissement que nous observons aujourd'hui : en effet, plus se
répand l'idéologie néolibérale d'une éducation supérieure adonnée aux seules
formations instrumentalisées, plus le soutien aux disciplines fondamentales se
voit menacé. Or, si le ministre prêtait l'oreille aux étudiants au lieu de les
comparer à une bande d'agitateurs, il entendrait cette revendication [...]
Une maladie occidentale
Cette maladie ne nous est
pas propre : tous les pays occidentaux en souffrent. Mais tous n'y
réagissent pas de la même manière que nous. Connaît-on un peu ici les efforts
européens pour résister à la professionnalisation des universités ?
Connaît-on la défense des programmes de liberal arts aux États-Unis, partout
assaillis par les diktats de la formation mercantile ?
L'enjeu de la culture est
aussi vif que celui de l'économie, et le mérite de la revendication étudiante
actuelle, dans toutes ses dimensions critiques, est de nous rendre sensibles à
la nécessité de revoir toute la philosophie publique de l'éducation supérieure
dans notre société. Ce devoir est urgent, il appelle à une réflexion de fond,
pas seulement à des mesures de compensation ou à des rééquilibrages de frais de
scolarité et de programmes de bourses. [...]
***
* Ce texte est cosigné par
un groupe de professeurs des universités du Québec, dont : Janick
Auberger, histoire, UQAM; Marie-Andrée Beaudet, études littéraires, Université
Laval; Gilles Bibeau, anthropologie, Université de Montréal; Gérard Bouchard,
sciences humaines, Université du Québec à Chicoutimi; Robert Comeau, histoire,
UQAM; Richard Desrosiers, histoire, UQAM; Anne Fortin, théologie, Université
Laval; Guy Bourgeault, éducation, Université de Montréal; Louise Déry, École
des arts visuels et médiatiques, UQAM; Michel Freitag, sociologie, UQAM;
Thierry Hentsch, science politique, UQAM; Claude Lessard, éducation, Université
de Montréal; Raymond Lemieux, théologie, Université Laval; Éric Méchoulan,
études françaises, Université de Montréal; Catherine Mavrikakis, études
françaises, Université de Montréal; Ginette Michaud, études françaises,
Université de Montréal; Pierre Nepveu, études françaises, Université de
Montréal; Jean Pichette, communications, UQAM; Pierre Senay, histoire,
Université du Québec à Trois-Rivières; Louise Vandelac, Institut des sciences
de l'environnement, UQAM.
Presse Canadienne,
Sherbrooke
Une
trentaine d'étudiants ont tenu à partir de jeudi soir une vigile devant les
bureaux du premier ministre Jean Charest, dans sa circonscription de
Sherbrooke.
Pour contrer le froid, ils
sont équipés de tentes, de brûleurs et d'un camion pour se réchauffer.
Ils ont finalement levé le
camp vers 10h. Une assemblée générale était prévue en après-midi.
Les étudiants veulent ainsi
protester pacifiquement contre l'attitude du gouvernement dans le dossier du
financement des études post-secondaires.
Cette vigile s'inscrit dans
le cadre de la grève générale illimitée déclenchée par la Coalition de
l'association pour une solidarité étudiante élargie, la CASSEE.
Le premier ministre Charest
était à Sherbrooke vendredi pour une annonce concernant un investissement
important à l'Institut universitaire de gériatrie.