TABLE DES
MATIÈRES
RADIO-CANADA : La FEUQ met de l’eau dans son vin – Mise
à jour le vendredi 18 mars à 08 h 57
LE DEVOIR : La FEUQ est prête à mettre de l’eau dans
son vin - Édition du vendredi 18 mars 2005
LA PRESSE : Éditorial : Ce que l’on conçoit
bien …, par André Pratte – Vendredi 18 mars 2005
LA PRESSE : La boîte aux lettre : lendemain de
manif – Vendredi 18 mars 2005
LA PRESSE : Caricature : OUII, ce jeune
étudiant … – Vendredi 18 mars 2005
LE SOLEIL : Caricature : Au moins grâce à nous
…, par Côté – Vendredi 18 mars 2005
LE SOLEIL : Point de vue : Les études de mes
enfants – Vendredi 18 mars 2005
JOURNAL DE MONTRÉAL : Les étudiants préparent une
manif à Québec – Vendredi 18 mars 2005.
LE NOUVELLISTE : Fin de grève à l'UQTR : Un
vote de 53% y met fin - Le vendredi 18 mars 2005
THE
GAZETTE : CEGEPs try to salvage semester: students have missed 13 days –
Friday, march 18, 2005
THE
GAZETTE : A protest in pink + Photo – Friday, march 18, 2005
LE DROIT / CYBERPRESSE : UQO : La grève est
loin de faire l'unanimité - Le jeudi 17 mars 2005
LA VOIX DE L’EST / CYBERPRESSE : "L'atmosphère
était super!" – Jeudi 17 mars 2005
LE DEVOIR : Photo 1ère page - Édition du
jeudi 17 mars 2005
LE DEVOIR : Éditorial : Dénouer l’impasse, par
Josée Boileau - Édition du jeudi 17 mars 2005
LE DEVOIR : Chronique : répéter ses erreurs,
par Michel David - Édition du jeudi 17 mars 2005
LA PRESSE : Photo 1ère page – Jeudi 17
mars 2005
LA PRESSE : Éditorial : la hiérarchie des
pauvres, par Katia Gagnon– Jeudi 17 mars 2005
LA PRESSE : Grève des étudiants : La
proposition faite aux étudiants – Jeudi 17 mars 2005
LA PRESSE : Grève des étudiants : La
proposition faite aux étudiants : encadré– Jeudi 17 mars 2005
LA PRESSE : Photo : On veut être éduquaté –
Jeudi 17 mars 2005
LA PRESSE : Principales grèves étudiantes – Jeudi 17
mars 2005
LE SOLEIL : Éditorial : Devoir inachevé, par
Brigitte Breton – Jeudi 17 mars 2005
LE SOLEIL : Caricature, Peaux de banane, par Côté –
Jeudi 17 mars 2005
LE SOLEIL : Chronique : 103 millions, ni plus
ni moins, par Normand Provencher – Jeudi 17 mars 2005
LE SOLEIL : Éducation : Jérôme-Forget promet
une accélération des négos – Jeudi 17 mars 2005
JOURNAL DE MONTRÉAL : Éditorial : L’épreuve de
force, par Michel C.Auger – Jeudi 17 mars 2005
JOURNAL DE MONTRÉAL : Chronique : Avec nous
dans la rue, par Franco Nuovo – Jeudi 17 mars 2005
JOURNAL DE MONTRÉAL : Le gouvernement a eu sa
réponse : photo – Jeudi 17 mars 2005
JOURNAL DE MONTRÉAL : Des étudiants jugent la grève
« inutile » – Jeudi 17 mars 2005
JOURNAL DE MONTRÉAL : En bref : Les Québécois
appuient Fournier – Jeudi 17 mars 2005.
JOURNAL DE MONTRÉAL : Fournier offre 95M$ en
« bourses rétroactives » – Jeudi 17 mars 2005
JOURNAL DE MONTRÉAL : En bref : Marois :
« Il crée deux classes d’étudiants » – Jeudi 17 mars 2005
JOURNAL DE MONTRÉAL : Brutalité policière :
cinq arrestations – Jeudi 17 mars 2005.
MÉTRO : 1ère page : Grève : une
réponse bruyante au ministre – Jeudi 17 mars 2005
MÉTRO : Une marée étudiante pour les 103 M$ dans les
bourses– Jeudi 17 mars 2005
MÉTRO : L’offre de Québec telle que bonifiée hier
matin– Jeudi 17 mars 2005
MÉTRO : En bref : Chiffre : 228 500 /
Les étudiants à la Commission Gomery – Jeudi 17 mars 2005
24 HEURES : 1ère page : 80 000
étudiants dans la rue – Jeudi 17 mars 2005
24 HEURES : 1ère page : 80 000
étudiants dans la rue – Jeudi 17 mars 2005
LA TRIBUNE : 1ère page – Jeudi 17 mars
2005
LE DROIT : 1ère page – Jeudi 17 mars 2005
LE NOUVELLISTE : 1ère page – Jeudi 17
mars 2005
LE QUOTIDIEN : 1ère page – Jeudi 17 mars
2005
LA VOIX DE L’EST : 1ère page – Jeudi 17
mars 2005
THE
GAZETTE : Editorial : Needed : Adulthood 101 – Thursday, march
17, 2005
LE DROIT / CYBERPRESSE : Grève étudiante : Le
Multi-collège emboîte le pas – Mercredi 16 mars 2005
LA VOIX DE L’EST : Toujours en grève! – Mercredi 16
mars 2005
RADIO-CANADA / LE POINT : Les étudiants dans la
rue - Mise à jour le mercredi 16 mars 2005 à 21 h 58
RADIO-CANADA : Les étudiants crient leur colère -
Mise à jour le mercredi 16 mars 2005 à 21 h 58
RADIO-CANADA : Les étudiants québécois dans la rue -
Mise à jour le mercredi 16 mars 2005 à 15 h 47
LE DEVOIR : Caricature : J’adooore mes … -
Édition du mercredi 16 mars 2005
LA PRESSE : Éditorial : Un gouvernement faible,
par André Pratte – Mercredi 16 mars 2005
LA PRESSE : 200 000 étudiants en grève
aujourd’hui – Mercredi 16 mars 2005
LA PRESSE : Chronique : Le fond de l’air est
mauvais, par Vincent Marisal – Mercredi 16 mars 2005
LA PRESSE : Manif contre la brutalité policière –
Mercredi 16 mars 2005
LA PRESSE : LA coupe de 103 millions touche les plus
pauvres – Mercredi 16 mars 2005
JOURNAL DE MONTRÉAL : Parcours de la manifestation –
Mercredi 16 mars 2005
JOURNAL DE MONTRÉAL : C’est la guerre – Mercredi 16
mars 2005
JOURNAL DE MONTRÉAL : Des milliers d’étudiants
envahissent le centre ville – Mercredi 16 mars 2005
JOURNAL DE MONTRÉAL : Lettre : Les étudiants et
le luxe - Mercredi 16 mars 2005
MÉTRO : Lettre : Grève étudiante, pourquoi
j’appuie ? – Mercredi 16 mars 2005
24 HEURES : Entrefilets : Étudiants / Grabuge –
Mercredi 16 mars 2005
THE
GAZETTE: Editorial: Bursary blunder should be fixed – Wednesday, march 16, 2005
THE GAZETTE:
Letter: There are plenty of students opposed to the strike – Wednesday, march
16, 2005
La Fédération étudiante universitaire du Québec
(FEUQ) a tendu une perche jeudi au gouvernement Charest
pour tenter de dénouer la crise qui oppose les étudiants québécois au
gouvernement Charest depuis maintenant trois
semaines.
La FEUQ, qui depuis le début du conflit étudiant
réclamait le réinvestissement par Québec des 103 millions de dollars qu'il a
coupés dans le programme de bourses d'études, s'est déclarée disposée à
accepter un réinvestissement moindre. La FEUQ dit qu'elle ne fermerait pas la
porte, par exemple, à une transformation de 80 millions de dollars de prêts en
bourses.
« Si le
ministre a des propositions à faire, nous irons voir ce qu'il a à dire et on
avisera », a indiqué le président de la FEUQ, Pier-André
Bouchard Saint-Amant. Mais il a réitéré son rejet catégorique de la proposition
soumise mercredi par le ministre de l'Éducation, Jean-Marc Fournier.
Jean-Marc Fournier maintient son offre
Le ministre de l'Éducation, de son côté, refuse les
demandes des étudiants et maintient son offre qui consiste entre autres, à
offrir des remises de dette à certaines catégories d'étudiants à la fin de
leurs études.
Le ministre Fournier, qui juge sa proposition
généreuse, a maintenu que le Québec offrait actuellement le plus haut montant
de bourses au Canada et que l'endettement annuel moyen des étudiants était le
plus bas au pays et les frais de scolarité les moins élevés.
McGill en grève, reprise des cours
à l'UQTR
Par ailleurs, les étudiants de premier cycle de
l'Université McGill se sont joints aujourd'hui pour
24 heures au mouvement de grève étudiant qui s'amplifie au Québec depuis trois
semaines. L'administration de l'Université a toutefois refusé d'annuler les
cours pour cette grève d'un jour.
Par ailleurs, les cours ont repris vendredi matin à
l'Université du Québec à Trois-Rivières où les étudiants réunis en assemblée
générale ont refusé jeudi soir de prolonger un mandat de grève de trois jours
qui expirait.
Plus de 160 000 étudiants sont actuellement en
grève au Québec pour protester contre la transformation, l'an dernier, par le
gouvernement Charest, de 103 millions de dollars de
bourses d'études en prêts étudiants.
Marie-Andrée Chouinard,
Tommy Chouinard
Au lendemain d'une imposante manifestation qui
visait à convaincre Québec de retourner les bourses de 103 millions converties
en prêts, le président de la Fédération étudiante universitaire du Québec
(FEUQ) concède qu'il est prêt à étudier un scénario de réduction des plafonds
d'endettement inférieur aux sacro-saints 103 millions réclamés par les jeunes.
Lors d'une rencontre avec la presse organisée par
la FEUQ hier à Québec à l'intention des journalistes de la colline
parlementaire, Pier-André Bouchard-Saint-Amant
a été interrogé sur la pertinence d'examiner un compromis inférieur aux 103
millions exigés dans la perspective où le gouvernement opterait pour un
scénario de diminution du plafond d'endettement.
«Si le
ministre proposait une réduction du plafond de prêts équivalent à 80 millions
au lieu de 103 millions, que feriez-vous ?», lui a-t-on demandé. «C'est quelque
chose qu'on va considérer», a répliqué M. Bouchard-Saint-Amant.
Quelques instants auparavant, à une question
similaire invitant M. Bouchard-Saint-Amant à
commenter un scénario de remise de dette équivalent à 80 millions -- la proposition
actuellement soumise par le ministre de l'Éducation équivaut à 42 millions pour
l'année 2005-06 --, le président de la FEUQ avait pourtant catégoriquement
refusé de seulement l'envisager.
Cette déclaration survient au lendemain d'une
manifestation dans les rues de Montréal qui a réuni quelque 80 000 grévistes
déterminés à ravoir cette cagnotte de bourses transformées en prêts à la faveur
du dernier budget. «On veut quoi ?», criait mercredi le président de la FEUQ à
une foule bien réchauffée. «103 millions !», hurlait celle-ci en guise de
réponse.
Interrogé plus tard en journée hier, M. Bouchard-Saint-Amant a nuancé. «On considère toujours les
offres qu'on nous fait. On a considéré la première et la deuxième. Considérer,
c'est réfléchir sur un scénario, prendre acte et en disposer», a expliqué le
président de la FEUQ, réitérant que ses demandes «sont toujours à hauteur de
103 millions».
La FEUQ, qui appelle ses membres à poursuivre cette
grève qui paralyse toujours environ 200 000 étudiants à travers le Québec, est
par ailleurs disposée à entendre les propositions du ministre s'il en a
d'autres à formuler après la dernière, dévoilée mercredi matin. Aucune
rencontre n'a d'ailleurs eu lieu hier entre les représentants des groupes
étudiants et le cabinet.
À l'Assemblée nationale, le ministre de
l'Éducation, Jean-Marc Fournier, a d'ailleurs indiqué hier que sa proposition
représente «une amélioration par rapport à une situation qui était déjà
meilleure que celle qui existe dans le reste du Canada».
«Je pense
que le gouvernement a fait plus que son bout de chemin. Ceux qui sont les plus
mal pris, ceux qui sont au maximum de prêts, on leur propose d'avoir un
endettement moindre», a-t-il lancé, pressé de questions par les députés de
l'opposition officielle.
«La
proposition présentée par le gouvernement pour se sortir du bourbier est toute
croche, alambiquée et inutilement complexe», a d'ailleurs dénoncé la députée
Pauline Marois, critique en matière d'éducation,
accusant le ministre Fournier de jouer les «Robin des Bois réinventés» en
prenant «aux pauvres pour redonner aux plus pauvres».
Par ailleurs, lors d'un conseil d'administration
spécial hier, les chefs d'établissement membres de la Conférence des recteurs
et principaux des universités du Québec (CREPUQ) ont convenu que cette
proposition liée à la remise de la dette «invite au dialogue».
Sortant d'un quasi-mutisme -- les recteurs
d'université, hormis quelques-uns, ont très peu commenté les événements qui se
jouent entre leurs murs depuis quelques semaines --, la CREPUQ a conclu que
cette proposition contient des «éléments significatifs sur la base desquels il
devrait être possible de poursuivre le dialogue en vue d'en arriver à une
entente dans les meilleurs délais», comme elle l'a indiqué en fin de journée
dans un bref communiqué.
Les recteurs s'inquiètent par ailleurs des
conséquences de cette grève sur la session actuelle, sérieusement compromise,
et en appelle à un «dénouement rapide». «Cette situation est source
d'inquiétude car elle implique potentiellement des coûts importants, à la fois
pour les étudiants, les établissements et la société en général», notent-ils.
Notons que l'Association des étudiants de Laval
inscrits aux cycles supérieurs (AELIES) s'est ajoutée au lot des associations
en grève générale en votant pour une première fois de son histoire en faveur
d'un débrayage, entamé hier pour une durée d'une semaine au terme de laquelle
un référendum permettra de savoir si on passera ensuite à la grève générale
illimitée.
«Nous sommes
profondément déçus de la manière dont se comporte le ministre dans ce dossier»,
a indiqué hier le président de l'AELIES, Antoine Goutier, par voie de communiqué. «L'absence des étudiants
des cycles supérieurs dans les mesures proposées par le ministre est une
insulte, sans oublier que celles-ci sont totalement insuffisantes pour
satisfaire les demandes du mouvement étudiant.»
Avec la Presse canadienne
La grève des étudiants n'a rien à voir avec un
conflit sectoriel. Elle porte sur des enjeux de société fondamentaux. Des
enjeux de justice sociale et d'équité intergénérationnelle, certes. Mais il en
va aussi et d'abord de la capacité du gouvernement du Québec de conduite une
politique conforme à nos intérêts nationaux, une politique qui ne serve pas à
briser la cohésion sociale et à légitimer des inégalités par l'acceptation fataliste
de notre dépendance face à Ottawa.
Il y a dans le ras-le bol qui s'exprime sur les
campus une authentique volonté d'en finir avec le discours du rapetissement,
avec le consentement résigné d'un gouvernement prêt à tout pour s'ajuster aux
moyens que le Canada lui laisse. Les étudiants ont raison : le Québec ne manque
pas d'argent. Il est privé du contrôle de ses propres ressources financières.
[...]
Il ne faut cependant pas se contenter de réclamer
le retour au statu quo ante. [...] Dans une société qui n'a pas encore comblé
tous les écarts qui la tiennent loin des résultats obtenus par les sociétés
comparables dans le monde développé, en particulier en matière de taux de diplomation aux cycles supérieurs, il est clair que le
régime d'aide aux études n'est pas adéquat.
Les obstacles qui réduisent l'accessibilité aux
études ne sont pas tous, tant s'en faut, de nature économique. Mais il faut
reconnaître et bien comprendre que les barrières financières sont, et de loin,
les plus faciles à faire tomber et que les politiques qui les abolissent sont
susceptibles d'avoir des résultats immédiats. [...]
Une approche
innovatrice
Il est possible dès maintenant de donner au Québec
une audacieuse politique de gratuité. Il faut s'en donner le programme. Et se donner
la force de l'imposer à ce gouvernement. Il faut refuser de se laisser enfermer
dans la pensée rabougrie avec laquelle notre premier sous-ministre enveloppe sa
soumission inconditionnelle à l'ordre canadian dans
son credo néolibéral. [...]
Il est possible
de prendre des mesures pour assurer dès le mois d'avril prochain --
c'est-à-dire dès le prochain budget de l'État du Québec -- le lancement d'un
programme qui offrirait à tous les diplômés des universités québécoises le
remboursement de la totalité des frais de scolarité qu'ils auront versés pour
l'obtention de leur diplôme. Cela ne réglera pas tous les problèmes mais, au
moins, le Québec pourrait recommencer à se voir autrement que souffreteux.
[...]
On sait que l'abolition des frais de scolarité entraînerait
un déséquilibre encore plus grand dans le financement des universités et qu'il
ne serait pas possible -- surtout dans un délai très court -- de repenser ce
mode de financement sans la reprise de contrôle de la totalité de nos impôts.
C'est pourquoi le programme proposé ne viserait pas à changer le mode actuel ni
à lever le moratoire mais tout simplement à rembourser, une fois le diplôme
obtenu, l'étudiant qui aurait persévéré. [...]
La mesure permettrait ainsi de favoriser
l'accessibilité des études supérieures sans déresponsabiliser les étudiants qui
resteraient tenus de mener à terme leurs études pour bénéficier du soutien
gouvernemental.
Entre-temps, les programmes de prêts et bourses
continueraient de fonctionner selon les règles actuelles. Le coût de la mesure
n'est pas exorbitant : il s'agit de calculer environ 7000 $ par bachelier. Le
gouvernement pourrait rembourser par crédits d'impôt applicables au cours des
trois premières années après l'intégration du diplômé au marché du travail.
Ces crédits pourraient être cumulables si le
candidat poursuivait à la maîtrise et au doctorat. Ils pourraient même être
bonifiés (par exemple de 10 % pour la maîtrise et de 20 % pour le doctorat)
pour constituer des incitatifs à la poursuite des études supérieures. [...]
La crise de l'endettement étudiant n'est qu'une
illustration de plus, une de trop, de ce qu'il nous en coûte de rester dans le
Canada. Il faut en sortir, et au plus vite. Cette urgence, les étudiants la
sentent bien, ils en font d'ores et déjà les frais. [...] La révolte étudiante,
quoi que soient tentés d'en dire ceux qui nous font le
numéro d'être revenus de tout, et surtout de leur propre jeunesse, peut être
porteuse. [...]
C'est grâce aux programmes de prêts et bourses que
j'ai réussi à faire des études supérieures. Y compris un petit prêt d'honneur
de la caisse populaire de Grande-Vallée, en Gaspésie!
C'est grâce à ces études que je suis aujourd'hui un être privilégié et
reconnaissant. À 56 ans, j'aurai bientôt payé plus de un million de dollars en
impôts au cours de ma vie. J'en suis fier.
Bien sûr, si nous étions capables, comme société,
de choisir la gratuité scolaire au niveau universitaire, je serais le premier à
l'appuyer. Mais je ne crois pas, dans la situation économique et politique
actuelle du Québec, que la population soit de cet avis. Techniquement, cela est
possible, bien sûr. Cela existe ailleurs dans le monde.
Mais le Québec est une province canadienne, et un
des prix à payer de cet état de dépendance politique est la perte financière de
cette possibilité. L'argent est à Ottawa, là où on en envoie trop, qui refuse
de reconnaître le déficit fiscal alors que les gros besoins sont dans les
provinces, là où on n'en envoie pas assez. Alors, compte tenu de ce carcan
qu'impose le régime fédéral canadien, il nous faut choisir d'autres approches
en attendant peut-être des jours meilleurs.
À Ottawa et
chez les plus fortunés
Je soumets donc à la réflexion publique les
propositions suivantes : le gouvernement québécois doit continuer de se battre
pour obtenir davantage d'argent d'Ottawa afin d'augmenter son financement des
universités. Cette augmentation de financement est absolument essentielle, tout
comme en santé. (Si on pouvait trouver une commandite fédérale !)
D'autre part, par simple équité sociale, les
étudiants les plus fortunés doivent payer davantage pour leur formation
universitaire. Aussi, les coûts de la formation universitaire devraient
progressivement être ramenés à la moyenne canadienne. Sinon, quelqu'un a-t-il
réfléchi aux conséquences bientôt néfastes d'une telle disparité canadienne non
compensée par le gouvernement ? Veut-on de la médiocrité universellement
reconnue de certaines universités en France, par exemple ?
Cependant, en contrepartie, les programmes de prêts
et bourses devront obligatoirement être plus généreux afin de recréer l'égalité
des chances en permettant aux étudiants les plus pauvres de bénéficier de ces
programmes. Je le répète : plus généreux, surtout en bourses. Qui plus est,
jamais la contribution globale des étudiants ne devra dépasser 25 % des coûts
totaux de financement des universités. Le gouvernement doit assumer le reste et
maintenir le financement des universités québécoises dans la moyenne
canadienne.
Une dernière mesure s'impose et s'ajoute aux
précédentes : un taux d'intérêt privilégié tout au long du prêt. Aucune banque
ne devrait gagner de l'argent sur le dos des étudiants. Pourquoi rembourser 100
000 $ et plus lorsqu'on emprunte 20 000 $ ? C'est là, l'indécence !
Aussi, je propose que tout étudiant à temps plein,
profitant d'un programme de prêts et bourses, ne doive payer aucun intérêt
durant ses études à temps plein, le gouvernement se chargeant de ces sommes, et
ne doive jamais payer plus que le taux de base de la Banque du Canada une fois
au travail. Ainsi, chacun y trouverait son intérêt et l'équité sociale serait
assurée.
Je crois que chacun, dans le fond de son coeur, est
disposé à payer la part qui lui revient dans le déroulement de sa vie. C'est
là, je crois, une valeur fondamentale des Québécois. Aucun étudiant ne désire
se comporter en «quêteux» et s'instruire sur le dos
de l'autre, souvent plus pauvre que lui.
Les efforts
de tous
Pour que ces grèves soient utiles, faisons donc en
sorte d'agir avec intelligence et sensibilité. Intelligence comme se doit d'en
faire preuve tout étudiant universitaire qui s'associe à des solutions
réalistes et socialement acceptables. Sensibilité comme doit en faire preuve
toute personne qui sait qu'elle bénéficie d'un privilège superbe, celui de
pouvoir faire des études supérieures grâce à ses efforts, bien sûr, mais aussi
grâce à tous les efforts des personnes qui, formant au moins 80 % des
contribuables au Québec et gagnant moins de 30 000 $ par année, s'impliquent
aussi pour rendre ce privilège possible.
C'est toute cette tendresse et toute ma
reconnaissance envers ces gens que mon souvenir fait remonter en moi lorsque je
me revois payer le dernier versement de mon remboursement de prêt étudiant, il
y a déjà de nombreuses années, à la succursale de la banque Toronto-Dominion,
maintenant disparue, à l'angle des rues Jarry et Pie-IX,
à Montréal, en relève de celle de la rue principale de Gaspé, où j'avais
contracté ce prêt dès le cégep.
À cette époque, compte tenu des niveaux de vie du
temps, les coûts de scolarité étaient sans doute, toutes proportions gardées,
plus élevés qu'aujourd'hui. Et ma formation a été possible. Pourquoi en
serait-il autrement aujourd'hui ? Peut-on au moins réfléchir à cette proposition
que d'aucuns jugeront provenir, sans doute avec raison, d'un croulant et, le
cas échéant, l'améliorer ? C'est la sagesse que je nous souhaite.
Monsieur le ministre, Je lis que vous qualifiez
votre dernière proposition sur l'aide financière de «plus juste, plus généreuse
et, en même temps, [...] [d']incitatif à la diplomation». Votre collègue, Michel Audet,
ministre des Finances, a quant à lui de la difficulté à comprendre pourquoi les
étudiants refusent cette offre.
Permettez-moi de vous suggérer quelques pistes pour
votre compréhension.
L'aide financière aux études est un programme qui,
comme notre système d'éducation, tend à l'universalité. Tous les calculs
compliqués de la réforme que vous et votre prédécesseur, Pierre Reid, avez
proposés sont, derrière leur complexité, de simples brèches dans l'universalité
du programme, voire une attaque en règle contre le principe même. Tous les
bricolages de dernière minute sur les modalités de remboursement ne nous
trompent pas pour ce qui est de l'orientation de votre réforme : le moins
d'aide possible pour le moins de monde possible.
En ce sens, votre réforme n'apparaît pas très
«juste» alors qu'elle n'apparaît «généreuse» que lorsqu'on ne regarde qu'une
partie de la population étudiante.
Un bâton
Reste l'incitatif à la diplomation.
Les étudiants refusent d'être traités comme des ânes qu'on manipule à la
carotte et au bâton, le plus souvent au bâton, celui-ci étant leur taux
d'endettement. Si on ne peut pas étudier le ventre vide, on n'étudie ni mieux
ni plus vite sur promesse de paiement.
Je ne vois pas comment on peut penser que les
étudiants vont mieux se concentrer en ajoutant à leur précarité. À moins que
vous ne vous fassiez un portrait des étudiants comme étant des gens
intrinsèquement paresseux mais, heureusement pour votre réforme,
intrinsèquement avides aussi.
Néanmoins, si la diplomation
est un objectif louable, elle est à concilier avec d'autres objectifs comme
l'accessibilité et la qualité des études. Elle ne doit pas s'acquérir à leur
détriment. Ainsi, pour un même taux de fréquentation, il serait bon de diplômer
davantage de gens sans abaisser les critères d'évaluation et la qualité de la
formation.
Cependant, non seulement vous semblez vous éloigner
de ces autres objectifs, vous ne semblez pas être conscient qu'une véritable
amélioration de la diplomation, sans compromis sur
l'accessibilité ou la qualité, passe par plus d'encadrement et requiert plus de
ressources.
Ainsi, il est clair que la diplomation
est, pour nous, subordonnée aux objectifs d'une éducation accessible, voire
gratuite, et de qualité. Ceci parce que nous ne partageons pas cette vision
mercantile de l'éducation comme simple monnaie d'échange sur un marché
mondialisé mais plutôt une vision humaniste selon laquelle l'éducation
participe au développement de la personne et à son émancipation, même si cette
personne ne se rend pas à la fin de son cheminement scolaire.
En espérant vous entendre à propos de ces
questions, veuillez agréer, M. le ministre, mes salutations les plus
militantes.
P.-S. : j'en profite pour vous rappeler, comme le
faisait un collectif dans les pages du Devoir, qu'il faudrait aussi revoir le sous-financement du système universitaire avant de n'avoir,
au Québec, qu'un accès restreint à une éducation postsecondaire médiocre, débouchant
certes sur des diplômes mais dont on pourra même douter de la valeur d'échange.
Il y a une dizaine d'années, alors que j'étais
secrétaire d'un comité de travail sur le baccalauréat en enseignement
préscolaire et élémentaire, les professeurs d'université qui participaient à ce
comité étaient unanimes à dire que ce n'était pas tant l'investissement en
éducation que la répartition de l'enveloppe budgétaire qui posait problème au
Québec.
De mémoire, l'exemple le plus éloquent était la
situation en Finlande. Pour un budget équivalent, un même nombre d'étudiants et
d'employés dans l'ensemble du réseau, les professeurs plus nombreux avaient un
nombre beaucoup moins élevé d'élèves par classe ainsi que des taux de passage
plus élevés et de décrochage moins élevés. En Finlande, à cet
époque, il y avait 500 fonctionnaires qui laissaient travailler les
professeurs; au Québec, il y en avait alors 5000 qui inventaient des réformes
qui empêchaient les enseignants de faire leur travail depuis 30 ans.
En abolissant par attrition 4500 postes de
fonctionnaire, en créant 4500 nouveaux postes de professeur et de spécialiste,
on n'aurait pas besoin d'aller chercher du nouvel argent et on réglerait le
principal problème en éducation : le taux d'encadrement par classe.
Cette solution, tout le monde la connaît mais
personne ne l'applique parce qu'elle signifie que la région de Québec perdrait
4500 fonctionnaires. Voilà une bonne suggestion pour la ministre Monique Jérôme-Forget, qui cherche des compressions utiles. Parions
qu'elle n'osera pas !
Autre
possibilité
Je suis toujours surpris de lire que la première
solution au problème du sous-financement des
universités est l'augmentation des frais de scolarité alors que la
démonstration du sous-financement n'a pas vraiment
été faite.
Le problème du financement des universités au
Québec découle en partie de la faible tâche d'enseignement des professeurs, du
nombre trop élevé de dégrèvements et de la tâche de recherche qui n'est pas
toujours utilisée pour faire de la vraie recherche. Si les professeurs
d'université étaient plus efficaces en enseignement, si on limitait les
dégrèvements administratifs et s'il y avait moins de professeurs en situation
de double emploi, les universités pourraient libérer des sommes plus
importantes pour le volet recherche. D'ailleurs, vous devez le savoir, ce ne
sont pas les universités qui financent la recherche mais les organismes
subventionnaires. L'argent de la recherche dans les budgets récurrents des
universités ne sert pas toujours à la recherche. Il est temps de revoir la
répartition de la tâche des enseignants universitaires et les modes de
subventions à la recherche. Je vous invite à aller voir ce qui se fait à la
faculté de médecine de l'Université de Sherbrooke en matière de gestion de
tâche, cela vous donnera une bonne idée de ce qui pourrait être fait partout au
Québec. Si notre ex-ministre de l'Éducation avait tiré profit de ce qui se
faisait dans sa propre université, il serait probablement encore en poste
aujourd'hui. Avant de réinvestir, il faut peut-être réfléchir à la façon
d'investir convenablement.
Faites ce que devez !
Gilles Normand et Hugo Meunier, La Presse
Les leaders étudiants se sont montrés hier ouverts
aux compromis et disposés à écouter de nouvelles propositions du ministre de
l'Éducation Jean-Marc Fournier.
Par contre, le mouvement de grève est loin de
s'essouffler au lendemain de la manifestation nationale qui a mobilisé des
dizaines de milliers d'étudiants dans les rues de Montréal.
Au contraire, la proposition du ministre n'a fait
que raviver la grogne étudiante.
Jean-Marc Fournier propose d'octroyer, dès
2005-2006, une somme de 41,5 millions de dollars pour à la mise en place deux
mesures. L'une d'elle comprend un réinvestissement de 22,5 millions en bourses,
l'autre est un programme de remise de dettes.
De passage à Québec, les représentants de la
Fédération étudiante universitaire du Québec (FEUQ) ont réitéré que la
«proposition finale» du ministre Fournier était loin d'être satisfaisante.
Toutefois, la FEUQ est disposée à rencontrer à
nouveau le ministre de l'Éducation «s'il a des propositions à faire».
«Si le
ministre a des propositions à faire, on va aller voir ce qu'il a à dire. Il est
clair que ce qu'il a proposé jusqu'à maintenant ne va pas calmer la grogne, au
contraire», a indiqué le président Pier-André
Bouchard.
Invité à préciser s'il serait sensible à une
proposition portant, par exemple, à 80 millions ce plafond, au lieu des 41
millions offerts, le président de la FEUQ a répondu: «Qu'il mette 80 millions
dans le plafond de prêts, c'est sûr que c'est quelque chose qu'on va
considérer. » M.Bouchard s'est aussitôt empressé
d'ajouter: « Notre objectif de campagne en ce moment, c'est la réduction du
plafond de prêts à hauteur de 103 millions.»
Même son de cloche du côté de la Fédération
étudiante collégiale du Québec (FECQ). «Si le gouvernement a des propositions à
nous faire, c'est clair qu'on va les présenter à nos membres, mais il n'est pas
question de bouger du 103 millions pour l'instant», a tranché la présidente
Julie Bouchard.
Les deux fédérations étudiantes estiment à 160 000
le nombre d'étudiants aujourd'hui en grève.
Si la mobilisation est largement répandue dans les
cégeps, le mouvement pourrait continuer à s'étendre dans les universités. «On
appelle les étudiants à reconduire leurs mandats de grève», a indiqué le
président de la FEUQ, Pier-André Bouchard.
Exclus de la nouvelle proposition de Jean-Marc
Fournier, 9000 étudiants inscrits aux cycles supérieurs à l'Université Laval se
sont ajoutés, mercredi, au nombre des grévistes. «C'est notre réaction à la
proposition de Fournier, qui laisse de côté les cycles supérieurs», a dénoncé
Dana Cadeschy, membre de l'association étudiante.
Pour la première fois depuis 1967, les étudiants
inscrits aux HEC déclenchent une grève symbolique aujourd'hui.
À l'encontre
des revendications
Les 55 000 étudiants réunis sous la bannière de la
Coalition de l'Association pour une solidarité syndicale étudiante élargie
(CASSEE) n'ont pas l'intention d'abonner la lutte non plus. «Ce qui est clair,
c'est que les offres du ministre vont complètement à l'encontre de nos
revendications. Au lieu de s'essouffler, le mouvement prend de l'ampleur», a
constaté la porte-parole de la CASSEE, Héloïse Moysan-Laporte.
Boudée par le ministre Fournier à la table des
négociations, la CASSEE prévoit intensifier ses actions au cours des prochains
jours. Par ailleurs, les leaders étudiants ne se sont pas montrés ébranlés par
les résultats d'un sondage effectué par TVA-LégerMarketing.
Les résultats de ce sondage, diffusés hier,
révélaient que les trois quarts des Québécois soutiennent le gouvernement dans
le conflit. Les leaders étudiants ont pris ces résultats avec un grain de sel,
convaincus d'avoir le soutien populaire.
PAULE VERMOT-DESROCHES, Le Nouvelliste
Les quelque 10 000 étudiants de l'Université du
Québec à Trois-Rivières retourneront sur les bancs d'école dès ce matin, après
une grève de trois jours qui n'a pas été renouvelée. Réunis en assemblée
générale hier soir, les membres de l'Association générale des étudiants
(AGEUQTR) ont choisi de ne pas reconduire la grève pour une autre période de
trois jours.
C'est dans une mince proportion de 53% (865 voix
contre 755) que la proposition de reconduire la grève a été rejetée par
l'assemblée, réunie au gymnase du Centre de l'activité physique et sportive.
Une assemblée qui a duré près de 2 h 30 et où les esprits étaient certes plus
échauffés que lors de l'assemblée de la semaine dernière.
Il faut dire que les arguments entendus pour la
poursuite ou non de cette grève étaient beaucoup plus engagés que la semaine
dernière, alors que les gens avaient eu le temps de vivre trois jours sans
cours et de connaître plusieurs manifestations, dont la grande marche organisée
à Montréal mercredi.
La grève des étudiants du Collège de Sherbrooke
pourrait-elle compromettre leur session d'études? La question se pose à tout le
moins au moment où les étudiants et le gouvernement poursuivent une partie de
bras de fer au sujet de la réforme du régime de prêts et bourses.
Pour qu'une session collégiale soit valide, il faut
que 82 jours de cours soient complétés, en vertu de l'article 18 du Règlement
sur le régime des études. Depuis le début de la grève, le 24 février, les étudiants
du Collège de Sherbrooke ont manqué un total de 10 jours de cours.
Ces jours de classe devront être repris du 23 mai
au 3 juin. Toute journée de grève supplémentaire à partir de vendredi
s'accumulera conséquemment. Mais ce report ne peut pas durer ad vitam aeternam.
Le temps
presse...
La convention collective des enseignants prévoit
que leurs vacances débutent le 16 juin, et comme ils ont droit à cinq jours
ouvrables pour la correction d'examens, ils doivent être libérés à compter du 9
juin.
Les étudiants peuvent donc faire la grève jusqu'à
mardi prochain sans que cela ne les empêche de reprendre les cours ratés. Par
la suite, il ne leur sera plus possible de recevoir 82 jours de cours pendant
cette session.
Ce qui arrivera par la suite relève du domaine de
l'inconnu. Le gouvernement pourrait annuler la session ou modifier la loi afin
de changer la règle des 82 jours de classe. Les enseignants pourraient aussi
faire preuve de souplesse et accepter de collaborer d'une manière ou d'une
autre.
Les étudiants du Collège devront voter à nouveau
sur l'opportunité de poursuivre la grève.
La présidente du syndicat du personnel enseignant
du Collège, Catherine Ladouceur, reconnaît que les
professeurs pourraient s'adapter. « Plutôt que de prendre cinq jours ouvrables
pour la correction, on pourrait négocier qu'on en prend trois », dit-elle en
guise d'exemple.
Personne n'a évidemment
intérêt à ce qu'une session complète soit annulée, d'autant plus que cela
créerait de graves problèmes d'organisation au mois d'août prochain, alors que
des milliers d'étudiants du secondaire feront leur entrée dans le réseau
collégial.
Le porte-parole de l'association étudiante du
Collège de Sherbrooke, Sébastien Aubé, croit que
cette perspective empêchera le ministre Fournier d'annuler la session . « Je ne sais pas par quel coup de magie [le
ministre] va faire pour inventer des professeurs comme ça. Mais surtout, il va
falloir qu'il trouve des locaux et c'est impossible, on est déjà en pénurie de
locaux présentement! » dit-il.
À leur deuxième journée de grève, les étudiants du
cégep de Rimouski bloquent l'accès aux locaux du cégep de Rimouski. Une
centaine d'étudiants ont dressé jeudi matin un piquet de grève devant les
portes de leur collège.
Seules les personnes inscrites à des programmes de
formation continue ou à des stages sont autorisées à entrer. Les étudiants
soulignent ainsi leur deuxième journée de grève et devraient poursuivre leur
mouvement demain.
Le président de l'Association des étudiants du
cégep de Rimouski, Christopher Young, ne croit pas que les étudiants visent la
mauvaise cible en perturbant les activités du collège, plutôt que d'autres
services gouvernementaux.
M. Young estime que l'action des étudiants
permettra de sensibiliser le personnel à la cause des étudiants. « On veut
paralyser les activités du cégep, même si la direction nous appuie, parce que
cela a un impact beaucoup plus grand que, si on fait seulement leur demander un
appui. Ils vont faire des pressions de son côté pour que le dossier débloque »,
ajoute-t-il.
La direction du cégep de Rimouski affirme
comprendre le mouvement étudiant de protestation contre la transformation des
bourses en prêts. Le conseil d'administration de l'établissement s'était
d'ailleurs prononcé contre cette politique l'automne dernier.
Le directeur du cégep de Rimouski, Raymond Giguère, ne se considère pas en mesure de commenter la
dernière offre du ministre de l'Éducation. « On est à regarder les pour et les
contre de cette offre. Ce matin, tout ce qu'on peut faire, c'est prendre acte
des manifestations que font les étudiants », indique M. Giguère.
Quant aux étudiants du campus de Rimouski de l'UQAR, ils seront en grève pendant trois jours à compter de
lundi prochain. Ce vote de grève a été pris à main levée par environ un millier
d'étudiants réunis en assemblée générale ce midi dans l'atrium de l'UQAR.
Ce mandat de grève sera renouvelable lors d'une
autre assemblée générale le mercredi 23 mars.
Des milliers d'étudiants ont manifesté à Montréal
cette semaine.
Les 2400 étudiants de l'Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue (UQAT) se sont prononcés
majoritairement pour la grève. Le vote favorable au mouvement provincial de
protestation contre les coupes dans le programme des bourses a été de 70 %.
Il s'agit d'une grève de trois jours qui commencera
le lundi 21 mars dans les différents campus de l'UQAT.
Le mandat accordé aux dirigeants de l'association étudiante est renouvelable
après ces trois jours.
La contestation est beaucoup plus forte au campus
de Rouyn-Noranda qu'à celui de Val-d'Or. À ce dernier endroit, les étudiants
ont voté à 55 % pour la grève, tandis qu'à Rouyn-Noranda, 80 % des étudiants
ont décidé de quitter les salles de cours pour manifester contre les politiques
du gouvernement Charest.
Pendant ce temps, les étudiants du cégep de l'Abitibi-Témiscamingue, campus de Rouyn-Noranda, ont opté
pour la grève générale à compter de midi, jeudi.
Les collégiens se réuniront de nouveau le 23 mars,
afin de réévaluer la situation.
Au campus de Val-d'Or, les cégépiens ont tenu une
vigile nocturne pour dénoncer les compressions de 103 millions de dollars dans
le régime de bourses aux étudiants.
Les étudiants ont manifesté devant l'Assemblée
nationale à Québec
En dépit du vaste mouvement de grève et des
manifestations à Québec et à Montréal, le gouvernement du Québec refuse de
céder aux pressions étudiantes.
Jeudi matin, Québec a retenu une pleine page de
publicité dans plusieurs grands quotidiens où il expose la proposition faite
aux étudiants mercredi soir. Une offre qui consiste à convertir 40 % des dettes
de certaines catégories d'étudiants en bourse à la fin de leurs études et à
augmenter les bourses d'études en abaissant le plafond de prêt.
Québec tente
de s'allier l'opinion publique
Les étudiants, quant à eux, continuent de réclamer
les 103 millions de dollars de bourses que le gouvernement Charest
a transformés en prêts il y a de cela un an. Un scénario que refuse le ministre
de l'Éducation Jean-Marc Fournier.
Selon le gouvernement québécois, le Québec offre
actuellement le plus haut montant de bourses au Canada, l'endettement annuel
moyen des étudiants y est le plus bas au pays et les frais de scolarité y sont
les moins élevés.
L'offre du
ministre Fournier
Voici les points saillants de l'offre soumise aux
étudiants par le ministre de l'Éducation :
Québec renonce à réinvestir 103 millions de dollars
dans les bourses, optant plutôt pour une formule de remboursement partiel de la
dette des étudiants.
La formule de remboursement proportionnel au revenu
(RPR) est abolie.
Le RPR est remplacé par une remise partielle de la
dette des étudiants les plus démunis, qui obtiennent un diplôme de formation
technique au collégial ou un baccalauréat dans les délais prescrits.
Québec épongera 15 % de la dette des étudiants
admissibles qui obtiendront leur diplôme en 2005, puis rehaussera la remise à
20 % en 2006, à 30 % en 2007, à 35 % en 2008 et à 40 % en 2009.
Sont admissibles à cette dernière mesure les
étudiants les moins nantis, soit ceux qui ont bénéficié d'une aide financière
pendant toute la durée de leurs études ou qui ont accumulé une dette supérieure
à 6070 $ pour la formation technique au collégial et 8840 $ pour le
baccalauréat. Seuls les étudiants ayant décroché leur diplôme dans les délais
prescrits pourront en profiter.
Le plafond du prêt au niveau universitaire est
réduit de 500 $.
Le plafond du prêt au niveau collégial est réduit
de 250 $.
Avec la formule proposée par le gouvernement, un
étudiant ayant complété ses études collégiales et universitaires se
retrouverait avec une dette de 10 400 $ plutôt que de 19 330 $ en vertu des
paramètres actuels.
Coût total des mesures en 2005: 41,5 millions de
dollars, montant qui atteindra graduellement 95,5 millions en 2009.
Près de 230 000 étudiants maintiennent leur grève
au Québec.
À Québec, les 9000 étudiants à la maîtrise et au
doctorat de l'Université Laval ont aussi déclenché une grève générale. Au cours
de la semaine prochaine, ils se prononceront sur l'opportunité de transformer
leur débrayage en grève générale illimitée dès le 25 mars.
C'est la première fois en 38 ans d'existence que
l'Association des étudiants de Laval inscrits aux études supérieures
déclenchent la grève. Ils se joignent ainsi aux 7350 étudiants de l'Université
Laval qui ont voté pour un mandat de grève renouvelable chaque semaine. Par
ailleurs, parmi les collèges de la région, seul de cégep de Beauce-Appalaches
a voté en faveur de la grève.
Louis Lafortune, Le Droit
La grève est loin de faire l'unanimité à
l'Université du Québec en Outaouais (UQO), où une majorité des étudiants en
administration du pavillon Lucien-Brault s'opposent
au débrayage. Les étudiants ont même tenté sans succès de convaincre la
direction de revenir sur sa décision d'annuler les cours.
« Je ne
pense pas que 8 % de la masse étudiante représente la majorité », a dit Claude Chapdelaine, président du Regroupement des étudiants du
module de l'administration des affaires (REMA), en référence au vote de lundi.
Entre 600 et 700 étudiants, sur un total de 4900, ont participé au vote à main
levée. La grève a été adoptée à 66 %.
M. Chapdelaine reconnaît
la légitimité du vote. Mais il estime que le vote rapide a surpris tout le
monde et qu'il y aurait dû y avoir un référendum plus formel.
« Nous respectons l'opinion des étudiants en faveur
de la grève et on ne veut pas se dissocier de l'AGE. On est aussi membres. Nous
sommes en faveur du rétablissement des 103 millions $ dans le programme de
bourses, mais nous sommes contre la grève comme moyen de pression. »
Claude Chapdelaine ajoute
que les étudiants du pavillon Brault ont tenu leur propre consultation, mardi,
et 85 % sont contre la grève. Les étudiants en administration ne peuvent se
permettre trop d'heures de cours, dit-il, notamment les étudiants en
comptabilité qui préparent leurs examens de juin.
Les étudiants en administration, qui sont environ
1700, assisteront en grand nombre à l'assemblée de vendredi matin pour se
prononcer sur le renouvellement ou non du mandat de grève, a ajouté M. Chapdelaine.
Frédérick Duchesneau,
La Voix de l'Est, GRANBY
Les quelque 120 cégépiens de la région présents à
la manifestation monstre hier dans les rues de Montréal s'en sont donné à coeur joie. "Il y a du monde sur un kilomètre,
un kilomètre et demi!, a laissé tomber Jessica
Blanchette, jointe par La Voix de l'Est alors qu'elle se trouvait dans la très
bruyante marée étudiante. C'est pacifique, on chante, on parle. Le monde est
super content. On est tous ici pour la même cause."
"On est partis avec nos pancartes et nos cris
et, tranquillement, le monde autour s'est mis à embarquer", a pour sa part
raconté Mathieu Laurin, au retour de la délégation,
vers 19h30. Depuis le début de la grève, les étudiants du cégep de Granby Haute-Yamaska ont composé une vingtaine de chansons de
circonstance, a-t-il expliqué.
"Le monde dans les appartements autour et les
enfants dans les vitres des garderies nous envoyaient la main! L'atmosphère
était super", a-t-il ajouté.
Côté sécurité, rien à signaler. "On a parlé à
des agents à la fin et ils nous ont dit que tout avait bien été", relate
Jessica Blanchette, présidente de l'association étudiante - qui est jusqu'ici
demeurée neutre dans ce conflit - et membre du conseil de grève, qui compte une
cinquantaine de membres.
En grève. En colère. En... dettés. Le centre-ville de Montréal a été pris d'assaut
hier après-midi par plus de 80 000 étudiants gonflés à bloc, venus scander
pacifiquement leur ras-le-bol quant au refus du gouvernement Charest de retourner les 103 millions de dollars de bourses
convertis en prêts.
Écrivant l'histoire, les
jeunes sont sortis massivement des universités, des cégeps et même des écoles
secondaires pour former un impressionnant serpent qui s'est joyeusement mais
calmement animé des bureaux du ministre de l'Éducation -- angle Fullum et Sainte-Catherine -- jusqu'à ceux du grand chef
Jean Charest -- angle Sherbrooke et McGill College.
Si les organisateurs ont
parlé d'une horde de 100 000 manifestants, le regroupement a été évalué
par les forces de l'ordre à quelques conservatrices «dizaines de milliers», une
donnée qui a trouvé des échos différents dans les médias. On peut présumer que
les étudiants venus dire un non ferme aux dernières offres du ministre
Jean-Marc Fournier dépassaient les 80 000, ce qui ferait de cette marche
étudiante la plus imposante de l'histoire du Québec.
Venus des quatre coins du
Québec -- de Rimouski et Québec, en passant par Sherbrooke --, les jeunes ont
répété sur tous les tons qu'ils souhaitaient voir revenir dans la cagnotte des
bourses les 103 millions convertis en prêts en mars dernier.
«C'est hallucinant de voir
à quel point on est nombreux», a lancé la présidente de la Fédération étudiante
collégiale du Québec (FECQ), Julie Bouchard, aux jeunes massés devant les
bureaux du premier ministre, après deux heures de marche sans incident. «Charest est tout seul dans son coin et nous sommes
230 000 en grève !»
Ravi de la riposte des
étudiants, qui ont entendu l'appel à la manifestation lancé par la FECQ et la
Fédération étudiante universitaire du Québec (FEUQ), le président de la FEUQ, Pier-André Bouchard-Saint-Amant,
a invité ses troupes à «crier haut et fort» qu'elles n'accepteraient pas «une
entente à rabais». «Le ministre nous dit que ses offres ne sont pas
négociables ? On est 230 000 en grève qui vous disent non !»
Avant le grand départ, les
groupes étudiants avaient indiqué le rejet de cette dernière offre présentée
hier matin par M. Fournier pour atténuer les effets de la réforme sur
l'endettement étudiant. «Le calcul n'est pas long à faire pour moi, a indiqué
M. Bouchard-Saint-Amant. Les étudiants sont perdants
là-dedans, c'est clair et net.»
Participante elle aussi à
l'événement d'hier, comme en faisaient foi les centaines de petits carrés de
feutre rouge arborés par les manifestants, la Coalition pour une ASSE élargie
(CASSEE) a de nouveau déploré son absence aux pourparlers avec Québec et
dénoncé le contenu des offres présentées par le ministre. «Nous, on ne fait pas
de la gestion de compressions», a indiqué Xavier Lafrance, porte-parole de la
CASSEE, qui appelle ses troupes à une autre manifestation à Québec, le 24 mars.
«On lance un débat de société beaucoup plus large que ça sur le droit à
l'éducation.»
Alors que certains avaient
craint des débordements et de la «casse», les étudiants ont manifesté dans le
calme le plus absolu, scandant joyeusement de multiples slogans et brandissant
des pancartes aux messages destinés presque exclusivement au premier ministre.
À côté de «Jean dette» ou de «Jean peux pus», on pouvait croiser les
sempiternels «Nous sommes prêt$» et «Sabotage libéral = grève générale», le
«Carrément dans le rouge» de la CASSEE et les colorés «Charest,
salaud, le peuple aura ta peau».
En fin de journée hier, le
Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) avait noté une seule
arrestation, et «indirecte» de surcroît. Sans doute furieux d'être arrêté dans
sa voiture pour laisser passer l'escadron de militants, un conducteur impatient
a littéralement avancé son véhicule sur un policier, le blessant à une jambe.
L'homme a été arrêté, mais il s'agit du seul incident noté par les policiers,
qui étaient déployés aux quatre coins de la ville de manière impressionnante.
Aux abords des bureaux de
M. Charest, sis dans l'édifice du groupe bancaire
HSBC, des dizaines de policiers membres des groupes d'intervention ont envahi l'immeuble, prêts à réagir. Le long de la rue
Sherbrooke, où le plus clair de la manifestation s'est transportée,
les policiers encadraient les marcheurs, et des dizaines de véhicules étaient
garés dans les quadrilatères avoisinants, dirigeant d'importantes redirections
de circulation.
Les fédérations étudiantes
avaient également fait appel à quelque 80 fiers-à-bras liés à la Fédération des
travailleurs du Québec (FTQ) pour soutenir l'opération et ont fermement retenu
ceux et celles qui souhaitaient s'aventurer au-delà des limites permises.
La manifestation nationale
a eu des échos jusque sur la colline parlementaire, à Québec, où un millier de
jeunes ont bruyamment dénoncé les retouches faites au régime d'aide financière
l'an dernier, que les étudiants dénoncent sans relâche depuis un an.
D'autres groupes
d'irréductibles ont rejoint le mouvement de grève, qui a franchi hier le cap
des 230 000 étudiants : l'École des hautes études commerciales a voté
pour la grève, qui commencera demain, une première dans leur histoire. Les
22 000 membres de la Student Society of McGill (SSMU), liés à la FEUQ, ont aussi opté pour un
débrayage d'un jour, demain.
Québec -- Quelques heures
seulement après que les leaders étudiants eurent claqué la porte de son bureau,
le ministre de l'Éducation, Jean-Marc Fournier, a décidé subitement de revoir à
la hausse sa proposition de réinvestissement dans l'aide financière aux études,
qui passe de 29 millions à 41,5 millions de dollars pour cette année. Le
résultat demeure cependant le même: les étudiants balaient du revers de la main
la nouvelle proposition du gouvernement Charest.
Jean-Marc Fournier avait
mis de côté une «marge de manoeuvre» de douze millions de dollars dans
l'éventualité où les leaders étudiants se seraient montrés intéressés à
entreprendre des négociations mardi soir, ce qui n'est pas survenu. «On n'avait
pas eu le temps de discuter des problématiques pour lesquelles j'avais une
certaine marge», a-t-il expliqué en conférence de presse hier. Se défendant
bien d'avoir tenté de conclure une entente à rabais avec les étudiants, le
ministre a joué cartes sur table hier matin et a révélé l'existence de cette
marge de manoeuvre. La nouvelle proposition de 41,5 millions de dollars est
finale et ne fera l'objet d'aucune négociation, a affirmé Jean-Marc Fournier. À
preuve, Québec entend mettre en vigueur les mesures que contient sa proposition
dès le mois de juin.
Québec abolit le système de
remboursement des dettes d'études proportionnel au revenu, qu'il venait à peine
de créer après des mois de réflexion, et le remplacera, dès ce printemps, par
un programme de remise de dette. Seuls 35 % des étudiants bénéficiaires du
régime d'aide financière -- principalement ceux qui reçoivent le montant
maximal de prêts -- profiteront de ce programme, puisque deux conditions
d'admission s'appliquent. L'État remboursera en effet
une partie du montant de la dette des étudiants qui auront obtenu leur diplôme
dans un délai ne dépassant pas deux trimestres au-delà de la durée normale de
leurs études. Et pour toucher à ce remboursement, les diplômés devront avoir
accumulé au cours de leurs études des prêts dont le montant total sera
supérieur à 6070 $ pour la formation technique au collégial ou 8840 $
pour le baccalauréat. Cette année, l'État épongera 15 % de la dette des
diplômés qui répondront à ces critères. La remise de la dette sera de 20 %
en 2006-07, de 30 % en 2007-08, de 35 % en 2008-09 et de 40 % en
2009-10.
«C'est ce qu'on appelle une
mesure progressiste avec les moyens qui étaient mis à ma disposition», a lancé
Jean-Marc Fournier, en conférence de presse hier. Le ministre a précisé qu'il
n'offre cette année qu'une remise de dette de 15 % puisque les étudiants
qui compléteront leur formation ce printemps n'auront subi l'impact des
compressions de 103 millions de dollars qu'au cours de deux trimestres et non
tout au long de leur formation.
La remise de dette ne sera
pas accessible aux étudiants qui n'auront complété qu'une formation préuniversitaire au collégial. Les prêts contractés par un
étudiant à la maîtrise ou au doctorat sont exclus du calcul de la remise de la
dette.
Une hausse moindre des
prêts
Par ailleurs, le
gouvernement Charest réduit l'augmentation des
plafonds de prêts qu'il a décrétée l'année dernière. Dès l'automne, le montant
du prêt maximal sera diminué de 500 $ à l'université et de 250 $ au
collégial et au secondaire professionnel. Par exemple, la hausse du plafond des
prêts au premier cycle universitaire est limitée à 1450 $ au lieu de
1950 $. Le plafond
atteindra donc 4130 $. Il s'agit d'une réduction de 25 % de la hausse
du plafond de prêts imposée par le gouvernement. En vertu de sa décision de
transformer 103 millions de dollars de bourses en prêts, le plafond de prêts a
bondi de 72 % au premier cycle universitaire, de 52 % à la maîtrise
et au doctorat, de 49 % au collégial technique et de 41 % au
secondaire professionnel.
Les deux mesures proposées
par Québec représentent un investissement de 41,5 millions de dollars cette
année. Dans cinq ans, l'effort financier du gouvernement atteindra 95,5 millions
annuellement. Jean-Marc Fournier a refusé de réinvestir 103 millions de dollars
dans l'aide financière aux études dès cette année comme le réclament les
étudiants. «Je pense que notre proposition est plus juste, plus généreuse et,
en même temps, elle est un incitatif à la diplomation»,
a-t-il expliqué.
Dans cinq ans, prévoit le
gouvernement, les diplômés auront un niveau d'endettement à peu près équivalent
ou inférieur à celui des étudiants qui ont terminé leurs études en 2004-05,
c'est-à-dire avant la majoration des prêts de 103 millions de dollars.
Jean-Marc Fournier a décidé
d'abolir le système de remboursement des dettes d'études proportionnel au
revenu (RPR) que son prédécesseur, Pierre Reid, avait annoncé en grande pompe
au début de l'année. «On annonce un programme qui est souhaité et désiré depuis
des années, et qu'aucun gouvernement avant nous n'a eu le courage de faire»,
avait même déclaré M. Reid le 12 janvier. Le ministre Fournier économise 22
millions de dollars cette année avec l'abolition du RPR, qui aurait coûté 60
millions par année à long terme. Il prétend vouloir répondre aux étudiants qui
ont déploré que le RPR ne fait que rembourser les intérêts d'une portion de la
dette d'un étudiant au lieu de réduire le capital. Seuls les diplômés qui ont
un revenu d'emploi de moins de 25 620 $ par année auraient été
admissibles au RPR à compter de cet automne, c'est-à-dire 15 % de
l'ensemble des diplômés qui ont bénéficié de prêts et bourses.
Le ministre des Finances,
Michel Audet, «ne comprend pas» la réaction des
étudiants à la proposition «très, très, très intéressante» de son gouvernement.
«Je pense que les étudiants doivent l'étudier très sérieusement», a-t-il dit.
Le ministre du Développement économique, Claude Béchard,
estime que les leaders étudiants l'ont rejetée uniquement parce qu'une
manifestation était organisée depuis plusieurs jours. Aujourd'hui, «ils vont se
rendre compte qu'il y a une belle offre sur la table», a-t-il prédit.
«Absurde», dit Landry
Le chef du Parti québécois,
Bernard Landry, déplore que le gouvernement Charest
n'ait pas décidé de répondre à la demande des étudiants, c'est-à-dire
réinvestir dès cette année 103 millions de dollars dans l'aide financière aux
études. La proposition du ministre Fournier, «c'est du progrès par rapport à
leur sottise, mais ça reste globalement un recul. Tout ça vire à l'absurde»,
a-t-il affirmé. M. Landry a critiqué Jean-Marc Fournier qui, selon lui,
s'apprête à commettre un «autre gâchis» après avoir piloté le dossier des défusions municipales dans ses anciennes fonctions.
«Vraiment, ce gars-là, il va avoir toute une biographie», a-t-il lancé.
Selon la critique péquiste
en matière d'éducation, Pauline Marois, la
proposition du gouvernement est «insuffisante et incomplète». Malgré sa nouvelle
proposition, a-t-elle ajouté, le ministre «prive les étudiants d'au moins 60
millions de dollars dès cette année». La députée a déposé en Chambre un avis du
comité consultatif sur l'accessibilité aux études, daté du mois d'août 2004,
qui conclut que la diminution du plafond de prêt a un impact plus significatif
sur l'endettement qu'un programme de réduction de la dette.
Bernard Landry et Pauline Marois ont ajouté que, malgré les mesures proposées hier,
le gouvernement Charest viole toujours l'entente
intervenue avec la Fondation canadienne des bourses du millénaire qui, pour
cette raison, retient 70 millions de dollars destinés à l'aide financière aux
études. Jean-Marc Fournier a bon espoir de pouvoir récupérer ces 70 millions
malgré tout, parce que «la proposition que nous faisons est meilleure que de
retourner à la situation antérieure»
Hugo Meunier et Gilles Normand, La Presse
Plusieurs dizaines de
milliers d'étudiants ont envahi les rues de Montréal, hier après-midi, pour
crier haut et fort leur mécontentement envers le gouvernement Charest.
Pendant ce temps, à Québec,
le ministre de l'Éducation, Jean-Marc Fournier, a défendu bec et ongles sa
proposition faite aux leaders étudiants la veille et qu'il qualifie de
«progressiste et plus juste».
Ils ont été nombreux à
descendre dans la rue pour s'opposer à la transformation de 103 millions de
dollars du programme de bourses en prêts, imposée l'an dernier par le
gouvernement libéral.
Selon les organisateurs de
la marche, 100000 manifestants ont répondu à l'appel. Des sources policières
non officielles estimaient plutôt à de 20000 à 30000 le nombre de participants.
Les chiffres précis sont difficiles à obtenir, depuis que les policiers ont
cessé de communiquer les estimations de foule aux médias.
Le long cortège étudiant
s'est ébranlé vers 15h, devant le quartier général du ministère de l'Éducation
rue Fullum, pour aboutir en fin de journée devant le
bureau montréalais de Jean Charest, à l'angle des
rues Sherbrooke et McGill College.
La manifestation s'est
déroulée pacifiquement. Seul incident : un policier a été blessé par un
automobiliste impatient qui a foncé sur lui avec son véhicule. L'homme de 50
ans a été arrêté.
Une haute surveillance
policière avait été déployée pour l'occasion.
La plupart des étudiants
marchaient sous la bannière des Fédération universitaire du Québec (FEUQ) et
Fédération collégiale du Québec (FECQ), les deux regroupements à l'origine de
la marche.
Des centaines de membres de
la Coalition de l'Association pour une solidarité syndicale étudiante élargie
(CASSEE) ont aussi participé au mouvement.
Les manifestants venaient
des quatre coins de la province.
Parmi la mer d'étudiants
qui s'étendait à perte de vue, plusieurs grévistes inscrits en médecine avaient
revêtu leur blouse blanche. «La décision du gouvernement est totalement
ridicule, la pauvreté engendre tous les maux !» a lancé Hélène Milot, étudiante à l'Université de Sherbrooke.
41,5 millions
Au même moment, le ministre
de l'Éducation tentait de calmer le jeu dans la Vieille Capitale. Mardi soir,
Jean-Marc Fournier avait soulevé l'ire des représentants de la FECQ et la FEUQ
en déposant une offre de 29 millions sur la table, dans le cadre d'un
«programme de remise de dette pour les plus démunis». Insultées, la FEUQ et la
FECQ avaient claqué la porte.
Hier, le ministre Fournier
a bonifié son offre à 41,5 millions pour l'année 2005-2006, somme qui atteindra
graduellement 95,5 millions pour 2009.
Pour le ministre, cette
proposition se veut un encouragement à l'obtention d'un diplôme. Ainsi, environ
12 % des finissants à la formation technique au collégial et au
baccalauréat pourront être admissibles à une remise de dette. «Cela pourra
représenter une diminution de l'endettement de 7700$ pour un étudiant qui obtiendra
un baccalauréat. Ce qui ramènera les étudiants sous le seuil critique de
l'endettement qui prévalait en 2004-2005», a expliqué M. Fournier.
C'est 103 millions ou rien
À Montréal, les leaders
étudiants de la FECQ et la FEUQ digéraient toujours mal la proposition du
ministre, peu avant le début de la marche. «On n'ira pas chercher les étudiants
avec une négociation à rabais», a martelé la présidente de la FECQ, Julie
Bouchard.
Selon le président de la
FEUQ, la proposition du ministre Fournier n'a fait que jeter de l'huile sur le
feu. «Si le ministre pense que sa proposition va régler quelque chose, il n'a
qu'à regarder dans la rue», a indiqué Pier-André
Bouchard.
La présence de plus de 400 étudiants de Polytechnique illustrait bien le
ras-le-bol étudiant. «Oui, c'est vrai, on n'a pas vraiment besoin de prêts et
bourses, mais le gouvernement rit des étudiants et on
veut se montrer solidaires», a indiqué François Corriveau,
représentant des étudiants de Polytechnique, dans la rue pour la première fois
de son histoire.
Fait cocasse, un policier
en service, aussi professeur au cégep d'Ahuntsic, se
trouvait pris entre l'arbre et l'écorce depuis que ses propres élèves se sont
prononcés en faveur de la grève.
Moment historique
En milieu de parcours, des
centaines d'étudiants de l'Université McGill, qui
venaient tout juste de voter pour la grève, ont rejoint les manifestants. «Ça
prouve maintenant que ça touche tous les étudiants au Québec», a déclaré Max
Reed, étudiant en science politique.
Politiciens, élèves du
secondaire, membres de centrales syndicales et sympathisants ont profité de
l'occasion pour appuyer les revendications étudiantes. «L'arrogance du
gouvernement et son mépris soulèvent de plus en plus l'indignation», a déclaré
Amir Khadir, porte-parole de l'Union des forces
progressistes du Québec (UFP).
Vers 18h, les policiers ont
dispersé les derniers étudiants qui ont libéré la rue dans le calme
Inacceptable
À l'Assemblée nationale,
hier, Jean-Marc Fournier s'est attiré les foudres de l'opposition avec sa
proposition de la veille, qualifiée de «totalement inacceptable» par Pauline Marois, qui fut ministre de l'Éducation dans l'ancien
gouvernement péquiste. «Pendant que les mandats de grève se multiplient sur les
campus, (...) le ministre de l'Éducation peine à expliquer et à justifier sa
proposition qui est insuffisante et incomplète. La véritable solution s'impose
d'elle-même, le gouvernement doit rendre les 103 millions aux étudiants», a
tranché Mme Marois.
Hier, 230000 étudiants
étaient en grève sur les 450000 inscrits aux études supérieures au Québec.
Claude Plante, La Tribune,
Sherbrooke
La Tribune, Jean-François
Gagnon Les élèves de La Ruche étaient escorté par des policiers de Magog. |
Environ les deux tiers des
étudiants de l'Université de Sherbrooke sont en grève, ce mercredi, journée de
manifestation à Montréal pour dénoncer la réforme du régime des prêts et
bourses.
Quelque 9000 des 12 000
étudiants du campus Ouest ont débrayé. Sur ce nombre, 4500 étudiants sont en
grève générale illimitée. Les autres ont débrayé pour 24 ou 48 heures.
Mercredi vers midi, environ
750 étudiants se sont entassé dans 13 autocars pour se
rendre à Montréal et prendre part à cette manifestation.
Un groupe du Collège de
Sherbrooke devait aussi prendre la direction de la métropole.
Manif chez Jean Charest
Par ailleurs une autre
manifestation a eu lieu mercredi matin devant les bureaux de Jean Charest, à la Place des congrès de Sherbrooke. Plus d'une
centaine d'étudiants ont formé une chaîne humaine et on lancé des sacs
d'arachides.
On apprend aussi que les
étudiants de physique de l'Université de Sherbrooke ont enclenché la grève
générale illimitée après un vote tenu le 15 mars. Le mandat de grève est
reconductible à toutes les 72 heures.
Sur l'heure du midi, sur le
campus de l'Université de Sherbrooke, plusieurs autobus plein d'étudiants ont
mis le cap vers Montréal où une manifestation monstre est prévue.
Aussi à Magog
Du côté de Magog, des
élèves de l'école secondaire La Ruche ont aussi débrayé pour tenir une marche
de protestation. Environ 400 jeunes ont défilé dans les rues de la ville, une
manifestation qui avait reçu l'aval de la direction.
Les jeunes manifestants,
qui déambulaient en compagnie de professeurs et encadrés par des policiers en autopatrouille, ont dénoncé les coupures dans l'Éducation.
Pendant 103 minutes
En après-midi, une
trentaine d'étudiants du Collège de Sherbrooke ont occupé des bureaux
administratifs de la Commission scolaire de la région de Sherbrooke. Le siège
pacifique a duré 103 minutes.
On a choisi d'occuper ces
lieux au lieu de perturber la circulation comme ça a été le cas plus tôt cette
semaine lors d'une manifestation, a-t-on souligné.
Louis Lafortune,
Le Droit
Étienne Morin, Le Droit Les étudiants de l'Outaouais en route vers le bureau du député Roch Cholette, hier. |
Le mouvement de grève des
étudiants prend encore de l'ampleur en Outaouais avec les 240 étudiants du Multi-collège de l'Ouest du Québec qui ont voté en faveur
d'un débrayage de deux jours.
Pendant que ces derniers
votaient en après-midi hier, environ 200 étudiants du cégep et de l'Université
du Québec en Outaouais (UQO) sont descendus dans la rue, sous escorte
policière, pour se rendre jusqu'au bureau du député libéral provincial de Hull,
Roch Cholette.
Les cégépiens sont partis
du campus Gabrielle-Roy, empruntant Cité-des-Jeunes, Gamelin et Saint-Joseph, tandis que les
étudiants de l'UQO ont marché sur Taché et
Saint-Joseph. Saint-Joseph a été fermé entre les rues Dumas et Brodeur pendant
près d'une heure pendant que les étudiants manifestaient.
En l'absence de M.
Cholette, qui était à Québec, les étudiants ont réclamé de façon symbolique 103
rendez-vous avec le député, en référence aux coupes de 103 millions $ du
gouvernement Charest dans le programme de prêts et
bourses. Quelques représentants des étudiants ont rencontré l'ajointe de M.
Cholette et un rendez-vous a été fixé au 30 mars.
« On savait que M. Cholette
n'était pas dans la région. On a quand même voulu démontrer à la population que
l'Outaouais se mobilise », a dit Patrick Robert-Meunier,
président de l'Association des étudiants du cégep de l'Outaouais.
En entrevue avec Le Droit,
Roch Cholette, qui est chargé du dossier jeunesse dans le gouvernement Charest, a indiqué qu'il est prêt à écouter les étudiants.
« Je suis content de la façon dont les étudiants ont manifesté. Ils ont exercé
leur droit démocratique et l'ont fait de façon pacifique », a dit le député,
ajoutant que le gouvernement doit entamer de nouvelles discussions avec les
étudiants au cours des prochains jours.
MARIE-JOSÉE MONTMINY, Le Nouvelliste,
Trois-Rivières
Les salles de classe sont
vides ces jours-ci au Collège Shawinigan et à l'Université du Québec à
Trois-Rivières. Pendant que les plus engagés des étudiants en grève
s'impliquent dans des actions de sensibilisation et que d'autres s'occupent à
autre chose, les professeurs, eux, sont au poste.
À Shawinigan, les
enseignants sont tenus d'être présents au collège. La directrice de
l'institution, Louise Trudel, en fonction elle aussi dans un collège déserté,
confirmait hier que les enseignants devaient se trouver sur place et se rendre
disponibles même pendant la grève des quelque 1400 étudiants.
À l'UQTR,
le porte-parole du Syndicat des professeurs, Alain Gamelin, rappelait que le
poste de professeur implique trois fonctions, celles de la recherche, de
l'enseignement et du travail administratif. Pendant une grève étudiante, les
professeurs continuent à travailler, en s'investissant dans l'un ou l'autre des
trois volets de leur tâche.
|
|
photo
Janick Marois Le protocole signé entre la direction et
les grévistes prévoit la tenue d'un vote à chaque 72 heures. Les cégépiens de
Granby se présenteront donc de nouveau aux urnes vendredi. |
|
|
Frédérick Duchesneau, La Voix de l'Est, GRANBY
La grève se poursuit au
cégep de Granby Haute-Yamaska. Appelés à se prononcer
pour une troisième fois depuis le 25 février, les cégépiens ont opté à plus de
62 % (432 contre 259 et huit abstentions) pour le maintien de la grève. Près de
la moitié d'entre eux ont exercé leur droit de vote.
"Je suis bien
contente, a commenté Jessica Blanchette, présidente de l'association étudiante,
quelques secondes après que le décompte eut été officialisé. On était assez
sûrs, mais en comptant les votes, on a eu un gros doute. On avait peur."
Aujourd'hui, deux autobus
ayant à leur bord quelque 90 étudiants granbyens se
rendent à Montréal afin de participer à la manifestation à laquelle plusieurs
milliers de cégépiens et d'universitaires sont attendus.
Puis, respectant le
protocole signé entre la direction et les grévistes, qui prévoit la tenue d'un
vote à chaque 72 heures, les cégépiens de Granby se présenteront à nouveau aux
urnes vendredi.
CLIQUEZ
SUR LE LIEN PUIS CHERCHER LE 16 MARS POUR ACCÉDER AUX REPORTAGES : |
(16 mars 2005) - Le
mouvement de grogne des étudiants québécois est loin de s’essouffler. C’est par
dizaines de milliers qu’ils sont descendus dans la rue, à Montréal et à Québec,
pour décrier les politiques du gouvernement Charest.
Malgré cette vaste
mobilisation, le ministre de l'Éducation, Jean-Marc Fournier, ne plie pas. Il
estime que la formule qu’il propose est plus juste et plus généreuse que le
réinvestissement des 103 millions de dollars réclamé par les étudiants.
Or, sa formule, les
associations étudiantes l’ont rejetée. C’est donc toujours l’impasse dans ce
conflit. Alors, quelle peut être la suite à partir de maintenant? Les étudiants
et le ministre sont-ils prêts à d’autres compromis?
Dominique
Poirier en parle d’abord avec Julie Bouchard, présidente de la
Fédération étudiante collégiale du Québec, Pier-André
Bouchard Saint-Amant, président de la Fédération étudiante universitaire du
Québec, et Xavier Lafrance, porte-parole de la Coalition de l’Association pour
une solidarité syndicale étudiante élargie. Puis, elle en discute avec le
ministre Jean-Marc Fournier.
|
La fin de non-recevoir opposée mardi par les
représentants étudiants à l'offre du ministre de l'Éducation du Québec,
Jean-Marc Fournier, semble avoir galvanisé les étudiants.
Plusieurs dizaines de
milliers d'entre eux sont descendus dans les rues de Québec et de Montréal,
mercredi, pour manifester contre les compressions dans le programme de prêts et
bourses.
« Si le ministre pensait que sa proposition
était pour régler quoi que ce soit, il a juste à regarder ce qui se passe dans
les rues aujourd'hui, a lancé la présidente de la Fédération étudiante
collégiale du Québec (FECQ), Julie Bouchard. [...] Les mandats de grève
continuent de se prendre et se renouvellent. »
Pour sa part, le président
de la Fédération étudiante universitaire du Québec (FEUQ), Pier-André
Bouchard Saint-Amant, a qualifié le moment d'« historique ».
|
La proposition de M. Fournier, présentée mardi soir
aux fédérations étudiantes pour mettre fin au conflit, n'aura visiblement pas
eu l'effet escompté. Au contraire, l'offre a plutôt renforcé l'indignation des
représentants étudiants, qui ont mis fin de façon abrupte à leur rencontre avec
le ministre.
Mais le gouvernement Charest a réitéré qu'il ne réinjectera pas 103 millions
dans le programme de prêts et bourses. À l'heure actuelle, près de 230 000
étudiants sont en grève au Québec.
Lien audio et video : http://radio-canada.ca/nouvelles/Index/nouvelles/200503/16/001-Etudiants_Fournier.shtml
L'offre du ministre
Fournier
|
Le ministre de l'Éducation, Jean-Marc Fournier. |
Voici les points saillants de l'offre soumise aux
étudiants par le ministre de l'Éducation:
Québec renonce à réinvestir 103 millions de
dollars dans les bourses, optant plutôt pour une formule de remboursement
partiel de la dette des étudiants.
La formule de remboursement proportionnel au
revenu (RPR) est abolie.
Le RPR est remplacé par une remise partielle de la
dette des étudiants les plus démunis, qui obtiennent un diplôme de formation
technique au collégial ou un baccalauréat dans les délais prescrits.
Québec épongera 15 % de la dette des
étudiants admissibles qui obtiendront leur diplôme en 2005, puis rehaussera la remise à
20 % en 2006, à 30 % en 2007, à 35 % en 2008 et à 40 % en
2009.
Sont admissibles à cette
dernière mesure les étudiants les moins nantis, soit ceux qui ont bénéficié
d'une aide financière pendant toute la durée de leurs études ou qui ont
accumulé une dette supérieure à 6070 $ pour la formation technique au
collégial et 8840 $ pour le baccalauréat. Seuls les étudiants ayant
décroché leur diplôme dans les délais prescrits pourront en profiter.
Le plafond du prêt au niveau universitaire
est réduit de 500 $.
Le plafond du prêt au niveau collégial est
réduit de 250 $.
Avec la formule proposée
par le gouvernement, un étudiant ayant complété ses études collégiales et
universitaires se retrouverait avec une dette de 10 400 $ plutôt que
de 19 330 $ en vertu des paramètres actuels.
Coût total des mesures en
2005: 41,5 millions de dollars, montant qui atteindra graduellement 95,5
millions en 2009.
Insuffisant pour les
étudiants...
|
Le président de la FEUQ Pier-André
Bouchard Saint-Amant.. |
Mais les leaders étudiants ont rejeté la
proposition du revers de la main. « Le calcul n'est pas long à faire pour
moi [...] les étudiants sont perdants là-dedans, c'est clair et net », a
soutenu M. Bouchard Saint-Amant.
Le président de la FEUQ
déplore que l'offre de M. Fournier ne touche que 35 % de la population
étudiante. « On oublie les gens du secondaire professionnel et les
étudiants en maîtrise et au doctorat », dit-il. « Si le ministre
avait vraiment voulu aider les plus démunis, il aurait remis de l'argent dans
la réduction du plafond de prêts, ce qu'il n'a pas fait. »
Il a accusé le ministre
Fournier de tenter de maquiller les coupures dans le programme de bourses par
cette mesure, qu'il a qualifiée d'artifice.
...et pour le Parti
québécois
À l'Assemblée nationale,
l'opposition officielle a condamné les mesures annoncées par le ministre de
l'Éducation, les jugeant carrément insuffisantes.
Le Parti québécois soutient
que la seule solution acceptable serait de réinjecter les 103 millions exigés
par les étudiants.
CYBERPRESSE : Prêts et
bourses : Une majorité de Québécois appuient le gouvernement – Mercredi 16
mars 2005
Presse Canadienne, Montréal
Les trois-quarts des
Québécois se disent en faveur de la nouvelle proposition de compromis du
ministre de l'Éducation pour résoudre la crise étudiante, selon un sondage.
Le sondage TVA-Léger Marketing effectué auprès de 515 répondants
indiquent que 42 pour cent appuient le compromis alors que 22 pour cent
appuient la ligne dure du gouvernement sur sa décision de transformer 103
millions $ de bourses d'études en prêts étudiants.
D'autre part, les Québécois
sont divisés presque également sur la grève étudiante : 50 pour cent se
disent favorables, contre 46 pour qui ne le sont pas.
Enfin, 44 pour cent des
répondants accepteraient de renoncer aux baisses d'impôts promises par le
gouvernement de Jean Charest pour redonner l'argent
des bourses aux étudiants. Mais 47 pour cent préfèrent encore recevoir les
baisses d'impôts.
Le sondage, effectué le 16
mars, comporte une marge d'erreur de 4,3 pour cent, 19 fois sur 20.
En vertu du compromis
proposé par le ministre Jean-Marc Fournier, le gouvernement offrirait une
remise partielle de la dette aux étudiants «les plus démunis», qui terminent
leur formation technique collégiale ou universitaire dans les délais réguliers.
|
LCN |
(PC) - Plus de 10 000 étudiants, surtout des
cégépiens et des universitaires, ont marché dans les rues de Montréal mercredi
après-midi pour réclamer de Québec qu'il revienne sur sa décision de
transformer 103 millions $ de bourses en prêts.
Malgré son ampleur, la
manifestation s'est déroulée de façon pacifique, dans une atmosphère de fête.
On ne rapporte ni blessé, ni geste de vandalisme.
Mais en dépit de ce vaste
mouvement de contestation, Québec n'a pas l'intention de céder. Mercredi matin,
le ministre de l'.ducation, Jean-Marc Fournier, a
expliqué qu'il n'avait pas l'intention de satisfaire à leur demande. Il entend
plutôt bonifier son offre et proposer une série de mesures totalisant 41,5
millions $ en 2005-2006, mais atteignant 95,5 millions $ en 2009.
Le ministre dit vouloir
encourager l'obtention de diplôme et diminuer l'endettement des étudiants les
plus démunis.
En début d'après-midi, des
centaines d'étudiants de la région de Québec avaient
exprimé leur grogne devant les fenêtres de l'Assemblée nationale, dénonçant du
même souffle les nouvelles propositions du ministre de l'Éducation, Jean-Marc
Fournier.
|
LCN |
Plus de 10 000 étudiants participent présentement à
une grande manifestation dans les rues de Montréal.
lls expriment leur opposition
aux coupures de 103 millions dans le programme de bourses. La manifestation se
déroule jusqu'à présent de manière pacifique.
Les étudiants se sont
d'abord massés devant le bureau du ministre de l'Éducation, Jean-Marc Fournier,
sur la rue à Fullum.
Ils sont actuellement en
direction du bureau du premier ministre Jean Charest,
angle Sherbrooke et McGill College.
Les grévistes empruntent la rue Sherbrooke et la rue Université.
Les représentants des
étudiants estiment que le gouvernenent a voulu rire
d'eux avec sa dernière proposition.
Ils soutiennent que le
mouvement étudiant n'acceptera jamais une offre à rabais et que la grève
continuera le temps qu'il faudra.
Les étudiants croient que
le gouvernement cherchent à gagner la guerre de
l'opinion publique au lieu de négocier une entente sur les prêts et bourses.
Ça bouge aussi en Estrie...
À l'instar du mouvement
provincial, la grogne prend de l'ampleur un peu partout en Estrie. Les
étudiants manifestent de plus en plus leur colère à l'endroit du gouvernement Charest, en matière de prêts et bourses.
Une manifestation a eu lieu
ce jeudi matin, à l'Université de Sherbrooke. Les élèves du secondaire ont
aussi décidé de se joindre au mouvement de grève.
Si plusieurs étudiants de
l'Est du Québec manifestent à Québec et Montréal avec des milliers d'autres
contre les modifications au programme des prêts et bourses, la mobilisation
étudiante n'a pas touché tous les établissements des régions du Bas-Saint-Laurent, de la Côte-Nord
et de la Gaspésie―Îles-de-la-Madeleine.
Sur
la Côte-Nord, les étudiants des deux cégeps, soit
celui de Sept-Îles et de Baie-Comeau, assistent toujours à leurs cours.
Les
étudiants du cégep de Baie-Comeau, qui ont débrayé les 3 et 4 mars, avant leur
semaine de relâche, étaient de retour en classe lundi matin. L'association
étudiante ne prévoit pas d'autres journées de grève pour le moment.
À
Sept-Îles, l'association étudiante a tenu une réunion mardi midi, mais aucun de
vote de grève n'était prévu à l'ordre du jour.
À
l'extrémité ouest du Bas-Saint-Laurent, les étudiants
du cégep de La Pocatière se sont prononcés contre un
mandat de grève tandis qu'à l'Institut agroalimentaire de La Pocatière, les cours se poursuivaient normalement.
À
l'inverse, les 1200 étudiants du cégep de Rivière-du-Loup
ont joint mardi le mouvement de grève pour protester contre la compression de
103 millions dans le régime de prêts et bourses.
L'enseignement
régulier est suspendu, toutefois les locaux demeurent accessibles pour toutes
les autres activités. L'association étudiante a conclu une entente avec la
direction du collège pour ne pas perturber les activités autres que
l'enseignement.
Les
étudiants ont voté dans une proportion de près de 61 % pour une grève générale
illimitée, mais un vote devra être tenu tous les mardis et jeudis pour reconduire
le mandat de débrayage.
Manifestation des étudiants devant l'UQAR, à Rimouski.
À
Rimouski, près d'un millier d'étudiants réunis mardi en après-midi ont très
majoritairement voté pour une grève qui pourrait durer jusqu'à sept jours.
Il
y aura des piquets de grève des étudiants devant le cégep au cours de la
journée de mercredi, mais les étudiants permettront l'accès aux locaux.
Plusieurs étudiants rimouskois participeront à la
grande manifestation étudiante qui aura lieu en après-midi à Montréal.
Le
mandat de grève des étudiants du cégep de Rimouski sera renouvelable une fois.
Un nouveau vote sera pris en assemblée générale le 29 mars. La semaine
prochaine, il n'y aura pas de cours au cégep en raison du congé de mi-session.
Enfin,
les étudiants de l'UQ à Rimouski se prononceront
jeudi sur la possibilité de faire la grève.
Manifestation des étudiants à Matane
au début du mois de mars
Du
côté de la Gaspésie, à Matane, les étudiants sont
déjà en grève depuis deux semaines. Lors d'un vote tenu mardi et mercredi, 75 %
des quelque 550 étudiants du cégep de la Gaspésie ont décidé d'accorder un
mandat de grève à leur association étudiante.
Les
étudiants du campus de Carleton emboîtent le pas. Déjà, 85 % des 200 étudiants
avaient aussi voté pour l'arrêt des cours, la semaine dernière.
Les
étudiants du campus des Îles-de-la-Madeleine sont en
grève depuis deux semaines et ont organisé différentes manifestations depuis,
dont l'occupation de la cafétéria du collège durant la nuit de lundi à mardi,
cette semaine.
Appui
des élèves du secondaire
Les
élèves de la polyvalente Le Mistral de Mont-Joli vont
tenir des moyens de pression pour appuyer les revendications des étudiants des
cégeps et des universités.
Réunis
en assemblée, les élèves ont écarté la possibilité de débrayer, par contre,
mercredi, ils seront vêtus de noir et garderont le silence. Vendredi, ils vont
se présenter aux cours sans livres et portant des lunettes de soleil.
Enfin
lundi, les élèves de la polyvalente le Mistral vont participer à une marche en
portant des vêtements à l'envers pour souligner, selon eux, l'absurdité des
mesures annoncées par le gouvernement Charest.
Le
mouvement provincial de protestation prend de l'ampleur et devrait atteindre
les 200 000 manifestants. La dernière proposition du ministre de l'Éducation,
Jean-Marc Fournier, a été vivement rejetée par les leaders étudiants.
|
|
La fin de non-recevoir opposée mardi par les
représentants étudiants au ministre de l'Éducation du Québec a galvanisé les
étudiants.
Plusieurs dizaines de
milliers d'entre eux sont descendus dans les rues de Québec et de Montréal pour
manifester contre les compressions de 103 millions de dollars, que maintien le
gouvernement Charest dans les
programme de prêts et bourses.
Près de 230 000 étudiants
en grève
La proposition de Québec, présentée mardi soir aux
fédérations étudiantes par le ministre de l'Éducation Jean-Marc Fournier,
n'aura visiblement pas eu l'effet escompté.
Au contraire, cette offre
censée mettre fin à la grève a plutôt renforcé l'indignation des représentants
étudiants, qui ont mis fin de façon abrupte à leur rencontre avec le ministre.
À l'heure actuelle, près de
230 000 étudiants sont en grève au Québec.
L'offre du ministre
Fournier
|
Le ministre de l'Éducation Jean-Marc Fournier. |
Lien audio : http://radio-canada.ca/nouvelles/Index/nouvelles/200503/16/001-Etudiants_Fournier.shtml
Voici les points saillants de l'offre soumise aux
étudiants par le ministre de l'Éducation, Jean-Marc Fournier:
Le gouvernement renonce à réinvestir 103
millions de dollars dans les bourses, optant plutôt pour une formule de remboursement
partiel de la dette des étudiants.
La formule de remboursement proportionnel au
revenu (RPR) est abolie.
Le RPR est remplacé par une remise partielle
de la dette des étudiants les plus démunis, qui obtiennent un diplôme de formation
technique au collégial ou un baccalauréat dans les délais prescrits.
Le gouvernement épongera 15 % de la
dette des étudiants admissibles qui obtiendront leur diplôme en 2005, puis
rehaussera la remise à 20 % en 2006, à 30 % en 2007, à 35 % en 2008 et à
40 % en 2009.
Sont admissibles les
étudiants les moins nantis, soit ceux qui ont bénéficié d'une aide financière
pendant toute la durée de leurs études ou qui ont accumulé une dette supérieure
à 6070 $ pour la formation technique au collégial et 8840 $ pour le
baccalauréat.
Le plafond du prêt au niveau universitaire
est réduit de 500 $.
Le plafond du prêt au niveau collégial est
réduit de 250 $.
Avec la formule proposée
par le gouvernement, un étudiant ayant complété ses études collégiales et
universitaires se retrouverait avec une dette de 10 400 $ plutôt que
de 19 330 $ en vertu des paramètres actuels.
Coût total des mesures en
2005: 41,5 millions de dollars, montant qui atteindra graduellement 95,5
millions en 2009.
Insuffisant pour les
étudiants
|
|
Le président de la FEUQ Pier-André
Bouchard Saint-Amant. |
Les leaders étudiants rejettent du revers de la
main cette lecture de la proposition du ministre.
« Le calcul n'est pas
long à faire pour moi, a soutenu le président de la Fédération étudiante universitaire
du Québec (FEUQ), Pier-André Bouchard Saint-Amant: 29
millions versus 103 millions... les étudiants sont perdants là-dedans c'est
clair et net. »
M. Bouchard Saint-Amant
déplore que l'offre de M. Fournier ne touche que 35 % de la population étudiante.
« On oublie les gens du secondaire
professionnel et les étudiants en maîtrise et au doctorat », poursuit-il.
« Si le ministre avait vraiment voulu aider les plus démunis, il aurait
remis de l'argent dans la réduction du plafond de prêts, ce qu'il n'a pas
fait. »
Le président de la FEUQ
accuse le ministre Fournier de tenter de maquiller les coupures dans le
programme de bourses par cette mesure qu'il a qualifiée d'artifice.
De son côté, le ministre de
l'Éducation prétend que les leaders étudiants ne souhaitent pas régler le
conflit.
|
Des milliers d'étudiants se trouvent présentement devant les
bureaux du ministre de l'Éducation, rue Fullum à
Montréal. LCN |
(PC et LCN) - Des centaines d'étudiants de la
région de Québec ont exprimé leur grogne devant les fenêtres de l'Assemblée
nationale, dénonçant du même souffle les nouvelles propositions du ministre de
l'Éducation, Jean-Marc Fournier.
Alors que des dizaines de
milliers de manifestants se massent présentement devant le bureau du ministre
de l'Éducation, Jean-Marc Fournier, sur la rue Fullum
à Montréal, plusieurs étudiants des cégeps de la région de Québec et de
l'Université Laval ont encerclé les abords du parlement en guise de solidarité.
Réagissant aux propositions
énoncées plus tôt par le ministre Fournier, plusieurs manifestants ont jugé et
qualifié ces nouvelles mesures d'insuffisantes.
Un porte-parole étudiant,
Olivier Cournoyer-Boutin, considère l'offre bonifiée
du gouvernement de ridicule. Pour lui, la sélection des étudiants et les
conditions exigées par le gouvernement pour bénéficier d'une remise de dette vont à l'encontre du principe même d'universalité du
programme d'aide financière aux étudiants.
Quant à l'investissement
des 95,5 millions $ annoncés sur cinq ans, il trouve ça bien peu comparativement
aux 103 millions $ demandés.
Pour Olivier Cournoyer-Boutin, la demande étudiantes est simple: le
gouvernement se doit de remettre dans le programme des bourses les 103 millions
$ qu'il en a soustraits.
C'est donc au rythme des
Loco Locass et de leur chanson «libérez-nous des
libéraux» que la manifestation étudiante s'est déroulée dans le calme dans la
vieille capitale.
À Montréal, un convoi
d'autobus amènent les étudiants sur place pour
participer à une manifestation monstre à la suite du rejet de la dernière
proposition gouvernementale par les étudiants. On le rappelle, ils réclament
les 103 millions de dollars qui ont été coupés dans le régime de bourses.
Pour le moment, les
manifestations se déroulent de façon plutôt
pacifiques, mais on s'inquiète des débordements éventuels du côté de la CASSEE
(la Coalition de l'Association pour une solidarité syndicale étudiante
élargie), un mouvement étudiant plus radical.
Plusieurs centaines
d'étudiants des cégeps de la région participeront à la grande manifestation qui
aura lieu à Montréal, dans le cadre du mouvement de protestation contre les
changements dans le programme d'aide financière.
Jusqu'à présent, les
étudiants des quatre collèges de la région ont voté pour le débrayage. Seuls
ceux du collège d'Alma, en semaine de relâche, ne se joindront au mouvement de
grève qu'à compter de lundi.
À l'Université du Québec à
Chicoutimi, les étudiants ne prendront le vote que la semaine prochaine sur
l'opportunité de se joindre au mouvement. Toutefois, les étudiants du module
des arts ont décidé de prendre les devants et tiennent un débrayage de 24
heures aujourd'hui.
Une porte-parole des
étudiants, Josée Laporte, affirme qu'il s'agit d'une façon de dénoncer les
hésitations de l'exécutif de l'association étudiante, qui tarde à se prononcer
sur le sujet. « On proteste contre l'attentisme de notre association qui est
plus préoccupée à organiser une assemblée générale pour de sélections que de
prendre en considération une pétition, démocratiquement signée par 3000
étudiants, demandant une assemblée spéciale », a déclaré Mme Laporte.
Cette dernière déplore, en
outre, que la réunion réclamée par les pétitionnaires soit reportée après
l'assemblée générale où se tiendront les élections.
Selon elle, les priorités « ne sont pas à la bonne place. »
Une manifestation étudiante
a d'ailleurs ralenti la circulation sur le boulevard de l'Université, dans
l'arrondissement de Chicoutimi.
Bien que les étudiants du cégep de Jonquière aient
voté à plus de 75 % pour la poursuite de la grève, certains d'entre eux en
ont contre leur exécutif.
Il s'agit d'étudiants du programme Art et
technologie des médias (ATM). Ces derniers affirment avoir été induits en
erreur par leurs dirigeants.
Selon une étudiante qui termine ce programme, Arianne Gagnon, l'association étudiante avait indiqué en
assemblée générale que les locaux pédagogiques demeureraient accessibles durant
la grève. Or, affirme Arianne Gagnon, il n'en est
rien.
Ce qui cause problème est le fait que certains
finissants font affaire avec des clients de l'extérieur et ils sont dans
l'impossibilité d'honorer leurs contrats.
« Les gens en publicité de troisième année à
l'ATM ont de véritables clients. Ils ont du travail à
remettre. Ce n'est pas seulement du côté scolaire le problème, cela dérange
tout le monde. Les clients attendent un résultat, et on ne peut pas le faire,
parce qu'on n'a pas le matériel à la maison, il est au cégep », déplore Arianne Gagnon.
La situation affecterait une vingtaine d'étudiants.
La fin de non-recevoir opposée, mardi, par les
représentants étudiants au ministre de l'Éducation du Québec a galvanisé les
étudiants.
Plusieurs dizaines de milliers d'entre eux
manifestent mercredi à Québec et à Montréal contre les compressions de 103
millions de dollars, que maintien le gouvernement Charest
dans les programme de prêts et bourses. À Québec, des
centaines d'étudiants se sont massés devant l'Assemblée nationale.
Près de 230 000 étudiants en grève
Le ministre Jean-Marc
Fournier
La proposition de Québec, présentée mardi aux
fédérations étudiantes par le ministre de l'Éducation Jean-Marc Fournier,
n'aura visiblement pas eu l'effet escompté.
Au contraire, cette offre censée mettre fin à la
grève a plutôt renforcé l'indignation des représentants étudiants, qui ont mis
fin mardi soir de façon abrupte à leur rencontre avec le ministre.
À l'heure actuelle, près de 230 000 étudiants sont
en grève au Québec. À Québec, 14 000 étudiants de l'Université Laval sont en
grève pour la seule journée de mercredi. De ce nombre, 7350 étudiants de
l'Université Laval ont aussi voté pour un mandat de grève renouvelable chaque
semaine. Par ailleurs, parmi les collèges de la région, seul de cégep de Beauce-Appalaches a voté en faveur de la grève.
L'offre du ministre Fournier
Le ministre Fournier a tenté de résoudre la crise
en proposant 29 millions de dollars en remise de
dettes pour les étudiants qui toucheront les plus faibles salaires lors de leur
entrée sur le marché du travail.
En plus, la proposition prévoit une baisse de
10 % du plafond d'endettement. « Ce que les étudiants nous
demandaient, c'était de nous intéresser aux plus démunis qui sont sur ce
programme et c'est ce qu'on fait », a déclaré M. Fournier en entrevue à RDI.Ce dernier chiffre l'ensemble de ces mesures à 42
millions de dollars pour la première année.
« Ils vont eux (les plus démunis) être en
dessous du seuil d'endettement que les leaders étudiants nous demandent »,
a-t-il poursuivi en précisant que les plus riches ne dépasseraient pas cette
limite d'endettement de 13 000 $.
Insuffisant pour les étudiants
Les leaders étudiants rejettent du revers de la
main cette lecture de la proposition du ministre. « Le calcul n'est pas
long à faire pour moi, a soutenu le président de la Fédération étudiante
universitaire du Québec (FEUQ), Pier-André Bouchard
Saint-Amant : 29 millions versus 103 millions... les étudiants sont perdants
là-dedans, c'est clair et net. »
M. Bouchard Saint-Amant déplore que l'offre de M.
Fournier ne touche que 35 % de la population étudiante. « On oublie les
gens du secondaire professionnel et les étudiants en maîtrise et au
doctorat », poursuit-il. « Si le ministre avait vraiment voulu aider
les plus démunis, il aurait remis de l'argent dans la réduction du plafond de
prêts, ce qu'il n'a pas fait. »
Le président de la FEUQ accuse le ministre Fournier
de tenter de maquiller les coupures dans le programme de bourses par cette
mesure qu'il a qualifiée d'artifice. De son côté, le ministre de l'Éducation
prétend que les leaders étudiants ne souhaitent pas régler le conflit.
Le ministre Fournier présentera aux étudiants du
Québec, par le biais des médias, sa proposition qu'il juge meilleure que les
revendications des leaders étudiants. soutenu.
Les étudiants de la Faculté
de médecine de l'Université de Sherbooke sont en
grève depuis mardi.
Quelque 100 000 étudiants en grève du Québec
sont attendus à Montréal, mercredi après-midi, afin de participer à une
importante manifestation destinée à faire plier le gouvernement du Québec dans
le dossier de la réforme du régime de prêts et bourses.
Environ 750 étudiants de l'Université de Sherbrooke
et 200 autres du Collège de Sherbrooke ont notamment pris l'autobus mercredi
matin afin de se rendre à Montréal.
Plus de 200 étudiants de l'Université du Québec à
Trois-Rivières et du Collège de Shawinigan ont notamment pris l'autobus
mercredi matin afin de se rendre à Montréal.
Cette manifestation survient au lendemain du rejet
par les leaders des deux principales associations étudiantes d'une proposition
de compromis soumise par le ministre de l'Éducation du Québec, Jean-Marc
Fournier.
Le ministre a proposé un programme de remise de
dettes de 29 millions de dollars pour les étudiants qui toucheront les plus
faibles salaires lors de leur entrée sur le marché du travail. Cette
proposition, présentée comme non négociable, prévoit en outre une baisse de
10 % du plafond d'endettement.
Le président de la FEUQ
Pierre-André Bouchard Saint-Amant
L'offre a toutefois provoqué l'indignation des
présidents de la Fédération étudiante collégiale et de la Fédération étudiante
universitaire du Québec, Julie Bouchard et Pier-André
Bouchard Saint-Amant, qui sont sortis furieux de cette rencontre.
« Ce que les étudiants nous demandaient,
c'était de nous intéresser aux plus démunis qui sont sur ce programme et c'est
ce qu'on fait », a déclaré M. Fournier en entrevue à RDI.
Ce dernier chiffre l'ensemble de ces mesures à 42 millions pour la première
année.
« Ils vont, eux (les plus démunis), être en
dessous du seuil d'endettement que les leaders étudiants nous demandent »,
a-t-il poursuivi en précisant que les plus riches ne dépasseraient pas cette limite
d'endettement de 13 000 $.
Le ministre Jean-Marc
Fournier
Insuffisant pour les étudiants
Les leaders étudiants ont toutefois balayé du
revers de la main cette lecture de la proposition du ministre.
« Le calcul n'est pas long à faire pour moi, a
soutenu Pier-André Bouchard Saint-Amant : 29
millions versus 103 millions... les étudiants sont perdants là-dedans, c'est
clair et net! »
M. Bouchard Saint-Amant déplore que l'offre de M.
Fournier ne touche que 35 % de la population étudiante. « On oublie
les gens du secondaire professionnel et les étudiants en maîtrise et au
doctorat », poursuit-il. « Si le ministre avait vraiment voulu aider
les plus démunis, il aurait remis de l'argent dans la réduction du plafond de prêts,
ce qu'il n'a pas fait. »
100 000 étudiants sont
attendus à Montréal mercredi
Le président de la FEUQ accuse le ministre Fournier
de tenter de maquiller les coupures dans le programme de bourses par cette mesure.
De son côté, le ministre de l'Éducation prétend que les leaders étudiants ne
souhaitent pas régler le conflit.
Le ministre Fournier proposera aux étudiants du
Québec, par le biais des médias, sa proposition qu'il juge meilleure que les
revendications des leaders étudiants, mercredi.
Mercredi matin, plusieurs libéraux se sont dits
étonnés de voir que les étudiants ont rejeté la proposition qui leur a été
faite. Le ministre du Développement économique, Claude Béchard,
estime qu'il s'agit d'une très bonne offre, mais que la manifestation prévue à
Montréal a pu jouer dans la décision des leaders étudiants.
Québec,
le 16 mars 2005 — Le ministre de l’Éducation, du Loisir et du Sport, M.
Jean-Marc Fournier, a présenté deux mesures pour diminuer l’endettement des
étudiants les plus démunis et pour encourager la diplomation.
« Il s’agit d’un geste qui permettra de ramener l’endettement à un niveau
comparable à ce qu’il était avant 2004-2005. Ce geste, posé dans un contexte
budgétaire difficile, traduit notre volonté ferme de préserver l’accessibilité
à l’enseignement supérieur en évitant que l’endettement devienne un frein à la
poursuite des études », a déclaré le ministre.
La
première mesure réduira de 40 % le montant de la dette d’études des étudiants
qui termineront une formation technique au collégial ou un baccalauréat à
compter du printemps 2005. Pour être admissible, un étudiant devra avoir obtenu
son diplôme dans des délais qui peuvent aller jusqu’à deux trimestres au-delà
de la durée normale de son programme de formation. Il devra avoir bénéficié
d’une aide financière pendant toute la durée de ses études et le montant total
des prêts qui lui ont été consentis devra être supérieur à 6 070 $ pour la
formation technique au collégial ou à 8 840 $ pour le baccalauréat. Cela pourra
représenter une diminution de l’endettement de l’ordre de 7 700 $ pour un
étudiant qui obtiendra un baccalauréat.
La
seconde mesure va diminuer le plafond du prêt maximal. Ainsi, plus d’étudiants
vont obtenir une bourse et leur endettement diminuera. En effet, dès septembre
2005, le montant de prêt annuel maximal sera diminué de 25 %, soit de 500 $
pour les études universitaires et de 250 $ pour les études collégiales et la
formation professionnelle au secondaire.
« Nous avons choisi de miser sur la réussite
tout en offrant aux étudiants les plus démunis des mesures progressistes et
généreuses qui vont diminuer leur endettement. De plus, en terminant leurs
études dans un délai raisonnable comme nous les incitons à le faire, les
étudiants, et la société, sortent gagnants », a conclu M. Fournier.
Source
: Stéphane Gosselin, Attaché de presse du ministre de l’Éducation, du Loisir et
du Sport - (418) 644-0664
Clairandrée Cauchy, Tommy
Chouinard
Le conflit entre les
étudiants et le gouvernement Charest s'enlise. Les
leaders étudiants accusent le ministre de l'Éducation, Jean-Marc Fournier, de
«jeter de l'huile sur le feu» en proposant de réinvestir 29 millions de dollars
cette année dans le régime d'aide financière aux études alors qu'ils réclament
presque quatre fois plus.
«Ce n'est pas avec des
propositions à rabais comme ça qu'on va acheter les étudiants, bien au
contraire. Le gouvernement ne fait qu'encourager la grogne. Qu'il se le tienne
pour dit : ça ne passera pas», a lancé le président de la Fédération
étudiante universitaire du Québec (FEUQ), Pier-André
Bouchard, après avoir claqué la porte du bureau du ministre.
Dans l'espoir de mettre fin
à un mouvement de grève qui rassemble maintenant près de 230 000
étudiants, le ministre de l'Éducation a rencontré tard hier soir les
représentants de la FEUQ et de la Fédération étudiante collégiale du Québec
(FECQ) dans ses bureaux de la capitale. Jean-Marc Fournier a mis sur la table
un nouveau programme de remise de dette.
En vertu de ce programme,
lorsqu'un étudiant termine ses études universitaires ou collégiales dans les
délais prescrits par Québec, le gouvernement rembourserait une partie de sa
dette. Le ministre propose également de réduire le plafond de prêts de
10 %. Or, en transformant 103 millions de dollars de bourses en prêts, ce
plafond a bondi de 72 % au premier cycle universitaire, de 52 % à la
maîtrise et au doctorat, de 49 % au collégial technique et de 41 % au
secondaire professionnel. Pour cette année, ces deux mesures coûteraient
environ 29 millions de dollars au gouvernement. À terme, il s'agit d'un
investissement de 90 millions.
«C'est une proposition qui
est dans les eaux de ce qu'ils souhaitent mais qui est meilleure à l'égard de
l'endettement des plus démunis que ce qu'ils demandent. Et en plus, ça incite à
la diplomation», a expliqué M. Fournier.
Les leaders étudiants n'en
démordent pas : ils veulent que le gouvernement revienne ni plus ni moins
sur sa décision de convertir 103 millions de dollars de bourses en prêts. Ils
craignent un retour à la «taxe à l'échec», puisque la remise de dette ne
s'adressera qu'aux étudiants ayant obtenu leur diplôme dans un délai déterminé
par le gouvernement. La réduction de 10% du plafond de prêt est «nettement
insuffisant» à leurs yeux. «On ne s'attendait pas à ça. On s'attendait à
quelque chose de substantiel. On voit que c'est juste de l'orgueil politique»,
a affirmé la présidente de la FECQ, Julie Bouchard. D'après les leaders
étudiants, cette offre ne permettrait pas de récupérer les 70 millions de
dollars que la Fondation canadienne des bourses du millénaire retient en vertu
d'un bris de contrat causé par les compressions de 103 millions de dollars dans
l'aide financière aux études.
L'offre du ministre est
tombée à quelques heures seulement d'une grande manifestation qui doit réunir
des milliers d'étudiants dans les rues de Montréal aujourd'hui. Les présidents
de la FEUQ et de la FECQ ont lancé un appel à la mobilisation hier soir après
avoir pris connaissance de l'offre du ministre. Le gouvernement Charest a fait, selon eux, un mauvais calcul stratégique en
présentant une proposition «insuffisante» la veille de la manifestation la plus
importante depuis le déclenchement du mouvement de grève. «La proposition du
ministre va amener les étudiants à se braquer. Ça n'aide pas à régler la
situation», a dit Pier-André Bouchard.
Jean-Marc Fournier regrette
que les étudiants refusent de considérer des propositions autres que le
réinvestissement intégral des 103 millions de dollars. «Les étudiants
souhaitent davantage faire la manifestation que faire la discussion avec nous»,
a-t-il laissé tomber. Plus tôt en Chambre, le ministre disait vouloir régler la
crise «le plus tôt possible» et «le mieux possible».
Le gouvernement Charest est d'ailleurs passé à la vitesse grand V hier pour
dénouer le conflit. Le conseil des ministres a tenu une séance spéciale en
matinée. Jean-Marc Fournier a discuté avec ses collègues du contenu de son
offre. Les députés libéraux se sont ensuite réunis en caucus extraordinaire
pour entendre le ministre de l'Éducation. M. Fournier a fait un exposé de cinq
minutes au cours duquel il s'est abstenu de divulguer le contenu de son offre,
a confié au Devoir une source qui a assisté à la rencontre. «Il est allé
chercher un peu un chèque en blanc des députés», a précisé cette source. Le
ministre s'est contenté de répéter, comme il le fait depuis des semaines, qu'il
souhaite s'attaquer à l'endettement étudiant et venir en aide aux plus démunis.
Il a souligné qu'il allait respecter la motion de l'Assemblée nationale que les
députés libéraux ont appuyée unanimement la semaine dernière. Cette motion
demande au ministre de «corriger la décision de transformer 103 millions de
dollars de bourses en prêts, en tenant compte de ses effets sur l'endettement
des étudiants».
Même s'ils n'ont pas pris
connaissance de l'offre, les députés libéraux ne sont pas intervenus pour en
savoir davantage. La semaine dernière, ils ne s'étaient pourtant pas gênés pour
sommer le ministre, de façon quasi unanime, de régler cette crise dans les plus
brefs délais et de trouver les sommes nécessaires pour arriver à cette fin.
Selon la députée péquiste
critique en matière d'éducation, Pauline Marois, le
gouvernement Charest ne doit pas tenter de «flouer»
les étudiants. Il doit leur donner ce qu'ils demandent et réinvestir 103
millions de dollars en bourses. Rien de plus, rien de moins. «Je souhaite qu'il
évite quelque entourloupette que ce soit qui ne serait que de la poudre aux
yeux, ne résolvant pas le problème auquel ils sont confrontés actuellement»,
a-t-elle lancé lors d'un point de presse.
Alors que les pourparlers
tant attendus s'amorçaient, les étudiants ne désarmaient pas, préparant leurs
pancartes pour la grande manifestation qui débutera vers 14h30 devant les
bureaux du ministère de l'Éducation, au 600 de la rue Fullum.
Le cortège s'ébranlera ensuite pour prendre la direction des bureaux du premier
ministre au centre-ville. La soirée se terminera pour quelques centaines
d'entre eux au Spectrum et au Métropolis,
avec un spectacle mettant entre autres en vedette les humoristes engagés des Zapartistes.
Hier soir, des grévistes de
plusieurs régions du Québec convergeaient vers Montréal, où des camarades
organisaient des bed-in dans plusieurs cégeps pour
les héberger. Des étudiants des collèges de Rosemont,
du Vieux-Montréal et Maisonneuve devaient également
tenir une marche aux flambeaux en soirée. Dans la capitale, quelques étudiants
ont entrepris de nouveau de dormir sur la colline parlementaire, où ils
devraient être rejoints par des camarades pour une manifestation à 11h.
Selon les évaluations des
fédérations étudiantes, près de 230 000 étudiants seront en grève aujourd'hui.
Un bilan effectué en fin de soirée révélait que 24 cégeps débrayaient hier et
qu'au moins quatre autres s'ajouteront aujourd'hui. La mobilisation s'étend
aussi de plus en plus au niveau universitaire, où des associations généralement
peu rompues aux grèves étudiantes emboîtaient le pas, telles celles de l'École
de technologie supérieure ou de la faculté de droit de l'Université de
Montréal.
Des centaines d'élèves du
secondaire, provenant des polyvalentes Sophie-Barrat,
Joseph-François-Perreault, Ladeauversière
et Le Vitrail (en grève depuis une semaine) grossiront aussi les rangs de la
manifestation.
Si les fédérations
étudiantes appellent à une manifestation pacifique et ont prévu un important
service d'ordre pour qu'elle le demeure, des appels à la casse étaient lancés
hier par courriel aux associations membres de la Coalition de l'association
pour une solidarité syndicale étudiante élargie (CASSEE). «Dès que vous voyez
une opportunité pour perturber la marche, saisissez-la. [...] Soyons créatifs,
mais pas dans le sens de festifs ! Soyons spontanés, enragés, déterminés»,
peut-on lire sur un courriel dont Le Devoir a obtenu copie.
La Coalition, écartée des
discussions avec le ministre pour avoir refusé de condamner la violence, n'a
pas l'intention de calmer ses troupes les plus radicales. «Nous n'avons jamais
appelé à la casse ou à la violence, mais nous croyons que la manifestation
appartient aux manifestants et c'est le mot d'ordre que nous allons défendre à
la CASSEE», a fait valoir une porte-parole de la
CASSEE, Héloïse Moisan-Lapointe.
Avec la collaboration de Louise-Maude Rioux-Soucy
Êtes-vous d'accord avec mon
titre? Malheureusement, c'est ce qui est en train d'arriver avec un
gouvernement comme celui de Jean Charest. Je
m'adresse à vous aujourd'hui, chers lecteurs, en tant qu'étudiante au doctorat
en éducation. Oui, une étudiante endettée de 25 261 $ qui a simplement voulu
accéder au savoir... Puisque mes parents n'avaient pas les moyens de payer mes
études, j'ai dû me tourner vers le système de prêts et bourses. Ce fameux
système qui endette les plus pauvres...
Les étudiants des cégeps et
des universités sont en grève en ce moment. Non pas pour avoir des vacances
mais bien pour faire valoir leurs droits dans cette société dite démocratique.
En effet, le gouvernement actuel prône plutôt une «démocratie dictatoriale».
Dans les bureaux du ministère de l'Éducation, le ministre Fournier et ses
collègues alignent des colonnes de chiffres et coupent en éducation sans même
se poser de questions sur les conséquences de leurs gestes. Il est bien
malheureux de constater que les gens au pouvoir ne savent pas nécessairement ce
que signifie le fait d'avoir peur de manquer d'argent pour manger et payer son
loyer...
Je vais vous expliquer, M. Charest, ce qui va arriver avec vos fameuses compressions
de 103 millions. Dans cette société dite démocratique et égalitaire, les
étudiants vont décider de faire un DEC au lieu d'un bac, choisir de faire une
maîtrise et de ne pas continuer au doctorat, car ça va leur coûter trop cher. Avec
cette décision de changer les bourses en prêts, on met tout en place pour
creuser encore et toujours un fossé entre les riches et les pauvres. Surtout,
on favorise l'appauvrissement des plus pauvres.
Et au ministre Fournier qui
demande aux étudiants de retourner sur les bancs d'école, je dis : nous
retournerons sur les bancs d'école lorsque nous verrons que nous avons vraiment
les moyens de le faire.
Je suis moi-même étudiant, et la couverture de la
grève par les médias m'exaspère. Bonté divine, pendant que les étudiants
attirent complètement l'attention des médias, les demandes des professeurs des
écoles primaires et secondaires qui visent à augmenter les ressources de nos
écoles passent inaperçues. Quand leur accorderez-vous
une couverture médiatique aussi importante?
Si nous voulons accroître la prospérité économique
et lutter contre la pauvreté, la société civile devrait se mobiliser davantage
afin de répondre à leurs besoins. En effet, même si les bourses étaient
augmentées et qu'il n'y avait aucune augmentation des frais de scolarité, un
étudiant qui ne termine pas son secondaire ne fréquenterait jamais
l'université. Sans compter que la proportion de décrocheurs est justement plus
élevée dans les milieux défavorisés. Les ressources de l'État sont limitées. Il
est donc impératif qu'elles servent à combler les besoins les plus urgents
plutôt que d'aller dans les poches de ceux qui vocifèrent le plus.
Gilles
Normand, La Presse, Québec
Rien ne va plus entre le gouvernement Charest et les étudiants. Une rencontre qui devait être
tenue dans le plus grand secret à Québec avec le ministre de l'Éducation,
Jean-Marc Fournier, a avorté hier soir, quand les étudiants se sont retirés en
colère.
«Si le gouvernement voulait jeter de l'huile sur le
feu, il a réussi. Avec la proposition qu'il nous fait, nous abandonnons
65 % des étudiants. Si le ministre croyait nous acheter avec 29 millions,
il s'est trompé, ça ne passera pas et nous en appelons à la mobilisation
générale», a déclaré le président de la Fédération universitaire du Québec
(FEUQ), Pierre-André Bouchard, en quittant précipitamment le bureau de M.
Fournier, peu avant 22h.
Il y a tout lieu de croire que, dans les
circonstances, la manifestation qui est prévue pour cet après-midi, à Montréal,
prenne des proportions gigantesques. On attend en effet plus de 100000
manifestants, et la police se prépare pour le double.
Le ministre de l'Éducation, lui, s'est également
montré déçu en disant que les étudiants «ont préféré quitter pour passer aux
bulletins de nouvelles de 22h, plutôt que de continuer à discuter».
Tandis que les étudiants qualifient «d'orgueil
politique» l'attitude du gouvernement, le ministre Fournier explique qu'il
reformulera une «proposition plus technique» ce matin.
«Ce que nous offrons, c'est plus que ce qu'ils nous
demandent. Les 29 millions dont nous parlons, c'est pour la première année. Ils
doivent considérer l'ensemble sur un plan de cinq ans», a expliqué M. Fournier.
Les 29 millions dont il est question sont un
réinvestissement dans le régime des bourses, alors que les étudiants réclament
les 103 millions qui en ont été extraits. À cela, le gouvernement ajoute un
programme de remboursement de la dette proportionnel au revenu de l'étudiant
une fois sur le marché du travail, ce qui, selon M. Fournier, devrait soulager
grandement les étudiants les plus démunis. Il s'agit là manifestement d'une
formule améliorée par rapport à ce que proposait son prédécesseur, Pierre Reid,
en novembre.
Le gouvernement Charest a
beau affirmer qu'il cherche la solution au problème de l'endettement étudiant,
il n'en finit plus de s'embourber dans des explications qui ne satisfont ni les
étudiants ni les partis de l'opposition à l'Assemblée nationale.
Hier, après une réunion extraordinaire des députés
libéraux concernant cette épineuse question, le gouvernement était à ce point
sur la défensive durant la période des questions que le ministre Fournier avait
l'air de marcher sur des oeufs. Le chef du Parti québécois, Bernard Landry, qui
soulignait que 200000 étudiants seraient dans les rues aujourd'hui, dont ceux
de l'École polytechnique de l'Université de Montréal, de l'institut Armand-Frappier et de l'école de médecine de l'Université
Laval, qui n'ont jamais fait la grève et qui se sont joints au mouvement de
protestation, a une fois de plus invité fortement le gouvernement à réinvestir
dans le régime de bourses les 103 millions qu'il y a soustraits, afin de régler
la crise.
Le ministre de l'Éducation a répondu : «Nous
sommes sensibles à la question qui est soulevée notamment par les étudiants et
certains autres groupes, selon laquelle la transformation qui a eu lieu l'an
passé a pu provoquer un endettement accru et notamment l'impact majeur de ça
étant chez les plus démunis. Et ce que nous cherchons comme solution, comme je
l'ai déjà dit, c'est de s'intéresser à cet aspect.»
Jean-Marc Fournier a bien tenté d'accabler
l'ex-gouvernement péquiste pour certaines décisions, mais il s'est fait
répondre par Pauline Marois qu'il était temps de
cesser de «jeter le blâme sur les autres» et d'admettre qu'il y a eu erreur et
qu'il faut la corriger.
La proposition formulée hier soir est en quelque
sorte la même que proposait l'ex-ministre de l'Éducation, Pierre Reid, lors du
congrès libéral de novembre, alors qu'il a dû affronter la Commission jeunesse
du parti sur cette question.
Chose certaine, le gouvernement libéral n'est
nullement disposé à réinvestir les 103 millions dans le régime de bourses.
Plus tôt dans la journée, Pauline Marois, critique de l'opposition officielle en matière
d'éducation, a indiqué dans un point de presse que si le gouvernement ne
réinvestissait pas dans le programme de bourses les 103 millions qu'il y a
retirés, ce n'est pas 103 millions que les étudiants auront perdus mais 173
millions. En effet, «la Fondation des bourses du millénaire retient jusqu'à
nouvel ordre l'enveloppe annuelle qui doit être versée au gouvernement du
Québec et qui est d'ailleurs déjà inscrite dans ses revenus», fait-elle
observer.
«Contrairement à ce qu'ont avancé certains députés
libéraux dans les médias il y a quelques jours, pour retrouver les 103
millions, le gouvernement du Québec ne peut simplement allonger 33 millions et
cueillir les 70 millions de la Fondation des bourses du millénaire. Le montant
du gouvernement fédéral est conditionnel à la réintégration des bourses
supprimées par le gouvernement du Québec», a-t-elle soutenu.
Mme Marois, qui a été
ministre de l'Éducation, a rappelé qu'en 1999, le gouvernement péquiste avait
ratifié une entente avec la Fondation des bourses du millénaire, laquelle
prévoyait le versement de 700 millions en 10 ans, soit de 2000 à 2010, afin de
diminuer l'endettement étudiant.
«Cette entente a fait l'objet d'un consensus
préalable avec quatre grands partenaires : la Fédération étudiante
universitaire du Québec (FEUQ), la Fédération étudiante collégiale du Québec
(FECQ), la Conférence des recteurs et des principaux des universités du Québec
(CRÉPUQ) et la Fédération des cégeps.
L'entente prévoyait explicitement que le montant
maximal des prêts accordé serait diminué de 25 % et les bourses augmentées
en conséquence. Or, la transformation de 103 millions de prêts en bourses
imposée dans le budget de mars 2004 a fait en sorte d'augmenter le plafond des
prêts de plus de 50 %. L'entente est donc rompue», a-t-elle expliqué.
Avec la collaboration de
Denis Lessard
Les représentants des étudiants sont sortis furieux
de leur rencontre avec le ministre de l'Éducation du Québec, mardi soir.
Jean-Marc Fournier leur a
proposé de réinjecter 29 millions de dollars dans le régime des bourses, au
lieu des 103 millions réclamés.
L'offre gouvernementale,
dont les détails ne seront connus que mercredi matin, ne viserait que les
cégépiens du secteur technique et les universitaires du baccalauréat. Les
étudiants du second cycle en seraient exclus.
Jean-Marc Fournier. |
Le président de la
Fédération étudiante universitaire (FEUQ), Pierre-André Bouchard Saint-Amant,
affirme que le gouvernement n'a fait que mettre de l'huile sur le feu avec
cette offre. « S'il pensait acheter les étudiants avec des propositions à
rabais, il se trompe » a-t-il soutenu.
|
Les leaders étudiants ont appelé la base à
manifester en grand nombre, mercredi, contre l'offre du ministre Fournier,
qu'ils qualifient de méprisante.
Pour sa part, le ministre
Fournier a soutenu que son offre « excessivement intéressante »
représentait une amélioration de 90 millions de dollars, mais répartie sur
plusieurs années. Il a aussi accusé les leaders étudiants de préférer organiser
leur manifestation plutôt que de discuter sérieusement de la proposition qu'il
leur faisait.
Plus tôt dans la journée,
le conseil des ministres et le caucus des députés ont été convoqués en séance
spéciale afin d'examiner cette proposition, qui visaient à mettre un terme au
mouvement de grève qui blaie le Québec.
Plus de 100 000 étudiants
sont déjà en grève. Depuis trois semaines, les mandats de grève générale ne
cessent de s'accumuler dans les établissements.