TABLE DES MATIÈRES
CYBERPRESSE : Grève étudiante : Fournier
renouvelle son invitation - Le mardi 22 mars 2005
CYBERPRESSE : Grève : Des étudiants bloquent
l'accès au port de Montréal - Le mardi 22 mars 2005
LE SOLEIL : Lettres : Quel message / Quelle
solidarité – Mardi 22 mars 2005
JOURNAL DE MONTRÉAL : Fournier semonce tous les
étudiants en grève – Mardi 22 mars 2005
LA TRIBUNE : Au conseil : Des étudiants marquent
des points contre le maire - Le mardi 22 mars 2005
LE DROIT : UQO : Les étudiants maintiennent leur
débrayage - Le mardi 22 mars 2005
MÉTRO : Les étudiants ne lâchent pas prise – Mardi 22
mars 2005
THE
GAZETTE: Bursary cuts cost federal cash: students lose $70 million – Tuesday,
March 22, 2005
THE
GAZETTE: Letter: Not all students live with parents – Tuesday, March 22, 2005
CYBERPRESSE : Grève étudiante : Le mouvement de
grève ne s'essouffle pas – Lundi 21 mars 2005
RADIO-CANADA : Les étudiants maintiennent le cap -
Mise à jour le lundi 21 mars 2005 à 15 h 38
CNW : FEUQ-FECQ - La mobilisation des étudiants en
grève reste forte : plusieurs actions à venir
LA PRESSE : Prêts et bourses : Des étudiants en
grève depuis près d'un mois – Lundi 21 mars 2005
LA PRESSE : Nouveau recteur à l’UDM : Pour la
hausse des droits de scolarité – Lundi 21 mars 2005
Le SOLEIL : Grève étudiante : Une semaine
mouvementée à prévoir – Lundi 21 mars 2005
Le SOLEIL : Pierre-André Bouchard : un musicien
devenu militant – Lundi 21 mars 2005
Le SOLEIL : Caricature : J’étais tellement bien
…, par Côté – Lundi 21 mars 2005
LE DROIT : Grève des étudiants : Des
commissaires appuient les étudiants - Le lundi 21 mars 2005
LE QUOTIDIEN : Si rien ne change : 15 000
étudiants dans la rue - Le lundi 21 mars 2005
MÉTRO : La Fédération des cégeps vivement préoccupée
– Lundi 21 mars 2005
CYBERPRESSE : Grève étudiante : L'offre de
Fournier rejetée par la FAÉCUM - Le dimanche 20 mars 2005
LE SOLEIL : Place publique : La grève étudiante
… Da Vinci … et Jeff Fillion – Dimanche 20 mars 2005
JOURNAL DE MONTRÉAL : Bob le Barman : le mouton
noir – Dimanche 20 mars 2005
LA PRESSE : Tableaux – Samedi 19 mars 2005
LA PRESSE : Crainte d’une « entente à
rabais » – Samedi 19 mars 2005
LA PRESSE : Grève étudiante : Photo – Samedi 19
mars 2005
LA PRESSE : Chronique : Répétition générale, par
Lysiane Gagnon – Samedi 19 mars 2005
LA PRESSE : Deux millions de bonis pour les cadres du
collégial – Samedi 19 mars 2005
LA PRESSE : Lettres : de quelle solidarité
parlons-nous ? – Samedi 19 mars 2005
LE SOLEIL : Les étudiants font une pause pour mieux
rebondir – Samedi 19 mars 2005
LE SOLEIL : Analyse : Béni soit le pompier – Samedi
19 mars 2005
LE SOLEIL : Citation de la semaine / Manière de
langage – Samedi 19 mars 2005
LE SOLEIL : En bref : 2M$ de bonis aux cadres du
collégial – Samedi 19 mars 2005
LE SOLEIL : Éditorial : un faux calcul, par
Jean-Marc Salvet – Samedi 19 mars 2005.
JOURNAL DE MONTRÉAL : Des étudiants bloquent le pont
de la Concorde – Samedi 19 mars 2005
JOURNAL DE MONTRÉAL : Les 42 000 étudiants de
l’UQAM en grève – Samedi 19 mars 2005.
JOURNAL DE MONTRÉAL : Maintenir la mobilisation, par
Michel C.Auger – Samedi 19 mars 2005
JOURNAL DE MONTRÉAL : Un ministre
« impacté »– Samedi 19 mars 2005
THE
GAZETTE : Letter: empathy for Quebec students - Saturday, March 19, 2005
LE DROIT/ CYBERPRESSE : Le cégep et le Multi-collège
poursuivent leur grève - Le samedi 19 mars 2005
LA VOIX DE L’EST / CYBERPRESSE : Pierre Paradis
persiste et signe - Le samedi 19 mars 2005
Les étudiants en grève qui sont membres de la
Coalition de l'Association pour une solidarité syndicale étudiante élargie
(CASSEE) ont décidé de perturber l'économie de la province afin de se faire
entendre du gouvernement du Québec.
Pendant que des étudiants montréalais bloquaient
l'accès au port de Montréal, mardi matin, ceux du cégep de Drummondville y sont
allés d'un geste qui a laissé plusieurs citoyens perplexes : ils ont
bloqué l'accès d'un restaurant McDonald's de la rue Saint-Joseph!
Des citoyens sont demeurés interloqués par ce
geste, mais la porte-parole du groupe, Noémie Bélanger, a maintenu le
bien-fondé de cette manifestation. « On a convenu que c'était une semaine
de perturbation économique. Alors de façon symbolique, ont vient perturber
McDonald's, qui est un signe et un modèle assez évident de multinationale et
d'argent », a-t-elle dit.
La CSN appuie sans réserve la grève des étudiants
et les encouragent à poursuivre leur lutte.
Les étudiants ont reçu la
visite de la présidente de la CSN mardi. LCN |
Plus tôt mardi matin, la
présidente de la CSN, Claudette Carbonneau, a donné son appui aux étudiants
dans leurs actions pour récupérer les 103 millions de dollars de bourses
convertis en prêts.
Mme Carbonneau a rappelé
que dans le monde syndical, beaucoup de gens se sont battus pour l'accès des
enfants d'ouvriers aux études supérieures et que le combat devait continuer.
De son côté, le
vice-président de la CSN, Roger Valois, donne entièrement raison aux étudiants
et estime que le gouvernement Charest est le seul qui doit bouger. La
compression des 103 millions de dollars est pour lui inacceptable.
Par ailleurs, contrairement
à la CSN, le président de la FTQ, Henri Massé, appelle les étudiants aux
compromis.
M. Massé est d'avis que
dans un contexte de négociations, les étudiants doivent éviter de se braquer
contre le gouvernement. Le président de la FTQ pense que les 103 millions de
dollars qu'ils réclament pourraient être étalés dans le temps.
M. Massé constate en outre
que le gouvernement Charest refuse de perdre la face dans ce dossier, mais
croit que le ministre de l'Éducation doit être le premier à bouger.
(PC) – Le ministre de l'Éducation du Québec,
Jean-Marc Fournier, a de nouveau invité les étudiants en grève à lui faire des
propositions pour dénouer l'actuel conflit portant sur le programme de prêts et
bourses.
Le ministre a rappelé que
le gouvernement, en tenant compte de ses contraintes budgétaires, avait déjà
déposé une offre et réitéré qu'à son avis la grève ne constituait pas le bon
moyen de régler la situation.
Le ministre répète que les
étudiants sont les plus avantagés de tout le Canada et le demeureront avec la
proposition gouvernementale.
Michel Munger, Cyberpresse
Le ministre de l'Éducation,
Jean-Marc Fournier, persiste et signe: les étudiants doivent lui faire une
nouvelle proposition pour régler le différend sur les prêts et bourses et ils
bénéficient à cet effet d'«une invitation permanente».
Le ministre s'adressait à
la Fédération étudiante universitaire du Québec (FEUQ) et à la Fédération
étudiante collégiale du Québec (FECQ).
M. Fournier demande aux
étudiants de renoncer aux 103 millions de dollars de bourses et de s'asseoir à
la table avec lui. «On a fait un grand bout de chemin, c'est au tour des
étudiants de faire le leur. C'est au tour des étudiants de faire une
proposition.»
Le ministre a par la même
occasion fait écho aux propos du président de la Fédération des travailleurs du
Québec, Henri Massé, pour qui les étudiants doivent mettre de l'eau dans leur
vin.
Jean-Marc Fournier
maintient que les étudiants québécois sont «les plus avantagés» au Canada et
qu'ils le seront toujours après le règlement du conflit avec le gouvernement.
«Je ne pense pas que la grève soit le bon moyen. Il faut faire des compromis.»
Les étudiants du Collège Shawinigan décideront
s'ils poursuivent leur grève mardi après-midi, à l'occasion d'une assemblée
générale convoquée par l'association étudiante.
Dans la nuit de lundi à mardi, environ 150
étudiants ont campé dans la cour et le stationnement du collège, pour démontrer
qu'ils demeurent mobilisés contre la réforme du régime de prêts et bourses. La
nuit s'est bien déroulée, aucun incident fâcheux n'ayant été signalé.
Comme des dizaines de milliers d'autres étudiants
du Québec, ceux du Collège Shawinigan demandent au gouvernement Charest de
revenir sur sa décision de convertir en prêts 103 millions de dollars
auparavant versés en bourses.
Le Collège Shawinigan est la seule institution de
la Mauricie à demeurer en grève. Les étudiants de l'Université du Québec à
Trois-Rivières ont débrayé pendant trois jours la semaine dernière, tandis que
ceux du cégep de Trois-Rivières ont refusé de donner ce mandat à leur
association étudiante.
Au Centre-du-Québec, les étudiants des cégeps de
Drummondville et de Victoriaville poursuivent leur débrayage.
Une centaine d'étudiants de la Coalition de
l'Association pour une solidarité syndicale étudiante élargie (CASSEE) ont
entravé dès huit heures ce matin l'accès au port et un secteur de la rue
Notre-Dame Est. La manifestation, qui a pris fin vers midi et demie, fait
partie du mouvement de perturbation des activités économiques entrepris hier au
Casino de Montréal.
Plus de 70 camions-remorques ont été immobilisés
sur la rue Boucherville, près de Notre-Dame Est. Des camionneurs en furie ont
dénoncé le geste des étudiants, estimant perdre des sommes importantes. Une
intervention des policiers déjà sur place leur a cependant permis de contourner
le barrage en utilisant une autre entrée pour le port.
Montréal au rythme des étudiants
La porte-parole du groupe, Julie Bouchard, estime
l'action légitime et a rappelé l'exigence incontournable des étudiants de
l'abandon par Québec de la conversion de 103 millions de dollars de bourses en
prêts étudiants.
Cette manifestation de la CASSEE fait écho à de
multiples actions étudiantes à travers le Québec. À Montréal, des étudiants de
l'Université Concordia sont massés devant le bureau du premier ministre du
Québec, Jean Charest, pour une journée d'étude.
La présidente de la Confédération des syndicats
nationaux, Claudette Carbonneau, est par ailleurs venue en personne donner son
appui aux étudiants qui ont établi un chapiteau devant les bureaux du ministère
de l'Éducation. Deux étudiants de l'Université de Montréal viennent d'y
commencer une grève de la faim en vue de faire triompher leurs revendications.
Les manifestations étudiantes devraient culminer
jeudi devant l'Assemblée nationale à Québec.
Pendant que le mouvement de grève étudiante
persiste, les appuis régionaux aux étudiants se multiplient.
Lundi, les étudiants du cégep de Gaspé ont
renouvelé unanimement leur mandat de grève pour trois jours, pendant que le
mouvement s'étendait à l'Université du Québec à Rimouski, où les étudiants
entamaient une grève de trois jours.
Ce mandat de grève sera renouvelable lors d'une
autre assemblée générale qui se déroulera mercredi. La direction de l'UQAR
demande aux professeurs et aux chargés de cours de ne pas donner les cours
prévus durant ces trois jours.
Pour éviter tout incident, toutes les salles de
cours ont été verrouillées. À Rivière-du-loup, les étudiants, qui sont en grève
générale, se prononceront mardi après-midi sur un prolongement de trois jours.
À Matane, les étudiants en grève du cégep
réexamineront aussi la situation mardi alors que les étudiants du cégep de
Rimouski profitent de leur semaine de relâche.
Hôtel de Ville de Rimouski
(archives)
Sympathie des élus de Rimouski
Une cinquantaine d'étudiants, qui assistaient lundi
à la réunion du conseil municipal de Rimouski, ont présenté une résolution
d'appui aux élus rimouskois.
Arborant un bout d'étoffe rouge, symbole de leur
combat, les étudiants de l'UQAR et du cégep ont patiemment et calmement attendu
la période des questions pour exprimer leur demande. « Nous désirons
demander à nos élus municipaux de la Ville de Rimouski de prendre position en
faveur des étudiants qui sont durement touchés par les coupures à l'aide
financière », a demandé le porte-parole du groupe des étudiants.
L'argumentaire bien livré et le comportement
pacifique des étudiants ont visiblement plu au maire Michel Tremblay. Même s'il
n'était pas question pour les élus de trancher avant un examen approfondi de la
résolution proposée, le maire Tremblay a clairement laissé voir la sympathie du
conseil pour la cause étudiante.
« On va essayer de trouver un compromis
acceptable pour demander au gouvernement d'avoir un regard particulier pour nos
étudiants », a indiqué le maire aux jeunes.
Les élus rimouskois sont convaincus que de
convertir 103 millions de dollars de bourses en prêts c'est oublié les gens des
régions. « Les étudiants en région surtout, particulièrement à Rimouski,
sont plus touchés que les autres », a souligné le maire.
Ce dernier rappelle d'ailleurs que les institutions
d'enseignement de sa ville accueillent de nombreux étudiants en provenance de
la Gaspésie pour qui les bourses sont indispensables.
Appui de la CSN
Les étudiants de la région ont aussi reçu l'appui
du conseil central du Bas-Saint-Laurent de la CSN.
La présidente du conseil central, Raymonde
Robinson, a rappelé que l'accès à un enseignement de qualité est essentiel pour
le développement de notre collectivité. Selon Mme Robinson, la dernière
proposition du ministre de l'Éducation représente un recul.
Au nom de ses 125 syndicats, le conseil central de
la CSN du Bas-Saint-Laurent demande au gouvernement Charest d'annuler sa
décision et de rétablir le régime des prêts et bourses.
Devant les bureaux du ministère de l'Éducation
Des étudiants en grève du Collège de Sherbrooke et
de la Faculté des lettres et sciences humaines de l'Université de Sherbrooke
ont pris d'assaut différents bureaux ministériels, mardi matin.
Les bureaux du ministère de l'Éducation, situés rue
Belvédère, ont notamment été occupés entre 10 h et midi par une vingtaine
d'étudiants.
Les étudiants, qui sont membres de la Coalition de
l'Association pour une solidarité syndicale étudiante élargie (CASSÉE), sont
finalement sortis d'eux-mêmes. Une cinquantaine de personnes manifestent
toujours à l'extérieur des bureaux, sous les yeux d'une vingtaine de policiers.
Aucun incident déplorable n'est rapporté.
Les bureaux d'Immigration Québec, sur Wellington
Nord, et ceux du ministère de l'Emploi et de la Solidarité, sur Bowen, sont
également occupés par des groupes d'étudiants.
Les étudiants qui participent à ces occupations
sont en grève depuis bientôt un mois. Ils réclament que le gouvernement
revienne sur sa décision de convertir en prêts 103 millions de dollars
auparavant versés en bourses.
Ces manifestations s'inscrivent dans le cadre d'une
escalade des moyens de pression décrétée par la CASSÉE. Elles atteignent un
nouveau sommet à Montréal, où une centaine d'étudiants membres de l'association
bloquent l'accès au port et un secteur de la rue Notre-Dame depuis mardi matin.
Au port de Montréal, mardi matin.
Plus de 70 camions-remorques ont été immobilisés
sur la rue Boucherville, près de Notre-Dame. Une intervention des policiers
déjà sur place leur a permis de contourner le barrage en utilisant une autre
entrée pour le port.
Par ailleurs, des étudiants de l'Université
Concordia sont massés devant le bureau du premier ministre du Québec, Jean
Charest, à Montréal, pour une journée d'étude. Deux étudiants ont aussi
entrepris une grève de la faim devant les bureaux du ministère de l'Éducation,
situés rue Fullum, à Montréal.
Lundi, la Fédération étudiante universitaire du
Québec (FEUQ) et la Fédération étudiante collégiale du Québec (FECQ) ont par
ailleurs annoncé une série « d'actions symboliques » pour les
prochains jours :
Mercredi, les cégépiens en grève
participeront à une série de manifestations régionales;
la journée de lundi prochain se déroulera sous le thème des
« dix plaies du gouvernement Charest »;
le 30 mars, la FECQ promet de célébrer
l'anniversaire de l'annonce des compressions de 103 millions de dollars dans le
programme de prêts et bourses.
Le mouvement de grève étudiante est loin de
s'essouffler, si on en croit les leaders des fédérations collégiale et
universitaire, ainsi que les votes de débrayage qui continuent de s'accumuler.
En conférence de presse, lundi, le président de la
Fédération étudiante universitaire du Québec (FEUQ), Pier-André Bouchard, a
affirmé que la grève durera « le temps que ça prendra ». De son côté,
la présidente de la Fédération étudiante collégiale du Québec (FECQ), Julie
Bouchard, a confirmé que tous les mandats de grève obtenus dans les cégeps ont
été renouvelés. Elle a également annoncé une série « d'actions
symboliques » des étudiants, au cours des prochaines semaines, auxquelles
prendront aussi part les membres de la FEUQ.
Ce mercredi, les cégépiens en grève
participeront à une série de manifestations régionales.
Lundi prochain, la journée s'inscrira sous le
thème des « dix plaies du gouvernement Charest ».
Le 30 mars, la FECQ promet de célébrer
l'anniversaire de l'annonce
des compressions de 103 millions de dollars dans le programme de prêts et
bourses, décriées par les étudiants.
Pour sa part, la Coalition de l'Association pour
une solidarité syndicale étudiante élargie (CASSEE) organisera une grande
manifestation devant l'Assemblée nationale, jeudi.
Action symbolique dans la région
Mardi matin, une cinquantaine d'étudiants du cégep
François-Xavier-Garneau ont bloqué l'accès des différents pavillons au
personnel administratif. Ils se sont retirés vers 9 h pour que les cours
reprennent normalement. Ce blocus que les étudiants voulaient symbolique
survient à la veille d'une assemblée générale de l'association étudiante sur la
tenue d'un vote de grève.
À l'Université Laval, plus de 20 000 étudiants
du baccalauréat, de la maîtrise et du doctorat sont en grève.
Par ailleurs, les étudiants de 4e et 5e secondaire
de l'école Joseph-François-Perreault ont décidé d'emboîter le pas du mouvement
de protestation étudiant en participant à la manifestation devant l'Assemblée
nationale, jeudi.
Une centaine d'étudiants de la Coalition de
l'Association pour une solidarité syndicale étudiante élargie (CASSEE) bloquent
depuis ce matin l'accès du port et un secteur de la rue Notre-Dame, à Montréal.
Leur objectif est de perturber les activités économiques.
Plus de 70 camions-remorques ont été immobilisés
sur la rue Boucherville, près de Notre-Dame. Une intervention des policiers
déjà sur place leur a permis de contourner le barrage en utilisant une autre
entrée pour le port.
Par ailleurs, des étudiants de l'Université
Concordia sont massés devant le bureau du premier ministre du Québec, Jean
Charest, pour une journée d'étude.
Loin de
l'essoufflement
Les votes de débrayage continuent de s'accumuler et
la CASSEE organisera une grande manifestation devant l'Assemblée nationale, à
Québec, jeudi.
Selon les leaders des fédérations collégiale et
universitaire, ce mouvement de protestation contre les modifications du régime
de prêts et bourses est loin de s'essouffler.
En conférence de presse, lundi, le président de la
Fédération étudiante universitaire du Québec (FEUQ), Pier-André Bouchard, a
affirmé que la grève durera « le temps que ça prendra ». M. Bouchard a accusé
le ministre de l'Éducation, Jean-Marc Fournier, de faire preuve de mauvaise foi
dans le dossier.
De son côté, la présidente de la Fédération
étudiante collégiale du Québec (FECQ), Julie Bouchard, a confirmé que tous les
mandats de grève obtenus dans les cégeps ont été renouvelés. Elle a également
annoncé une série « d'actions symboliques » des étudiants, au cours des
prochaines semaines, auxquelles prendront aussi part les membres de la FEUQ.
Ce mercredi, les cégépiens en grève participeront à
une série de manifestations régionales;
La journée de lundi prochain se déroulera sous le
thème des « dix plaies du gouvernement Charest »;
Le 30 mars, la FECQ promet de célébrer
l'anniversaire de l'annonce des compressions de 103 millions de dollars dans le
programme de prêts et bourses.
Signe de la force du mouvement de grève, les 42 000
étudiants de l'Université du Québec à Montréal (UQAM) sont en grève générale.
Même les étudiants en médecine de l'Université de Montréal emboîtent le pas,
avec un mandat de grève de trois jours qui pourra être renouvelé. Plus de la
moitié des étudiants de l'institution sont maintenant en grève.
Le ministre
de l'Éducation semonce les étudiants
Lundi, le ministre de l'Éducation, Jean-Marc
Fournier, a dénoncé le radicalisme des leaders étudiants. M. Fournier ne ferme
pas la porte à de nouveaux échanges avec les associations étudiantes mais n'a
pas l'intention de faire les premiers pas, ni de revoir son offre soumise la
semaine dernière.
Mercredi dernier, le ministre Fournier a refusé
d'annuler la conversion de 103 millions de dollars de bourses en prêts, comme
le réclament les mouvements étudiants. Il a plutôt proposé une légère baisse du
plafond des prêts (500 $ à l'université et 250 $ au collégial) et la mise en
place d'une formule de remise partielle de dette destinée à environ 35 % des
étudiants les plus démunis.
Le coût de cette mesure totalise 41,5 millions de
dollars en 2005-2006, puis 95,5 millions d'ici 2009-2010
Presse Canadienne, Montréal
Une centaine d'étudiants bloquent depuis huit
heures ce matin l'accès du port de Montréal et une partie de la rue Notre-Dame.
Cette manifestation fait partie du mouvement de
perturbation économique auquels participent plusieurs étudiants de la CASSÉ.
Les deux accès au port sont bloqués, ce qui fait
que plus de 70 camions sont immobilisés sur la rue Boucherville, à proximité de
la rue Notre-Dame.
La rue Notre-Dame est d'ailleurs bloquée dans les
deux directions entre Haig et Honoré-Beaugrand.
Les policiers sont très nombreux sur place.
Une intervention des policiers pourrait avoir lieu
bientôt.
(D'après PC)
- Une centaine d'étudiants bloquent l'accès du Port de Montréal et une partie
de la rue Notre-Dame depuis 8h ce matin.
Cette manifestation fait partie du mouvement de
perturbation économique auquels participent plusieurs étudiants de la CASSEE.
Les deux accès au port sont bloqués, ce qui fait
que plus de 70 camions-remorques sont immobilisés rue Boucherville. La rue
Notre-Dame est aussi bloquée dans les deux directions entre Haig et
Honoré-Beaugrand.
Les policiers sont très nombreux sur place. Une
intervention des policiers pourrait avoir lieu bientôt.
Les étudiants ne lâchent pas prise et multiplient
leurs moyens de pression dans le bras de fer qui les oppose au gouvernement.
Ce matin, deux étudiants ont entamé une grève de la
faim à Montréal.
Vincent Ranger et Jean-François Lemieux camperont
dans une tente installée devant les bureaux du ministère de l'Éducation, rue
Fullum, et ne boiront que de l'eau.
Leurs médecins les ont découragés de se lancer dans
une telle aventure, mais ils sont déterminés à faire ce qui est nécessaire pour
attirer l'attention du ministre de l'Éducation, Jean-Marc Fournier, sur leur
revendications.
Les deux grévistes de la faim dénoncent les coupes
de 103 millions de dollars dans le régime des bourses aux étudiants.
Marie-Andrée Chouinard, Tommy Chouinard
Un nouveau joueur s'immisce dans le conflit
étudiant: le Regroupement étudiant des facultés d'administration de l'est du
Canada (REFAEC) a obtenu une rencontre hier avec le cabinet du ministre de
l'Éducation, et se propose comme «médiateur» pour tenter de rétablir les voies
de communication entre les groupes étudiants et le gouvernement.
Comme les 42 000 étudiants de l’UQAM en grève,
Julie Ouellet ne s’attend pas à retourner en classe tant que les 103 millions
ne seront pas réinvestis dans l’enveloppe des bourses d’études.
Jacques Nadeau
Pendant que ces délibérations avaient lieu, le
ministre Jean-Marc Fournier a nuancé le concept de proposition finale, en
affirmant qu'il attendait désormais la contre-proposition des étudiants, une
brèche qu'il n'ouvrait pas il y a à peine une semaine.
À près d'un mois du début de cette grève étudiante,
qui ne montre aucun signe d'essoufflement, les rebondissements se conjuguent au
quotidien. Hier, on apprenait ainsi qu'un groupe représentant l'ensemble des 28
000 étudiants d'administration du Québec, le REFAEC, avait rencontré un attaché
politique du cabinet de M. Fournier pour parler de grève, d'endettement
étudiant et de voies de solution, et ce, alors que les échanges sont minimaux
entre les groupes étudiants et le ministre.
«Nous avons
rencontré le cabinet pour tenter de relancer le dialogue qui est carrément
rompu entre le ministère et les groupes étudiants», a expliqué hier Yannick
Denis-Trudel, président du REFAEC, à l'issue de cette rencontre, à laquelle
étaient associés aussi des représentants des facultés de droit des universités.
«Nous constatons un problème de communication qu'il y a urgence à régler, et
nous croyons que nous pouvons peut-être devenir une nouvelle antenne de
communication, un catalyseur, une sorte de médiateur», a ajouté M.
Denis-Trudel, précisant que son groupe ne tentait pas de se «substituer à la
FEUQ [Fédération étudiante universitaire du Québec]».
Après avoir entendu la proposition de remise de
dette du gouvernement, le groupe affirme avoir riposté en évoquant les
«irritants» qu'elle comporte, abondamment relayés par les étudiants qui la
rejettent en bloc. «L'enveloppe est carrément insuffisante, parce que c'est le
103 millions que les étudiants veulent retrouver», explique le président du
REFAEC, dont les membres ne sont pas en grève, sauf l'École des sciences de la
gestion de l'UQAM, qui a choisi l'option d'une semaine de grève non
reconductible.
«Nous
souhaitons faire redémarrer les discussions, analyser la proposition en
profondeur, discuter avec les gens de la FEUQ et tenter d'en arriver enfin à
une solution globale et complète sur cette question», ajoute M. Denis-Trudel.
La FEUQ a immédiatement riposté à l'arrivée de ce
nouveau joueur en affirmant qu'elle n'avait pas «besoin d'une nounou pour
discuter avec Québec», comme l'a indiqué Pier-André Bouchard-Saint-Amant, son président.
Au cabinet du ministre Fournier, ce dialogue a été
perçu comme partir intégrante «d'un exercice pédagogique» où tout groupe
étudiant représentatif et «désireux de comprendre et expliquer la proposition»
est entendu, comme l'a expliqué l'attaché de presse du ministre, Stéphane
Gosselin. «Mais "médiateur", ce n'est sans doute pas le terme que
nous aurions utilisé», a-t-il ajouté.
Le ministre Fournier a par ailleurs changé de ton
hier : après avoir martelé depuis une semaine que sa proposition était finale,
il se dit maintenant prêt à recevoir et à étudier une contre-proposition de la
part des leaders étudiants. «Je suis ouvert à ce qu'on me fasse des
commentaires. J'attend même des propositions», a-t-il affirmé hier, à l'entrée
du caucus des députés libéraux.
Il considère toujours son offre «valable» et
«significative». «Je m'attends à ce que les étudiants fassent eux-mêmes des
propositions. Ce n'est pas tout de faire des manifestations», a-t-il lancé.
Jean-Marc Fournier prévient toutefois que toute contre-proposition des
étudiants devra respecter le cadre budgétaire qu'il a présenté la semaine
dernière, c'est-à-dire 41,5 millions de dollars pour cette année et 95,5
millions par an à compter de 2009-10.
Le ministre déplore le «jusqu'au-boutisme» des
étudiants, qui exigent le réinvestissement des 103 millions de dollars. «Si on
veut régler ça, il va falloir que chacun fasse un bout de chemin. Nous, on a
fait un bon bout de chemin. Je pense que c'est aux étudiants d'en faire un»,
a-t-il dit.
Auparavant, la FEUQ et la Fédération étudiante
collégiale du Québec (FECQ) avaient rappelé leur intention de «laisser durer
cette grève le temps qu'il faudra», comme l'a expliqué Pier-André
Bouchard-Saint-Amant, de la FEUQ. «Nous continuons à refuser catégoriquement la
formule Fournier», a indiqué Julie Bouchard, présidente de la FECQ.
À l'UQAM, les associations facultaires
représentatives des 42 000 étudiants en grève et réunis sous différentes
bannières ont manifesté leur désir d'être entendues par le ministère de
l'Éducation et de participer activement à la négociation. «Tous les groupes
étudiants doivent être présents à la table», a expliqué Joël Nadeau,
représentant de l'Association facultaire étudiante des lettres, langues et
communications de l'UQAM. «Nous avons l'impression que le ministre rit de nous.
Il n'a pas conscience de l'ampleur de l'enjeu.»
Hier, les 1000 étudiants du secteur pré-clinique de
la faculté de médecine de l'Université de Montréal ont rejoint le mouvement de
grève, qui concerne toujours 170 000 étudiants. 35 des 48 collèges publics sont
désormais officiellement en grève. Des actions ont lieu un peu partout au
Québec aujourd'hui, et se poursuivront toute la semaine, pour illustrer au
gouvernement la montée de la grogne.
Hugo Meunier, La Presse
Le fossé se creuse entre le gouvernement et les
étudiants, dans l'impasse depuis l'échec des négociations la semaine dernière.
Pendant que les leaders étudiants et le ministre de
l'Éducation, Jean-Marc Fournier, se lancent la balle, les 170 000 étudiants en
grève promettent de frapper fort.
Invités par le ministre Fournier à réfléchir à sa
dernière proposition, qualifiée de «finale», les représentants étudiants de
toutes allégeances lui ont donné un non catégorique en guise de réponse.
Les fédérations étudiantes universitaire et
collégiale du Québec (FEUQ et FECQ) ont ajouté de l'huile sur un feu déjà vif à
l'occasion du dévoilement de leur plan d'action, hier.
Les deux plus importants regroupements étudiants de
la province, qui comptent 230000 personnes, accusent le ministre de l'Éducation
de mauvaise foi dans sa gestion de la crise qui paralyse le réseau des cégeps
et universités depuis bientôt un mois. «La proposition de Fournier n'est pas
bonne et la réponse des étudiants est claire», tranche le président de la FEUQ,
Pier-André Bouchard.
«Présentement,
c'est l'impasse, c'est clair !» reconnaît-il.
Jean-Marc Fournier propose d'octroyer dès cette
année 41,5 millions de dollars pour la mise en place de deux mesures. L'une
d'elle consiste en un réinvestissement de 22,5 millions en bourses, l'autre, en
un programme de remise de dettes.
La semaine dernière, la FEUQ avait cependant ouvert
la porte aux compromis en affirmant être prête à considérer les offres du
ministre.
Hier, le président de la FEUQ à de nouveau admis
être ouvert à d'autres négociations. «Peu importe le montant que le ministre
mettra sur la table, on est responsable et on va le présenter à nos membres.
C'est aux assemblées générales de décider ensuite», souligne M. Bouchard.
Du côté des cégeps, dont 35 sont en grève, le
mouvement ne cesse de prendre de l'ampleur constate la présidente de la FECQ,
Julie Bouchard. Selon elle, les mandats de grève se renouvellent dans la
plupart des établissements. «Ça se reconduit plus fort que le vote initial»,
indique Mme Bouchard.
De son côté, la faculté de médecine de l'Université
de Montréal s'est prononcée, hier, en faveur d'une grève générale illimitée.
Les 1000 étudiants devront décider, mardi prochain, s'ils reconduisent ou non
leur débrayage.
Fournier
défend sa proposition
À Québec, le ministre de l'Éducation estime que la
balle est dans le camp des étudiants. Il les invite à mettre à leur tour
quelque chose sur la table. «Si on veut régler cela, il va falloir que chacun
fasse un bout de chemin. Nous, on a fait passablement un bon bout de chemin,
c'est au tour des étudiants. Ce n'est pas tout de faire des manifestations, il
faut aussi faire des propositions», a déclaré, hier, le ministre Fournier à son
entrée à la réunion du caucus libéral.
Le cabinet du ministre a confié entretenir des
communications avec les meneurs de la fronde. «On se parle tout le temps», a
résumé un collaborateur.
Panique
Les leaders étudiants estiment qu'ils réussiront à
faire entendre raison au ministre de l'Éducation. Pour l'instant, pas question
de déroger de leur objectif principal : récupérer les 103 millions de dollars
transformés en prêts. «Le gouvernement commence à paniquer», croit Pier-André
Bouchard.
Hier, les leaders étudiants étaient accompagnés des
représentants étudiants des universités Concordia et McGill pour dévoiler leur
«calendrier d'actions».
La FEUQ a profité de l'occasion pour lancer la version
anglaise de son message publicitaire, diffusé à la télévision depuis quelques
semaines.
Parmi les autres mesures de protestation prévues
cette semaine, il y aura un sit-in aujourd'hui, des manifestations devant les
bureaux de députés libéraux demain et une grande offensive pour souligner le
premier anniversaire de la transformation de 103 millions de bourse en prêts le
30 mars. Des étudiants de la FAECUM, dont 18 000 des 33 000 membres sont en
grève, entameront pour leur part un jeûne devant les bureaux du ministre de
l'Éducation, rue Fullum, à Montréal.
Dimanche matin, un élève du collège Montmorency a
commencé une grève de la faim.
Perturbations
de la CASSEE
Tel qu'annoncé, les grévistes sous la bannière de
la Coalition de l'Association pour une solidarité syndicale étudiante élargie
(CASSEE) ont adopté la ligne dure en organisant des «actions de perturbations
économiques».
Hier, plusieurs d'entre eux ont bloqué l'autoroute
40 (en direction est) durant une bonne heure. En fin de journée, plus d'une
centaine d'entre eux ont récidivé en paralysant le pont de la Concorde, qui
mène au casino de Montréal. Vendredi dernier, 70 étudiants avaient bloqué ce
même pont durant deux heures.
Des milliers de grévistes sont attendus jeudi
devant l'Assemblée nationale, pour une manifestation d'envergure organisée par
la CASSEE.
Front commun
Pour la première fois de son histoire, la totalité
des associations étudiantes de l'Université du Québec à Montréal (UQAM) est en
grève.
Forts de cet appui, les représentants d'associations,
la plupart avec la CASSEE, ont exigé de nouvelles négociations avec le ministre
Fournier. Exclus de la table des négociations, les représentants de la CASSEE
réclament, en plus des 103 millions, l'abolition de la réforme de l'aide
financière aux études, dans une perspective de gratuité scolaire et
d'éradication de l'endettement étudiant.
Par ailleurs, quelques voix commencent à s'élever
pour réclamer un front commun des regroupements étudiants, toujours divisés sur
leurs revendications après près d'un mois de grève. «Si on veut trouver des
solutions, il faut mettre nos revendications en commun. À la base, il y a une
volonté», explique Joël Nadeau, coordonnateur de l'Association facultaire
étudiante de lettres, langues et communication à l'UQAM.
Même son de cloche du côté de la FAECUM. «Plus le
monde est uni, mieux c'est. L'objectif serait d'aller tous dans la même
direction», indique Francis Bourque-Sandoval, attaché politique.
Avec la collaboration de Denis Lessard
________________________
NOMBRE D'ÉTUDIANTS
EN GRÈVE
FEUQ: 56000
FECQ: 45000
CASSEE: 50000
Indépendants: 20000
________________________
CALENDRIER
DES MANIFESTATIONS
Aujourd'hui : Sit-in de la FAECUM et de la FECQ,
manifestations symboliques régionales qui ciblent les députés (FECQ).
Demain : Manifestation partout au Québec, notamment devant
les bureaux de plusieurs députés (FECQ et FEUQ).
Jeudi : Manifestation à Québec (CASSEE, FAECUM)
Vendredi : Action croix noire de la FECQ partout au
Québec.
Lundi (28 mars) : Les 10 plaies du
gouvernement Charest (actions symboliques de la FEUQ et la FECQ).
Mardi (29 mars) : Actions symboliques (FECQ
et FEUQ).
Mercredi (30 mars) : Manifestation pour le 1er
anniversaire de la transformation des 103 millions de bourses en prêts (FECQ,
FEUQ).
Toute la semaine : Perturbations économiques
(CASSEE).
Gilles Fisette, La Tribune, Sherbrooke
À défaut de pouvoir puiser davantage dans le trésor
public, Québec doit envisager de dégeler les frais de scolarité, pour les
hausser graduellement jusqu'à ce qu'ils atteignent la moyenne nationale. En
parallèle, l'aide aux étudiants en difficulté financière serait améliorée.
Telle est la position que défend le nouveau
principal de l'Université Bishop's, Robert Poupart, alors qu'il était interrogé
en marge de la contestation étudiante actuelle devant les compressions de 103
millions $ apportées au régime des bourses.
Selon M. Poupart, le Québec ne peut pas maintenir
la situation actuelle qui fait que l'éducation supérieure est sous-financée.
Présentement, les besoins à ce chapitre sont évalués à 375 millions $,
annuellement.
Il souligne que le Québec a toujours défendu le
maintien de frais de scolarité à un montant peu élevé en disant qu'il y en
allait de l'accessibilité aux études.
"Or, si c'est au Québec que les frais de
scolarité sont les plus bas, c'est aussi au Québec que le taux de fréquentation
universitaire est le plus bas. L'argument ne tient donc pas la route. Il n'y a
pas de corrélation entre l'accessibilité et les frais de scolarité",
a-t-il déclaré.
David Bombardier, La Tribune, Sherbrooke
Les étudiants en grève ont marqué des points contre
le maire de Sherbrooke, lundi soir. Ils n'ont pas encore obtenu l'appui de Jean
Perrault, mais ils ont tout de même profité de la période de questions de la
séance du conseil pour soumettre des arguments de taille auxquels le maire a eu
bien du mal à répondre.
Il y a deux semaines, une cinquantaine de
manifestants s'étaient fait répondre par M. Perrault que la Ville ne peut se
prononcer dans ce conflit étant donné que l'éducation n'est pas de juridiction
municipale. Mécontents, les grévistes avaient utilisé des sifflets pour faire
suspendre brièvement la séance du conseil.
Lundi, une dizaine de jeunes se sont présentés
calmement au micro pour talonner le maire Perrault sur la même question. David
Lanneville a rappelé que la mairesse de Shawinigan s'est récemment prononcée en
faveur des étudiants.
"Et c'est une libérale notoire", a
précisé l'étudiant en ajoutant que cet enjeu touche directement 20 pour cent
des Sherbrookois. Jean Perrault a alors répété son argumentaire de juridiction
d'il y a deux semaines.
Louis Lafortune, Le Droit
Les étudiants de l'Université du Québec en
Outaouais ont voté, hier, à 59 % en faveur d'un prolongement de la grève
jusqu'à jeudi.
« C'est un mandat moins fort que le premier, mais
plus fort que le deuxième, a dit Sébastien Jouffroy, vice-président de
l'Association générale des étudiants de l'UQO. Nous sommes heureux de la
participation et du nombre de personnes qui se sont déplacées pour voter. »
Le vote d'hier a attiré environ 820 étudiants, un
nombre plus élevé que lors de la première assemblée il y a une semaine, lorsque
600 étudiants ont voté à 66 % pour le débrayage. Lors du deuxième vote,
vendredi dernier, 500 étudiants ont voté, se prononçant à 54,3 % en faveur de
la grève.
Jean-Félix Giguère-Groulx, un étudiant en éducation
à l'UQO, reconnaît que la grève ne plaît pas à tous. Mais il est important
selon lui de maintenir la pression sur le gouvernement Charest afin qu'il
revienne sur sa décision de convertir 103 millions $ de bourses en prêts.
KEVIN
DOUGHERTY, The Gazette
CREDIT:
MARCOS TOWNSEND, THE GAZETTE
Julie
Bouchard, president of the CEGEP students' federation, and Pier-Andre Bouchard
St-Amant, president of the university students' federation, share a news
conference about their plans for new protests against cuts to
Meet
the Bouchards.
Pier-Andre
Bouchard St-Amant, 25, is president of the Federation etudiante universitaire
du
Julie
Bouchard, 20, is president of the Federation etudiante collegiale du
(They
are not related.)
Pier-Andre
is a math student at
Together
they have led a confrontation that began with the Charest government's decision
a year ago to cut $103 million from
University
rectors, unions and other opponents of the Charest government have added their
support.
But
the Bouchards aren't in anybody's pocket.
After
their day of protest this week, Bouchard St-Amant wanted to meet with reporters
covering the National Assembly.
He
was told the only way he could get access to a meeting room was by going
through an opposition MNA. Pauline Marois, PQ education critic, was glad to
oblige and even planned to show up at the FEUQ event.
"Once
we learned it wasn't a regular practice, we said, 'no way,' " Bouchard
St-Amant said, explaining how he moved the event to a nearby hotel.
When
reporters asked him to confirm a meeting later in the day with Education
Minister Jean-Marc Fournier, he said he had no idea what they were talking
about.
Fournier
would get both Bouchards or none. The FEUQ and the FECQ are equal partners.
At
their news scrums, they speak in clear, articulate clips, giving reporters
exactly the information they need.
Bouchard
St-Amant starts off, setting the scene. When he stops for a breath, the FECQ's
Bouchard jumps in, completing his thoughts.
When
she has pumped out her 45-second clip, Bouchard St-Amant starts again.
Last
Tuesday, Fournier rescheduled a meeting with FEUQ and FECQ three times, from
Emerging
from that meeting, where Fournier made his $29-million "final offer,"
the Bouchards didn't waste time.
"If
the government wanted to add oil to the fire, I think they have succeeded with
the proposal they submitted to us today," Bouchard St-Amant began,
explaining to reporters that what Fournier offered does not help 65 per cent of
the students.
"In
effect, this is a program to postpone debt," Julie Bouchard continued.
"It won't affect all students, only some students, and it is clearly not
enough."
They
are media savvy, hammering away at their one point: that the government should
return the $103 million to the bursary program and should do so rather than
cutting taxes.
Their
one false move was to allow supporters with a battering ram to destroy the door
of the Chateau Montebello last month, where the Liberal caucus was meeting. A
bloody confrontation with police ensued.
The
two federations now say they will avoid violence, but they are being asked to
pay $20,000 to rebuild the antique wooden doors.
On
a Radio-Canada television panel, the Bouchards were joined by Xavier Lafrance
of CASSEE - the Coalition de l'association pour une solidarite syndicale
etudiante elargie - a rival and more radical group that wants free tuition.
Asked
by host Dominique Poirier what he thought about free tuition, Bouchard St-Amant
said free tuition would cost the government $300 million.
"If
we have $300 million, we should put it into teachers, universities,
books," he said. "Our universities are underfinanced."
Lia
Lévesque, Presse Canadienne, Montréal
Les
étudiants ne lâchent pas prise et multiplieront encore les moyens de pression
cette semaine, des actions qui culmineront le 30 mars, premier anniversaire de
la conversion de 103 millions $ de bourses en prêts.
Sit-in,
publicité télévisée en anglais et autres manifestations s'ajouteront aux moyens
déjà choisis pour faire valoir leur mécontentement au ministre de l'Education
Jean-Marc Fournier.
Le
30 mars, jour du premier anniversaire de la conversion de 103 millions $ de
bourses en prêts étudiants, une «action symbolique» est prévue devant
l'Assemblée nationale à Québec, ont annoncé lundi en conférence de presse à
Montréal la Fédération étudiante collégiale du Québec et la Fédération
étudiante universitaire du Québec.
Par
ailleurs, un message publicitaire en anglais, qui calque celui déjà diffusé en
français, a été ajouté à la panoplie des moyens de pression. La Fédération
étudiante universitaire du Québec, qui en a défrayé les coûts, refuse toutefois
de dire combien le message a coûté, «pour des raisons stratégiques».
Pas de péril
Les
porte-parole étudiants ont rejeté du revers de la main les évocations de
session en péril à mesure que la grève dure. «Le gouvernement ne peut pas se
permettre de perdre une session. Arrêtez de croire ça, c'est impossible qu'il y
ait une session qui se perde. Il va perdre trop d'argent», a martelé M.
Pier-André Bouchard, président de la FEUQ.
Mme
Julie Bouchard explique, de son côté, que le gouvernement ne pourrait pas gérer
deux cohortes d'étudiants qui arriveraient en même temps sur les bancs d'école,
puisque celle issue du secondaire arrivera normalement à la première année de
cégep, par exemple.
«Le gouvernement refuse de reculer par orgueil
politique. Les étudiants n'ont pas à faire les frais de l'orgueil politique de
ce gouvernement-là», s'est exclamé Mme Bouchard.
On
assiste de plus en plus à un dialogue de sourds: «Le ministre est parti
vendredi en disant qu'il voulait laisser réfléchir les étudiants. Les étudiants
ont pris la peine de réfléchir et leur réponse, c'est qu'on va laisser
réfléchir le ministre. Cette semaine, c'est ça qu'on va faire, on va le faire
réfléchir et on va faire réfléchir son caucus des députés également», a prévenu
quant à lui M. Bouchard.
UQAM
Par
ailleurs, à l'Université du Québec à Montréal, où plus de 40 000 étudiants des
sept associations sont en grève, les représentants ont plaidé pour que l'autre
regroupement étudiant, la CASSEE (Coalition des associations pour une
solidarité syndicale étudiante élargie), soit inclus dans les discussions avec
le gouvernement.
Leurs
représentants affirment ne constater aucun essoufflement sur le terrain,
soutenant que les étudiants sont de plus en plus convaincus qu'il faut aller
jusqu'au bout dans ce dossier.
Les étudiants participeront d'ailleurs à la
manifestation organisée par la CASSEE, jeudi à Québec. «Nous croyons plus que
jamais que la présence des étudiants et étudiantes sur le terrain démontre
l'urgence du règlement de ce dossier», a affirmé M. Joel Nadeau coordonnateur
de l'association facultaire AFELLC-UQA
(D'après PC) – Les étudiants ne lâchent pas prise
et entendent multiplier encore les moyens de pression cette semaine.
Des actions culmineront le 30 mars, premier
anniversaire de la conversion de 103 millions de dollars de bourses en prêts. À
cette date, une action symbolique est prévue devant l'Assemblée nationale à
Québec, geste qui fera suite à une série de manifestations quasi quotidiennes
de toutes sortes. De plus, un message publicitaire en anglais fera aussi son
entrée sur les ondes télévisuelles.
Les fédérations étudiantes collégiale et
universitaire se disent convaincues que Québec ne pourra se permettre d'annuler
la session car cela se traduirait par l'arrivée d'une double cohorte
d'étudiants en septembre prochain.
Les représentants étudiants rejettent
catégoriquement les propositions du ministre de l'Éducation, Jean-Marc
Fournier, parce qu'elles représentent moins de la moitié des sommes retirées du
programme de bourses. De plus, elles ne visent que 35% des étudiants et
excluent ceux du secteur professionnel, du secteur collégial général et les
étudiants à la maîtrise et au doctorat.
Par ailleurs, des actions ciblées des étudiants se
poursuivaient çà et là. Par exemple, un groupe d'étudiants a momentanément
bloqué l'accès au casino de Montréal. Plus tôt dans la journée, un groupe
d'étudiants en grève affirmait, dans un communiqué, avoir momentanément bloqué
l'autoroute 40 en direction de Montréal.
D'autre part, le ministre de l'Éducation, Jean-Marc
Fournier, renvoie la balle aux étudiants et prétend que c'est à eux de lui
faire des propositions.
M. Fournier s'accroche donc toujours à la formule
complexe qu'il leur a soumise la semaine dernière. Aux étudiants qui montrent
une farouche détermination à poursuivre leur grève, il répond que ce n'est pas
tout de manifester, il faudrait aussi avoir quelque chose à suggérer.
(21 mars 2005) - La
Fédération étudiante universitaire du Québec (FEUQ) et la Fédération étudiante
collégiale du Québec (FECQ) maintiennent le cap. En conférence de presse, elles
ont confirmé le renouvellement des mandats de grève et ont annoncé une nouvelle
série « d'actions symboliques ».
La FECQ a notamment promis
de célébrer, le 30 mars, l'anniversaire de l'annonce des compressions de 103
millions de dollars dans le programme de prêts et bourses, décriées par les
étudiants.
Signe de la force du
mouvement, les quelque 42 000 étudiants de l'Université du Québec à Montréal
(UQAM) ont déclenché la grève générale. Et les étudiants en médecine de
l'Université de Montréal seront en grève jusqu'au 29 mars.
Jusqu'où les étudiants
québécois sont-ils prêts à aller? Bernard Drainville en discute avec Julie
Bouchard, présidente de la FECQ, Pier-André Bouchard-Saint-Amand, président de
la FEUQ, et Gaëtan Boucher, président-directeur général de la Fédération des
cégeps.
Jusqu'où
les étudiants québécois sont-ils prêts à aller?
ou (http://www.radiocanada.ca/actualite/v2/lapartdeschoses/archive53_200503.shtml#)
Les étudiants de la région de Québec annoncent une
escalade des moyens de pression cette semaine, afin de continuer à revendiquer
le réinvestissement des 103 millions de dollars dans le programme de bourses.
Lundi matin, environ 150 étudiants de la faculté
d'architecture de l'Université Laval ont manifesté sur la côte de la Fabrique.
Des occupations de bureaux de ministres sont
prévues mercredi et une grande manifestation devant l'Assemblée nationale de
Québec doit avoir lieu jeudi.
La grève
comme moyen de pression
À l'Université Laval, bons nombres d'associations,
comme les étudiants en médecines et en relations industrielles, ont voté en
faveur du renouvellement de leur mandat de grève. Cependant, la voix des
étudiants dissidents, qui s'opposent à la grève comme moyen de pression,
commencent à se faire plus forte.
Les opposants au débrayage estiment que le
débrayage risque de leur coûter cher et de leur faire perdre leur session.
Le nouveau président de la confédération des
associations étudiantes de l'Université Laval, Antoine Houde, estime néanmoins
que les étudiants sont de plus en plus mobilisés. Cette motivation pourrait
prendre de l'ampleur à la suite des commentaires du ministre de l'Éducation qui
se dit ouvert à reprendre les discussions avec les leaders étudiants.
Depuis lundi matin, les 42 000 étudiants de
l'Université du Québec à Montréal sont en grève.
Vendredi dernier, les étudiants de l'école des
sciences de la gestion ont voté pour une grève d'une semaine. Les six autres
associations étudiantes ont voté en faveur d'une grève générale illimitée le 24
février.
Les leaders étudiants dénoncent surtout le discours
du ministre de l'Éducation, Jean-Marc Fournier qui, disent-ils, visent à
diviser le mouvement étudiant.
C'est la première fois que toutes les associations
étudiantes de l'UQAM sont en grève.
Du côté de l'Université de Montréal, les étudiants
en médecine ont voté pour la grève lundi.
Par ailleurs, une centaine d'étudiants en grève ont
bloqué l'autoroute 40 lundi midi en direction de Montréal. Le blocus à la
hauteur du boulevard Hymus a été de courte durée car la Sûreté du Québec est
immédiatement intervenue.
Les mouvements de grève se poursuivent dans les
institutions d'enseignement postsecondaires de la région, au terme d'assemblées
générales tenues lundi.
À l'Université de Sherbrooke, les étudiants de la
Faculté des lettres et sciences humaines ont approuvé la poursuite du débrayage
dans une forte proportion, lundi après-midi, lors d'un vote à main levée.
À Victoriaville, 65 % des étudiants ont voté en
faveur de la poursuite de la grève lors d'un vote secret. À Drummondville, les
étudiants ont aussi approuvé la reconduction du débrayage dans une forte
proportion lors d'un vote à main levée.
Les étudiants protestent toujours contre la
décision du gouvernement du Québec de convertir 103 millions de dollars
auparavant versés en bourses en prêts.
Le mouvement de grève étudiante, qui s'est mis en
branle graduellement depuis la fin du mois de février, est d'ailleurs loin de
s'essouffler, si on en croit les leaders des fédérations collégiale et
universitaire.
En conférence de presse, lundi, le président de la
Fédération étudiante universitaire du Québec (FEUQ), Pier-André Bouchard, a
affirmé que la grève durera « le temps que ça prendra ». Il a accusé le
ministre de l'Éducation, Jean-Marc Fournier, de faire preuve de mauvaise foi
dans le dossier.
La présidente de la Fédération étudiante collégiale
du Québec (FECQ), Julie Bouchard, a également annoncé une série « d'actions
symboliques » des étudiants, au cours des prochaines semaines, auxquelles
prendront aussi part les membres de la FEUQ.
Ce mercredi, les cégépiens en grève participeront
notamment à une série de manifestations régionales. Lundi prochain, la journée
s'inscrira sous le thème des « dix plaies du gouvernement Charest ».
Le 30 mars, la FECQ promet de célébrer
l'anniversaire de l'annonce des compressions de 103 millions de dollars dans le
programme de prêts et bourses.
Au sujet des craintes concernant une éventuelle
annulation de la session et une perte potentielle de revenus pour les
étudiants, le président de la FEUQ a répondu que ceux-ci préféraient « perdre
une semaine de salaire, plutôt que 5000 $ en prêts ».
Mercredi dernier, le ministre Fournier a plutôt
proposé un programme de remise de dette d'une valeur variant de 41,5 millions
de dollars en 2005-2006 à 95,5 millions d'ici 2009-2010. M. Fournier a offert
d'annuler 40 % du montant de la dette des étudiants les plus démunis qui
obtiennent un diplôme collégial de formation technique ou un baccalauréat à
l'intérieur des délais prescrits. Le ministre a dit que son offre était finale,
mais les leaders étudiants l'ont rejeté.
Lien audio et video : http://www.radiocanada.ca/nouvelles/Index/nouvelles/200503/21/003-greve-etudiante-lundi.shtml
Le mouvement de grève étudiante est loin de
s'essouffler, si on en croit les leaders des fédérations collégiale et
universitaire, ainsi que les votes de débrayage qui continuent de s'accumuler.
En conférence de presse, lundi, le président de la
Fédération étudiante universitaire du Québec (FEUQ), Pier-André Bouchard, a
affirmé que la grève durera « le temps que ça prendra ».
M. Bouchard a accusé le ministre de l'Éducation,
Jean-Marc Fournier, de faire preuve de mauvaise foi dans le dossier.
La présidente de la Fédération étudiante collégiale
du Québec (FECQ), Julie Bouchard, a de son côté confirmé que tous les mandats
de grève obtenus dans les cégeps ont été renouvelés.
Elle a également annoncé une série « d'actions
symboliques » des étudiants, au cours des prochaines semaines, auxquelles
prendront aussi part les membres de la FEUQ.
Ce mercredi, les cégépiens en grève participeront à
une série de manifestations régionales. Lundi prochain, la journée s'inscrira
sous le thème des « dix plaies du gouvernement Charest ». Le 30 mars, la FECQ
promet de célébrer l'anniversaire de l'annonce des compressions de 103 millions
de dollars dans le programme de prêts et bourses, décriées par les étudiants.
Au sujet des craintes concernant une éventuelle
annulation de la session et une perte potentielle de revenus pour les
étudiants, le président de la FEUQ a répondu que ceux-ci préféraient « perdre
une semaine de salaire, plutôt que 5000 $ en prêts ».
Signe de la force du mouvement de grève, les
quelque 42 000 étudiants de l'Université du Québec à Montréal (UQAM) ont
déclenché la grève générale, lundi. Même les étudiants en médecine de
l'Université de Montréal emboîtent le pas, avec une grève qui durera jusqu'à
mardi prochain. Plus de la moitié des étudiants de l'institution sont
maintenant en arrêt d'études.
Naissance de
« l'Action ROSE »
Des étudiants en sciences politiques de l'UQAM ont
placardé d'affiches roses les portes des bureaux de circonscription de la
ministre de la Culture et des Communications, Line Beauchamp, et du président
de l'Assemblée nationale, Michel Bisson, dans la nuit de dimanche à lundi.
L'Action ROSE (Résolution officielle pour la survie
étudiante) est ainsi devenue la toute dernière manifestation de la grogne
étudiante.
La Fédération des associations étudiantes du campus
de l'Université de Montréal (FAECUM) a aussi annoncé qu'un groupe d'étudiants
entreprendrait mardi une grève de la faim devant les bureaux montréalais du
ministère de l'Éducation, pendant que d'autres étudiants feraient un sit-in au
centre-ville de Montréal.
Pour sa part, la Coalition de l'Association pour
une solidarité syndicale étudiante élargie (CASSEE) organisera une grande
manifestation devant l'Assemblée nationale, à Québec, jeudi.
Objectif: 103
millions
Réunis dimanche en assemblée, les membres de la
FAÉCUM ont dénoncé l'offre du ministre de l'Éducation, Jean-Marc Fournier.
Selon eux, cette proposition oublie de tenir compte des étudiants de maîtrise
et de doctorat, « les plus endettés au Québec ».
Mercredi dernier, le ministre Fournier a refusé de
reconvertir les 103 millions de dollars de bourses transformées en prêts, comme
le réclament les mouvements étudiants.
Il a plutôt proposé une mesure totalisant 41,5
millions de dollars en 2005-2006, puis 95,5 millions d'ici 2009-2010.
M. Fournier a également offert d'annuler 40 % du
montant de la dette des étudiants les plus démunis qui obtiennent un diplôme
collégial de formation technique ou un baccalauréat à l'intérieur des délais
prescrits.
Le ministre a dit que son offre était finale.
Les étudiants de l'Université du Québec en
Abitibi-Témisamingue (UQAT) ont amorcé, lundi, une grève de trois jours. En
matinée, ils étaient une vingtaine de manifestants sur le piquet de grève, au
campus de Rouyn-Noranda.
Les étudiants dénoncent les compressions de 103
millions de dollars imposées par le gouvernement Charest au programme de
bourses.
Les étudiants ont donc troqué leurs crayons pour
des pancartes. « On a le droit à l'éducation. On veut étudier, c'est au
gouvernement de nous aider et ce n'est pas en coupant dans les bourses qu'il
nous aide », a affirmé un manifestant.
Un autre devait ajouter: « Ce n'est pas seulement
les étudiants qui vont payer à long terme, il va y avoir des conséquences pour
tout le Québec. »
Lourdement endettée
Julie Rock, une étudiante en multimédia, avait
collé avec soins sur sa pancarte les factures qu'elle a dû payer depuis le
début de sa session pédagogique. « Je trouve que je suis déjà beaucoup endettée
pour une première année d'étude, et il me reste encore deux autres années.
C'est pour cela que je m'implique dans la grève et que je suis solidaire avec
les autres », a-t-elle affirmé.
À 47 ans, Claude Gagné effectue un retour aux
études à l'université. Il n'a pas hésité à se joindre au groupe de manifestants.
« À mon âge, c'est pour appuyer la jeune génération. Je trouve que ce qui se
passe actuellement est injuste pour les jeunes », a affirmé Claude Gagné.
Les étudiants souhaitent que le ministre de
l'Éducation, Jean-Marc Fournier, revienne à la table de négociation. Entre
autres, Marie-Ève Duclot demande au ministre de faire une offre « qui va
proposer plus d'égalité. La proposition qu'il a faite n'est pas entièrement
mauvaise, mais selon moi, son gros défaut est qu'elle exclut encore un paquet
de gens. L'éducation est un droit universel, donc ça nous prend une proposition
qui va toucher tout le monde », a martelé Marie-Ève Duclot.
Mercredi, les étudiants de l'UQAT et les grévistes
du cégep régional participeront à une importante manifestation, avant de
décider s'ils poursuivent la grève.
Les mouvements de grève se poursuivent aux cégeps
de Drummondville et de Victoriaville. Les étudiants des deux institutions ont
fortement appuyé la poursuite du débrayage lors d'assemblées générales tenues
lundi.
À Victoriaville, 65 % des étudiants ont voté en
faveur de la poursuite de la grève lors d'un vote secret. À Drummondville, les
étudiants ont approuvé la reconduction du débrayage dans une forte proportion
lors d'un vote à main levée.
Les étudiants protestent contre la décision du
gouvernement du Québec de convertir 103 millions de dollars auparavant versés
en bourses en prêts.
Le mouvement de grève étudiante, qui s'est mis en
branle graduellement depuis la fin du mois de février, est d'ailleurs loin de
s'essouffler, si on en croit les leaders des fédérations collégiale et
universitaire.
En conférence de presse, lundi, le président de la
Fédération étudiante universitaire du Québec (FEUQ), Pier-André Bouchard, a
affirmé que la grève durera « le temps que ça prendra ». Il a accusé le
ministre de l'Éducation, Jean-Marc Fournier, de faire preuve de mauvaise foi dans
le dossier.
La présidente de la Fédération étudiante collégiale
du Québec (FECQ), Julie Bouchard, a également annoncé une série « d'actions
symboliques » des étudiants, au cours des prochaines semaines, auxquelles
prendront aussi part les membres de la FEUQ.
Ce mercredi, les cégépiens en grève participeront
notamment à une série de manifestations régionales. Lundi prochain, la journée
s'inscrira sous le thème des « dix plaies du gouvernement Charest ».
Le 30 mars, la FECQ promet de célébrer l'anniversaire
de l'annonce des compressions de 103 millions de dollars dans le programme de
prêts et bourses.
Au sujet des craintes concernant une éventuelle
annulation de la session et une perte potentielle de revenus pour les
étudiants, le président de la FEUQ a répondu que ceux-ci préféraient « perdre
une semaine de salaire, plutôt que 5000 $ en prêts ».
Mercredi dernier, le ministre Fournier a plutôt
proposé un programme de remise de dette d'une valeur variant de 41,5 millions
de dollars en 2005-2006 à 95,5 millions d'ici 2009-2010. M. Fournier a offert
d'annuler 40 % du montant de la dette des étudiants les plus démunis qui
obtiennent un diplôme collégial de formation technique ou un baccalauréat à
l'intérieur des délais prescrits. Le ministre a dit que son offre était finale,
mais les leaders étudiants l'ont rejeté.
MONTREAL, le 21 mars /CNW Telbec/ - La Fédération
étudiante universitaire du Québec (FEUQ) et la Fédération étudiante collégiale
du Québec (FECQ) annoncent aujourd'hui les actions qu'elles tiendront jusqu'au
30 mars afin de démontrer au gouvernement qu'elles n'acceptent pas la
proposition à rabais du ministre Fournier.
"La plupart des associations étudiantes ont
reconduit leur mandat de grève, ce qui démontre qu'elles rejettent l'offre du
ministre", affirme Pier-André Bouchard, président de la FEUQ. "Ce
n'est pas compliqué, si le ministre veut que les étudiants retournent en
classe, il n'a qu'à remettre 103 M$ en bourses plutôt que de s'obstiner à
proposer un programme qui ne touchera que 35% des étudiants au collégial et au
baccalauréat et exclura complètement ceux à la maîtrise et au doctorat", a
ajouté Julie Bouchard, présidente de la FECQ, dont les membres étaient réunis
en congrès cette fin de semaine.
Les étudiants restent donc très mobilisés et
démontreront au cours des prochaines semaines, par diverses actions, leur
mécontentement au ministre.
Calendrier des actions
Lundi 21 mars: Sortie de la publicité télévisée anglaise
de la FEUQ
Mardi 22 mars: Sit-in de la FAECUM et de la FECQ et
actions symboliques régionales qui ciblent les députés (FECQ)
Mercredi 23 mars: Manifestations partout au Québec,
notamment devant les bureaux de plusieurs députés libéraux (FECQ-FEUQ)
Vendredi 25 mars: Dans le cadre du Vendredi saint, action
croix noires de la FECQ partout au Québec
Lundi 28 mars: Les dix plaies du gouvernement Charest
Mardi 29 mars: Actions symboliques
Mercredi 30 mars: Actions symboliques et manifestations pour
le triste anniversaire de la coupure de 103 M$ (30 mars)
Par ailleurs, d'autres associations étudiantes
tiendront des votes cette semaine pour joindre le mouvement de grève. C'est le
cas à l'Université du Québec à Chicoutimi, qui tiendra un vote mercredi.
L'Université du Québec en Abitibi tiendra également un vote cette semaine.
Aujourd'hui, l'Université du Québec à Rimouski joint les rangs des grévistes.
Renseignements: Catherine Bourgault, attachée de presse,
FEUQ, (514) 743-9342; Julie Roy, attachée de presse, FECQ (514) 562-3321
Le mouvement étudiant amorce sa quatrième semaine
de grève.
Les différentes associations étudiantes promettent
d'autres actions-suprises comme celle de vendredi, alors que des militants ont
bloqué les accès routiers menant au Casino de Montréal.
La Coalition de l'association pour une solidarité
syndicale étudiante (CASSEE) a l'intention de continuer à viser des entreprises
qui entretiennent des liens avec le gouvernement québécois. La coalition
organisera aussi une marche à Québec, jeudi, entre l'Assemblée nationale et
l'Université Laval.
La Fédération étudiante universitaire du Québec FEUCQ)
prépare également une manifestation. Cette dernière aura lieu, mercredi, devant
les bureaux du ministère de l'Éducation à Montréal.
Environ 200 000 étudiants sont en grève. Ils
protestent contre la conversion de 103 millions de dollars de bourses en prêts.
Loin de l'essouffler, la
proposition du ministre de l'Éducation a ravivé la ferveur du mouvement
étudiant, qui poursuit ce matin une quatrième semaine de grève sans avoir perdu
de plumes.
Déterminés à poursuivre la grève, les délégués de la
Fédération des associations étudiantes du campus de l’Université de Montréal
ont adopté hier un plan d’action pour cette semaine. |
Piquées au vif par le
scénario de remise de dette proposé par Jean-Marc Fournier pour convaincre les
étudiants de reprendre le chemin de l'école, des associations étudiantes de
l'Université de Montréal ont ainsi déploré, hier, au nom des 17 000 jeunes
qu'elles représentent, l'«iniquité», l'«impertinence» et l'«insuffisance» de
l'offre présentée aux étudiants par le ministre mercredi dernier.
La Fédération des
associations étudiantes du campus de l'Université de Montréal (FAECUM) a
convenu hier d'un plan d'action pour cette semaine, dans le but de montrer au
gouvernement que la colère ne s'amenuise pas sur le campus. «Le ministre ne
peut pas penser calmer la grogne étudiante avec un programme comme le sien», a
indiqué hier Pierre-Alain Benoît, secrétaire général de la FAECUM, au terme
d'une assemblée de ses délégués et sous de chauds applaudissements. «Nous ne
sommes pas ici pour demander la lune au ministre. Nous sommes ici pour demander
un simple retour à la normale.»
Les étudiants de l'UdeM
entendent ainsi commencer demain un «jeûne général illimité» devant les bureaux
du ministère de l'Éducation de même qu'un «sit-in» public au centre-ville.
Mercredi, les députés libéraux seront assaillis de manifestants et, le
lendemain, les étudiants sont invités à se joindre à la manifestation
orchestrée à l'Assemblée nationale par la Coalition pour une ASSE élargie
(CASSEE), qui a lancé le mouvement de grève. Afin de montrer qu'ils «ne font
pas la grève pour avoir congé», les étudiants promettent aussi cette semaine de
commencer à participer à des actions de bénévolat et d'action communautaire.
Le retour à la normale
revendiqué par les auteurs de ce débrayage en voie de passer à l'histoire doit
passer par un «retour du ministre à la table à dessin». «La seule solution,
c'est de ramener les plafonds de prêts au niveau où ils étaient avant», a
ajouté M. Benoît, devant des délégués déterminés. «Ça, ça va lui coûter 103
millions !»
La conversion de 103
millions de bourses en prêts, à la faveur du dernier budget, fait toujours
fulminer le mouvement étudiant, dont quelque 170 000 membres sont toujours
en grève, certains depuis bientôt un mois. Un scénario de remise de dette
présenté une première fois mardi par le ministre Fournier, puis bonifié le
lendemain matin, n'a toutefois servi qu'à indigner davantage les étudiants, qui
ont signifié qu'il en fallait plus pour les convaincre de revenir en classe.
D'autres irréductibles
pourraient d'ailleurs s'ajouter au mouvement de grève dès aujourd'hui :
après leurs collègues de l'Université Laval, les futurs médecins inscrits à
l'UdeM doivent se prononcer aujourd'hui -- à nouveau -- sur l'éventualité d'une
grève générale illimitée, ce que les observateurs des batailles étudiantes
interprètent comme un indice de la solidité du mouvement de grève.
Réunies en congrès hier au
cégep de Drummondville, une trentaine d'associations étudiantes membres de la
CASSEE ont aussi convenu d'un plan d'action destiné cette semaine à «hausser le
ton et à faire monter la pression», a indiqué hier un porte-parole nouvellement
élu, Mathieu Cousineau-DeGarie.
Une «semaine de
perturbation économique» ponctuée «d'actions surprises» doit démarrer
aujourd'hui. Des dérangements du type de ceux qui ont fait l'actualité la
semaine dernière -- comme le blocage pendant deux heures du pont de la
Concorde, vendredi dernier -- pourraient donc être à l'agenda.
«Le mouvement de grève est
à son sommet, et nous dénonçons toujours la proposition faite par le ministre»,
a indiqué M. Cousineau-DeGarie. «Nous avons le momentum et nous croyons que
c'est le moment pour le ministre Fournier de nous accueillir dans une
éventuelle négociation.»
Invités par le ministre de
l'Éducation à dénoncer les actes violents menés par certains étudiants pour
pouvoir être considérés comme des interlocuteurs au même titre que les
fédérations étudiantes, les membres de la CASSEE continuent de juger «non
nécessaire» la dénonciation d'actes violents, qu'ils ne préconisent pas par
ailleurs.
«Nous dénonçons cette
manière mesquine du ministre de nous exclure de la table de négociations», a
expliqué M. Cousineau-DeGarie, ajoutant par ailleurs que la séance d'hier avait
permis de «réaffirmer et de resserrer» les positions de la CASSEE, qui
représente toujours quelque 50 000 étudiants en grève. Le mouvement veut
d'ailleurs écrire au ministre cette semaine pour lui réitérer ses
revendications et son intérêt pour une place à la table des discussions.
La Fédération étudiante
universitaire du Québec (FEUQ) affûte aussi ses armes pour un crescendo
d'actions cette semaine, qu'elle dévoilera sous peu. «Le mouvement de grève
demeure très élevé, la pression est forte», a indiqué hier la porte-parole de
la FEUQ, Catherine Bourgault.
Aucun nouvel échange
n'avait eu lieu hier avec le cabinet du ministre Fournier, a précisé la FEUQ,
qui évaluait toujours à quelque 170 000 étudiants le bassin total de
grévistes. Demain sonne la quatrième semaine de grève pour certains collégiens
et étudiants, ces derniers étant inscrits notamment à l'UQAM. Pour ceux-là,
dont la session est sérieusement remise en question, la prochaine semaine sera
cruciale.
Réunie en séance
extraordinaire jeudi dernier, la Commission des études de l'UdeM a ainsi
constaté que, malgré des activités considérablement «perturbées» sur le campus,
la session n'était pas encore remise en question. «La Commission a résolu que
le trimestre d'hiver devrait se terminer dans les délais prévus et que les
modes d'évaluation [examens et travaux] seraient maintenus tels que planifiés»,
a-t-on indiqué, misant sur des «scénarios de rattrapage».
Cette instance, composée de
doyens, de professeurs et d'étudiants, doit se revoir demain afin d'établir,
pour chacune des facultés concernées par la grève, le seuil critique de jours
perdus à partir duquel le rattrapage ne sera tout simplement plus possible.
La solution présentée par
le ministre de l'Éducation, Jean-Marc Fournier, pour résoudre le conflit avec
les étudiants a été unanimement critiquée: alambiquée, bancale, laissant de
côté trop d'étudiants notamment ceux des cycles supérieurs. Les politiques
publiques fabriquées à la hâte en situation de crise ne sont généralement pas
les meilleures.
Québec est toutefois
disposé à remettre 42 millions de dollars dans la cagnotte dès l'année qui
vient. Au bout de cinq ans, le rattrapage aura atteint 95 millions. En moyenne,
Québec remettra dans le budget de l'aide financière quelque 70 millions par
année.
Des représentants étudiants
se sont, pour leur part, dit prêts à mettre de l'eau dans leur vin et à
accepter un réinvestissement moins élevé que les 103 millions perdus.
La table est mise pour un
compromis qui ramènerait la paix sociale, et à partir duquel une réflexion sur
le financement des universités et l'aide financière aux études pourrait être
relancée sur des bases plus saines.
Le ministre pourrait
s'engager à reconvertir en bourses pour l'an prochain 70 millions de dollars,
soit l'équivalent de la moyenne annuelle qu'il propose lui-même de réinvestir
au cours des cinq prochaines années. Cette décision serait valable pour deux
ans, le temps de concevoir une nouvelle politique.
Le projet de compromis
proposé aux fédérations étudiantes devrait énoncer les principes sur lesquels
cette nouvelle politique serait élaborée. Le compromis ne doit pas ouvrir la
voie à un dégel non balisé des droits de scolarité, mais il doit contenir des
pistes de solution à l'endettement étudiant.
***
J'avais formulé l'an
dernier, lors d'un colloque organisé par la Fédération étudiante universitaire
du Québec (FEUQ), une proposition en deux volets.
Le premier volet prend la
forme d'une loi sur le financement des universités, un véritable pacte social
qui établit le partage du fardeau financier des études supérieures.
Le second volet porte sur
l'aide financière aux études et consiste en une nouvelle politique globale de
soutien du revenu, incluant les prêts et bourses.
La loi sur le financement
des universités devrait d'abord réaffirmer le principe que l'éducation est un
bien public dont bénéficient non seulement les diplômés à titre individuel mais
l'ensemble de la société. Pour cette raison, la majeure partie des coûts de
l'éducation, y compris les études post-secondaires, doit incomber à l'État, le
financement provenant des impôts payés par tous et non seulement par ceux qui
ont des enfants à l'université, et répartis de manière progressive en fonction
du revenu de chacun.
La majorité des étudiants
et de leurs organisations ne réclament pas la gratuité scolaire. Ils proposent
en général le gel des droits de scolarité. On peut donc conclure qu'ils
admettent que le niveau actuel de leur contribution est convenable. La loi
devrait donc prévoir une participation financière des étudiants.
Présentement, les droits de
scolarité représentent entre 18 et 20 % des revenus d'exploitation des
universités. La loi pourrait prévoir que les frais demandés aux étudiants ne
peuvent jamais dépasser ce seuil (ou un autre seuil à débattre lors d'une
consultation publique). Ainsi, les étudiants auraient la garantie que les
droits de scolarité ne pourraient être augmentés à un niveau plus élevé que
celui fixé par la loi. Ils auraient ainsi la certitude que le dégel ne pourrait
jamais prendre l'allure d'une débâcle.
Le gel s'appliquerait à un
ratio plutôt qu'à un montant (1865 $ par année présentement) dont la valeur
diminue sans cesse compte tenu de l'inflation. Les frais réclamés aux étudiants
n'augmenteraient que si les autres revenus des universités augmentent. Le
gouvernement ne pourrait pas, en vertu d'une telle loi, réduire ses subventions
aux universités en faisant payer le manque à gagner par les étudiants.
***
La loi fixerait le partage
des coûts. Mais cette mesure serait insuffisante pour accroître l'accessibilité
aux études supérieures, ce qui devrait constituer un objectif de la réforme.
La principale barrière
financière aux études n'est pas constituée des droits de scolarité à condition
que ceux-ci demeurent bas, mais par l'incapacité de subvenir à ses besoins tout
en étudiant à temps complet. L'aide financière ne sert pas à rembourser des
droits de scolarité trop élevés mais à couvrir les frais de subsistance de
l'étudiant moins fortuné.
Il faut réformer l'aide
financière aux études de manière, d'une part, à remplacer les prêts par des
bourses. L'endettement étudiant freine les projets des jeunes couples désireux
de fonder un foyer ou de lancer leur carrière. Le recouvrement des dettes
d'étude coûte cher à l'État.
Mieux encore, cette réforme
devrait, d'autre part, être intégrée à une réforme de l'ensemble des programmes
de transferts aux particuliers y compris également l'assurance-emploi, l'aide
sociale et le soutien aux familles.
Les besoins d'un étudiant
seraient évalués en fonction de divers critères et l'aide lui étant accordée
puisée dans divers programmes en fonction de sa situation.
La réforme pourrait
conduire à des programmes de soutien du revenu couvrant toute la vie, de
l'université à la retraite. Ces programmes prévoiraient une contribution des
employeurs. Ils tiendraient compte des nombreuses entrées et sorties du marché
de travail, qui deviendront la norme dans les années à venir, que ce soit pour
étudier ou donner naissance à un enfant.
Bien sûr, rien n'indique
que le gouvernement actuel soit tenté de s'investir dans des réformes de cette
ampleur. Mais qui sait, pourrait-il nous surprendre ?
Voilà, les clairons
antisyndicaux sont repartis dans la province du Québec! On se plaint déjà de
«l'emprise» que les syndicats auraient sur le gouvernement! Ainsi, les
étudiants et les employés de la fonction publique seraient dans un bras de fer
avec le gouvernement pour le faire plier et, en plus, feraient tout ce qui est
en leur pouvoir pour créer des «situations de crise» afin de faire peur à la
population! Rappelons le vrai coupable de ces crises.
Pour ce qui est la grève
étudiante, le gouvernement a généré la crise en enlevant 103 millions dans les
bourses aux étudiants les plus démunis d'entre les plus démunis. Pendant un an,
le gouvernement a tout simplement ignoré les étudiants sur ce sujet, préférant
essayer de les «casser». Après tout ce temps, il est normal que le couvercle
déborde.
Du côté de la fonction
publique, rappelons que cela fait deux ans que les employés de l'État sont sans
contrat de travail (donc que les salaires n'augmentent plus) et qu'en plus le
gouvernement veut geler les salaires pour deux autres années. Cela représente
une nette diminution du pouvoir d'achat, car l'inflation, elle, continue de
grimper. Qui plus est, l'Institut de la statistique du Québec a confirmé un
retard salarial de 16,3 % des employés de la fonction publique par rapport
à ceux du privé. Alors qu'on ne vienne pas me dire que les syndicats contrôlent
le gouvernement et qu'ils créent des situations de crise ! Regardons
plutôt le vrai coupable, le gouvernement Charest, qui lui, déborde
d'imagination pour créer les crises !
Le mot a été lâché mardi dernier par notre ministre
de l'Éducation «expert en défusions municipales partielles»: «Mon offre aux
étudiants incite à la "diplomation".»
Je crois deviner ce que «diplomation» pourrait
signifier, mais j'ai cherché en vain ce mot dans mon Larousse grand format et
mon Robert pour tous. Il faudra en tenir compte, en plus du mot «défusion»,
dans les prochaines versions de ces deux ouvrages.
Est-ce que la «diplomatie» de notre nouveau
ministre de l'Éducation va vraiment inciter à la «diplomation» ou est-ce qu'il
va encore réussir à frustrer tous les intervenants en prétendant que 103
millions par année enlevés aux étudiants, ça se compare à son offre de 90
millions sur cinq ans ?
Caroline Touzin, La Presse
Jeûne général illimité, sit-in au centre-ville de
Montréal, manifestation nationale à Québec, perturbation économique un peu
partout en province, les quelque 160 000 étudiants en grève vont continuer
cette semaine à augmenter la pression sur le ministre de l'Éducation, Jean-Marc
Fournier, qui leur a fait une offre «finale» la semaine dernière.
La Fédération des associations étudiantes du campus
de l'Université de Montréal (FAECUM) dont 17 000 des 33 000 membres sont en
grève, a présenté un calendrier chargé d'actions hier en conférence de presse.
Au menu: des étudiants entameront demain un jeûne général illimité à leur
«campement» installé devant les bureaux du ministère de l'Éducation rue Fullum,
en plus de faire un sit-in au centre-ville en après-midi.
Mercredi, ils prévoient des manifestations devant
plusieurs bureaux de députés du Parti libéral. «Pour leur avoir parlé plusieurs
fois dans les derniers mois, on sait que plusieurs d'entre eux sont d'accord
avec nos revendications. Il faudrait qu'ils fassent pression auprès du premier
ministre», explique le secrétaire général de la FAECUM, Pierre-Alain Benoît.
Jeudi, la Coalition de l'Association pour une
solidarité syndicale étudiante élargie (CASSEE) soulignera qu'au moins la
moitié de ses 50 000 membres sont en grève depuis un mois par une manifestation
devant l'assemblée nationale, à Québec.
En congrès en fin de semaine dernière à
Drummondville, ses membres ont réitéré le caractère «inacceptable et élitiste»
de la proposition du ministre de l'Éducation. Ils ont aussi élaboré leur
stratégie de «perturbation économique» dont on a eu un exemple vendredi
dernier, lorsque 70 étudiants ont bloqué durant deux heures le pont de la
Concorde qui mène au Casino de Montréal.
Pour clore la semaine, les étudiants de
l'Université de Montréal veulent entamer une période d'action bénévole et
communautaire dans la métropole. Leur objectif: occuper leur temps d'une façon
positive et utile en ces temps de grève, surtout que l'opinion publique n'est
pas nécessairement favorable aux actions qu'ils ont faites depuis le début du
conflit.
La Fédération étudiante collégiale du Québec (FECQ)
et son pendant universitaire, la FEUQ, annonceront aujourd'hui la suite de leur
plan d'action. Le ministre de l'Éducation a rompu les pourparlers avec elles
depuis son offre soumise mardi dernier. Il leur proposait d'investir 41,5
millions (plutôt que les 103 millions que les étudiants demandent) dans la mise
en place de deux mesures dont un programme de remise de dette dès 2005-2006.
Le ministre Fournier leur demande de réfléchir à
son offre «finale», alors que les fédérations répondent que les reconductions
de grève dans la grande majorité de leurs associations membres sont une preuve
du rejet de l'offre. De nouveaux votes se doivent par ailleurs avoir lieu cette
semaine. Le cabinet du ministre de l'Éducation n'a pas rappelé La Presse en fin
de semaine.
Caroline Touzin, La Presse
Le futur recteur de l'Université de Montréal, Luc
Vinet, épouse deux causes chères à son prédécesseur, Robert Lacroix. Durant son
mandat, qui débutera le 1er juin, il plaidera en faveur d'une hausse des droits
de scolarité et d'un nouveau projet pour l'ancienne gare de triage d'Outremont,
a-t-il indiqué en entrevue à La Presse, hier, au lendemain de sa nomination.
«Il faut revoir la
réglementation de tout ce qui concerne le financement des universités. Il y a
présentement un problème. On n'a pas assez d'argent pour offrir à nos étudiants
à la fois l'accessibilité et la qualité comparable à celle qu'offrent nos
concurrents dans le reste du Canada», explique M. Vinet, actuellement
vice-principal exécutif de l'Université McGill.
Tout comme Robert Lacroix, M. Vinet avait dénoncé
le gel des droits de scolarité (droits annuels de 1668$ depuis 1994) lors de la
commission parlementaire sur l'avenir des universités à Québec il y a un peu
plus d'un an maintenant. «Je ne tourne pas ma veste parce que je change
d'institution», a-t-il dit.
Toutefois, pas question pour lui que
«l'augmentation des revenus des universités se fasse sur le dos des étudiants
pendant que le gouvernement s'en lave les mains». Le futur recteur souhaite
qu'une hausse des droits visant à rejoindre éventuellement la moyenne
canadienne (4025$ par an) soit accompagnée d'une «augmentation substantielle et
conséquente» de l'aide financière aux étudiants.
Luc Vinet n'approuve pas la décision du
gouvernement libéral de transformer 103 millions de dollars du programme de
bourses en prêts dans le régime d'aide financière. «Ce n'est certainement pas
sur le dos des plus démunis que j'aurais essayé de trouver du financement pour
les universités», affirme-t-il. Selon lui, tant le gouvernement que les
étudiants devraient mettre de l'eau dans leur vin pour régler le conflit actuel
et ensuite, convenir de poursuivre le débat sur les «principes fondamentaux de
la qualité et de l'accessibilité».
CHUM à Outremont Même si, selon toute
vraisemblance, le CHUM sera construit au 1000, rue Saint-Denis, M. Vinet salue
le travail de Robert Lacroix, qui s'est démené pour que l'hôpital universitaire
soit bâti sur le site de l'ancienne gare de triage d'Outremont. Il qualifie le
projet de technopôle du savoir à Outremont de «grand et très beau projet».
«Outremont reste une possibilité de développement remarquable. L'Université de
Montréal n'a plus d'espace sur la montagne, il faut regarder ailleurs», dit-il.
Le futur recteur croit qu'il se distinguera de son
prédécesseur par son approche «anglo-saxonne» de décentralisation de la
gestion. «Ce qui me plaît, c'est de donner beaucoup de responsabilités aux
facultés et aux doyens et, par la suite, les rendre imputables de ce qu'ils ont
annoncé qu'ils feraient», explique-t-il. L'homme n'a pas fait campagne durant
la course au rectorat de l'Université de Montréal pour éviter de perdre sa
légitimité face à ses commettants de McGill, explique-t-il. Ainsi, il n'a
participé à aucun débat public et n'a pas davantage publié de programme pour
faire valoir sa candidature auprès de l'Assemblée universitaire.
Louis Lafortune, Le Droit
Cinq membres de la Commission
scolaire des Portages-de-l'Outaouais ont ouvertement pris position dans le
dossier de la grève en donnant leur appui aux étudiants.
Les commissaires Francine
Lorange, Fernand Lavoie, Alain Gauthier, Michel Gervais et Ugo de Montigny ont
émis un communiqué conjoint demandant au ministre de l'Éducation de revenir sur
sa décision de transférer 103 millions $ de bourses en prêts.
« Nos étudiants seront
éventuellement affectés par ces mesures. En tant que commissaires, on est
impliqués en éducation et on se sent concernés », a dit M. de Montigny,
porte-parole du groupe. Il ajoute que Mme Lorange et M. Gauthier représentent
des quartiers moins favorisés, de là l'importance de se battre pour le maintien
des bourses.
Le président de la
Commission scolaire des Portages-de-l'Outaouais, Jocelyn Blondin, ne voit rien
de mal à ce que les commissaires appuient les étudiants. « Tant que c'est à
titre personnel, il n'y a pas de problème. Mais ils ne peuvent parler au nom de
la commission. Notre commission, tout comme les autres au Québec, ne s'est pas
prononcée sur la grève des étudiants. Ça ne touche pas les commissions en tant
que tel. »
Claude Plante, La Tribune,
Sherbrooke
Même s'ils n'envisagent
pas de faire la grève, les élèves des quatre écoles secondaires de Sherbrooke
appuient leurs collègues du Collège et de l'Université de Sherbrooke dans leur
lutte contre la réforme du régime des prêts et bourses.
En conférence de presse
lundi après-midi, les conseils d'élèves des écoles Le Triolet, Du Phare, de
Montcalm et de Leber ont présenté une pétitions contenant 1635 noms d'élèves
des niveaux 3, 4 et 5.
Cette pétition devait
être déposée au bureau du premier ministre et député de Sherbrooke, Jean
Charest.
De plus, une marche aura
lieu mercredi à Sherbrooke. Des élèves partiront de ces écoles pour aller
encourager les étudiants en grève au Collège et à l'Université de Sherbrooke.
Les élèves se disent
concernés par la lutte car ils soutiennent qu'un jour ils auront besoin de
prêts et de bourses à leur tour.
Claude Plante, La Tribune,
Sherbrooke
Les étudiants de l'une
des plus militantes facultés de l'Université de Sherbrooke, celle des Lettres
et Sciences humaines, poursuivent leur grève jusqu'au 29 mars.
En assemblée générale
lundi après-midi, environ 450 étudiants ont voté à mains levées en faveur de la
poursuite de la grève générale illimitée à 80 pour cent, soutiennent les
organisateurs de la réunion.
Les quelques 1900
étudiants de cette faculté sont en grève depuis le 25 février.
L'idée de tenir un
référendum a été rejetée compte tenu de l'ampleur de la démarche à accomplir
pour faire voter tous les étudiants touchés.
Stéphane Bégin, Le
Quotidien
CHICOUTIMI (SB) - Les
choses bougent dans le milieu étudiant du Saguenay-Lac-Saint-Jean. Plus de 15
000 étudiants pourraient se retrouver dans la rue à compter de mercredi, car
les membres de l'exécutif du MAGE-UQAC recommanderont à leurs membres de
joindre le mouvement régional et provincial et ainsi déclencher une grève
générale. De plus, une manifestation monstre se préparerait pour jeudi matin.
Même si la grève se
déroule depuis plusieurs jours, tout indique qu'il devrait y avoir encore de
l'action au cours des jours à venir. Les étudiants de cégeps et d'universités
dénoncent vigoureusement la décision du gouvernement Charest de transformer 103
millions de dollars de bourses en prêts étudiants.
À l'Université du Québec
à Chicoutimi (UQAC), aucune décision n'avait été prise jusqu'à maintenant, mais
les choses ont changé au cours des dernières heures.
«Une recommandation sera
faite lors de l'assemblée générale de mercredi. Les représentants de chacune
des associations de l'université nous ont donné une voix à suivre et c'est
celle de recommander un vote de grève générale. Et je suis très à l'aise avec
cette nouvelle direction.
«Mercredi, l'assemblée va
se dérouler selon les règles et il y aura une discussion possible pour les
étudiants et ensuite un vote sera tenu à savoir si les étudiants veulent déclencher
ou non la grève générale», précise Éric Laberge, président de MAGE-UQAC.
À l'UQAC on compte
environ 7500 étudiants à temps complet et temps partiel, alors que ce nombre
est de 3600 au cégep de Jonquière, d'environ 3000 à celui de Chicoutimi et
passe le cap des 1000 étudiants à Alma et Saint-Félicien.
Si tout ce monde se
retrouve en grève jeudi matin, une importante manifestation pourrait se tenir
dans la région pour dénoncer la décision du gouvernement Charest.
«Si cela est possible,
nous allons organiser une grosse action régionale pour jeudi. Nous ne voulons
pas uniquement tenir des lignes de piquetage en avant des cégeps, mais nous
voulons qu'il se passe quelque chose de plus important.»
Porte-parole de
l'Association étudiante du cégep de Chicoutimi, Guillaume Dubreuil est à mettre
présentement les détails d'une manifestation monstre sur papier.
On songerait notamment à
une importante marche dans les rues de Saguenay et peut-être au Lac-Saint-Jean
pour démontrer que les étudiants s'objectent à la décision du gouvernement de
Jean Charest.
«Il faut attendre de
savoir si les négociations vont reprendre entre le ministre Fournier et les
associations étudiantes pour décider de choses concrètes, mais il est certain
que nous allons planifier des activités durant la grève. Nous ne serons pas là
uniquement pour faire du piquetage», ajoute Guillaume Dubreuil.
Celui-ci ne cache pas non
plus que plusieurs étudiants lui ont fait part de leurs inquiétudes
relativement à un retard dans l'année scolaire ou même de l'annulation de la
session.
«Certains ont peur
effectivement et on sent l'inquiétude. Mais j'essaie d'expliquer aux étudiants
que jamais une session n'a été annulée dans le passé, malgré des grèves
générales de plusieurs semaines. Je ne pense pas que ça va se faire cette année
non plus.
«Par contre, les jours
perdus devront être repris à un moment ou un autre et ça tout le monde est au
courant», de dire le porte-parole.
Celui-ci invite aussi le
personnel du cégep à venir constater les piquets de grève, lundi matin, pour
être certain qu'ils n'auront pas de problèmes. «Il s'agit d'une directive de la
direction du cégep», indique M. Dubreuil.
Les 170 000 étudiants québécois en grève
promettent une autre semaine mouvementée.
Les leaders étudiants,
réunis à Alma en fin de semaine, entendent poursuivre leur combat pour
récupérer les 103 millions de dollars de bourses récemment converties en prêts
par le gouvernement Charest.
Le président de la Fédération des étudiants
universitaires du Québec (FEUQ), Pier-André Bouchard, n'a pas voulu élaborer
sur le calendrier des moyens de pression à venir, mais plusieurs actions sont
au programme. Une importante manifestation doit notamment avoir lieu jeudi, à
Québec.
Egalement réunis dimanche en assemblée, les membres
de la Fédération des associations étudiantes du campus de l'Université de
Montréal (FAÉCUM) ont dénoncé l'offre du ministre de l'Éducation, Jean-Marc
Fournier. Selon eux, cette proposition oublie de tenir compte des étudiants de
maîtrise et de doctorat, « les plus endettés au Québec ».
Mercredi dernier, le
ministre Fournier a refusé de reconvertir les 103 millions de dollars de
bourses transformées en prêts, comme le réclament les mouvements étudiants. Il
a plutôt proposé une mesure totalisant 41,5 millions de dollars en 2005-2006,
puis 95,5 millions d'ici 2009-2010.
M. Fournier a également
offert d'annuler 40 % du montant de la dette des étudiants les plus
démunis qui obtiennent un diplôme collégial de formation technique ou un
baccalauréat à l'intérieur des délais prescrits. Le ministre a dit que son
offre était finale.
Dans la même journée, les différentes associations
étudiantes ont catégoriquement rejeté cette offre de Québec, alors qu'une
importante manifestation rassemblait 100 000 étudiants dans les rues de
Montréal. Par la suite, la Fédération des étudiants universitaires du Québec
(FEUQ) s'est dite ouverte à des négociations.
La Fédération des cégeps
lance un appel au dialogue
La Fédération des cégeps a
invité dimanche les étudiants à renouer avec le ministre Fournier. Son
président Gaétan Boucher a fait valoir que la proposition du ministre constitue
une base sérieuse pour la reprise du dialogue.
M. Boucher estime que plus la grève continue, plus il sera difficile pour les collèges d'assumer leurs responsabilités d'éducateurs et d'atteindre leurs objectifs pédagogiques. « Nous tenons [à ce] que les cours se donnent, que les évaluations se fassent », a-t-il dit, ajoutant que les cours perdus devront être repris.
Cyberpresse
Les étudiants grévistes de
la Fédération des associations étudiantes du campus de l'Université de Montréal
(FAÉCUM) ont rejeté massivement la proposition du ministre de l'Éducation
Jean-Marc Fournier.
En assemblée cet après-midi
à Montréal, ils ont réitéré leur désaccord avec l'offre du gouvernement de
réinjecter 41,5 millions de dollars dans le système de prêts et bourse qu'ils jugent
«inéquitable» et assurent qu'ils continueront de réclamer les 103 millions de
dollars de bourses transformés en prêts.
Au cours de cette assemblée
de clôture du congrès annuel de la FAÉCUM, les étudiants ont également dévoilé
leur plan d'action qui comprend notamment un sit-in mardi au centre-ville de
Montréal et une manifestation à Québec jeudi.
Dimanche, 17 000 des 30 000 étudiants de
l'Université de Montréal ont décidé de poursuivre la grève pour protester
contre les compressions budgétaires de 103 millions de dollars dans le
programme des bourses.
Une série de moyens de
pression sera entamée cette semaine et la Fédération demande au gouvernement
Charest de revenir sur sa décision.
D'autre part, la Fédération
des cégeps se dit préoccupée des effets négatifs que pourrait avoir la grève
des étudiants si elle se poursuit.
Le président de la
fédération, Gaétan Boucher, a exhorté dimanche les étudiants à reprendre
rapidement le dialogue avec le ministre de l'Éducation, Jean-Marc Fournier.
Le mouvement de grève des
étudiants des cégeps de la région semble vouloir se poursuivre. Les étudiants
du cégep de Chicoutimi ont voté en faveur de quatre journées de grève
supplémentaires.
Environ 800 étudiants ont
participé au scrutin, vendredi après-midi. Le résultat a été extrêmement serré,
la grève a été entérinée avec six voix de majorité seulement. En raison du
congé pascal, les élèves du cégep de Chicoutimi ne seront de retour en classe
que le 29 mars.
Au cégep de Jonquière, les
étudiants se sont prononcés à 61 % pour la poursuite de la grève. En tout, 835
étudiants ont participé au vote de vendredi, à Jonquière.
De leur côté, les étudiants de Saint-Félicien
voteront lundi matin pour renouveler ou non leur mandat de grève, alors que les
ceux du cégep d'Alma entreront en grève lundi, après leur semaine de relâche.
Les directeurs des cégeps souhaitent que la grève
étudiante se termine rapidement afin d'éviter des coûts supplémentaires au
réseau de l'éducation.
Selon la Fédération des
cégeps, Québec devra verser plusieurs milliers de dollars en heures
supplémentaires si le trimestre se termine après le 15 juin.
La convention collective
prévoit que les enseignants sont en vacances à partir de cette date, mais les
cégeps sont tenus d'offrir 82 jours de cours et d'évaluation.
En plus, les membres de la
Fédération nationale des enseignantes et enseignants du Québec ont voté
vendredi en faveur de trois demi-journées de grève.
Ce syndicat regroupe plus
des deux tiers des enseignants du collégial.
Le ministre Jean-Marc
Fournier refuse pour le moment de renégocier avec les fédérations étudiantes.
Plus de la moitié des
étudiants du Québec ont fait la grève cette semaine contre la conversion de 103
millions de dollars de bourses en prêts. Amorcée le 24 février par moins d'une
dizaine d'associations, la grève prend toujours de l'ampleur: 32 collèges
fréquentés par 92 000 étudiants sont paralysés et 78 000 universitaires sont en
grève. Mercredi, une marée étudiante a déferlé dans les rues de Montréal au
lendemain d'une offre gouvernementale jugée insuffisante.
Du Sommet des Amériques à
la guerre en Irak, une génération de jeunes qui ont fait leurs premières armes
lors de mobilisations à caractère international s'approprie maintenant des
enjeux nationaux où ils construisent eux-mêmes un rapport de force.
Et quel rapport de
force ! La grève et la manifestation de mercredi sont les plus importantes
de l'histoire du mouvement étudiant au Québec. Les universitaires, généralement
frileux à l'idée de sécher les cours, sont entrés de plain-pied dans la danse
amorcée par les collégiens et quelques associations de facultés plus
militantes, la contagion gagnant même des facultés traditionnellement plus
conservatrices comme les sciences, le génie et la médecine. Même l'École de
gestion de l'UQAM entament une grève d'une semaine.
Mercredi, nombreux étaient
les manifestants qui essayaient de mesurer la foule à l'aune des manifestations
antiguerre. «Dans notre génération de militants, beaucoup sont arrivés au
mouvement étudiant à cause de la mondialisation», explique la présidente de la
Fédération étudiante collégiale, Julie Bouchard, qui a été sur toutes les
tribunes ces derniers jours. Elle-même a scandé des slogans pour la première
fois lors d'une manifestation contre la Zone de libre-échange des Amériques
(ZLEA).
«Les gens voient maintenant
concrètement que la mobilisation peut donner quelque chose. Les militants
voient que c'est un gouvernement qui réagit à la pression», poursuit cette
jeune femme de 20 ans au ton posé.
Étudiant en travail social
à l'Université de Sherbrooke, Pierre-Luc rappelle que depuis 10 ou 15 ans, les
stages de coopération internationale au secondaire sont légion. «Les jeunes en
reviennent avec une conscience sociale dont ils ne savent pas quoi faire. La
semence s'enracine maintenant dans des débats tangibles», observe le jeune
homme, soulignant que la moitié de la population est en colère contre le
gouvernement.
Cette mouvance
altermondialiste teinte aussi l'allure de la grève. «Le côté festif est
beaucoup plus présent que dans les grèves passées. Cela vient peut-être du
mouvement altermondialiste, où la dimension culturelle est très vive. C'est
beaucoup plus motivant pour les jeunes qui ont le goût de vivre une expérience
militante», constate un ancien de l'Association nationale des étudiants et
étudiantes du Québec (ANEEQ), Claude Rioux, qui a aussi milité au sein du
Mouvement pour le droit à l'éducation (MDE) pendant la grève de 1996. Il
associe également la participation, inattendue, d'associations d'étudiants en
sciences à la forte conscientisation des dernières années sur les enjeux
environnementaux. «Avant, les sciences n'étaient pas aussi politisées»,
observe-t-il.
Une cause
À la base, la cause suscite
l'indignation. Les mains liées par une promesse de maintenir le gel des frais
de scolarité -- arrachée par les fédérations étudiantes en campagne électorale
--, le gouvernement a choisi de hausser le plafond des prêts de 57 % au
collégial et de 88 % au premier cycle universitaire. Contrairement aux
frais de scolarité payés par tous, la mesure n'affecte qu'une minorité
d'étudiants, soit 12 % au collégial et 17 % à l'université, mais
ceux-ci sont touchés de plein fouet.
«Je ne reçois pas d'aide
financière. Je fais la grève par solidarité. La moitié des étudiantes dans mon
programme en reçoivent», explique Marie-Chantal, 21 ans, étudiante en
orthophonie à l'Université de Montréal. Manifestant avec six autres copines,
dont plusieurs sont durement touchées, elle pense que l'impact de la mesure
dépasse les poches des étudiants. «On pense au fardeau fiscal que notre
génération va devoir assumer à cause du vieillissement de la population. Si, en
plus, nos dettes sont élevées, ça va être un lourd fardeau à porter. On veut
bien repeupler le Québec, mais des couches, ça se paye !», lance-t-elle
avec un clin d'oeil à sa camarade, qui sourit à l'évocation du rêve de fonder
une famille.
Pour la présidente de la
FECQ, le gouvernement a sous-estimé la riposte. «C'est une décision prise sur
un coup de tête. Le gouvernement a misé sur le fait que tous les étudiants ne
sont pas touchés et que la réplique ne serait pas trop grande. Il a fait fausse
route.»
Pour le plus grand malheur
du gouvernement, le ciment de la revendication a pris. Une année de sensibilisation
a été nécessaire, mais ce ciment n'en est que plus solide. «Ce n'est pas pour
rien que la grève n'a pas fonctionné à l'automne [malgré des tentatives de
l'ASSE], le bois n'était pas sec. Quand les gens ont reçu leur relevé du
ministère, ils se sont eux-mêmes transformés en agents de sensibilisation. On
les voit dans les classes, les cafés étudiants. Quand est venu le temps de
l'action, les gens ont trouvé ça légitime», observe Frédéric Lapointe, un
ancien du mouvement étudiant qui a présidé la FECQ à ses tout débuts puis été
vice-président de la FEUQ à l'époque de la grève contre le dégel, en 1996.
«Ce n'est pas juste un
exercice de leadership de la part de la tête du mouvement», poursuit l'ancien
militant, qui termine maintenant un doctorat en sciences de l'éducation.
La mobilisation était à
point. Depuis un an, tant les fédérations étudiantes (FECQ-FEUQ) que l'ASSEE
(l'Association pour une solidarité syndicale étudiante, qui a formé une
coalition élargie pour la grève) sensibilisent les étudiants, selon leurs
méthodes respectives, sur la conversion des bourses en prêts.
«Depuis un an, on a fait du
lobby auprès des députés, des sondages, on a même fait signer des pétitions
dans les foyers pour personnes âgées. Quand on a vu que, malgré tout ça, malgré
l'opinion publique, malgré les éditoriaux, le gouvernement ne bougeait pas, on
a décidé d'aller vers une grève», raconte le président de la FEUQ, Pier-André
Bouchard, dont les membres ont décidé de se diriger vers la grève en janvier
dernier.
La fougue des militants
plus gauchistes conjuguée au pragmatisme et à l'argumentaire des fédérations
étudiantes pour lesquelles la grève est un moyen ultime ont allumé un feu qui
prend des allures de véritable incendie. «Ce n'est pas un coup de sang. Ce
n'est pas une grève champignon. Ça arrive après un an d'efforts pour
interpeller le gouvernement. La grève n'arrive pas comme un moyen prématuré»,
affirme Gérald Larose, professeur de travail social et ancien syndicaliste, qui
a aussi milité avec l'Union générale des étudiants (UGEQ) dans son jeune temps.
Il y a aussi un effet
cyclique. Le Québec n'avait pas connu de grève étudiante depuis celle contre le
dégel des frais de scolarité, en 1996. «Neuf ans ont passé, la population
étudiante s'est renouvelée. C'est un moyen d'action nouveau pour tout le monde.
Personne ne la voit comme un moyen dépassé», fait valoir Claude Rioux qui, en
sa qualité d'ancien, a présidé quelques assemblées générales au cours des
dernières semaines.
Un contexte favorable
Si les étudiants sont
convaincus que leur cause est juste et que la grève est nécessaire, ils sont
aussi confortés par l'état d'esprit qui règne dans l'ensemble de la population.
Les sommets d'impopularité qu'atteint le gouvernement Charest depuis son
arrivée au pouvoir et la grogne qui s'exprime tant chez les syndicats que parmi
les groupes communautaires et environnementaux donnent de l'aplomb au
mouvement.
Les étudiants font la grève
avec fierté, comme en témoignent les appels téléphoniques d'associations
habituellement moins combatives dans les salles de nouvelles pour signifier
qu'elles se joignent au mouvement. «Le rejet du gouvernement Charest est très
partagé dans la population, ça rend le terreau très fertile. C'est une grève
qui se fait avec le sourire. Les étudiants n'ont pas la mentalité d'assiégés
que leurs prédécesseurs avaient lors des dernières grèves», constate Claude
Rioux, maintenant secrétaire de rédaction de la revue de gauche À bâbord.
Depuis deux semaines, les gens qu'il croise dans le métro lui sourient à la vue
du carré rouge qui orne son manteau.
Les noms de deux dossiers
ressortent dans les propos de presque tous les grévistes : la centrale du
Suroît et le financement des écoles privées juives. Si ces deux volte-face
donnent de l'espoir à cette génération en colère, elles font aussi craindre un
sursaut d'orgueil d'un gouvernement qui pourrait se braquer pour ne pas perdre
la face, d'autant plus que les syndicats suivent avec les négociations du
secteur public. «On n'a pas à payer le prix des autres gaffes du gouvernement»,
tonne Julie Bouchard, de la FECQ.
Après plus de trois
semaines de grève, aucun signe d'essoufflement n'apparaît encore à l'horizon.
Au contraire, de nouvelles associations se joignent au mouvement. Et les
parents ne sont pas loin derrière : «Les étudiants crient "À nous la
rue !". Nous, les parents, on devrait scander "À nous le
trottoir !" et manifester à leurs côtés», s'exclamait une mère de
trois jeunes adultes rencontrée à la manifestation monstre de mercredi.
«Si le gouvernement ne
bouge pas, il ne fait qu'étirer son supplice. En bout de course, il n'aura pas
le choix de régler autour des 103 millions», croit Gérald Larose, joint
quelques minutes après un avant-midi de piquetage où il a entendu les nombreux
coups de klaxon d'appui des automobilistes.
Quel impact aurait une
défaite sur ce mouvement étudiant gonflé à bloc ? «Il y a un danger que
les deux extrêmes se fortifient, qu'un courant radical mène des actions sur le
mode des groupes d'affinité [anarchiste] en renonçant à s'adresser à la masse
étudiante et que les associations plus conservatrices se disent que la grève,
ce n'est pas leur jeu», craint Claude Rioux.
Également vétéran du
mouvement étudiant, à l'époque dans une organisation rivale, Frédéric Lapointe
ne craint pas la démotivation : «Les gens ont senti l'odeur du sang. Ils
ont senti que ce gouvernement pouvait être déstabilisé. C'est un apprentissage
qui va être durable sur le plan de la confiance en ses propres moyens.»
Cette expérience, ils
risquent d'en avoir bien besoin. Après les prêts et bourses, la bataille des
frais de scolarité attend probablement dans le corridor que son tour arrive.
À 20 ans, quand on descend
dans la rue, on a le sentiment, aussi fugace soit-il, que le monde nous
appartient. Quand on défile pancartes à la main en scandant des slogans, on
éprouve cette émotion forte de la communion aux autres. On oublie ses
problèmes, on enterre ses angoisses et on vibre à l'unisson, porté par un
courant dont on croit que la puissance est en nous. C'est peu dire que
l'ivresse nous habite.
Ils étaient beaux à voir,
ces dizaines de milliers de jeunes mercredi, dont une majorité vivait son
baptême de la rue. Ces héritiers des agitateurs baby-boomers dont la vie s'est
souvent déroulée au rythme des ruptures et des caprices de leurs parents
envieux de leur jeunesse, ces enfants du divorce, de la perte des repères et de
l'impuissance mondialisée criaient et chantaient un hymne à la solidarité.
Descendre dans la rue pour 100 millions de dollars paraît dérisoire, un rêve de
comptable, sans offense aux HEC. Mais n'oublions pas que ce sont aussi les
héritiers des désillusions de leurs parents désenchantés, ces adultes qui ont
transformé leur foi politique en une foi à la fontaine de Jouvence qui les
gardera immortels.
Ces jeunes, trop sages en
un sens, trop inscrits dans le réel, dans le concret dont on sait qu'il tue le
rêve, demandent des dollars là où ils devraient exiger l'impossible. Vingt ans,
ça n'est pas un âge pour négocier. Vingt ans, c'est l'âge de l'intransigeance,
de la démesure et, lâchons le mot, de l'absolu. Mais pour les enfants de la
télé-réalité, de la faillite des idéologies, des contraintes budgétaires et de
la commercialisation des rapports humains, l'efficacité s'impose. Apprendre est
à leurs yeux une démarche utilitaire à l'opposé de la connaissance inutile dont
Jean-François Revel a fait l'éloge dans un ouvrage éblouissant. On s'instruit
donc pour s'enrichir, au propre avant tout. Et on communique entre individus,
la parole se transformant ainsi en un troc, donnant, donnant. L'art de la
conversation si cher aux philosophes, cette gratuité de l'échange verbal, n'est
plus qu'une nostalgie du passé. Normal, dans un tel paysage, que les
manifestations de rue, désormais si rares, se fassent sous l'impulsion d'un
manque à gagner plutôt que d'un manque à rêver.
***
Ils étaient beaux, leur
ferveur palpable, mais leur colère, ce mouvement d'impatience, paradoxal quand
on a la vie devant soi, semblait trop contenue. Sans cette saine colère à 20
ans, on devient aigri et hargneux à 50. À 20 ans, on ne devrait pas se taire
contre 100 millions de dollars consentis. On ne devrait pas se ranger,
reprendre la routine et se réinstaller devant la télé, une bière à la main,
seul de nouveau. Quand on a goûté à la solidarité, on devrait se dessiller les
yeux et comprendre qu'on doit appeler de ses voeux une société où les droits
collectifs cessent d'être mis en échec au profit des seuls droits individuels.
Ils étaient beaux à crier leurs slogans dont ils se
croyaient les inventeurs. À 20 ans, la naïveté, cette foi à vouloir déplacer
les montagnes, doit illuminer l'action. À 20 ans, croire simplement qu'on fait
tourner la roue et non qu'on l'invente a quelque chose de triste. Des slogans
du genre «Pas de dettes avec Jean Charest» indiquent un ras-de-terre plus qu'un
ras-le-bol. Vieux slogans, nouvelles voix. Toujours ce retour au réalisme des
cotations boursières. En un sens, nous avons dépossédé nos jeunes d'une des
caractéristiques essentielles de la jeunesse, à savoir la légèreté momentanée,
cette légèreté sans laquelle la gravité nous étouffe ou paralyse le risque
inhérent à l'exercice de la liberté. Les jeunes d'aujourd'hui semblent avoir
les yeux fixés sur les colonnes de chiffres. C'est peu dire qu'ils monnaient
leurs désirs.
Ils étaient beaux aussi parce qu'ils défilaient
pacifiquement, convaincus que la violence du monde qui les entoure est un mal
qui n'est pas nécessaire. Cette certitude les honore mais ne les protège guère
contre les poignées d'agitateurs qui pourraient éventuellement les utiliser à
leurs propres fins, où les moyens comptent peu. À 20 ans, l'agressivité est une
façon de répondre à la violence ambiante. Elle permet de la comprendre et d'y
résister éventuellement. Trop de peace and love d'antan ont retourné cette
violence vers eux et leurs proches quand la vie les a rattrapés.
***
Les anciens jeunes ont pris un coup de vieux cette
semaine en regardant défiler ces enfants de l'après-référendum de 1980, ces
enfants du NON, ces enfants de leurs échecs, ces enfants qui ont dérangé leur
épanouissement personnel, ces enfants de leurs couples éclatés, reconstitués.
Ces garçons et ces filles ne vivent pas leurs 20 ans dans l'euphorie, dans
l'enthousiasme. Dans la chaleur du coude-à-coude de la rue, certains ont
peut-être compris l'exaltation qu'ont pu vivre les générations précédentes à
leur âge. Ces vieilles histoires entendues parfois de la bouche de leurs
parents, jadis contestataires, qui bousculaient l'ordre établi et changeaient
le monde à coups de défilés monstres et de slogans aussi utopistes
qu'irréalistes.
Chacun son tour. Mercredi, la rue appartenait à la
nouvelle génération de jeunes. On peut regretter que leurs 20 ans soient si
lisses, si ajustés aux contraintes ambiantes et si conformes aux
rationalisations budgétaires qui servent désormais de référence spirituelle.
Caroline
Touzin, La Presse
Après les recteurs des universités, c'était au tour
des directeurs des cégeps, hier, de demander un dénouement rapide du conflit
qui oppose les étudiants au ministère de l'Éducation depuis plus de trois
semaines maintenant.
De son côté, le ministre de l'Éducation, Jean-Marc
Fournier, ne semble pas aussi pressé. Il veut laisser les étudiants « réfléchir
» à la proposition qu'il a soumise mardi dernier avant de reprendre les
pourparlers.
Si le trimestre de certains cégépiens devait se
prolonger après le 15 juin, le gouvernement devra débourser des centaines de
milliers de dollars par jour pour les heures supplémentaires des enseignants,
averti la Fédération des cégeps. « Dans un seul gros cégep, disons 5000
étudiants, cela coûterait environ 100 000 $ par jour au gouvernement en heures
supplémentaires », a expliqué à La Presse le président de la fédération,
Gaëtan Boucher.
Selon leur convention collective, les enseignants
ne sont plus disponibles après le 15 juin. Toutefois, si la grève dure encore
plusieurs semaines, certains cégeps- tenus par la loi d'offrir 82 jours de
cours et d'évaluation- pourraient avoir à négocier avec les syndicats des
enseignants pour rogner sur leurs vacances. En date d'aujourd'hui, les cégeps
ont encore une marge de manoeuvre, mais elle s'amincit de jour en jour,
prévient M. Boucher.
Les trois demi-journées de grève votées hier par la
Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec (FNEEQ-CSN)
ajoutent aux maux de tête des directeurs des cégeps. En pleine négociation de
sa convention collective, échue depuis le 30 juin 2002, la FNEEQ, qui regroupe
plus des deux tiers des enseignants du réseau collégial, veut ainsi accentuer
la pression sur le gouvernement. Elle prévoit exercer son droit de grève au
début du mois d'avril.
Par ailleurs, la FNEEQ ne considère pas que le
trimestre des étudiants en grève soit en danger. Réunis en assemblée générale
hier, ses membres ont même adopté à l'unanimité une résolution pour appuyer la
lutte étudiante. « Personne n'a intérêt à ce que le trimestre soit annulé. On
peut trouver des solutions qui respecteront la convention collective », affirme
le président de la FNEEQ, Ronald Cameron.
Dans les universités, on ne parle pas encore
d'annuler le trimestre. Toutefois, la Conférence des recteurs et des principaux
des universités du Québec (CREPUQ), qui s'est exprimée pour la première fois
par voie de communiqué jeudi, s'est dite très inquiète par la situation, qui, «
si elle ne connaît pas un dénouement rapide, risque de compromettre, du moins
pour plusieurs groupes d'étudiants, la présente session ».
« Les recteurs souhaitent que les discussions s'intensifient
dans les prochains jours. Avec sa proposition, le ministre a montré une
sensibilité aux préoccupations étudiantes. Il ne faut pas voir cette
proposition comme un recul, mais comme une avancée par rapport à celle d'il y a
un an (sur les 103 millions) », a expliqué à La Presse le vice-président
de la CREPUQ et recteur de l'UQAM, Roch Denis.
Même si, pour la première fois jeudi, la Fédération
étudiante universitaire du Québec s'est montrée disposée à considérer une offre
moindre que les 103 millions qu'elle exige depuis un an, le ministre de
l'Éducation, Jean-Marc Fournier, n'est pas prêt à la rencontrer de nouveau. «
Je laisse le temps aux étudiants de prendre connaissance de ce qu'il y a sur la
table. Pas seulement les leaders étudiants, mais l'ensemble des étudiants.
Puis, au cours des prochains jours, on va voir », a-t-il dit hier lors d'un
point de presse à Québec.
Crainte d'une «entente à rabais»
« Nous sommes ouverts aux nouvelles offres, mais
nous ne déciderons rien sans avoir consulté nos membres en assemblée générale.
»
L'annonce de la Fédération étudiante universitaire
du Québec (FEUQ), qui s'est dite disposée jeudi à faire des compromis sur
d'éventuelles nouvelles propositions du ministre de l'Éducation, Jean-Marc
Fournier, n'a pas fait l'unanimité dans le mouvement étudiant. Elle a semé la
grogne chez les plus radicaux. Même certains membres de la FEUQ ont été surpris
par la position de leur fédération, qui demande depuis un an le retour des 103
millions de bourses transformés en prêts parle gouvernement.
La Coalition de l'Association pour une solidarité
syndicale étudiante élargie (CASSEE) a perçu cette ouverture comme le présage
d'une « entente à rabais » avec le Ministre. « C'est très inquiétant de voir
que, alors que le mouvement de grève grossit, la FEUQ est ouverte à demander
moins que les 103 millions. Pour nous, les 103 millions, c'est déjà une entente
à rabais. On veut l'abolition de la réforme de l'Aide financière aux études »,
a affirmé Héloïse Moysan-Lapointe, porte-parole de la CASSEE, qui représente 50
000 étudiants en grève.
Le Comité de mobilisation pour la grève de
l'Université Laval est du même avis. « C'est irresponsable et inconséquent
d'avoir un argumentaire purement financier comme celui de la FEUQ. Elle n'a
même pas consulté ses membres avant de faire cette sortie-là », dénonce
Jean-François Tremblay, porte-parole des étudiants en grève de l'Université
Laval (19 500 des 35 000 étudiants de l'Université).
Membre de la FEUQ, la Fédération des associations
étudiantes du Campus de l'Université de Montréal (FAECUM) qualifie quant à elle
l'annonce de jeudi de « précipitée ». « Nos 17 000 étudiants en grève se sont
prononcés sur la proposition du ministre. Nous, ce qu'on veut, c'est les 103
millions. On n'est pas prêts à faire des compromis », explique le président de
la FAECUM, Pierre-Alain Benoît.
La principale association étudiante de l'Université
McGill (SSMU), aussi membre de la FEUQ, croit que l'ouverture de sa fédération
étudiante a été mal interprétée. « La FEUQ a dit qu'il ne fallait pas fermer la
porte à d'autres offres sérieuses. Ça correspond à notre position », dit le
président du SSMU, Andrew Bryan. Les 17 000 étudiants du premier cycle de
McGill étaient en grève l'espace d'une journée hier. Ils procèdent jusqu'à mardi
à un second vote sur Internet pour décider s'ils seront en grève à nouveau
jeudi.
Le président de la FEUQ, Pier-André Bouchard, a
précisé sa pensée hier à la suite des réactions de certains leaders du
mouvement étudiant à son annonce de la veille. « Nous sommes ouverts aux
nouvelles offres, mais nous ne déciderons rien sans avoir consulté nos membres
en assemblée générale », a-t-il expliqué à La Presse. Jeudi lors d'un
point de presse à Québec, il avait plutôt dit: « Qu'il (le ministre) mette 80
millions dans le plafond de prêts, c'est sûr que c'est quelque chose qu'on va
considérer. »
Le mouvement de grève compte de nouveaux étudiants,
traditionnellement les plus réfractaires à la grève, dans ses rangs. Les 12 000
étudiants de l'École des sciences de la gestion de l'UQAM se sont prononcés en
faveur d'une grève d'une semaine débutant hier. C'est la première de son
histoire. Les 42 000 étudiants de l'UQAM sont donc en grève.
Par ailleurs, quelque 70 étudiants membres de la
CASSEE, dont plusieurs provenant du cégep du Vieux-Montréal, ont entamé leur
semaine de « perturbation économique » hier, en bloquant pendant environ deux
heures le pont de la Concorde, principal accès au Casino de Montréal. Ils sont
arrivés vers 17 h pour finalement se disperser peu après 19 h sur l'ordre des
policiers. Ils ont obéi sans opposer de résistance et personne n'a été arrêté.
« On va continuer à frapper fort pour que le gouvernement soit obligé de nous
écouter », a averti Simon Marcotte, porte-parole de l'Association générale des
étudiants du cégep du Vieux-Montréal.
MIKE
DE SOUZA, The Gazette
Whenever Jean-Marc Fournier stands up in the National Assembly, the
opposition expects a rough ride.
"If you start asking him questions, you better be damn sure you
know what you're talking about," Quebec Liberal caucus whip Norman
MacMillan said.
"He's an early riser in the morning, and he works until late at
night. When he attacks an issue, he fights it right to the end."
Fournier has been at the centre of controversy since the Liberals were
elected in 2003. First he handled the hot demerger file as municipal affairs
minister, and after last month's cabinet shuffle, he has earned another
seemingly impossible task as education minister. His new mandate is to resolve
student anger over the government's decision last year to convert $103 million
from bursaries into loans.
"I think he's recognized as someone who can deliver the goods, and
maybe that's why I think the premier chooses Jean-Marc to handle what may
sometimes appear to be files that are not easy," Marquette MNA Francois
Ouimet said.
Fournier's background as a family lawyer might explain his ability to
assess different sides of a debate and mesmerize his adversaries, Ouimet
suggested.
"He will get you thinking by developing a line of (logic) that will
get you from Point A to Point B even though you never thought you would get to
Point B."
But the latest battle has not been easy for Fournier, who quickly got
himself into hot water by telling the students on strike that they had a
responsibility to be in class, Universite de Sherbrooke political science
professor Jean-Herman Guay said.
Facing criticism of taking a paternalistic attitude, Fournier has been
more careful lately, and he refuses to specify whether there's a deadline
beyond which he would be forced to cancel the semester for students on strike.
"If I answer your question, I'm worried the students will say I'm
adding oil to the fire," Fournier said yesterday.
"They've already said that when I offered them $95 (million)
compared with $103 (million).
"I want to call on the students to look at what is on the table. I
don't want to have some of them saying the government is just trying to put
pressure on them to force them (to accept a deal)."
Fournier faced similar criticism on the demerger issue as he tried to
cater to both sides of the debate. While he allowed municipal demerger
referendums, he told demerger supporters that a majority vote was not
necessarily a majority.
But Guay said Fournier was the big winner by getting the controversy out
of newspaper and television headlines. "Who would have believed the whole
demerger dossier would be settled so promptly?" Guay said.
After advising former premier Robert Bourassa's government on
constitutional affairs in the early 1990s, Fournier was first elected as
Chateauguay MNA in 1994. For several years in opposition, Fournier was the
Liberals' official spokesperson as party whip.
"He's very much a team player, and what is good for the team is
good for Jean-Marc," Ouimet said.
Fournier has faced defeats in his career, as a federal Liberal candidate
in 1988 as well as organizing the
Although Fournier may have a long way to go before resolving his latest
challenge, there are times in politics when someone who's struggling ends up on
top, Guay said.
"Winners can become losers, and losers can become winners."
Maxime Charron, La Tribune,
Windsor
Le mouvement de solidarité
envers les étudiants universitaires et collégiaux s'est étendu jusqu'au
secondaire, vendrdi, alors qu'une centaine d'élèves de l'école du Tournesol de
Windsor ont manifesté pacifiquement pendant plus d'une heure.
Les élèves ont remis une
pétition d'une centaine de noms au député de Johnson, Claude Boucher, avant de
bloquer pendant une trentaine de minutes la rue Saint-Georges, à l'angle de la
Principale.
Les élèves de quatrième et
cinquième années du secondaire de l'école du Tournesol de Windsor ont tenu à
faire leur part dans la décision controversée du gouvernement libéral de
transférer 103 millions $ de bourses en prêts.
"Cette situation nous
touche énormément, souligne le président du conseil des élèves de l'école du
Tournesol de Windsor, Philippe Cadieux. Nous sommes les futurs étudiants du
cégep et nous trouvons important d'appuyer cette cause, car nous subirons
assurément les conséquences de ces coupures."
"Ce sera un plaisir de
remettre cette pétition lors de notre prochaine rencontre à l'Assemblée
nationale, a déclaré Claude Boucher, à l'aide d'un porte-voix, au grand plaisir
des manifestants. Je suis touché par le geste que vous posez. Vous défendez des
valeurs qui sont aussi les miennes. Je vous encourage à continuer, car le
gouvernement n'aura pas le choix de plier un jour ou l'autre."
La direction de l'école du
Tournesol a été hésitante avant d'accorder la permission aux élèves d'aller
manifester. Elle a finalement accepté de leur donner un coup de main, même si
les élèves devaient manquer 30 minutes d'un cours en après-midi.
Denis Dufresne, La Tribune,
Sherbrooke
Le mouvement de grève des
étudiants semble loin de s'essouffler à Sherbrooke: plus de 300 d'entre eux ont
clôturé la semaine par une autre manifestation publique, en fin de journée
vendredi, paralysant la circulation durant plus d'une heure sur la rue King
Ouest.
Deux groupes de
manifestants, un du Collège de Sherbrooke et un autre de l'Université de
Sherbrooke, se sont d'abord donnés rendez-vous à l'angle des rues King Ouest et
Jacques-Cartier, accompagnés d'étudiants du secondaire.
Sous escorte policière, le
cortège s'est ensuite dirigé vers le bureau de comté du premier ministre Jean
Charest, à la Place des congrès. À cet endroit, les manifestants ont exprimé
une fois de plus leur rejet de la réforme de l'aide financière aux études et la
récente proposition du ministre de l'Éducation, Jean-Marc Fournier.
Ce dernier a offert de
verser dès 2005-2006 une somme de 41,5 millions $, dont 22,5 millions $
seraient réinvestis en bourses et la balance destinée à un programme de remise
de dettes. Cette proposition a été rejetée en bloc par les organisations
étudiantes de la province.
"Pour nous, ça demeure
inacceptable", tranche Guillaume Cloutier, vice-président sociopolitique
de l'Association générale des étudiants de la faculté des lettres et sciences
humaines de l'Université de Sherbrooke.
Bien que cette
manifestation, appelée La grande marche des Cantons, n'ait pas attiré autant
d'étudiants que souhaité par les organisateurs, l'ardeur des participants ne
faisait pas de doute.
Devant une vingtaine de
policiers, qui leur ont refusé l'accès aux abords de l'immeuble où se trouve
les bureaux de M. Charest, les manifestants ont scandé des slogans contre le
gouvernement, appuyés par une joyeuse fanfare, gracieuseté des étudiants de la
faculté de musique.
Mathieu Bélanger, Le Droit, Ottawa
Le réseau de la santé n'est pas le seul à dépenser
des millions $ par année en primes au rendement pour ses employés cadres. Ceux
du réseau collégial touchent aussi ces bonis, mais dans une moindre mesure.
Le réseau collégial distribue, chaque année,
jusqu'à 2 millions $ en bonis pour ses cadres les plus compétents, tandis que
le réseau de la santé, dont les hôpitaux déposeront un bilan déficitaire de 250
millions $, distribuerait de 6 à 7 fois plus en bonis de performance à ses
cadres encore cette année.
Ces montants forfaitaires sont attribués aux cadres
et aux hors cadres (directeur général et directeur des études) des 48 cégeps,
le 30 juin de chaque année. Les primes destinées aux cadres atteignent 2 % de
leur salaire annuel et peuvent atteindre jusqu'à 6 % pour les hors cadres.
Elles sont attribuées en fonction du rendement au cours de l'année.
Le ministère de l'Éducation du Québec indique ne
pas être mesure de chiffrer le montant exact donné en prime de performance dans
le réseau collégial. « Ces bonis sont administrés localement par les cégeps et
nous n'avons pas le détail de ces montants dans les rapports financiers des
établissements », indique Stéphane Gosselin, attaché de presse du ministre de
l'Éducation, Jean-Marc Fournier. Le ministère est cependant responsable des
paramètres d'attribution des primes.
Selon la Fédération des cégeps, les employés cadres
du réseau collégial, au nombre de 900, se partagent 1 million $ en primes de
rendement chaque année. Ces primes sont attribuées par le directeur général de
l'établissement.
« Chaque établissement collégial doit prévoir une
enveloppe monétaire qui représente 2 % de la masse salariale de son équipe de
cadres pour ensuite la redistribuer en bonis à la fin de l'année », explique
Caroline Tessier, porte-parole de la Fédération.
Louis Lafortune, Le Droit
Loin de vouloir
s'essouffler, la grève étudiante en Outaouais s'est intensifiée hier. Le cégep
et le Multi-collège ont renouvelé leur mandat de grève, tandis que les 96
étudiants du Collège Nouvelles Frontières débrayent à compter de ce matin.
« Ce n'est pas parce qu'on est au privé
qu'on n'appuie pas le mouvement de grève. Les jeunes au privé s'endettent aussi
pour étudier », a dit Mélanie Brûlé, étudiante à Nouvelle Frontières. Sa
collègue Sarah Paradis-Morasse en est un exemple. L'étudiante en théâtre dit
avoir accumulé des dettes de 5000 $.
Maxim Malo ajoute qu'il est faux de croire
que les étudiants des collèges privés viennent tous de familles fortunées et
n'ont pas besoin de bourses.
Les étudiants de Nouvelles Frontières, qui
doivent débourser 1500 $ par session, ont voté à 73 % en faveur d'une grève de
deux jours, soit aujourd'hui et lundi. Une manifestation à l'angle de Joseph et
Gamelin est prévue ce matin.
« Les coupes de 103 millions $ du
gouvernement Charest dans les bourses sont inacceptables. On recule 40 ans en
arrière. Ça peut aussi ouvrir la voie à un dégel des frais de scolarité », a
lancé Benoît Martineau.
CHICOUTIMI (MG) - Le
Mouvement des associations générales étudiantes de l'Université du Québec à
Chicoutimi (MAGE-UQAC) se défend bien de faire preuve d'indifférence à l'égard
des activités de grève auxquelles participent des centaines de milliers
d'étudiants du Québec.
Au contraire, estiment le
président de l'organisme, Éric Laberge, et le vice-président aux affaires
externes, Martin Fillion, MAGE a toujours fait tout ce qui est en son pouvoir
pour mobiliser la population étudiante et l'informer des enjeux entourant
l'adoption d'un tel moyen de pression.
Les deux étudiants ont
vivement réagi aux propos tenus par le représentant du mouvement pour la tenue
d'une assemblée générale spéciale sur la grève, Jean-Sébastien Painchaud. Dans
un article publié dans l'édition d'hier du Quotidien, M. Painchaud accusait
MAGE de «ne pas bouger» dans le dossier et dénonçait «l'inertie» de
l'organisme.
«Nous tenons des exercices
de mobilisation depuis avril 2004 et nous avons toujours agi au maximum de nos
capacités pour entreprendre différentes actions relatives à l'aide financière
aux étudiants. Si nous n'avons pas tenu d'assemblée générale spéciale sur le
vote de grève avant, c'est parce que nous n'avions pas les quatre pour cent (de
la population étudiante) nécessaires. Nous avons reçu la pétition de 320 noms
le 7 mars dernier et il est totalement faux de dire que le vote aurait pu se
tenir avant la semaine du 21 mars», a fait valoir Éric Laberge.
En ce qui concerne
l'affirmation de Jean-Sébastien Painchaud, selon lequel MAGE-UQAC laisse
entendre aux étudiants que leur session serait perdue advenant le cas où ils
opteraient pour la grève, Fillion et Laberge prétendent qu'il en est tout
autrement.
«Nous tentons le mieux
possible de rassurer les étudiants à ce sujet et nous répondons à tous ceux qui
viennent nous voir pour nous poser des questions. Nous leur expliquons ce
qu'est une grève illimitée et nous tentons de nous assurer que si la grève
passe, il y aura le moins de répercussions possibles pour eux», indique le
président de MAGE-UQAC.
Enfin, les deux hommes
soutiennent qu'il n'existe aucun problème de communication au sein de l'exécutif
de l'association. Ils ajoutent que même si les opinions sont partagées, au sein
de MAGE, en ce qui concerne la grève, l'organisme n'est aucunement «scindé» et
demeure neutre sur la question.
Rappelons que les
universitaires de l'UQAC se prononceront sur le sujet de leur adhésion, ou non,
au mouvement de grève générale lors d'une assemblée générale spéciale prévue
pour mercredi.
Karine Blanchard, La Voix
de l'Est, GRANBY
Le député de
Brome-Missisquoi, Pierre Paradis, a réitéré hier son appui aux étudiants en
grève.
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archives La Voix de l'Est
- Le député de Brome-Missisquoi, Pierre Paradis. |
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"Je ne reculerai pas
de ma position initiale", a-t-il indiqué en entrevue, au lendemain de la
manifestation étudiante monstre tenue à Montréal et de la présentation de la
nouvelle proposition du ministre de l'Éducation, Jean-Marc Fournier.
Le 10 mars dernier, le
député qualifiait ainsi les compressions dans le programme des prêts et
bourses: "La manoeuvre est en rupture complète avec les valeurs libérales
dont la justice sociale demeure une pierre d'assise." M. Paradis soutient
ne pas avoir été rabroué par ces pairs à la suite de sa sortie. "La
majorité a bien pris ça", a-t-il indiqué.
Le député n'a cependant pas
voulu se prononcer sur la dernière offre du ministre Fournier, qualifiée de
"finale" par ce dernier. "Je veux laisser les étudiants analyser
la proposition et c'est à eux de prendre une décision", a-t-il résumé,
tout en ajoutant que la proposition vise plus l'endettement étudiant que le
programme des prêts et bourses.
Et lorsqu'on demande à M.
Paradis si le gouvernement reviendra sur sa décision et remettra les 103
millions en bourses, il répond: "Ça, c'est au ministre de décider."
Au lendemain de la
manifestation à Montréal, le ministre de l'Éducation a été bombardé de
questions en Chambre, hier. Ce dernier aurait répondu de façon calme et posée
aux membres de l'opposition, selon le député de Brome-Missisquoi.
Pierre Paradis ajoute par
ailleurs que le conflit qui oppose le gouvernement aux étudiants n'est pas au
point mort. "Le dossier a évolué cette semaine", fait-il valoir, en
faisant référence à la manifestation et au dépôt de la dernière offre
ministérielle de son parti.
Le ministre de l'Éducation du Québec, Jean-Marc
Fournier, n'est pas au bout de ses peines. Après la grogne contre la réforme
scolaire, les moyens de pressions des enseignants et les grèves des étudiants
postsecondaires, c'est au tour des professeurs de cégep d'annoncer un
débrayage.
Vendredi, les 19 000
professeurs du collégial ont adopté à 70 % un mandat qui leur permet de tenir
trois demi-journées de grève. Le premier débrayage, qui touchera le tiers des
établissements, aura lieu le 30 mars.
La convention collective
des professeurs de cégep est échue depuis le 30 juin 2002. La Centrale des
syndicats nationaux (CSN) dénonce le « peu de volonté de la partie
patronale à négocier » une entente, ainsi que l'incertitude qui plane
toujours sur le réseau collégial.
Des primes pour les cadres
au collégial
Au moment où les
professeurs accentuent la pression, le journal Le Droit rapporte que les
cadres du réseau collégial touchent, à l'instar de ceux du réseau de la santé,
des primes au rendement.
Ainsi, le réseau distribue
chaque année jusqu'à 2 millions de dollars en bonis à ses cadres les plus
compétents. Des montants forfaitaires sont attribués chaque 30 juin aux cadres
et aux hors cadres (directeur général et directeur des études) des 48 cégeps de
la province.
Les primes atteignent 2 %
du salaire annuel pour les cadres, et peuvent atteindre jusqu'à 6 % pour les
hors cadres. Elles sont attribuées en fonction du rendement au cours de
l'année.
Le ministère de l'Éducation
du Québec a indiqué qu'il n'est pas en mesure de chiffrer le montant exact
donné en prime de performance dans le réseau collégial, même s'il est
responsable des paramètres d'attribution des primes.
Mais selon la Fédération
des cégeps, les 900 cadres du réseau se partagent 1 million de dollars en
primes de rendement chaque année. Chaque établissement collégial doit ainsi
prévoir une enveloppe monétaire de 2 % de la masse salariale pour redistribuer
à la fin de l'année, explique la porte-parole de la fédération, Caroline
Tessier.
Quant aux primes destinées
aux directeurs généraux et aux directeurs des études, l'argent est pigé
directement dans le budget de fonctionnement du cégep. Selon la Fédération, un
directeur général gagne en moyenne 110 000 $ par année, alors qu'un directeur
des études a un salaire qui avoisine les 100 000 $.
Malgré l'ouverture de la Fédération étudiante
universitaire du Québec (FEUQ) pour reprendre les pourparlers, le ministre de
l'Éducation, Jean-Marc Fournier, n'a pas l'intention de rencontrer les
associations étudiantes pour l'instant. Il préfère leur donner le temps de
« réfléchir » à sa décision.
« Je laisse le temps
aux étudiants de prendre connaissance de ce qu'il y a sur la table, a-t-il dit.
Pas seulement les leaders étudiants, mais l'ensemble des étudiants. »
M. Fournier se dit prêt à
revoir « certaines modalités » de la proposition qu'il a faite aux
étudiants mercredi, mais soutient qu'il n'a pas les moyens d'offrir davantage
que les 41,5 millions de dollars injectés pour 2005-2006.
Le ministre de l'Éducation
maintient que son offre est plus généreuse que la situation qui prévalait avant
la transformation de 103 millions de bourses en prêts.
Lien : http://www.radiocanada.ca/nouvelles/Index/nouvelles/200503/18/001-etudiants-vendredi.shtml
La FEUQ met de l'eau dans
son vin
Jeudi, le président de la FEUQ, Pier-André Bouchard
Saint-Amant, a ouvert la porte à un compromis pour dénouer la crise qui oppose
les étudiants québécois au gouvernement Charest depuis trois semaines.
La FEUQ dit qu'elle ne
fermerait pas la porte, par exemple, à une transformation de 80 millions de
dollars de prêts en bourses. « Si le ministre a des propositions à faire,
nous irons voir ce qu'il a à dire et on avisera », a indiqué M. Bouchard
Saint-Amant. Il a toutefois réitéré son rejet catégorique des mesures annoncées
mercredi par le ministre Fournier.
170 000 étudiants en grève
Entre-temps, le mouvement
de grève totalisait toujours quelque 170 000 cégépiens et universitaires
vendredi. Les étudiants de premier cycle de l'Université McGill ont observé un
débrayage de 24 heures.
Des étudiants de l'Université du Québec à Montréal
et de l'Université de Montréal ont aussi renouvelé leurs mandats de grève,
rejetant du même coup la formule de « remise de dette » proposée par
le ministre Fournier.
À l'opposé, les cours ont
repris à l'Université du Québec à Trois-Rivières, où les étudiants réunis en
assemblée générale ont refusé, jeudi soir, de prolonger un mandat de grève de
trois jours qui expirait.
Les cégeps craignent pour
la session
La Fédération des cégeps admet que la session
actuelle pourrait être compromise si la grève des étudiants devait se prolonger
pendant encore plusieurs jours. Selon son président, Gaétan Boucher, les cours
pourraient assez difficilement être repris au-delà du 15 juin, ce qui fait
qu'un règlement doit être obtenu bien avant cette date.
Il considère que le programme
de remise de dette mis en place par le gouvernement représente une base
sérieuse de discussion.
Marois dénonce les
nouvelles mesures
À l'Assemblée nationale, la critique de
l'opposition en matière d'éducation, Pauline Marois, a continué de démolir les
mesures annoncées par le ministre de l'Éducation. Elle a rappelé que la
proposition de M. Fournier ne concerne que 40 000 étudiants, soit 35 % de la
clientèle du programme de prêts et bourses, qui pourraient bénéficier d'une
remise de dette.
« Il est incapable de
justifier l'exclusion de milliers d'étudiants, notamment en formation
professionnelle, au cégep général, à la maîtrise et au doctorat »,
a-t-elle lancé. Elle a exhorté le ministre à renoncer à « sa formule
complexe et alambiquée de remise de dette » et annuler tout simplement sa
décision de convertir 103 millions de dollars de bourses en prêts.
(PC) – Malgré l'ouverture manifestée la veille par
la FEUQ, le ministre de l'Éducation, Jean-Marc Fournier, n'a pas l'intention,
du moins pour l'instant, de reprendre les pourparlers avec les associations
étudiantes.
Le ministre a indiqué
vouloir laisser le temps à tous les étudiants de prendre connaissance de sa
proposition.
La Fédération étudiante
universitaire du Québec (FEUQ) a fait savoir jeudi qu'elle était prête à
reprendre les discussions et même à considérer une offre moindre que les 103
millions de dollars qu'elle exige depuis un an.
M. Fournier répond qu'il
sera éventuellement possible de revoir «certaines modalités» de la proposition
soumise mercredi, mais qu'il n'a pas les moyens d'offrir davantage que les 41,5
millions de dollars offerts pour 2005-2006.
Entre-temps, le mouvement
de grève des étudiants amorcé il y a près d'un mois se poursuivait toujours
vendredi et totalisait près de 200 000 cégépiens et universitaires.
Du reste, des étudiants de
l'UQAM, de l'Université de Montréal et de McGill, notamment, ont renouvelé leurs
mandats de grève, rejetant du même coup la formule de «remise de dette»
proposée par le ministre Fournier.
À l'Assemblée nationale, la
députée péquiste Pauline Marois a pour sa part continué de hacher menu le
programme proposé par M. Fournier.
Elle a dénoncé qu'en vertu
de l'offre gouvernementale, seuls 40 000 étudiants, soit 35% de la clientèle
des campus, pourraient bénéficier d'une remise de dette.
Mme Marois a exhorté le
ministre Fournier à «retourner à sa planche à dessin», et à reprendre immédiatement
le contact avec les associations étudiantes.
L'opposition péquiste
considère que le gouvernement Charest doit renoncer à «sa formule complexe et
alambiquée de remise de dette» et annuler tout simplement sa décision de
convertir en prêts 103 millions de dollars de bourses.
Dans les rues de
Sherbrooke, vendredi. Dans
les rues de Windsor, en matinée.
Des étudiants en grève de l'Université de
Sherbrooke et du Collège de Sherbrooke ont continué à manifester, vendredi,
dans l'espoir de faire plier le gouvernement sur la question du régime des
prêts et bourses.
Deux marches réunissant 350 étudiants ont été
organisées dans les rues de la ville, l'une à partir du collège, l'autre à
partir de l'université.
Les étudiants se sont rassemblés devant le bureau
de comté du premier ministre Jean Charest, au Centre des congrès, en fin
d'après-midi.
Les étudiants en ont profité pour inviter au
passage des étudiants des écoles secondaires. Une dizaine d'élèves du Triolet
se sont notamment joints à la marche, au grand plaisir des grévistes.
Plus tôt en matinée, quelque 150 élèves de
quatrième et cinquième secondaire de l'école Le Tournesol de Windsor ont
également organisé leur propre marche.
Ils se sont rendus au bureau du député de Johnson,
Claude Boucher, pour lui remettre une pétition signée par des élèves et des
parents qui appuient la cause des grévistes. M. Boucher a promis de déposer la
pétition à l'Assemblée nationale la semaine prochaine.
Claude Boucher s'est
adressé aux étudiants.
Le député a été touché par le geste des étudiants.
« Je n'ai pas vu ça depuis les années 70, alors que moi j'étais étudiant à
l'Université de Sherbrooke et que j'ai marché dans les rues. Ça me touche
terriblement! C'est incroyable de voir ça! ».
Les élèves du Tournesol comptent d'ailleurs se
joindre à toute manifestation régionale qui aura lieu au cours des prochaines
semaines. Ce geste est accueilli avec joie par les grévistes.
« Je trouve ça très important parce que ça les
touche beaucoup. En fait, toutes nos revendications pour l'Accessibilité à
l'éducation, ça touche en fait tout le monde, surtout les jeunes du
secondaire », affirme une étudiante du Collège de Sherbrooke, Pamela
Morin.
Les étudiants invitent par ailleurs les citoyens à
appuyer leurs revendications en appelant au moins une fois par jour au bureau
du premier ministre.
Des milliers d'étudiants
dont 500 de l'Outaouais ont manifesté à Montréal cette semaine.
Le mouvement de grève étudiant se poursuit dans la
région.
Les étudiants du CEGEP de l'Outaouais ont voté à 76
pour cent en faveur de la poursuite de la grève. Près de mille 500 étudiants se
sont prononcés hier jeudi en assemblée générale.
Le vice porte-parole de l'association étudiante
Dominic Vallières souligne que la grève sera légitime, tant qu'elle ne mettra
pas la session des étudiants en danger.
Les étudiants du Multicollège ont aussi reconduit
le vote de grève. Par ailleurs, le mouvement grossi encore ses rangs ce matin,
avec l'arrivée d'une centaine d'étudiants du Collège Nouvelle-Frontière.
Les étudiants de l'Université du Québec en
Outaouais ont eux aussi voté pour prolonger la grève de trois jours.
Les 8300 étudiants de l'Université du Québec à
Trois-Rivières (UQTR) sont de retour en classe, vendredi, après avoir choisi de
mettre un terme à leur grève dans une proportion de 53 % jeudi soir.
Les étudiants auront finalement débrayé de mardi à
jeudi. Les étudiants devront maintenant négocier avec les enseignants pour
déterminer comment ils reprendront les cours perdus.
Ce vote survient après que le gouvernement eut
proposé un programme de remise de dette. Ce programme a toutefois été rejeté
par les principales associations étudiantes du Québec.
Du côté de Shawinigan, les étudiants ont choisi
quant à eux de poursuivre la grève pour encore trois jours, soit jusqu'à la
prochaine assemblée générale, mardi.
Au Collège Laflèche de Trois-Rivières, un comité
spécial d'étudiants sera entre-temps formé pour proposer des moyens d'action
destinés à protester contre la réforme du régime des prêts et bourses.
La décision de former ce comité a été prise jeudi,
lors d'une assemblée générale à laquelle ont participé quelque 400 des 1200
étudiants du cégep privé. Le comité spécial doit soumettre un premier rapport
lundi, puis un rapport final le 29 mars.
L'Association des étudiants du Collège Laflèche
reconnaît que certains membres n'ont pas apprécié la façon de faire de son
exécutif qui, à la suite d'un sondage, avait décidé de ne pas tenir de vote de
grève.