TABLE DES MATIÈRES

RADIO-CANADA / QUÉBEC : Journée de manifestations étudiantes à Québec - Mise à jour le jeudi 24 mars 2005, 12 h 46. 4

RADIO-CANADA / ESTRIE : Les 380 enseignants des cégeps de Victoriaville et de Drummondville débraieront mercredi - Mise à jour le jeudi 24 mars 2005, 10 h 12. 4

RADIO-CANADA : Les étudiants répondent au ministre - Mise à jour le jeudi 24 mars 2005 à 10 h 02. 4

CYBERPRESSE : Les étudiants ne lâchent pas prise : Un réinvestissement tiré des baisses d'impôts ? – Jeudi 24 mars 2005. 5

LE DEVOIR : 1ère page : Fournier montre les dents : Les cégépiens pourraient devoir compléter leur trimestre en août - Édition du jeudi 24 mars 2005. 5

LE DEVOIR : Photo dernière page cahier A - Édition du jeudi 24 mars 2005. 7

LE DEVOIR : Éditorial : Un simple soldat, par Josée Boileau - Édition du jeudi 24 mars 2005. 7

LE DEVOIR : Idées : Les étudiants en conflit avec le gouvernement - Et moi qui croyais être née au mauvais moment, par Blanche Baillargeon, Étudiante en musique au premier cycle à l'Université de Montréal - Édition du jeudi 24 mars 2005. 7

LE DEVOIR : Idées : Les étudiants en conflit avec le gouvernement - «Je veux perdre ma session», par Valérie Provost, Étudiante en création littéraire à l'Université de Sherbrooke - Édition du jeudi 24 mars 2005. 8

LE DEVOIR : Idées : Les étudiants en conflit avec le gouvernement - Les vertus pédagogiques de l'indignation, par Jean-François Lévesque, Département de français, langue d'enseignement et littérature, cégep Saint-Jean-sur-Richelieu - Édition du jeudi 24 mars 2005. 8

LE DEVOIR : Lettres: L'éducation est une priorité, par Marie Woods, Enseignante pendant 24 ans, Rosemère - Édition du jeudi 24 mars 2005. 9

LA PRESSE : La FEUQ présentera une contre-proposition au ministre de l’Éducation : Fournier menace de prolonger le trimestre – Jeudi 24 mars 2005. 9

LA PRESSE : Caricature : quelques étudiants entreprennent une grève de la faim, par Chapleau – jeudi 24 mars 2005. 10

LA PRESSE : Lettre : Il faudrait un miracle – Jeudi 24 mars 2005. 10

LA PRESSE : Rima Elkouri > La vie, la ville : La fin justifie la faim – Jeudi 24 mars 2005. 10

LE SOLEIL : 1ère page : Photo Montréal – Jeudi 24 mars 2005. 10

LE SOLEIL : 1ère page : « Pas de diplômes à rabais » : Fournier met en garde les étudiants ; il y aura reprise des cours – Jeudi 24 mars 2005. 10

LE SOLEIL : Éditorial : Négociez !, par Brigitte Breton – Jeudi 24 mars 2005. 10

LE SOLEIL : Caricature : Vous n’avez pas honte …, par Côté – Jeudi 24 mars 2005. 11

LE SOLEIL : Qui est en grève ?– Jeudi 24 mars 2005. 11

LE SOLEIL : Les étudiants ont l’appui des profs– Jeudi 24 mars 2005. 11

LE SOLEIL : Photo : Study-In au Parlement– Jeudi 24 mars 2005. 11

LE SOLEIL : Jennifer, 19 ans, Gaspésienne et endettée de 5 000$ : la grève actuel ;le constitue un enjeu crucial pour les régions– Jeudi 24 mars 2005. 11

LE SOLEIL : Les enseignants de la région prêts à se rallier– Jeudi 24 mars 2005. 11

LE SOLEIL : Vos réponses : Une taxe Tobin … / Les étudiants se trompent de cible – Jeudi 24 mars 2005. 11

LE SOLEIL : Les grands moments de mobilisation au Québec : 1962 : Les propos de Donald Gordon soulèvent un tollé / 1967 : L’opposition à la guerre au Vietnam – Jeudi 24 mars 2005. 11

LE SOLEIL : Les grands moments de mobilisation au Québec : 2001 : Le Sommet des Amériques / 2003 : La guerre en Irak – Jeudi 24 mars 2005. 11

LE SOLEIL : Les grands moments de mobilisation au Québec : 1968 : L’accès à l’université / 1969 : Le « bill 63 » – Jeudi 24 mars 2005. 11

LE SOLEIL : Les grands moments de mobilisation au Québec : 1972 : Le premier front commun / 1981-1983 : Les compressions dans la fonction publique – Jeudi 24 mars 2005. 11

LE SOLEIL : Les grands moments de mobilisation au Québec : 1990 : L’échec de l’accord du lac Meech – Jeudi 24 mars 2005. 11

LE SOLEIL : Les grands moments de mobilisation au Québec : 1999 : La grève des infirmières – Jeudi 24 mars 2005. 11

LE SOLEIL : Les grands moments de mobilisation au Québec : 2005 : les étudiants dans la rue – Jeudi 24 mars 2005. 11

LE SOLEIL : Les grands moments de mobilisation au Québec : Génération pragmatique : Un combat ciblé permet au mouvement étudiant de prendre une ampleur sans précédent – Jeudi 24 mars 2005. 11

JOURNAL DE MONTRÉAL : Des « scénarios catastrophiques » sont envisagés après le 1er avril – Jeudi 24 mars 2005. 11

JOURNAL DE MONTRÉAL : « Pas de diplômes à rabais », prévient le ministre : Des gestes de plus en plus musclés – Jeudi 24 mars 2005. 11

JOURNAL DE MONTRÉAL : UdeM : la session sera prolongée – Jeudi 24 mars 2005. 12

JOURNAL DE MONTRÉAL : Chronique : Le maquillage libéral, par Jean-Philippe Décarie – Jeudi 24 mars 2005. 12

JOURNAL DE MONTRÉAL : Caricature : La discipline scolaire … d’hier à aujourd’hui, par Beaudet – Jeudi 24 mars 2005. 12

JOURNAL DE MONTRÉAL : Lettres : Les étudiants trébuchent / Objectivité médiatique ? / Redonnons les millions aux étudiants – Jeudi 24 mars 2005. 12

LE DROIT : Grève étudiante : Les élèves du secondaire se montrent solidaires - Le jeudi 24 mars 2005. 12

LE DROIT : UQO : Les chargés de cours déçus de l'attitude des profs - Le jeudi 24 mars 2005. 12

LA TRIBUNE : manif étudiante : Au tour des élèves de 24-Juin - Le jeudi 24 mars 2005. 12

LE NOUVELLISTE : Conflit étudiant : «Je suis prête à mourir pour la cause» - Le jeudi 24 mars 2005. 13

LE QUOTIDIEN : 1ère page : L'UQAC en grève – Jeudi 24 mars 2005. 13

LE QUOTIDIEN : L'UQAC en grève – Jeudi 24 mars 2005. 13

LA VOIX DE L’EST : 1ère page - Le jeudi 24 mars 2005. 13

LA VOIX DE L’EST : Marches symboliques et pétitions : Plus de 800 élèves de la région sont descendus dans les rues, hier. - Le jeudi 24 mars 2005. 14

LA VOIX DE L’EST : Grève étudiante: les employeurs suivent la situation de près - Le jeudi 24 mars 2005. 14

MÉTRO : 1ère page : Crise : les étudiants se font provocateurs – Jeudi 24 mars 2005. 14

MÉTRO : Manifestations : Québec et study-in / Ahuntsic et Métropolitaine – Jeudi 24 mars 2005. 14

MÉTRO : Le temps perdu devra être rattrapé, lance Fournier – Jeudi 24 mars 2005. 14

MÉTRO : Lettres : On discute, on fulmine, on accuse / Les étudiants ont des propositions – Jeudi 24 mars 2005. 14

24 HEURES : 1ère page : Le Conseil du patronat pris d’assaut – Jeudi 24 mars 2005. 14

24 HEURES : Les étudiants prennent d’assaut le Conseil du patronat – Jeudi 24 mars 2005. 14

24 HEURES : Vox pop – Jeudi 24 mars 2005. 14

THE GAZETTE: First page: Photo - Thursday, March 24, 2005. 14

THE GAZETTE: First page: Get set for summer CEGEP, Fournier warns students. Extend classes or start them early: CEGEP administrators wonder who'd pick up tab. And union representing teachers says minister would have to negotiate with them first - Thursday, March 24, 2005. 14

THE GAZETTE: 24 arrested after sit-in: lobby group pushed for higher tuition, students say- Thursday, March 24, 2005. 15

THE GAZETTE: 24 arrested after sit-in: photo- Thursday, March 24, 2005. 15

THE GAZETTE: Province scrambles to salvage find: cuts put millennium Scholarship at risk: $70 million in doubt as group says changes in aid rules violate spirit of an earlier deal - Thursday, March 24, 2005. 15

THE GAZETTE: Peggy Curran, on universities: UQAM needs a plan - Thursday, March 24, 2005. 15

THE GAZETTE: Time for student protesters to study their image problem, by Mike Boone, on the PR battle - Thursday, March 24, 2005. 15

RADIO-CANADA / LE POINT : Grève étudiante : comment dénouer l’impasse - Mise à jour le mercredi 23 mars 2005, 23 h 00. 15

RADIO-CANADA / MAURICIE: Prêts et bourses : deux étudiants de l'UQTR ont entrepris une grève de la faim - Mise à jour le mercredi 23 mars 2005, 18 h 03. 16

RADIO-CANADA / EST DU QUÉBEC: Les manifestations étudiantes se multiplient dans l'Est du Québec : Mise à jour le mercredi 23 mars 2005, 17 h 53. 16

RADIO-CANADA / QUÉBEC : Québec explique, les étudiants manifestent - Mise à jour le mercredi 23 mars 2005, 17 h 13. 17

RADIO-CANADA / SAGUENAY=LAC-SAINT-JEAN : La grève étudiante prend de l'ampleur - Mise à jour le mercredi 23 mars 2005, 17 h 01. 18

RADIO-CANADA / CÔTE-NORD : Les étudiants de Sept-Îles se prononcent pour la grève générale - Mise à jour le mercredi 23 mars 2005, 16 h 47. 18

RADIO-CANADA / MONTRÉAL : Les enseignants feront la grève - Mise à jour le mercredi 23 mars 2005, 16 h 35. 18

RADIO-CANADA / OTTAWA=GATINEAU : Les étudiants maintiennent leur mouvement de grève : Mise à jour le mercredi 23 mars 2005, 15 h 42. 19

RADIO-CANADA / ESTRIE : Autre journée de protestation étudiante à Sherbrooke et à Drummondville - Mise à jour le mercredi 23 mars 2005, 15 h 20. 19

RADIO-CANADA / QUÉBEC : Les enseignants de la région sont divisés au sujet de la grève - Mise à jour le mercredi 23 mars 2005, 10 h 21. 20

RADIO-CANADA : Québec explique, les étudiants manifestent - Mise à jour le mercredi 23 mars 2005 à 8 h 37. 20

CYBERPRESSE : Grève : Les étudiants au siège social de la FTQ – Le Mercredi 23 mars 2005. 21

LE DEVOIR : Les cégeps refusent la facture de la grève : Le rattrapage pourrait coûter des millions - Édition du mercredi 23 mars 2005. 21

LE DEVOIR : Caricature : Si tu arrêtes de hurler … - Édition du mercredi 23 mars 2005. 22

LE DEVOIR : Photo 1ère page - Édition du mercredi 23 mars 2005. 22

LE DEVOIR : La gratuité universitaire, un principe sacré dans la majorité des pays européens - Édition du mercredi 23 mars 2005  23

LA PRESSE : Les esprits s’échauffent : une demi douzaine de manifestants arrêtés! - Mercredi 23 mars 2005. 23

LA PRESSE : Landry invite Charest à se saisir du dossier - Mercredi 23 mars 2005. 23

LA PRESSE : Photo 1ère page - Mercredi 23 mars 2005. 24

LA PRESSE : Photo : Sit-in au Centre de commerce mondial- Mercredi 23 mars 2005. 24

LA PRESSE : Photo : Arrestation- Mercredi 23 mars 2005. 24

LA PRESSE : Le trimestre des élèves de six cégeps est en jeu - Mercredi 23 mars 2005. 24

LA PRESSE : Le trimestre des élèves de six cégeps est en jeu : tableau - Mercredi 23 mars 2005. 24

LA PRESSE : Photo : Sit-in au Centre de commerce mondial- Mercredi 23 mars 2005. 24

LE SOLEIL : 1ère page : Quand les étudiants jouent dans le trafic - Mercredi 23 mars 2005. 24

LE SOLEIL : Les étudiants vont présenter une contre proposition : toujours 103 millions$, rien de moins - Mercredi 23 mars 2005  24

LE SOLEIL : Annulation de session : seuil critique en vue dans au moins six établissements - Mercredi 23 mars 2005. 24

LE SOLEIL : Une demi-douzaine d’arrestations à Montréal - Mercredi 23 mars 2005. 24

LE SOLEIL : Point de vue : Grève étudiante : enfant gâtés ou misérables ? Ni l’un ni l’autre …, par Jacques Roy, Observatoire Jeunes et société, professeur au cégep de Sainte-Foy - Mercredi 23 mars 2005. 24

JOURNAL DE MONTRÉAL : Chronique : M. le Ministre, deux mots …, par Lise Payette - Mercredi 23 mars 2005. 24

JOURNAL DE MONTRÉAL : Caricature : 103 M$ : Le ministre Fournier ne reviendra pas sur sa décision, par Beaudet - Mercredi 23 mars 2005. 24

JOURNAL DE MONTRÉAL : Sit-in, grève de la faim, manifs  et … ARRESTATIONS : photo - Mercredi 23 mars 2005. 24

JOURNAL DE MONTRÉAL : Sit-in, grève de la faim, manifs  et … ARRESTATIONS : une autre école secondaire en grève - Mercredi 23 mars 2005. 24

JOURNAL DE MONTRÉAL : Sit-in, grève de la faim, manifs  et … ARRESTATIONS : une première brèche - Mercredi 23 mars 2005  24

JOURNAL DE MONTRÉAL : Sit-in, grève de la faim, manifs  et … ARRESTATIONS : Les étudiants protestent sur tous les fronts + Jésus stoppé par les policiers - Mercredi 23 mars 2005. 24

JOURNAL DE MONTRÉAL : Le recteur de l’Université de Sherbrooke demande plus d’argent pour l’Éducation - Mercredi 23 mars 2005. 24

LE DEVOIR – LA PRESSE – LE SOLEIL – JOURNAL DE MONTRÉAL – THE GAZETTE – MÉTRO – 24 HEURES – LE DROIT – LE NOUVELLISTE – LA TRIBUNE – LE QUOTIDIEN – LA VOIX DE L’EST: Publicité du Ministère de l’Éducation du Québec - Édition du Mercredi 23 mars 2005. 25

MÉTRO : 1ère page : Une lutte à finir - Mercredi 23 mars 2005. 25

24 HEURES : 1ère page : La tension monte - Mercredi 23 mars 2005. 25

24 HEURES : Étudiants Concordia / Grève de la faim / HEC et journée de concertation - Mercredi 23 mars 2005. 25

24 HEURES : La police arrête six étudiants grévistes - Mercredi 23 mars 2005. 25

THE GAZETTE : 1ère page : Port blockade ends in six arrests: Protesters throw rocks at riot police: Barricades snarl rush-hour traffic; more disruptions promised for today – Wednesday, march 23, 2005. 25

THE GAZETTE : 1ère page : Students turn up the heat – Wednesday, march 23, 2005. 25

THE GAZETTE : “It was a headache” – Cost thousands in lost time for truckers – Wednesday, march 23, 2005. 25

THE GAZETTE : Come back to table – education minister: Quebec Federation of La bour president says students should look at compromise – Wednesday, march 23, 2005. 25

THE GAZETTE : Public sympathy becoming apathy: support might lag after blockade: “I agree with their objective, but I don’t agree with their methods” – Wednesday, march 23, 2005. 25

THE GAZETTE : Peggy Curran on Universities: Holding others hostage is naïve and selfish: “What if you didn’t sign up for a crash course in government, but for an education?” – Wednesday, march 23, 2005. 25

THE GAZETTE : Letter: Student have been spoiled rotten – Wednesday, march 23, 2005. 25

 


 

Pendant que la Coalition de l'association pour une solidarité syndicale étudiante élargie (CASSEE) organise jeudi une grande manifestation devant l'Assemblée nationale, des étudiants de l'Université Laval ont occupé jeudi matin l'édifice Marie-Guyart.

Des étudiants ont occupé le 21e étage de l'édifice, l'étage où travaillent les fonctionnaires de l'aide financière aux étudiants.

Les policiers sont finalement intervenus pour les déloger et ont procédé à l'arrestation de deux manifestants. D'autres étudiants membres de la CASSEE, qui bloquaient les entrées du stationnement du complexe, ont été déplacés par les policiers.

L'escouade antiémeute a aussi intercepté quelques étudiants, à la suite d'une brève altercation sans dommage majeur. Les manifestants ont ensuite battu en retraite, dans le calme.

Quant à la manifestation à l'Assemblée nationale, elle devrait débuter vers midi. Le rassemblement vise à souligner l'anniversaire du premier mois de la grève. Après s'être rejoints face à la colline parlementaire, les manifestants doivent marcher vers l'Université Laval.

La coalition a récemment été écartée des discussions par le ministre Fournier pour avoir refusé de condamner les actes de violence. Elle souhaite maintenant entraîner de nouveaux étudiants dans le mouvement de grève, dont des élèves du secondaire.

Une réponse au ministre

Les principales fédérations étudiantes québécoises ont répondu à l'appel du ministre de l'Éducation, Jean-Marc Fournier, et ont présenté aujourd'hui une proposition visant à corriger complètement la transformation de 103 millions de dollars de bourses en prêts, tant décriée par les grévistes.

La Fédération étudiante universitaire du Québec (FEUQ) et la Fédération étudiante collégiale du Québec (FECQ) proposent d'étendre sur cinq ans les baisses d'impôt de 750 millions de dollars, que les observateurs prévoient au prochain budget provincial.

Cet étalement permettrait de combler l'écart entre les 103 millions réclamés par les étudiants et les montants proposés par le ministre Fournier dans sa dernière offre.

 « Je ne crois pas que ce soit trop demander aux contribuables, a expliqué le président de la FEUQ, Pier-André Bouchard St-Amant, que d'exiger 25 cents par semaine par contribuable, pour éviter 2100 $ d'endettement supplémentaire pour les étudiants. »

Un porte-parole du ministre de l'Éducation a indiqué que Jean-Marc Fournier ne considérait pas avec beaucoup de sérieux la proposition des fédérations étudiantes. Le ministre devrait répondre officiellement aux étudiants jeudi après-midi.

La CASSEE, pour sa part, a indiqué qu'elle considérait cette proposition tout à fait insuffisante.

Les 180 enseignants du cégep de Victoriaville et leurs 200 collègues de Drummondville débraieront pendant quatre heures, mercredi avant-midi, pour dénoncer la lenteur des négociations en cours en vue du renouvellement de leur contrat de travail.

Cette grève des membres de la Fédération des enseignantes et enseignants de cégeps, affiliée à la Centrale des syndicats du Québec, pourrait ne pas avoir d'impact sur les cours, puisque les étudiants des deux institutions poursuivent leur propre grève jusqu'à nouvel ordre.

Selon la vice-présidente du syndicat des enseignants du Cégep de Victoriaville, Sylvie Lemire, les professeurs veulent néanmoins signifier au gouvernement qu'ils veulent négocier.

Mme Lemire affirme que les négociations sont bloquées, les deux parties ayant des visions totalement opposées. Elle soutient que la partie patronale ne reconnaît pas les problèmes identifiés par les syndiqués.

Les enseignants du Collège Shawinigan décideront pour leur part la semaine prochaine s'ils suivent le mouvement.

Les principales fédérations étudiantes québécoises répondent à l'appel du ministre de l'Éducation, Jean-Marc Fournier, et présenteront aujourd'hui une proposition qui corrigerait complètement la transformation de 103 millions de dollars de bourses en prêts, tant décriée par les grévistes.

Une conférence de presse réunissant les représentants de la Fédération étudiante universitaire du Québec (FEUQ) et de la Fédération étudiante collégiale du Québec (FECQ) est prévue à 11 h, à Montréal.

Lien audio-vidéo : http://www.radiocanada.ca/nouvelles/Index/nouvelles/200503/24/001-Etudiants-JEUDI.shtml

Les étudiants n'en démordent pas

Pendant ce temps, les manifestations et coups d'éclats des étudiants se multiplient.

La Coalition de l'Association pour une solidarité syndicale étudiante élargie (CASSEE) organise aujourd'hui une grande manifestation devant l'Assemblée nationale, à Québec.

Certains de ses membres occupent déjà le 21e étage du Complexe G, au centre-ville de la vieille capitale.

Il s'agit d'étudiants de deuxième et troisième cycles de l'Université Laval, qui occupent l'étage où travaillent les fonctionnaires de l'aide financière aux étudiants.

D'autres étudiants membres de la CASSEE, qui bloquaient les entrées du stationnement du complexe, ont été déplacés par les policiers.

La coalition a récemment été écartée des discussions par le ministre Fournier pour avoir refusé de condamner les actes de violence.

Elle souhaite maintenant entraîner de nouveaux étudiants dans le mouvement de grève, dont des élèves du secondaire.

Le ministre inflexible

Jean-Marc Fournier a répété mercredi qu'il attendait toujours une proposition de règlement des étudiants.

En attendant, le ministre rejette l'idée d'annuler le trimestre. Si le conflit se prolonge au-delà du 1er avril, 15 cégeps devront prolonger les cours jusqu'au 15 juin. Et s'il devait durer encore plus longtemps, les cours manqués pourraient être repris à partir du 15 août. Les semaines de relâche de l'année 2005-2006 seraient alors abandonnées.

Mais les cégeps restent libres de conclure des ententes différentes avec leurs profs.

D'une façon ou d'une autre, M. Fournier affirme qu'il ne décernera pas de « diplôme au rabais ».

Et il précise que le prolongement des cours jusqu'au 15 juin ne coûterait pas un sou de plus à l'État.

Presse Canadienne, Montréal

La journée s'annonce chargée dans le dossier opposant le ministre de l'Éducation, Jean-Marc Fournier, aux étudiants des cégeps et des universités.

La première action s'est déroulée à Québec au complexe G, l'immeuble abritant les locaux où est administré l'objet même du litige : le programme des prêts et bourses. Vers 6h30, un groupe d'étudiants ont investi l'endroit. Ils ont été délogés quelque quatre heures plus tard, non sans quelques tiraillements.

Du côté de Gatineau, des étudiants ont emprunté la voie de l'humour. Ils se sont rendus au palais de justice pour participer à une cérémonie de mariage symbolique. Ils voulaient ainsi souligner qu'il était plus facile d'obtenir des bourses quand ils se mariaient «pour l'amour de leurs études».

À Québec, la CASSEE s'attendait à ce que son invitation à manifester devant l'Assemblée nationale attire pas mal d'étudiants.

En matinée, à Montréal, des représentants de deux regroupements étudiants ont convoqué les médias pour les informer sur la proposition transmise, mercredi, au ministre Jean-Marc Fournier.

Ils suggèrent d'étaler sur cinq ans les baisses d'impôts envisagées par son gouvernement afin d'avoir la marge de manœuvre pour combler l'écart financier entre l'offre du ministre et les demandes des étudiants au sujet des prêts et bourses.

Les leaders de la Fédération étudiante universitaire du Québec (FEUQ) et de la Fédération étudiante collégiale du Québec (FECQ) ont signifié une fois de plus qu'il n'était pas question pour eux de renoncer au retour des 103 millions dans l'enveloppe des bourses.

Comme le ministre a avancé qu'il pourrait consentir à y remettre un montant maximal de 41,5 millions, les porte-parole étudiants lui ont indiqué la voie à suivre pour augmenter cette avancée.

À son intention, ils ont établi les montants qui seraient consentis par chaque catégorie de contribuables si le ministre Fournier convainquait le ministre des Finances Michel Audet du bien-fondé d'un étalement des baisses d'impôt de 750 millions de dollars.

 «Pour un contribuable moyen, qui gagne entre 30 000 $ et 35 000 $, la correction de la coupure de 103 millions $ représentera à terme 1,56 $», a fait valoir la présidente de la FECQ, Julie Bouchard.

La réaction du ministre Fournier est attendue au cours des prochaines heures.

Marie-Andrée Chouinard, Tommy Chouinard

Le conflit entre les étudiants et le gouvernement Charest provoquera un chambardement sans précédent du calendrier scolaire. À moins d'un règlement de dernière minute, les étudiants en grève d'une quinzaine de cégeps seront forcés de compléter leur trimestre en août seulement, a annoncé le ministre de l'Éducation, Jean-Marc Fournier.

Des étudiants ont manifesté hier, rue University, devant les bureaux du Conseil du patronat, à Montréal.

Jacques Nadeau

Ce report en août de la reprise des journées de cours manquées retardera au printemps l'entrée à l'université de plusieurs cégépiens et remettra à plus tard l'arrivée de diplômés sur le marché du travail. Il repoussera même le début du trimestre automnal des cégeps concernés.

En conférence de presse hier, Jean-Marc Fournier a révélé le calendrier prévu de la reprise des cours si la grève se poursuit. Le ministre a martelé que les étudiants devront reprendre en classe chaque jour de grève, quitte à le faire aussi tard qu'à l'automne. «Nous n'entendons pas décerner de diplôme au rabais», a-t-il lancé.

Selon le Régime d'études collégiales, les cégeps sont obligés de donner 82 jours de classe par trimestre. En vertu des conventions collectives des professeurs, le calendrier scolaire des cégeps, qui se termine généralement lors des derniers jours de mai, doit prendre fin au plus tard le 15 juin. Or le nombre de journées de cours à reprendre dans plusieurs établissements est si important que le calendrier scolaire devra être prolongé après cette date. Dès demain, six cégeps -- dont Lionel-Groulx, Saint-Laurent et celui du Vieux-Montréal -- se retrouveront dans cette situation, puisque leurs étudiants sont en grève depuis maintenant plus de trois semaines. Le 1er avril, pas moins de quinze cégeps devront prolonger la reprise des cours après le 15 juin si les étudiants poursuivent le débrayage.

Dans tous les cégeps où le trimestre ne pourra être complété à temps pour le 15 juin, Jean-Marc Fournier a annoncé que les étudiants devront reprendre leurs cours aussi tard que le 15 août, la date prévue du retour au travail des professeurs. «Ça respecte la loi et les conventions collectives», a-t-il souligné.

Le ministre a précisé qu'un cégep pourrait conclure une entente avec ses étudiants et ses professeurs pour terminer la session au cours des jours suivant le 15 juin. Dans un tel cas, la facture de l'opération -- 100 000 $ par jour pour un établissement de 5000 étudiants -- sera assumée par le cégep et non par le gouvernement, a-t-il prévenu.

Cette reprise des cours en août aura des impacts considérables, surtout si le conflit perdure. D'abord, les cégépiens qui obtiendront leur diplôme en août ne pourront entrer à l'université qu'au printemps. Les universités seront donc privées de plusieurs étudiants cet automne. Ensuite, le trimestre automnal des cégeps débutera plus tard que prévu. Pour respecter le nombre de jours obligatoires d'enseignement, la semaine de relâche sera abolie. Les vacances de Noël seront même écourtées. Les élèves actuellement en cinquième secondaire qui feront leur entrée cet automne dans les cégeps concernés seront confrontés à un calendrier scolaire complètement chamboulé. Et c'est sans compter les cégépiens qui étaient en voie d'obtenir un diplôme et qui devront attendre en août ou en septembre pour l'obtenir et décrocher un emploi requérant un DEC. Pendant ce temps, le marché du travail sera privé de leurs compétences.

Selon le ministre Fournier, qui ne souhaite pas annuler la session pour l'instant, «les étudiants eux-mêmes se créent» des complications importantes en recourant à la grève. Contrairement aux cégépiens, les étudiants des universités sont dans une situation moins critique, a noté M. Fournier.

Le président de la Fédération des cégeps, Gaëtan Boucher, a été convoqué à un entretien avec le ministre, hier, au cours duquel Jean-Marc Fournier n'a pas indiqué qu'il allait soutenir financièrement les collèges qui devront payer les profs en sus pour les journées de cours à reprendre en dehors du calendrier permis par les conventions collectives. «Non, c'est clair, le ministre ne soutiendra pas les collèges qui devront payer», a expliqué hier M. Boucher. Le calendrier proposé par M. Fournier «est une manière de tenter d'éviter les coûts additionnels, mais il faut voir que ça ne sera pas simple, si on se rend là», a-t-il ajouté, invitant les deux parties à discuter jusqu'à la conclusion d'une entente.

Jean-Marc Fournier a de nouveau invité les leaders étudiants à lui présenter une contre-proposition raisonnable. Toute offre des étudiants devra cependant respecter le cadre budgétaire que le gouvernement s'est fixé, c'est-à-dire 41,5 millions pour cette année et 95,5 millions par an à compter de 2009-10, a-t-il prévenu.

Le président de la Fédération étudiante universitaire du Québec, Pier-André Bouchard-Saint-Amant a riposté au nouvel appel du ministre Fournier en promettant une réponse «dans les prochains jours». «Nous proposerons dans les jours qui viennent une solution pour trouver les 62 millions qui manquent à sa proposition [pour atteindre les 103 millions réclamés], a-t-il indiqué. Nous allons démontrer au gouvernement qu'il peut trouver l'argent qui manque.»

La journée d'hier a de nouveau permis d'illustrer la hausse de la tension chez les étudiants. Quelques centaines d'étudiants liés à la Coalition pour une ASSE élargie (CASSEE) ont investi les bureaux du Conseil du patronat du Québec, rue University, à Montréal, pendant que 200 autres manifestaient bruyamment à l'extérieur. L'intervention des policiers a de nouveau été nécessaire pour les disperser.

À Montréal, une coalition d'employés des collèges et des universités de toutes les bannières ont par ailleurs offert leur soutien à la cause des étudiants et à leur quête des 103 millions. Enseignants des collèges, employés de soutien et professionnels, de même que professeurs d'université ont dénoncé d'une seule voix «l'attitude du ministre Jean-Marc Fournier», qui «tente de détourner les enjeux de l'aide financière dans le but de faire des économies sur le dos des étudiants».

 «C'est au ministre de faire un pas», a expliqué l'un des porte-parole de cette coalition inédite, Alain Dion, président de la FAC (Fédération autonome du collégial). «Ce sont ces gens-là qui sèment le trouble, c'est à eux de ramener la paix sociale.»

Les syndiqués, eux aussi en négociation avec le gouvernement, dénoncent la «manière scandaleuse» avec laquelle «le débat est détourné». «La pression n'est pas sur les étudiants, contrairement à ce qu'on essaie de nous faire croire, a expliqué Alain Dion. La pression, elle est sur le ministre de l'Éducation.»

Notons aussi que la Commission des études de l'Université du Québec à Montréal (UQAM) a dû être annulée mardi à cause de l'impossibilité pour le recteur Roch Denis de s'y rendre. Devant les piquets de grève, le chef de l'établissement a choisi de ne pas tenter d'entrer à l'université mardi, ce qui reporte à mardi prochain la Commission des études. L'instance doit statuer sur les manières de valider les suites du trimestre.

 «Il y a moyen de s'organiser», a expliqué hier le recteur, qui estime que le trimestre «n'est pas en péril». «L'autonomie des groupes-cours commande que les professeurs et les étudiants s'entendent pour la reprise des cours, afin que la matière soit couverte. Des aménagements sont encore possibles.»

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Éditorial

Les étudiants de la faculté de musique de l'Université de Montréal, dont je suis, sont en grève. Il se passe donc une chose surprenante: deux fois semaine, une quantité impressionnante de personnes se rassemblent et, pendant des heures, discutent politique.

Débats d'idées, visions d'avenir, dialogues fertiles : je reste bouche bée devant le consensus. Nous votons la grève et planifions des actions quotidiennes.

Nous avons décidé de faire de la musique notre arme car elle est douce : des groupes envahissent les métros, une fanfare marche à travers le campus universitaire et jusque dans ses facultés les plus réfractaires. Mercredi dernier, lorsque 100 000 étudiants ont marché ensemble, nul doute que notre troupe de percussions a adouci les moeurs, mis de l'entrain dans la marche, contribué à faire de cette manifestation étudiante, la plus grande depuis 1968, un événement festif et pacifique.

Je suis fière de nous. Je suis, pour tout dire, comblée : je constate avec stupeur que j'ai une génération. C'est la mienne, elle est belle, elle a quelque chose à dire : quelle surprise ! Quel choc que ce rassemblement inattendu ! [...]

Je prends part à cette grève, et c'est avec une énergie et une conviction que je ne me connaissais pas. Ce qui me fait agir, ce n'est pas uniquement cet argent que nous soutire le gouvernement mais bien la totalité des décisions que prend ce gouvernement dont je n'ai pas encore digéré l'élection, il y a deux ans. Je ne supporte aucune vision de droite au Québec et refuse catégoriquement la destruction massive de ce que nos parents, quoi qu'on puisse leur reprocher aujourd'hui, ont mis en place il y a 40 ans.

Si je considère que cette grève a sa raison d'être, c'est surtout parce que, ensemble pour une fois, la première depuis très longtemps, nous pouvons manifester notre colère, toutes générations confondues : le Québec est en crise, et s'il faut toucher le fond pour pouvoir remonter, nous n'en sommes pas loin, alors reprenons les choses en main.

Faisons de ce Québec, province ou pays, comme il vous convient, un lieu où il fait bon vivre, un lieu où le nivellement par le bas n'existe pas, une société forte et fière qui ne se compromet pas en de tristes comparaisons. Soyons donc finalement à la hauteur de ce que nous pouvons être !

L'énergie que je sens partout autour de moi me surprend, je la croyais inexistante, je croyais être née au mauvais moment; quel bonheur de constater que je m'étais trompée. J'espère voir dans ce tourbillon impressionnant de prise de parole et de position quelque chose comme un commencement, le début d'autre chose d'encore plus grand. Il y a tant à faire !

J'ai envie que cette solidarité étudiante inattendue fasse des bébés, que naissent regroupements d'artistes, nouvelles communautés, meilleurs partages, plus grandes visions, projets de toute sorte... J'ai envie que les prochaines années soient de celles dont on se souvient, de celles qui construisent et qui marquent, j'ai envie qu'explose l'art indépendant, que cessent de cohabiter les mots «industrie» et «culture», j'ai envie que notre langue vive et qu'elle vive belle, j'ai envie d'une société qui s'exprime. J'ai envie d'un système d'éducation de qualité, efficace et accessible : c'est essentiel. J'ai envie de tant de choses ! [...]

Disons ce que nous avons à dire, faisons ce que nous avons à faire. Nous n'y perdrons rien : une société qui tisse ensemble les liens de la solidarité est une société qui tient les rênes de l'avenir.

Il y a deux mois, jamais je n'aurais tenu des propos de la sorte, sauf dans de petites soirées amicales où parler de gauche va de soi; aujourd'hui que je constate un rassemblement comme il n'y en a pas eu au Québec depuis des lustres, je me donne le droit d'être idéaliste. Je vous demande de l'être avec moi.

Je suis étudiante, en grève depuis trois semaines, en comptant la relâche. Samedi matin, dans un article de La Tribune, le directeur aux communications de mon université, Jacques Viens, a lancé une menace à tous ceux qui sont dans la même situation que moi: si nous continuons à faire la grève encore plusieurs jours, nous risquons de perdre notre session.

C'est inquiétant. Cela appuie les menaces du ministre Fournier, qui répète lui aussi à tous les étudiants de la province qu'ils risquent gros en continuant la grève. Cela ajoute à la campagne de peur qui vise présentement à diviser le mouvement étudiant québécois, uni fortement et de si belle manière.

Cette stratégie, elle fait effectivement peur. On nous dit clairement que nos plans d'études, de carrière et de vie seront bouleversés d'une manière significative si la lutte se poursuit, et cela crée sans aucun doute un sentiment d'insécurité profond chez tous les étudiants.

Mais j'aimerais cesser d'avoir peur et repenser au 24 février dernier, lorsque nous avons décidé de lancer un message clair au gouvernement. Ce jour-là, nous nous sommes tenus bien en équilibre sur nos deux pieds, solidement ancrés dans ce que nous croyions être juste, et nous avons dit au ministre de l'Éducation : «Si tu ne nous redonnes pas ce que tu nous as enlevé, nous bouleverserons le système d'éducation en entier. Si tu ne nous rends pas les 103 millions, nous te menaçons de perdre notre session.» C'était en effet la raison de faire la grève, et 170 000 étudiants ont lancé ce message depuis.

Aujourd'hui, M. Fournier reprend cette menace et nous dit que si nous continuons la grève, nous allons perdre notre session. Je le sais déjà; c'est ce qui donne un poids à notre moyen de pression, la grève.

M. Fournier tente de nous faire croire qu'il détient une arme contre nous alors que c'est nous qui la tenons dans nos mains, plus fort que jamais. Vais-je plier devant une arme que je possède moi-même ? Vais-je laisser la peur et la désinformation me rendre à ce point aveugle que je laisserai tomber une arme de taille dans les mains de celui qui tente de me voler depuis un an ? Non.

Si MM. Fournier et Viens me disent que je risque de perdre ma session si je continue de me battre, je réponds : «Oui, effectivement. Et ça vous fout la chienne !»

Je réponds également que je continuerai la lutte jusqu'à récupérer les 103 millions. Pas 29 millions, pas 42 millions non plus.

Je regarde le gouvernement en face et je lui dis : «Je veux perdre ma session.»

L'un de mes malins plaisirs d'enseignant de la littérature québécoise au collégial est de provoquer volontairement mes élèves en leur demandant ce qui les attire tant chez les Cowboys fringants, ce qui justifie un tel engouement pour ces idoles hirsutes. En effet, chez les Cowboys, tout est daté: la mélodie, les instruments, le look et le discours. Un groupe «nouveau» tout droit sorti des années 70! Quarante-cinq paires d'yeux me houspillent à ces propos, me défiant silencieusement pour cette hérésie.

Je distribue alors quelques textes, et ce sont chaque fois les mêmes réactions dans ces mêmes yeux. Ils sont d'abord à la fois amusés et choqués par les «Pas de pitié / Mourez chiens de gueux / Mourez baveurs de lanternes / Crossez fumiers de bourgeois» de Claude Gauvreau. Ils sont ensuite émus par la «flagellation» et les «genoux» de Miron qui mènent au «lit des résurrections et des mille fulgurances de nos métamorphoses».

Ils frissonnent à l'évocation du frère de Jacques Brault, mort sur les plages de la Sicile, abandonné par «les bâtards sans nom / les déracinés d'aucune terre / les boutonneux sans âge / les clochards nantis / les demi-révoltés confortables / les tapettes de la grande tuerie / les entretenus de la Saint-Jean-Baptiste», autant de «nègres aux belles certitudes blanches» habités d'une «peur pauvresse que farfouille le goinfre du ridicule».

Ils ont peine à concevoir les «voix de contremaîtres», le «français pur et atrocement blanc» truffé de «mots lacrymogènes» et de «mots matraques» de Michèle Lalonde. Ils rient enfin franchement à l'évocation des «révolutavernes» et des «molsonutionnaires» de Gérald Godin. Bref, l'univers de François Galarneau ne leur parle qu'à demi-mots, et ils voient mal en quoi les doléances du personnage de Godbout les concernent encore, eux qui ne se considèrent pas comme des «laveurs de carreaux instruits».

Il est facile d'enseigner le contexte de la Révolution tranquille; il l'est beaucoup moins de transmettre l'indignation et de justifier des notions surannées comme «citoyens de seconde classe», «subalternes», «nègres blancs d'Amérique». La lutte des classes est inconnue à la génération présentement assise sur les bancs des collèges. Du paragraphe précédent, ils ne connaissaient jusqu'alors ni les auteurs, ni les concepts. Difficile pour eux d'être touchés par une cause qu'ils ne considèrent plus la leur, par des revendications perçues comme datées, passées, finies.

L'actualité les a toutefois rattrapés, et c'est maintenant dans la pratique que s'inscrivent les notions de classe. Ils apprennent l'indignation, ils vivent le paternalisme et sont témoins d'une injustice. Ils expérimentent la force du nombre et, peut-être, les responsabilités qui en découlent.

Nous étions plusieurs profs à les regarder discuter ces dernières semaines, dans l'auditorium du collège, impressionnés par une présence si forte de détermination et de solidarité. Impressionnés, mais peut-être fiers également. Ne leur avons-nous pas vanté les vertus de l'esprit critique ? Nous les voyons maintenant défiler au gré des mots de leurs idoles.

Sans le savoir, ils sont en train de répondre à mon interrogation de départ quant à «l'effet fringant» (remarquez que nous pourrions tout aussi heureusement parler d'un «effet locass»). Ce que mes élèves peinent à dire en mots, ils sont en train de le dire en gestes. Les soixante-huitards ont beau prétexter que dans «leur temps», le mouvement était plus cohérent, plus important, plus pertinent, le nombre et la diversité des jeunes présentement engagés ne peut que nous inciter à sourire.

Engagés. Un archaïsme ? Rassurons-nous, l'indignation est encore pédagogique.

Je désire apporter mon total appui aux milliers d'étudiants à travers le Québec qui, depuis plusieurs jours, se font refuser les 103 millions de dollars de bourses nécessaires à la poursuite de leurs études de façon humaine.

Je les plains de tout mon coeur mais les encourage à continuer et à se défendre. Par contre, je crois que les témoins extérieurs à cette cause, les parents ou la population en général doivent eux aussi se mobiliser et crier tout haut qu'ils les appuient et qu'il est inacceptable de couper cette aide aux étudiants qui deviendront notre relève. Ils seront sur le marché du travail dans quelque temps et paieront à leur tour des impôts au gouvernement. Ils ne seront pas aux crochets de la société puisqu'ils auront eu le courage d'aller chercher une formation adéquate pour rendre service à la société. Nous aurons d'ici peu à soutenir les centaines d'étudiants qui ont décroché de l'école pour d'autres raisons et qui coûteront cher à la société. J'ai entendu dernièrement qu'environ 40 % de la population québécoise ne paie pas d'impôt au Québec. Qui alors paie les impôts, et à quel prix ? Qui doit soutenir les gens qui n'ont pas de travail et qui ne paient pas d'impôt ? Ce sont les travailleurs. Pour travailler, il faut avoir reçu une formation, donc il faut avoir étudié.

L'éducation est une priorité comme la santé est une priorité. Jean Charest est complètement dérouté. Où s'en va le Québec ? Quand nous avons des politiciens qui ne sont pas capables de comprendre le bon sens des choses, qui n'ont pas le jugement nécessaire pour prendre des décisions si essentielles, il est temps de crier tout haut que ça va très mal au Québec. Mon inquiétude est de ne pas pouvoir nommer la personne qui pourrait prendre le Québec en main pour y faire un grand ménage et redonner à tous la confiance que nous méritons de retrouver. Une chose est certaine, c'est que les étudiants se tiennent debout et proclament un droit essentiel, et il nous faut les appuyer rapidement. Les jours passent et leur trimestre est en jeu. Je souhaite de tout coeur que M. Charest revienne sur cette décision et leurs accorde les 103 millions qui leur étaient versés en bourses. Ce grand geste pourrait avoir des répercussions très positives à long terme. À tous les étudiants, bon courage ! Je vous appuie à 100 %. Je vous souhaite de ne pas vous retrouver à la fin de vos études avec un fardeau de dettes à rembourser.

Marie Allard et Gilles Normand, La Presse

Pour dénoncer la coupe de 103 millions de dollars dans les bourses, les étudiants en grève ont multiplié les coups d'éclat hier, sans faire bouger le ministre de l'Éducation, Jean-Marc Fournier.

Ce dernier a annoncé qu'il avait pris des dispositions pour que le trimestre d'hiver des cégépiens se poursuive en août, si la grève ne se termine pas avant le 1er avril.

 «On n'entend pas donner de diplôme au rabais et je suis persuadé que ce n'est pas non plus ce que veulent les étudiants», a dit M. Fournier à sa sortie du Salon bleu. Si la grève se poursuit au-delà de la semaine prochaine, les cégeps donneront des cours jusqu'au 15 juin, puis reprendront dès le 15 août. «Cela se fait dans le respect de la loi et des conventions collectives, a précisé le ministre. Il n'y aura pas d'autres frais.»

Cette situation causera toutefois bien des maux de tête aux étudiants. «La prochaine session va commencer plus tard et les semaines de relâche de l'automne et du printemps sont annulées», a convenu M. Fournier, tout en rappelant qu'il restait un peu de temps avant d'en arriver à ce scénario.

Malgré cette menace, le mouvement de grève, qui rassemblait hier 170 000 étudiants, ne s'est pas essoufflé. Dès le matin, des élèves du cégep Ahuntsic ont brièvement bloqué la circulation sur l'autoroute Métropolitaine. Peu après, une vingtaine de membres de la Coalition de l'association pour une solidarité syndicale étudiante élargie (CASSEE) ont réussi à entrer dans les bureaux du Conseil du patronat, situés rue University.

Des centaines d'étudiants sont venus manifester leur appui à l'occupation, si bien qu'un vaste quadrilatère du centre-ville a été fermé à la circulation. De nombreux policiers, dont 20 membres de l'escouade antiémeute, ont été appelés sur les lieux. «On prend des moyens un peu plus radicaux pour que le gouvernement agisse rapidement», a expliqué Maxime St-Denis, étudiant en sociologie à l'UQAM, après avoir tenté en vain de parlementer avec un policier de l'antiémeute.

Le siège s'est poursuivi jusqu'à 19h, avant que la vingtaine d'occupants ne soient évacués du bâtiment au compte-gouttes, sous les applaudissements de leurs camarades. Vingt-trois adultes et un mineur ont été arrêtés et ils devront répondre à des accusations de voies de fait par intrusion dans un lieu privé, méfait et complot. Des accusations de bris et désordre pourraient s'ajouter.

En après-midi, une cinquantaine d'étudiants ont manifesté au square Berri, déguisés en femmes enceintes. «Nous venons dire que l'endettement accru des étudiants va retarder de plusieurs années leur projet de fonder une famille», a dit François Laliberté-Auger, porte-parole de la Société générale des étudiants du collège de Maisonneuve, qui arborait lui-même une bedaine.

À Québec, des étudiants en médecine des universités de Montréal, de Sherbrooke et Laval sont allés déposer 103 seringues au parlement. «Notre but est de dire qu'il faut réinjecter 103 millions dans les bourses», a indiqué Xavier Huppé, président du Regroupement des étudiants en médecine de l'Université Laval. Ailleurs en province, des manifestations ont eu lieu devant plusieurs bureaux de circonscription des députés libéraux.

La FEUQ va faire une proposition

À l'Assemblée nationale, l'opposition a continué de réclamer que le gouvernement réinjecte 103 millions par année dans le régime des bourses pour mettre fin rapidement à la crise. M. Fournier est demeuré imperturbable, soutenant que sa proposition est «meilleure et plus juste» que ce qui existait antérieurement. Il a fait paraître de vastes annonces dans les journaux, hier, pour expliquer sa proposition. Coût de l'opération: 71 000 $. La semaine dernière, une première publicité avait coûté 142 000 $.

Le ministre a invité de nouveau les étudiants à lui faire des propositions, ce qui n'a pas été fait, a-t-il affirmé. Pier-André Bouchard, président de la Fédération étudiante universitaire (FEUQ), a dit qu'une contre-proposition serait dévoilée sous peu. «Le gouvernement nous a proposé 41 millions l'an prochain, a-t-il rappelé. Nous allons lui montrer comment faire son travail, en lui disant où aller chercher les 62 millions qui manquent.»

Gaëtan Boucher, président de la Fédération des cégeps, a rencontré hier M. Fournier pour lui signifier que la situation «ne peut plus durer». Dès la semaine prochaine, une quinzaine de collèges compteront trop de jours de grève pour qu'il soit facile de les reprendre. Et la perspective de terminer le trimestre d'hiver en août n'a pas plu à M. Boucher. «C'est un scénario quasi catastrophique quand on pense aux étudiants qui pourraient décrocher et au marché du travail et aux universités qui attendront les diplômés», a-t-il fait valoir.

Julie Bouchard, présidente de la Fédération étudiante collégiale (FECQ), a écarté cette éventualité. «Aujourd'hui, les enseignants nous ont publiquement donné leur appui, a-t-elle souligné. Ils vont s'asseoir avec nous pour trouver une façon de reprendre les cours quand ce sera réglé.»

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Éditorial

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Qui est en grève ?

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Lettres

1962, les propos de Donald Gordon / 1967, l’opposition à la guerre au Vietnam

2001, le Sommet des Amériques / 2003, la guerre en Irak

1968, l’accès à l’Université / 1969, le « bill 63 »

1972, le 1er front commun / 1983, les compressions dans la fonction publique

1990, l’échec de l’Accord du lac Meech

1999, la grève des infirmières

2005, les étudiants dans la rue

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Article

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Chronique

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Lettres

Dominique La Haye et Louis Lafortune, Le Droit

La grève des étudiants a fait des petits hier en Outaouais, alors que des élèves du secondaire ont séché leurs cours pour débrayer en signe de solidarité.

Pendant que 200 grévistes du cégep et de l'Université du Québec en Outaouais manifestaient devant le bureau de comté du député de Hull, Roch Cholette, environ 500 élèves de trois écoles secondaires de Gatineau sont sortis des classes de façon spontanée.

Ces derniers se sont d'abord rassemblés devant la polyvalente Nicolas-Gatineau avant d'entreprendre une marche, sous la supervision des policiers, jusqu'à l'école secondaire du Versant.

Les manifestants n'ont cependant pu entrer dans l'école, puisque la direction de l'établissement avait pris soin de verrouiller les portes. Certains d'entre eux ont alors mis le feu à une poubelle en signe de protestation.

La plupart des manifestants se sont ensuite dispersés, mais une centaine de jeunes ont poursuivi leur marche en direction de l'école secondaire le Carrefour, où ils sont une fois de plus tombés sur des portes fermées.

Des étudiants en grève du cégep et de l'Université sont intervenus à l'école du Carrefour pour tenter de calmer le jeu. « On apprécie la solidarité des élèves du secondaire, mais on ne veut pas qu'il y ait du grabuge et qu'ils manquent leurs cours », explique Sophie Plouffe, une étudiante du cégep en grève.

Mathieu Bélanger, Le Droit

Le syndicat des chargés de cours de l'université du Québec en Outaouais juge décevante l'attitude du syndicat de leurs collègues professeurs face au conflit opposant les étudiants au gouvernement Charest.

 « C'est dommage de constater le peu d'empathie dont fait preuve le syndicat des professeurs », lance Marie-Josée Bourget, présidente du syndicat des chargés de cours de l'UQO.

« On est lié à un contrat de travail avec l'employeur, on n'est pas liés par la grève des étudiants. S'il y a un empêchement d'aller en classe, c'est à l'employeur de voir à ce qu'il y ait les conditions de travail adéquates », indiquait, vendredi dernier, Lucien Boucher, président du syndicat des professeurs.

Mme Bourget admet que la situation n'est pas simple, mais qu'il y a moyen d'offrir un appui moral un peu plus fort. « Le syndicat des chargés de cours appuie le débrayage des étudiants et les encourage à se mobiliser, dit-elle. Le combat des étudiants est juste, d'autant plus que seulement 900 étudiants sur les 5500 de l'établissement profitent des bourses. »

La Fédération québécoise des professeurs d'université, cependant, appuie officiellement les revendications étudiantes.

Claude Plante, La Tribune, Sherbrooke

C'est au tour des élèves du Centre de formation professionnelle 24-Juin de manifester leur opposition face aux coupures exercées dans le programme des prêts et bourses.

Depuis 7h jeudi matin, ils ont entrepris une manifestation devant l'école de la rue du 24-juin.

Environ 700 élèves qui fréquentent cette école sont bénéficiaires du régime de prêts et bourses.

D'autres parts, des étudiants de physique et de mathématique de l'Université de Sherbrooke se sont présentés au bureau du député de Sherbrooke et premier ministre du Québec, Jean Charest, jeudi avant-midi.

Ils voulaient ainsi exprimer leur colère face à l'attitude du gouvernement face aux demandes des étudiants et de la population en générale.

Les étudiants de physique sont en grève générale illimitée depuis le 15 mars, tandis que ceux des maths le sont depuis le 21 mars.

Dans la chapelle de l'UQTR, entre une statue de la Vierge Marie et un petit piano à queue, Heidi Levasseur et Mario Gauthier ont installé leur campement. Un matelas par terre, deux sacs de couchage et un vieil oreiller seront leur domicile pour les prochains jours, voire les prochaines semaines. Les deux étudiants de l'UQTR prennent les grands moyens pour protester contre les coupes dans le programme de bourses: ils font la grève de la faim depuis maintenant trois jours.

Cette action, peu observée dans la province depuis le début du conflit entre les étudiants et le ministère de l'Éducation, ne semble pas inquiéter les deux amis qui affirment être prêts à aller jusqu'au bout pour la cause. «Moi, je donne ma vie pour la cause, je suis prête à mourir pour ça. J'ai trouvé un sens à ma vie, en quoi je peux être utile pour la société», a expliqué Heidi sans hésiter une seule seconde.

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Mélyssa Gagnon, Le Quotidien

CHICOUTIMI (MG) - Comme plusieurs s'y attendaient, les étudiants de l'Université du Québec à Chicoutimi (UQAC) votent majoritairement en faveur du déclenchement d'une grève générale illimitée à compter d'aujourd'hui.

L'annonce de la grève a été livrée au terme d'une assemblée générale spéciale tenue hier au Centre social de l'UQAC. Des centaines d'étudiants ont participé à la rencontre pour le moins animée, laquelle était attendue depuis plusieurs semaines.

Au total, un peu plus de 1500 personnes ont pris part au scrutin. Quelque 1086 d'entre elles ont voté pour la grève, comparativement à 433 contre. Huit étudiants se sont abstenus de se prononcer sur la question.

Ambiance à la fête

Peu après le dévoilement des résultats, vers 15h hier après-midi, des dizaines de manifestants se sont agglutinés devant le pavillon principal de l'université, là où, quelques jours plus tôt, les étudiants des modules d'art et de travail social érigeaient leurs piquets de grève.

L'ambiance était visiblement à la fête, comme si les étudiants savouraient leur victoire. Ensemble, ils ont entonné plusieurs chansons et slogans, accompagnés du bruit des klaxons d'automobilistes solidaires à leur cause.

Pour la plupart des étudiants interrogés par Le Quotidien, le résultat du vote d'hier témoigne de la ferme volonté des collégiens et universitaires de la région de se joindre à leurs collègues de l'ensemble du Québec et faire bouger le gouvernement dans le dossier des prêts et bourses.

«Je suis très satisfait que nous ayons voté majoritairement en faveur de la grève. J'étais très confiant que ça allait passer. C'était le temps qu'on s'engage et je sais que les étudiants de l'UQAC vont se mobiliser en participant activement aux moyens de pression. Le ministre va réagir. Il faut qu'il allume», a martelé l'étudiant en informatique de gestion, Carl Tremblay.

Véronique Bélanger, inscrite au programme des sciences de la terre, a momentanément accepté de déposer sa pancarte pour faire savoir que l'adoption de la grève représente, selon elle, un pas de plus vers l'égalité sociale.

«Si les coupures demeurent, ça ne fera qu'augmenter l'écart entre les pauvres et les riches. On sent que les gens ont voté avec coeur aujourd'hui (hier) et qu'il y a une certaine énergie qui est en train de se mettre en branle», de dire l'étudiante.

En ce qui concerne la crainte de perdre une session à la suite du déclenchement de la grève, les étudiants rencontrés n'ont pas fait part d'une grande inquiétude. Et même si la suspension des cours a un impact sur leurs études, ont-il signifié, il s'agit là d'un bien petit prix à payer pour en arriver à leur fin.

«Je ne crois pas que nous perdrons notre session à cause de la grève», estime Geneviève Dubé, une étudiante à la maîtrise qui croit que «c'était gênant» que l'UQAC ne se soit pas encore ralliée au mouvement de grève.

Yannick Langlois du module des arts attendait aussi «avec impatience» la tenue du vote.

«Maintenant que toutes les universités sont en grève, nous avons un véritable pouvoir de force. Les étudiants se sont unis pour faire réagir le gouvernement et le gouvernement va réagir. Nous le verrons lors du prochain budget», indique M. Langlois.

Enfin, très peu d'étudiants ayant voté contre la grève se trouvaient toujours sur le périmètre de l'UQAC en fin d'après-midi. L'un d'entre eux, originaire de la Saskatchewan, a toutefois accepté de commenter le résultat du scrutin.

«J'ai voté contre la grève parce que les prêts et bourses ne représentent pas mon problème. Les risques relatifs à la tenue d'une grève n'en valent pas la peine pour moi», a affirmé Zac East, un étudiant en français.

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Karine Blanchard, La Voix de l'Est, GRANBY

Plus de 800 élèves des écoles secondaires de la région sont descendus dans la rue hier après-midi, pour appuyer leurs camarades en grève du cégep de Granby Haute-Yamaska. Environ 450 élèves de l'école secondaire J.-H. Leclerc de Granby, et près de 400 de l'école Massey-Vanier de Cowansville, ont pris part aux manifestations.

Les deux rassemblements étudiants se sont déroulés de la même façon: d'abord une marche symbolique dans les rues, suivie d'une visite aux députés de leur circonscription respective.

Les élèves du secondaire interrogés par La Voix de l'Est étaient unanimes: ils appuient les revendications des cégépiens en grève.

"La coupure nous touche aussi et tous ceux qui souhaitent étudier après le secondaire", a mentionné la présidente du conseil des élèves de J.-H.-Leclerc, Sandy Bouchard Céré.

"Si le gouvernement Charest est réélu, il va peut-être continuer à faire des coupures. C'est pour ça que c'est important de donner notre appui aux étudiants du cégep qui sont en grève" a ajouté Alexandre Claude, de la même école.

Marie-France Létourneau, La Voix de l'Est, GRANBY

Les employeurs qui ont coutume d'embaucher des étudiants l'été ne sont pas nerveux outre mesure à cause de la grève des cégépiens et des universitaires qui se poursuit. Du moins, pour l'instant. Certains, comme le parc national de la Yamaska, suivent néanmoins la situation de très près.

"Le camping ouvre le 13 mai et nous avons besoin d'étudiants. C'est sûr que si les cours se prolongent et sont repris les samedis, ça va devenir problématique pour nous", a relevé hier la responsable du service à la clientèle du parc, Annie Choinière.

"On suit les événements avec grand intérêt", ajoute-t-elle.

Le parc national de la Yamaska emploie une cinquantaine d'étudiants, des cégépiens en majorité, pour la période estivale. "S'ils doivent commencer à travailler plus tard, nos occasionnels vont faire beaucoup d'heures", calcule Annie Choinière.

La situation est toutefois différente au parc aquatique de Bromont, a indiqué hier le président de la station touristique, Charles Désourdy.

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Article

Lettres

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Article

Vox pop

THE GAZETTE: First page: Photo - Thursday, March 24, 2005

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KEVIN DOUGHERTY, The Gazette

As two dozen student protesters occupied the University St. offices of the Conseil du patronat yesterday, a riot-squad officer on the street below accepted a flower from a demonstrator. The many students who had rallied outside the building to support the sit-in then began to chant the constable's badge number: "1-4-7-2, 1-4-7-2." Education Minister Jean-Marc Fournier said yesterday that striking CEGEP students would have to stay in school into their summer vacation period if they don't return to classes soon.

But the association representing CEGEP administrators said the junior colleges would not pay the costs to stay open into the summer. To further complicate matters, a union representing CEGEP teachers said Fournier would have to negotiate with the teachers first, because under their contract they go on vacation June 15.

CEGEP and university students across Quebec have been boycotting classes, marching in the streets and conducting sit-ins for the past three weeks in protest against a decision by Premier Jean Charest's government to convert $103 million in grant money to student loans.

Previously, Fournier had floated the possibility that students would have to repeat their year, a threat the striking students never took seriously.

Fournier said he had spoken yesterday with Gaetan Boucher, president of the Federation des CEGEPs, about extending courses until June 15. This would allow students to make up missed classes if the strike continues past April 1.

The students' CEGEP year is scheduled to end May 20.

Fournier said he and Boucher also discussed resuming classes early, around Aug. 15.

In a telephone interview, Boucher said he and Fournier have no agreement on the extension.

"Who will pay?" Boucher asked. "The minister said he won't pay the bill. I answered the minister, 'Me neither.' "

Alain Dion, president of the Federation autonome du collegial, which represents about 4,000 CEGEP teachers, said the minister has not been in touch with the teachers about the extension.

"The day the minister has an agreement with the students, he will have to sit down with us," Dion said.

"The economic, political and social costs of cancelling the session are so high that he won't do it," said Jonathan Plamondon, vice-president of the Federation etudiante collegiale du Quebec, representing about 65,000 of the province's 150,000 CEGEP students.

Fournier confirmed he has shelved the idea of making students repeat their year, which would mean a double cohort, with first-year repeaters and students entering from high school in CEGEPs at the same time.

The situation for striking university students is different, he acknowledged, because they are at the end of their academic year anyway.

Fournier repeated that he wants a counter-offer from the students to break the deadline.

Pier-Andre Bouchard St-Amant, president of the Federation etudiante universitaire du Quebec, which represents 170,000 of the province's 250,000 university students, repeated that the students want Fournier to drop his partial debt-repayment proposal and return the $103 million to the bursary program.

"The government doesn't have the will to negotiate," he said, rejecting the idea that the students should compromise. "There is no compromise on the backs of the poorest students."

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Article, 2ème partie

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Chronique, 1ère partie

Chronique, 2ème partie

Article

(23 mars 2005) - Le conflit entre le gouvernement québécois et les étudiants collégiaux et universitaires est dans une impasse. Le ministre de l’Éducation, Jean-Marc Fournier, demeure inflexible, tout comme les fédérations étudiantes.

Plus de 140 000 étudiants sont maintenant en grève générale illimitée. Et c’est sans compter les débrayages sporadiques de milliers d’autres.

Mais comment venir à bout de ce conflit? Et qui devrait y aller de compromis?

Dominique Poirier en discute avec Bruno-Marie Béchard, recteur de l'Université de Sherbrooke, Yannick Denis-Trudel, président du Regroupement étudiant des facultés d'administration de l'est du Canada (REFAEC), et Gérald Larose, professeur invité à l'UQAM et ancien président de la Confédération des syndicats nationaux (CSN).

Cliquez sur le lien ci-dessous, puis aller à la date du 23 mars 2005 pour accéder à la discussion.

http://www.radiocanada.ca/actualite/v2/tj22h/archive50_200503.shtml#

Deux étudiants de l'Université du Québec à Trois-Rivières, Heïdi Levasseur et Mario Gauthier, ont entrepris une grève de la faim dimanche. Depuis 72 heures, ils ne boivent que de l'eau.

Les grévistes entendent ainsi démontrer leur détermination à faire reculer le gouvernement Charest sur la question de la réforme du régime de prêts et bourses.

Le fait qu'ils ne bénéficient ni l'un ni l'autre du programme de prêts et bourses n'entame aucunement leur détermination. Tous deux passent leur journée à la chapelle de l'UQTR, qu'ils ne quittent que pour aller aller dormir, entre 3 h et 6 h du matin.

Sourire aux lèvres, Heïdi Levasseur, dit être prête à mourir pour la cause. « Je suis prête à aller jusqu'au bout. C'est ma foi qui me tient. Je donne ma vie pour la cause », dit l'étudiante en psychologie.

 « On se sacrifie pour notre gang ici », renchérit Mario Gauthier, qui étudie en communication. « Si je n'avais pas plein d'amis à l'université, je ne serais pas ici premièrement. »

La grève de la faim des deux étudiants est encadrée par le responsable de la pastorale de l'UQTR, Georges Croteau. « Je ne sais pas jusqu'où ils vont aller, mais c'est certain que ça fait réfléchir! Ça oblige les autres à voir qui a en a qui sont déterminés à aller jusqu'au bout », soutient-il.

La présidente de l'Association générale des étudiantes de l'UQTR, Violaine Damphousse, re connaît qu'il s'agit là d'un moyen extrême. « Nous autres, c'est clair que l'on encourage nos étudiants à montrer leur mécontentement face aux coupures de 103 millions, mais c'est vraiment extrême une grève de la faim. En même temps, ça démontre à la population que les étudiants sont prêts à aller vraiment loin. »

Heïdi Levasseur et Mario Gauthier ne sont pas les seuls à recourir à ce moyen. Deux autres étudiants de Montréal ont également entrepris une grève de la faim au début de la semaine.

Alors que les étudiants du cégep de Matane manifestaient devant les bureaux de leur députée libérale, et que ceux de l'UQAR votaient pour le prolongement du débrayage, les jeunes du secondaire se joignent au mouvement. Au cégep de la Gaspésie et des Îles, la direction s'inquiète des coûts d'une session qui perdurait au-delà le 15 juin.

Comme l'on fait d'autres étudiants un peu partout au Québec, plus de 75 étudiants du cégep de Matane ont manifesté mercredi devant les bureaux de leur députée libérale.

Ce geste s'inscrit dans un vaste mouvement général de protestation contre les compressions au programme des prêts et bourses par le gouvernement Charest.

Des cégépiens de Rimouski se sont même joints à la manifestation matanaise. Les étudiants ont marché du cégep jusqu'au centre-ville en brandissant des banderoles et en scandant des slogans.

Le groupe a ensuite ralenti la circulation devant le bureau de la députée libérale, Nancy Charest, qui se trouve à Québec présentement. La manifestation s'est déroulée dans le calme sous le regard des policiers.

En grève depuis le 7 mars, les cégépiens de Matane semblent plus déterminés que jamais. Pour symboliser leur situation économique précaire, les étudiants ont préparé sur le trottoir une pleine marmite de macaronis au fromage.

Une soixantaine d'étudiants du cégep de Matane partiront jeudi à Québec pour participer à une manifestation monstre.

Les élèves de la polyvalente de Matane organisent, quant à eux, une marche de protestation demain après-midi à Matane. Le cortège partira de la polyvalente pour se rendre au cégep.

En classe avec des lunettes fumées

À Rimouski, 700 étudiants de l'UQAR réunis dans un amphithéâtre plein à craquer ont voté pour le prolongement de la grève jusqu'au 1er avril, alors que les élèves de l'école polyvalente Paul-Hubert manifestent leur appui en portant des verres fumés en classe. « Afin de démontrer que le gouvernement est aveugle », lance une étudiante.

Le mouvement d'appui aux étudiants des niveaux supérieurs a suivi par la majorité des élèves.

Au cours des prochains jours, les étudiants de l'université participeront à diverses activités pour bien démontrer leur détermination au gouvernement. Plusieurs d'entre eux se rendront aussi à Québec pour manifester sur la colline parlementaire.

Le temps presse

Par ailleurs, au cégep de la Gaspésie et des Îles, la direction se préoccupe de la poursuite du conflit. Selon le directeur, Roland Auger, les coûts supplémentaires quotidiens pour prolonger la session dépasseraient les 35 000 $.

Le directeur ajoute qu'il faudra aussi négocier avec les professeurs qui auront le droit dès le 15 juin de partir en vacances.

Toutefois, Roland Auger, estime qu'il serait surprenant que la session soit annulée. « Ce que je peux vous dire, c'est qu'il y a des collèges qui sont en grève depuis un certain temps. Ils ont commencé à regarder cette hypothèse et sur le plan administratif, sur le plan logistique, ça semble être quelque chose d'extrêmement difficile à envisager », indique M.Auger.

Au cégep de la Gaspésie et des Îles, la situation diffère d'un campus à l'autre. Alors que les étudiants de Gaspé et de Carleton entament leur deuxième semaine de grève, ceux des Îles sont en grève depuis encore plus longtemps, ce qui compliquera la reprise des cours.

Par ailleurs, le gestionnaire estime que le programme des prêts et bourses est essentiel pour les étudiants de la région étant donné la pauvreté qui y sévit. Pour Roland Auger, une solution rapide, qui assure une plus grande accessibilité possible à l'enseignement supérieur, est essentielle.

La Fédération étudiante collégiale du Québec (FECQ) et la Fédération étudiante universitaire du Québec (FEUQ) ont de nouveau refusé d'entendre les arguments du gouvernement, mercredi.

Dans un communiqué, ils indiquent que l'endettement moyen étudiant a augmenté de 62 %, pour atteindre 21 500 $ après un baccalauréat, plus que la moyenne canadienne.

Ils accusent Québec d'imiter le reste du Canada, « où un étudiant sur quatre abandonne pour des raisons financières », selon le communiqué.

Les étudiants affirment que la transformation de 103 millions de dollars de bourses en prêts encourage l'endettement et amène de nombreux étudiants à quitter les études.

La FECQ et la FEUQ organisent des manifestations aujourd'hui devant les bureaux de plusieurs députés dans près de dix régions du Québec.

Le gouvernement maintient son offre

La dernière proposition du ministre de l'Éducation, Jean-Marc Fournier, comprenait des modifications évaluées à 41,5 millions au programme de prêts et bourses. M. Fournier a refusé d'annuler la conversion de 103 millions de dollars de bourses en prêts, comme le réclament les mouvements étudiants.

Ainsi, le plafond des prêts serait abaissé de 500 $ à l'université et 250 $ au collégial. En outre, Québec rembourserait une partie de la dette des étudiants les plus démunis qui obtiendraient leur diplôme dans les temps prescrits, une mesure qui touche 35 % des étudiants admissibles aux prêts et bourses.

Campagne publicitaire

Le gouvernement du Québec a fait valoir ses arguments sur une pleine page publicitaire, dans des quotidiens québécois, mercredi.

Sous le titre sans équivoque « C'est au Québec que les étudiants bénéficient du meilleur soutien financier », le gouvernement Charest détaille les avantages consentis aux étudiants.

Selon le gouvernement, les « contribuables québécois paient déjà pour maintenir un programme d'aide financière très avantageux, les bourses les plus généreuses et les droits de scolarité les plus bas au Canada », soit 1668 $ par année, comparativement à 4960 $ en Ontario, selon les chiffres du gouvernement.

La publicité mentionne que de l'aide financière est accordée à 130 000 étudiants, pour un montant total annuel de 711 millions de dollars. De ce montant, 220 millions sont consentis en bourses.

D'autres actions dans la région

Dans la région de Québec, les étudiants en grève manifestent mercredi devant les bureaux des ministres Margaret Delisle et Michel Després. Le bureau de la députée Diane Leblanc, à Saint-Georges-de-Beauce recevra aussi la visite de manifestants.

Les étudiants en médecine de l'Université Laval se sont rassemblés sur la colline Parlementaire en début d'après-midi. D'autres étudiants ont aussi manifesté dans les centres d'achats et dans les rues de Québec. Les étudiants du cégep de Limoilou ont aussi décidé de joindre le mouvement provincial. Par ailleurs, la Coalition de l'Association pour une solidarité syndicale étudiante élargie (CASSEE) prévoit une grande manifestation devant l'Assemblée nationale, jeudi. Les élèves de 4e et 5e secondaire de l'école Joseph-François-Perreault ont voté pour une grève d'un jour, afin de participer à cette manifestation. Une dizaine d'autres écoles pourraient suivre le mouvement.

Mardi, près de 200 étudiants d'architecture de l'Université Laval ont profité de l'heure de pointe pour exprimer leur opposition aux politiques du gouvernement Charest.

Les étudiants de l'Université du Québec à Chicoutimi (UQAC) ont décidé de joindre le mouvement de grève.

À l'occasion d'un vote à main levée, ils se sont prononcés à 71,5 % pour la grève, qu'ils ont déclenchée dès mercredi. Environ 1520 étudiants ont voté. Ils réévalueront la situation tous les trois jours.

Cette grève ne touche que les cours donnés au pavillon principal de l'UQAC.

Appui des profs

Les professeurs des quatre cégeps de la région donnent un appui inconditionnel aux étudiants en grève.

Les représentants des syndicats enseignants qualifient de purement arbitraire la décision du gouvernement Charest de réduire de 103 millions de dollars les bourses destinées aux étudiants les plus démunis.

Les enseignants entendent ce tout qui est nécessaire pour éviter que les étudiants perdent leur session, comme menace de le faire le gouvernement.

Selon la présidente du Syndicat des enseignants de Jonquière, Jasmine Gauthier, il existe des solutions pour éviter l'annulation de la session. Elle parle notamment de compression au calendrier scolaire.

Mme Gauthier tient aussi à préciser qu'aucun diplôme ne sera accordé à rabais aux étudiants. « Les profs s'assureront que les objectifs des cours seront atteints », affirme la présidente du syndicat, ajoutant que les enseignants vont trouver les moyens nécessaires pour arriver à cette fin.

Les enseignants ont manifesté concrètement leur appui aux étudiants en se rendant sur les piquets de grève. Les étudiants ont grandement apprécié ce geste.

Arrogance

Les grévistes n'en démordent pas, ils veulent que Québec remette les 103 millions de dollars dans le régime de bourses.

Le président de l'Association étudiante du cégep de Jonquière, François Laroche, a déploré l'attitude du ministre de l'Éducation, Jean-Marc Fournier, qui n'aide en rien à régler le conflit, selon lui. « Chaque fois que Jean-Marc Fournier a une caméra dans la face, il est baveux, arrogant, insultant. Tu ne peux pas maintenir des gens en colère comme ça éternellement. De continuer à les insulter toutes les fois qu'on te donne une caméra », a lancé le président des cégépiens.

Les enseignants des cégeps reconnaissent le caractère très démocratique des grèves étudiantes et ils soulignent la justesse de leur revendication, qui vise à maintenir l'accès à l'éducation postsecondaire.

Les étudiants du cégep de Sept-Îles ont voté mercredi pour le déclenchement d'une grève de trois jours afin de dénoncer la conversion de 103 millions de dollars de bourses en prêts.

Environ 70 % des 600 étudiants de l'établissement ont participé au scrutin. 55 % d'entre eux ont voté pour le débrayage qui commencera le 30 mars. .

En assemblée générale, mardi midi, quelque 150 étudiants ont pris connaissance des derniers développements dans le conflit qui paralyse déjà 35 cégeps de la province et de nombreux départements universitaires.

Le président de l'Association étudiante indépendante du cégep de Sept-Îles, Guillaume Proulx, explique que les étudiants de Sept-Îles sont de plus en plus conscients de l'importance du mouvement étudiant et des enjeux en cause. « C'est vrai qu'on est peut-être en retard sur les autres cégeps, sauf qu'on n'était pas sûr des impacts qu'une grève pouvait avoir sur le ministre », indique le président de l'association étudiante.

Du côté de Baie-Comeau, où il y a eu trois jours de débrayage avant la semaine de relâche, aucun nouveau vote de grève n'est prévu, mais l'association étudiante envisage la tenue d'autres moyens de pression.

Les 8000 enseignants du primaire et du secondaire de l'Alliance des professeures et professeurs de Montréal se sont prononcés à 70 % en faveur de deux journées de grève, lundi soir, en assemblée générale.

Près de 100 000 élèves des cinq commissions scolaires de l'île de Montréal seront donc en congé forcé les 29 avril et 6 mai prochains. La surcharge de travail est au coeur des revendications des enseignants.

Après la grogne contre la réforme scolaire, les débrayages annoncés par les professeurs de cégep et les grèves des étudiants postsecondaires, il s'agit d'une autre tuile pour le ministre de l'Éducation, Jean-Marc Fournier.

Les deux journées de grève font partie des moyens de pressions des enseignants déjà approuvés par le Conseil des services essentiels, dont:

le refus de transmettre aux parents les informations administratives des directeurs d'école;

la réduction du temps de classe de 10 minutes, dans la semaine du 21 mars;

un congé de devoirs et de leçons aux élèves, dans la semaine du 4 avril.

En outre, la Fédération des syndicats de l'enseignement (FSE) a demandé au ministre de repousser la date d'entrée en vigueur de la réforme scolaire au secondaire. La première cohorte d'enfants sous le nouveau régime étant maintenant en 6e année, elle estime qu'il faut marquer un temps d'arrêt et évaluer le succès de la réforme primaire en vue d'en corriger les principales lacunes.

Des centaines d'élèves de deux écoles secondaires de Gatineau ont séché leurs cours, mercredi, pour protester contre les compressions dans le régime de bourse.

Le mouvement a commencé à l'école secondaire Nicolas-Gatineau, alors que des élèves ont entrepris une marche jusqu'à l'école secondaire du Versant. À la commission scolaire des Draveurs, on affirme que les cours ont eu lieu normalement dans les deux écoles, mais on reconnaît que plusieurs élèves n'étaient pas en classe.

À Nicholas- Gatineau environ 450 élèves ne sont pas retournés en classe. Une centaine d'élèves ont fait de même à l'école du Versant. La commission scolaire affirme que les parents de tous les élèves absents seront contactés.

Par ailleurs, une centaine d'étudiants du Cegep de l'Outaouais et de l'Université du Québec en Outaouais ont manifesté mercredi devant le bureau de comté du député Roch Cholette à Gatineau. Les étudiants en grève ont bloqué le boulevard St-Joseph entre les rues Brodeur et Dumas pendant plus d'une heure et demie. La manifestation s'est déroulée dans l'ordre.

Les étudiants du Cégep ont voté mardi à 69 % pour continuer la grève jusqu'à mardi prochain. Les étudiants de l'UQO doivent quant à eux se prononcer à nouveau jeudi.

Quelque 300 étudiants en grève ont manifesté, mercredi après-midi, devant le bureau de comté du premier ministre Jean Charest, situé au Centre des Congrès. La manifestation n'a duré qu'une vingtaine de minutes, les étudiants s'étant dispersés après quelques discours.

Le bureau de comté de la ministre des Relations internationales, Monique Gagnon-Tremblay, a également reçu de la visite. Des étudiants de la Faculté de médecine sont allés y déposer 103 seringues, afin de réclamer la réinjection de 103 millions de dollars dans le régime des prêts et bourses.

En après-midi, 1900 étudiants du Collège de Sherbrooke réunis en assemblée générale ont décidé pour leur part de poursuivre leur grève, qui dure depuis déjà un mois. Environ 55 % des étudiants ont voté en faveur de la proposition, au cours d'un vote secret.

En matinée, environ 3000 étudiants de troisième, quatrième et cinquième secondaire de quatre écoles publiques de Sherbrooke sont descendus dans les rues en guise d'appui à leurs collègues des cégeps et des universités. Ils se disent concernés, eux aussi, par la réforme du régime des prêts et bourses.

Les étudiants de l'école Montcalm et Le Ber ont marché en direction Collège de Sherbrooke, tandis que ceux des écoles Du Phare et Triolet se sont dirigés vers l'Université de Sherbrooke. Les manifestations ont été bruyantes, mais se sont déroulées dans le calme.

La Commission scolaire de la Région-de-Sherbrooke a annulé les cours en matinée pour permettre aux étudiants de manifester. Du personnel a d'ailleurs encadré les étudiants avec l'aide des policiers. Les cours ont repris en après-midi.

Pont bloqué à Drummondville

À Drummondville, une soixantaine d'étudiants en grève du cégep de Drummondville ont bloqué le pont de la Traverse, vers 11 h 30. La manifestation s'est poursuivie par une marche vers le centre-ville. Le pont Curé-Marchand a aussi été brièvement bloqué parce que les étudiants l'ont emprunté lors de leur marche. Les étudiants se sont finalement dispersés vers 14 h.

Les étudiants, qui sont membres de la Coalition de l'Association pour une solidarité syndicale étudiante élargie (CASSEE), suivaient ainsi le mot d'ordre donné plus tôt cette semaine par leurs leaders, selon lequel ils entendent perturber l'économie de la province.

Ils ont scandé des slogans raillant le premier ministre Jean Charest, le ministre de l'Éducation, Jean-Marc Fournier, mais aussi la Fédération étudiante universitaire du Québec et la Fédération étudiante collégiale du Québec.

Fournier attend un appel des étudiants

De son côté, le ministre Jean-Marc Fournier a réitéré mercredi qu'il attendait un appel des fédérations étudiantes collégiales et universitaires du Québec.

Le ministre dit que les leaders des fédérations étudiantes ont été invités publiquement et privément à s'asseoir pour poursuivre des négociations au sujet du régime de prêts et bourses.

Pour une deuxième journée en deux semaines, le gouvernement a acheté de pleines pages de publicité dans les quotidiens du Québec, mercredi, afin d'expliquer brièvement son nouveau programme de remise de dette.

Le déclenchement de deux jours de grève ne fait pas l'unanimité chez les enseignants de la grande région de Québec.

Lors d'une réunion lundi soir, les enseignants de la commission scolaire de la Capitale et ceux de la commission scolaire des Premières seigneuries ont voté à 56 % contre ce moyen de pression qui vise à accélérer le règlement de leurs négociations contractuelles.

Ces enseignants promettent cependant de revoir leur position si la majorité des syndicats au Québec votent pour la grève.

Pendant ce temps, les enseignants des commissions scolaires des Découvreurs et des Navigateurs se sont prononcés à 62 % en faveur de cette grève de deux jours, le 20 avril et le 6 mai.

Un représentant syndical des enseignants des commissions scolaires des Découvreurs et des Navigateurs, Martin Dubé, souligne que ce mandat de grève est le plus fort obtenu depuis 15 ans.

« [...] ils démontrent par là une exaspération certaine et une volonté de régler ce dossier là le plus rapidement », souligne M. Dubé.

La Fédération étudiante collégiale du Québec (FECQ) et la Fédération étudiante universitaire du Québec (FEUQ) ont de nouveau refusé d'entendre les arguments du gouvernement, mercredi.

Dans un communiqué, ils indiquent que l'endettement moyen étudiant a augmenté de 62 %, pour atteindre 21 500 $ après un baccalauréat, plus que la moyenne canadienne. Ils accusent Québec d'imiter le reste du Canada, « où un étudiant sur quatre abandonne pour des raisons financières », selon le communiqué.

Les étudiants affirment que la transformation de 103 millions de dollars de bourses en prêts encourage l'endettement et amène de nombreux étudiants à quitter les études.

La FECQ et la FEUQ organisent des manifestations aujourd'hui devant les bureaux de plusieurs députés dans près de dix régions du Québec.

Le gouvernement maintient son offre

La dernière proposition du ministre de l'Éducation, Jean-Marc Fournier, comprenait des modifications évaluées à 41,5 millions au programme de prêts et bourses. M. Fournier a refusé d'annuler la conversion de 103 millions de dollars de bourses en prêts, comme le réclament les mouvements étudiants.

Ainsi, le plafond des prêts serait abaissé de 500 $ à l'université et 250 $ au collégial. En outre, Québec rembourserait une partie de la dette des étudiants les plus démunis qui obtiendrait leur diplôme dans les temps prescrits, une mesure qui touche 35 % des étudiants admissibles aux prêts et bourses.

Campagne publicitaire

Le gouvernement du Québec a fait valoir ses arguments sur une pleine page publicitaire, dans des quotidiens québécois, mercredi.

Sous le titre sans équivoque « C'est au Québec que les étudiants bénéficient du meilleur soutien financier », le gouvernement Charest détaille les avantages consentis aux étudiants.

Selon le gouvernement, les « contribuables québécois paient déjà pour maintenir un programme d'aide financière très avantageux, les bourses les plus généreuses et les frais de scolarité les plus bas au Canada », soit 1668 $ par année, comparativement à 4960 $ en Ontario, selon les chiffres du gouvernement.

La publicité mentionne que de l'aide financière est accordée à 130 000 étudiants, pour un montant total annuel de 711 millions de dollars. De ce montant, 220 millions sont consentis en bourses.

Tous les moyens sont bons

Une quarantaine d'étudiants du CEGEP Ahuntsic, à Montréal, ont brièvement entravé, vers 7 heures, la circulation sur l'autoroute métropolitaine, en direction Ouest. Ils ont emprunté une bretelle d'accès dans le secteur Christophe-Colomb. Des policiers de la SQ les ont rapidement évincés. Le tout s'est déroulé sans incident.

Ils ont par la suite occupé pendant une vingtaine de minutes l'édifice de la FTQ, boulevard Crémazie, pour protester contre les propos de son président, Henri Massé, qui leur demandait, mardi, de faire des compromis.

D'autre part, deux étudiants de l'Université de Montréal ont entrepris, mardi, une grève de la faim pour que le gouvernement entende leur appel.

Ils occupent une tente érigée devant les bureaux du ministère de l'Éducation, à Montréal. Un autre étudiant, du cégep Montmorency, à Laval, observe aussi une grève de la faim, depuis dimanche.

La CASSEE frappe fort

Une centaine d'étudiants de la Coalition de l'Association pour une solidarité syndicale étudiante élargie (CASSEE) ont bloqué, mardi matin, l'accès du port et un secteur de la rue Notre-Dame, à Montréal. Leur objectif était de perturber les activités économiques. La police a arrêté une dizaine d'entre eux.

La CASSEE, concurrente de la FEUQ et la FECQ, a récemment été écartée des discussions par le ministre Fournier, pour avoir refusé de condamner des actes de violence. Elle souhaite maintenant entraîner de nouveaux étudiants dans le mouvement de grève, dont des élèves du secondaire. Elle prévoit une grande manifestation devant l'Assemblée nationale à Québec, jeudi.

Presse Canadienne, Montréal

Les étudiants qui ont brièvement entravé la circulation sur la très achalandée autoroute 40, en direction ouest, à Montréal, ce matin, ont maintenant envahi le hall d'entrée de l'édifice du siège social de la Fédération des travailleurs du Québec.

Hier, le président de la centrale, Henri Massé, avait invité les étudiants à mettre de l'eau dans leur vin à propos de leurs revendications au gouvernement. La police surveille de près le comportement des étudiants, qui refusent de dire s'ils quitteront les lieux d'eux-mêmes, et à quel moment.

Plus tôt ce matin, ce groupe d'une trentaine de jeunes du Collège Ahuntsic était monté sur la structure de l'autoroute 40 en empruntant une bretelle d'accès voisine, en pleine heure de pointe.

La Sûreté du Québec avait déployé son intervention, incitant les protestataires à évacuer, ce qu'ils ont fait très lentement, entravant par leur rythme le trafic sur le boulevard Crémazie, au pied de l'autoroute. La circulation a néanmoins pu reprendre son cours normal sur les voies rapides.

Rappelons que les étudiants ont promis une journée d'agitation, aujourd'hui, réclamant toujours que Québec revienne sur sa décision de convertir 103 millions de dollars de bourses en prêts.

Une grande manifestation aura lieu à midi, devant le bureau montréalais du ministre de la Santé Philippe Couillard. Les étudiants seront aussi présents devant le bureau de son collègue de l'Éducation, Jean-Marc Fournier, et devant ceux, notamment, de Monique Jérôme-Forget, Michel Audet et Jacques Chagnon.

D'autres manifestations se tiendront aussi, tout au long de la journée, en divers endroits du Québec, dont une à Sherbrooke, devant le bureau de comté du premier ministre Jean Charest.

Hier, le ministre Jean-Marc Fournier a de nouveau invité les étudiants en grève à lui faire des propositions pour dénouer l'actuel conflit. Il a réitéré qu'à son avis, la grève ne constituait pas le bon moyen de régler la situation.

Marie-Andrée Chouinard, Tommy Chouinard

La poursuite de la grève étudiante alerte sérieusement les collèges, qui calculent que la reprise des journées de cours manqués pourrait entraîner une facture de plusieurs millions de dollars. Les cégeps préviennent qu'ils n'ont pas à assumer cette dépense.

Pour six des 35 cégeps en débrayage, la durée de la grève franchira dès vendredi un cap critique et... coûteux. La Fédération des cégeps a calculé que le nombre de journées de cours à reprendre, qui dépasse les 15 jours dans certains cas, nécessitera des réaménagements au calendrier scolaire, lesquels obligeront ces collèges à dépasser les périodes d'enseignement permises par les conventions collectives. Pour certains cégeps de fort volume, cette situation pourrait coûter 100 000 $ par jour en masse salariale seulement.

Comme l'a expliqué hier le président-directeur général de la Fédération des cégeps, Gaëtan Boucher, la situation est désormais «critique». «Les coûts pour les collèges pourraient être très élevés et se compter en millions de dollars», affirme M. Boucher, dont la fédération évalue à trois millions de dollars par jour de cours à reprendre au-delà du 15 juin le coût pour l'ensemble du réseau collégial.

Les cégeps font ce scénario en se basant à la fois sur le Régime d'études collégiales, qui «a force de loi» et qui les oblige à donner 82 jours de cours par session. Leurs calendriers scolaires, qui prennent fin lors des derniers jours de mai, ne permettent pas de prolonger au-delà du 15 juin, car c'est à ce moment que les conventions collectives situent le début de la période de vacances des enseignants.

 «Je regarde le nombre de collèges qui pourraient s'ajouter aux six qui sont déjà en situation critique, et c'est inquiétant», explique M. Boucher, qui invite pour cela les deux parties à reprendre le dialogue pour «régler» le conflit.

Dans un collège de 5000 étudiants, si la direction dépasse la date du 15 juin pour reprendre les cours, elle devra payer, «100 000 $ par jour pour un collège de 5000 étudiants, 20 000 $ pour un plus petit», estime M. Boucher.

 «Nous n'avons pas la santé financière pour assumer cette dépense. Il s'agit d'un conflit entre le gouvernement et les étudiants, dont nous ne pouvons pas faire les frais», prévient M. Boucher, qui affirme avoir communiqué ce message au cabinet du ministre de l'Éducation.

Au Cégep de Drummondville, où les étudiants sont en grève depuis bientôt un mois, la pression monte. «Passé vendredi, on est crucifiés», explique Normand Bernier, directeur du cégep de 1500 étudiants. Pour lui, la facture oscillera entre 25 000 et 35 000 $ par jour de cours à reprendre après le 15 juin, à moins d'en arriver à une entente avec le syndicat.

 «À compter de la semaine prochaine, il faut s'asseoir et s'entendre avec nos syndicats, explique M. Bernier. Peu importe l'angle sous lequel on le prend, ça s'annonce complexe.»

Henri Massé donne des munitions au gouvernement Charest

La poursuite de la grève continue pendant ce temps de créer son lot de rebondissements quotidiens. De passage à Québec hier, le président de la FTQ, Henri Massé, a ainsi causé toute une surprise en donnant des munitions au gouvernement Charest. Alors que le conflit s'enlise, il a invité les étudiants à mettre de l'eau dans leur vin. «C'est clair que les associations étudiantes, si elles veulent négocier, devront faire des compromis. On ne peut pas régler des affaires comme ça sans compromis», a-t-il affirmé.

Les leaders étudiants devraient selon lui revoir leur principale revendication, soit le réinvestissement de 103 millions de dollars dans le régime des prêts et bourses. «Je ne dis pas qu'ils devraient abandonner les 103 millions. Mais au lieu de l'avoir sur un an, est-ce possible de l'avoir sur deux ? [...] Quand on veut négocier avec le gouvernement, il faut faire quelques compromis, autrement le gouvernement ne voudra pas perdre la face et ne bougera pas», a-t-il expliqué.

Henri Massé n'appuie pas pour autant la proposition déposée par le ministre de l'Éducation, Jean-Marc Fournier, à qui il reproche de s'être montré plutôt fermé à la négociation. «Je comprends les étudiants d'être insultés», a-t-il dit. Mais la communauté étudiante doit donner à ses leaders «un peu de marge de manoeuvre pour négocier» afin de faciliter un règlement du conflit, a-t-il ajouté.

Le ministre Fournier a fait ses choux gras de cette déclaration inattendue du chef syndical. «Si les étudiants veulent en arriver à un règlement, c'est à eux de faire des propositions, comme Henri Massé l'a dit. Ce n'est plus juste moi qui dis ça», a lancé le ministre à la presse parlementaire. M. Fournier a réitéré qu'il attend une contre-proposition des leaders étudiants, considérant qu'il a déjà fait «un grand bout de chemin».

Ceux-ci sont toutefois demeurés sur leurs positions. «On ne négocie pas sur la somme, on demande au gouvernement de revenir sur les 103 millions coupés, un point c'est tout», a indiqué le président de la Fédération étudiante universitaire du Québec (FEUQ), Pier-André Bouchard. «On n'en veut pas, de son offre, comment le lui faire comprendre autrement ?», demande Julie Bouchard, présidente de la Fédération étudiante collégiale du Québec (FECQ).

Le porte-parole de la Coalition pour une ASSE élargie (CASSEE), Xavier Lafrance, a promis sur les ondes de LCN que la grogne démontrée par les étudiants de maintes façons hier n'allait pas se calmer. «Nous allons multiplier les actions pour avoir des résultats concrets, pas des fausses solutions comme on en a eu jusqu'à maintenant.»

Tel qu'ils l'avaient promis, les étudiants ont poursuivi leurs actions de «perturbation économique» en bloquant l'accès des marchandises au port de Montréal, dans l'est de la ville. Une centaine d'étudiants membres de la CASSEE ont obstrué la rue Notre-Dame, immobilisant du coup quelque 70 camions-remorques prêts à se libérer de leur chargement. Six personnes ont été arrêtées.

En plus de ce barrage, les étudiants ont multiplié les coups d'éclat hier pour illustrer, de manière variée, leur intention de récupérer les 103 millions de dollars de bourses convertis en prêts. Deux étudiants ont entamé hier midi une «grève de la faim illimitée» pour protester à leur manière contre cette ponction.

Des sit-in ont été orchestrés par la FECQ devant les bureaux de comté des députés libéraux. Et la présidente de la CSN, Claudette Carbonneau, a aussi réitéré hier son soutien au mouvement étudiant, réclamant le retour des 103 millions dans la cagnotte des bourses.

La grogne contre le gouvernement Charest gagne également des écoles secondaires publiques et privées de la région de Québec. Les élèves de plusieurs établissements, dont l'école Joseph-François Perrault et le collège Saint-Charles-Garnier, ont voté massivement en faveur d'une grève de 24 heures. Le débrayage aura lieu demain, alors qu'une importante manifestation à l'Assemblée nationale est organisée par la CASSEE, qui attend des milliers de manifestants.

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Hugo Meunier et Marie Allard, La Presse

Le mouvement de grève s'est enflammé, hier. Une demi-douzaine d'étudiants ont été arrêtés, mais la majorité des actions se sont déroulées pacifiquement. De son côté, le ministre de l'Éducation, Jean-Marc Fournier, a invité de nouveau les étudiants à lui présenter des propositions.

Une demi-douzaine d'étudiants membres de la Coalition de l'Association pour une solidarité syndicale étudiante élargie (CASSEE) ont été arrêtés, hier, au terme d'une action-surprise ayant forcée l'intervention de l'escouade antiémeute.

Les 200 étudiants ont bloqué durant plusieurs heures un accès menant au port de Montréal.

Un peu avant 8h, la circulation était paralysée à l'intersection des rues Boucherville et Notre-Dame. Les policiers ont été dépêchés sur place pour permettre aux semi-remorques de passer.

En levant le siège en début d'après-midi, les grévistes ont incendié une des barricades qu'ils avaient érigées.

Le cortège étudiant s'est alors ébranlé dans la rue Notre-Dame en direction est.

Le Service de police de la Ville de Montréal aurait ensuite demandé aux manifestants de se disperser, sans succès.

Une cinquantaine de policiers de l'escouade antiémeute ont fait irruption et les choses ont commencé à s'envenimer sur le boulevard de l'Assomption.

Quelques grévistes ont lancé des pierres et autres projectiles aux policiers, qui ont répliqué en procédant à l'arrestation de six d'entre eux. Les autres manifestants ont pris la fuite en s'engouffrant dans la station de métro toute proche.

Après avoir joué au chat et à la souris avec les forces de l'ordre, ces mêmes étudiants ont refait surface devant le poste de police où avaient été amenés leurs compagnons.

Parmi ces derniers, quatre ont été relâchés sous promesse de comparaître. Les deux autres sont toujours détenus. Ils devront répondre à des accusations d'attroupement illégal, voies de fait et agression armée.

Retards coûteux

L'action préconisée par la CASSEE semble avoir porté ses fruits. «Ça a causé des retards. C'est difficile à chiffrer, mais ça s'exprime en milliers de dollars», a indiqué le porte-parole du Port de Montréal, Michel Turgeon.

D'autres «perturbations économiques» sont prévues cette semaine. La veille, des étudiants avaient bloqué l'accès au Casino sur le pont de la Concorde.

Les représentants de la CASSEE ont refusé de condamner la violence et montré plutôt du doigt la répression policière. De son côté, le SPVM estime avoir répliqué aux attaques des manifestants.

Manifestations pacifiques

Les autres actions déployées par les étudiants se sont déroulées sans heurt. À 15h, quelques centaines d'étudiants sont entrés dans le Centre de commerce mondial, où se trouvent les bureaux montréalais du ministère des Finances, pour y tenir un sit-in.

De nombreux policiers -17 camionnettes du Service de police de Montréal étaient garées rue Saint-Jacques- ont ensuite invité les manifestants à quitter les lieux, ce qu'ils ont fait sans incident.

Près de 150 élèves des cégeps Marianopolis et Marie-Victorin ainsi que des étudiants de l'Université McGill sont aussi descendus dans la rue, devant les quartiers montréalais du premier ministre. Ils ont partagé le pavé avec des étudiants de l'Université Concordia, qui ont amorcé un study-in de 103 heures. Des étudiants en médecine de l'Université de Montréal ont de leur côté investi le complexe Desjardins à l'occasion d'un study-in.

Dans la Vieille Capitale, quelque 200 étudiants des arts visuels de l'Université Laval ont manifesté dans la rue.

Enfin, deux étudiants de l'Université de Montréal ont entamé une grève de la faim devant les bureaux montréalais du ministre de l'Éducation. Il y a quatre jours, un élève du cégep de Montmorency a lui aussi entrepris ce moyen de pression.

La proposition du ministre Fournier

Le ministre Fournier a quant à lui continué de défendre sa proposition. Il propose d'accorder dès cette année 41,5 millions de dollars pour la mise en place de deux mesures. L'une d'elle consiste en un réinvestissement de 22,5 millions en bourses, l'autre, en un programme de remise de dettes. Le ministre a réitéré son invitation aux étudiants de déposer des offres à leur tour.

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THE GAZETTE : Come back to table – education minister: Quebec Federation of La bour president says students should look at compromise – Wednesday, march 23, 2005

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