TABLE DES MATIÈRES
RADIO-CANADA : Les étudiants répondent au ministre -
Mise à jour le jeudi 24 mars 2005 à 10 h 02
LE DEVOIR : Photo dernière page cahier A - Édition
du jeudi 24 mars 2005
LE DEVOIR : Éditorial : Un simple soldat, par
Josée Boileau - Édition du jeudi 24 mars 2005
LA PRESSE : Lettre : Il faudrait un miracle –
Jeudi 24 mars 2005
LA PRESSE : Rima Elkouri > La vie, la
ville : La fin justifie la faim – Jeudi 24 mars 2005
LE SOLEIL : 1ère page : Photo
Montréal – Jeudi 24 mars 2005
LE SOLEIL : Éditorial : Négociez !, par
Brigitte Breton – Jeudi 24 mars 2005
LE SOLEIL : Caricature : Vous n’avez pas honte
…, par Côté – Jeudi 24 mars 2005.
LE SOLEIL : Qui est en grève ?– Jeudi 24 mars
2005
LE SOLEIL : Les étudiants ont l’appui des profs–
Jeudi 24 mars 2005
LE SOLEIL : Photo : Study-In au Parlement–
Jeudi 24 mars 2005
LE SOLEIL : Les enseignants de la région prêts à se
rallier– Jeudi 24 mars 2005
JOURNAL DE MONTRÉAL : UdeM : la session sera
prolongée – Jeudi 24 mars 2005
LE DROIT : Grève étudiante : Les élèves du secondaire
se montrent solidaires - Le jeudi 24 mars 2005
LE DROIT : UQO : Les chargés de cours déçus de
l'attitude des profs - Le jeudi 24 mars 2005
LA TRIBUNE : manif étudiante : Au tour des
élèves de 24-Juin - Le jeudi 24 mars 2005
LE NOUVELLISTE : Conflit étudiant : «Je suis
prête à mourir pour la cause» - Le jeudi 24 mars 2005
LE QUOTIDIEN : 1ère page : L'UQAC en
grève – Jeudi 24 mars 2005
LE QUOTIDIEN : L'UQAC en grève – Jeudi 24 mars 2005
LA VOIX DE L’EST : 1ère page - Le jeudi 24
mars 2005
MÉTRO : 1ère page : Crise : les
étudiants se font provocateurs – Jeudi 24 mars 2005
MÉTRO : Manifestations : Québec et study-in /
Ahuntsic et Métropolitaine – Jeudi 24 mars 2005
MÉTRO : Le temps perdu devra être rattrapé, lance
Fournier – Jeudi 24 mars 2005
24 HEURES : 1ère page : Le Conseil
du patronat pris d’assaut – Jeudi 24 mars 2005
24 HEURES : Les étudiants prennent d’assaut le
Conseil du patronat – Jeudi 24 mars 2005
24 HEURES : Vox pop – Jeudi 24 mars 2005
THE
GAZETTE: First page: Photo - Thursday, March 24, 2005
THE
GAZETTE: 24 arrested after sit-in: photo- Thursday, March 24, 2005
THE
GAZETTE: Peggy Curran, on universities: UQAM needs a plan - Thursday, March 24,
2005
CYBERPRESSE : Grève : Les étudiants au siège
social de la FTQ – Le Mercredi 23 mars 2005
LE DEVOIR : Caricature : Si tu arrêtes de
hurler … - Édition du mercredi 23 mars 2005
LE DEVOIR : Photo 1ère page - Édition du
mercredi 23 mars 2005
LA PRESSE : Landry invite Charest à se saisir du
dossier - Mercredi 23 mars 2005
LA PRESSE : Photo 1ère page - Mercredi 23
mars 2005
LA PRESSE : Photo : Sit-in au Centre de
commerce mondial- Mercredi 23 mars 2005
LA PRESSE : Photo : Arrestation- Mercredi 23
mars 2005
LA PRESSE : Le trimestre des élèves de six cégeps
est en jeu - Mercredi 23 mars 2005
LA PRESSE : Le trimestre des élèves de six cégeps
est en jeu : tableau - Mercredi 23 mars 2005
LA PRESSE : Photo : Sit-in au Centre de
commerce mondial- Mercredi 23 mars 2005
LE SOLEIL : 1ère page : Quand les
étudiants jouent dans le trafic - Mercredi 23 mars 2005
LE SOLEIL : Une demi-douzaine d’arrestations à
Montréal - Mercredi 23 mars 2005
MÉTRO : 1ère page : Une lutte à
finir - Mercredi 23 mars 2005
24 HEURES : 1ère page : La tension
monte - Mercredi 23 mars 2005
24 HEURES : La police arrête six étudiants grévistes
- Mercredi 23 mars 2005
THE
GAZETTE : 1ère page : Students turn up the heat – Wednesday,
march 23, 2005
THE
GAZETTE : Letter: Student have been spoiled rotten – Wednesday, march 23,
2005
Pendant que la Coalition de l'association pour une
solidarité syndicale étudiante élargie (CASSEE) organise jeudi une grande
manifestation devant l'Assemblée nationale, des étudiants de l'Université Laval
ont occupé jeudi matin l'édifice Marie-Guyart.
Des étudiants ont occupé le 21e étage de l'édifice,
l'étage où travaillent les fonctionnaires de l'aide financière aux étudiants.
Les policiers sont finalement intervenus pour les
déloger et ont procédé à l'arrestation de deux manifestants. D'autres étudiants
membres de la CASSEE, qui bloquaient les entrées du stationnement du complexe,
ont été déplacés par les policiers.
L'escouade antiémeute a aussi intercepté quelques
étudiants, à la suite d'une brève altercation sans dommage majeur. Les
manifestants ont ensuite battu en retraite, dans le calme.
Quant à la manifestation à l'Assemblée nationale,
elle devrait débuter vers midi. Le rassemblement vise à souligner
l'anniversaire du premier mois de la grève. Après s'être rejoints face à la
colline parlementaire, les manifestants doivent marcher vers l'Université
Laval.
La coalition a récemment été écartée des
discussions par le ministre Fournier pour avoir refusé de condamner les actes
de violence. Elle souhaite maintenant entraîner de nouveaux étudiants dans le
mouvement de grève, dont des élèves du secondaire.
Une réponse
au ministre
Les principales fédérations étudiantes québécoises
ont répondu à l'appel du ministre de l'Éducation, Jean-Marc Fournier, et ont
présenté aujourd'hui une proposition visant à corriger complètement la
transformation de 103 millions de dollars de bourses en prêts, tant décriée par
les grévistes.
La Fédération étudiante universitaire du Québec
(FEUQ) et la Fédération étudiante collégiale du Québec (FECQ) proposent
d'étendre sur cinq ans les baisses d'impôt de 750 millions de dollars, que les
observateurs prévoient au prochain budget provincial.
Cet étalement permettrait de combler l'écart entre
les 103 millions réclamés par les étudiants et les montants proposés par le
ministre Fournier dans sa dernière offre.
« Je ne crois
pas que ce soit trop demander aux contribuables, a expliqué le président de la
FEUQ, Pier-André Bouchard St-Amant, que d'exiger 25 cents par semaine par
contribuable, pour éviter 2100 $ d'endettement supplémentaire pour les
étudiants. »
Un porte-parole du ministre de l'Éducation a
indiqué que Jean-Marc Fournier ne considérait pas avec beaucoup de sérieux la
proposition des fédérations étudiantes. Le ministre devrait répondre
officiellement aux étudiants jeudi après-midi.
La
CASSEE, pour sa part, a indiqué qu'elle considérait cette proposition tout à
fait insuffisante.
Les 180 enseignants du cégep de Victoriaville et
leurs 200 collègues de Drummondville débraieront pendant quatre heures,
mercredi avant-midi, pour dénoncer la lenteur des négociations en cours en vue
du renouvellement de leur contrat de travail.
Cette grève des membres de la Fédération des
enseignantes et enseignants de cégeps, affiliée à la Centrale des syndicats du
Québec, pourrait ne pas avoir d'impact sur les cours, puisque les étudiants des
deux institutions poursuivent leur propre grève jusqu'à nouvel ordre.
Selon la vice-présidente du syndicat des
enseignants du Cégep de Victoriaville, Sylvie Lemire, les professeurs veulent
néanmoins signifier au gouvernement qu'ils veulent négocier.
Mme Lemire affirme que les négociations sont
bloquées, les deux parties ayant des visions totalement opposées. Elle soutient
que la partie patronale ne reconnaît pas les problèmes identifiés par les
syndiqués.
Les enseignants du Collège Shawinigan décideront
pour leur part la semaine prochaine s'ils suivent le mouvement.
Les principales fédérations étudiantes québécoises
répondent à l'appel du ministre de l'Éducation, Jean-Marc Fournier, et
présenteront aujourd'hui une proposition qui corrigerait complètement la
transformation de 103 millions de dollars de bourses en prêts, tant décriée par
les grévistes.
Une conférence de presse réunissant les
représentants de la Fédération étudiante universitaire du Québec (FEUQ) et de
la Fédération étudiante collégiale du Québec (FECQ) est prévue à 11 h, à
Montréal.
Lien audio-vidéo : http://www.radiocanada.ca/nouvelles/Index/nouvelles/200503/24/001-Etudiants-JEUDI.shtml
Les étudiants
n'en démordent pas
Pendant ce temps, les manifestations et coups
d'éclats des étudiants se multiplient.
La Coalition de l'Association pour une solidarité
syndicale étudiante élargie (CASSEE) organise aujourd'hui une grande
manifestation devant l'Assemblée nationale, à Québec.
Certains de ses membres occupent déjà le 21e étage
du Complexe G, au centre-ville de la vieille capitale.
Il s'agit d'étudiants de deuxième et troisième
cycles de l'Université Laval, qui occupent l'étage où travaillent les
fonctionnaires de l'aide financière aux étudiants.
D'autres étudiants membres de la CASSEE, qui
bloquaient les entrées du stationnement du complexe, ont été déplacés par les
policiers.
La coalition a récemment été écartée des
discussions par le ministre Fournier pour avoir refusé de condamner les actes
de violence.
Elle souhaite maintenant entraîner de nouveaux
étudiants dans le mouvement de grève, dont des élèves du secondaire.
Le ministre
inflexible
Jean-Marc Fournier a répété mercredi qu'il
attendait toujours une proposition de règlement des étudiants.
En attendant, le ministre rejette l'idée d'annuler
le trimestre. Si le conflit se prolonge au-delà du 1er avril, 15 cégeps devront
prolonger les cours jusqu'au 15 juin. Et s'il devait durer encore plus longtemps,
les cours manqués pourraient être repris à partir du 15 août. Les semaines de
relâche de l'année 2005-2006 seraient alors abandonnées.
Mais les cégeps restent libres de conclure des
ententes différentes avec leurs profs.
D'une façon ou d'une autre, M. Fournier affirme
qu'il ne décernera pas de « diplôme au rabais ».
Et il précise que le prolongement des cours
jusqu'au 15 juin ne coûterait pas un sou de plus à l'État.
Presse Canadienne, Montréal
La journée s'annonce chargée dans le dossier
opposant le ministre de l'Éducation, Jean-Marc Fournier, aux étudiants des
cégeps et des universités.
La première action s'est déroulée à Québec au
complexe G, l'immeuble abritant les locaux où est administré l'objet même du
litige : le programme des prêts et bourses. Vers 6h30, un groupe d'étudiants
ont investi l'endroit. Ils ont été délogés quelque quatre heures plus tard, non
sans quelques tiraillements.
Du côté de Gatineau, des étudiants ont emprunté la
voie de l'humour. Ils se sont rendus au palais de justice pour participer à une
cérémonie de mariage symbolique. Ils voulaient ainsi souligner qu'il était plus
facile d'obtenir des bourses quand ils se mariaient «pour l'amour de leurs
études».
À Québec, la CASSEE s'attendait à ce que son
invitation à manifester devant l'Assemblée nationale attire pas mal
d'étudiants.
En matinée, à Montréal, des représentants de deux
regroupements étudiants ont convoqué les médias pour les informer sur la
proposition transmise, mercredi, au ministre Jean-Marc Fournier.
Ils suggèrent d'étaler sur cinq ans les baisses
d'impôts envisagées par son gouvernement afin d'avoir la marge de manœuvre pour
combler l'écart financier entre l'offre du ministre et les demandes des
étudiants au sujet des prêts et bourses.
Les leaders de la Fédération étudiante
universitaire du Québec (FEUQ) et de la Fédération étudiante collégiale du
Québec (FECQ) ont signifié une fois de plus qu'il n'était pas question pour eux
de renoncer au retour des 103 millions dans l'enveloppe des bourses.
Comme le ministre a avancé qu'il pourrait consentir
à y remettre un montant maximal de 41,5 millions, les porte-parole étudiants
lui ont indiqué la voie à suivre pour augmenter cette avancée.
À son intention, ils ont établi les montants qui
seraient consentis par chaque catégorie de contribuables si le ministre
Fournier convainquait le ministre des Finances Michel Audet du bien-fondé d'un
étalement des baisses d'impôt de 750 millions de dollars.
«Pour un
contribuable moyen, qui gagne entre 30 000 $ et 35 000 $, la correction de la
coupure de 103 millions $ représentera à terme 1,56 $», a fait valoir la
présidente de la FECQ, Julie Bouchard.
La réaction du ministre Fournier est attendue au
cours des prochaines heures.
Marie-Andrée Chouinard, Tommy Chouinard
Le conflit entre les étudiants et le gouvernement
Charest provoquera un chambardement sans précédent du calendrier scolaire. À
moins d'un règlement de dernière minute, les étudiants en grève d'une quinzaine
de cégeps seront forcés de compléter leur trimestre en août seulement, a
annoncé le ministre de l'Éducation, Jean-Marc Fournier.
Des étudiants ont manifesté hier, rue University,
devant les bureaux du Conseil du patronat, à Montréal.
Jacques Nadeau
Ce report en août de la reprise des journées de
cours manquées retardera au printemps l'entrée à l'université de plusieurs
cégépiens et remettra à plus tard l'arrivée de diplômés sur le marché du
travail. Il repoussera même le début du trimestre automnal des cégeps
concernés.
En conférence de presse hier, Jean-Marc Fournier a
révélé le calendrier prévu de la reprise des cours si la grève se poursuit. Le
ministre a martelé que les étudiants devront reprendre en classe chaque jour de
grève, quitte à le faire aussi tard qu'à l'automne. «Nous n'entendons pas
décerner de diplôme au rabais», a-t-il lancé.
Selon le Régime d'études collégiales, les cégeps
sont obligés de donner 82 jours de classe par trimestre. En vertu des
conventions collectives des professeurs, le calendrier scolaire des cégeps, qui
se termine généralement lors des derniers jours de mai, doit prendre fin au
plus tard le 15 juin. Or le nombre de journées de cours à reprendre dans
plusieurs établissements est si important que le calendrier scolaire devra être
prolongé après cette date. Dès demain, six cégeps -- dont Lionel-Groulx,
Saint-Laurent et celui du Vieux-Montréal -- se retrouveront dans cette
situation, puisque leurs étudiants sont en grève depuis maintenant plus de
trois semaines. Le 1er avril, pas moins de quinze cégeps devront prolonger la
reprise des cours après le 15 juin si les étudiants poursuivent le débrayage.
Dans tous les cégeps où le trimestre ne pourra être
complété à temps pour le 15 juin, Jean-Marc Fournier a annoncé que les
étudiants devront reprendre leurs cours aussi tard que le 15 août, la date
prévue du retour au travail des professeurs. «Ça respecte la loi et les
conventions collectives», a-t-il souligné.
Le ministre a précisé qu'un cégep pourrait conclure
une entente avec ses étudiants et ses professeurs pour terminer la session au
cours des jours suivant le 15 juin. Dans un tel cas, la facture de l'opération
-- 100 000 $ par jour pour un établissement de 5000 étudiants -- sera assumée
par le cégep et non par le gouvernement, a-t-il prévenu.
Cette reprise des cours en août aura des impacts
considérables, surtout si le conflit perdure. D'abord, les cégépiens qui
obtiendront leur diplôme en août ne pourront entrer à l'université qu'au
printemps. Les universités seront donc privées de plusieurs étudiants cet
automne. Ensuite, le trimestre automnal des cégeps débutera plus tard que
prévu. Pour respecter le nombre de jours obligatoires d'enseignement, la
semaine de relâche sera abolie. Les vacances de Noël seront même écourtées. Les
élèves actuellement en cinquième secondaire qui feront leur entrée cet automne
dans les cégeps concernés seront confrontés à un calendrier scolaire
complètement chamboulé. Et c'est sans compter les cégépiens qui étaient en voie
d'obtenir un diplôme et qui devront attendre en août ou en septembre pour l'obtenir
et décrocher un emploi requérant un DEC. Pendant ce temps, le marché du travail
sera privé de leurs compétences.
Selon le ministre Fournier, qui ne souhaite pas
annuler la session pour l'instant, «les étudiants eux-mêmes se créent» des
complications importantes en recourant à la grève. Contrairement aux cégépiens,
les étudiants des universités sont dans une situation moins critique, a noté M.
Fournier.
Le président de la Fédération des cégeps, Gaëtan
Boucher, a été convoqué à un entretien avec le ministre, hier, au cours duquel
Jean-Marc Fournier n'a pas indiqué qu'il allait soutenir financièrement les
collèges qui devront payer les profs en sus pour les journées de cours à
reprendre en dehors du calendrier permis par les conventions collectives. «Non,
c'est clair, le ministre ne soutiendra pas les collèges qui devront payer», a
expliqué hier M. Boucher. Le calendrier proposé par M. Fournier «est une
manière de tenter d'éviter les coûts additionnels, mais il faut voir que ça ne
sera pas simple, si on se rend là», a-t-il ajouté, invitant les deux parties à
discuter jusqu'à la conclusion d'une entente.
Jean-Marc Fournier a de nouveau invité les leaders
étudiants à lui présenter une contre-proposition raisonnable. Toute offre des
étudiants devra cependant respecter le cadre budgétaire que le gouvernement
s'est fixé, c'est-à-dire 41,5 millions pour cette année et 95,5 millions par an
à compter de 2009-10, a-t-il prévenu.
Le président de la Fédération étudiante
universitaire du Québec, Pier-André Bouchard-Saint-Amant a riposté au nouvel
appel du ministre Fournier en promettant une réponse «dans les prochains
jours». «Nous proposerons dans les jours qui viennent une solution pour trouver
les 62 millions qui manquent à sa proposition [pour atteindre les 103 millions
réclamés], a-t-il indiqué. Nous allons démontrer au gouvernement qu'il peut
trouver l'argent qui manque.»
La journée d'hier a de nouveau permis d'illustrer
la hausse de la tension chez les étudiants. Quelques centaines d'étudiants liés
à la Coalition pour une ASSE élargie (CASSEE) ont investi les bureaux du
Conseil du patronat du Québec, rue University, à Montréal, pendant que 200
autres manifestaient bruyamment à l'extérieur. L'intervention des policiers a
de nouveau été nécessaire pour les disperser.
À Montréal, une coalition d'employés des collèges
et des universités de toutes les bannières ont par ailleurs offert leur soutien
à la cause des étudiants et à leur quête des 103 millions. Enseignants des
collèges, employés de soutien et professionnels, de même que professeurs
d'université ont dénoncé d'une seule voix «l'attitude du ministre Jean-Marc
Fournier», qui «tente de détourner les enjeux de l'aide financière dans le but
de faire des économies sur le dos des étudiants».
«C'est au
ministre de faire un pas», a expliqué l'un des porte-parole de cette coalition
inédite, Alain Dion, président de la FAC (Fédération autonome du collégial).
«Ce sont ces gens-là qui sèment le trouble, c'est à eux de ramener la paix
sociale.»
Les syndiqués, eux aussi en négociation avec le
gouvernement, dénoncent la «manière scandaleuse» avec laquelle «le débat est
détourné». «La pression n'est pas sur les étudiants, contrairement à ce qu'on
essaie de nous faire croire, a expliqué Alain Dion. La pression, elle est sur le
ministre de l'Éducation.»
Notons aussi que la Commission des études de
l'Université du Québec à Montréal (UQAM) a dû être annulée mardi à cause de
l'impossibilité pour le recteur Roch Denis de s'y rendre. Devant les piquets de
grève, le chef de l'établissement a choisi de ne pas tenter d'entrer à
l'université mardi, ce qui reporte à mardi prochain la Commission des études.
L'instance doit statuer sur les manières de valider les suites du trimestre.
«Il y a
moyen de s'organiser», a expliqué hier le recteur, qui estime que le trimestre
«n'est pas en péril». «L'autonomie des groupes-cours commande que les
professeurs et les étudiants s'entendent pour la reprise des cours, afin que la
matière soit couverte. Des aménagements sont encore possibles.»
Les étudiants de la faculté de musique de
l'Université de Montréal, dont je suis, sont en grève. Il se passe donc une
chose surprenante: deux fois semaine, une quantité impressionnante de personnes
se rassemblent et, pendant des heures, discutent politique.
Débats d'idées, visions d'avenir, dialogues
fertiles : je reste bouche bée devant le consensus. Nous votons la grève et
planifions des actions quotidiennes.
Nous avons décidé de faire de la musique notre arme
car elle est douce : des groupes envahissent les métros, une fanfare marche à
travers le campus universitaire et jusque dans ses facultés les plus
réfractaires. Mercredi dernier, lorsque 100 000 étudiants ont marché ensemble,
nul doute que notre troupe de percussions a adouci les moeurs, mis de l'entrain
dans la marche, contribué à faire de cette manifestation étudiante, la plus
grande depuis 1968, un événement festif et pacifique.
Je suis fière de nous. Je suis, pour tout dire,
comblée : je constate avec stupeur que j'ai une génération. C'est la mienne,
elle est belle, elle a quelque chose à dire : quelle surprise ! Quel choc que
ce rassemblement inattendu ! [...]
Je prends part à cette grève, et c'est avec une
énergie et une conviction que je ne me connaissais pas. Ce qui me fait agir, ce
n'est pas uniquement cet argent que nous soutire le gouvernement mais bien la
totalité des décisions que prend ce gouvernement dont je n'ai pas encore digéré
l'élection, il y a deux ans. Je ne supporte aucune vision de droite au Québec
et refuse catégoriquement la destruction massive de ce que nos parents, quoi
qu'on puisse leur reprocher aujourd'hui, ont mis en place il y a 40 ans.
Si je considère que cette grève a sa raison d'être,
c'est surtout parce que, ensemble pour une fois, la première depuis très
longtemps, nous pouvons manifester notre colère, toutes générations confondues
: le Québec est en crise, et s'il faut toucher le fond pour pouvoir remonter,
nous n'en sommes pas loin, alors reprenons les choses en main.
Faisons de ce Québec, province ou pays, comme il
vous convient, un lieu où il fait bon vivre, un lieu où le nivellement par le
bas n'existe pas, une société forte et fière qui ne se compromet pas en de
tristes comparaisons. Soyons donc finalement à la hauteur de ce que nous
pouvons être !
L'énergie que je sens partout autour de moi me
surprend, je la croyais inexistante, je croyais être née au mauvais moment;
quel bonheur de constater que je m'étais trompée. J'espère voir dans ce
tourbillon impressionnant de prise de parole et de position quelque chose comme
un commencement, le début d'autre chose d'encore plus grand. Il y a tant à
faire !
J'ai envie que cette solidarité étudiante
inattendue fasse des bébés, que naissent regroupements d'artistes, nouvelles
communautés, meilleurs partages, plus grandes visions, projets de toute
sorte... J'ai envie que les prochaines années soient de celles dont on se
souvient, de celles qui construisent et qui marquent, j'ai envie qu'explose
l'art indépendant, que cessent de cohabiter les mots «industrie» et «culture»,
j'ai envie que notre langue vive et qu'elle vive belle, j'ai envie d'une
société qui s'exprime. J'ai envie d'un système d'éducation de qualité, efficace
et accessible : c'est essentiel. J'ai envie de tant de choses ! [...]
Disons ce que nous avons à dire, faisons ce que nous
avons à faire. Nous n'y perdrons rien : une société qui tisse ensemble les
liens de la solidarité est une société qui tient les rênes de l'avenir.
Il y a deux mois, jamais je n'aurais tenu des
propos de la sorte, sauf dans de petites soirées amicales où parler de gauche
va de soi; aujourd'hui que je constate un rassemblement comme il n'y en a pas
eu au Québec depuis des lustres, je me donne le droit d'être idéaliste. Je vous
demande de l'être avec moi.
Je suis étudiante, en grève depuis trois semaines,
en comptant la relâche. Samedi matin, dans un article de La Tribune, le
directeur aux communications de mon université, Jacques Viens, a lancé une
menace à tous ceux qui sont dans la même situation que moi: si nous continuons
à faire la grève encore plusieurs jours, nous risquons de perdre notre session.
C'est inquiétant. Cela appuie les menaces du
ministre Fournier, qui répète lui aussi à tous les étudiants de la province
qu'ils risquent gros en continuant la grève. Cela ajoute à la campagne de peur
qui vise présentement à diviser le mouvement étudiant québécois, uni fortement
et de si belle manière.
Cette stratégie, elle fait effectivement peur. On
nous dit clairement que nos plans d'études, de carrière et de vie seront
bouleversés d'une manière significative si la lutte se poursuit, et cela crée
sans aucun doute un sentiment d'insécurité profond chez tous les étudiants.
Mais j'aimerais cesser d'avoir peur et repenser au
24 février dernier, lorsque nous avons décidé de lancer un message clair au
gouvernement. Ce jour-là, nous nous sommes tenus bien en équilibre sur nos deux
pieds, solidement ancrés dans ce que nous croyions être juste, et nous avons
dit au ministre de l'Éducation : «Si tu ne nous redonnes pas ce que tu nous as
enlevé, nous bouleverserons le système d'éducation en entier. Si tu ne nous
rends pas les 103 millions, nous te menaçons de perdre notre session.» C'était
en effet la raison de faire la grève, et 170 000 étudiants ont lancé ce message
depuis.
Aujourd'hui, M. Fournier reprend cette menace et
nous dit que si nous continuons la grève, nous allons perdre notre session. Je
le sais déjà; c'est ce qui donne un poids à notre moyen de pression, la grève.
M. Fournier tente de nous faire croire qu'il
détient une arme contre nous alors que c'est nous qui la tenons dans nos mains,
plus fort que jamais. Vais-je plier devant une arme que je possède moi-même ?
Vais-je laisser la peur et la désinformation me rendre à ce point aveugle que
je laisserai tomber une arme de taille dans les mains de celui qui tente de me
voler depuis un an ? Non.
Si MM. Fournier et Viens me disent que je risque de
perdre ma session si je continue de me battre, je réponds : «Oui,
effectivement. Et ça vous fout la chienne !»
Je réponds également que je continuerai la lutte
jusqu'à récupérer les 103 millions. Pas 29 millions, pas 42 millions non plus.
Je regarde le gouvernement en face et je lui dis :
«Je veux perdre ma session.»
L'un de mes malins plaisirs d'enseignant de la
littérature québécoise au collégial est de provoquer volontairement mes élèves
en leur demandant ce qui les attire tant chez les Cowboys fringants, ce qui
justifie un tel engouement pour ces idoles hirsutes. En effet, chez les
Cowboys, tout est daté: la mélodie, les instruments, le look et le discours. Un
groupe «nouveau» tout droit sorti des années 70! Quarante-cinq paires d'yeux me
houspillent à ces propos, me défiant silencieusement pour cette hérésie.
Je distribue alors quelques textes, et ce sont
chaque fois les mêmes réactions dans ces mêmes yeux. Ils sont d'abord à la fois
amusés et choqués par les «Pas de pitié / Mourez chiens de gueux / Mourez
baveurs de lanternes / Crossez fumiers de bourgeois» de Claude Gauvreau. Ils
sont ensuite émus par la «flagellation» et les «genoux» de Miron qui mènent au
«lit des résurrections et des mille fulgurances de nos métamorphoses».
Ils frissonnent à l'évocation du frère de Jacques
Brault, mort sur les plages de la Sicile, abandonné par «les bâtards sans nom /
les déracinés d'aucune terre / les boutonneux sans âge / les clochards nantis /
les demi-révoltés confortables / les tapettes de la grande tuerie / les
entretenus de la Saint-Jean-Baptiste», autant de «nègres aux belles certitudes
blanches» habités d'une «peur pauvresse que farfouille le goinfre du ridicule».
Ils ont peine à concevoir les «voix de
contremaîtres», le «français pur et atrocement blanc» truffé de «mots
lacrymogènes» et de «mots matraques» de Michèle Lalonde. Ils rient enfin
franchement à l'évocation des «révolutavernes» et des «molsonutionnaires» de
Gérald Godin. Bref, l'univers de François Galarneau ne leur parle qu'à
demi-mots, et ils voient mal en quoi les doléances du personnage de Godbout les
concernent encore, eux qui ne se considèrent pas comme des «laveurs de carreaux
instruits».
Il est facile d'enseigner le contexte de la
Révolution tranquille; il l'est beaucoup moins de transmettre l'indignation et
de justifier des notions surannées comme «citoyens de seconde classe»,
«subalternes», «nègres blancs d'Amérique». La lutte des classes est inconnue à
la génération présentement assise sur les bancs des collèges. Du paragraphe
précédent, ils ne connaissaient jusqu'alors ni les auteurs, ni les concepts.
Difficile pour eux d'être touchés par une cause qu'ils ne considèrent plus la
leur, par des revendications perçues comme datées, passées, finies.
L'actualité les a toutefois rattrapés, et c'est
maintenant dans la pratique que s'inscrivent les notions de classe. Ils
apprennent l'indignation, ils vivent le paternalisme et sont témoins d'une
injustice. Ils expérimentent la force du nombre et, peut-être, les
responsabilités qui en découlent.
Nous étions plusieurs profs à les regarder discuter
ces dernières semaines, dans l'auditorium du collège, impressionnés par une
présence si forte de détermination et de solidarité. Impressionnés, mais
peut-être fiers également. Ne leur avons-nous pas vanté les vertus de l'esprit
critique ? Nous les voyons maintenant défiler au gré des mots de leurs idoles.
Sans le savoir, ils sont en train de répondre à mon
interrogation de départ quant à «l'effet fringant» (remarquez que nous
pourrions tout aussi heureusement parler d'un «effet locass»). Ce que mes
élèves peinent à dire en mots, ils sont en train de le dire en gestes. Les
soixante-huitards ont beau prétexter que dans «leur temps», le mouvement était
plus cohérent, plus important, plus pertinent, le nombre et la diversité des
jeunes présentement engagés ne peut que nous inciter à sourire.
Engagés. Un archaïsme ? Rassurons-nous,
l'indignation est encore pédagogique.
Je désire apporter mon total appui aux milliers
d'étudiants à travers le Québec qui, depuis plusieurs jours, se font refuser
les 103 millions de dollars de bourses nécessaires à la poursuite de leurs
études de façon humaine.
Je les plains de tout mon coeur mais les encourage
à continuer et à se défendre. Par contre, je crois que les témoins extérieurs à
cette cause, les parents ou la population en général doivent eux aussi se
mobiliser et crier tout haut qu'ils les appuient et qu'il est inacceptable de
couper cette aide aux étudiants qui deviendront notre relève. Ils seront sur le
marché du travail dans quelque temps et paieront à leur tour des impôts au
gouvernement. Ils ne seront pas aux crochets de la société puisqu'ils auront eu
le courage d'aller chercher une formation adéquate pour rendre service à la
société. Nous aurons d'ici peu à soutenir les centaines d'étudiants qui ont
décroché de l'école pour d'autres raisons et qui coûteront cher à la société.
J'ai entendu dernièrement qu'environ 40 % de la population québécoise ne paie
pas d'impôt au Québec. Qui alors paie les impôts, et à quel prix ? Qui doit
soutenir les gens qui n'ont pas de travail et qui ne paient pas d'impôt ? Ce
sont les travailleurs. Pour travailler, il faut avoir reçu une formation, donc
il faut avoir étudié.
L'éducation est une priorité comme la santé est une
priorité. Jean Charest est complètement dérouté. Où s'en va le Québec ? Quand
nous avons des politiciens qui ne sont pas capables de comprendre le bon sens
des choses, qui n'ont pas le jugement nécessaire pour prendre des décisions si
essentielles, il est temps de crier tout haut que ça va très mal au Québec. Mon
inquiétude est de ne pas pouvoir nommer la personne qui pourrait prendre le
Québec en main pour y faire un grand ménage et redonner à tous la confiance que
nous méritons de retrouver. Une chose est certaine, c'est que les étudiants se
tiennent debout et proclament un droit essentiel, et il nous faut les appuyer
rapidement. Les jours passent et leur trimestre est en jeu. Je souhaite de tout
coeur que M. Charest revienne sur cette décision et leurs accorde les 103
millions qui leur étaient versés en bourses. Ce grand geste pourrait avoir des
répercussions très positives à long terme. À tous les étudiants, bon courage !
Je vous appuie à 100 %. Je vous souhaite de ne pas vous retrouver à la fin de
vos études avec un fardeau de dettes à rembourser.
Marie Allard et Gilles Normand, La Presse
Pour dénoncer la coupe de 103 millions de dollars
dans les bourses, les étudiants en grève ont multiplié les coups d'éclat hier,
sans faire bouger le ministre de l'Éducation, Jean-Marc Fournier.
Ce dernier a annoncé qu'il avait pris des
dispositions pour que le trimestre d'hiver des cégépiens se poursuive en août,
si la grève ne se termine pas avant le 1er avril.
«On n'entend
pas donner de diplôme au rabais et je suis persuadé que ce n'est pas non plus
ce que veulent les étudiants», a dit M. Fournier à sa sortie du Salon bleu. Si
la grève se poursuit au-delà de la semaine prochaine, les cégeps donneront des
cours jusqu'au 15 juin, puis reprendront dès le 15 août. «Cela se fait dans le
respect de la loi et des conventions collectives, a précisé le ministre. Il n'y
aura pas d'autres frais.»
Cette situation causera toutefois bien des maux de
tête aux étudiants. «La prochaine session va commencer plus tard et les
semaines de relâche de l'automne et du printemps sont annulées», a convenu M.
Fournier, tout en rappelant qu'il restait un peu de temps avant d'en arriver à
ce scénario.
Malgré cette menace, le mouvement de grève, qui
rassemblait hier 170 000 étudiants, ne s'est pas essoufflé. Dès le matin, des
élèves du cégep Ahuntsic ont brièvement bloqué la circulation sur l'autoroute
Métropolitaine. Peu après, une vingtaine de membres de la Coalition de l'association
pour une solidarité syndicale étudiante élargie (CASSEE) ont réussi à entrer
dans les bureaux du Conseil du patronat, situés rue University.
Des centaines d'étudiants sont venus manifester
leur appui à l'occupation, si bien qu'un vaste quadrilatère du centre-ville a
été fermé à la circulation. De nombreux policiers, dont 20 membres de
l'escouade antiémeute, ont été appelés sur les lieux. «On prend des moyens un
peu plus radicaux pour que le gouvernement agisse rapidement», a expliqué
Maxime St-Denis, étudiant en sociologie à l'UQAM, après avoir tenté en vain de
parlementer avec un policier de l'antiémeute.
Le siège s'est poursuivi jusqu'à 19h, avant que la
vingtaine d'occupants ne soient évacués du bâtiment au compte-gouttes, sous les
applaudissements de leurs camarades. Vingt-trois adultes et un mineur ont été
arrêtés et ils devront répondre à des accusations de voies de fait par
intrusion dans un lieu privé, méfait et complot. Des accusations de bris et
désordre pourraient s'ajouter.
En après-midi, une cinquantaine d'étudiants ont
manifesté au square Berri, déguisés en femmes enceintes. «Nous venons dire que
l'endettement accru des étudiants va retarder de plusieurs années leur projet
de fonder une famille», a dit François Laliberté-Auger, porte-parole de la
Société générale des étudiants du collège de Maisonneuve, qui arborait lui-même
une bedaine.
À Québec, des étudiants en médecine des universités
de Montréal, de Sherbrooke et Laval sont allés déposer 103 seringues au
parlement. «Notre but est de dire qu'il faut réinjecter 103 millions dans les
bourses», a indiqué Xavier Huppé, président du Regroupement des étudiants en
médecine de l'Université Laval. Ailleurs en province, des manifestations ont eu
lieu devant plusieurs bureaux de circonscription des députés libéraux.
La FEUQ va
faire une proposition
À l'Assemblée nationale, l'opposition a continué de
réclamer que le gouvernement réinjecte 103 millions par année dans le régime
des bourses pour mettre fin rapidement à la crise. M. Fournier est demeuré
imperturbable, soutenant que sa proposition est «meilleure et plus juste» que
ce qui existait antérieurement. Il a fait paraître de vastes annonces dans les
journaux, hier, pour expliquer sa proposition. Coût de l'opération: 71 000 $.
La semaine dernière, une première publicité avait coûté 142 000 $.
Le ministre a invité de nouveau les étudiants à lui
faire des propositions, ce qui n'a pas été fait, a-t-il affirmé. Pier-André
Bouchard, président de la Fédération étudiante universitaire (FEUQ), a dit
qu'une contre-proposition serait dévoilée sous peu. «Le gouvernement nous a
proposé 41 millions l'an prochain, a-t-il rappelé. Nous allons lui montrer
comment faire son travail, en lui disant où aller chercher les 62 millions qui
manquent.»
Gaëtan Boucher, président de la Fédération des
cégeps, a rencontré hier M. Fournier pour lui signifier que la situation «ne
peut plus durer». Dès la semaine prochaine, une quinzaine de collèges
compteront trop de jours de grève pour qu'il soit facile de les reprendre. Et
la perspective de terminer le trimestre d'hiver en août n'a pas plu à M.
Boucher. «C'est un scénario quasi catastrophique quand on pense aux étudiants
qui pourraient décrocher et au marché du travail et aux universités qui
attendront les diplômés», a-t-il fait valoir.
Julie Bouchard, présidente de la Fédération
étudiante collégiale (FECQ), a écarté cette éventualité. «Aujourd'hui, les
enseignants nous ont publiquement donné leur appui, a-t-elle souligné. Ils vont
s'asseoir avec nous pour trouver une façon de reprendre les cours quand ce sera
réglé.»
1962, les propos
de Donald Gordon / 1967, l’opposition à la guerre au Vietnam
2001, le Sommet
des Amériques / 2003, la guerre en Irak
1968, l’accès à
l’Université / 1969, le « bill 63 »
1972, le 1er
front commun / 1983, les compressions dans la fonction publique
1990, l’échec de l’Accord du lac Meech
1999, la grève des infirmières
2005, les étudiants dans la rue
Dominique
La Haye et Louis Lafortune, Le Droit
La grève des étudiants a fait des petits hier en
Outaouais, alors que des élèves du secondaire ont séché leurs cours pour
débrayer en signe de solidarité.
Pendant que 200 grévistes du cégep et de
l'Université du Québec en Outaouais manifestaient devant le bureau de comté du
député de Hull, Roch Cholette, environ 500 élèves de trois écoles secondaires
de Gatineau sont sortis des classes de façon spontanée.
Ces derniers se sont d'abord rassemblés devant la
polyvalente Nicolas-Gatineau avant d'entreprendre une marche, sous la
supervision des policiers, jusqu'à l'école secondaire du Versant.
Les manifestants n'ont cependant pu entrer dans
l'école, puisque la direction de l'établissement avait pris soin de verrouiller
les portes. Certains d'entre eux ont alors mis le feu à une poubelle en signe
de protestation.
La plupart des manifestants se sont ensuite
dispersés, mais une centaine de jeunes ont poursuivi leur marche en direction
de l'école secondaire le Carrefour, où ils sont une fois de plus tombés sur des
portes fermées.
Des étudiants en grève du cégep et de l'Université
sont intervenus à l'école du Carrefour pour tenter de calmer le jeu. « On
apprécie la solidarité des élèves du secondaire, mais on ne veut pas qu'il y
ait du grabuge et qu'ils manquent leurs cours », explique Sophie Plouffe, une étudiante
du cégep en grève.
Mathieu Bélanger, Le Droit
Le syndicat des chargés de cours de l'université du
Québec en Outaouais juge décevante l'attitude du syndicat de leurs collègues
professeurs face au conflit opposant les étudiants au gouvernement Charest.
« C'est
dommage de constater le peu d'empathie dont fait preuve le syndicat des
professeurs », lance Marie-Josée Bourget, présidente du syndicat des chargés de
cours de l'UQO.
« On est lié à un contrat de travail avec
l'employeur, on n'est pas liés par la grève des étudiants. S'il y a un
empêchement d'aller en classe, c'est à l'employeur de voir à ce qu'il y ait les
conditions de travail adéquates », indiquait, vendredi dernier, Lucien Boucher,
président du syndicat des professeurs.
Mme Bourget admet que la situation n'est pas
simple, mais qu'il y a moyen d'offrir un appui moral un peu plus fort. « Le
syndicat des chargés de cours appuie le débrayage des étudiants et les
encourage à se mobiliser, dit-elle. Le combat des étudiants est juste, d'autant
plus que seulement 900 étudiants sur les 5500 de l'établissement profitent des
bourses. »
La Fédération québécoise des professeurs
d'université, cependant, appuie officiellement les revendications étudiantes.
Claude Plante, La Tribune, Sherbrooke
C'est au tour des élèves du Centre de formation
professionnelle 24-Juin de manifester leur opposition face aux coupures
exercées dans le programme des prêts et bourses.
Depuis 7h jeudi matin, ils ont entrepris une
manifestation devant l'école de la rue du 24-juin.
Environ 700 élèves qui fréquentent cette école sont
bénéficiaires du régime de prêts et bourses.
D'autres parts, des étudiants de physique et de
mathématique de l'Université de Sherbrooke se sont présentés au bureau du
député de Sherbrooke et premier ministre du Québec, Jean Charest, jeudi
avant-midi.
Ils voulaient ainsi exprimer leur colère face à
l'attitude du gouvernement face aux demandes des étudiants et de la population
en générale.
Les étudiants de physique sont en grève générale
illimitée depuis le 15 mars, tandis que ceux des maths le sont depuis le 21
mars.
Dans la chapelle de l'UQTR, entre une statue de la
Vierge Marie et un petit piano à queue, Heidi Levasseur et Mario Gauthier ont
installé leur campement. Un matelas par terre, deux sacs de couchage et un
vieil oreiller seront leur domicile pour les prochains jours, voire les
prochaines semaines. Les deux étudiants de l'UQTR prennent les grands moyens
pour protester contre les coupes dans le programme de bourses: ils font la grève
de la faim depuis maintenant trois jours.
Cette action, peu observée dans la province depuis
le début du conflit entre les étudiants et le ministère de l'Éducation, ne
semble pas inquiéter les deux amis qui affirment être prêts à aller jusqu'au
bout pour la cause. «Moi, je donne ma vie pour la cause, je suis prête à mourir
pour ça. J'ai trouvé un sens à ma vie, en quoi je peux être utile pour la
société», a expliqué Heidi sans hésiter une seule seconde.
Mélyssa Gagnon, Le Quotidien
CHICOUTIMI (MG) - Comme plusieurs s'y attendaient,
les étudiants de l'Université du Québec à Chicoutimi (UQAC) votent
majoritairement en faveur du déclenchement d'une grève générale illimitée à
compter d'aujourd'hui.
L'annonce de la grève a été livrée au terme d'une
assemblée générale spéciale tenue hier au Centre social de l'UQAC. Des
centaines d'étudiants ont participé à la rencontre pour le moins animée,
laquelle était attendue depuis plusieurs semaines.
Au total, un peu plus de 1500 personnes ont pris
part au scrutin. Quelque 1086 d'entre elles ont voté pour la grève,
comparativement à 433 contre. Huit étudiants se sont abstenus de se prononcer
sur la question.
Ambiance à la
fête
Peu après le dévoilement des résultats, vers 15h
hier après-midi, des dizaines de manifestants se sont agglutinés devant le
pavillon principal de l'université, là où, quelques jours plus tôt, les
étudiants des modules d'art et de travail social érigeaient leurs piquets de
grève.
L'ambiance était visiblement à la fête, comme si
les étudiants savouraient leur victoire. Ensemble, ils ont entonné plusieurs
chansons et slogans, accompagnés du bruit des klaxons d'automobilistes
solidaires à leur cause.
Pour la plupart des étudiants interrogés par Le
Quotidien, le résultat du vote d'hier témoigne de la ferme volonté des
collégiens et universitaires de la région de se joindre à leurs collègues de
l'ensemble du Québec et faire bouger le gouvernement dans le dossier des prêts
et bourses.
«Je suis très satisfait que nous ayons voté
majoritairement en faveur de la grève. J'étais très confiant que ça allait
passer. C'était le temps qu'on s'engage et je sais que les étudiants de l'UQAC
vont se mobiliser en participant activement aux moyens de pression. Le ministre
va réagir. Il faut qu'il allume», a martelé l'étudiant en informatique de
gestion, Carl Tremblay.
Véronique Bélanger, inscrite au programme des
sciences de la terre, a momentanément accepté de déposer sa pancarte pour faire
savoir que l'adoption de la grève représente, selon elle, un pas de plus vers
l'égalité sociale.
«Si les coupures demeurent, ça ne fera qu'augmenter
l'écart entre les pauvres et les riches. On sent que les gens ont voté avec
coeur aujourd'hui (hier) et qu'il y a une certaine énergie qui est en train de
se mettre en branle», de dire l'étudiante.
En ce qui concerne la crainte de perdre une session
à la suite du déclenchement de la grève, les étudiants rencontrés n'ont pas
fait part d'une grande inquiétude. Et même si la suspension des cours a un
impact sur leurs études, ont-il signifié, il s'agit là d'un bien petit prix à
payer pour en arriver à leur fin.
«Je ne crois pas que nous perdrons notre session à
cause de la grève», estime Geneviève Dubé, une étudiante à la maîtrise qui
croit que «c'était gênant» que l'UQAC ne se soit pas encore ralliée au
mouvement de grève.
Yannick Langlois du module des arts attendait aussi
«avec impatience» la tenue du vote.
«Maintenant que toutes les universités sont en
grève, nous avons un véritable pouvoir de force. Les étudiants se sont unis
pour faire réagir le gouvernement et le gouvernement va réagir. Nous le verrons
lors du prochain budget», indique M. Langlois.
Enfin, très peu d'étudiants ayant voté contre la
grève se trouvaient toujours sur le périmètre de l'UQAC en fin d'après-midi.
L'un d'entre eux, originaire de la Saskatchewan, a toutefois accepté de
commenter le résultat du scrutin.
«J'ai voté contre la grève parce que les prêts et
bourses ne représentent pas mon problème. Les risques relatifs à la tenue d'une
grève n'en valent pas la peine pour moi», a affirmé Zac East, un étudiant en
français.
Karine Blanchard, La Voix de l'Est, GRANBY
Plus de 800 élèves des écoles secondaires de la
région sont descendus dans la rue hier après-midi, pour appuyer leurs camarades
en grève du cégep de Granby Haute-Yamaska. Environ 450 élèves de l'école
secondaire J.-H. Leclerc de Granby, et près de 400 de l'école Massey-Vanier de
Cowansville, ont pris part aux manifestations.
Les deux rassemblements étudiants se sont déroulés
de la même façon: d'abord une marche symbolique dans les rues, suivie d'une
visite aux députés de leur circonscription respective.
Les élèves du secondaire interrogés par La Voix de
l'Est étaient unanimes: ils appuient les revendications des cégépiens en grève.
"La coupure nous touche aussi et tous ceux qui
souhaitent étudier après le secondaire", a mentionné la présidente du conseil
des élèves de J.-H.-Leclerc, Sandy Bouchard Céré.
"Si le gouvernement Charest est réélu, il va
peut-être continuer à faire des coupures. C'est pour ça que c'est important de
donner notre appui aux étudiants du cégep qui sont en grève" a ajouté
Alexandre Claude, de la même école.
Marie-France Létourneau, La Voix de l'Est, GRANBY
Les employeurs qui ont coutume d'embaucher des
étudiants l'été ne sont pas nerveux outre mesure à cause de la grève des
cégépiens et des universitaires qui se poursuit. Du moins, pour l'instant.
Certains, comme le parc national de la Yamaska, suivent néanmoins la situation
de très près.
"Le camping ouvre le 13 mai et nous avons
besoin d'étudiants. C'est sûr que si les cours se prolongent et sont repris les
samedis, ça va devenir problématique pour nous", a relevé hier la
responsable du service à la clientèle du parc, Annie Choinière.
"On suit les événements avec grand
intérêt", ajoute-t-elle.
Le parc national de la Yamaska emploie une
cinquantaine d'étudiants, des cégépiens en majorité, pour la période estivale.
"S'ils doivent commencer à travailler plus tard, nos occasionnels vont
faire beaucoup d'heures", calcule Annie Choinière.
La situation est toutefois différente au parc
aquatique de Bromont, a indiqué hier le président de la station touristique,
Charles Désourdy.
KEVIN
DOUGHERTY, The Gazette
As
two dozen student protesters occupied the
But
the association representing CEGEP administrators said the junior colleges would
not pay the costs to stay open into the summer. To further complicate matters,
a union representing CEGEP teachers said Fournier would have to negotiate with
the teachers first, because under their contract they go on vacation June 15.
CEGEP
and university students across
Previously,
Fournier had floated the possibility that students would have to repeat their
year, a threat the striking students never took seriously.
Fournier
said he had spoken yesterday with Gaetan Boucher, president of the Federation
des CEGEPs, about extending courses until June 15. This would allow students to
make up missed classes if the strike continues past April 1.
The
students' CEGEP year is scheduled to end May 20.
Fournier
said he and Boucher also discussed resuming classes early, around Aug. 15.
In
a telephone interview, Boucher said he and Fournier have no agreement on the
extension.
"Who
will pay?" Boucher asked. "The minister said he won't pay the bill. I
answered the minister, 'Me neither.' "
Alain
Dion, president of the Federation autonome du collegial, which represents about
4,000 CEGEP teachers, said the minister has not been in touch with the teachers
about the extension.
"The
day the minister has an agreement with the students, he will have to sit down
with us," Dion said.
"The
economic, political and social costs of cancelling the session are so high that
he won't do it," said Jonathan Plamondon, vice-president of the Federation
etudiante collegiale du
Fournier
confirmed he has shelved the idea of making students repeat their year, which
would mean a double cohort, with first-year repeaters and students entering
from high school in CEGEPs at the same time.
The
situation for striking university students is different, he acknowledged,
because they are at the end of their academic year anyway.
Fournier
repeated that he wants a counter-offer from the students to break the deadline.
Pier-Andre
Bouchard St-Amant, president of the Federation etudiante universitaire du Quebec,
which represents 170,000 of the province's 250,000 university students,
repeated that the students want Fournier to drop his partial debt-repayment
proposal and return the $103 million to the bursary program.
"The
government doesn't have the will to negotiate," he said, rejecting the
idea that the students should compromise. "There is no compromise on the
backs of the poorest students."
(23 mars 2005) - Le conflit entre le gouvernement
québécois et les étudiants collégiaux et universitaires est dans une impasse.
Le ministre de l’Éducation, Jean-Marc Fournier, demeure inflexible, tout comme
les fédérations étudiantes.
Plus de 140 000 étudiants sont maintenant en grève
générale illimitée. Et c’est sans compter les débrayages sporadiques de
milliers d’autres.
Mais comment venir à bout de ce conflit? Et qui
devrait y aller de compromis?
Dominique Poirier en discute avec Bruno-Marie
Béchard, recteur de l'Université de Sherbrooke, Yannick Denis-Trudel, président
du Regroupement étudiant des facultés d'administration de l'est du Canada
(REFAEC), et Gérald Larose, professeur invité à l'UQAM et ancien président de
la Confédération des syndicats nationaux (CSN).
Cliquez sur
le lien ci-dessous, puis aller à la date du 23 mars 2005 pour accéder à la
discussion.
http://www.radiocanada.ca/actualite/v2/tj22h/archive50_200503.shtml#
Deux étudiants de l'Université du Québec à
Trois-Rivières, Heïdi Levasseur et Mario Gauthier, ont entrepris une grève de
la faim dimanche. Depuis 72 heures, ils ne boivent que de l'eau.
Les grévistes entendent ainsi démontrer leur
détermination à faire reculer le gouvernement Charest sur la question de la
réforme du régime de prêts et bourses.
Le fait qu'ils ne bénéficient ni l'un ni l'autre du
programme de prêts et bourses n'entame aucunement leur détermination. Tous deux
passent leur journée à la chapelle de l'UQTR, qu'ils ne quittent que pour aller
aller dormir, entre 3 h et 6 h du matin.
Sourire aux lèvres, Heïdi Levasseur, dit être prête
à mourir pour la cause. « Je suis prête à aller jusqu'au bout. C'est ma foi qui
me tient. Je donne ma vie pour la cause », dit l'étudiante en psychologie.
« On se
sacrifie pour notre gang ici », renchérit Mario Gauthier, qui étudie en
communication. « Si je n'avais pas plein d'amis à l'université, je ne serais
pas ici premièrement. »
La grève de la faim des deux étudiants est encadrée
par le responsable de la pastorale de l'UQTR, Georges Croteau. « Je ne sais pas
jusqu'où ils vont aller, mais c'est certain que ça fait réfléchir! Ça oblige
les autres à voir qui a en a qui sont déterminés à aller jusqu'au bout »,
soutient-il.
La présidente de l'Association générale des
étudiantes de l'UQTR, Violaine Damphousse, re connaît qu'il s'agit là d'un
moyen extrême. « Nous autres, c'est clair que l'on encourage nos étudiants à
montrer leur mécontentement face aux coupures de 103 millions, mais c'est
vraiment extrême une grève de la faim. En même temps, ça démontre à la
population que les étudiants sont prêts à aller vraiment loin. »
Heïdi Levasseur et Mario Gauthier ne sont pas les
seuls à recourir à ce moyen. Deux autres étudiants de Montréal ont également
entrepris une grève de la faim au début de la semaine.
Alors que les étudiants du cégep de Matane
manifestaient devant les bureaux de leur députée libérale, et que ceux de
l'UQAR votaient pour le prolongement du débrayage, les jeunes du secondaire se
joignent au mouvement. Au cégep de la Gaspésie et des Îles, la direction
s'inquiète des coûts d'une session qui perdurait au-delà le 15 juin.
Comme l'on fait d'autres étudiants un peu partout
au Québec, plus de 75 étudiants du cégep de Matane ont manifesté mercredi
devant les bureaux de leur députée libérale.
Ce geste s'inscrit dans un vaste mouvement général
de protestation contre les compressions au programme des prêts et bourses par
le gouvernement Charest.
Des cégépiens de Rimouski se sont même joints à la
manifestation matanaise. Les étudiants ont marché du cégep jusqu'au
centre-ville en brandissant des banderoles et en scandant des slogans.
Le groupe a ensuite ralenti la circulation devant
le bureau de la députée libérale, Nancy Charest, qui se trouve à Québec
présentement. La manifestation s'est déroulée dans le calme sous le regard des
policiers.
En grève depuis le 7 mars, les cégépiens de Matane
semblent plus déterminés que jamais. Pour symboliser leur situation économique
précaire, les étudiants ont préparé sur le trottoir une pleine marmite de macaronis
au fromage.
Une soixantaine d'étudiants du cégep de Matane
partiront jeudi à Québec pour participer à une manifestation monstre.
Les élèves de la polyvalente de Matane organisent,
quant à eux, une marche de protestation demain après-midi à Matane. Le cortège
partira de la polyvalente pour se rendre au cégep.
En classe
avec des lunettes fumées
À Rimouski, 700 étudiants de l'UQAR réunis dans un
amphithéâtre plein à craquer ont voté pour le prolongement de la grève jusqu'au
1er avril, alors que les élèves de l'école polyvalente Paul-Hubert manifestent
leur appui en portant des verres fumés en classe. « Afin de démontrer que le
gouvernement est aveugle », lance une étudiante.
Le mouvement d'appui aux étudiants des niveaux
supérieurs a suivi par la majorité des élèves.
Au cours des prochains jours, les étudiants de
l'université participeront à diverses activités pour bien démontrer leur
détermination au gouvernement. Plusieurs d'entre eux se rendront aussi à Québec
pour manifester sur la colline parlementaire.
Le temps
presse
Par ailleurs, au cégep de la Gaspésie et des Îles,
la direction se préoccupe de la poursuite du conflit. Selon le directeur,
Roland Auger, les coûts supplémentaires quotidiens pour prolonger la session
dépasseraient les 35 000 $.
Le directeur ajoute qu'il faudra aussi négocier
avec les professeurs qui auront le droit dès le 15 juin de partir en vacances.
Toutefois, Roland Auger, estime qu'il serait
surprenant que la session soit annulée. « Ce que je peux vous dire, c'est qu'il
y a des collèges qui sont en grève depuis un certain temps. Ils ont commencé à
regarder cette hypothèse et sur le plan administratif, sur le plan logistique,
ça semble être quelque chose d'extrêmement difficile à envisager », indique
M.Auger.
Au cégep de la Gaspésie et des Îles, la situation
diffère d'un campus à l'autre. Alors que les étudiants de Gaspé et de Carleton
entament leur deuxième semaine de grève, ceux des Îles sont en grève depuis
encore plus longtemps, ce qui compliquera la reprise des cours.
Par ailleurs, le gestionnaire estime que le
programme des prêts et bourses est essentiel pour les étudiants de la région
étant donné la pauvreté qui y sévit. Pour Roland Auger, une solution rapide,
qui assure une plus grande accessibilité possible à l'enseignement supérieur,
est essentielle.
La Fédération étudiante collégiale du Québec (FECQ)
et la Fédération étudiante universitaire du Québec (FEUQ) ont de nouveau refusé
d'entendre les arguments du gouvernement, mercredi.
Dans un communiqué, ils indiquent que l'endettement
moyen étudiant a augmenté de 62 %, pour atteindre 21 500 $ après un
baccalauréat, plus que la moyenne canadienne.
Ils accusent Québec d'imiter le reste du Canada, «
où un étudiant sur quatre abandonne pour des raisons financières », selon le
communiqué.
Les étudiants affirment que la transformation de
103 millions de dollars de bourses en prêts encourage l'endettement et amène de
nombreux étudiants à quitter les études.
La FECQ et la FEUQ organisent des manifestations
aujourd'hui devant les bureaux de plusieurs députés dans près de dix régions du
Québec.
Le
gouvernement maintient son offre
La dernière proposition du ministre de l'Éducation,
Jean-Marc Fournier, comprenait des modifications évaluées à 41,5 millions au
programme de prêts et bourses. M. Fournier a refusé d'annuler la conversion de
103 millions de dollars de bourses en prêts, comme le réclament les mouvements
étudiants.
Ainsi, le plafond des prêts serait abaissé de 500 $
à l'université et 250 $ au collégial. En outre, Québec rembourserait une partie
de la dette des étudiants les plus démunis qui obtiendraient leur diplôme dans
les temps prescrits, une mesure qui touche 35 % des étudiants admissibles aux
prêts et bourses.
Campagne
publicitaire
Le gouvernement du Québec a fait valoir ses
arguments sur une pleine page publicitaire, dans des quotidiens québécois,
mercredi.
Sous le titre sans équivoque « C'est au Québec que
les étudiants bénéficient du meilleur soutien financier », le gouvernement
Charest détaille les avantages consentis aux étudiants.
Selon le gouvernement, les « contribuables
québécois paient déjà pour maintenir un programme d'aide financière très
avantageux, les bourses les plus généreuses et les droits de scolarité les plus
bas au Canada », soit 1668 $ par année, comparativement à 4960 $ en Ontario,
selon les chiffres du gouvernement.
La publicité mentionne que de l'aide financière est
accordée à 130 000 étudiants, pour un montant total annuel de 711 millions de
dollars. De ce montant, 220 millions sont consentis en bourses.
D'autres
actions dans la région
Dans la région de Québec, les étudiants en grève
manifestent mercredi devant les bureaux des ministres Margaret Delisle et
Michel Després. Le bureau de la députée Diane Leblanc, à
Saint-Georges-de-Beauce recevra aussi la visite de manifestants.
Les étudiants en médecine de l'Université Laval se
sont rassemblés sur la colline Parlementaire en début d'après-midi. D'autres
étudiants ont aussi manifesté dans les centres d'achats et dans les rues de
Québec. Les étudiants du cégep de Limoilou ont aussi décidé de joindre le
mouvement provincial. Par ailleurs, la Coalition de l'Association pour une
solidarité syndicale étudiante élargie (CASSEE) prévoit une grande
manifestation devant l'Assemblée nationale, jeudi. Les élèves de 4e et 5e
secondaire de l'école Joseph-François-Perreault ont voté pour une grève d'un
jour, afin de participer à cette manifestation. Une dizaine d'autres écoles
pourraient suivre le mouvement.
Mardi, près de 200 étudiants d'architecture de
l'Université Laval ont profité de l'heure de pointe pour exprimer leur
opposition aux politiques du gouvernement Charest.
Les étudiants de l'Université du Québec à
Chicoutimi (UQAC) ont décidé de joindre le mouvement de grève.
À l'occasion d'un vote à main levée, ils se sont
prononcés à 71,5 % pour la grève, qu'ils ont déclenchée dès mercredi. Environ
1520 étudiants ont voté. Ils réévalueront la situation tous les trois jours.
Cette grève ne touche que les cours donnés au
pavillon principal de l'UQAC.
Appui des
profs
Les professeurs des quatre cégeps de la région
donnent un appui inconditionnel aux étudiants en grève.
Les représentants des syndicats enseignants
qualifient de purement arbitraire la décision du gouvernement Charest de
réduire de 103 millions de dollars les bourses destinées aux étudiants les plus
démunis.
Les enseignants entendent ce tout qui est
nécessaire pour éviter que les étudiants perdent leur session, comme menace de
le faire le gouvernement.
Selon la présidente du Syndicat des enseignants de
Jonquière, Jasmine Gauthier, il existe des solutions pour éviter l'annulation
de la session. Elle parle notamment de compression au calendrier scolaire.
Mme Gauthier tient aussi à préciser qu'aucun
diplôme ne sera accordé à rabais aux étudiants. « Les profs s'assureront que les
objectifs des cours seront atteints », affirme la présidente du syndicat,
ajoutant que les enseignants vont trouver les moyens nécessaires pour arriver à
cette fin.
Les enseignants ont manifesté concrètement leur
appui aux étudiants en se rendant sur les piquets de grève. Les étudiants ont
grandement apprécié ce geste.
Arrogance
Les grévistes n'en démordent pas, ils veulent que
Québec remette les 103 millions de dollars dans le régime de bourses.
Le président de l'Association étudiante du cégep de
Jonquière, François Laroche, a déploré l'attitude du ministre de l'Éducation,
Jean-Marc Fournier, qui n'aide en rien à régler le conflit, selon lui. « Chaque
fois que Jean-Marc Fournier a une caméra dans la face, il est baveux, arrogant,
insultant. Tu ne peux pas maintenir des gens en colère comme ça éternellement.
De continuer à les insulter toutes les fois qu'on te donne une caméra », a
lancé le président des cégépiens.
Les enseignants des cégeps reconnaissent le
caractère très démocratique des grèves étudiantes et ils soulignent la justesse
de leur revendication, qui vise à maintenir l'accès à l'éducation
postsecondaire.
Les étudiants du cégep de Sept-Îles ont voté
mercredi pour le déclenchement d'une grève de trois jours afin de dénoncer la
conversion de 103 millions de dollars de bourses en prêts.
Environ 70 % des 600 étudiants de l'établissement
ont participé au scrutin. 55 % d'entre eux ont voté pour le débrayage qui
commencera le 30 mars. .
En assemblée générale, mardi midi, quelque 150
étudiants ont pris connaissance des derniers développements dans le conflit qui
paralyse déjà 35 cégeps de la province et de nombreux départements
universitaires.
Le président de l'Association étudiante
indépendante du cégep de Sept-Îles, Guillaume Proulx, explique que les
étudiants de Sept-Îles sont de plus en plus conscients de l'importance du
mouvement étudiant et des enjeux en cause. « C'est vrai qu'on est peut-être en
retard sur les autres cégeps, sauf qu'on n'était pas sûr des impacts qu'une
grève pouvait avoir sur le ministre », indique le président de l'association
étudiante.
Du côté de Baie-Comeau, où il y a eu trois jours de
débrayage avant la semaine de relâche, aucun nouveau vote de grève n'est prévu,
mais l'association étudiante envisage la tenue d'autres moyens de pression.
Les 8000 enseignants du primaire et du secondaire
de l'Alliance des professeures et professeurs de Montréal se sont prononcés à
70 % en faveur de deux journées de grève, lundi soir, en assemblée générale.
Près de 100 000 élèves des cinq commissions scolaires
de l'île de Montréal seront donc en congé forcé les 29 avril et 6 mai
prochains. La surcharge de travail est au coeur des revendications des
enseignants.
Après la grogne contre la réforme scolaire, les
débrayages annoncés par les professeurs de cégep et les grèves des étudiants
postsecondaires, il s'agit d'une autre tuile pour le ministre de l'Éducation,
Jean-Marc Fournier.
Les deux journées de grève font partie des moyens
de pressions des enseignants déjà approuvés par le Conseil des services essentiels,
dont:
le refus de transmettre aux parents les
informations administratives des directeurs d'école;
la réduction du temps de classe de 10 minutes, dans
la semaine du 21 mars;
un congé de devoirs et de leçons aux élèves, dans
la semaine du 4 avril.
En outre, la Fédération des syndicats de
l'enseignement (FSE) a demandé au ministre de repousser la date d'entrée en
vigueur de la réforme scolaire au secondaire. La première cohorte d'enfants
sous le nouveau régime étant maintenant en 6e année, elle estime qu'il faut
marquer un temps d'arrêt et évaluer le succès de la réforme primaire en vue
d'en corriger les principales lacunes.
Des centaines d'élèves de deux écoles secondaires
de Gatineau ont séché leurs cours, mercredi, pour protester contre les
compressions dans le régime de bourse.
Le mouvement a commencé à l'école secondaire
Nicolas-Gatineau, alors que des élèves ont entrepris une marche jusqu'à l'école
secondaire du Versant. À la commission scolaire des Draveurs, on affirme que
les cours ont eu lieu normalement dans les deux écoles, mais on reconnaît que
plusieurs élèves n'étaient pas en classe.
À Nicholas- Gatineau environ 450 élèves ne sont pas
retournés en classe. Une centaine d'élèves ont fait de même à l'école du
Versant. La commission scolaire affirme que les parents de tous les élèves
absents seront contactés.
Par ailleurs, une centaine d'étudiants du Cegep de
l'Outaouais et de l'Université du Québec en Outaouais ont manifesté mercredi
devant le bureau de comté du député Roch Cholette à Gatineau. Les étudiants en
grève ont bloqué le boulevard St-Joseph entre les rues Brodeur et Dumas pendant
plus d'une heure et demie. La manifestation s'est déroulée dans l'ordre.
Les étudiants du Cégep ont voté mardi à 69 % pour
continuer la grève jusqu'à mardi prochain. Les étudiants de l'UQO doivent quant
à eux se prononcer à nouveau jeudi.
Quelque 300 étudiants en grève ont manifesté,
mercredi après-midi, devant le bureau de comté du premier ministre Jean
Charest, situé au Centre des Congrès. La manifestation n'a duré qu'une
vingtaine de minutes, les étudiants s'étant dispersés après quelques discours.
Le bureau de comté de la ministre des Relations
internationales, Monique Gagnon-Tremblay, a également reçu de la visite. Des
étudiants de la Faculté de médecine sont allés y déposer 103 seringues, afin de
réclamer la réinjection de 103 millions de dollars dans le régime des prêts et
bourses.
En après-midi, 1900 étudiants du Collège de
Sherbrooke réunis en assemblée générale ont décidé pour leur part de poursuivre
leur grève, qui dure depuis déjà un mois. Environ 55 % des étudiants ont voté
en faveur de la proposition, au cours d'un vote secret.
En matinée, environ 3000 étudiants de troisième,
quatrième et cinquième secondaire de quatre écoles publiques de Sherbrooke sont
descendus dans les rues en guise d'appui à leurs collègues des cégeps et des
universités. Ils se disent concernés, eux aussi, par la réforme du régime des
prêts et bourses.
Les étudiants de l'école Montcalm et Le Ber ont marché
en direction Collège de Sherbrooke, tandis que ceux des écoles Du Phare et
Triolet se sont dirigés vers l'Université de Sherbrooke. Les manifestations ont
été bruyantes, mais se sont déroulées dans le calme.
La Commission scolaire de la Région-de-Sherbrooke a
annulé les cours en matinée pour permettre aux étudiants de manifester. Du
personnel a d'ailleurs encadré les étudiants avec l'aide des policiers. Les
cours ont repris en après-midi.
Pont bloqué à
Drummondville
À Drummondville, une soixantaine d'étudiants en
grève du cégep de Drummondville ont bloqué le pont de la Traverse, vers 11 h
30. La manifestation s'est poursuivie par une marche vers le centre-ville. Le
pont Curé-Marchand a aussi été brièvement bloqué parce que les étudiants l'ont
emprunté lors de leur marche. Les étudiants se sont finalement dispersés vers
14 h.
Les étudiants, qui sont membres de la Coalition de
l'Association pour une solidarité syndicale étudiante élargie (CASSEE),
suivaient ainsi le mot d'ordre donné plus tôt cette semaine par leurs leaders,
selon lequel ils entendent perturber l'économie de la province.
Ils ont scandé des slogans raillant le premier
ministre Jean Charest, le ministre de l'Éducation, Jean-Marc Fournier, mais
aussi la Fédération étudiante universitaire du Québec et la Fédération
étudiante collégiale du Québec.
Fournier
attend un appel des étudiants
De son côté, le ministre Jean-Marc Fournier a
réitéré mercredi qu'il attendait un appel des fédérations étudiantes
collégiales et universitaires du Québec.
Le ministre dit que les leaders des fédérations
étudiantes ont été invités publiquement et privément à s'asseoir pour
poursuivre des négociations au sujet du régime de prêts et bourses.
Pour une deuxième journée en deux semaines, le
gouvernement a acheté de pleines pages de publicité dans les quotidiens du
Québec, mercredi, afin d'expliquer brièvement son nouveau programme de remise
de dette.
Le déclenchement de deux jours de grève ne fait pas
l'unanimité chez les enseignants de la grande région de Québec.
Lors d'une réunion lundi soir, les enseignants de
la commission scolaire de la Capitale et ceux de la commission scolaire des Premières
seigneuries ont voté à 56 % contre ce moyen de pression qui vise à accélérer le
règlement de leurs négociations contractuelles.
Ces enseignants promettent cependant de revoir leur
position si la majorité des syndicats au Québec votent pour la grève.
Pendant ce temps, les enseignants des commissions
scolaires des Découvreurs et des Navigateurs se sont prononcés à 62 % en faveur
de cette grève de deux jours, le 20 avril et le 6 mai.
Un représentant syndical des enseignants des
commissions scolaires des Découvreurs et des Navigateurs, Martin Dubé, souligne
que ce mandat de grève est le plus fort obtenu depuis 15 ans.
« [...] ils démontrent par là une exaspération
certaine et une volonté de régler ce dossier là le plus rapidement », souligne
M. Dubé.
La Fédération étudiante collégiale du Québec (FECQ)
et la Fédération étudiante universitaire du Québec (FEUQ) ont de nouveau refusé
d'entendre les arguments du gouvernement, mercredi.
Dans un communiqué, ils indiquent que l'endettement
moyen étudiant a augmenté de 62 %, pour atteindre 21 500 $ après un
baccalauréat, plus que la moyenne canadienne. Ils accusent Québec d'imiter le
reste du Canada, « où un étudiant sur quatre abandonne pour des raisons
financières », selon le communiqué.
Les étudiants affirment que la transformation de
103 millions de dollars de bourses en prêts encourage l'endettement et amène de
nombreux étudiants à quitter les études.
La FECQ et la FEUQ organisent des manifestations
aujourd'hui devant les bureaux de plusieurs députés dans près de dix régions du
Québec.
Le
gouvernement maintient son offre
La dernière proposition du ministre de l'Éducation,
Jean-Marc Fournier, comprenait des modifications évaluées à 41,5 millions au
programme de prêts et bourses. M. Fournier a refusé d'annuler la conversion de
103 millions de dollars de bourses en prêts, comme le réclament les mouvements
étudiants.
Ainsi, le plafond des prêts serait abaissé de 500 $
à l'université et 250 $ au collégial. En outre, Québec rembourserait une partie
de la dette des étudiants les plus démunis qui obtiendrait leur diplôme dans
les temps prescrits, une mesure qui touche 35 % des étudiants admissibles aux
prêts et bourses.
Campagne
publicitaire
Le gouvernement du Québec a fait valoir ses
arguments sur une pleine page publicitaire, dans des quotidiens québécois,
mercredi.
Sous le titre sans équivoque « C'est au Québec que
les étudiants bénéficient du meilleur soutien financier », le gouvernement
Charest détaille les avantages consentis aux étudiants.
Selon le gouvernement, les « contribuables
québécois paient déjà pour maintenir un programme d'aide financière très
avantageux, les bourses les plus généreuses et les frais de scolarité les plus
bas au Canada », soit 1668 $ par année, comparativement à 4960 $ en Ontario,
selon les chiffres du gouvernement.
La publicité mentionne que de l'aide financière est
accordée à 130 000 étudiants, pour un montant total annuel de 711 millions de
dollars. De ce montant, 220 millions sont consentis en bourses.
Tous les
moyens sont bons
Une quarantaine d'étudiants du CEGEP Ahuntsic, à
Montréal, ont brièvement entravé, vers 7 heures, la circulation sur l'autoroute
métropolitaine, en direction Ouest. Ils ont emprunté une bretelle d'accès dans
le secteur Christophe-Colomb. Des policiers de la SQ les ont rapidement
évincés. Le tout s'est déroulé sans incident.
Ils ont par la suite occupé pendant une vingtaine
de minutes l'édifice de la FTQ, boulevard Crémazie, pour protester contre les
propos de son président, Henri Massé, qui leur demandait, mardi, de faire des
compromis.
D'autre part, deux étudiants de l'Université de
Montréal ont entrepris, mardi, une grève de la faim pour que le gouvernement entende
leur appel.
Ils occupent une tente érigée devant les bureaux du
ministère de l'Éducation, à Montréal. Un autre étudiant, du cégep Montmorency,
à Laval, observe aussi une grève de la faim, depuis dimanche.
La CASSEE
frappe fort
Une centaine d'étudiants de la Coalition de
l'Association pour une solidarité syndicale étudiante élargie (CASSEE) ont
bloqué, mardi matin, l'accès du port et un secteur de la rue Notre-Dame, à
Montréal. Leur objectif était de perturber les activités économiques. La police
a arrêté une dizaine d'entre eux.
La CASSEE, concurrente de la FEUQ et la FECQ, a
récemment été écartée des discussions par le ministre Fournier, pour avoir
refusé de condamner des actes de violence. Elle souhaite maintenant entraîner
de nouveaux étudiants dans le mouvement de grève, dont des élèves du
secondaire. Elle prévoit une grande manifestation devant l'Assemblée nationale
à Québec, jeudi.
Presse Canadienne, Montréal
Les étudiants qui ont brièvement entravé la
circulation sur la très achalandée autoroute 40, en direction ouest, à
Montréal, ce matin, ont maintenant envahi le hall d'entrée de l'édifice du
siège social de la Fédération des travailleurs du Québec.
Hier, le président de la centrale, Henri Massé,
avait invité les étudiants à mettre de l'eau dans leur vin à propos de leurs
revendications au gouvernement. La police surveille de près le comportement des
étudiants, qui refusent de dire s'ils quitteront les lieux d'eux-mêmes, et à
quel moment.
Plus tôt ce matin, ce groupe d'une trentaine de
jeunes du Collège Ahuntsic était monté sur la structure de l'autoroute 40 en
empruntant une bretelle d'accès voisine, en pleine heure de pointe.
La Sûreté du Québec avait déployé son intervention,
incitant les protestataires à évacuer, ce qu'ils ont fait très lentement,
entravant par leur rythme le trafic sur le boulevard Crémazie, au pied de
l'autoroute. La circulation a néanmoins pu reprendre son cours normal sur les
voies rapides.
Rappelons que les étudiants ont promis une journée
d'agitation, aujourd'hui, réclamant toujours que Québec revienne sur sa
décision de convertir 103 millions de dollars de bourses en prêts.
Une grande manifestation aura lieu à midi, devant
le bureau montréalais du ministre de la Santé Philippe Couillard. Les étudiants
seront aussi présents devant le bureau de son collègue de l'Éducation,
Jean-Marc Fournier, et devant ceux, notamment, de Monique Jérôme-Forget, Michel
Audet et Jacques Chagnon.
D'autres manifestations se tiendront aussi, tout au
long de la journée, en divers endroits du Québec, dont une à Sherbrooke, devant
le bureau de comté du premier ministre Jean Charest.
Hier, le ministre Jean-Marc Fournier a de nouveau
invité les étudiants en grève à lui faire des propositions pour dénouer
l'actuel conflit. Il a réitéré qu'à son avis, la grève ne constituait pas le
bon moyen de régler la situation.
Marie-Andrée Chouinard, Tommy Chouinard
La poursuite de la grève étudiante alerte
sérieusement les collèges, qui calculent que la reprise des journées de cours
manqués pourrait entraîner une facture de plusieurs millions de dollars. Les
cégeps préviennent qu'ils n'ont pas à assumer cette dépense.
Pour six des 35 cégeps en débrayage, la durée de la
grève franchira dès vendredi un cap critique et... coûteux. La Fédération des
cégeps a calculé que le nombre de journées de cours à reprendre, qui dépasse
les 15 jours dans certains cas, nécessitera des réaménagements au calendrier
scolaire, lesquels obligeront ces collèges à dépasser les périodes
d'enseignement permises par les conventions collectives. Pour certains cégeps
de fort volume, cette situation pourrait coûter 100 000 $ par jour en masse
salariale seulement.
Comme l'a expliqué hier le président-directeur
général de la Fédération des cégeps, Gaëtan Boucher, la situation est désormais
«critique». «Les coûts pour les collèges pourraient être très élevés et se
compter en millions de dollars», affirme M. Boucher, dont la fédération évalue
à trois millions de dollars par jour de cours à reprendre au-delà du 15 juin le
coût pour l'ensemble du réseau collégial.
Les cégeps font ce scénario en se basant à la fois
sur le Régime d'études collégiales, qui «a force de loi» et qui les oblige à
donner 82 jours de cours par session. Leurs calendriers scolaires, qui prennent
fin lors des derniers jours de mai, ne permettent pas de prolonger au-delà du
15 juin, car c'est à ce moment que les conventions collectives situent le début
de la période de vacances des enseignants.
«Je regarde
le nombre de collèges qui pourraient s'ajouter aux six qui sont déjà en
situation critique, et c'est inquiétant», explique M. Boucher, qui invite pour
cela les deux parties à reprendre le dialogue pour «régler» le conflit.
Dans un collège de 5000 étudiants, si la direction
dépasse la date du 15 juin pour reprendre les cours, elle devra payer, «100 000
$ par jour pour un collège de 5000 étudiants, 20 000 $ pour un plus petit»,
estime M. Boucher.
«Nous
n'avons pas la santé financière pour assumer cette dépense. Il s'agit d'un
conflit entre le gouvernement et les étudiants, dont nous ne pouvons pas faire
les frais», prévient M. Boucher, qui affirme avoir communiqué ce message au
cabinet du ministre de l'Éducation.
Au Cégep de Drummondville, où les étudiants sont en
grève depuis bientôt un mois, la pression monte. «Passé vendredi, on est
crucifiés», explique Normand Bernier, directeur du cégep de 1500 étudiants.
Pour lui, la facture oscillera entre 25 000 et 35 000 $ par jour de cours à
reprendre après le 15 juin, à moins d'en arriver à une entente avec le
syndicat.
«À compter
de la semaine prochaine, il faut s'asseoir et s'entendre avec nos syndicats,
explique M. Bernier. Peu importe l'angle sous lequel on le prend, ça s'annonce
complexe.»
Henri Massé
donne des munitions au gouvernement Charest
La poursuite de la grève continue pendant ce temps
de créer son lot de rebondissements quotidiens. De passage à Québec hier, le
président de la FTQ, Henri Massé, a ainsi causé toute une surprise en donnant
des munitions au gouvernement Charest. Alors que le conflit s'enlise, il a
invité les étudiants à mettre de l'eau dans leur vin. «C'est clair que les
associations étudiantes, si elles veulent négocier, devront faire des
compromis. On ne peut pas régler des affaires comme ça sans compromis», a-t-il
affirmé.
Les leaders étudiants devraient selon lui revoir
leur principale revendication, soit le réinvestissement de 103 millions de
dollars dans le régime des prêts et bourses. «Je ne dis pas qu'ils devraient
abandonner les 103 millions. Mais au lieu de l'avoir sur un an, est-ce possible
de l'avoir sur deux ? [...] Quand on veut négocier avec le gouvernement, il
faut faire quelques compromis, autrement le gouvernement ne voudra pas perdre
la face et ne bougera pas», a-t-il expliqué.
Henri Massé n'appuie pas pour autant la proposition
déposée par le ministre de l'Éducation, Jean-Marc Fournier, à qui il reproche
de s'être montré plutôt fermé à la négociation. «Je comprends les étudiants
d'être insultés», a-t-il dit. Mais la communauté étudiante doit donner à ses
leaders «un peu de marge de manoeuvre pour négocier» afin de faciliter un
règlement du conflit, a-t-il ajouté.
Le ministre Fournier a fait ses choux gras de cette
déclaration inattendue du chef syndical. «Si les étudiants veulent en arriver à
un règlement, c'est à eux de faire des propositions, comme Henri Massé l'a dit.
Ce n'est plus juste moi qui dis ça», a lancé le ministre à la presse
parlementaire. M. Fournier a réitéré qu'il attend une contre-proposition des
leaders étudiants, considérant qu'il a déjà fait «un grand bout de chemin».
Ceux-ci sont toutefois demeurés sur leurs
positions. «On ne négocie pas sur la somme, on demande au gouvernement de
revenir sur les 103 millions coupés, un point c'est tout», a indiqué le
président de la Fédération étudiante universitaire du Québec (FEUQ), Pier-André
Bouchard. «On n'en veut pas, de son offre, comment le lui faire comprendre
autrement ?», demande Julie Bouchard, présidente de la Fédération étudiante
collégiale du Québec (FECQ).
Le porte-parole de la Coalition pour une ASSE
élargie (CASSEE), Xavier Lafrance, a promis sur les ondes de LCN que la grogne
démontrée par les étudiants de maintes façons hier n'allait pas se calmer.
«Nous allons multiplier les actions pour avoir des résultats concrets, pas des
fausses solutions comme on en a eu jusqu'à maintenant.»
Tel qu'ils l'avaient promis, les étudiants ont
poursuivi leurs actions de «perturbation économique» en bloquant l'accès des
marchandises au port de Montréal, dans l'est de la ville. Une centaine
d'étudiants membres de la CASSEE ont obstrué la rue Notre-Dame, immobilisant du
coup quelque 70 camions-remorques prêts à se libérer de leur chargement. Six
personnes ont été arrêtées.
En plus de ce barrage, les étudiants ont multiplié
les coups d'éclat hier pour illustrer, de manière variée, leur intention de
récupérer les 103 millions de dollars de bourses convertis en prêts. Deux
étudiants ont entamé hier midi une «grève de la faim illimitée» pour protester
à leur manière contre cette ponction.
Des sit-in ont été orchestrés par la FECQ devant
les bureaux de comté des députés libéraux. Et la présidente de la CSN,
Claudette Carbonneau, a aussi réitéré hier son soutien au mouvement étudiant,
réclamant le retour des 103 millions dans la cagnotte des bourses.
La grogne contre le gouvernement Charest gagne
également des écoles secondaires publiques et privées de la région de Québec.
Les élèves de plusieurs établissements, dont l'école Joseph-François Perrault
et le collège Saint-Charles-Garnier, ont voté massivement en faveur d'une grève
de 24 heures. Le débrayage aura lieu demain, alors qu'une importante
manifestation à l'Assemblée nationale est organisée par la CASSEE, qui attend
des milliers de manifestants.
Hugo
Meunier et Marie Allard, La Presse
Le
mouvement de grève s'est enflammé, hier. Une demi-douzaine d'étudiants ont été
arrêtés, mais la majorité des actions se sont déroulées pacifiquement. De son
côté, le ministre de l'Éducation, Jean-Marc Fournier, a invité de nouveau les
étudiants à lui présenter des propositions.
Une
demi-douzaine d'étudiants membres de la Coalition de l'Association pour une
solidarité syndicale étudiante élargie (CASSEE) ont été arrêtés, hier, au terme
d'une action-surprise ayant forcée l'intervention de l'escouade antiémeute.
Les
200 étudiants ont bloqué durant plusieurs heures un accès menant au port de
Montréal.
Un
peu avant 8h, la circulation était paralysée à l'intersection des rues
Boucherville et Notre-Dame. Les policiers ont été dépêchés sur place pour
permettre aux semi-remorques de passer.
En
levant le siège en début d'après-midi, les grévistes ont incendié une des
barricades qu'ils avaient érigées.
Le
cortège étudiant s'est alors ébranlé dans la rue Notre-Dame en direction est.
Le
Service de police de la Ville de Montréal aurait ensuite demandé aux
manifestants de se disperser, sans succès.
Une
cinquantaine de policiers de l'escouade antiémeute ont fait irruption et les
choses ont commencé à s'envenimer sur le boulevard de l'Assomption.
Quelques
grévistes ont lancé des pierres et autres projectiles aux policiers, qui ont
répliqué en procédant à l'arrestation de six d'entre eux. Les autres
manifestants ont pris la fuite en s'engouffrant dans la station de métro toute
proche.
Après
avoir joué au chat et à la souris avec les forces de l'ordre, ces mêmes
étudiants ont refait surface devant le poste de police où avaient été amenés
leurs compagnons.
Parmi
ces derniers, quatre ont été relâchés sous promesse de comparaître. Les deux
autres sont toujours détenus. Ils devront répondre à des accusations
d'attroupement illégal, voies de fait et agression armée.
Retards coûteux
L'action
préconisée par la CASSEE semble avoir porté ses fruits. «Ça a causé des
retards. C'est difficile à chiffrer, mais ça s'exprime en milliers de dollars»,
a indiqué le porte-parole du Port de Montréal, Michel Turgeon.
D'autres
«perturbations économiques» sont prévues cette semaine. La veille, des
étudiants avaient bloqué l'accès au Casino sur le pont de la Concorde.
Les
représentants de la CASSEE ont refusé de condamner la violence et montré plutôt
du doigt la répression policière. De son côté, le SPVM estime avoir répliqué
aux attaques des manifestants.
Manifestations pacifiques
Les
autres actions déployées par les étudiants se sont déroulées sans heurt. À 15h,
quelques centaines d'étudiants sont entrés dans le Centre de commerce mondial,
où se trouvent les bureaux montréalais du ministère des Finances, pour y tenir
un sit-in.
De
nombreux policiers -17 camionnettes du Service de police de Montréal étaient
garées rue Saint-Jacques- ont ensuite invité les manifestants à quitter les
lieux, ce qu'ils ont fait sans incident.
Près
de 150 élèves des cégeps Marianopolis et Marie-Victorin ainsi que des étudiants
de l'Université McGill sont aussi descendus dans la rue, devant les quartiers
montréalais du premier ministre. Ils ont partagé le pavé avec des étudiants de
l'Université Concordia, qui ont amorcé un study-in de 103 heures. Des étudiants
en médecine de l'Université de Montréal ont de leur côté investi le complexe
Desjardins à l'occasion d'un study-in.
Dans
la Vieille Capitale, quelque 200 étudiants des arts visuels de l'Université
Laval ont manifesté dans la rue.
Enfin,
deux étudiants de l'Université de Montréal ont entamé une grève de la faim
devant les bureaux montréalais du ministre de l'Éducation. Il y a quatre jours,
un élève du cégep de Montmorency a lui aussi entrepris ce moyen de pression.
La proposition du ministre
Fournier
Le
ministre Fournier a quant à lui continué de défendre sa proposition. Il propose
d'accorder dès cette année 41,5 millions de dollars pour la mise en place de
deux mesures. L'une d'elle consiste en un réinvestissement de 22,5 millions en
bourses, l'autre, en un programme de remise de dettes. Le ministre a réitéré son
invitation aux étudiants de déposer des offres à leur tour.