TABLE
DE MATIÈRES
LA
PRESSE : Caricature : Revirement spectaculaire, par Chapleau –
Vendredi 1er avril 2005
LA
PRESSE : Grève étudiante : Le trimestre de 17 cégeps est en jeu –
Vendredi 1er avril 2005
JOURNAL
DE MONTRÉAL : Des étudiants érigent des barricades au centre-ville –
Vendredi 1er avril 2005
LE DROIT
/ CYBERPRESSE : Les étudiants du Cégep au Casino – Vendredi 1er
avril 2005
MÉTRO :
Photo : Grève : un autre coup d’éclat – Vendredi 1er avril
2005
24
HEURES : Brèves : Siège de nuit / Etudiants à Québec – Vendredi 1er
avril 2005
LA PRESSE : Éditorial : Respecter le plan
libéral, par André Pratte – Jeudi 31 mars 2005
LA PRESSE : Caricature : Maudit que ça va
mal !, par Chapleau – Jeudi 31 mars 2005
LA PRESSE : Des appuis de taille pour les étudiants
en grève – Jeudi 31 mars 2005
LA PRESSE : Deux jours de grève pour les profs du
primaire et du secondaire – Jeudi 31 mars 2005
LA PRESSE : En bref : Les professionnels du
gouvernement vont manifester – Jeudi 31 mars 2005
LE SOLEIL : Les étudiants soulignent un
« triste » anniversaire – Jeudi 31 mars 2005
LE SOLEIL : En bref : Enseignants des CS :
Oui à deux jours de grève – Jeudi 31 mars 2005
LE SOLEIL : Négociations dans la fonction
publique : Québec réplique – Jeudi 31 mars 2005
JOURNAL DE MONTRÉAL : 1ère page :
Les étudiants prêts à aller JUSQU’AU BOUT ! – Jeudi 31 mars 2005
JOURNAL DE MONTRÉAL : Photo Parc Lafontaine – Jeudi
31 mars 2005
LE NOUVELLISTE : 1ère page – Jeudi 31
mars 2005
LE NOUVELLISTE / CYBERPRESSE : Une escouade pour
vider les salles de cours - Le jeudi 31 mars 2005
MÉTRO : Grève : Les profs dans la rue – Jeudi
31 mars 2005
MÉTRO : L’appui syndical aux étudiants est décrié –
Jeudi 31 mars 2005
MÉTRO : Lettre : Profession : gréviste –
Jeudi 31 mars 2005
24 HEURES : Soirée aux lampions pour 103 M$ - Jeudi
31 mars 2005
24 HEURES : 5 000 enseignants en grève / Les
étudiants appuyés - Jeudi 31 mars 2005.
RADIO-CANADA : Les étudiants ne lâchent pas - Mise à
jour le mercredi 30 mars 2005 à 15 h 32
RADIO-CANADA / QUÉBEC : Les étudiants ne lâchent pas
- Mise à jour le mercredi 30 mars 2005, 14 h 22
LCN : Cégeps : Au tour des professeurs d'être
en grève - Mise à jour: Mercredi 30 mars 2005, à 13:37
CYBERPRERSSE : GRÈVE ÉTUDIANTE : Les liens
syndicats-étudiants dénoncés
LE DROIT : 1ère page – Jeudi 31 mars 2005
LE DROIT / CYBERPRESSE : Cégep de
l'Outaouais : La grève se poursuit - Le mercredi 30 mars 2005
LA TRIBUNE / CYBERPRESSE : manifestation : Des
étudiants à la Banque Nationale
LE QUOTIDIEN / CYBERPRESSE : Grèves
étudiantes : Trois députés appuient - Le mercredi 30 mars 2005
LA VOIX DE L’EST / CYBERPRESSE : La grève se
poursuit - Le mercredi 30 mars 2005
LE
DEVOIR : Photo Michel Chartrand se fait prendre la pression - Édition du
mercredi 30 mars 2005
ALTERNATIVES :
Éditorial : La vol d’une génération – Mercredi 30 mars 2005
ALTERNATIVES :
Plaidoyer en faveur des 48 grévistes arrêtés à l’UQAM – Mercredi 30 mars 2005
ALTERNATIVES :
Caricature – Mercredi 30 mars 2005
LA
PRESSE : Éditorial : L’art du compromis, par Katia Gagnon – Mercredi
30 mars 2005
LA
PRESSE : Trimestre prolongé pour 25 000 étudiants de l’UQAM –
Mercredi 30 mars 2005
LA
PRESSE : En bref : Grève des profs de 21 cégeps – Mercredi 30 mars
2005
LA
PRESSE : Photo : Manifestation semaine dernière – Mercredi 30 mars
2005
LE
SOLEIL : Caricature : FECQ – FEUQ – ASSÉÉ, par Côté – Mercredi 30
mars 2005
JOURNAL
DE MONTRÉAL : Nouvelles rencontres entre Fournier et les étudiants –
Mercredi 30 mars 2005
JOURNAL
DE MONTRÉAL : Photo : La rue Ontario bloquée– Mercredi 30 mars 2005
LE
NOUVELLISTE : 1ère page– Mercredi 30 mars 2005
MÉTRO :
Photo : Éducation : les futurs profs votent pour la grève – Mercredi
30 mars 2005
MÉTRO :
Les étudiants étrangers, grands oubliés de la grève – Mercredi 30 mars 2005
MÉTRO :
Brève : Grève de la faim – Mercredi 30 mars 2005
MÉTRO :
Publicité FEUQ-FECQ pour rassemblement parc Lafontaine – Mercredi 30 mars 2005
THE
GAZETTE : Photo: Student protest Ontario/Sanguinet - Wednesday, March 30,
2005
THE
GAZETTE : Letter: Student strikers can wait their turn - Wednesday, March
30, 2005
Aucune
entente n'est encore en vue entre les étudiants et le gouvernement du Québec à
quelques heures de la date butoir.
Hier
soir, les parties poursuivaient leurs négociations afin d'éviter le
prolongement du semestre des cégeps au-delà du 15 juin. Cette option coûterait
au gouvernement 100 000 dollars par jour par cégep.
Les
pourparlers en cours n'ont pas empêché les étudiants en grève de poursuivre
leurs moyens de pression.
Ils
multiplient leurs actions afin de protester contre la transformation de 103
millions de dollars de bourses en prêts par le gouvernement du Québec.
À
Québec, jeudi, une vingtaine d'étudiants de cégeps et de l'Université Laval se
sont introduits à l'intérieur du bureau du Parti libéral, sur le chemin
Sainte-Foy. Ils ont été délogés quelques heures plus tard par les policiers qui
les ont libérés sous promesse de comparaître en cour. Les manifestants devront
répondre d'accusations de voies de faits par intrusion.
À
l'Université du Québec à Trois-Rivières, la deuxième grève étudiante est plus
houleuse que la première.
Contrairement
à ce qui s'était produit lors du premier débrayage, la direction refuse de
suspendre les cours et demande à ses professeurs d'enseigner.
Des
altercations se sont produites lorsque des grévistes ont empêché un professeur
de donner son cours.
Quelque
500 étudiants de la faculté de droit de l'Université McGill n'assistent pas à
leurs cours jeudi.
Au
cégep de Sainte-Foy, les étudiants ont voté à 57 % en faveur d'une grève
générale illimitée avec un mandat renouvelable les lundis et les jeudis.
Plus
de 185 000 étudiants des collèges et universités sont toujours en grève dans la
province qui n'avait pas connu un tel mouvement de contestation étudiant depuis
plusieurs années.
http://www.radiocanada.ca/nouvelles/Index/nouvelles/200504/01/001-ETUDIANTSVENDREDI.shtml
Montréal,
le 23 mars 2005
Lettre
à Jean Charest Une majorité de Québécois sont fiers qu'en Amérique du Nord, ce
soit au Québec que les étudiants bénéficient du meilleur soutien financier. Et
ils veulent que cela reste ainsi car la comparaison nous place du côté du bon
sens.
Le
Québec est une société distincte, même Robert Bourassa l'affirmait. Au Québec,
nous croyons qu'il faut essayer de donner une chance égale à tous. Cela fait
partie de nos valeurs, de nos traditions, c'est presque dans nos gènes. Et je
suis certaine que nous nous débarrasserons de votre gouvernement bien avant de
changer cet aspect de notre culture qui est solidement ancré en nous.
M.
Charest, pourquoi vous obstinez-vous à toujours nous comparer au pire ? Les
États-Unis et le Canada anglais ne sont pas des exemples à suivre, selon la
mentalité québécoise. Nous préférons nous inspirer des pratiques qui ont cours
dans plusieurs pays d'Europe, celles-ci s'inscrivant dans une vision à plus
long terme et dans le cadre d'une vraie démocratie égalitaire.
M.
Charest, pourquoi voulez-vous abaisser notre niveau de «performance» sociale
alors que, jusqu'à maintenant, nous sommes un exemple à suivre pour un grand
nombre de nations à travers le monde ?
Mathieu
Bélanger, Le Droit
Une
cinquantaine des grévistes du Cégep de l'Outaouais ont occupé, pendant plus
d'une heure, hier, une section complète de machine à sous au Casino du lac
Leamy.
Et
ce avec la bénédiction de Loto-Québec, s'il vous plaît. La société d'État avait
été informée, mercredi, du coup que préparaient les étudiants, et n'a pas tenté
de les en empêcher.
« Nous les avons laissés entrer parce qu'ils
ont fait leur action de façon intelligente, sans grabuge et sans déranger la
clientèle, a confirmé, Luc Vallières, chef des services de sécurité du casino.
Dans de telles circonstances, nous avons jugé bon de respecter leur façon de
s'exprimer. »
Les
cégépiens sont arrivés au casino vers l'heure du midi. Ils sont entrés
tranquillement, en groupe de deux ou trois. « Ils ont tous été “cartés” »,
assure M. Vallières.
« Nous avons tous mis un 25 sous dans notre
machine, raconte Marie-Michelle Desjardins. Nous avons ensuite donné le signal,
à vos marques, prêts, jouez votre avenir et nous avons tous levé dans les airs
le petit carré rouge qui symbolise le mouvement étudiant. »
Mathieu
Bélanger, Le Droit
Le
premier vote de grève à l'Université du Québec en Outaouais (UQO) en avait déjà
surpris plus d'un. La reconduction de la grève, hier, pour une cinquième fois a
impressionné.
L'appui
des universitaires pour le prolongement de la grève a même gagné quelques
points par rapport au dernier scrutin. Les 762 étudiants présents à l'assemblée
générale ont voté, cette fois, à 58,8 % en faveur de trois autres jours de
débrayage.
Le
président de l'Association générale des étudiants (AGE), Sébastien Jouffroy,
avait le sourire facile quelques minutes après l'annonce du vote par le
président de l'assemblée. « Nous allons tenter de mener plus d'actions à partir
de maintenant, a-t-il indiqué. Les étudiants du Cégep de l'Outaouais font
actuellement du bon travail et nous allons nous joindre à eux pour montrer que
tous les étudiants de l'Outaouais sont mobilisés. »
Quelques
heures avant le vote, au pavillon Lucien-Brault, les étudiants en faveur de la
grève ont obtenu un appui qu'ils n'attendaient plus. Celui des professeurs.
Denis
Dufresne, La Tribune, Sherbrooke
La
situation se complique drôlement pour la direction du Collège de Sherbrooke à
la suite de la décision des étudiants de poursuivre leur grève au moins jusqu'au
6 avril: la session pourrait être prolongée jusqu'au 21 juin, tandis que la
session d'automne ne pourrait commencer qu'au début de septembre.
"Dans
le contexte d'un retour en classe le 7 avril, nous aurions 21 jours et demi à
reprendre; lorsque l'on place cela sur le calendrier scolaire, on arrive au 21
juin pour la fin de la session des étudiants et au 28 juin pour les
enseignants", explique Raymond Genest, directeur des études.
"Cela
veut aussi dire que la session d'automne est retardée parce qu'il faut prévoir
les deux mois de vacances des enseignants, soit du 28 juin au 28 août, de sorte
que la rentrée se ferait au début de septembre", ajoute-t-il.
Les
étudiants du Collège de Sherbrooke ont voté mercredi pour la poursuite de leur
grève, entamée le 24 février dernier, dans une proportion de 55 à 60 pour cent.
Ils
ont ainsi entrepris leur cinquième semaine de grève (excluant la semaine de
relâche) et doivent se prononcer à nouveau lors d'une assemblée générale
mercredi prochain.
MARIE-JOSÉE
MONTMINY, Le Nouvelliste, Trois-Rivières
Recourir
à la grève pour défendre un principe est une chose. Mais qu'arrive-t-il des
cours manqués? On sait déjà au Collège Shawinigan que la session sera prolongée
pour récupérer les cours perdus. Mais à l'Université du Québec à
Trois-Rivières, où on est au milieu d'une grève de quatre jours, il est encore
trop tôt pour statuer sur la reprise ou non des cours qui n'ont pu être donnés.
Rappelons
qu'à la suite du vote de grève de mardi, la direction de l'UQTR a demandé aux
professeurs, chargés de cours et autres membres du personnel de maintenir les
activités, mais tout en agissant avec discernement dans le respect des
étudiants. Par contre, une brigade d'étudiants piqueteurs s'assure qu'aucun
cours n'ait lieu pendant la période de débrayage.
«C'est un processus très difficile», reconnaît
le vice-recteur à l'enseignement et à la recherche, René-Paul Fournier. Quant à
savoir ce qu'il adviendra des cours manqués, M. Fournier affirme qu'«il est
trop tôt pour se prononcer là-dessus». Le vice-recteur espère qu'un règlement
viendra mettre fin au conflit entre le gouvernement et les étudiants le plus
vite possible, aujourd'hui de préférence!
NANCY
MASSICOTTE, Le Nouvelliste, Trois-Rivières
Un
regroupement d'étudiants de l'UQTR, qui est en désaccord avec certains moyens
de pression, a formulé, hier, trois demandes à l'Association générale des
étudiants (AGE), dont celle de ne plus perturber la tenue des cours.
Ce
regroupement, qui prône la démocratie, réunit l'Association des étudiants en
sciences comptables et de l'administration ainsi que l'Association des
étudiants MBA-UQTR. Même s'il appuie les revendications du mouvement étudiant
et s'oppose aux coupures dans le régime d'aide financière, ce groupe estime que
certains moyens de pressions pénalisent davantage les étudiants que le
gouvernement, ce qui amène selon eux une division des forces militantes.
Ainsi,
«pour réduire les effets négatifs sur les étudiants et permettre une
mobilisation massive et non à 55% en faveur des moyens de pression», le
Regroupement des étudiants pour la démocratie présente trois demandes
fondamentales à l'Association générale des étudiants de l'UQTR.
|
Des étudiants de l'UQTR
venus interrompre un cours |
|
Les étudiants en grève multiplient leurs actions
afin de protester contre la transformation de 103 millions de dollars de
bourses en prêts par le gouvernement du Québec.
À Québec une vingtaine
d'étudiants de cégeps et de l'Université Laval se sont introduits, jeudi matin,
à l'intérieur du bureau du Parti libéral, sur le chemin Sainte-Foy. Ils y ont
été délogés quelques heures plus tard par les policiers qui les ont libérés
sous promesse de comparaître en cour. Les manifestants devront répondre
d'accusations de voies de faits par intrusion.
À l'Université du Québec à
Trois-Rivières, la deuxième grève étudiante est plus houleuse que la première.
Contrairement à ce qui s'était produit lors du
premier débrayage, la direction refuse de suspendre les cours et demande à ses
professeurs d'enseigner.
Des altercations se sont
produites lorsque des grévistes ont empêché un professeur de donner son cours.
Quelque 500 étudiants de la
faculté de droit de l'Université McGill n'assistent pas à leurs cours jeudi.
|
Paul Piché |
Au cégep de Sainte-Foy, les étudiants ont voté à 57
% en faveur d'une grève générale illimitée avec un mandat renouvelable les
lundis et les jeudis.
Spectacle anniversaire
Mercredi soir, des milliers d'étudiants réunis au
parc Lafontaine, à Montréal, ont souligné le premier anniversaire de la
modification du régime de prêts et bourses.
Plusieurs artistes dont
Loco Locass, Paul Piché, Vincent Vallières, Béluga et Thomas Jensen ont pris
part à un spectacle organisé pour souligner l'événement.
Des étudiants ont érigé une réplique de
l'Université de Montréal en carton alors que d'autres, plus téméraires, ont
accroché un immense carré rouge sur la croix du mont Royal.
Barricade démantelée au
cégep du Vieux Montréal
|
Par ailleurs, un groupe d'étudiants qui avaient
érigé une barricade mercredi soir, au coin des rues Sanguinet et Ontario,
devant le cégep du Vieux-Montréal, ont quitté les lieux jeudi matin après une
nuit mouvementée où des projectiles ont été lancés aux policiers et des feux
allumés par les manifestants.
Les forces de l'ordre, qui se sont contentées de
contenir l'événement, n'ont effectué aucune arrestation.
Plus de 185 000
étudiants des collèges et universités sont toujours en grève dans la province
qui n'avait pas connu un tel mouvement de contestation étudiant depuis
plusieurs années.
http://radio-canada.ca/nouvelles/Index/nouvelles/200503/31/002-etudiant-jeudi.shtml
|
Manifestation étudiante jeudi, à Rimouski. LCN |
(PC) - À la
veille de la date fatidique du 1er avril, alors qu'une quinzaine de cégeps
pourraient être forcés de terminer leur trimestre à la mi-août, des pourparlers
intensifs avaient lieu entre les fédérations étudiantes et le gouvernement.
Vers 20h30, jeudi, les
parties n'étaient toujours pas arrivées à un accord de principe. Fidèles au mot
d'ordre qu'ils s'étaient donné, tant le cabinet du ministre Fournier que les
leaders étudiants sont restés discrets sur la teneur des discussions.
L'attaché de presse du
ministre de l'Éducation, Stéphane Gosselin, a néanmoins reconnu que la reprise
des échanges cette semaine augurait bien: «À partir du moment où on se rassoit
ensemble, ça veut dire qu'on chemine dans la bonne direction».
Si les parties ont décidé
de se faire avares de commentaires, c'est qu'elles ont été échaudées par le
contexte de leur première rencontre, alors que le moment de la réunion avait
été divulgué aux médias par le whip en chef du gouvernement.
La poursuite de la grève la
semaine prochaine obligerait 15 cégeps à prolonger le trimestre au-delà du 15
juin, soit à la mi-août ou pendant l'été, cette dernière option impliquant des
coûts de l'ordre de 100 000 $ par jour pour un cégep de 5000 étudiants. Le
cabinet du ministre Fournier, a cependant refusé de parler de «date butoir»
pour les négociations.
La pression est forte pour
parvenir à une entente. C'est que la Fondation des bourses du millénaire
retient les 70 millions $ qu'elle doit verser en juin à Québec en raison du
bris de contrat causé par les compressions de 103 millions $.
Tout au cours de la journée
de jeudi, les rues de Montréal ont été animées par des manifestations
étudiantes. En début d'après-midi, quelque 2000 élèves provenant d'une dizaine
de polyvalentes ont notamment déambulé rue Sherbrooke.
Ils ont rejoint des
grévistes de la Coalition de l'Association pour une solidarité étudiante
élargie (CASSEE) et des groupes de défense des assistés sociaux pour une autre
manifestation. A Québec, une occupation du bureau du Parti libéral s'est soldée
par l'arrestation de 14 personnes qui seront accusées de voies de fait. Les
agents ont dû avoir recours à un bélier et à une scie mécanique pour défoncer
un mur et déloger les étudiants.
Sur la rue Wellington Nord
Les étudiants sherbrookois ont continué de
manifester, jeudi, pour dénoncer les compressions de 103 millions de dollars
effectuées dans le régime des prêts et bourses par le gouvernement Charest.
En après-midi, des étudiants de l'Université de
Sherbrooke ont occupé pendant plusieurs heures les bureaux de la Chambre de commerce
de Sherbrooke, situés rue Wellington Nord.
Ils voulaient ainsi lancer un débat public sur la
fiscalité des entreprises, qui ne paient pas, selon eux, suffisamment d'impôts.
La police a veillé au grain toute la journée. Les étudiants ont finalement
quitté les lieux dans le calme, vers 17 h 30.
Par ailleurs, les étudiants en médecine de
l'université se sont rendus au bureau de comté de Jean Charest en fin
d'après-midi pour lui apporter un petit gâteau.
Plus de 185 000 étudiants des cégeps et
universités du Québec sont en grève.
À Trois-Rivières, 200 élèves de l'école secondaire
Chavigny sont descendus dans la rue, jeudi, afin d'appuyer leurs aînés qui sont
en grève.
Les étudiants disent se sentir concernés par les
compressions de 103 millions de dollars effectuées dans le régime des prêts et
bourses par le gouvernement Charest.
Le degré d'engagement des étudiants semblait être
variable, certains désertant rapidement les rangs pour faire l'école
buissonnière. Cet élan de solidarité n'a guère plu à la direction de l'école,
qui annonce que les étudiants qui ont déserté l'école seront sanctionnés.
Des commandos efficaces à l'UQTR
À l'Université du Québec à Trois-Rivières, des
étudiants regroupés en « commandos », continuent d'empêcher la tenue
des cours que donnent certains professeurs, malgré la grève générale.
Les manifestants prévoient poursuivre leurs actions
au moins jusqu'à lundi, date à laquelle les étudiants devront décider s'ils
poursuivent ou non cette grève, entamée mercredi.
Leur action, entreprise mercredi, semble porter ses
fruits. Dans les rares salles de cours où se trouvaient des étudiants, les
professeurs ont décidé de ne pas enseigner.
Selon les membres de ces commandos, les étudiants
en génie et en sciences comptables sont ceux qui ont le plus tendance à défier
le mouvement de grève en assistant à leurs cours.
Contrairement à ce qu'elle avait décidé lors de la
première grève, la direction de l'UQTR n'a pas suspendu les cours et demande à
ses professeurs d'enseigner parce qu'elle veut s'assurer que la session soit
complétée dans les délais prévus.
Cette situation a donné lieu à un peu de
brasse-camarade mercredi. La direction n'entend toutefois pas sévir contre les
professeurs qui ne se présentent pas.
Par ailleurs, un étudiant a été enseveli de sous
noirs au bureau régional du ministère du Revenu afin d'illustrer le niveau
d'endettement des étudiants.
Les rues de Rimouski ont été envahies jeudi par les
étudiants. Universitaires, cégépiens et élèves du secondaire avaient aussi
invité les citoyens à se joindre à la manifestation.
Le départ a été sonné à 11 h 30 devant l'Université
du Québec à Rimouski. Les étudiants se sont dirigés vers le cégep où une soupe
populaire les attendait.
Vers 13 h, ils étaient devant l'école secondaire
Paul-Hubert. Des étudiants du secondaire se sont alors joints à la
manifestation qui a ensuite défilé dans les rues du centre-ville. Les
manifestants se sont arrêtés devant les bureaux régionaux du ministère de l'Éducation.
Pour le porte-parole de l'Association générale des
étudiants de l'UQAR, Benjamin Laplatte, la mobilisation citoyenne actuelle est
exemplaire. « C'est très intéressant de voir que le Parti libéral est en
train de faire, malgré tout, un grand pas en terme de sensibilisation et
d'éducation citoyenne. Bon gré, mal gré, on assiste à ça », note M.
Laplatte.
Ce dernier constate que le combat des étudiants est
en train de déborder largement le seul enjeu des 103 millions. « Ce qu'on
constate, cela sort des assemblées générales, cela sort des discussions qu'on a
avec les gens, on glisse vers des enjeux sociaux beaucoup plus généraux »,
ajoute-t-il.
Les étudiants de Rimouski ont la ferme intention de
poursuivre les moyens de pression au cours des prochains jours.
Les étudiants en grève de Québec multiplient leurs
actions afin de protester contre la transformation des 103 millions de dollars
de bourses en prêts.
Jeudi matin, une quinzaine d'étudiants de cégeps et
de l'Université Laval se sont introduits à l'intérieur du bureau du Parti
libéral, sur le chemin Sainte-Foy.
Les étudiants qui avaient indiqué qu'ils étaient
prêts à rester aussi longtemps qu'il le faudrait et qui demandaient même la
démission du gouvernement Charest ont été délogés par les policiers. Ils ont
été libérés sous promesse de comparaître en cour, pour répondre à des
accusations de voies de fait par intrusion, parce qu'ils ont occupé une
propriété privée dans le consentement des propriétaires.
Les étudiants accusés font partie du groupe qui a
aussi occupé les bureaux de l'aide financière de l'édifice Marie-Guyart, la
semaine dernière.
Par ailleurs, une quarantaine d'autres étudiants
ont manifesté à l'extérieur, sous l'oeil vigilant des policiers. Le chemin
Sainte-Foy dans le secteur de la rue Eymard a été bloqué à la circulation
automobile.
Jeudi matin ainsi qu'en fin de journée, quelques
dizaines d'étudiants ont manifesté bruyamment au coin des rues Honoré-Mercier
et Saint-Jean pour demander l'appui des citoyens à leur cause. De nombreux
automobilistes ont manifesté leur appui en klaxonnant.
Mandats de grève
À l'Université Laval, 2000 étudiants qui ont voté mercredi
contre le renouvellement de leur mandat de grève, sont de retour en classe. Au
cégep de Sainte-Foy, cependant, les étudiants ont voté à 57 % en faveur
d'une grève générale illimitée avec un mandat renouvelable les lundis et les
jeudis.
Pendant ce temps, les discussions se poursuivent
entre le ministre de l'Éducation et les représentants des fédérations
étudiantes. Les représentants étudiants sont peu bavards sur le contenu des
pourparlers.
Julie Bouchard, représentante de la Fédération
étudiante du collégial, indique simplement que des rencontres sont prévues,
mais que pour l'instant, les étudiants sont encouragés à poursuivre le
mouvement de grève pour maintenir un rapport de force face au gouvernement.
|
LCN |
À Québec, une opération policière a eu lieu jeudi
pour mettre un terme à l'occupation par des étudiants des locaux du Parti
libéral, situés sur le chemin Sainte-Foy.
Un petit groupe d'étudiants
occupait ces bureaux depuis 9 heures, jeudi matin.
Évidemment, les étudiants
réclamaient les 103 millions de dollars qui ont été transférés en prêts.
Rappelons que des
négociation entre les étudiants et le ministre de l'Éducation, Jean-Marc
Fournier, se poursuivent, mais on ne s'attend à aucune déclaration d'ici à la
semaine prochaine.
Le chemin Sainte-Foy a été
fermé une partie de la journée à la circulation.
Mathieu Bélanger, Le Droit
Les étudiants sont sortis
frustrés et déçus de leur rencontre avec le député de Hull, Roch Cholette.
Des représentants étudiants
du Cégep de l'Outaouais et de l'Université du Québec en Outaouais (UQO) avaient
rendez-vous avec M. Cholette à 9 h 30, hier matin. Ils ont discuté, de façon
informelle, pendant 45 minutes, avant de quitter les quartiers du nouvel
adjoint parlementaire de Jean Charest pour les questions touchant la jeunesse.
« Il n'a pas été réceptif
du tout, lance Patrick Robert-Meunier, président de l'Association générale des
étudiants (AGE) du Cégep de l'Outaouais. Il avait même un ton paternaliste
agaçant. Nous avons senti du mépris dans sa façon de nous parler. Il nous a
traités comme des enfants. »
Pour le député de Hull, la
rencontre s'est « bien passée ». Il a invité les étudiants à mettre un peu
d'eau dans leur vin à la veille de la reprise des négociations avec le ministre
de l'Éducation.
Les étudiants savaient qu'ils ne ressortiraient pas du bureau du député de Hull
avec un chèque de 103 millions $, mais ils auraient souhaité une rencontre plus
constructive.
« Nous lui avons présenté
la situation en Outaouais et il s'est mis immédiatement à vanter la proposition
du ministre de l'Éducation, ajoute le leader étudiant. Il n'a fait que répéter
la ligne de son parti et défendre son gouvernement néolibéral. Nous n'avons eu
d'autres choix que de lui opposer notre discours sur les acquis sociaux du
Québec. Je ne pense pas que cet homme représente bien la population de
l'Outaouais. »
La seconde grève des étudiants de l'Université du
Québec à Trois-Rivières (UQTR) s'avère plus houleuse que la première.
Contrairement à ce qui s'était produit lors du premier débrayage, la direction
refuse de suspendre les cours et demande à ses professeurs d'enseigner.
Cette décision a entraîné une sérieuse altercation
mercredi, lorsqu'une vigntaine étudiants en ingénierie ont voulu assister à un
cours donné par le directeur du département de génie mécanique, Jean-Christophe
Cuillière.
Des grévistes ont alors frappé dans la porte du local
où ils se trouvaient pendant une vingtaine de minutes avant d'y pénétrer
bruyamment. Des agents de sécurité qui ont assisté à la scène ne sont jamais
intervenus. L'enseignant et les élèves n'ont eu d'autre choix que de quitter le
local. M. Cuillière, qui ne cache pas être contre le débrayage, a précisé avant
de quitter qu'il sera présent pour le prochain cours.
L'association étudiante accuse la direction de
l'UQTR de jeter de l'huile sur le feu et lui demande de revoir sa décision. Les
grévistes promettent pour leur part d'intervenir de nouveau si d'autres cours
ont lieu durant leur grève, qui se poursuivra au moins jusqu'à lundi.
C’est avec l’opinion
publique derrière eux que plusieurs milliers d’étudiants ont «célébré» le
premier anniversaire de la compression de 103 millions dans l’aide financière.
Les deux tiers des Québécois sont prêts à renoncer à une partie des baisses
d’impôt pour réinjecter les 103 millions dans les bourses aux étudiants.
Idole d’une autre génération de militants, le chanteur Paul
Piché, venu au spectacle en compagnie de son fils gréviste, a partagé la
scène avec les Loco Locass et leur désormais célèbre hymne Libérez-nous des
libéraux ainsi que les chanteurs Tomas Jensen et Vincent Vallières. Le
spectacle «manifestif» a réuni au parc Lafontaine plusieurs milliers de
jeunes et de moins jeunes venus «fêter» l’anniversaire de la compression de
103 millions de dollars dans les bourses aux étudiants. |
C’est ce qui ressort d’un
sondage réalisé par la firme Léger Marketing auprès de 1004 répondants entre
les 23 et 28 mars pour le compte de la Fédération étudiante universitaire du
Québec (FEUQ). Les trois quarts (73 %) des Québécois appuient la demande
des étudiants de réinvestir les 103 millions dans les bourses.
«Au cours des dernières
semaines, le mouvement étudiant a gagné la bataille des relations publiques. Le
peuple, non seulement les jeunes mais même les générations plus âgées, appuie
la revendication étudiante», observe le sondeur Jean-Marc Léger.
Les Québécois sondés se
disent même prêts, dans une proportion de 63 %, à renoncer à 26 $ de
baisses d’impôt par année (soit l’équivalent des 103 millions) pour revenir en
arrière sur la compression. «Ce qui est étonnant, c’est que ce sont les plus
riches qui sont le plus disposés à renoncer aux baisses d’impôt», note le
sondeur Jean-Marc Léger.
La proposition formulée il
y a deux semaines par le ministre de l’Éducation, Jean-Marc Fournier, de
réinjecter 42 millions cette année et 95 millions d’ici cinq ans dans un
système de remise de dette n’ébranle pas cet appui populaire, malgré les
dizaines de milliers de dollars dépensés en publicité pour la promouvoir. Les
deux tiers des Québécois pensent que les étudiants ont eu raison de la rejeter
et d’exiger le retour des 103 millions. La proportion est plus exactement de
64 % lorsqu’on parle des 42 millions promis cette année et de 61 %
lorsqu’on fait référence aux 95 millions dans cinq ans. Ces deux dernières
questions ont été posées à quelque 500 répondants, ce qui implique une marge
d’erreur de 4,3 % comparativement à 3,4 % pour les deux premières.
Ces résultats tranchent
avec un autre sondage réalisé il y a deux semaines pour le compte de TVA et
démontrant que 64 % des 500 personnes interrogées étaient en faveur d’un
compromis ou de la ligne dure face aux étudiants. Le sondeur Jean-Marc Léger
pense que ce nouveau coup de sonde dissipe l’ambiguïté : «C’est certain
que la population veut un compromis, elle veut une solution, mais on voit qu’elle
penche beaucoup plus du côté des étudiants que du côté du gouvernement,
contrairement à ce qu’on voyait au début du conflit.»
Manifestation
Le président de la FEUQ,
Pier-André Bouchard, est ravi de ces résultats qui amènent de l’eau à son
moulin en pleine période de discussions avec le ministre. «Cela montre
clairement que les Québécois sont derrière nous et comprennent pourquoi on fait
la grève», s’exclame le leader étudiant, qui rencontrait les médias en fin de
journée au beau milieu d’une foule d’environ 10 000 personnes réunie au
parc Lafontaine pour un des plus gros rassemblement étudiant depuis le début de
la grève.
La présidente de la
Fédération étudiante collégiale a quant à elle souligné la vigueur du
mouvement, alors que les assemblées générales renouvellent massivement les
mandats de grève. «Nous avions 10 assemblées au cours des derniers jours, les
10 ont reconduit la grève. C’est une note parfaite. Il n’y a aucun
essoufflement», soutient Julie Bouchard. Quelque 185 000 étudiants sont
toujours en grève dans 35 cégeps et une grande partie des universités.
Plusieurs personnalités
artistiques ont donc prêté hier leur voix au mouvement étudiant pour réclamer
du gouvernement qu’il réinvestisse l’argent des bourses transformé en prêts.
Paul Piché a ouvert les festivités en reprenant un de ses vieux refrain
rassembleur, puis Jacques L’Heureux, alias Passe-Montagne à une époque où les
étudiants universitaires d’aujourd’hui étaient encore gamins, est monté sur
scène pour appuyer en tant que parent d’adolescent les jeunes dans leur
démarche.
La soirée s’est déroulée
sans anicroche, les policiers se faisant discrets aux abords du parc
Lafontaine. Béluga, Vincent Vallières et Thomas Jensen ont notamment participé
au spectacle, tandis que le mordant groupe de rap Loco Locass a obtenu une
forte réaction de la foule au moment d’entamer son percutant Libérez-nous des
libéraux.
Des sympathisants de la
CASSEE, la coalition qui représente environ le tiers des grévistes mais qui est
exclue des négociations avec le ministre Fournier, se sont manifesté bruyamment
tout au cours de la soirée dans les premiers rangs des spectateurs, en
réclamant la gratuité scolaire et une présence à la table de négociation, ce
qui a poussé la plupart des artistes présents à leur accorder leur soutien.
L’appui populaire était
palpable dans ce rassemblement aux flambeaux «manifestif», pour reprendre les
termes de Loco Locass. Plusieurs têtes grises se mélangeaient aux jeunes venus
d’un peu partout au Québec. Entre quelques bannières syndicales, l’Union des
forces progressistes et Option citoyenne ont aussi épaulé les étudiants par
leur présence.
«Ce n’est pas parce qu’on
est la province où cela coûte le moins cher d’étudier qu’on doit devenir celle
où cela coûte le plus cher. La solidarité et la force qu’ils démontrent
méritent notre appui», a fait valoir Jean-Guy Dussault, père de quatre enfants
aux études post-secondaires.
Un autre père de deux
cégépiens en grève, Jean-François Thomas, dénonçait les compressions projetées
à l’aide sociale et celles dans l’aide financière. «C’est ridicule de baisser
les impôts. Cela ne me dérange pas de payer autant pour ne pas “couper” les
pauvres et endetter les étudiants», déclare M. Thomas, qui a lui-même fait la
grève dans son jeune temps. Et sa conjointe Michelle de renchérir : «[Le
ministre] Fournier est condescendant envers les étudiants. Il n’a pas montré
beaucoup d’ouverture.»
Toujours très discret sur
ses pourparlers avec le ministre, le président de la FEUQ a toutefois laissé
tomber que les discussions «avançaient». «Il y a eu des rencontres et il va y
en avoir dans les jours à venir», a déclaré de façon laconique Pier-André
Bouchard.
Un rendez-vous festif et revendicateur de plusieurs milliers
d’étudiants hier au parc Lafontaine. |
Réaction gouvernementale
Le ministre de l’Éducation
est pour sa part demeuré invisible hier, esquivant les journalistes à la sortie
de la réunion hebdomadaire du conseil des ministres. Son attaché de presse
s’est contenté de dire qu’il misait sur les discussions avec la FECQ et la
FEUQ. «Quand il y aura du nouveau suite aux discussions qu’on aura, on se fera
un plaisir de communiquer tout ça. Pour l’instant, il n’y aura pas de
commentaire sur tout ce qui entoure la grève.»
C’est le ministre du
Développement économique, Claude Béchard, qui a été envoyé au bâton pour donner
la réplique aux journalistes. Vantant les mérites de la proposition
gouvernementale qui «encourage la réussite scolaire» et allège l’endettement
des plus démunis, M. Béchard a souligné que son équipe ne «gouverne pas pour
les sondages».
Questionné sur la grogne
qui prend de plus en plus d’ampleur, le jeune ministre, qui rembourse toujours
ses dettes d’études, a répondu : «On va tenir le coup. Non seulement on va
tenir le coup, mais on fait très bien dans les circonstances.»
Face à l’agitation sociale
qui gagne l’ensemble du milieu de l’éducation avec les grèves qui s’amorcent
maintenant dans plusieurs syndicats de l’éducation, le ministre a fait valoir
que le gouvernement ne «peut pas inventer de l’argent». Il a néanmoins défendu
l’intention de son gouvernement de réduire les impôts, plaidant que ces sommes
revenaient dans l’économie.
Le whip en chef du
gouvernement, Norman McMillan, est quant à lui venu jeter de l’huile sur le feu
en dénonçant les liens entre les centrales syndicales et le mouvement étudiant.
Laissant entendre que des autobus auraient été payés par la CSN la semaine
dernière pour transporter des manifestants se rendant à Québec, il a soutenu
que cette bataille appartenait aux étudiants. «Ce n’est pas aux centrales de
s’occuper de ces choses-là.»
L’allusion a fait sortir de
ses gonds le président de la FEUQ, pour qui de tels propos dénotent une
incapacité à débattre du fond des choses. Il s’insurge contre ce qu’il estime
être une tentative «d’utiliser les étudiants pour basher les syndicats en vue
de la négociation des conventions collectives». «Qu’il ne pense pas que nous
sommes des marionnettes des centrales. Ce n’est pas parce qu’on parle aux gens
qu’on est en train de se faire utiliser», a affirmé M. Bouchard, reconnaissant
que les centrales avaient «déjà rendu des services» au mouvement étudiant.
Rencontré au rassemblement
en soirée où quelques pancartes syndicales côtoyaient les nombreuses affiches
peintes à la main par les étudiants, le président du Conseil central de
Montréal de la CSN, Arthur Sandborn affirme que le whip «dit n’importe quoi».
«Quand j’étais dans le mouvement étudiant il y a 35 ans, on demandait aux
syndicats de payer nos autobus, parce qu’ils avaient de l’argent. Mais ce sont
les étudiants qui les remplissent. On les regarde et on les appuie», lance le
syndicaliste.
Avec la collaboration de
Tommy Chouinard et de Guillaume Bourgault-Côté
Parallèlement à celle des
étudiants, la grogne des professionnels de l'éducation envers le gouvernement
gagne en ampleur elle aussi. Hier, alors que 5000 enseignants de cégep
débrayaient devant une vingtaine d'établissements collégiaux de la province,
d'autres mandats de grève limitée étaient adoptés par les 87 500 employés de la
Fédération des syndicats de l'enseignement (FSE-CSQ) et de l'Association provinciale
des enseignants du Québec (APEQ).
On dénombre donc maintenant
plus de 135 000 professionnels de l'enseignement (dont 110 000
affiliés à la Centrale des syndicats du Québec, CSQ) dotés d'un mandat de
grève, généralement d'une durée de deux jours et valide jusqu'à la mi-mai.
C'est dans une proportion
de 70 % que les membres de la FSE et de l'APEQ (qui a rejoint le «cartel»
de négociation de la CSQ pour la cause) ont approuvé au cours des dernières
semaines la tenue de journées de grève légales pour protester contre la lenteur
des négociations devant renouveler les conventions collectives de ces employés,
sans contrat de travail depuis juin 2003.
Pour la FSE, l'exercice de
ce mandat se fera en deux étapes. D'abord, plusieurs journées de grève régionale
auront lieu en avril. Ensuite, le 6 mai, tous seront réunis lors d'une journée
dite de «débrayage national» devant l'Assemblée nationale. Pour leur part, les
membres de l'APEQ tiendront leurs journées de grève le 19 avril et le 6 mai.
À la CSQ, on mentionne
qu'une réunion spéciale aura lieu cette semaine pour évaluer la possibilité que
tous les syndicats actuellement dotés de mandats de débrayage lancent une
action concertée. Le mouvement de mécontentement touche maintenant l'ensemble
des fédérations d'enseignants ou de professionnels affiliées à la CSQ,
notamment la Fédération des professionnels de l'éducation du Québec (FPPE, 5500
membres), la Fédération nationale des enseignants (FNEE, 23 500 membres)
et la Fédération du personnel de soutien scolaire (FPSS, 20 000 membres).
La présidente de la FSE
(80 000 membres), Johanne Fortier, a dénoncé hier le fait que «les travaux
à la table de négociation n'avancent guère». «Malheureusement, ce gouvernement
ne parle que le langage de la grève et des moyens de pression lourds», a-t-elle
indiqué. La fédération demande notamment une amélioration des services offerts
aux élèves en difficulté, de même qu'une diminution du nombre d'élèves par
groupe.
Dans la rue
Hier matin, environ 5000
enseignants de cégep membres de la Fédération autonome du collégial (FAC) et de
la Fédération des enseignants de cégep (FEC-CSQ) ont pour leur part exercé une
première partie des mandats de grève qu'elles avaient obtenus en faisant du
piquetage devant une vingtaine d'établissements à travers la province. Ce
«premier coup de semonce [...] marque un virage dans les négociations», ont
déclaré les représentants des deux fédérations, qui ont encore trois jours et
demi de grève en «banque».
«Ce premier débrayage des
profs de la FAC et de la FEC vient souligner à grands traits le malaise [dans
le monde de l'éducation] clairement exprimé par le mouvement étudiant», ont
indiqué la FEC et la FAC.
Cette sortie des
professeurs n'a pas eu d'impact notable sur la journée des étudiants, la
plupart d'entre eux étant aussi en grève. Mais au cours des prochaines
semaines, les grèves des professionnels pourraient contribuer à retarder
davantage la fin du trimestre si les enseignants appliquent leurs moyens de
pression après le retour en classe des quelque 185 000 grévistes actuels.
«C'est sûr que ça compliquera le réaménagement du calendrier, convient Mario
Beauchemin, de la FEC-CSQ, mais la situation est entre les mains du ministre.
[...] Le gouvernement pourrait voter une loi spéciale qui ramènerait à environ
70 jours la session de 82 jours, et les professeurs pourraient adapter la
pédagogie à ce calendrier [...]. La date butoir du 1er avril est une forme
d'intimidation», estime-t-il.
Par contre, à la Fédération
des cégeps, le président Gaëtan Boucher prévient que la situation est sérieuse.
«C'est très préoccupant, tout est préoccupant», dit-il en faisant référence aux
mouvements des étudiants et des enseignants. «Vendredi, une quinzaine de cégeps
vont avoir dépassé la limite pour terminer avant le 15 juin», et la sortie des
professeurs ne peut que «densifier le problème».
Mais selon M. Boucher,
l'adoption d'une loi spéciale pour revoir à la baisse le calendrier n'est pas
encore une option. «Nous n'en sommes pas là, il y a encore un peu d'espace
devant nous.»
Avec la collaboration de
Clairandrée Cauchy
Nos dirigeants étudiants
ont posé comme point ultime de la revendication, et avec raison, une question
de nature économique: 103 millions de dollars. Mais ce qui pousse ainsi tant
d'étudiants à faire la grève depuis bientôt un mois, ce n'est peut-être pas
cette pure question d'argent.
Cet argent est le symptôme
d'un malaise beaucoup plus grand, qui va bien au-delà d'une question de prêts
et de bourses jusqu'à la gratuité scolaire. Et c'est peut-être pour cette
raison que le mouvement étudiant est actuellement si puissant et si
intransigeant sur ses positions face au gouvernement. Derrière, il y a un état
de crise : la crainte, la peur, l'angoisse que l'avenir ne soit plus du côté
de la jeunesse mais essentiellement du côté d'une population vieillissante.
Je suis de celles qui ont
toujours vécu les mouvements étudiants en marge, en bordure. J'ai toujours été
pour les revendications des étudiants, mais jamais d'assez près pour aller
jusqu'à marcher dans les rues. Pour la première fois, le 16 mars dernier, je
suis allée manifester moi aussi, avec tous les autres. Et ce n'était pas pour
une simple question financière.
Je suis l'une des
privilégiées qui ont pu faire toutes leurs études sans encourir de dettes et,
pourtant, c'est aujourd'hui que la nécessité de crier mon inconfort, mon
malaise, est la plus grande. La question sociale, depuis un mois, a fait une
intrusion dans mon intimité.
Qu'est-ce qui nous
attend ?
Comment sortir de l'impasse
qui existe entre nous, les étudiants, fixés sur nos 103 millions, et ce
ministre fixé sur des impératifs d'économie ? Qu'attend-on pour poser les
questions de fond ? Le problème qui m'habite, et sans doute plusieurs
autres avec moi, c'est non pas exclusivement cette somme de 103 millions mais
la situation qui m'attend en sortant de l'université.
Si je m'endettais avec
l'assurance de trouver, à la fin de mes études, un espace de liberté où je
pourrais enfin respirer en travaillant, où je pourrais avoir l'espérance de
poursuivre mes projets d'avenir en étant appuyée par mes parents, mes grands
frères et mes grandes soeurs, mes concitoyens qui oeuvrent présentement au
fonctionnement de la société, sans doute que je n'hésiterais pas un instant aujourd'hui
à payer plus cher pour mon éducation.
Malheureusement, c'est
plutôt l'inverse qui m'attend. Mon avenir ressemble plus à une prison où j'irai
mourir à petit feu : payer des dettes pour un bien dont je ne pourrai
jamais jouir et financer des soins pour mes parents vieillissants en m'aliénant
dans un travail qui ne m'offrira aucun espace pour créer un monde plus humain.
Aujourd'hui, l'université
et le cégep sont pour moi les derniers espaces où cette li-
berté tant désirée dans
l'avenir est encore possible. Et vous voulez me l'enlever, m'enlever ce qu'il
me reste d'espérance et d'espace pour respirer !
Si je résiste tant, c'est
par instinct de survie, pour échapper à l'agonie que j'appréhende à la sortie
de l'université. Jouer un rôle, je le veux bien, mais donnez-moi la chance
d'espérer l'avenir autrement, juste un peu ! Aller manifester me redonne
la joie d'espérer. Y a-t-il quelqu'un qui va enfin comprendre ça ?
J'ai besoin d'air, et
170 000 jeunes avec moi me donnent l'espérance de pouvoir respirer un
jour ! J'espère que ça va continuer au-delà des 103 millions... Et qu'un
vrai débat de société va s'engager entre nous et ceux qui nous ont précédés.
Un tout nouveau jour vient
de se lever où plein de jeunes étudiants dans les rues du Québec parlent entre
eux de politique et décident enfin d'opter pour l'altruisme et la justice
distributive comme étant des objectifs collectifs souhaitables.
La stupide gaffe libérale
des 103 millions de dollars changés en prêts dans le système de prêts-bourses
aux étudiants est tellement grossière, sur le plan collectif québécois de lutte
contre la pauvreté, qu'elle aura servi de déclencheur sur le plan de la
réflexion politique.
Nos jeunes, de toutes
conditions, vivent une solidarité exemplaire et voudraient que leur Québec
puisse être vraiment différent. De plus, il devient évident que l'Ontario, le
ROC ou les États-Unis ne pourront plus être des modèles à imiter.
Par ailleurs, nos étudiants
semblent heureux de découvrir que leur Québec pourrait devenir une nation
différente et généreuse, où l'éducation de toute la jeunesse devrait être
gratuite de A à Z.
Enfin tous, même les
riches, éprouvent de la responsabilité, de la joie et de la fierté à refuser
catégoriquement que quelques-uns puissent s'enrichir alors que les pauvres
s'appauvrissent.
Merci donc, MM. Reid et
Charest, d'avoir provoqué sans le vouloir, par cette horrible gaffe, une
session spéciale de «science politique 101» dans les rues du Québec. Elle nous
aura servi à nous mieux connaître.
En augmentant de 103
millions de dollars l'endettement des étudiants, le gouvernement prenait il y a
un an une décision qui en a surpris plusieurs. Nous croyons qu'elle était
pourtant le témoin d'une tendance lourde sacrifiant l'avenir pour le présent.
Le Pont entre les générations fustigeait déjà, il y a quatre ans (Le Devoir, 17
février 2000), les orientations du gouvernement péquiste face à notre défi
démographique: «Surtout, baisser les impôts et dépenser rapidement les surplus.
Encore une fois, une
politique à courte vue, sans vision d'avenir. [...] Quelle sorte d'héritage
léguerons-nous à la génération montante ? Des dettes à payer pour le
restant de leur vie ?» Plus ça change...
Le gouvernement libéral
actuel ne s'attaque pas davantage à l'endettement croissant de l'État,
préférant diminuer les impôts le plus rapidement possible. Les générations
montantes, elles, paieront plus tard des impôts plus élevés pour corriger le
surendettement du secteur public. Endetter davantage les étudiants est une
proposition déjà fort discutable sur le plan de l'équité sociale. Endetter
davantage les générations montantes alors que le problème de la dette publique
demeure entier, c'est accroître l'iniquité entre les générations et prendre des
risques inutiles envers la pérennité de notre société telle qu'on la connaît.
Il faut aller exactement
dans la direction contraire. Le discours étudiant sur les effets de
l'endettement sur plusieurs d'entre eux doit être entendu : incapacité de
compléter ses études, incapacité de fonder une famille, incapacité de créer une
entreprise. Il faut pourtant que les générations montantes trouvent les moyens
d'entreprendre, dans leur vie privée comme sur le plan collectif, les projets
qui mèneront notre société plus loin. Aujourd'hui, le gouvernement doit
accepter de réduire l'endettement des étudiants. Demain, il devra accepter de
réduire l'endettement de tous les Québécois. Ainsi, après-demain, nous aurons
la volonté et les moyens d'être une société à la fois dynamique et soucieuse du
bien-être de sa population vieillissante, sans oublier les générations qui nous
succéderont.
Le Nouvelliste,
Trois-Rivières
À 13 h 45, un
groupe d'étudiants en génie mécanique à l'UQTR a voulu reprendre un cours qui
avait été manqué lors du premier épisode de grève. Le professeur
Jean-Christophe Cuillère a dû abdiquer et quitter le local après une demi-heure
de «perturbations» exercées par une escouade d'une cinquantaine d'étudiants
pro-grève qui veillaient à ce qu'aucun cours ne se donne sur le campus.
Le traditionnel
«So-so-so-Solidarité!» était scandé autour du local par ces cerbères guidés par
le porte-parole du comité de mobilisation Benoît Langlois. Bâtons en mains,
certains membres de la brigade ont frappé bruyamment sur la porte et les murs
de la classe, de façon à empêcher le professeur d'offrir son cours normalement.
|
LCN |
(D'après PC) – Des milliers d'étudiants ont
souligné dans la musique le premier anniversaire de l'objet de leur colère: la
conversion de 103 millions de dollars de bourses en prêts, mercredi soir au
parc Lafontaine à Montréal.
Selon certaines
estimations, de 5000 à 10 000 personnes se seraient déplacées pour ce grand
rassemblement organisé par la FEUQ et la FECQ, sous le thème «Je me souviens
des 103 millions».
Le chansonnier Paul Piché,
le groupe rap francophone aux paroles décapantes Loco Locass étaient de la
partie, et même le comédien Jacques L'Heureux, le Passe-Montagne de
l'émission pour enfants Passe-Partout, venu appuyer les étudiants
grévistes en tant que parent aujourd'hui de jeunes concernés par le dossier de
l'aide financière.
Le rassemblement festif a
dépassé le cadre de la revendication touchant les 103 millions de dollars de
réinjection dans les bourses, puisque des assistés sociaux craignant les
compressions budgétaires s'étaient joints aux étudiants, en plus de quelques
syndiqués du milieu de l'enseignement.
L'Union des forces
progressistes, un parti de gauche, et l'Option citoyenne, un mouvement de
gauche, ont aussi épaulé les étudiants universitaires et les cégépiens par leur
présence. Leur porte-parole Amir Khadir et Françoise David ont participé au
rassemblement, enthousiastes.
De nombreux parents et
citoyens étaient également sur place pour manifester leur appui aux
revendications étudiantes.
La sécurité était assurée
par plusieurs policiers et agents de sécurité.
Quelque 185 000 étudiants
membres de la FEUQ, de la FECQ mais aussi de la CASSEE sont en grève. C'est
donc dire que le mouvement de grogne ne s'estompe pas.
De nouvelles séances de
négociations sont prévues cette semaine entre le ministre de l'Éducation,
Jean-Marc Fournier, et la FEUQ et la FECQ. Aucun détail sur les moments de ces
réunions n'est connu pour l'instant.
Lia
Lévesque, Presse Canadienne, Montréal
Quelques
milliers d'étudiants ont «fêté» dans la musique le premier anniversaire de
l'objet de leur colère: la conversion de 103 millions $ de bourses en prêts,
mercredi soir au parc Lafontaine à Montréal.
Le
chansonnier Paul Piché et le groupe rap francophone aux paroles décapantes Loco
Locass étaient de la partie, de même que le comédien Jacques L'Heureux, le
Passe-Montagne de l'émission pour enfants Passe-Partout, venu appuyer
les étudiants grévistes, en tant que parent aujourd'hui de jeunes concernés par
le dossier de l'aide financière.
Le
rassemblement festif a dépassé le cadre de la revendication touchant les 103
millions $ de réinjection dans les bourses, puisque des assistés sociaux, craignant
à leur tour les compressions budgétaires à la Sécurité du revenu, s'étaient
joints aux étudiants, en plus de quelques syndiqués du milieu de
l'enseignement.
L'Union
des forces progressistes (UFP), un parti de gauche, et l'Option citoyenne, un
mouvement de gauche, ont aussi épaulé les étudiants d'université et de cégep
par leur présence.
«À
mon avis, ça dépasse ça (la revendication touchant l'aide financière aux
étudiants), c'est un mécontentement généralisé», a commenté le Dr Amir Khadir,
porte-parole de l'UFP.
Les
étudiants, trouve-t-il, «sont très inspirants pour le reste du mouvement
social».
Mme
Françoise David, porte-parole d'Option citoyenne, a expliqué vouloir «faire le
lien entre la lutte des étudiants pour retrouver leurs bourses et la lutte des
personnes assistées sociales pour ne pas subir des coupures comme ce qui semble
s'annoncer».
Les
rumeurs font effectivement état d'autres compressions à venir à la Sécurité du
revenu dans le but de respecter en partie l'engagement électoral du gouvernement
Charest de réduire les impôts.
«C'est
un gouvernement qui s'en prend aux plus mal pris de la société pour essayer de
trouver de l'argent pour faire des baisses d'impôt. C'est complètement
ridicule. Les baisses d'impôt, c'est les plus riches qui vont en profiter. Et
pour faire ça, on va aller chercher l'argent des pauvres. Ca n'a aucun bon
sens», a dénoncé Mme David.
Un
des leaders étudiants, Pier-André Bouchard, président de la Fédération
étudiante universitaire du Québec, assistait à ce rassemblement festif. «Les
Québécois appuient les étudiants. Le gouvernement n'a plus d'excuses. Qu'il
arrête d'essayer de se cacher. On l'a gagnée, la bataille de l'opinion
publique.»
M.
Bouchard a refusé de commenter la teneur des discussions qui ont cours entre
les fédérations étudiantes et le ministère de l'Education. «Ca avance»,
s'est-il borné à dire.
«Le
1er avril, ça semble être une date très fatidique pour le gouvernement du
Québec (à cause des risques de prolongation des sessions). Il commence à être
pressé de régler. La question, c'est est-ce qu'il est prêt à faire ce qu'on lui
demande depuis un an, c'est-à-dire corriger l'erreur qui a été faite au dernier
budget?», a demandé M. Bouchard.
|
Le groupe Loco Locass a entonné sa célèbre chanson Libérez-nous
des libéraux.. |
Un grand rassemblement a réuni des milliers
d'étudiants, mercredi soir, au parc Lafontaine, pour souligner le premier
anniversaire de la transformation des 103 millions de dollars de bourses en
prêts par le gouvernement du Québec.
Plusieurs artistes étaient
venus appuyer les étudiants en grève pour un spectacle, dont Loco Locass, Paul
Piché, Vincent Vallières, Béluga et Thomas Jensen.
Des assistés sociaux
craignant les compressions budgétaires et quelques syndiqués du milieu de
l'enseignement étaient aussi présents. Les porte-parole de l'Union des forces
progressistes (UFP), Amir Khadir, et d'Option citoyenne, Françoise David, ont
aussi épaulé les étudiants.
Des étudiants ont érigé une
réplique de l'Université de Montréal en carton. D'autres ont construit
symboliquement un bidonville baptisé Charestville. Enfin, un immense carré
rouge, symbole des revendications étudiantes, a été installé sur la croix au
sommet du mont Royal.
Le rassemblement du parc
Lafontaine était organisé par les deux plus importantes organisations
étudiantes, la Fédération étudiante universitaire du Québec (FEUQ) et la
Fédération étudiante collégiale du Québec (FECQ).
http://radio-canada.ca/nouvelles/Index/nouvelles/200503/30/015-Etudiants-Manifs-Merc.shtml
Sondage et négociations
|
|
Les étudiants ont reconduit leur mandat de grève dans
plusieurs établissements. |
En matinée, à Québec, une trentaine d'étudiants
avaient bloqué l'entrée des bureaux du ministère des Finances.
À Montréal, une quarantaine
d'étudiants de l'Université de Montréal occupent toujours les bureaux de la
faculté d'arts et sciences. Ils contestent les propos de la direction, qui a
prévenu la veille que les étudiants en grève depuis plus de 3 semaines
devraient prolonger leur session.
Ils sont maintenant
185 000 étudiants des collèges et universités en grève à travers la
province. Trente-quatre des 48 cégeps francophones et anglophones de la
province sont paralysés par le mouvement.
En matinée, la FEUQ a
dévoilé les résultats d'un sondage réalisé par Léger-Marketing qui indique que
73 % des Québécois sont en faveur de la restauration des 103 millions de
dollars dans le programme des bourses. 63 % des répondants sont même prêts à
sacrifier une baisse d'impôts de 26 $ par année pour ce faire.
Pendant ce temps, les
négociations entre la FEUQ, la FECQ et le ministre de l'Éducation, Jean-Marc
Fournier, ont repris, mais aucune information n'a transpiré. La Coalition de
l'association pour une solidarité syndicale étudiante élargie (CASSEE) est
exclue des discussions.
Des appuis syndicaux qui
irritent
Les étudiants ont reçu de nouveaux appuis tels ceux
de l'UFP et Option citoyenne qui ont pris position en faveur de leur cause.
Mais l'appui des centrales
syndicales, lui, n'est pas sans irriter le gouvernement de Jean Charest. Le
whip en chef, Norman MacMillan, a dénoncé cette ingérence, estimant que les
syndicats profitent de cette occasion pour exercer des pressions sur Québec en
prévision de leurs propres négociations dans le secteur public.
Les présidents de la CSQ,
Réjean Parent, et de la CSN, Claudette Carbonneau, ont dénoncé les allusions de
M. MacMillan. Selon les centrales, comme les fédérations étudiantes, l'aide
matérielle des syndicats est plutôt ponctuelle.
Par exemple, pour la grande
marche du 16 mars, la FTQ a prêté gracieusement son service d'ordre, la CSQ a
versé 2000 $, tandis que la CSN a fait un don de 5000 $ et prêté sa marionnette
de Jean Charest.
La grève générale illimitée des étudiants se
poursuit à l'Université du Québec à Chicoutimi (UQAC). Les 1200 étudiants
présents à l'assemblée générale convoquée mercredi ont voté dans une proportion
de 76 % pour la reconduction du mandat de grève.
Les étudiants de l'UQAC se sont joints au mouvement
provincial de grève étudiante la semaine dernière, après une longue hésitation.
Le Mouvement des associations générales étudiantes
(MAGE) de l'UQAC, qui avait convoqué l'assemblée, a toutefois dû répondre à
l'inquiétude grandissante des étudiants sur le prolongement de leur session
d'hiver.
Le coordonnateur aux affaires publiques de
MAGE-UQAC, Jean-François Lalonde, soutient qu'il n'y a rien d'inquiétant à ce
moment-ci.
Les étudiants réévalueront la situation lundi
prochain. D'ici là, d'autres moyens de pression sont prévus. Mardi, un grand
rassemblement des étudiants devant l'UQAC est venu couronner l'occupation des
terrains de l'institution, qui s'est poursuivie tout au cours de la fin de
semaine de Pâques.
Les étudiants du Collège de Sherbrooke poursuivent
leur grève. Réunis en assemblée générale mercredi après-midi, ils ont décidé de
poursuivre leur débrayage, entrepris le 24 février.
Les étudiants se sont prononcés lors d'un vote à
main levée qui s'est avéré serré.
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Les étudiants maintiennent la pression sur le
gouvernement québécois - ils sont maintenant 185 000 en grève - tandis que
des négociations sont en cours avec le ministre de l'Éducation, Jean-Marc
Fournier.
Forts d'un sondage
Léger-Marketing commandé par la Fédération étudiante universitaire du Québec
(FEUQ), les étudiants poursuivent leurs manifestations. Ce sondage indique que
73 % des Québécois sont en faveur de la restauration des 103 millions de
dollars dans le programme des bourses, et 63 % des répondants sont même prêts à
sacrifier une baisse d'impôts de 26 $ par année pour ce faire.
Triste anniversaire
Les étudiantes ont souligné
la date du premier anniversaire de la transformation des 103 millions de
dollars de bourses en prêts. Une trentaine d'étudiants ont notamment bloqué
l'entrée des bureaux du ministère des Finances, à Québec.
En après-midi, des étudiants quitteront
l'Université Laval en direction de Montréal, en prévision d'une manifestation
devant les bureaux du ministère de l'Éducation.
Un grand rassemblement est
également prévu au Parc Lafontaine, en soirée, pour souligner le premier
anniversaire des compressions dans le programme de bourses. Les artistes Loco
Locass, Béluga, Vincent Vallières et Thomas Jensen participeront au spectacle.
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Pendant ce temps, les
négociations entre la FEUQ, la Fédération étudiante collégiale du Québec (FECQ)
et le ministre Fournier ont repris, mais aucune information n'a transpiré.
Des appuis syndicaux qui
irritent
Les étudiants ont reçu de nouveaux appuis tels ceux
de l'Union des forces progressistes (UFP) et Option citoyenne qui ont pris
position en faveur de leur cause.
Après les grandes centrales
syndicales, le soutien de ces deux partis politiques vient renforcer les
revendications étudiantes.
Cette situation n'est pas sans irriter le
gouvernement de Jean Charest, dont le whip en chef, Norman MacMillan, a dénoncé
l'ingérence des centrales syndicales.
Le député de Papineau
soutient que les centrales syndicales profitent de cette occasion pour exercer
des pressions sur le gouvernement en prévision de leurs propres négociations
dans le secteur public.
Les présidents de la CSQ,
Réjean Parent, et de la CSN, Claudette Carbonneau, ont dénoncé les allusions de
M. MacMillan. Selon les centrales, comme les fédérations étudiantes, l'aide
matérielle des syndicales est plutôt ponctuelle.
Par exemple, pour la grande
marche du 16 mars, la FTQ a prêté gracieusement son service d'ordre, la CSQ a
versé 2000 $, tandis que la CSN a fait un don de 5000 $ et prêté sa marionnette
de Jean Charest.
Les étudiants tiennent bon
Loin de fléchir à l'issue du congé de Pâques, le
mouvement de grève étudiante a pris de l'ampleur, mardi, quand des milliers
d'étudiants ont renouvelé leurs mandats de grève générale.
Les 8700 étudiants de
l'Université du Québec à Trois-Rivières ont notamment voté à 60 % pour une
grève d'une durée de quatre jours à compter de mercredi. Il y a à peine 12
jours, ils s'étaient prononcés contre la reconduction de la grève.
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Les 2100 étudiants de la Faculté des lettres et des
sciences humaines de l'Université de Sherbrooke ont également voté pour la
poursuite de la grève dans une proportion de près de 60 %.
Quatre cégeps ont aussi
choisi de continuer le débrayage, parfois de justesse comme au cégep de
Victoriaville, où 56 % des étudiants ont appuyé la poursuite de la grève.
Trente-quatre des 48 cégeps
francophones et anglophones de la province sont paralysés par le mouvement.
http://www.radiocanada.ca/nouvelles/Index/nouvelles/200503/30/007-Etudiants_mercredi.shtml
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Une cinquantaine d'étudiants
rassemblés devant le Parlement, à Québec, ont distribué des petits carrés
rouges. LCN |
Conflit dans le dossier des prêts et bourses: les
étudiants et le gouvernement tentent chacun de leur côté de s'assurer de
l'appui du public au moyen de sondages. La FEUQ a publié, mercredi matin, les
résultats d'une enquête commandée la semaine dernière à la firme Léger
Marketing.
À la question: «Êtes-vous
d'accord avec la proposition du gouvernement de verser 42 millions de dollars
aux étudiants cette année ou préférez-vous la réclamation étudiante de 103
millions de dollars?», 65% des répondants ont donné leur appui aux étudiants.
Dans un deuxième volet, les
personnes interrogées ont encore opté pour la revendication étudiante de 103
millions.
À la question: «Préférez-vous
l'offre de 95 millions de dollars du gouvernement sur cinq ans ou la demande
des étudiants?», 61% des répondant se rangent dans le camp des étudiants.
Par ailleurs, mercredi
matin, une cinquantaine d'étudiants se sont rassemblés devant le Parlement, à
Québec, pour distribuer des petits carrés rouges. Ces carrés se veulent un
outil de sensibilisation à la cause étudiante et un appel à un appui ouvert de
la population.
Ce sont maintenant 185 000
étudiants qui sont en grève au Québec. Des milliers d'entre eux sont attendus
en soirée au Parc Lafontaine de Montréal pour un grand rassemblement, sous le
thème «Je me souviens des 103 millions». Cette manifestation est organisée par
la FEUQ et la FECQ.
Après les étudiants, c'est au tour des professeurs
de cégeps de descendre dans la rue pour faire pression sur le gouvernement
Charest.
Mercredi matin, quelque 5000 enseignants de cégeps,
membres de la Fédération autonome du collégial et de la CSQ, ont dressé des
piquets de grève pour une demi-journée afin de réclamer le renouvellement de
leurs contrats de travail. Ces professeurs du collégial sont sans convention
collective depuis le mois de juin 2003.
Les professeurs de 21 cégeps sur 48 qui ont débrayé
mercredi matin, réclament aussi que le gouvernement québécois revoie leurs
tâches, passablement alourdies par le travail administratif depuis la réforme
de 1993.
En après-midi, la majorité des professeurs avaient
repris le travail.
Cette demi-journée de débrayage se voulait surtout
symbolique. Les professeurs affirment qu'il ne s'agit que du lancement des
moyens de pression et qu'en avril, il est fort possible que tous les
professeurs de cégeps débrayent en même temps.
http://www.radiocanada.ca/nouvelles/Index/nouvelles/200503/30/002-GREVEETUPROFFESSEURS.shtml
Les étudiants maintiennent la pression sur le
gouvernement québécois - ils sont maintenant 185 000 en grève - alors que des
négociations sont en cours avec le ministre de l'Éducation, Jean-Marc Fournier.
À Québec, les élèves du campus de Québec du cégep
Limoilou se sont prononcés en faveur du prolongement de leur grève, pour trois
jours.
Trente-quatre des 48 cégeps francophones et
anglophones de la province sont paralysés par le mouvement.
Pas ailleurs, les manifestations étudiantes se sont
poursuivies mercredi, date du premier anniversaire de la transformation des 103
millions de dollars de bourses en prêts.
Mercredi matin, une trentaine d'étudiants ont
bloqué l'entrée des bureaux du ministère des Finances dans le Vieux-Québec,
pendant près de deux heures. Selon les policiers, l'entrée au travail d'environ
250 fonctionnaires a été retardée. L'action des étudiants de l'Université Laval
s'est déroulée dans le calme.
Des étudiants de l'Université Laval comptent aussi
prendre part à une manifestation devant les bureaux du ministère de
l'Éducation, à Montréal.
Pendant ce temps, les négociations entre la
Fédération étudiante universitaire du Québec (FEUQ), la Fédération étudiante
collégiale du Québec (FECQ) et le ministre Fournier ont repris, mais aucune
information n'a transpiré.
Des appuis grandissants
Les étudiants ont reçu de nouveaux appuis alors que
l'Union des forces progressistes (UFP) et Option citoyenne ont pris position en
faveur de leur cause. Après les grandes centrales syndicales, le soutien de ces
deux partis politiques vient renforcer les revendications étudiantes.
Cette situation n'est pas sans irriter le
gouvernement de Jean Charest dont le Whip en chef, Norman MacMillan, a dénoncé
l'ingérence des centrales syndicales. Le député de Papineau soutient que les
centrales syndicales profitent de cette occasion pour exercer des pressions sur
le gouvernement en prévision de leurs propres négociations dans le secteur
public.
Après les étudiants, c'est au tour des professeurs
de cégeps de descendre dans la rue pour mettre de la pression sur le
gouvernement Charest.
Mercredi matin, quelque 5000 enseignants de cégeps,
notammment ceux du cégep de Sainte-Foy, membres de la Fédération autonome du
collégial et de la CSQ, ont dressé des piquets de grève pour une demi-journée,
afin de réclamer le renouvellement de leurs contrats de travail.
Ces professeurs du collégial sont sans convention
collective depuis le mois de juin 2003.
Les professeurs de 21 cégeps sur 48 qui ont débrayé
mercredi matin, réclament aussi que le gouvernement québécois revoit leurs
tâches, passablement alourdies par le travail administratif depuis la réforme
de 1993.
En après-midi, la majorité des professeurs avaient
repris le travail.Cette demi-journée de débrayage se voulait surtout
symbolique. Les professeurs affirment qu'il ne s'agit que du lancement des
moyens de pression et qu'en avril, il est fort possible que tous les
professeurs de cégeps débrayent en même temps.
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LCN |
Il n'y a pas que les étudiants qui font la grève.
Les 5000 professeurs membres de la Fédération autonome collégiale et de la
Fédération des enseignants de cégeps ont débrayé mercredi.
Ils sont sans contrat de
travail depuis juin 2003.
Les professeurs ont érigé
des piquets de grève devant 21 cégeps de la province, dont André-Laurendeau,
Bois-de-Boulogne et Dawson.
MONTREAL, le 30 mars /CNW Telbec/ - Une forte majorité de Québécois s'oppose à l'offre de 42 M$ qu'a faite le ministre de l'Education Jean-Marc Fournier aux étudiants et croient que le gouvernement devrait réinvestir entièrement les 103 M$. En effet, 64 % des Québécois estiment que lesétudiants ne devraient pas accepter l'offre du ministre et plutôt exiger que soit réinvestie la totalité des 103 M$. Par ailleurs, c'est 73 % des Québécois qui estiment que le gouvernement doit réinvestir intégralement les 103 M$.
"Ce sondage démontre qu'une fois de plus la population est derrière nous et appuie fortement les étudiants. Le gouvernement doit écouter cette majorité de Québécois qui demande que soit réinvestie complètement les 103 M$ coupés aux bourses aux étudiants et non seulement 42 M$", affirme Pier-André Bouchard, président de la FEUQ.
Démontrant la solidarité des Québécois envers les étudiants les plus pauvres, 63 % sont prêts à renoncer à une partie de leur baisse d'impôts pour que soient réinvestis les 103 M$.
Ce sondage réalisé du 23 au 28 mars 2005 auprès de 1004 répondants pour les deux premières questions auprès de 500 répondants pour les deux questions concernant la proposition Fournier la marge d'erreur maximale est de (+/-) 3,4 %, et ce, 19 fois sur 20.
Questions
Auprès de 1000 répondants
Lors de son dernier budget, en avril 2004, le gouvernement du Québec a coupé de 103 millions le montant alloué aux bourses des étudiants pour les transformer en prêts. Personnellement, croyez-vous que le gouvernement devrait réinvestir ce 103 millions dans les bourses aux étudiants ?
OUI : 73 % - NON : 22 % - Ne sais pas : 4 %
Seriez-vous prêt, OUI ou NON, à renoncer à 26$ de baisse d'impôt par année pour que le gouvernement puisse réinvestir 103 M$ dans les bourses aux étudiants?
OUI : 63 % - NON : 33 %
Auprès de 500 répondants
Le ministre de l'Education, Jean-Marc Fournier, a proposé de réinvestir cette année 42 des 103 millions coupés dans les bourses aux étudiants. Croyez- vous que les étudiants devraient accepter cette proposition ou demander au gouvernement de réinvestir la totalité des 103 millions coupés dans les bourses aux étudiants ?
Accepter cette proposition : 29 %
Réinvestir la totalité des 103 M$ : 64 %
Ne sais pas : 5 %
Le ministre de l'Education, Jean-Marc Fournier, a proposé de réinvestir 95 des 103 millions coupés dans les bourses aux étudiants d'ici 5 ans. Croyez- vous que les étudiants devraient accepter cette proposition ou demander au gouvernement de réinvestir dès maintenant les 103 millions coupés dans les bourses aux étudiants
Accepter cette proposition : 34 %
Réinvestir la totalité des 103 M$ : 61 %
Ne sais pas : 5 %
Renseignements: Catherine Bourgault, attachée de presse, FEUQ (514) 743-9342
Des étudiants en grève de l'Université de
Sherbrooke ont perturbé les activités de la succursale de la Banque Nationale
située boulevard de Portland, en face du Carrefour de l'Estrie, mercredi
avant-midi.
Une vingtaine de personnes ont occupé les bureaux
du service aux entreprises, situé au deuxième étage de l'édifice, pendant
environ une heure. D'autres se tenaient à l'extérieur. Les clients avaient
toutefois accès au comptoir bancaire et aux guichets automatiques.
Un porte-parole du groupe, Pascal Rousseau, dit que
la banque a été ciblée de manière symbolique, puisque ce sont les banques qui
bénéficient de la conversion de bourses en prêts.
Des étudiants en grève de l'Université de
Sherbrooke ont perturbé les activités de la succursale de la Banque Nationale
située boulevard de Portland, en face du Carrefour de l'Estrie, mercredi
avant-midi.
Une vingtaine de personnes ont occupé les bureaux
du service aux entreprises, situé au deuxième étage de l'édifice, pendant
environ une heure. D'autres se tenaient à l'extérieur. Les clients avaient
toutefois accès au comptoir bancaire et aux guichets automatiques.
Un porte-parole du groupe, Pascal Rousseau, dit que
la banque a été ciblée de manière symbolique, puisque ce sont les banques qui
bénéficient de la conversion de bourses en prêts.
Une centaine d'enseignants du cégep de
l'Abitibi-Témiscamingue ont manifesté mercredi pendant quatre heures. Cette
activité fait suite au vote majoritaire des enseignants du collège de joindre
le mouvement provincial pour faire pression sur le gouvernement Charest.
Ce débrayage, qui fait partie d'un plan de
mobilisation générale, était prévu avant le déclenchement de la grève étudiante
qui paralyse de nombreux cégeps et universités depuis plus d'une semaine au
Québec.
Les enseignants réclament un nouveau contrat de
travail, leur convention collective étant échue depuis près de deux ans.
Leurs revendications touchent principalement la
diminution de leur tâche de travail.
Les enseignants se joignent donc au mouvement de
manifestation des étudiants.
Un porte-parole du Syndicat des enseignants et
enseignantes du Cégep de l'Abitibi-Témiscamingue, Tommy Allen, a déploré la
lenteur des négociations contractuelles. « Si ça continue, on va négocier le
prochain contrat avant que le contrat actuel ne soit signé », a déploré Tommy
Allen.
Ce dernier a réitéré que les discussions achoppent
principalement sur « l'alourdissement de la tâche. »
Les professeurs des cégeps de Rivière-du-Loup,
Rimouski, Matane, Amqui, Carleton, Gaspé et des Îles-de-la-Madeleine
participent à une grève d'une demi-journée.
Les enseignants des 21 cégeps du Québec affiliés à la
Centrale des syndicats du Québec (CSQ) et à la Fédération autonome du collégial
(FAC) veulent que le gouvernement reprenne les négociations de leur convention
collective échue depuis juin 2003.
La tâche de travail, l'amélioration des conditions
d'enseignement et le statut précaire des enseignants de la formation continue
constituent le coeur du litige.
Les syndiqués promettent d'autres manifestations
pour intensifier la pression sur le gouvernement au cours des prochaines
semaines. Dès avril, les professeurs de cégep avancent qu'ils pourraient être
tous en grève.
Mercredi matin, ils étaient 5000 enseignants à
participer à ce premier débrayage, qui dans certains cas est plutôt symbolique.
Dans la plupart des établissements de la région, les enseignants ne donnent
plus de cours puisque les étudiants sont eux-mêmes en grève générale.
D'ailleurs à Carleton, les enseignants ont marché
dans les rues avec les étudiants du centre d'études collégiales. La marche
s'est déroulée dans le calme, sous surveillance policière. Une soixantaine de
personnes ont participé à l'évènement.
Les enseignants voulaient ainsi appuyer les
revendications étudiantes sur la modification du programme de prêts et bourses.
Les professeurs de cégep doivent reprendre leur travail cet après-midi.
À Montréal en avion
De leur côté, 11 étudiants du cégep des
Îles-de-la-Madeleine, en grève depuis quatre semaines, ont nolisé un avion pour
se rendre participer à la manifestation organisée par les fédérations
étudiantes au parc Lafontaine.
Avec l'aide financière de sept commerçants
madelinots, ils ont réussi à payer la facture de 4000 $ pour le nolisement d'un
avion de Prince-Edward Air entre Cap-aux-Meules et Gaspé et la location d'un
véhicule entre Montréal et Gaspé.
Ailleurs dans la région, le mouvement de grève
étudiante se poursuit. Mardi, les étudiants du cégep de Matane ont reconduit
leur mandat de grève.
Les étudiants du cégep de Rimouski poursuivront
aussi leur débrayage pour trois jours additionnels. Les étudiants rimouskois
ont aussi accepté de signer un registre qui oblige au moins 200 d'entre eux à
participer tous les jours aux piquets de grève ou aux autres moyens de
pression. La prochaine assemblée générale des étudiants du cégep de Rimouski
aura lieu vendredi midi.
À Gaspé, les étudiants se prononceront mercredi sur
la poursuite du débrayage.
Par ailleurs, le conseil régional de la
FTQ-Bas-Saint-Laurent-Gaspésie a confirmé son soutien à la lutte étudiante.
Selon les représentants du syndicat, présents à l'UQAR mardi, l'accès plus difficile
aux études contribuera à maintenir les travailleurs de la Gaspésie dans un état
de sous-scolarisation.
Le porte-parole régional de la FTQ Yanick Proulx
considère que les étudiants sont devenus le fer de lance de tous les groupes
mis à mal par les politiques du gouvernement Charest.
Après les étudiants, c'est maintenant au tour des
professeurs de manifester leur mécontentement. Quelque 5000 enseignants de
cégeps ont dressé des piquets de grève devant 21 des 48 cégeps de la province
mercredi avant-midi. Les cégeps de Victoriaville et de Drummondville sont
notamment touchés.
Sans contrat de travail depuis juin 2003, les
syndiqués de la Fédération autonome du collégial et de la Centrale des
syndicats du Québec réclament le renouvellement de leurs conventions
collectives dès ce printemps.
Les professeurs veulent notamment que le gouvernement
revoit leurs tâches, alourdies par du travail administratif depuis la réforme
de 1993.
La demi-journée de débrayage se veut symbolique.
Les professeurs affirment qu'il ne s'agit que du lancement des moyens de
pression et que dès avril, il est fort possible que tous les professeurs de
cégep soient en grève en même temps.
Leur débrayage se met en branle au moment ou les
étudiants de 34 cégeps francophones et anglophones de la province sont
paralysés par la grève des étudiants.
Au total, environ 185 000 étudiants des collèges et
universités du Québec étaient en grève, mardi, pour protester contre la
transformation de 103 millions de dollars de bourses en prêts.
Presse Canadienne, Québec
Le whip en chef du gouvernement, Norman MacMillan,
a dénoncé ce matin le lien existant entre les centrales syndicales et le
mouvement de grève étudiant.
Pour lui, ce n'est pas aux centrales syndicales de
s'occuper du conflit que vivent les étudiants, mais plutôt aux jeunes,
eux-mêmes, de mener leur propre bataille.
M. MacMillan laisse entendre que plusieurs autobus
nolisés pour la manifestation de la semaine dernière devant le parlement
auraient été payés par la CSN et d'autres syndicats. Pour le député de
Papineau, il est clair que les centrales syndicales se servent du conflit
étudiant pour mettre une certaine pression sur le gouvernement, à la veille des
négociations dans le secteur public.
Entre-temps, le nombre d'étudiants en grève a
augmenté; ce sont maintenant 185 000 étudiants qui ont mis une croix sur leurs
cours pour retrouver les 103 millions $ de bourses convertis en prêts.
Bien que les négociations aient repris entre les
étudiants et le gouvernement, la FEUQ et la FECQ, de même que le cabinet du
ministre de l'Éducation, Jean-Marc Fournier, n'ont laissé filtrer aucune
information sur leur contenu.
Les deux associations invitent d'ailleurs la
population à participer, ce soir, à un rassemblement au parc Lafontaine, à
Montréal, afin de souligner le premier anniversaire du dépôt du budget
provincial et, incidemment, de la coupure de 103 millions $.
Des artistes tels Loco Locass, Béluga, Vincent
Vallières et Thomas Jensen seront du spectacle.
Claude Plante et André Laroche, La Tribune,
Sherbrooke
Lors d'un vote à mains levées, dans une proportion
estimée de 55 à 60 %, les étudiants du Collège de Sherbrooke ont décidé de
reconduire leur mouvement de grève.
Quelque 2261 étudiants ont pris part à ce vote qui
se déroulait une fois de plus au palais des sports de Sherbrooke.
Le résultat a été évalué lors du vote à mains
levées par le président de l'assemblée, Normand Gilbert.
Lors de la période des questions, on a pu constater
qu'il y avait plus d'interventions contre la grève qu'en faveur. Plusieurs
étudiants s'inquiètent pour la réussite de leur session après quelques semaines
de grève.
D'autres, au contraire, signalaient qu'il fallait
poursuivre la grève pour ne pas essouffler le mouvement provincial.
Cortège funèbre
Par ailleurs, c'est un cortège funèbre, composé de
quelque 200 étudiants en deuil, qui s'est ébranlé mercredi du campus de
l'Université de Sherbrooke pour commémorer le premier anniversaire de la
disparition des 103 millions $ de l'aide financière aux études.
L'an dernier, à pareille date, l'ancien ministre de
l'Éducation Pierre Reid glissait dans le budget Séguin cette mesure contestée
aujourd'hui par quelque 185 000 étudiants en grève à travers la province.
Les manifestants se sont rendus devant les bureaux
régionaux du ministère de l'Éducation sur la rue Belvédère.
Questionné sur le moral des troupes, peu nombreuses
si l'on considère que 8000 étudiants sont en grève sur le campus, le président
de la Fédération des étudiants de l'UdeS (FEUS) a d'abord indiqué que la tenue
de cette marche avait été décidée au début de la semaine.
Mathieu Bélanger, Le Droit
La grève a été reconduite,
automatiquement, sans vote, hier, au Cégep de l'Outaouais.
Les étudiants, trop peu
nombreux à l'assemblée générale, n'ont pas fait quorum. La présence de 376
étudiants est requise pour que l'assemblée soit légitime. Lorsque le quorum a
été demandé, ils n'étaient plus que 295. Le vote a été annulé et la grève
automatiquement reconduite pour trois autres jours.
« Il y avait beaucoup de
gens déjà en ligne, à l'extérieur, pour aller voter, mais ils n'étaient pas
suffisamment à l'intérieur pour permettre à l'assemblée de siéger, explique le
porte-parole du comité de mobilisation, Dominique Vallière. Ils ne se sont pas présentés
à l'assemblée, ils ont fait à leur tête et laisser aux autres 100 % du pouvoir
décisionnel. C'est décevant. Un vote à 50 % plus un est de loin beaucoup mieux
que la reconduction automatique d'une grève. »
Ni un manque de motivation
des étudiants après deux semaines de débrayage ou encore la belle journée de
printemps ensoleillée n'est la cause de ce manque de participation, selon le
leader étudiant. Il estime plutôt que le retour du long congé de Pâques est à
blâmer.
Certains étudiants présents
à l'assemblée générale ont cependant une autre version de l'histoire. Ils
auraient été plus de 400 en début d'assemblée. Il y avait même des gens debout.
Les étudiants auraient commencé à quitter l'assemblée après quelques
interventions au micro, jugeant le discours pro-grève redondant. Ils auraient
préféré faire la file au bureau de scrutin afin de gagner du temps.
Mathieu Bélanger, Le Droit
Aux grands maux, les grands
moyens. Deux étudiants du Cégep de l'Outaouais ont entamé, lundi soir, une
grève de la faim pour dénoncer les coupes de 103 millions $ dans le programme
de bourses.
Et ils assurent qu'ils
tiendront tant que leur geste n'aura pas eu un impact à Québec, ou aussi
longtemps que leur corps le leur permettra. Ils veulent ainsi attirer
l'attention sur le fait que la grève étudiante touche toutes les régions du
Québec, « même l'Outaouais ».
Marc-André Provost et
Patrick Robert-Meunier n'avaient donc rien dans l'estomac lorsque Le Droit les
a rencontrés, à 11 h, hier. Leur dernier repas a été pris vers 22 h, lundi
soir.
« La grève de la faim a été
utilisée par des grands comme Gandhi, rappelle Patrick Robert-Meunier. C'est une
action non violente qui tend à démontrer le ras-le-bol des étudiants face au
gouvernement. S'il faut aller jusqu'à la grève de la faim pour prouver que ces
coupes de 103 millions $ sont ridicules, nous allons le faire. »
Claude Plante, La Tribune, Sherbrooke
Des étudiants en grève de l'Université de
Sherbrooke ont investi le centre administratif de la Banque Nationale, sur le
boulevard de Portland à Sherbrooke, mercredi avant-midi.
Ceux-ci avaient ciblé cette banque, car elle fait
partie des institutions bancaires prêteuses dans le régime des prêts et
bourses.
Entre 40 et 60 étudiants ont pris part à
l'occupation. Dehors, des manifestantes scandaient des slogans.
Le tout se déroulait sous la surveillance de
policiers.
Les clients pouvaient toutefois accéder aux
services de la succursale bancaire au rez-de-chaussée.
L'occupation a coupé court quand, à la demande de
la direction de la BN à Montréal, ont demandé aux manifestants de quitter les
lieux. Les étudiants n'auront été sur place qu'environ une heure.
Le tout s'est déroulé dans l'ordre.
Claude Plante, La Tribune,
Sherbrooke
Comme prévu, les collèges
de Victoriaville et de Drummondville ont été paralysés mercredi avant-midi, en
raison d'une grève des enseignants.
Ceux-ci avaient voté en
faveur de la tenue de trois demi-journées de grève afin de protester contre la
lenteur des négociations en vue du renouvellement de leur convention
collective.
Les piquets de grève ont
été dressés mercredi matin et ont été respectés par les autres membres des
institutions collégiales, signale-t-on.
Une vingtaine de collèges
du Québec, dont les professeurs sont réunis sous la bannière de la Fédération
autonome du collégial (FAC) et de la Fédération des enseignants de cégep (FEC),
sont ainsi touchés par cette grève.
Rappelons que ceux du
Collège de Sherbrooke doivent aussi tenir des demi-journées de grève. La
première est prévue le 6 avril.
MARIE-JOSÉE MONTMINY, Le
Nouvelliste
Un peu plus de 54 %
des 564 étudiants qui ont exercé leur droit de vote hier au Collège Shawinigan
ont choisi de poursuivre la grève amorcée le 10 mars. La tenue de ce moyen de
pression était ainsi renouvelée pour une quatrième fois. L'assemblée générale
qui a précédé le vote a été divisée entre les appels à la détermination dans le
combat, et les invitations à un peu moins d'intransigeance.
Parmi les étudiants ayant
pris la parole à l'assemblée, on remarquait surtout les plus engagés comme ceux
qui, jeudi dernier, formaient le quintette qui a représenté le collège à la
manifestation de Québec. «J'étais un des cinq. C'est le temps de faire quelque
chose. La population est mobilisée comme jamais», a lancé un militant
pro-grève.
«Moi aussi j'étais dans les
cinq. C'était beau à voir! Je voudrais dire au monde qui reste chez eux et qui
profite du congé de la grève que les choses bougent», clamait un autre, en
invitant ses confères et consoeurs à «ne pas lâcher» et à soutenir la grève,
pour ne pas que les actions réalisées jusqu'à maintenant aient été vaines.
Le Quotidien
CHICOUTIMI (IL) - Les
responsables de la marche des étudiants avaient prévu un arrêt symbolique au
bureau du député péquiste de Chicoutimi, Stéphane Bédard. Pour leur plus grand
plaisir, ce dernier, de même que ses collègues Stéphan Tremblay et Jacques
Côté, ont embarqué dans la parade.
Les trois députés
attendaient les grévistes sur la rue Racine et ils les ont accompagnés sur le
chemin du retour jusqu'à l'université. En route, ils ont échangé avec des
étudiants et leur ont exprimé tout leur appui dans la lutte qu'il mène.
Ce n'est pas par
opportunisme qu'ils ont pris la décision d'appuyer les étudiants, précise le
député de Dubuc Jacques Côté. Il souligne que le Parti québécois a pris la
défense des étudiants depuis que les coupures ont été annoncées, il y a un an.
Mais il se réjouit que la mobilisation ait rejoint le Saguenay-Lac-Saint-Jean.
Pour sa part, le député de
Lac-Saint-Jean Stéphan Tremblay rappelle qu'il est lui-même un étudiant en
grève car il complète présentement une maîtrise en développement régional. Pour
lui, les coupures dans le système des prêts et bourses représentent tout
simplement une brèche dans l'accès à l'éducation.
«Il ne faut pas oublier que
60 % des bénéficiaires du système de prêts et bourses se trouvent en région. Ce
sont déjà les plus endettés. C'est pourquoi il faut préserver le principe de
l'égalité des chances. On ne peut pas faire autrement», soutient Stéphan Tremblay,
qui a par ailleurs participé à la grosse manifestation tenue à Montréal le 16
mars.
Quant à Stéphane Bédard, il
considère que la participation des étudiants vient briser l'image
d'individualisme qu'on leur attribue souvent.
«Il y a 40 % des jeunes qui
sont touchés et la participation montre la solidarité qui existe envers eux»,
souligne Stéphane Bédard, qui déplore que le premier ministre Jean Charest ne
se lève pas pour intervenir et écouter les demandes des étudiants.
|
photo Janick Marois La poursuite de la grève
a été entérinée par 57 % des étudiants qui se sont prévalus de leur droit de
vote, un pourcentage semblable à celui des votes précédents. |
Frédérick Duchesneau, La Voix de
l'Est, GRANBY
Même en sachant que leur
trimestre est compromis, les étudiants du cégep de Granby Haute-Yamaska ont
reconduit leur mandat de grève une autre fois pour 72 heures, hier. La
poursuite de la grève a été entérinée par 57 % des étudiants qui se sont
prévalus de leur droit de vote, un pourcentage semblable à celui des votes
précédents. Fait surprenant toutefois, malgré l'importance non négligeable du
résultat d'hier, le taux de participation n'a pas vraiment bougé, à un peu plus
de 40 %.
"On n'était pas
vraiment nerveux parce que pendant que le monde votait, on entendait jaser et
ça semblait assez positif", soutient Jessica Blanchette, membre du conseil
de grève.
La satisfaction était
évidente dans les corridors du cégep au terme du dépouillement, mais Jessica
Blanchette admet que le mécontentement a gagné une partie des cégépiens.
"Certains sont
frustrés parce que leurs stages ont été annulés", indique-t-elle, ajoutant
que l'importance du vote d'hier avait été bien expliquée en assemblée générale.
Demain,
je suspendrai pendant une journée mes recherches et l'accomplissement de tâches
administratives pour rejoindre les étudiants sur les piquets de grève devant
l'Université du Québec à Montréal. Pourquoi appuyer activement, et non
seulement en parole, le mouvement de grève? Il va sans dire qu'étant moi-même
aux prises avec une dette d'études élevée qui pèse sur le revenu familial, j'ai
une empathie certaine pour les étudiants, mais je crois plus important de souligner
les raisons politiques qui motivent ma solidarité. [...]
Qui profite de l'endettement ?
Depuis
le début des années 90, la tendance générale au Québec en matière de réforme ou
de modification du régime de prêts et bourses est la lente mais constante et
tenace érosion des bourses au profit des prêts. En ce sens, le gouvernement
Charest n'innove pas, il accélère et radicalise une tendance en place depuis
plus d'une décennie, soit l'augmentation de l'endettement étudiant, un
phénomène qui a connu une envolée beaucoup plus importante au Canada anglais et
qu'on doit par ailleurs situer dans un mouvement général d'endettement des
ménages salariés partout en Amérique du Nord.
Avec
la réforme actuelle, le Québec pourrait espérer rejoindre la «moyenne canadienne»,
dit-on ! Or ce système d'endettement que consolide le gouvernement Charest
comporte des particularités québécoises. Ainsi, notre système de prêts
étudiants continue à enrichir, année après année, nos grandes institutions
financières tandis que le programme fédéral a rompu avec ce modèle depuis 2001.
Le
régime de prêts et bourses est construit de manière à ce que chaque étudiant
négocie directement son prêt avec une institution financière de son choix. Le
gouvernement du Québec, lui, ne fournit qu'une garantie et paie les intérêts
pendant la durée des études. Le montant total des prêts garantis par le
gouvernement en 2003-04 s'est élevé à près de trois milliards de dollars. Il
paie les intérêts sur un tiers de cette somme, ce qui lui a coûté 146 millions,
intérêts versés directement aux institutions financières pour un financement
qui ne comporte aucun risque. Notons que près de la moitié de ces prêts (donc
des intérêts) sont détenus par le Mouvement Desjardins.
Ces
entreprises financières sont les principales bénéficiaires de toute réforme
augmentant le fardeau d'endettement des étudiants. À quand un régime
entièrement public de prêts et bourses où les intérêts remboursés par les
diplômés serviront à réduire le coût du programme ou à augmenter la valeur des
bourses d'études ?
Un prêt... pas comme les autres
Rappelons
qu'au Québec, une dette étudiante est une dette de vie plutôt qu'une dette qui
se rapporte au patrimoine d'une personne. Négociez une marge de crédit de 25
000 $, demandez une carte de crédit de 30 000 $ et flambez le tout à un des
casinos de Loto Québec. Incapable de rembourser votre dette de 50 000 $ (avant
les intérêts) ? Le droit à la faillite personnelle existe pour effacer toute
créance après la liquidation de la part saisissable de votre patrimoine.
Étudiez pendant sept ans afin d'obtenir une maîtrise en travail social ou en
psychologie, votre dette d'études vous suivra toute votre vie, peu importe
l'évolution de l'économie ou du marché du travail, car elle échappe au droit à
la faillite personnelle.
Augmenter
l'endettement des étudiants au Québec, c'est accroître le poids de cette dette
de vie sur les jeunes générations. Le faire afin de pouvoir financer des
baisses d'impôt qui profiteront en grande partie aux plus nantis qui s'approchent
de la retraite, c'est opérer un transfert intergénérationnel des plus
inéquitables. [...]
Accessibilité et frais de scolarité
Il
faut enfin souligner le piège qui consisterait à augmenter (ou carrément à
déréglementer) les frais de scolarité pour les études postsecondaires afin de
financer, dit-on, un régime de prêts et bourses plus généreux envers les
démunis. Notons que rien ne garantit qu'une augmentation des frais de scolarité
dégagerait des sommes pour améliorer le régime de prêts et bourses. Un tel
arbitrage entre postes budgétaires du gouvernement serait purement
discrétionnaire et donc sujet à révision à chaque budget.
De
plus, au Canada et ailleurs dans les pays de l'OCDE, l'augmentation des frais
de scolarité s'est généralement traduite par une diminution du financement
public des institutions postsecondaires plutôt que par un maintien ou un
réinvestissement en éducation. En ce sens, on peut parier que l'augmentation
des frais de scolarité ne financerait rien d'autre que de nouvelles coupes en
éducation au profit de baisses d'impôt pour les plus riches.
Si
on veut redistribuer l'argent des riches vers les moins nantis, on n'a qu'à le
faire au moyen de la fiscalité, qui demeure le mécanisme le plus équitable et
le plus efficace de redistribution de la richesse sociale. [...]
Les
mesures d'accessibilité de l'éducation donnent idéalement aux jeunes Québécois
une autonomie en matière de choix de leur domaine d'études par rapport aux
contraintes à la fois du marché du travail et d'ordre familial. Ces mesures
font de l'accessibilité une responsabilité collective (qui libère les
personnes) tandis qu'un dégel des frais et une conversion de bourse en prêt
transfèrent graduellement la responsabilité vers les individus et leurs
familles.
Une
responsabilité collective implique des choix de société débattus publiquement.
Des responsabilités individuelles impliquent des dilemmes moraux et des
arbitrages de consommation débattus privément. Il faut alors se demander si
l'éducation d'une société est une question publique ou privée, un choix de
société ou un arbitrage de consommation... La mise de fonds sur un nouveau
condo en République dominicaine ou la maîtrise en philo de fiston ? [...]
En
tant qu'enseignant au cégep de Victoriaville et chargé de cours à l'Université
du Québec à Trois-Rivières et à l'Université de Sherbrooke, j'observe avec
intérêt, depuis 15 ans, les différents acteurs du monde de l'éducation
supérieure. J'y côtoie des élèves de tout acabit.
Comme
tout enseignant, je suis satisfait lorsque j'ai affaire à des élèves
intelligents, motivés et curieux. Je n'aimerais pas avoir vent que de tels élèves
ne sont pas en classe parce qu'ils ne peuvent pas se payer la formation qui
leur sied alors que d'autres, peut-être moins forts, moins curieux, moins
motivés, réussissent tant bien que mal à obtenir leur diplôme parce que papa a
accumulé des sous à cette fin...
Par
ailleurs, je n'aimerais pas apprendre que le financement des études supérieures
relève d'intérêts privés, non en raison d'une quelconque peur judéo-chrétienne
du profit mais parce que cela risquerait de compromettre des secteurs
essentiels en ce qui me concerne mais non rentables à court terme pour les
entreprises. [...]
Modèle à suivre
Voici
donc une solution de sortie de crise ainsi qu'une proposition de modèle à long
terme.
-
Injecter immédiatement 125 millions de dollars et maintenir ces budgets d'ici
cinq ans de manière à ce que tout rentre dans l'ordre.
-
Faire savoir, au moyen d'une vaste campagne dans les écoles secondaires, qu'en
2010, les principes suivants orienteront l'accessibilité et le financement des
études supérieures.
But
général : favoriser l'accessibilité des études supérieures tout en évitant
l'escalade des coûts et le sous-financement.
Article
1 : les cours offerts dans tout programme d'études postsecondaires sont
totalement gratuits pour les places de catégorie A.
Article
2 : pour tout cours offert dans un programme d'études postsecondaires suit
automatiquement une allocation pour l'alimentation et le logement de l'élève
inscrit à une place de classe A.
Article
3 : le nombre de places de classe A dans chaque programme est déterminé à 70 %
du prorata du nombre d'élèves inscrits dans ces programmes en 2000.
Article
4 : s'il y a pénurie de main-d'oeuvre dans un domaine, le ministère peut
choisir d'accroître le nombre de places de classe A dans un programme.
Article
5 : l'accessibilité des places de classe A de chaque programme est déterminée
soit en fonction des notes des cours préalables, soit par la réussite d'un
concours particulier destiné à évaluer des compétences ou attitudes préalables.
Article
6 : l'accès aux places de classe B est totalement libre mais l'élève paiera à
l'institution 100 % des coûts évalués par le ministère, et ce, sans financement
afférent.
Article
7 : les étudiants étrangers peuvent avoir accès aux places de classe A, mais à
condition de signer une lettre d'entente en vertu de laquelle ils s'engagent à
travailler dans ce domaine au Québec durant les dix années suivant leur
formation.
Comme
la grande majorité des Québécois, je m'inscris en faux devant la coupe de 103
millions de dollars du gouvernement dans les bourses étudiantes. [...] Malgré
la légitimité de leur revendication, les étudiants ne gagneront toutefois rien
à faire perdurer la grève, sinon la perte de leur trimestre et des lacunes dans
leur formation. C'est maintenant, à la table de négociation, que l'impasse doit
se dénouer.
Pour
y arriver, les leaders étudiants doivent offrir au gouvernement des solutions
viables pour le financement du régime de prêts et bourses et du réseau
d'éducation postsecondaire. Ces solutions devront assurer l'accessibilité des
études postsecondaires tout en tenant compte des réalités économiques des
différents acteurs (étudiants, universités et gouvernement).
À court terme : dégel et recul
Michel
Venne démontrait fort éloquemment le 14 mars dernier dans les pages de ce
quotidien comment les impôts sont un meilleur outil de redistribution que les
frais de scolarité et, donc, qu'ils ne devraient pas être augmentés. Seulement,
avant même de parler d'augmenter les frais de scolarité, il faudrait penser à
les dégeler : en effet, le gel des frais de scolarité constitue une diminution
en termes réels. En effet, un étudiant paie, en termes réels, 83 % de ce que
payait un étudiant en 1994 pour une année d'université. Par rapport à 1968, les
frais de scolarité représentent seulement 56 % de ce qu'ils étaient.
Une
augmentation rétroactive des frais de scolarité pour refléter l'inflation
depuis 1994 ne représenterait que 300 $ par année pour un étudiant et
assurerait aux universités 60 millions de dollars d'argent neuf. L'indexation
subséquente des frais de scolarité à l'IPC ou au salaire minimum permettrait de
faire supporter la hausse des coûts de la vie de façon égale par le
gouvernement, les universités et les étudiants.
Cette
avenue est une solution temporaire et rapidement applicable qui offre le double
avantage d'injecter de l'argent dans le réseau d'éducation postsecondaire et
d'offrir une contrepartie au gouvernement pour un recul complet sur les 103
millions. [...]
À moyen terme
S'il
est clair que le gouvernement se doit de réinvestir la somme de 261 millions
dans le réseau postsecondaire, selon une étude de la CREPUQ et du ministère de
l'Éducation, une partie du manque à gagner découle directement du maintien des
frais de scolarité à des niveaux anormalement bas.
À
mon avis, la meilleure façon d'assurer l'accessibilité des études tout en
faisant porter leur juste part du fardeau financier aux étudiants est d'opter
pour un régime de remboursement proportionnel au revenu (RPR). Cette solution,
déjà appliquée dans plusieurs pays du monde, permet à un étudiant de payer ses
frais de scolarité seulement à la fin de ses études et de moduler ses paiements
en fonction de son revenu. L'accessibilité est conservée puisqu'un étudiant n'a
rien à payer au moment de ses études et que le fardeau de ses paiements ne sera
jamais démesuré. En même temps, l'étudiant doit maximiser ses choix d'éducation
puisqu'il assume un coût directement proportionnel aux études qu'il fait.
La
refonte complète du régime de prêts et bourses pourrait également s'inscrire
dans le cadre d'un RPR, limitant ainsi les frais de gestion et assurant à tous
l'accessibilité à laquelle ils ont droit. Évidemment, la condition sine qua non
pour que ces réformes fonctionnent est un engagement du gouvernement à
réinvestir en éducation. Si la création d'un régime de RPR est un prétexte pour
augmenter les frais de scolarité et réduire le financement gouvernemental, on
ne fera que reculer.
À long terme
À
plus long terme, il est important de porter son regard sur des questions
épineuses qui font pourtant partie à part entière du problème actuel.
Contrairement à ce qu'on répète sans arrêt, ce n'est pas en rendant
l'université plus accessible qu'on augmentera la fréquentation des plus démunis
mais bien en améliorant notre réseau déficient d'éducation primaire et
secondaire.
À
sa sortie du secondaire, un jeune devrait avoir les outils pour faire un choix
éclairé sur son éducation. Si les étudiants ont peur des dettes d'études alors
qu'il s'agit d'un puissant instrument financier, c'est qu'ils sont mal
informés. Si plusieurs jeunes errent pendant des années dans les couloirs
universitaires alors qu'il y a un manque criant de professionnels au niveau
secondaire et technique, c'est qu'ils sont mal informés. Et si autant de jeunes
ne terminent pas le secondaire, c'est qu'ils sont mal encadrés.
Si
les étudiants «de gauche» voulaient vraiment être solidaires avec les plus
démunis, ils ne militeraient pas pour la gratuité scolaire ou le gel des frais
de scolarité mais pour un réinvestissement massif au primaire et au secondaire,
pour des repas gratuits de qualité pour tous les étudiants du primaire et du
secondaire, pour une augmentation du nombre de professeurs et de
professionnels, bref, pour une formation adéquate pour les universitaires
potentiels qu'on perd avant même qu'ils ne puissent songer à s'endetter pour
étudier.
KEVIN
DOUGHERTY, The Gazette
Teachers
at 20 of 48 CEGEPs across the province will stage a half-day strike today to
press their contract demands.
"It
isn't going very well," said Alain Dion, president of the Federation
autonome du collegiale, which represents teachers at 13 CEGEPs, including
The
FAC negotiates in a cartel with the Federation des enseignantes et enseignants
de CEGEP, representing teachers at another seven colleges.
Teachers
at the remaining 28 CEGEPs are affiliated with the Federation nationale des
enseignantes et enseignants du
The
teachers support striking CEGEP and university students, who seek the
restoration of $103 million in student-aid bursaries.
They
also want the
"We
hope to resolve it this spring," Dion said.
Richard
Filion, director-general of
"I
find it regrettable," Filion said.
Although
money issues, benefits and working conditions are largely decided at
province-wide negotiations with the Quebec Treasury Board, Filion said he would
like to settle more issues locally.
Caroline
Tessier of the Federation des CEGEPs, representing administrators at all 48
CEGEPs in the province, said negotiations are intensifying.
"They
have the right to strike, but it is clear this walkout adds to the
difficulties," she said, alluding to the problem of making up teaching
time lost because of the students' walkout.
Isabelle
Taschereau, a spokesperson for Treasury Board President Monique Jerome-Forget,
said the minister also wants a settlement with the teachers this spring.
Such
an agreement would cover working conditions, benefits, wages and pay equity,
within the 12.6-per-cent envelope proposed by Jerome-Forget, Taschereau said.
As
far as the unions are concerned, Dion said, pay equity must be settled outside
the new collective agreements.
The
new contract would be for six years retroactive to
She
added that the government wants to settle this spring with the province's two
civil service unions, the Syndicat de la fonction publique du Quebec and the
Syndicat de professionnelles et professionnels du gouvernement du Quebec.
The
two sides have had difficulty agreeing on when they can sit down face to face.
- -
-
School board professionals set strike date
Guidance
counsellors, speech therapists and other professionals from three Montreal-area
school boards will hold a one-day strike on April 11.
The
union organizing the walkout represents 1,000 professionals from the the
English Montreal School Board, the Commission scolaire de
The
professionals are also planning to join teachers, support staff and other
education workers represented by the Centrale des syndicats du Quebec during a
second strike day in Quebec City on May 6.
The
Centrale is to decide during a general meeting tomorrow and Friday whether to
approve May 6 as a day of work stoppages in the education sector.
ALLISON
LAMPERT, The Gazette
At
least three CEGEPs closed temporarily by striking students are debating whether
to move the end of the current semester to late August.
Delaying
the session until then - a scenario used only once before, in 1973 - would
delay graduating students from entering university and create a logistical
headache for administrators.
But
directors of the three CEGEPs - where students have been boycotting classes
since late February to protest against $103 million in cuts to bursaries - say
they have few other options.
Because
teachers aren't required to work past June 15, colleges can extend the winter
semester by only so many days. Legally, students must take 82 days of class
each semester.
Requiring
the teachers to work past June 15 would cost a small college $20,000 a day and
a large college $100,000 a day, according to estimates by the Federation des
CEGEPs. Education Minister Jean-Marc Fournier has said he won't cover any
overtime costs incurred during the strike.
But
at a news conference last week, Fournier gave CEGEP directors permission to
continue the semester in late August, after teachers return from vacation.
Directors
of CEGEP de St. Laurent, CEGEP de Lanaudiere a
They
are among a group of six colleges where students have missed at least two weeks
of classes. About 100,000 students from 34 CEGEPs are on strike.
The
option of putting off classes is to be discussed tonight by CEGEP de St.
Laurent's board of directors.
In
1973,
At
Lionel Groulx, director-general Monique Laurin said her college hopes such a
scenario could be averted.
"We
truly hope the negotiations between the minister and the student groups lead to
results so the students will return to class. It's important for them and it's
important for