TABLE DES
MATIÈRES
LE DEVOIR : Éditorial : Rentrée des classes,
par Josée Boileau – Mardi 05 avril 2005
LA PRESSE : La boîte aux lettres : une entente
critiquée – Mardi 05 avril 2005
LE SOLEIL : Éditorial : À tâtons et sans
vision, par Jean-Marc Salvet – Mardi 05 avril 2005
LE SOLEIL : Une affiche osée fait un malheur –
Mardi 05 avril 2005
JOURNAL DE MONTRÉAL : La grève se poursuit dans
certains cégeps – Mardi 05 avril 2005.
MÉTRO : Lettre : Voir plus loin que les 103 M$
– Mardi 05 avril 2005
24 HEURES : Des étudiants font du vandalisme – Mardi
05 avril 2005
THE
GAZETTE : Editorial: Lessons from a students’ strike – Tuesday, april 5,
2005
THE
GAZETTE : Peggy Curran on Universities: Free iPod, smart car for all –
Tuesday, april 5, 2005
THE
GAZETTE : Students at 9 CEGEPs reject preliminary deal – Tuesday, april 5,
2005
NATIONAL
POST : Ottawa gives $1.7B less to colleges, universities – Tuesday, april
5, 2005
RADIO-CANADA : Une entente qui ne fait pas
l'unanimité - Mise à jour le lundi 4 avril 2005 à 23 h 11
LCN : Montréal : Les bureaux de la FEUQ
vandalisés - Mise à jour: Lundi 04 avril 2005, à 12h11
LA VOIX DE L’EST / CYBERPRESSE :"C'est une très
bonne entente" - Le lundi 04 avril 2005, à 9 h 57
LA PRESSE : Éditorial : Le gel des idées, par
Katia Gagnon – Lundi 04 avril 2005
LA PRESSE : Grève étudiante : le début de la
fin ? – Lundi 04 avril 2005
LE SOLEIL : Commentaire : Ni reculs ni baisses
d’impôt – Lundi 04 avril 2005
MÉTRO : Lettre : L’éducation comme priorité –
Lundi 04 avril 2005
24 HEURES : 1ère page : La CASSÉÉ
rejette l’entente de principe – Lundi 04 avril 2005
JOURNAL DE MONTRÉAL : 1ère page- Le
dimanche 03 avril 2005
CYBERPRESSE : Grève étudiante : Une entente de
principe a été conclue – Samedi 02 avril 2005
CYBERPRESSE : Grève étudiante : Une entente de
principe a été conclue
ANNEXE
B : EVOLUTION DES PLAFONDS DE PRET JUSQU'A 2009-2010
LA PRESSE : Grève étudiante : dénouement
imminent – Samedi 02 avril 2005
LA PRESSE : Chronique : Achalez-moi pas !,
par Vincent Marisal – Samedi 02 avril 2005
LE SOLEIL : Caricature : quand la grève fut créée -
Le samedi 02 avril 2005
JOURNAL DE MONTRÉAL : Chronique : L’école de la
peur, par Lise Payette – Samedi 02 avril 2005
JOURNAL DE MONTRÉAL : Les manifs se poursuivent –
Samedi 02 avril 2005
THE
GAZETTE : Opinion : It was a week of bad news - Saturday, april 02,
2005
Clairandrée Cauchy
Les étudiants ont réagi de
façon très mitigée à l'entente de principe survenue vendredi entre les
fédérations étudiantes et le gouvernement.
Une douzaine d'associations
étudiantes collégiales ont choisi de poursuivre la grève, alors que presque
autant, soit 10 associations, ont plutôt opté pour un retour sur les bancs
d'école. Du côté universitaire, les 9000 étudiants de l'Université du Québec à
Trois-Rivières ont mis fin à leur grève. C'est aussi le cas pour environ 8000
étudiants de l'Université de Montréal, soit la moitié de ceux qui tenaient des
assemblées de grève aujourd'hui. Les facultés de sciences humaines ainsi que de
sciences politiques et de droit de l'UQAM ont quant à elles reconduit hier leur
grève, amorcée le 24 février.
«Il n'y a pas de tendance claire. C'est juste
la première journée. Arrêter une grève ou la poursuivre, ce n'est jamais un
processus clair», a déclaré le président de la Fédération étudiante
universitaire du Québec (FEUQ), Pier-André Bouchard, qui avait recommandé
l'adoption de l'entente. La Fédération collégiale, qui n'a pas donné de mot
d'ordre à ses membres, s'est pour sa part abstenue de commenter les votes tenus
aujourd'hui.
Au cabinet du ministre de
l'Éducation, on juge aussi qu'il est trop tôt pour tirer des conclusions. «Ce
n'est pas tout le monde qui a eu le temps de prendre connaissance de l'entente
de principe, notamment avec le [battage médiatique autour de la mort du] pape»,
a fait valoir l'attaché de presse du ministre, Stéphane Gosselin.
L'accord de principe
annoncé en fin de semaine prévoit le réinvestissement de 70 millions en
2005-2006 afin d'abaisser le plafond des prêts. L'année suivante, les étudiants
recouvreront les fameux 103 millions. Des 482 millions réinvestis sur quatre
ans, 40 proviennent de nouveaux fonds débloqués par la Fondation des bourses du
millénaire et 100 du Programme canadien de prêts étudiants (PCPE).
Saccage à la FEUQ
Du côté de la Coalition de
l'Association pour une solidarité syndicale étudiante élargie (CASSEE), on se
disait «soulagé» de voir la grève se poursuivre.
«On veut que le gouvernement revienne sur ses
positions, s'engage à réinvestir en éducation et travaille avec nous pour
établir un projet de société, dans une perspective de gratuité scolaire», a
soutenu un porte-parole Mathieu Cousineau-De Garie.
L'amertume était palpable
hier dans les rangs de la CASSEE, qui avait adopté une plate-forme plus large
que celle des Fédérations étudiantes, réclamant notamment l'arrêt du processus
de décentralisation des cégeps, un assouplissement des critères d'accès à
l'aide financière ainsi qu'un débat sur la mission de l'université et
l'accessibilité à l'éducation.
«Rien dans nos revendications n'a été accepté.
Le petit dictateur de Pier-André Bouchard pense qu'il représente 180 000
étudiants. Nous sommes complètement récupérés par la FEUQ. Le vrai débat
commence enfin. Les petits calcul comptables, j'en ai plein mon casque», s'est
exclamée Louise-Caroline Bergeron lors de l'assemblée générale des étudiants de
sciences humaines de l'UQAM.
Délaissant les bureaux
gouvernementaux assiégés depuis cinq semaines, des étudiants se sont tournés
vers ceux de la FEUQ pour manifester leur mécontentement. À 8h hier matin, cinq
étudiants cagoulés sont entrés dans les locaux de la rue Sainte-Catherine,
intimidant une employée et semant le désordre. Ils ont tous été arrêtés, et des
accusations seront portées. Plus tard dans l'après-midi, une centaine
d'étudiants sont revenus sur les lieux bloquer la rue Sainte-Catherine.
«Ils se trompent de cible. Si l'exécutif de la
FEUQ avait 103 millions, on les donnerait. C'est le gouvernement qui décide», a
déclaré calmement Pier-André Bouchard, de la FEUQ.
LA CASSEE a refusé de
condamner ces actes de violence. «On ne commencera pas à exercer une coercition
sur les étudiants dans le mouvement», a affirmé M. Cousineau-De Garie.
Incompréhension
Le rôle joué par le
fédéral, par l'entremise de la Fondation des bourses du millénaire et le PCPE,
sème la confusion dans les assemblées générales. «Il y a beaucoup de
désinformation sur l'entente. Certains étudiants pensent que les 70 millions la
première année, c'est juste les 70 millions transférés normalement par la
Fondation des bourses du millénaires. D'autres croient que l'argent du
programme canadien des prêts étudiants, aurait été là de toute manière», a constaté
le président de la FEUQ.
Les fameux 100 millions du
PCPE sont versés à Québec en vertu du droit de retrait avec pleine
compensation, parce qu'il existe déjà au Québec un programme plus généreux que
celui proposé par le fédéral. Québec était donc théoriquement libre de les
utiliser à sa guise. «Cela aurait pu servir à baisser les impôts ou prolonger
l'autoroute 30», a illustré Pier-André Bouchard, qualifiant de «porte de
sortie» la tactique du ministre de dire que tout l'argent neuf vient du fédéral.
L'attaché de presse du
ministre reconnaît que ces 100 millions «auraient dû aller au fonds consolidé.
Cela aurait pu revenir à l'éducation, mais on sait très bien que dans les
circonstances, cela aurait pu aller pour les routes, à n'importe quoi d'autre.»
Les assemblées générales se
poursuivront toute la semaine dans les cégeps et dans les universités pour
décider de l'issue de la plus grosse grève de l'histoire du mouvement étudiant.
Gatineau, avril 2005
Je ne suis pas étudiant,
mais je sympathisais avec la cause étudiante depuis le début du conflit, et ce,
pour différentes raisons. La principale étant pour moi l'importance de l'accès
«universel» à l'éducation pour tous les individus, issus de toutes classes
sociales confondues. Ce conflit a de plus mis au jour l'importance de la lutte
pacifiste contre toute oppression.
On a enfin compris, du
moins cette génération étudiante qu'on croyait apolitique et désordonnée voire
même gâtée pourrie, que notre voix avait une force et qu'on ne nous en
«passerait» pas une aussi facilement.
Mais à force de vous
concentrer sur la spécificité, soit récupérer les fameux 103 millions de
dollars, vous avez, à mon avis, perdu de vue la globalité. Vous avez perdu de
vue que nous sommes un peuple en devenir et que, justement, cette génération
d'étudiants sera l'élite de demain et que, pour que ce peuple advienne, il faut
qu'on prenne en main nos institutions, notre langue (comme l'a démontré la
décision de la Cour suprême sur la loi 101), notre culture, notre économie et
notre éducation. Eh bien, à la suite de cette entente de principe, je comprends
mal les représentants des fédérations étudiantes.
L'éducation au Québec, c'est
NOTRE affaire à nous les Québécoises et Québécois. On a déjà eu maille à partir
avec le fédéral lors de la création des bourses du millénaire, car il venait
jouer dans nos plates-bandes. Mais voilà que vous l'accueillez en sauveur. Vous
vous réjouissez de cette main tendue par la Fondation des bourses du
millénaire. Mais que croyez-vous obtenir en créant ce précédant d'ingérence
d'un organisme fédéral dans un domaine de compétence provinciale ? Vous croyez
vraiment qu'on va vous offrir 20 millions de dollars sans aucune exigence, sans
droit de regard ? Comme les sondages des derniers jours le démontraient, le
reste de la population québécoise était même prête à refuser une baisse
d'impôts pour rediriger ces sommes vers l'éducation.
Nous voulions envoyer un
message clair à ce gouvernement, qu'on ne s'enrichit pas sur le dos des plus
démunis de la société, que le droit d'accès universel à l'éducation est un
moteur de société. Mais vous, qu'avez-vous fait ? Vous vous êtes précipités sur
ce beau «cadeau» et vous l'avez laissé entrer à l'intérieur de l'enceinte des
compétences provinciales. Mais le plus ironique c'est que cet argent que le
fédéral vous «offre», eh bien, il vient des poches des Québécoises et Québécois
par l'entremise du déséquilibre fiscal fédéral-provincial. Je ne sympathise
plus.
|
L'entente entre les fédérations étudiantes et le
gouvernement du Québec est loin de faire l'unanimité. Tandis que les assemblées
étudiantes commencent à se prononcer sur cette proposition, des étudiants
occupent les locaux de la Fédération étudiante universitaire du Québec (FEUQ),
à Montréal.
Lundi matin, les bureaux
montréalais de la FEUQ ont aussi fait l'objet d'une occupation et d'actes de
vandalisme. Au moins cinq personnes se sont introduites par effraction, avant
d'être arrêtées. Elles feront face à cinq chefs d'accusations, dont ceux de
voie de faits, entrée par effraction et méfait.
La Coalition de
l'Association pour une solidarité syndicale étudiante élargie (CASSEE),
considérée comme la plus radicale des associations étudiantes, s'est
entièrement dissociée de ces incidents.
L'entente divise les
étudiants
Visiblement, l'entente intervenue vendredi entre la
FEUQ, la Fédération étudiante collégiale et le ministre de l'Éducation,
Jean-Marc Fournier, divise les étudiants.
La proposition prévoit la
transformation de 70 millions de dollars de prêts en bourses en 2005-2006, puis
le retour des 103 millions pour les quatre années suivantes. Au total, il
s'agit d'un réinvestissement de 482 millions sur cinq ans.
En plus de l'argent déjà promis par Québec, les
fonds proviendront du Programme canadien de prêts aux étudiants et de la
Fondation des bourses du millénaire. Ceux-ci débourseront respectivement 100 et
40 millions.
La FEUQ a appelé ses
membres à se prononcer en faveur de la proposition du gouvernement. Tout en
déplorant la perte de 33 millions de dollars dans le budget des prêts et
bourses de cette année, la FECQ a jugé l'entente « suffisamment
intéressante », mais elle n'a pas formulé de recommandation à ses membres.
De son côté, la CASSEE, qui était écartée des
négociations, a rejeté l'entente et a invité les étudiants à faire de même. Ses
porte-parole ont qualifié la proposition d'« entente au rabais ».
Ils ont indiqué que la
proposition ne tenait pas compte de leurs revendications, dont le retrait
rétroactif de la réforme de l'aide financière aux études. Selon eux, la
proposition n'a aucune perspective à long terme sur la gratuité scolaire et ne
comporte pas de mesures pour éradiquer l'endettement des étudiants.
Les étudiants votent
Les assemblées étudiantes ont commencé à se
prononcer sur l'entente, lundi. Les associations affiliées à la CASSEE ont
semblé suivre le mot d'ordre de leur fédération.
Au moins sept cégeps ont
rejeté l'offre et ont décidé de poursuivre la grève:
le collège Marie-Victorin
le cégep de Rosemont
le cégep de Drummondville
le cégep de Saint-Félicien
le cégep du Vieux-Montréal
le cégep de Sainte-Foy
le cégep de Limoilou
le collège de Maisonneuve
À l'opposé, les étudiants
d'autant de cégeps ont décidé de retourner en classe:
le cégep de Victoriaville
le collège de Shawinigan
le cégep de Thetford Mines
le cégep de Terrebonne
le collège Bois-de-Boulogne
le cégep de Granby
le cégep de l'Outaouais
le cégep André-Laurendeau
Sur la scène universitaire,
l'Association des étudiants d'histoire de l'Université de Montréal et celle des
étudiants en lettres et sciences humaines de l'Université de Sherbrooke ont
aussi reconduit la grève, tout comme l'association des étudiants de
l'Université Laval inscrits aux études supérieures.
Mais l'Université du Québec
à Trois-Rivières a voté en faveur du retour en classe.
Des assemblées seront
tenues toute la semaine dans les cégeps et universités touchés par la grève
étudiante.
MARIE-JOSÉE MONTMINY, Le
Nouvelliste, Trois-Rivières
Non, ils n'auront pas leurs
103 millions $ de bourses pour l'année 2005-2006. Mais ils ont tout de
même jugé acceptable le compromis proposé par le gouvernement cette fin de
semaine. Hier, quelque 1300 étudiants de l'Université du Québec à Trois-Rivières
ont massivement choisi de reprendre leurs cours ce matin et d'ainsi signifier
leur acceptation de la proposition du ministre Fournier.
Cette proposition prévoit
une réinjection de 70 millions $ dans le régime de bourses pour l'année
2005-2006, considérée comme une année de transition. Puis, pour les quatre
années suivantes, soit jusqu'en 2010, les étudiants pourront accéder aux fameux
103 millions $ dont ils ont réclamé le retour par les moyens de pression
et les grèves qui ont marqué l'actualité des dernières semaines.
Le plafond du montant de
prêts pour qu'un étudiant soit admissible aux bourses est aussi revenu à ce
qu'il était avant les coupes dans le programme. La Fédération étudiante
universitaire du Québec (FEUQ), qui a négocié avec le gouvernement de Jean
Charest, recommande donc aux 19 associations qu'elle chapeaute d'accepter la
proposition.
Les 5000 étudiants du cégep de l'Outaouais
acceptent l'entente de principe conclue en fin de semaine entre la fédération
des cégeps et le gouvernement québécois, et mettent fin à leur grève.
En assemblée générale lundi, 900 étudiants se sont
prononcés sur l'entente. Ils l'ont acceptée dans une proportion de 57 %.
La reprise des cours prévue mercredi matin sera
toutefois retardée d'une demi-journée en raison du débrayage des professeurs.
Les enseignants du niveau collégial, membres de la Fédération nationale des
enseignants du Québec, tentent de négocier depuis deux ans le renouvellement de
leur convention collective.
Cette demi-journée de grève mercredi matin
s'inscrit dans un plan d'action qui doit se dérouler pendant tout le mois
d'avril.
Les étudiants de l'Université du Québec à
Chicoutimi (UQAC) ont voté à 79 % pour la poursuite de la grève déclenchée
il y a près de deux semaines, pour protester contre la ponction de 103 millions
dans le régime des bourses.
En fait, les étudiants ont joué de prudence. Ils
ont reporté à jeudi le vote sur l'entente de principe intervenue en fin de
semaine entre les fédérations étudiantes et le ministre de l'Éducation,
Jean-Marc Fournier. L'entente porte sur une bonification du régime de prêts et
bourses.
Les étudiants veulent ainsi se donner le temps
d'analyser cette entente et de mieux comprendre les détails de l'offre du
gouvernement.
À la sortie de l'assemblée générale, lundi, des
étudiants ont vivement critiqué cette entente, certains la qualifiant de
coquille vide.
Saint-Félicien
Au cégep de Saint-Félicien, le vote a été beaucoup
plus serré. Les étudiants ont rejeté l'offre de Québec dans une proportion de
51 %. Ils doivent, eux aussi, se réunir de nouveau jeudi, afin de
réévaluer la situation.
Les 185 000 étudiants de
cégep et d'université en grève se prononcent aujourd'hui sur l'entente de
principe conclue en fin de semaine avec le ministre de l'Éducation Jean-Marc
Fournier.
Parmi les trois
associations étudiantes, seule la Fédération étudiante universitaire du Québec
recommande de voter en faveur de l'entente.
La Fédération étudiante
collégiale du Québec s'abstient tandis que la Coalition de l'association pour
une solidarité syndicale étudiante élargie, la CASSÉE, la rejette.
Ce sont les bourses du
millénaire qui ont permis d'en arriver à un compromis.
Dès septembre prochain, 70
millions seront réinvestis en bourses dans le programme d'aide financière.
Par la suite, Québec
remettra, à chaque année, les 103 millions de dollars en bourses qui ont été
convertis en prêts l'an dernier.
Lia Lévesque, Presse
Canadienne, Montréal
|
Photo Alain Roberge, La
Presse À l'UQAM, les étudiants
en sciences humaines ont décidé de prolonger la grève jusqu'à la semaine
prochaine. |
La ronde des assemblées
étudiantes pour se prononcer sur l'entente de principe intervenue avec le
ministère de l'Éducation a débuté, lundi, dans plusieurs villes du Québec.
De telles assemblées auront
lieu ces jours-ci dans les cégeps et universités touchés par une grève de leurs
étudiants.
À l'Université du Québec à
Trois-Rivières, au cégep de Victoriaville et au Collège de Shawinigan, par
exemple, les étudiants ont voté en faveur du retour en classe.
Il en est de même pour le
cégep de l'Outaouais, le cégep de Granby et le cégep de Thetford-Mines.
L'assemblée des étudiants
du Cégep de Drummondville, cependant, a décidé de demeurer en grève. Il en est
de même au Cégep de Saint-Félicien, de Rosemont, du Vieux-Montréal, de
Sainte-Foy, de Limoilou.
Les étudiants de la faculté
des lettres et sciences humaines de l'Université de Sherbrooke ont également
opté, par une mince majorité de 52 %, pour la poursuite de la grève.
Plusieurs assemblées étaient prévues à l'Université de Montréal, à l'Université
du Québec à Montréal et à l'Université Laval.
Des assemblées devaient
avoir lieu en soirée dans les constituantes de l'Université du Québec en
Outaouais et en Abitibi-Témiscamingue.
L'entente de principe
annoncée samedi dernier prévoit l'injection d'une somme de 70 millions $ la
première année dans le programme de prêts et bourses, puis 103 millions $ pour
les années subséquentes — la somme initialement revendiquée par les étudiants.
La Fédération étudiante
universitaire (FEUQ) recommande à ses membres d'entériner cette entente de
principe, la Fédération étudiante collégiale (FECQ) s'abstient de faire une
recommandation et laisse ses membres décider, alors que la Coalition de
l'Association pour une solidarité syndicale étudiante élargie (CASSEE) en
recommande le rejet.
«Nous, on juge que c'est
une bonne entente. C'est pour ça qu'on la recommande aux étudiants. On a été
chercher le maximum qu'on pouvait aller chercher», confiait le président de la
FEUQ Pier-André Bouchard, en entrevue lundi.
«On est parti de loin»,
affirme-t-il, puisque la conversion de 103 millions $ de bourses en prêts date
d'il y a un an.
Il répète qu'il appartiendra
aux étudiants de décider du sort de l'entente de principe, lors d'assemblées
générales.
À la CASSEE, la
porte-parole Héloïse Moysan-Lapointe disait être «forcée de la rejeter»
(l'entente), parce qu'elle ne répond «pas de façon satisfaisante» aux
revendications de la CASSEE.
La CASSEE voulait également
la fin de tout projet de décentralisation des cégeps ou de leur arrimage au
marché du travail, ainsi que l'adoption de mesures visant à éradiquer
l'endettement étudiant et la gratuité scolaire.
Mme Moysan-Lapointe
prévient donc que les moyens d'action de la CASSEE «vont certainement continuer
en attendant».
Lundi vers 8h d'ailleurs,
des intrus ont «visité» les bureaux de la FEUQ. Des bureaux ont été renversés,
des ordinateurs aussi et des documents ont été éparpillés. La FEUQ a précisé
que les dommages étaient toutefois «minimes».
Le Service de police de
Montréal a été mandé sur les lieux et il a procédé à cinq arrestations.
À la CASSEE, Héloïse
Moysan-Lapointe affirme que les responsables ne sont pas seulement des gens de
la CASSEE, mais aussi de gens de la FEUQ insatisfaits de l'entente de principe.
Interrogé au sujet de cette
version, M. Bouchard de la FEUQ a dit qu'il ignorait l'allégeance des gens qui
ont posé ces actes, ajoutant qu'ils devront en répondre devant la justice. Il
«trouve ça irresponsable» d'agir ainsi. «Il me semble que c'est la mauvaise
cible», croit le leader étudiant.
«Ce n'est pas comme ça
qu'on se prononce sur une proposition» qui est soumise aux assemblées générales
des étudiants. «C'est en allant dans les assemblées générales et en décidant si
on vote pour ou si on vote contre», a argué M. Bouchard.
De son côté, la Fédération
des cégeps a jugé que l'entente de principe était de nature «à entraîner un
retour rapide des étudiants dans les cégeps». Elle souhaite «que l'ensemble des
étudiants du collégial présentement en grève puissent revenir en classe dans
les meilleurs délais afin de terminer et de réussir leur trimestre d'hiver».
Le Droit
Après trois semaines de
grève générale, les étudiants du Collège de l'Outaouais ont voté pour un retour
en classe dès mercredi après-midi.
Les étudiants se sont
prononcés dans une proportion de 57,2 % en faveur de l'entente de principe
intervenue avec le gouvernement Jean Charest sur le programme de prêts et
bourses.
Le président de
l'association étudiante, Patrick Robert-Meunier, s'est dit déçu du résultat du
vote. Il juge que Québec n'a pas donné grand chose aux étudiants. «Jean Charest
doit être en train de se tordre de rire», a-t-il commenté.
L'entente avec le
gouvernement permettra aux étudiants de récupérer 70 millions $ de bourse l'an
prochain, puis 103 millions $ dans les quatre années suivantes.
Le retour en classe des
étudiants coïncidera avec une demi-journée de grève de leurs professeurs qui
est prévue pour mercredi matin. Les enseignants du collégial sont sans contrat
de travail depuis presque trois ans.
Jonathan Habashi, La Tribune, Drummondville
Malgré l'entente de principe survenue samedi entre
les représentants de la Fédération étudiante universitaire du Québec (FEUQ), la
Fédération étudiante collégiale du Québec (FECQ) et le ministère de l'Éducation
pour régler le conflit au sujet des compressions dans le programme
gouvernemental de bourses, les étudiants du Cégep de Drummondville ont
massivement voté, lundi matin, en faveur du prolongement de la grève jusqu'à
jeudi matin.
Les cégépiens drummondvillois, qui font partie de
la Coalition de l'Association pour une solidarité syndicale élargie (CASSÉÉ),
étaient près de 600 à s'être réunis dans le gymnase du Cégep, comme ils le font
tous les lundis et jeudis depuis le 24 février dernier, date à laquelle ils ont
entamé la grève.
Pas moins de 447 d'entre eux, soit environ 75 % des
étudiants présents, ont voté en faveur de la poursuite du boycott des cours.
Seulement 139 étudiants ont voté contre la
proposition, tandis que 11 autres se sont abstenus de leur droit de parole.
Rappelons que le Cégep de Drummondville a été parmi
les six premiers établissements collégiaux à déclencher la grève au Québec. Ses
étudiants risquent de voir leur session se prolonger au-delà du 15 juin, ce qui
pourrait coûter 100 000 $ par jour à l'institution.
Pour leur part, ceux du Cégep de Victoriaville ont
décidé de retourner en classe.
Rejet de l'entente de principe
Par ailleurs, réunis en assemblée générale, les
étudiants de la faculté des Lettres et sciences humaines ont rejeté l'entente
de principe intervenue conclue entre le mouvement étudiant et le ministre des
l'Éducation, Jean-Marc Fournier.
Le vote a eu lieu à mains levées et environ 55 pour
cent des étudiants présents ont voté contre.
À Montréal, cinq membres de
la Coalition de l'association pour une solidarité syndicale étudiante élargie
(CASSEE) ont été arrêtés après avoir vandalisé un bureau de la Fédération
étudiante universitaire du Québec (FEUQ).
Les suspects, qui étaient
cagoulés, ont pénétré à l'intérieur de l'immeuble de la rue Sainte-Catherine
vers 8h du matin.
Ils ont forcé une jeune
femme à quitter les lieux et se sont barricadés à l'intérieur, en déplaçant des
meubles, renversant des bureaux et éparpillant des papiers un peu partout.
Les suspects ont refusé de
quitter les lieux à l'arrivée des policiers, mais ces derniers ont finalement
réussi à pénétrer à l'intérieur du bureau et à procéder à l'arrestation des
cinq jeunes.
Les suspects, trois hommes
et deux femmes, ont avoué aux policiers être membres de la CASSEE.
L'entente intervenue entre la Fédération étudiante
universitaire, la Fédération étudiante collégiale et le ministre de l'Éducation
du Québec, vendredi, au sujet des prêts et bourses, a vraisemblablement
satisfait de nombreux étudiants.
Réunis en assemblée générale, lundi, les étudiants
de l'Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR), du cégep de Victoriaville et
du Collège Shawinigan ont décidé de mettre un terme à leur débrayage. Dans les
trois institutions, les cours reprendront demain.
À l'UQTR, 1300 étudiants participant à l'assemblée
générale ont voté en grande majorité en faveur de cette entente. Plusieurs ont
dit mettre un terme au débrayage à contrecoeur, mais avouent qu'il fallait
faire un compromis. Au cégep de Victoriaville, 81 % des étudiants se sont
prononcés en faveur d'un retour en classe.
L'entente conclue vendredi prévoit la réinjection
de 70 millions de dollars en bourses dès septembre prochain. Les 103 millions
par année demandés par les étudiants en grève seront réinvestis à partir de
2006.
La grève se poursuit au cégep de Drummondville
Cette solution n'a toutefois pas recueilli
l'assentiment des étudiants du cégep de Drummondville, qui ont plutôt décidé de
poursuivre leur grève, entreprise le 24 février. La poursuite du débrayage
jusqu'à jeudi a été approuvée par 75 % des étudiants présents lors d'un
vote secret, lundi avant-midi.
Les étudiants drummondvillois ont ainsi respecté le
mot d'ordre de la Coalition de l'Association pour une solidarité syndicale
étudiante élargie (CASSEE), dont ils sont membres.
La CASSEE, considérée comme la plus radicale des
associations étudiantes, a rejeté l'entente et a invité les étudiants à s'y
opposer. Elle n'était pas partie prenante des discussions tenues avec le
ministre de l'Éducation, Jean-Marc Fournier.
L'association a été exclue des pourparlers par le
ministre après qu'elle eut refusé de condamner des actes commis lors d'une
occupation du bureau du ministre Fournier il y a quelques semaines.
La CASSEE estime que l'entente intervenue vendredi
ne tient pas compte de leurs revendications, dont le retrait rétroactif de la
réforme de l'aide financière aux études. Selon eux, l'offre n'a aucune
perspective à long terme sur la gratuité scolaire et ne comporte pas de mesures
pour éradiquer l'endettement des étudiants.
L'entente
intervenue entre la Fédération étudiante universitaire, la Fédération étudiante
collégiale et le ministre de l'Éducation du Québec, vendredi, au sujet des
prêts et bourses, a vraisemblablement satisfait les étudiants des cégeps de
Victoriaville et de Granby Haute-Yamaska.
Réunis en assemblée générale, lundi, les étudiants
du cégep de Victoriaville ont décidé de mettre un terme à leur débrayage dans
une proportion de 81 %. Leurs collègues de Granby ont pris la même
décision lors d'un vote à main levée. Dans les deux institutions, les cours
reprendront demain.
L'entente conclue vendredi prévoit la réinjection
de 70 millions de dollars en bourses dès septembre prochain. Les 103 millions
par année demandés par les étudiants en grève seront réinvestis à partir de
2006.
Cette solution n'a toutefois pas recueilli
l'assentiment des étudiants du cégep de Drummondville, qui ont plutôt décidé de
poursuivre leur grève, entreprise le 24 février. La poursuite du débrayage
jusqu'à jeudi a été approuvée par 75 % des étudiants présents lors d'un
vote secret, lundi avant-midi.
Les étudiants drummondvillois ont ainsi respecté le
mot d'ordre de la Coalition de l'Association pour une solidarité syndicale
étudiante élargie (CASSEE), dont ils sont membres.
La CASSEE, considérée comme la plus radicale des
associations étudiantes, a rejeté l'entente et a invité les étudiants à s'y
opposer. Elle n'était pas partie prenante des discussions tenues avec le
ministre de l'Éducation, Jean-Marc Fournier.
L'association a été exclue des pourparlers par le
ministre après qu'elle eut refusé de condamner des actes commis lors d'une
occupation du bureau du ministre Fournier il y a quelques semaines.
La CASSEE estime que l'entente intervenue vendredi
ne tient pas compte de leurs revendications, dont le retrait rétroactif de la
réforme de l'aide financière aux études. Selon eux, l'offre n'a aucune
perspective à long terme sur la gratuité scolaire et ne comporte pas de mesures
pour éradiquer l'endettement des étudiants.
Les étudiants de la Faculté des lettres et sciences
humaines de l'Université de Sherbrooke ont rejeté l'offre du ministre Fournier,
lundi, mais le résultat du vote de grève n'était toujours pas connu à
18 h. Les étudiants du Collège de Sherbrooke, qui sont membres de la
CASSEE, décideront de l'opportunité de poursuivre leur grève mercredi.
Frédérick Duchesneau, La Voix de
l'Est, GRANBY
L'entente de principe
conclue entre le ministre de l'Éducation, Jean-Marc Fournier, et les
fédérations étudiantes universitaire et collégiale a reçu un accueil favorable
au cégep de Granby Haute-Yamaska.
Tant la présidente de
l'association étudiante, Jessica Blanchette, que le directeur général de
l'établissement, Bernard Demers, se sont dits heureux de ce dénouement, qui
devrait être officialisé dans les jours à venir.
"Je suis satisfaite.
Ça commence à faire un bout qu'on était en grève, et c'est une très bonne
entente", a soutenu Mme Blanchette.
M. Fournier a révélé samedi
que 482 millions $ seraient réinvestis en bourses sur cinq ans, soit 70
millions $ cette année et 103 millions $ les quatre années suivantes.
Assemblée spéciale
L'Association étudiante du
cégep de Granby Haute-Yamaska tiendra une assemblée générale spéciale à 13h,
aujourd'hui, afin de permettre à ses membres de se prononcer sur l'entente.
Malorie Beauchemin
Les représentants de la
Coalition de l'Association pour une solidarité syndicale étudiante élargie (CASSEE)
ont invité, hier, l'ensemble des associations étudiantes à rejeter l'entente
conclue vendredi entre les fédérations étudiantes et le ministre de l'Éducation
Jean-Marc Fournier sur le réinvestissement dans les programmes de bourses en
éducation.
Manifestation étudiante à
Montréal, jeudi dernier. Dans les prochains jours, les associations étudiantes
des collèges et des universités du Québec, qu’elles soient membres de la FEUQ,
de la FECQ ou de la CASSEE, devront décider, en assemblée générale, si elles acceptent
l’offre du ministre Fournier ou si elles poursuivent les moyens de pression.
«On invite l'ensemble des
étudiants, pas seulement nos membres, à rejeter l'offre et à dire au ministre
que non, ce n'est pas acceptable, ce n'est pas suffisant», a déclaré la
porte-parole de la CASSEE, Héloïse Moysan-Lapointe, à l'issue d'un point de
presse tenu hier, à Québec, alors que les membres de la coalition se
réunissaient en congrès.
«C'est un rejet total et catégorique. Il
s'agit d'une entente au rabais qui ne satisfait pas les membres de la CASSEE»,
a ajouté la porte-parole.
Rappelons que l'entente de
principe intervenue vendredi entre les fédérations étudiantes universitaire et
collégiale (FEUQ et FECQ) prévoit la réinjection de 70 millions de dollars en
bourses, dès septembre prochain. Pour les quatre années suivantes, les 103
millions demandés par les fédérations seront réinvestis par le gouvernement
Charest, en partie à partir de ses propres fonds, et le solde par l'entremise
de deux programmes fédéraux, la Fondation canadienne des bourses d'études du
millénaire et le Programme canadien de prêts aux étudiants. Au total, 482
millions de dollars seront réinvestis en bourses sur une période de cinq ans.
«Ce n'est même pas un retour au statu quo. On
n'a rien pour cette année, moins de 103 millions pour l'année prochaine, et ce
n'est que l'année suivante qu'on verra le retour complet des 103 millions, a
expliqué Héloïse Moysan-Lapointe au Devoir. En plus, aucune mention n'est faite
dans l'entente de principe concernant le réseau collégial, que le ministre
Fournier est en train de laisser aller au démembrement.»
La CASSEE dénonce le fait
que les fédérations ont accepté de ne négocier que sur la question des 103
millions et de ne pas «profiter du plein potentiel de cette mobilisation
extraordinaire». La faction considérée comme plus radicale des associations
étudiantes souhaitait davantage protéger et améliorer l'accessibilité à
l'éducation.
Aucun plan d'action n'a
encore été adopté pour la suite des événements, la CASSEE souhaitant d'abord
consulter «en profondeur» les assemblées générales de leurs membres qui
décideront si la grève doit être poursuivie. La plupart des associations
étudiantes se réuniront en assemblée d'ici à mercredi, selon la porte-parole de
la coalition qui rassemble plus de 50 000 grévistes, mais ,d'ici là, pas
question de retourner en cours.
La FEUQ incite à approuver l'entente
Le président de la
Fédération étudiante universitaire du Québec (FEUQ), Pier-André Bouchard a
réitéré au Devoir, hier, son intention d'inciter tous les étudiants à voter en
faveur de l'entente de principe lors des assemblées générales de cette semaine.
«À ce stade-ci, c'est la meilleure proposition qu'on a reçue, on est allé
chercher le mieux qu'on pouvait aller chercher», a dit M. Bouchard. La FEUQ se
donne une semaine pour faire la tournée des assemblées générales et informer
les étudiants sur l'entente. «Reste à voir comment les associations vont se
comporter», a-t-il ajouté.
Sur l'entente intervenue
vendredi, la FEUQ s'est dite par contre «déçue» des 33 millions manquants la
première année pour arriver aux 103 millions demandés. «Mais on pense malgré
tout que c'est une excellente proposition», a tempéré Pier-André Bouchard.
Quant à la position de la
CASSEE, qui rejette l'entente, le président de la FEUQ s'est contenté de
souligner : «C'est leur choix, pas le nôtre.»
La FECQ attend le verdict des membres
Du côté de la Fédération
étudiante collégiale du Québec (FECQ), qui a négocié l'entente avec le ministre
Jean-Marc Fournier aux côtés de la FEUQ, sa présidente, Julie Bouchard, s'est
dite satisfaite de l'offre.
«Deux paramètres importants ont été respectés.
D'une part, le montant; les 103 millions réinvestis, a-t-elle souligné. D'autre
part, l'endroit où l'argent sera réinvesti, c'est-à-dire dans la baisse du
plafond de prêts et non pas dans une remise de dettes à la fin de la scolarité,
qui reviendrait à des bourses "à la diplomation".»
Mais la FECQ se défend bien
d'inciter ses associations membres à voter d'un côté ou de l'autre. «On
respecte le fonctionnement de nos instances. On s'en remet donc aux assemblées
générales, qui devront étudier le pour et le contre de l'offre», a déclaré
Julie Bouchard.
«Ce qu'on espère, c'est que le plus
d'étudiants possible puissent se prononcer sur la proposition du ministre
Fournier», a-t-elle ajouté. Des 34 cégeps en grève, seulement 14 sont membres
de la FECQ, soit quelque 45 000 étudiants collégiaux actuellement privés de
cours.
Landry critique la gestion de la crise
Alors que le premier
ministre Jean Charest s'est réjoui de l'entente de principe conclue vendredi,
le chef de l'opposition péquiste Bernard Landry a critiqué avec virulence la
façon dont le dossier a été géré par le gouvernement libéral.
«L'orgueil de Jean Charest, son entêtement et
son manque de vision ont fait perdre 130 millions de dollars aux étudiants
déjà. Des milliers d'heures de cours et d'enseignement ont été perdus. Jean
Charest doit avoir cela sur la conscience», a-t-il déclaré.
Bernard Landry a salué le
courage des étudiants qui ont persisté dans leur combat, pour finalement venir
à bout du gouvernement. Il a aussi rappelé que le Parti québécois donnait
raison aux étudiants, en leur laissant le choix des moyens d'action.
Selon lui, l'image de ce gouvernement
sera entachée par la crise, et laissera dans la conscience de la jeunesse
québécoise, «l'exemple d'une mauvaise décision et d'un entêtement qui a duré un
an».
Avec la Presse canadienne
Les événements défilent à
un rythme démentiel. Nous assistons, spectateurs ou acteurs, à une période qui
tiendra lieu de landmark dans le paysage politique et historique québécois. Le
tout, évidemment, bien trop rapidement pour que nous puissions être en mesure
d'en évaluer les impacts. Reste que nous vivons, depuis quelques semaines, des
moments qui seront au programme des cours d'histoire durant les prochaines
décennies. C'est à la naissance d'une génération politique que nous sommes
conviés.
L'icône de la génération
politique au Québec est sans aucun doute celle de nos parents. La génération
qui avait 20 ans en 1968. Ceux-là même qui ont été marxistes-léninistes,
indépendantistes, sociaux-démocrates, souverainistes,
souverainistes-associationistes, capitalistes, resociaux-démocrates et autres.
Cette génération est encore
aujourd'hui, et sans doute avec raison, considérée comme la plus politisée du
XXe siècle québécois. C'est d'eux que sont issus nos chroniqueurs
journalistiques, nos analystes politiques, nos professeurs, nos modèles. Ils
forment notre élite intellectuelle et n'avaient, jusqu'ici, rien à craindre de
la relève.
Ce n'est certainement pas
la génération des 35-45, la génération X, qui allait sonner le glas de leur
règne. Cette frange de la population, en réaction totale face à leurs
prédécesseurs, s'est fait un point d'honneur d'évacuer de son horizon tous les
héritages possibles des boomers. Ceux-là même qui se réfugient sur les ondes de
CHOI ont abdiqué la pensée critique et le raisonnement politique, prenant la
gent politique comme responsable de toutes les calamités dont elle a été
victime.
Nous prenons le plancher
Un souffle nouveau émerge.
Un virage majeur vient de survenir au Québec, et cela, dans un intervalle
incroyablement court.
Les jeunes adultes
d'aujourd'hui viennent de prendre le plancher et ils n'entendent pas se laisser
marcher sur les pieds. Après avoir été depuis dix ans une génération politisée,
elle vient d'éclore en une génération politique. Aujourd'hui, en 2005, les
étudiants québécois reprennent leur rôle d'acteurs politiques au niveau
national, au niveau du Québec.
Deux éléments viennent
expliquer ce fait. Le recentrage de l'altermondialisme primaire vers des
intérêts nationaux et la conscientisation au politique sont les causes
principales qui expliquent que des centaines de milliers d'étudiants retrouvent
une conscience nationale jadis perdue.
Depuis le référendum de
1995, rares étaient les moins de 30 ans captivés par la politique québécoise.
Avec le courant de mondialisation des années 80 et le commencement de la
dissidence envers cette façon de voir le monde, la junte politisée québécoise
s'est réfugiée dans l'international au cours des dix dernières années. Les
nationalismes étaient démodés, archaïques et rétrogrades, l'ouverture au monde,
le regard tourné vers l'autre et la pensée altermondialiste sinon
antimondialiste étaient à la mode. Un total désintéressement de la politique
nationale s'est opéré auprès de cette partie de la population, et le terrain
politique est resté vacant.
Le retour du national
La grève étudiante marque
un retournement de situation. Elle bat le rappel des troupes à domicile. Il y a
péril en la demeure et il est grand temps de s'en occuper. Avec la mobilisation
inégalée des dernières semaines au Québec, l'attention des étudiants s'est
portée, chose rare depuis plusieurs années, vers l'intérêt national québécois.
Au cours du dernier mois,
des centaines des milliers d'étudiants ont décidé de faire la grève pour
défendre un idéal de société. Ils ont choisi de sacrifier une partie sinon la
totalité de leur session à la défense d'un modèle de société, le modèle
québécois. Sans pour autant être nationalistes, c'est pour défendre la
particularité québécoise qu'ils se sont mobilisés.
Cet état de fait pourrait
avoir bien des répercussions à long terme. Loin de s'arrêter à la seule
rétrocession des 103 millions de dollars, ce mouvement aura jeté les bases de
la société politique que sera le Québec des prochaines années. En ramenant
l'attention de la jeunesse vers des intérêts nationaux et en politisant une
partie de la population jusque-là complètement étrangère à cette sphère, c'est
une conscience nationale que le gouvernement vient de créer.
L'ironie du sort veut que
ce soit un gouvernement fédéraliste qui ait stigmatisé l'attention de la
jeunesse vers la scène politique québécoise et qu'il l'ait fait monter aux
barricades pour défendre l'intérêt national. Bob Rae, ancien premier ministre
néo-démocrate de l'Ontario et président du conseil d'administration du Conseil
de l'unité canadienne vient d'ailleurs de sonner l'alarme. Selon lui, le
gouvernement Charest pourrait bien être l'élément gagnant d'un futur référendum
sur la souveraineté. Nul doute que l'option souverainiste québécoise se sera
trouvé de nouveaux adeptes durant cette grève.
Nos parents nous ont parlé
de leur 1968, nous pouvons maintenant parler de notre 2005. Ils nous ont
entretenus sur leur défaite de 1980, nous pourrions bien leur parler de notre
victoire de 2009.
La Coalition de l'Association pour une solidarité
syndicale étudiante élargie (CASSEE), a rejeté officiellement, dimanche,
l'entente de principe intervenue la veille entre le ministre de l'Éducation et
la Fédération étudiante universitaire du Québec (FEUQ) et la Fédération
étudiante collégiale du Québec (FECQ).
Les représentants de la
CASSEE, réunis à Québec, ont qualifié l'entente d'offre à rabais. Ils indiquent
qu'elle ne tient pas compte de leurs revendications, dont le retrait rétroactif
de la réforme de l'aide financière aux études. Selon eux, l'offre n'a aucune
perspective à long terme sur la gratuité scolaire et ne comporte pas de mesures
pour éradiquer l'endettement des étudiants.
http://radio-canada.ca/nouvelles/Index/nouvelles/200504/03/003-CASSEE-rejet-offre.shtml
La CASSEE a été écartée des
négociations avec le gouvernement.
Selon le ministre Jean-Marc Fournier, la
proposition prévoit un réinvestissement d'environ 482 millions de dollars en
bourses sur une période de cinq ans.
Ainsi, 70 millions de
dollars seraient réinvestis dans le programme des bourses pour l'année 2005. Le
retour des 103 millions de dollars, réclamés par les étudiants, serait effectif
pour les 4 années suivantes.
Les fonds proviendraient du
Programme canadien de prêts aux étudiants et de la Fondation des bourses du
millénaire, qui débourseraient respectivement 100 et 40 millions de dollars. De
plus, Québec aurait reçu l'assurance qu'il pourra compter sur un montant
récurrent de 25 millions de dollars à compter de 2006-2007.
LA FEUQ invite ses membres
à entériner l'offre
La FEUQ a déjà appelé ses membres à se prononcer en
faveur de la proposition du gouvernement.
Tout en déplorant la perte
de 33 millions de dollars dans le budget des prêts et bourses de cette année,
la FECQ a pour sa part jugé l'entente « suffisamment intéressante ».
Elle a invité ses membres à l'examiner en vue d'un règlement rapide du conflit.
Les associations étudiantes devraient se prononcer
sur cette entente au cours des prochains jours.
Charest applaudit, Landry
dénonce
Le premier ministre du
Québec, Jean Charest, s'est dit enchanté de cette entente de principe. De son
côté, le chef de l'opposition Bernard Landry l'a qualifiée de
« recul », tout en déplorant le temps perdu dans ce dossier.
« L'orgueuil de Jean
Charest, son entêtement et son manque de vision ont fait perdre 130 millions de
dollars aux étudiants déjà. Des milliers d'heures de cours et d'enseignement
ont été perdus. Jean Charest doit avoir cela sur la conscience », a
déclaré le chef péquiste, de passage à Lévis.
De son côté, la Fédération
des cégeps a déclaré que l'entente était suffisamment intéressante pour que
l'ensemble des étudiants l'examinent avec attention en vue d'un règlement
rapide du conflit.
La crise continue à paralyser de nombreux collèges
et universités depuis plus d'un mois au Québec, où le nombre des étudiants en
grève étaient de 185 000, vendredi. De nombreuses associations doivent
tenir des votes de reconduction de grève à compter de lundi.
Si la grève se poursuit,
une quinzaine de cégeps risquent de voir leur session se prolonger, ce qui
coûterait 100 000 $ par jour à chaque institution à compter du 15
juin. La situation est moins critique pour les universités, qui ne sont pas
soumises à la même contrainte légale.
Les représentants des fédérations étudiantes
universitaires et collégiales sont parvenus, samedi, à une entente de principe
avec le ministère de l'Éducation pour régler le conflit au sujet des
compressions dans le programme gouvernemental de bourse. Le ministre Jean-Marc
Fournier a indiqué que 482 millions de dollars seront réinvestis en bourses au
cours des cinq prochaines années.
La proposition prévoit un
réinvestissement de 70 millions de dollars dans le programme des bourses pour
l'année 2005, et le retour des 103 millions de dollars, réclamés par les
étudiants, pour les 4 années suivantes.
Les fonds proviendront du
Programme canadien de prêts aux étudiants et de la Fondation des bourses du
millénaire, qui contribueront respectivement à hauteur de 100 et de 40 millions
de dollars.
De plus, le ministre de
l'Éducation, Jean-Marc Fournier, a indiqué que le gouvernement a reçu
l'assurance qu'il pourra compter sur un montant récurrent de 25 millions de
dollars à compter de 2006-2007.
LA FEUQ invite ses membres
à entériner l'offre
Déjà, la Fédération étudiante universitaire du
Québec (FEUQ) a appelé ses membres à se prononcer en faveur de la proposition
du gouvernement.
Tout en déplorant la perte
de 33 millions de dollars dans le budget des prêts et bourses de cette année,
la Fédération étudiante collégiale du Québec (FECQ) a pour sa part jugé l'entente
« suffisamment intéressante ». Elle a invité ses membres à l'examiner
en vue d'un règlement rapide du conflit.
Les associations étudiantes
devraient se prononcer sur cette entente au cours des prochains jours.
De son côté, la Coalition de l'Association pour une
solidarité syndicale étudiante élargie (CASSEE), qui a été exclue des
négociations, a rejeté l'offre. Il s'agit, selon elle, d'une question de
principe que l'on ne peut négocier à rabais.
Les membres de la CASSEE
doivent faire le point en fin de semaine sur les actions à poser dans les jours
à venir. De nombreuses associations étudiantes doivent tenir des votes de
reconduction de grève à compter de lundi.
Charest applaudit, Landry
dénonce
Le premier ministre du
Québec, Jean Charest, s'est dit enchanté de cette entente de principe.
De son côté, le chef de
l'opposition Bernard Landry a déploré le temps perdu dans ce dossier.
« L'orgueuil de Jean Charest, son entêtement et son manque de vision ont
fait perdre 130 millions de dollars aux étudiants déjà. Des milliers d'heures
de cours et d'enseignement ont été perdus. Jean Charest doit avoir cela sur la
conscience », a déclaré le chef péquiste, de passage à Lévis.
De son côté, la Fédération
des cégeps a déclaré que l'entente était suffisamment intéressante pour que
l'ensemble des étudiants l'examinent avec attention en vue d'un règlement
rapide du conflit.
La crise continue à paralyser de nombreux collèges
et universités depuis plus d'un mois au Québec, où le nombre des étudiants en
grève étaient de 185 000, vendredi.
Si la grève se poursuit,
une quinzaine de cégeps risquent de voir leur session se prolonger, ce qui
coûterait 100 000 $ par jour à chaque institution à compter du 15
juin. La situation est moins critique pour les universités, qui ne sont pas
soumises à la même contrainte légale.
La Fédération étudiante universitaire du Québec
(FEUQ) appelle tous ses membres à se prononcer en faveur de l'entente de
principe intervenue vendredi avec le gouvernement du Québec pour régler le
conflit au sujet des compressions dans le programme gouvernemental de bourses.
« C'est clair, on a fait reculer le
gouvernement sur sa question des prêts et bourses », a déclaré le
président de la FEUQ, Pier-André Bouchard.
« Ça nous semble clair que c'est nous qui
avons été l'acteur clé pour dénouer cet argent, qui provenait de la Fondation.
C'est nous qui avons amené cet argent à la table. »
Pour la fédération universitaire, que l'argent
vienne d'Ottawa ou de Québec, peu importe. L'essentiel était d'obtenir le plus
rapidement possible un retour des 103 millions, ce qui sera fait dès l'an
prochain, un abaissement du plafond des prêts et un régime qui inclut tous les
étudiants qui ont besoin d'aide financière.
Pier-André Bouchard a remercié au détour le
gouvernement Charest d'avoir éveillé la conscience politique des étudiants, une
conscience qui va bien au-delà des fameux 103 millions : « J'ai
l'impression qu'aux prochaines élections, les jeunes vont y aller,
voter! »
Techniquement, l'entente de principe ne sera
officielle que dans 5 à 7 jours, le temps pour la FEUQ de tenir un congrès national
après que toutes les associations locales se seront prononcées.
Entre-temps, la grève continue. À l'UQAR, par
exemple, l'assemblée générale n'aura lieu que mercredi et tous les moyens de
pression prévus sont toujours à l'ordre du jour.
Presse Canadienne, Montréal
Après cinq semaines de
grève, une entente de principe a été conclue dans le conflit entre les
étudiants du Québec et le gouvernement, a annoncé le ministre de l'Éducation,
Jean-Marc Fournier, samedi.
M. Fournier a révélé que
482 millions $ seront réinvestis en bourses sur une période de cinq ans.
Cet argent supplémentaire,
soit 140 millions $, provient des contributions fédérales, dont la Fondation
canadienne des bourses d'études du millénaire. De plus, le ministre a indiqué
que le gouvernement avait reçu l'assurance qu'il pourra compter sur un montant
récurrent de 25 millions $ à compter de 2006-2007. Rien n'a encore été
officiellement conclu à ce chapitre entre les deux ordres de gouvernement.
Toutefois, les étudiants ne
récupéreront leurs 103 millions $ que l'année prochaine, puisque pour 2005 le
budget demeure à 70 millions $.
Selon M. Fournier, les
étudiants universitaires pourront compter sur une bourse supplémentaire de 1400
$ pour la première année et de 1980 $ pour les quatre années suivantes tandis
que ceux du cégep obtiendront une bourse supplémentaire de 700 $, la première
année, et de 1055 $ pour les années subséquentes.
«Je suis heureux qu'il y
ait un dénouement qui permet de répondre à des besoins des étudiants dans le
respect des marges de manoeuvre du gouvernement (qui) ne sont pas si grandes
que ça», a déclaré M. Fournier.
Le ministre a dit souhaiter
que les cours reprennent le plus tôt possible.
La Fédération étudiante
collégiale du Québec, qui a participé aux négociations, a demandé à ses membres
de se prononcer en grand nombre sur l'entente sans en recommander
officiellement l'adoption parce qu'elle ne veut pas influencer le vote.
Dans une entrevue
téléphonique à NTR, la présidente de la Fédération étudiante collégiale du
Québec, Julie Bouchard, a quand même déploré, la perte de 33 millions $ dans le
budget des prêts et bourses de cette année.
Pour sa part, la Fédération
étudiante universitaire du Québec, la FEUQ, recommande à ses membres d'accepter
l'entente de principe.
Les membres de la FECQ et
de la FEUQ doivent se prononcer aux cours d'assemblées générales qui se
tiendront dans le courant de la semaine prochaine.
L'entente de principe ne
fait pas le bonheur de tous les étudiants. La CASSEE, l'association qui a
initié le mouvement de grève, s'est dite déçue par la tournure des événements.
«Ce n'est n'est pas très satisfaisant car on ne regagne pas tout ce qu'on avait
perdu, il y a plus d'un an, a déclaré une porte-parole du mouvement, Héloïse
Moisan-Lapointe, sur les ondes de RDI. C'est clair que c'est en-deçà des
revendications votées en assemblées générales.»
Par ailleurs, de passage à
Lévis, le chef de l'opposition péquiste, Bernard Landry, a accusé le premier
ministre Jean Charest d'être directement responsable de la crise qui est en
voie de s'achever.
«L'orgueil de Jean Charest,
son entêtement et son manque de vision ont fait perdre 130 millions $ aux
étudiants déjà. Des milliers d'heures de cours et d'enseignement ont été
perdus. Jean Charest doit avoir cela sur la conscience», a déclaré M. Landry.
C'est en effet le
gouvernement Charest qui est seul responsable de la crise «par son manque de
vision et sa négligence», croit le chef péquiste.
Il a vanté le «courage» des
étudiants dont la ténacité est finalement venue à bout du gouvernement. M.
Landry a aussi rappelé que le Parti québécois avait donné raison à la cause des
étudiants, en leur laissant le choix des moyens d'action.
M. Landry a finalement
rappelé qu'une incertitude persiste. C'est à la suite d'une entente verbale
avec Ottawa, pour obtenir l'argent des bourses du Millénaire, que la crise
s'est réglée. «On sait ce que cela veut dire une entente verbale avec les
fédéraux. Il y en avait une pour régler le dossier des abattoirs le prix payé
aux agriculteurs pour leurs animaux, et on sait ce que cela a donné», a conclu
M. Landry.
Pour le chef péquiste, la
crise «va laisser dans la conscience de la jeunesse québécoise l'image d'un
gouvernement qui donne le mauvais exemple d'une mauvaise décision et d'un
entêtement qui a duré un an.».
De son côté, la Fédération
des cégeps a mentionné, par voie de communiqué, que l'entente «était
suffisamment intéressante pour que l'ensemble des étudiants et étudiantes du
collégial la considèrent et l'examinent avec attention en vue d'un règlement
rapide» du conflit.
Les représentants des fédérations étudiantes
universitaires et collégiales (la FEUQ et la FECQ) sont parvenus, il y a
quelques heures, à une entente de principe avec le ministère de l'Éducation.
L'entente prévoit un
réinvestissement de 70 millions de dollars en bourses pour l'an prochain et le
retour des 103 millions de dollars, réclamés par les étudiants, pour les quatre
années suivantes.
Les fonds proviendront du
Programme canadien de prêts aux étudiants et de la Fondation des bourses du
millénaire, qui contribueront respectivement à hauteur de 100 et de 40 millions
de dollars.
Une proposition qui ne fait
pas l'unanimité
Les associations étudiantes
devraient se prononcer sur cette entente au cours des prochains jours.
Déjà, la Coalition de l'Association pour une
solidarité syndicale étudiante élargie (CASSEE), qui a été exclue des
négociations, a rejeté l'offre. Il s'agit, selon elle, d'une question de
principe que l'on ne peut négocier à rabais.
Les membres de la CASSEE
doivent faire le point en fin de semaine sur les actions à poser dans les jours
à venir. De nombreuses associations étudiantes doivent tenir des votes de
reconduction de grève à compter de lundi.
En attendant, la crise
continue à paralyser de nombreux collèges et universités depuis plus d'un mois
au Québec, où le nombre des étudiants en grève étaient de 185 000,
vendredi.
Si la grève se poursuit,
une quinzaine de cégeps risquent de voir leur session se prolonger, ce qui
coûterait 100 000 $ par jour à chaque institution à compter du 15
juin. La situation est moins critique pour les universités, qui ne sont pas
soumises à la même contrainte légale.
Presse Canadienne, Montréal
Après cinq semaines de
grève, une entente de principe a été conclue dans le conflit entre les
étudiants du Québec et le gouvernement, a annoncé le ministre de l'Éducation,
Jean-Marc Fournier, samedi.
M. Fournier a révélé que
482 millions $ seront réinvestis en bourses sur une période de cinq
ans.
Cet argent supplémentaire,
soit 140 millions $, provient des contributions fédérales, dont la
Fondation canadienne des bourses d'études du millénaire. De plus, le ministre a
indiqué que le gouvernement avait reçu l'assurance qu'il pourra compter sur un
montant récurrent de 25 millions $ à compter de 2006-2007. Rien n'a
encore été officiellement conclu à ce chapitre entre les deux ordres de
gouvernement.
Toutefois, les étudiants ne
récupéreront leurs 103 millions $ que l'année prochaine, puisque pour
2005 le budget demeure à 70 millions $.
Selon M. Fournier, les
étudiants universitaires pourront compter sur une bourse supplémentaire de
1400 $ pour la première année et de 1980 $ pour les quatre années
suivantes tandis que ceux du cégep obtiendront une bourse supplémentaire de
700 $, la première année, et de 1055 $ pour les années subséquentes.
«Je suis heureux qu'il y
ait un dénouement qui permet de répondre à des besoins des étudiants dans le
respect des marges de manoeuvre du gouvernement (qui) ne sont pas si grandes
que ça», a déclaré M. Fournier.
Le ministre a dit souhaiter
que les cours reprennent le plus tôt possible.
L'entente de principe ne
fait pas le bonheur de tous les étudiants. La CASSEE, l'association qui a
initié le mouvement de grève, s'est dite déçue par la tournure des événements.
«Ce n'est pas très satisfaisant car on ne regagne pas tout ce qu'on avait
perdu, il y a plus d'un an, a déclaré une porte-parole du mouvement, Héloïse
Moisan-Lapointe, sur les ondes de RDI. C'est clair que c'est en-deçà des
revendications votées en assemblées générales.»
De son côté, la Fédération
des cégeps a mentionné, par voie de communiqué, que l'entente «était
suffisamment intéressante pour que l'ensemble des étudiants et étudiantes du
collégial la considèrent et l'examinent avec attention en vue d'un règlement
rapide» du conflit.
MONTREAL, le 2 avril /CNW Telbec/ - La Fédération étudiante collégiale du Québec (FECQ) appelle tous ses membres à se prononcer massivement sur la proposition faite aujourd'hui par le ministre de l'Education, au nom du gouvernement du Québec, dans la perspective de régler le conflit qui l'oppose aux étudiants de tout le Québec, suite aux coupures infligées aux bourses.
La FECQ a participé activement aux pourparlers qui ont conduit à la proposition faite aujourd'hui. Elle juge toutefois qu'elle doit soumettre cette offre au vote de ses membres sans tenter de l'influencer. Les étudiants sont le moteur d'une mobilisation historique et réclament depuis un an la récupération des 103 M $ coupés en bourse lors du dernier budget. Ils doivent donc avoir le libre-arbitre quant à la décision d'accepter ou non l'offre.
Celle-ci prévoit que 70 M $ en bourses seront versés aux étudiants lors du prochain budget, et que l'an prochain et les années subséquentes, le plafond de prêt sera ramené au niveau antérieur aux coupures. Dans les faits, cela représenterait un abaissement du plafond de prêt au collégial qui passerait de 3035 $ en 2004-2005 à 2335 $ en 2005-2006, puis à 1980 $ pour les années suivantes.
Parce que cette bataille est celle des étudiants c'est à eux seuls de décider si l'offre leur semble souhaitable ou pas, selon la FECQ. "Nous demandons à tous nos membres d'aller voter en grand nombre lors de la prochaine assemblée générale de leur association", rappelle la présidente la Fédération, Julie Bouchard.
La FECQ représente 45 000 étudiants collégiaux actuellement en grève !
Renseignements: et Source : Julie Roy, attachée de presse, FECQ, (514) 562-3321
MONTREAL, le 2 avril /CNW Telbec/ - Dans une réaction préliminaire, la Fédération des cégeps a indiqué aujourd'hui que l'entente de principe intervenue plus tôt entre le ministre de l'Education, du Loisir et du Sport et les fédérations étudiantes est suffisamment intéressante pour que l'ensemble des étudiants et des étudiantes du collégial la considèrent et l'examinent avec attention en vue d'un règlement rapide de la situation actuelle.
La Fédération est vivement préoccupée des conséquences possibles de la poursuite de la grève étudiante, notamment sur la persévérance scolaire et la réussite. Comme établissements d'enseignement supérieur, les cégeps ont des responsabilités d'éducateurs à assumer et des objectifs pédagogiques à atteindre.
Actuellement, environ 100 000 étudiants et étudiantes de 34 cégeps boycottent leurs cours. Dans 17 de ces établissements, le nombre de journées de cours perdues s'élève maintenant à 15 au minimum.
Renseignements: Caroline Tessier, directrice des communications, cellulaire (514) 239-2088
MONTRÉAL, le 2 avril /CNW Telbec/ - Le ministre de l'Education, du Loisir et du Sport, M. Jean-Marc Fournier, a présenté aujourd'hui l'entente de principe qu'il a conclue avec les leaders étudiants représentant la Fédération étudiante universitaire du Québec et la Fédération des étudiants des collèges du Québec. Cette entente, qui aura pour effet de diminuer l'endettement étudiant, permet un réinvestissement de 482 millions de dollars sur cinq ans dans le régime d'aide financière. Ce réinvestissement se fera dans le respect du cadre budgétaire présenté le 15 mars dernier en y ajoutant de nouveaux revenus négociés avec les autorités fédérales.
«Nous avons toujours dit que nous étions sensibles à la question de l'endettement et que malgré une situation budgétaire difficile, il fallait mettre toutes nos énergies à la recherche de solutions novatrices favorisant l'accès aux études supérieures. Pour y arriver, nous avons dû intensifier les discussions avec le gouvernement fédéral et la Fondation canadienne des bourses d'études du millénaire dans le but de dégager des sommes additionnelles qui nous permettent aujourd'hui de conclure une entente sur une offre bonifiée», a déclaré monsieur Fournier.
Ainsi, en plus de confirmer l'aide récurrente de 70 millions de dollars de la Fondation canadienne des bourses d'études du millénaire, le ministre Fournier a obtenu de celle-ci, dans le cadre d'un projet spécial, un montant additionnel de 40 millions de dollars afin de soutenir les étudiantes et les étudiants issus de familles défavorisées. S'ajoute à cela un montant de 100 millions de dollars issu du Programme canadien de prêts aux étudiants (PCPE). Une bonification de ce programme a été annoncée en 2004, mais la part revenant au Québec n'avait pas encore été établie. Même si cela reste encore à être officialisé, nous avons reçu l'assurance que nous pourrons compter sur un montant récurrent de 25 millions de dollars par année à compter de 2006-2007.
Le ministre s'est dit heureux de l'effort consenti par les étudiants pour en arriver à ce compromis, qui respecte le cadre budgétaire gouvernemental tout en répondant aux préoccupations de ceux-ci en matière de réduction de l'endettement. Il a également tenu à souligner l'excellente collaboration de ses partenaires fédéraux ainsi que de la Fondation.
Cette entente porte exclusivement sur une diminution du plafond de prêt, ce qui entraînera une augmentation du montant des bourses. En 2005-2006, l'investissement de 70 millions de dollars permettra de diminuer le plafond de prêt de 1 400 $ pour les étudiants universitaires et de 700 $ pour ceux et celles qui étudient au collégial ou en formation professionnelle au secondaire. A compter de 2006-2007, ces montants passeront à 1 980 $ et à 1 055 $ pour ainsi revenir aux plafonds qui prévalaient en 2003-2004. «Je souhaite que cette entente entraîne un retour en classe de tous les étudiants et qu'ils puissent ainsi terminer le trimestre en cours dans les meilleurs délais», a conclu M. Fournier.
BONIFICATION DE L'OFFRE AUX ETUDIANTES ET AUX ETUDIANTS DU QUÉBEC POUR REDUIRE L'ENDETTEMENT* DE 2005-2006 A 2009-2010
Offre du 15 mars 2005 (Total sur cinq ans) |
342 M$ |
Ajout de la Fondation canadienne des bourses d'études du millénaire (en plus du montant annuel de 70 M$) |
40 M$ |
Bonification du Programme canadien de prêts aux étudiants (25 M$ par année à partir de 2006-2007) |
100 M$ |
Grand total des contributions fédérales additionnelles |
140 M$ |
Offre du 1er avril 2005 (Total sur cinq ans) |
482 M$ (342 M$ + 140 M$) |
* Le montant proposé vise la réduction des plafonds de prêts et une augmentation équivalente des montants de bourses pour études.
|
2005/2006 |
2006/2007 |
2007/2008 |
2008/2009 |
2009/2010 |
2005/2010 |
Offre du 15 mars 2005 |
41,5 M$ |
53 M$ |
69,5 M$ |
82,5 M$ |
95,5 M$ |
342 M$ |
Contributions fédérales additionnelles |
28,5 M$ |
50 M$ |
33,5 M$ |
20,5 M$ |
7,5 M$ |
140 M$ |
Offre du 1er avril 2005 |
70 M$ |
103 M$ |
103 M$ |
103 M$ |
103 M$ |
482 M$ |
* Les montants proposés visent la réduction des plafonds de prêt et une augmentation équivalente des montants de bourses pour études.
Secondaire
Année d’attribution |
Secondaire formation professionnelle |
Collégial |
Universitaire 1er cycle |
Universitaire 2ème et 3ème cycle |
2003-2004 |
2 000 $ |
1 980 $ |
2 440 $ |
3 240 $ |
2004-2005 |
3 150 $ |
3 035 $ |
4 420 $ |
5 220 $ |
2005-2006 |
2 450 $ |
2 335 $ |
3 020 $ |
3 820 $ |
2006-2007 |
2 000 $ |
1 980 $ |
2 440 $ |
3 240 $ |
2007-2008 |
2 000 $ |
1 980 $ |
2 440 $ |
3 240 $ |
2008-2009 |
2 000 $ |
1 980 $ |
2 440 $ |
3 240 $ |
2009-2010 |
2 000 $ |
1 980 $ |
2 440 $ |
3 240 $ |
N.B.: Il s'agit de montants correspondant à une charge d'étude normale, soit pour deux trimestres.
BUREAU DU MELS A MONTRÉAL
LE SAMEDI 2 AVRIL 2005
Mesdames, Messieurs,
Merci de votre présence pour cette conférence de presse annonçant une entente de principe avec les leaders étudiants. Une entente qui améliore les bourses dans le respect du cadre budgétaire du gouvernement du Québec.
D'abord, je tiens à rappeler que le 15 mars nous avons fait une offre substantielle qui témoignait de notre sensibilité à la question de l'endettement étudiant.
Soulignons que les recteurs d'universités, la Fédération des cégeps et la Chambre de commerce du Québec ont noté l'importance des sommes mises sur la table, soit 342 M$ sur 5 ans.
Il est apparu que pour en arriver à une entente avec les leaders étudiants, il fallait dégager d'autres sources de financement.
Dès le départ, nous avons précisé que les discussions devaient se tenir à l'intérieur de notre cadre budgétaire.
On ne pouvait pas accepter d'améliorer les bourses aux étudiants en enlevant des crédits aux universités. Cela aurait constitué un recul.
Nous cherchions à avancer en améliorant l'aide financière tout en protégeant les autres missions en éducation. Pour cela, il n'y avait qu'une piste : développer une nouvelle marge de manoeuvre par l'apport d'argent neuf et non par un transfert de fonds existants.
Aujourd'hui, je vous annonce que nous avons avancé.
D'abord, un premier pas de 40 M$ grâce à une entente entre le Ministère et la Fondation des bourses fédérales du millénaire. Entente obtenue avec la collaboration des étudiants et des autorités fédérales.
Notons que ce 40 M$ est un ajout aux 70 M$ annuel des Bourses du millénaire.
Ensuite, nous avons avancé d'un second pas de 100 M$ pour les 5 prochaines années suite à nos discussions avec le gouvernement fédéral à l'égard du Programme canadien des prêts aux étudiants.
Certains échanges administratifs restent à compléter, mais grâce aux démarches des dernières semaines et plus particulièrement des derniers jours, à l'égard des fonds annoncés au budget fédéral, nous sommes passés d'une simple éventualité, à une réelle capacité d'affecter de nouveaux fonds dans un ordre de grandeur de 25 M$ par année, à compter de l'an prochain, pour les étudiantes et les étudiants du Québec qui en ont le plus besoin.
Nous avons fait des progrès en améliorant notre marge de manoeuvre de 140 M$ sur 5 ans suite à nos discussions avec le gouvernement fédéral. Je tiens d'ailleurs à souligner la contribution de la ministre Lucienne Robillard qui durant les dernières semaines à permis ce progrès.
Ainsi donc, à notre cadre budgétaire de 342 M$ sur 5 ans annoncé le 15 mars, nous pouvons maintenant ajouté 140 M$ sur 5 ans provenant du fédéral, nous permettant de disposer de 482 M$.
Aujourd'hui, j'annonce une entente de principe avec les leaders étudiants qui distribue ces 482 M$ en bourses supplémentaires sur 5 ans de la façon suivante : 70 M$ la première année et 103 M$ les 4 autres années.
Pour les étudiants, cette entente signifie des bourses supplémentaires : la première année de 1400 $ à l'université et de 700 $ au cégep. Les 4 autres années de 1980 $ à l'université et de 1055 $ au cégep.
Pour le gouvernement du Québec, il s'agit d'une entente qui nous permet d'améliorer une mission, soit l'accès aux études, non pas en déshabillant une autre mission, mais par l'apport d'argent neuf du gouvernement fédéral.
Pour les Québécois, cela constitue d'abord un gain en éducation mais aussi une preuve que les relations fédérales-provinciales peuvent aussi être synonyme de collaboration et d'entente.
-30-
LCN |
(D'après PC) – Le conflit étudiant tire
vraisemblablement à sa fin. Le ministre de l'Éducation, Jean-Marc Fournier,
vient de révéler les détails d'une entente de principe intervenue entre lui et
les leaders des Fédérations étudiantes universitaire et collégiale du Québec.
Après cinq semaines de
grève, les étudiants devraient donc retourner prochainement en classe.
Le ministre Fournier a
confirmé en conférence de presse que la Fondation des Bourses du millénaire a
débloqué 40 millions de dollars supplémentaires, qui seront distribués sur une
période quatre ans.
Cette somme offerte par
l'organisme fédéral s'ajoute donc aux 70 millions de dollars déjà alloués par
la Fondation au Québec.
Cela permet donc
d'atteindre les 103 millions de dollars tant réclamés par les étudiants.
La Fédération étudiante
universitaire du Québec tiendra aussi un point de presse cet après-midi à
Rimouski.
La Fondation des bourses du
millénaire (FBM) vient à la rescousse du gouvernement du Québec en débloquant
des millions supplémentaires pour conclure une entente avec les fédérations
étudiantes, selon les informations obtenues par Le Devoir. Ce coup de pouce a
permis d'arriver à une entente de principe qui devrait être dévoilée dans les
prochaines heures. On entrevoit donc enfin un dénouement à la crise sociale qui
secoue le Québec depuis plus de cinq semaines.
|
Les représentants des
fédérations étudiantes sont arrivés cette semaine à la table de négociation
avec un atout important dans leur manche : ils ont convaincu l'organisme
fédéral de verser un montant de l'ordre de 10 à 20 millions supplémentaires,
qui s'ajoute aux 70 millions déjà alloués par la Fondation au Québec.
Selon ce que Le Devoir a
appris, la proposition permet d'atteindre sur une période de deux ans les
fameux 103 millions tant réclamés par les étudiants. On réinjecterait ainsi 70
millions au cours de la prochaine année pour en arriver à 103 millions en
2006-07. Pour les deux premières années, le gouvernement du Québec arrive à
investir ces montants grâce à la contribution de la FBM. Par la suite, il
versera seul les 103 millions aux étudiants.
Ces sommes serviront à
abaisser le plafond des prêts, comme le demandaient les étudiants, et non à
alimenter un système de remise de dette tel que proposé initialement par le
ministre de l'Éducation.
La proposition sera présentée
aujourd'hui aux associations membres de la Fédération étudiante universitaire
du Québec (FEUQ) réunies en congrès à Rimouski. Une conférence de presse est
prévue cet avant-midi, en marge du congrès, pour en dévoiler le contenu.
La Fédération étudiante
collégiale du Québec (FECQ) et la FEUQ ont toutes deux réitéré hier leur
intention de soumettre un accord de principe à leurs assemblées générales. Les
associations membres des fédérations étudiantes commençaient déjà hier à
préparer le terrain pour la tenue d'assemblées générales dans les prochains
jours. «On nous a dit qu'il y aurait une offre attendue ce soir ou demain à
discuter en fin de semaine [lors du congrès de la FEUQ]», a confié au Devoir le
responsable des affaires externes du Mouvement des associations générales
étudiantes de l'Université du Québec à Chicoutimi (MAGE-UQAC), Jean-François
Lalonde. La principale association de l'Université de Montréal, la FAECUM, a
quant à elle avisé ses associations départementales qu'elles pourraient avoir à
se prononcer sur une proposition en début de semaine.
Évolution des négociations
Rappelons que le
gouvernement avait dans un premier temps proposé, le 15 mars, de réinvestir 29
millions dans l'aide financière, afin notamment de créer un système de remise
de dette dont auraient bénéficié seulement 35 % des étudiants recevant de
l'aide financière. Dénoncée vivement par les fédérations étudiantes, la
proposition a dès le lendemain été bonifiée légèrement pour atteindre 41,5
millions en 2005-06 et 95 millions en 2009-10.
Cette proposition n'a pas
fait vaciller la mobilisation, bien au contraire. Le lendemain, environ
80 000 personnes marchaient dans les rues de la ville et le nombre de
grévistes se maintient au niveau historique de 185 000 depuis.
Les sommes allongées lors
du blitz de négociation cette semaine par la Fondation des bourses du
millénaire conjuguées à l'effort financier additionnel de Québec permettent
maintenant d'atteindre 70 millions la première année et 103 millions en
2006-07.
Depuis que le gouvernement
du Québec a coupé les 103 millions dans l'aide financière, il y a un an, la
Fondation a toujours dit qu'elle retiendrait les 70 millions alloués à Québec,
dont une moitié est vouée à l'aide financière et l'autre aux services aux
étudiants dans les collèges et les universités. C'est qu'en augmentant le
plafond des prêts de 57 % au collégial et de 88 % au premier cycle
universitaire, Québec rompait l'entente le liant à l'organisme fédéral ainsi
qu'aux fédérations étudiantes, à la Fédération des cégeps et à la Conférence
des recteurs.
La FBM a maintes fois
répété que les fonds resteraient à Ottawa tant que le gouvernement et les
étudiants ne s'entendraient pas. À cette arme de négociation dans la poche des
étudiants se sont ajoutés des millions additionnels qui proviendraient entre
autres des revenus de placement de la Fondation plus importants que prévu. Il a
été impossible de joindre la Fondation pour avoir plus de détails.
Hier, 17 cégeps ont dépassé
le cap des cinq semaines de grève, forçant ainsi la poursuite des cours au-delà
du 15 juin afin de compléter les 82 jours de classe prescrits par la loi. La
Fédération des cégeps estime que chaque journée de classe reprise après le 15
juin (au début de l'été ou après la fin d'août) coûtera un million aux
collèges.
La perspective d'une
entente imminente réjouissait hier le président de la Fédération des cégeps,
Gaétan Boucher, qui s'inquiétait néanmoins du temps nécessaire à sa
ratification. «Le temps de voir le monde en assemblée générale, d'expliquer
l'entente, cela ajoute du temps, c'est d'autant plus compliqué que plusieurs
associations sont indépendantes ou membres de la CASSEE [le regroupement
étudiant qui a été écarté des négociations]», a déclaré M. Boucher, notant que
la FECQ représente moins d'une vingtaine des 34 cégeps actuellement en grève.
Quelque 185 000
étudiants étaient toujours en grève hier. Cette mobilisation étudiante est de
loin la plus imposante que le Québec ait connue, la grève s'étant répandue
comme une traînée de poudre chez les universitaires, habituellement moins
prompts à se mobiliser que les collégiens. Les étudiants ont bénéficié d'un
large appui du public, les trois quarts des Québécois appuyant leur cause,
selon un récent sondage.
agence syfia international
La grève qui perdure dans
les universités québécoises inquiète au plus haut point les quelques milliers
d'étudiants africains, déchirés entre leur intérêt immédiat et leur sympathie
pour les revendications de leurs camarades.
Quand Ékoué Koumi est
arrivé au Québec, jamais il n'a pensé qu'il risquerait un jour de perdre un
trimestre à cause d'une grève des étudiants. C'est pourtant le drame que vit
aujourd'hui cet étudiant en actuariat de l'Université du Québec à Montréal
(UQAM), qui a quitté le Togo en 2001 afin d'échapper à une grève sur un campus
de Lomé. «Je devais terminer mon baccalauréat en avril, dit le jeune homme qui
fulmine. Je m'apprêtais à réserver mon billet d'avion pour retourner au pays.»
À l'instar d'Ékoué Koumi,
quelque 3000 étudiants africains espèrent un dénouement rapide de la crise qui,
depuis quelques semaines, paralyse le déroulement normal des études dans les
universités et les collèges du Québec. L'ampleur de ce débrayage, sans
précédent depuis 1968, trouble fortement le Sénégalais Aloys Diouf.
«Qu'arrivera-t-il après ces trois semaines de grève, se demande l'étudiant en
biochimie, la voix couverte par la clameur de manifestants battant le pavé dans
les rues de Montréal. Va-t-on reporter la session, l'invalider ? Nos frais
de scolarité seront-ils remboursés ? Et nos permis d'études qui ont une
durée limitée ?»
L'inquiétude est palpable
chez les étudiants étrangers. Au Bureau des étudiants internationaux de
l'Université de Montréal, le téléphone ne dérougit pas. «Nous recevons de
nombreux appels d'étudiants étrangers qui s'inquiètent, confirme le conseiller
Bruno Viens. Certains ont des employeurs qui attendent leur retour après des
études financées à grands frais. D'autres sont inscrits à des programmes
d'échange. Et leurs universités d'origine n'ont pas la même flexibilité
qu'ici.»
Réunie en séance
extraordinaire, la Commission des études de l'UdeM a bien autorisé ses facultés
à prolonger de quatre jours le trimestre d'hiver, soit jusqu'au 30 avril 2005.
Mais, précise la Commission, «cette prolongation représente l'extension
maximale du trimestre, compte tenu des obligations [baux, titres de transport,
etc.] des étudiants internationaux et des étudiants de l'extérieur de la région
montréalaise».
Pour beaucoup d'Africains,
le temps presse. «Mon département a voté contre la grève avec seulement sept voix
de majorité, explique Safy Fadika, étudiante en kinésiologie à l'UdeM. Il y a
un nouveau vote bientôt et je crains que la majorité des étudiants penche pour
la grève.» Pour la jeune Ivoirienne, une prolongation du trimestre signifierait
des frais de logement supplémentaires, un permis d'étude à renouveler et de
l'argent de poche à demander à ses parents... Pour ne pas inquiéter les siens,
Francis Djeumo, qui complète une maîtrise en comptabilité à l'UQAM, a choisi de
ne rien leur dire. Le Camerounais est surpris par la discipline des grévistes
et des policiers. «Ici, les policiers sont envoyés pour encadrer les marches.
Chez nous, on les envoie contre les marcheurs.» Francis Djeumo a beau
sympathiser avec la cause des étudiants québécois, son coeur balance entre son
intérêt immédiat et la solidarité envers ses camarades.
Il n'est pas le seul.
Courant février, craignant que trois semaines de grève ne conduisent à une
annulation pure et simple du trimestre, l'Association des étudiants africains
de l'UQAM invitait à voter contre un débrayage illimité, avant de se raviser un
mois plus tard. «Votez librement et selon vos convictions», conseillait-elle.
Inscrite en sciences de la gestion de l'UQAM, la dernière faculté de cette
université à suivre le mouvement, Khady Beye a voté pour la grève. «Par
principe et pour une grève limitée, précise l'étudiante sénégalaise. Ce sera
non la prochaine fois. Prendre le risque de perdre ou de prolonger une session
est un sacrifice trop grand.» Même son de cloche chez la Camerounaise
Catherine-Laure Mondo. «Je devais terminer mes études en communication
politique le 22 avril et me trouver un stage. Si la session est reportée,
j'aurai très peu de temps.» Mais l'étudiante de l'UdeM a d'autres raisons de
maugréer : «L'année dernière, rappelle-t-elle, les étudiants étrangers ont
fait circuler une pétition pour faire baisser les frais de scolarité et nous
n'avons pas eu le soutien de nos camarades québécois... »
Les universités du Québec
demandent pourtant aux étudiants étrangers les droits de scolarité les plus bas
du Canada. Un trimestre coûte autour de 5000 $, selon le programme
d'étude. «C'est quand même beaucoup d'argent», souligne Catherine-Laure Mondo,
pour qui on fait trop peu de cas des étudiants étrangers. «La plupart de mes
camarades québécois sont surpris d'apprendre que je paie autant», ajoute Khady
Beye.
Pour le Béninois Ansfrid
Tchétchénigbo, rien de bon ne sortira de tout ça. «On est pris entre le marteau
et l'enclume», estime l'étudiant en économie, convaincu que, quelle que soit
l'issue de la grève, les étudiants étrangers verront leurs frais de scolarité
augmenter l'an prochain. «Ce serait regrettable pour les étudiants africains,
qui devront envisager d'autres destinations, déplore Khady Beye. Avec le
Québec, nous avions le meilleur de deux mondes : la découverte du système
anglo-saxon et une meilleure adaptation par la pratique de la langue française.
Mais ce serait dommage aussi pour le Québec, pour qui les étudiants africains
représentent une richesse de plus.»
Montréal, le 29 mars 2005
L'appui quasi systématique du Devoir aux étudiants
dans le litige qui les oppose au gouvernement me laisse perplexe. Cela ne peut
être de la malhonnêteté intellectuelle. Serait-ce de l'aveuglement volontaire
ou un vulgaire biais idéologique?
De tout temps, les
étudiants ont toujours été pauvres en général. Il faut bien commencer quelque
part dans la vie. Ceux d'aujourd'hui sont dans une bien meilleure posture que
leurs aînés d'antan. Leur choix d'études est très vaste, peut-être trop. S'ils
le méritent, ils ont accès à des prêts de l'État. Qu'est-ce qu'une dette de
20 000 $ à la fin de ses études lorsqu'on a en poche un diplôme qui
donne accès à un revenu supérieur à celui de la moyenne des
contribuables ? Cette dette doit d'ailleurs être considérée comme un
investissement fort rentable. «Qui s'instruit s'enrichit.»
Bien sûr, ils doivent faire
des sacrifices, se priver de vacances, de sorties, et vivre selon leurs moyens.
Il semble qu'un certain nombre d'entre eux préfèrent les manifestations aux
études et prennent plaisir à en demander toujours plus à l'État. Celui-ci ne
doit pas céder à leur chantage tout en continuant à aider les plus démunis.
Quant aux autres, où sont leurs parents ?
Gatineau,
le 30 mars 2005
Nous vivons une sérieuse
crise sociale et le chef du gouvernement demeure serein. C'est lui-même qui le
dit. N'est-il pas étonnant? C'est à peu près tout ce qu'il a dit depuis un
mois. Coi, le monsieur. Quoi? A-t-il, lui aussi, subi une trachéotomie? Comment
se fait-il qu'il ne commente aucun événement? Où est Charest, alias Charlie?
Pourquoi ce mutisme?
Au début du conflit
étudiant, on aurait pu comprendre qu'il laissât le champ libre à son nouveau
ministre de l'Éducation, mais là, maintenant, pourquoi ne l'entend-on
pas ? Jean Charest n'est-il pas le chef de cette triste équipe à la triste
équipée ? Parti on ne sait où... A-t-il le droit de se taire et de laisser
le chaos s'installer et persister ?
Nous ne pouvons qu'admirer
les étudiants dans cette lutte. Ils ont manifesté pacifiquement, ont clairement
précisé leurs revendications. L'adversaire est chaos, pardon, K.-O. Il est bien
possible que le Parti libéral remporte quand même ce bras-de-fer parce que,
pour les étudiants, il est minuit moins une et, pour certains, minuit et une.
On n'a qu'à penser aux salaires perdus des emplois d'été, aux jours de
prolongation du trimestre, parce qu'il faudra bien reprendre les heures perdues
pour valider ce parcours, et au nombre d'étudiants directement impliqués dans
ce conflit pour comprendre qu'ils vont rentrer, qu'ils doivent rentrer. Ils ont
fait preuve d'une énergie, d'une solidarité, d'une conscience sociale peu
communes, mais il serait totalement irréfléchi de plonger dans le marasme d'un
trimestre raté, d'un été gâché. Non seulement les étudiants seraient pénalisés,
toute la société le serait aussi. Malgré tous les accommodements possibles, le
trimestre devra être validé parce que personne ne veut de seulement trois quarts
de diplômé, même au prix d'un combat social parfaitement justifié. Et même
s'ils rentrent, leur action n'aura pas été stérile. Ils auront quand même
gagné : ils auront bouleversé, ébranlé toute une société. J'ose espérer
que nous nous souviendrons...
L'orthographe du mot
«serein» serait-elle incorrecte ?
Mathieu Bélanger, Le Droit,
Ottawa
Les étudiants du Cégep de
l'Outaouais ont voté à nouveau en faveur de la poursuite de la grève, hier,
mais cette fois avec beaucoup moins d'ardeur que lors des scrutins précédents.
Seulement 79 votes ont
séparé les grévistes de ceux qui militent en faveur d'un retour en classe.
C'est donc à 53,8 % que les 1097 étudiants présents à l'assemblée générale ont
décidé de poursuivre la grève pour trois autres journées.
« C'est vrai que le
suffrage est moins important que lors des autres votes, mais il est tout de
même plus légitime que la reconduction automatique de cette semaine », a
signifié le porte-parole du comité de mobilisation, Dominique Vallière.
Le leader étudiant estime
que la peur de perdre toute une session d'études a gagné certains grévistes. «
La direction du cégep a fait savoir ce matin (hier) que la poursuite de la
grève repousserait la fin de la session plus loin que la date limite permise et
cela en a ébranlé quelques-unes », ajoute-t-il.
De fait, la direction du
cégep a indiqué que la reconduction de la grève mettrait un terme au scénario
voulant que la session se termine le 14 juin. Elle devra désormais négocier
avec le syndicat des professeurs quant à savoir si la session se terminera plus
tard en juin ou si les derniers jours du calendrier seront repris au retour des
classes, en août prochain.
Presse Canadienne, Québec
L'espoir d'un règlement est
apparu, hier, au cours des négociations intensives qui se sont poursuivies
entre le gouvernement Charest et les représentants des deux principales
associations étudiantes, la FEUQ et la FECQ.
Sans évoquer l'imminence
d'une entente, la Fédération étudiante universitaire du Québec (FEUQ) a
néanmoins fait montre d'un optimisme prudent.
« Les pourparlers se
poursuivent et le dossier avance. Les discussions pourraient se prolonger en
fin de semaine », a commenté hier la porte-parole de la FEUQ, Catherine
Bourgault.
Tant pour les étudiants que
pour le gouvernement, le temps presse pour trouver un terrain d'entente afin de
mettre un terme au mouvement de grève enclenché il y a plus de cinq semaines
sur les campus des cégeps et des universités.
En effet, le prolongement
de la grève risque maintenant de coûter une fortune au gouvernement en plus de
contraindre les étudiants d'une quinzaine de cégeps à prolonger leur trimestre
durant la saison estivale.
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Les négociations se sont poursuivies, vendredi,
entre la Fédération étudiante universitaire du Québec (FEUQ), la Fédération
étudiante collégiale du Québec (FECQ) et le ministre de l'Éducation, Jean-Marc
Fournier, pour régler l'impasse actuelle.
Les deux parties continuent
à faire le silence sur leurs pourparlers. Selon Radio-Canada, jeudi, le
ministère de l'Éducation aurait proposé de regarnir l'enveloppe destinée aux
bourses d'études en faisant appel à la Fondation des bourses du millénaire.
Le conseil d'administration de la fondation tenait
une réunion vendredi après-midi pour examiner la question. Il doit décider du
sort des 70 millions de dollars qu'il doit verser en juin à Québec, mais qu'il
retient en raison du bris de contrat causé par les compressions de 103 millions
dans le régime des prêts et bourses.
Pour le moment, on ne sait
pas ce que serait la part du Québec et celle de la fondation dans cette
éventuelle entente. Pour les étudiants, l'important demeure qu'il y aurait au
total 103 millions de dollars qui redeviendraient disponibles sous forme de
bourses.
Selon nos sources, les
parties auraient convenu de s'engager dans un blitz de négociation pour tenter
d'arriver à une entente le plus rapidement possible.
De son côté, la Coalition
pour une solidarité syndicale étudiante élargie (CASSEE) est toujours tenue à l'écart
des négociations. Elle déplore le mutisme des représentants étudiants.
La date butoir est atteinte
pour les cégeps
En attendant, la crise
continue à paralyser de nombreux collèges et universités depuis plus d'un mois
au Québec, où le nombre des étudiants en grève étaient de 180 000, vendredi.
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Une quinzaine de cégeps risquent de voir leur
session se prolonger, ce qui coûterait 100 000 $ par jour à chaque cégep à
compter du 15 juin. La situation est moins critique pour les universités, qui
ne sont pas soumises à la même contrainte légale.
De nombreuses associations
étudiantes doivent tenir des votes de reconduction de grève à compter de lundi.
Sur le terrain, les
étudiants de l'école d'architecture de l'Université Laval ont bloqué la
circulation dans le Vieux-Québec, vendredi matin. Ils ont également bloqué la
porte d'entrée d'un immeuble à l'aide de boîtes de carton rouges symbolisant
l'endettement étudiant.
Les étudiants ont également
interpellé le premier ministre Jean Charest pour qu'il intervienne
personnellement dans le dossier.
Nouvelles arrestations
d'étudiants
À Montréal, 22 étudiants,
qui s'étaient barricadés à l'intérieur du bureau du ministre des Finances,
Michel Audet, ont été arrêtés, vendredi. Ils seront accusés de voie de fait par
intrusion.
Deux autres étudiants,
soupçonnés de vandalisme et de vol de documents à l'intérieur du bureau du
ministre, ont été arrêtés.
Les policiers ont aussi
interpellé 37 autres personnes qui se trouvaient dans l'Atrium de l'édifice,
mais aucune accusation ne sera portée.
Alors que, jeudi, plus de 2000 étudiants
envahissaient les rues de Rimouski, ils étaient environ 600 à Sept-Îles et
presque autant à Matane à manifester pour que le gouvernement revienne sur sa
décision de diminuer de 103 millions de dollars l'aide financière destinée aux
étudiants.
À Sept-îles, la manifestation était le point
culminant des trois jours de débrayage des étudiants du cégep. Malgré le temps
froid, l'ambiance est festive.
Leurs collègues de l'Université du Québec et des
deux polyvalentes se sont joints à eux. Unanimement, ils condamnent l'attitude
du ministre de l'Éducation qui n'est pas encore arrivé à satisfaire les
étudiants. « Je ne comprends pas pourquoi ils ne bougent pas encore! [...]
Il n'y a pas eu de manifestation comme ça depuis 70. On se tient les coudes et
ils ne bougent pas, je ne sais pas ce qu'il va falloir pour les faire bouger.
Ça a comme pas d'allure », a lancé un étudiant.
Même si les négociations sont toujours pendantes
entre le gouvernement et les fédérations étudiantes, les étudiants du cégep de
Sept-Îles ne continueront pas à manifester au cours des prochains jours.
Ils seront en classe lundi et envisageront de
nouveaux moyens de pression lors de leur prochaine assemblée générale.
Appui du cégep
Sur l'autre rive du Saint-Laurent, pour une
deuxième fois en une semaine, les jeunes du secondaire ont répondu à l'appel
des étudiants du cégep.
Quelque 500 élèves de la polyvalente de Matane ont
pris part à une marche dans les rues du centre-ville, ce qui a considérablement
perturbé la circulation au centre-ville. Les policiers ne signalent toutefois
aucun incident.
La porte-parole des jeunes du secondaire, Cabrina
Marchioni, soutient que les élèves marchent pour leur propre avenir, même s'ils
ne sont pas encore au cégep. « Personnellement, j'en connais qui ont
vraiment du potentiel à l'école et qui vont sûrement aller loin, ça risque de
leur coûter cher », souligne la jeune fille.
C'est aussi l'avis du conseil d'administration du
cégep de Matane. En réunion cette semaine, les administrateurs ont résolu de
demander au ministre de l'Éducation, Jean-Marc Fournier, de régler rapidement
le conflit tout en préservant l'aide financière aux études.
À Matane, plus de 50 % des étudiants ont recours au
programme d'aide financière du ministère de l'Éducation.
Ce week-end, les étudiants de Matane prendront une
pose. Ils ont en effet accepté de lever leurs piquets de grève pour la tenue du
concours intercollégial en agriculture. L'association étudiante tiendra son prochain
vote de grève lundi.
Manifestation des étudiants
devant l'UQAR, à Rimouski.
Poursuite de la grève à Rimouski
Par ailleurs, la grève se poursuivra la semaine
prochaine à l'Université du Québec à Rimouski et au cégep de Rimouski. Vendredi
midi, les étudiants des deux institutions ont voté pour la poursuite des moyens
de pression.
Au cégep entre 600 et 700 élèves ont participé à
l'assemblée générale. Environ 80 % ont décidé à main levée de poursuivre la
grève jusqu'à mercredi. À l'UQAR, 466 étudiants ont voté. Plus de 360 d'entre
eux ont décidé de poursuivre le débrayage.
Les étudiants de la Faculté des lettres et sciences
humaines de l'Université de Sherbrooke ont eu une journée bien remplie
vendredi.
En matinée, ils ont décoré à leur façon le monument
érigé à la mémoire des anciens combattants, rue King Ouest, à Sherbrooke.
Ils ont affublé la statue du fameux carré rouge,
symbole utilisé par les étudiants pour illustrer à quel point ils sont dans le
rouge.
En après-midi, environ 500 étudiants de la Faculté
ont participé à une assemblée générale, au cours de laquelle ils ont décidé de
prolonger leur grève, entreprise à la fin du mois de février. Ils se
prononceront à nouveau à ce sujet lundi.
Les négociations se sont par ailleurs poursuivies
entre la Fédération étudiante universitaire du Québec (FEUQ), la Fédération
étudiante collégiale du Québec (FECQ) et le ministre de l'Éducation Jean-Marc
Fournier. Rien ne filtre de ces négociations.
Quant à la Coalition pour une solidarité syndicale
étudiante élargie (CASSEE), elle est toujours tenue à l'écart des négociations
et déplore le mutisme des représentants étudiants.
Les étudiants manifestent
quotidiennement
Aucune entente n'est encore en vue entre les
étudiants et le gouvernement du Québec. Les négociations se sont néanmoins
poursuivies vendredi, entre la Fédération étudiante universitaire du Québec
(FEUQ), la Fédération étudiante collégiale du Québec (FECQ) et le ministre de
l'Éducation Jean-Marc Fournier.
Quant à la Coalition pour une solidarité syndicale
étudiante élargie (CASSEE), elle est toujours tenue à l'écart des négociations
et déplore le mutisme des représentants étudiants.
Les parties souhaitent éviter le prolongement du
semestre des cégeps au-delà du 15 juin. Cette option coûterait au gouvernement
100 000 $ par jour par cégep.
Les pourparlers en cours n'ont pas empêché les
étudiants en grève de poursuivre leurs moyens de pression. Ils multiplient
leurs actions, afin de protester contre la transformation de 103 millions de
dollars de bourses.
À Québec, une soixantaine d'étudiants en grève ont
manifesté à l'heure de pointe devant l'édifice Price, la résidence du premier
ministre Charest dans la capitale. La manifestation regroupait essentiellement
les étudiants de l'école d'architecture de l'Université Laval. Les étudiants
ont bloqué la porte de l'édifice avec leurs boîtes rouges, symboles de
l'endettement étudiants. Aucun incident n'a été signalé.
Par ailleurs, la police de Québec est intervenue
vendredi après-midi à l'édifice Marly du ministère du Revenu à Sainte-Foy. Une
quinzaine d'étudiants en grève se sont introduits à l'intérieur et quelques
dizaines d'autres ont manifesté à l'extérieur.
Au cours de la nuit dernière, une vingtaine
d'étudiants du cégep de Limoilou ont fait du camping à l'extérieur de leur
établissement. Les jeunes grévistes promettent d'autres actions d'éclat. Les
trois cégeps de Québec sont en grève depuis environ une semaine, les étudiants
disent ne pas craindre que la session soit allongée ou reportée.
Plus de 185 000 étudiants des collèges et
universités sont toujours en grève dans la province qui n'avait pas connu un
tel mouvement de contestation étudiant depuis plusieurs années.
Les 75 étudiants au MBA de l'Université du Québec à
Trois-Rivières (UQTR) réclament, au nom de la majorité de ses membres, le droit
de suivre leur cours malgré la grève qui touche actuellement l'institution.
Un porte-parole du groupe, Nicolas Mêlé, soutient
qu'une majorité des 1300 étudiants en sciences administratives de l'institution
appuient cette demande. Il espère que les escouades qui s'affairent à empêcher
la tenue des cours décrétée par la direction cesseront de sévir.
« Nous sommes ni favorables ni contre la
grève. Ce n'est pas la question. Nous sommes pour le maintien des cours ou la
non-perturbation des cours, dans le sens où il y a une majorité des gens de ces
cours-là qui veulent les suivre », explique-t-il.
« À partir du moment où les étudiants
eux-mêmes ne veulent pas suivre les cours parce qu'ils préfèrent le piquet de
grève, c'est tout à fait honorable et il n'y a rien à dire là dessus »,
affirme M. Mêlé.
Depuis le début de cette grève de quatre jours,
mercredi, des commandos étudiants parcourent les corridors de l'institution
afin de s'assurer qu'aucun cours n'a lieu.
Contrairement à ce qui s'était produit lors du
premier débrayage de trois jours, la direction de l'UQTR n'a pas suspendu les
cours afin de ne pas prolonger la session.
Des négociations se poursuivraient toujours entre
le ministre de l'Education, Jean-Marc Fournier, et les fédérations étudiantes
universitaires et collégiales du Québec pour tenter d'en arriver à une entente
sur les 103 millions de dollars de bourses transformés en prêts.
Aucune entente n'a été conclue jusqu'à maintenant
et les porte-parole des deux organisations se refusent toujours à donner
quelque information que ce soit sur les pourparlers.
Pendant ce temps, de nombreuses associations
étudiantes poursuivent leur grève. C'est notamment le cas au cégep de
Drummondville et au Collège de Sherbrooke, où les étudiants ont décidé jeudi de
poursuivre leur débrayage. Leurs collègues du cégep de Victoriaville doivent se
prononcer à ce sujet vendredi.
Normand Bernier (archives)
Des négociations sur la fin du trimestre
À Drummondville, les négociations sont commencées
entre la direction du cégep et les étudiants dans le but de reprendre les
cours, qui sont interrompus depuis le 24 février.
Selon le directeur, Normand Bernier, le scénario
précédemment envisagé de terminer le trimestre actuel à la mi-août est
maintenant écarté parce que trop compliqué. La possibilité de rallonger les
journées qui resteront et d'empiéter sur les fins de semaines est maintenant
envisagée.
Le directeur du cégep admet que les moyens de
pressions entrepris cette semaine par les enseignants seront un élément de plus
à considérer dans le cadre cette recherche de solutions.
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LCN |
Aucune entente n'a encore émané des négociations
entre le ministre de l'Éducation et les assiciations étudiantes en grève.
La journée d'aujourd'hui
est critique pour les étudiants de 17 cégeps de la province puisqu'elle marque
un point de non-retour. À compter d'aujourd'hui, chaque jour de grève sera
repris après le 15 juin et coûtera un million de dollars en salaires au
gouvernement.
La loi oblige les cégeps à
donner un minimum de 82 jours de classe et d'évaluation. La reprise des cours
pourrait se faire pendant les week-ends, à la fin du trimestre ou au mois
d'août.
Malgré cette échéance, les
grévistes ne baissent pas les bras et intensifient leurs moyens de pression.
Ce matin, une trentaine
d'étudiants en architecture ont manifesté devant la résidence officielle du
premier ministre à Québec. Ils ont déposé de fausses boîtes de scrutin devant
les portes de l'édifice Price et ont déroulé une grande banderole pour réclamer
des élections.
Les manifestants ont quitté
les lieux dans le calme. Le premier ministre n'était pas chez lui; il est
présentement à Montréal.
La grève des étudiants se poursuit pour au moins
deux autres jours à l'Université du Québec en Outaouais.
Plus de 760 étudiants ont voté mercredi pour le
maintien de leur moyen de pression. 58 % ont choisi de poursuivre le
mouvement de débrayage amorcé il y a trois semaines.
Par ailleurs, jeudi, plusieurs professeurs de l'UQO
ont donné leur appui aux étudiants. Ils affirment que la cause des étudiants
est juste et en ont ras le bol du mutisme de l'établissement d'enseignement sur
cette question.
Entre-temps, les étudiants du CEGEP de l'Outaouais
ont poursuivi leur série de gestes « symboliques » pour illustrer
leur endettement. Une cinquantaine d'entre eux se sont déplacés au CASINO du
LAC LEAMY. Ils ont ainsi occupé une section complète de machines à sous pendant
près d'une heure, pour comme ils l'ont précisé « jouer » leur avenir.
Le Casino avait été avisé de la visite des
étudiants et n'a rien fait pour les en empêcher.
D'autre part, les étudiants de CEGEP ont aussi
occupé le bureau de compté du député et Whip du gouvernement Norman MacMillan.
Le député a dû discuter avec les étudiants pendant 45 minutes, avant qu'ils
n'acceptent de quitter les lieux. Le tout s'est déroulé sans grabuge.