TABLE DES MATIÈRES
Mais qui sont ces nouveaux
anars ?
MARIANNE : Mais qui sont ces nouveaux anars ? –
Semaine du 1er au 07 avril 2006
Cinq ans
déjà : Sommet des Amériques, Québec, avril 2001
LE
SOLEIL : La ZLÉA cliniquement morte – Jeudi 20 avril 2006
LE
SOLEIL : Photo – Jeudi 20 avril 2006
LE
SOLEIL : Un labo à ciel ouvert pour la police – Jeudi 20 avril 2006
LE DEVOIR : Gabrielle, 20 ans, militante – Édition
du samedi 15 et dimanche 16 avril 2006
LE DEVOIR : Les policiers montrés du doigt – Édition
du samedi 15 et dimanche 16 avril 2006
LE DEVOIR : Photo – Édition du samedi 15 et 16 avril
2006
LA PRESSE : Le
peuple et la rue, par Mario Roy, Édition du vendredi 21 avril 2006
LA
PRESSE : Éditorial : Le cinquième pouvoir, par Mario Roy – Édition du
jeudi 20 avril 2006
CYBERPRESSE :
Béchard refuse de se laisser intimider par SOS Orford - Le vendredi 21 avril
2006
LA
PRESSE : Dialogue de sourds sur le parc du Mont-Orford – Vendredi 21 avril
2006
JOURNAL DE
MONTRÉAL : SOS Parc Orford refuse l’invitation de Béchard – Vendredi 21
avril 2006
CYBERPRESSE :
SOS Parc Orford refuse l'invitation de Béchard - Le jeudi 20 avr 2006
Trois ans de
gouvernement Charest
CYBERPRESSE : Claudette Carbonneau tend la main au
gouvernement Charest - le dimanche 16 avr 2006
CYBERPRESSE : Triste anniversaire pour les syndicats
- Le samedi 15 avril 2006
THE
GAZETTE: Charest protest draws a crowd – Thursday, april 13, 2006
Opinion :
bonis dans les cégeps
Conseil de
la Fédération : Manifestation
LE SOLEIL : Les étudiants manifestent – Mercredi 12
avril 2006
CYBERPRESSE : ÉDUCATION : Les étudiants exigent
4,9 milliards - Le mardi 11 avr 2006
24 HEURES : Les étudiants exigent 4,9 millions
[milliards] $ - Mercredi 12 avril 2006
MÉTRO : Déséquilibre fiscal : les premiers
ministres cherchent un consensus – Mercredi 12 avril 2006
Environnement :
Brian Mulroney, le 1er Ministre le « plus » vert …
THE GLOBE AND MAIL : Clean-air tyreaty worthy of
effot, by John Ibbitson – Thursday, april 20, 2006
CYBERPRESSE :
Mulroney presse Harper sur le réchauffement - Le jeudi 20 avril 2006
LE
DEVOIR : Des plantes pour toiture - Édition du samedi 22 et du dimanche 23
avril 2006
LA PRESSE : JOUR DE LA TERRE : Êtes-vous un
écocitoyen? - Le mercredi 12 avril 2006
Jeunes
péquistes et universités
LE DEVOIR : Guerre fratricide chez les jeunes
péquistes - Édition du mercredi 12 avril 2006
JOURNAL DE MONTRÉAL : Les tricheurs ne sont pas tous
des p’tits futés – Lundi 10 avril 2006
JOURNAL DE MONTRÉAL : Les profs aussi y prennent
goût – Le plagiat en chiffres – Lundi 10 avril 2006
LA PRESSE : Éducation des adultes : Le Québec
en retard – Mardi 11 avril 2006
CÉGEP :
Régionalisation ? / Autres nouvelles
24 HEURES : CÉGEP : la FAC refuse la
régionalisation des programmes – Vendredi 07 avril 2006
THE
GAZETTE : CEGEPs snubbed teachers complain – Friday, april 7, 2006
LE SOLEIL : En bref : « Rien pour
l’Éducation » - Mercredi 05 avril 2006
24 HEURES : En bref : Étudiants – Mercredi 05
avril 2006
RADIO-CANADA / ATLANTIQUE : Éducation :
Universités peu abordables
LE DEVOIR : Nouveau président de la FEUQ – Lundi 03
avril 2006
LA PRESSE : Nouveau président à la FEUQ – Lundi 03
avril 2006
MÉTRO : Nouveau chef – Lundi 03 avril 2006
24 HEURES : En bref : Étudiants – Lundi 03
avril 2006
JOURNAL DE MONTRÉAL : Manif d’étudiants – Vendredi
31 mars 2006
LE SOLEIL : Manifs étudiantes à Québec, à Montréal
et à Sherbrooke – Vendredi 31 mars 2006
MÉTRO : Manifestation : des étudiants se
souviennent – Vendredi 30 mars 2006
24 HEURES: Les étudiants font la fête – Vendredi 31 mars
2006
ASSÉ: Amnifestation du 30 mars - AFFICHE – Vendredi 17
mars 2006
LE SOLEIL : Des leaders étudiants accusent le PQ de
« noyautage » - Le vendredi 31 mars 2006
LE NOUVELLISTE / CYBERPRESSE : L’implication
parascolaire valorisée - Le jeudi 30 mars 2006
Stratégie d’action jeunesse
2006-2009
THE
GAZETTE : Éditorial : Youth plan is too ambitious – Monday, April 3,
2006
LE SOLEIL Éditorial : Stratégie d’avenir, par
Brigitte Breton » - Le vendredi 31 mars 2006
LA PRESSE : Qu'est-ce que la malbouffe ? - Le jeudi
30 mars 2006
LA PRESSE : Malbouffe : «Il faut passer de la parole
aux actes» - Le jeudi 30 mars 2006
LE SOLEIL : Les jeunes doutent de la fin de la
malbouffe – Jeudi 30 mars 2006
THE
GAZETTE: Universities stuck with pop deals – plan hard to swallow – Thursday,
march 30, 2006
LE DEVOIR : Les enseignants défendent l’évaluation
de la réforme - Le vendredi 31 mars 2006
LE SOLEIL : Deux cégeps s’entendent pour partager
leur spécialité - Le mercredi 12 avril 2006
LA PRESSE : Déficit de 2,1 millions à l'UQAM - Le
mardi 11 avril 2006
24 HEURES : Année exceptionnelle à l’UQAM – Mardi 11
avril 2006
LA PRESSE : Litiges religieux : du cas par cas
selon Fournier – Mardi 04 avril 2006
24 HEURES : Fournier surveille le dossier de l’ÉTS –
Mardi 04 avril 2006
MÉTRO : Les litiges religieux réglés au cas par cas
– Mardi 04 avril 2006
JOURNAL DE MONTRÉAL : École et religion :
Fournier : du cas par cas – Mardi 04 avril 2006
THE
GLOBE AND MAIL : Editorial : Globalization and you – Monday, april
17, 2006
THE
GAZETTE: Globalization helps good governance – Monday, april 17, 2006
Article, 2ème partie : à venir
Isabelle Porter
Cela fera cinq ans la semaine prochaine. Pendant trois jours,
du 20 au 22 avril 2001, Québec a été le siège d'une occupation nouveau genre.
La ville déjà fortifiée était désormais ceinturée par un nouveau mur, devenu le
symbole d'un dialogue de sourds.
Québec -- Coordonnateur de la coalition régionale OQP 2001, qui
regroupait une trentaine d'organisations militantes, Sébastien Bouchard se
souvient d'une rencontre dans le petit local des Amis de la Terre, à
Québec : «On s'était réunis pour faire le bilan de Seattle, et là, on a
réalisé que la prochaine étape, c'était chez nous !»
En 1999, la réunion de l'OMC à Seattle avait révélé le
mouvement antimondialisation à la face du monde. Le rôle dans l'histoire du
Sommet des Amériques, prévu à Québec, venait de changer. «Ça devait être une
opération de protocole au départ», fait remarquer Denis Ricard, qui était
directeur général au bureau du sommet. «Puis, grâce à des renseignements, on a
su que des manifestants préparaient quelque chose. Mon rôle a dû être modifié,
et on s'est retrouvés pris entre les médias, la société qui s'inquiétait et des
gens qui ne voulaient rien savoir du sommet. [...] Ce n'était pas prévu comme
ça. Au départ, les sommets étaient très courus. Les villes se battaient pour
les avoir.»
Au moins 50 000 manifestants allaient y converger. Pour
les coalitions militantes de la région, cela présentait d'imposants défis
logistiques. Il fallait les loger, les nourrir. Au Comité d'accueil du Sommet
des Amérique (CASA), une coalition d'allégeance libertaire et anticapitaliste,
on s'est réuni toutes les fins de semaine, pendant des mois, pour faire de la
popote qu'on congelait ensuite. De quoi servir pas moins de 12 000 repas
pendant les trois jours du sommet.
L'ampleur de l'événement avait de quoi faire peur. Et les
organisateurs ont subi une pression démesurée. «Mon moins beau souvenir du
Sommet des Amériques, c'est peut-être que j'ai commencé à faire de la pression
[artérielle] à ce moment-là», affirme en riant Denis Ricard, aujourd'hui à la
tête de l'Organisation des villes du patrimoine mondial. Là-dessus, lui et les manifestants
sont d'accord : le Sommet des Amériques de 2001 a été un moment de grand
stress. «Après le sommet, il y a eu beaucoup de démobilisation, se rappelle
Hélène Nazon, du CASA. Certains ont fait des dépressions, beaucoup faisaient de
l'anxiété.»
Le mur
Le grand public, lui, a vraiment commencé à s'intéresser à tout
cela lorsque les médias ont révélé en novembre 2000 que les autorités
comptaient ériger un mur sur un périmètre de 3,8 kilomètres afin de tenir les
manifestants à distance du sommet officiel. Ce mur est devenu le symbole d'une
fracture politique profonde. On l'a surnommé le «mur de la honte».
D'après Denis Ricard, Ottawa n'avait tout simplement pas le
choix. «Tout le monde aurait préféré, moi le premier, qu'on n'ait pas à faire
une clôture dans la ville. De tous les sommets auxquels on a participé, c'était
la première fois qu'on était obligés de faire ça. Mais peut-être que ce sera la
dernière aussi parce que les choses se sont calmées depuis.»
La clôture ceinturait une partie du Vieux-Québec, soit du
Château Frontenac à l'hôtel Le Concorde et jusqu'au Centre des congrès, où se
déroulaient les négociations. La GRC avait loué tous les appartements situés à
l'intérieur du périmètre. 25 000 personnes accréditées pouvaient y
pénétrer.
De l'autre côté se trouvait le quartier du Faubourg, et c'est
dans cette zone, à proximité du Grand Théâtre, qu'ont eu lieu les affrontements
les plus violents entre policiers et manifestants. L'épicerie de Clément
Saint-Laurent était située sur la ligne de front. Pendant le sommet, sa porte
arrière donnait sur la clôture; la porte avant, sur les manifestants. «Ma peur,
c'était que la maison brûle.» Ironie du sort, l'épicerie Moisan était une des
seules maisons canadiennes à avoir survécu au grand feu de Québec, au XIXe
siècle...
«À un moment donné, le samedi, les Black Bloc ont incendié un
conteneur à déchets dans la rue à côté. Le feu est devenu tellement intense que
l'asphalte fondait dans la rue.» Le feu a finalement été maîtrisé, mais il a
fallu arroser l'épicerie, devenue trop chaude. Aujourd'hui, cet épisode n'est
plus qu'un mauvais souvenir, mais M. Saint-Laurent en veut encore au
gouvernement fédéral, qui s'est peu soucié, à son avis, des commerçants établis
à l'extérieur du périmètre.
Pour lui, le mur demeure le symbole d'une grande insulte. «La
préparation du sommet, ç'a été la barrière. Pourtant, il y avait une façon plus
psychologique de préparer les gens, de donner une ouverture, de les laisser
participer à des rencontres. Ils auraient pu laisser entrer des organismes au
Centre des congrès et les laisser s'exprimer. On a un peu provoqué la classe
ouvrière, la classe ordinaire. C'est comme si on nous avait mis de côté, nous
les petits Québécois, pour faire de la grosse business. Il y avait quelque chose
de vraiment insultant là-dedans.»
Un beau cadeau
Bref, le mur a bien servi les contestataires. «Ironiquement, en
faisant le mur, ils nous faisaient le plus beau cadeau qui soit», se rappelle
Robert Jasmin, d'ATTAC, un des membres d'OQP 2001. «C'était une provocation. Il
y a eu plus de questionnements dans la population après. Les gens se
demandaient pourquoi ça prenait un mur. Les médias ont repris ça. L'image de
ces politiciens qui avaient besoin de se cacher pour négocier a eu un effet
boule de neige. Le mur est devenu un symbole très fort, et c'était évident qu'il
était là pour être abattu.»
Lorsqu'on lui demande s'il croit toujours que le périmètre
était justifié, le ministre de la Sécurité publique à l'époque, Serge Ménard,
invoque la sécurité des... manifestants. «Nous, il nous fallait un périmètre.
S'il avait fallu que les agents américains aient à intervenir... Nos méthodes
étaient les plus pacifiques possibles. On ne voulait pas que de vraies balles
soient tirées.» Pour le gouvernement péquiste de l'époque, le sommet a été une
opération très frustrante. On aurait voulu jouer un autre rôle dans toute cette
histoire. «Mes collègues du conseil exécutif étaient révoltés. Ils me
disaient : "Le fédéral va négocier, puis nous, notre rôle, c'est de taper
sur des manifestants !"»
Le mur a en outre suscité des inquiétudes au bureau du maire,
se rappelle l'ex-attachée de presse de Jean-Paul L'Allier, Luci Tremblay.
«Quand les policiers nous ont présenté le plan du périmètre de sécurité, ç'a
été le choc. Nous avons fait de fortes négociations pour diminuer sa taille. Si
on les avait écoutés, tout le Vieux-Québec aurait été dans le périmètre.» Pour
elle, c'est une preuve de plus du peu de considération qu'on a manifesté à
l'endroit de l'administration municipale : «C'était un événement du
gouvernement fédéral... Ça se passe dans ta ville mais t'as pas grand-chose à
dire.» D'ailleurs, le maire n'a pas caché sa sympathie pour la démarche du
Sommet des peuples, qui a eu lieu juste avant le sommet, au Vieux-Port. M.
L'Allier a même fait installer une grande banderole affichant le slogan du
Sommet des peuples, «Un autre monde est possible», sur le toit de l'hôtel de
ville.
Et comme on pouvait s'y attendre, le mur est tombé, dès le
vendredi après-midi. Serge Ménard était aux premières loges. C'est d'ailleurs
le premier moment qui lui est revenu à l'esprit quand Le Devoir l'a interrogé à
propos du sommet. «J'étais bien posté. J'étais au ministère des Relations
internationales, j'avais une vue plongeante sur la situation. Je me souviens
encore d'avoir vu la marche qui s'en venait. Quand la clôture a cédé, moi, je
m'attendais, un peu comme dans les films, à ce que la foule s'engouffre dans la
brèche. Mais pas du tout. Rapidement, des gars et des filles sont allés s'asseoir
sur la clôture en faisant des signes "peace". Je me suis dit :
"Ça y est, ils ont les photos qu'ils veulent."»
Pourquoi ne pas avoir traversé ? Robin Couture, lui aussi
du CASA, répond que ce n'était pas nécessaire. «Ce qui était important, c'était
que le mur tombe. Le mur, c'était un symbole. On n'avait rien à faire de
l'autre côté. Le mur tombé, pour nous, le travail continuait dans l'éducation
populaire.»
Et maintenant ?
Cinq ans plus tard, peu de traces subsistent de cet événement
hors du commun, si ce n'est ces quelques graffitis qu'on a oublié d'effacer,
comme ce «Free people not trade», angle Salaberry et René-Lévesque. Or, pour
Robert Jasmin, le sommet a laissé davantage de traces. «Avec le recul, on se
rend compte que ç'a été une opération de conscientisation sans précédent. Le
sommet a servi de porte d'entrée pour tout ce qui touche à la mondialisation.»
Sébastien Bouchard va encore plus loin. À son avis, l'événement a permis de
marquer la rupture entre le Parti québécois et la gauche au Québec. «J'émets
l'hypothèse que la réponse du PQ à la Marche mondiale des femmes et au Sommet
des Amériques a été un facteur favorisant la construction de la gauche
politique au Québec. [...] Autour du Sommet des Amériques, le PQ a été
ridicule. Tout ce qu'il a fait, c'est demander sa chaise autour de la table.»
Si, pour les militants, la mobilisation de cette époque suscite
une certaine nostalgie, pour les autorités, c'est autre chose... Cinq ans plus
tard, Denis Ricard se réjouit surtout de l'avoir mené à terme malgré tout. «On
avait tout contre nous, on est passés au travers et ça me rend très heureux.»
Le sommet a quand même généré des retombées économiques de 133
millions dans la région et permis d'attirer de nouveaux événements
internationaux au Centre des congrès, dont des rencontres de l'OTAN, indique le
directeur de l'Office du tourisme, Pierre Labrie. Mais lui aussi relativise les
choses. «Aujourd'hui, on n'évaluerait pas un dossier d'accueil de la même
façon. [...] Ç'a été un des meilleurs clients à vie pour le Centre des congrès
et la pire semaine de l'année dans certains commerces.»
Clément Saint-Laurent est évidemment de ceux-là. «Moi, je n'ai
aucun bon souvenir du sommet. Je n'ai pas fait d'argent, j'ai été pénalisé.
Puis, politiquement parlant, j'ai l'impression que ça n'a rien donné. [...]
S'ils organisent un autre sommet, c'est pas compliqué, je m'en vais d'ici.»
Collaboratrice du Devoir
Julie Charrette, Montréal
Quelques milliers de personnes ont marché dans les rues de
Montréal afin d'afficher leur opposition au projet de privatisation partielle
du parc national du Mont-Orford.
La manifestation s'est déroulée dans une atmosphère familiale
et des représentants du Parti québécois et de Québec solidaire ont accompagné
les manifestants.
Le projet du gouvernement Charest de soustraire une partie du
parc du Mont-Orford par l'entremise d'une loi spéciale vise à privatiser une
partie du mont Orford afin de permettre des investissements immobiliers.
La Coalition SOS Parc Orford demande une protection permanente
des terrains situés dans le parc du mont Orford. Le groupe a affirmé que les
problèmes liés au financement d'une station de ski ne devait pas justifier la
privatisation partielle d'un parc au profit de l'entreprise privée.
Le représentant de Québec solidaire, Amir Khadir, a lancé un
message à Jean Charest. «Il serait mal perçu dans l'histoire que le Québec ait
bradé un parc public pour des aspects bassement pécuniers».
Le chef du Parti québécois, André Boisclair, a toujours espoir
que le gouvernement Charest revienne sur sa décision de rouvrir la loi sur les
parcs. Il a qualifié ce projet «d'idée folle, de projet bâclé, mal ficelé».
Boisclair a réitéré l'appui du PQ aux opposants à la
privatisation partielle du parc et croit que le débat aura maintenant lieu à
l'Assemblée nationale puisque le gouvernement a annoncé le dépôt du projet de
loi.
Le grand rassemblement de samedi a réuni diverses personnalités
qui ont pris parole, notamment, le maire du canton d'Orford, Pierre Rodier,
Richard Séguin, Françoise David et André Boisclair. Serge Postigo et Marina
Orsini ont assuré l'animation.
La Coalition SOS mont Orford a invité le grand public à signer
une pétition et plus de 45 000 signatures d'opposants au projet du gouvernement
Charest avait été recueillis samedi.
Audio et Vidéo
http://www.radio-canada.ca/nouvelles/societe/2006/04/22/001-orford-marche.shtml
Jacinthe Taillon rapporte
que la réponse de la population a ravi les organisateurs.
Josée Thibeault dresse un
portrait de la situation.
Société — Autres nouvelles
Mont
OrfordGrande marche contre la privatisation
EnvironnementC'est le Jour
de la Terre
Saguenay-Lac-Saint-JeanUn projet
dans l'impasse
La coalition SOS Parc
Orford a profité du Jour de la Terre pour organiser une grande marche dans les
rues de Montréal, samedi après-midi.
Les manifestants ont terminé
leur marche au parc Jeanne-Mance. Ils dénonçaient la décision du gouvernement
Charest de vendre une partie du parc du Mont-Orford à des intérêts privés.
Les comédiens Marina Orsini
et Serge Postigo étaient les hôtes de ce grand rassemblement. Plusieurs
personnalités, dont l'auteure Marie Laberge et le chanteur Richard Séguin, ont
aussi pris la parole. Selon les organisateurs, le rassemblement a mobilisé
12 000 personnes.
Les partis d'opposition se
font entendre
Certaines personnalités
politiques ont défilé sur l'estrade. Pierre Rodier, maire du Canton d'Orford, a
dénoncé la décision. « Vendre au plus offrant notre patrimoine est un
scandale. Un de plus. Un de trop! », a-t-il lancé sur un ton enflammé,
ajoutant que « dans ce dossier, vous avez tort M. Charest, alors de grâce,
changez d'idée ».
André Boisclair, chef du
Parti québécois, a associé la « bataille du Mont-Orford » à un
bataille pour la culture et l'héritage du Québec, demandant au premier ministre
de surseoir à la privatisation.
« Si je peux donner un
conseil à M. Lespérance [promoteur de Mont-Orford Inc.], c'est qu'avant de
mettre une piastre dans le parc du Mont-Orford pour construire ses
condos, il devrait attendre la date de l'élection », a-t-il déclaré.
« Le PQ posera les
gestes qui devront être posés si vous nous faites confiance », a insisté
le chef péquiste, présentant la future élection provinciale comme « une
occasion de renverser les choses ». Il n'a toutefois pas précisé si son
parti s'engagerait à annuler une éventuelle transaction s'il prenait le
pouvoir.
Les porte-parole du parti
Québec solidaire, Françoise David et Amir Khadir, ont eux aussi pris la parole.
« Certains disent que nous revendiquons le statu quo. C'est le
contraire! », a dit Mme David. « Le statu quo ce serait de brader nos
plus belles montagnes, nos plus belles rivières, nos lacs et nos forêts
simplement pour satisfaire l'appétit des promoteurs », a-t-elle martelé.
M. Khadir, au nom de son
parti, a appelé le premier ministre à abandonner son projet de privatisation,
un « projet insensé », selon lui.
Une pétition
Les Québécois sont invités
à signer une pétition contre le projet de privatisation partielle du parc
national, qui compte déjà 45 000 signatures, selon la coalition. Des dons
d'une valeur de 15 000 $ ont aussi été amassés pour couvrir les frais
d'une éventuelle contestation judiciaire du projet. SOS Parc Orford aimerait
également être entendue en commission parlementaire.
Plus tôt cette semaine, la
Coalition a refusé l'invitation de rencontrer le ministre du Développement
durable, Claude Béchard, prétextant que cette réunion empêcherait une
éventuelle contestation judiciaire.
Par ailleurs, la Coalition
a obtenu l'appui de huit anciens directeurs de parcs nationaux. Dans une lettre
ouverte publiée vendredi dans Le Devoir, les signataires affirment que
la recherche de solutions a été bâclée et qu'il faut revoir les plans pour
préserver les écosystèmes.
Selon eux, les problèmes de
financement d'une station de ski ne peuvent justifier la privatisation
partielle d'un parc au profit d'un promoteur immobilier. Ils vont même jusqu'à
affirmer que les libéraux brisent un pacte social, politique et historique en
permettant de privatiser une partie du Mont-Orford. Ils craignent que ce projet
ne crée un précédent.
Québec n'entend pas céder
Le ministre du
Développement durable refuse de se laisser intimider par la mobilisation
populaire contre la privatisation d'une partie du parc. Claude Béchard a
réaffirmé, vendredi, que le projet allait être mené à terme. Selon lui, le statu
quo n'est pas possible, à moins de démanteler les installations de ski et de
golf.
M. Béchard dit déplorer le
refus de la Coalition SOS Parc Orford de le rencontrer. Il considère qu'une
telle réunion aurait permis de bonifier le projet de privatisation.
Le projet du gouvernement du Québec de soustraire une partie du
parc national du Mont-Orford pour l'offrir en vente à l'entreprise privée remet
en question la volonté et le choix établi par la société québécoise depuis
plusieurs décennies de se doter d'un réseau de parcs nationaux dont les territoires
seraient protégés intégralement pour les générations futures.
La question posée par le
projet du gouvernement actuel pourrait être formulée de la manière
suivante : les parcs nationaux sont-ils encore des entités qui font
partie, en tant que territoires naturels protégés, du développement durable
global du territoire québécois ou sont-ils susceptibles de redevenir, comme les
anciens parcs d'avant la loi-cadre sur les parcs, des territoires voués à
l'exploitation des ressources à des fins multiples et avant tout économiques si
l'occasion se présentait ?
Une longue marche
Il faut se rappeler que
l'histoire des parcs québécois a commencé il y a plus de 100 ans par la
création du parc du Mont-Tremblant, en 1894, et qu'elle a évolué jusqu'à nos
jours pour correspondre aux normes internationales reconnues en matière de
parcs.
Ce qui est mis en cause ici
par le projet du gouvernement, c'est toute la démarche et la philosophie qui
ont précédé et supporté la création de la loi-cadre sur les parcs en 1977 et,
par la suite, la politique ministérielle qui venait expliciter ses principes
fondamentaux par son projet d'y déroger par une loi spéciale.
Le point principal de la
Loi sur les parcs établit que ceux-ci sont désormais des territoires
entièrement protégés contre toute exploitation commerciale des ressources.
Trois des quatre parcs ayant été créés par des lois particulières avant
l'adoption de la loi-cadre -- Mont-Tremblant, Laurentides et Gaspésie --
faisaient l'objet d'exploitation forestière, faunique ou minière. «Seul le parc
du Mont-Orford, épargné en raison vraisemblablement de sa faible superficie,
maintenait vivant l'espoir d'un réseau d'espaces protégés.»
Guy Bussières (aujourd'hui
décédé), qui a été, entre les années 70 et 90, directeur général des parcs au
ministère du Loisir, de la Chasse et de la Pêche et leader de l'établissement
du réseau des parcs québécois, évoquait déjà en 1990, dans un texte publié dans
la revue Loisir et Société («Le réseau des parcs du Québec : évolution et
relation avec le développement durable», volume 13, numéro 2), «le danger
qu'une interprétation abusive du concept de développement durable peut faire
courir aux réseaux de parcs et en particulier à celui du Québec». Il écrivait
aussi : «Dans une province où la tradition en matière de parcs et les
groupes de pression pro-parcs sont notoirement faibles, la Loi sur les parcs a
bien résisté jusqu'à maintenant aux diverses agressions. Le réseau a maintenu
son intégrité depuis le début de sa mise en place, après 1977.» Serions-nous
rendus à la fin de cette époque en 2006 ? [...]
|
Il poursuivait en disant
qu'«il faut s'assurer que les stratégies de "développement durable"
vont non seulement permettre d'assurer la protection à perpétuité de
l'intégrité écologique des parcs mais surtout faire en sorte que les parcs
soient considérés comme des composantes de ce concept». À la fin de son texte,
Guy Bussières concluait : «Les parcs du Québec s'inscrivent parfaitement
dans la Stratégie mondiale de conservation et apportent une contribution
concrète au développement durable. On peut penser que les interprétations
abusives de ce concept ne vont pas entraîner des atteintes à l'intégrité des
parcs. La bataille ne sera cependant jamais gagnée d'une manière définitive et
la vigilance de la population sera toujours essentielle.»
Qu'en conclure nous-mêmes,
sinon que seul un motif pouvant correspondre à des intérêts «supérieurs de la
nation» pourrait nous amener collectivement à remettre en question l'intégrité
des parcs ? Est-ce le cas dans la situation actuelle du parc du
Mont-Orford ?
Comment comprendre le
problème actuel ?
D'emblée, il est clair pour
nous que l'État doit à tout prix maintenir la propriété du territoire dans le
domaine public et résoudre le problème de la gestion d'un équipement comme la
station de ski alpin sans avoir à recourir à la mesure extrême qui consiste à
vendre à des intérêts privés les terrains du parc affectés par cette activité
et même plus afin d'en rendre l'exploitation rentable.
Il faut rappeler que, lors
de la consultation publique tenue en 1979 sur le projet de reconnaissance du
parc du Mont-Orford en vertu de la nouvelle loi-cadre sur les parcs, la station
de ski alpin ainsi que les autres équipements récréatifs et culturels existants
sur le territoire n'y étaient pas inclus et que c'est à la suite de la demande
insistante exprimée par la population à cette occasion et confirmée par la
décision du gouvernement qu'ils ont été intégrés dans les limites du parc.
C'est donc dire qu'il y
avait une volonté qui a fait consensus sur la nécessité de maintenir tous ces
espaces montagneux et périphériques dans la propriété publique et que la
gestion de la station de ski devait par la suite être gérée et même développée
dans un cadre de protection du milieu naturel constitutif d'un parc national
avec les contraintes que cela impose.
Si cela ne devait pas être
cas, ne devrait-on pas alors vendre les terrains de la station de ski du parc
du Mont-Saint-Bruno ou de ceux du parc du Mont-Tremblant qui sont encore dans les
limites du parc, ou ceux du terrain de golf du parc des Îles-de-Boucherville,
qu'on a même construit plusieurs années après la création du parc, dès qu'il
surviendrait des difficultés de rentabilité dans l'exploitation de ces
équipements ? Aurait-on dû donner suite à la réalisation d'un projet de
voie ferrée suggéré, il y a quelques années, dans le parc du Mont-Tremblant
pour relier la station de ski d'Intrawest à Saint-Donat, dans Lanaudière, sous
prétexte de stimuler le développement touristique et économique régional ?
Des promoteurs se sont déjà
aussi montrés intéressés à faire du développement hôtelier sur les falaises
surplombant la rivière dans le parc du Saguenay. Aurait-on dû leur ouvrir la
porte ?
Devrions-nous aussi
accorder de nouveau des concessions d'exploitation forestière dans les parcs
pour résoudre les problèmes d'emplois de cette industrie dans les régions du
Québec qui en sont affectées ? Affaiblir le réseau des parcs
constituerait-il un développement durable compris dans la gestion globale du
territoire québécois ?
Nous sommes convaincus, en
ce qui concerne le problème de la rentabilité optimale de la station de ski du
parc du Mont-Orford, que la démonstration de la recherche en profondeur d'une
solution compatible avec le maintien de l'intégrité du territoire n'a
aucunement été faite. La seule alternative mise en avant est la plus facile,
soit celle du développement immobilier à l'intérieur même du parc. Pourquoi cet
équipement de ski ne pourrait-il pas être géré selon un concept beaucoup plus
intégré qu'aujourd'hui dans un milieu naturel protégé, qui répondrait à une
clientèle recherchant ce type de milieu que n'offrent pas les autres stations
de la région, ciblant par exemple les amateurs de télémark, offrant un circuit
de longue randonnée avec refuges en montagne, etc. ? [...]
Et que fait la SEPAQ dans
ce dossier, elle qui détient le mandat du gouvernement de gérer les opérations
des parcs en conformité avec la loi qui les régit ? Serait-elle compromise
avec un projet susceptible de porter atteinte au réseau ?
Que faire maintenant ?
Dans la philosophie qui a
précédé la création de la loi et l'élaboration de la politique sur les parcs
(et qui les supporte toujours), il a toujours été compris et entendu que les
parcs pouvaient constituer, comme attrait naturel, un moteur de développement
touristique et économique dans une région. Ce développement devait
nécessairement se faire à la périphérie des parcs de manière non seulement à en
assurer l'intégrité mais aussi à favoriser l'implantation de services et
d'infrastructures à des fins d'éducation et de récréation, soit les deux
objectifs complémentaires à la loi après celui, prioritaire, d'assurer la
conservation et la protection permanentes des régions naturelles du Québec ou
de sites à caractère exceptionnels.
Nous proposons au
gouvernement de prendre les mesures suivantes :
- surseoir à son intention
d'offrir en vente une partie substantielle du territoire du parc du Mont-Orford
afin d'assurer le maintien de l'intégrité du parc tel que défini par la Loi sur
les parcs;
- reprendre à la base le
processus de discussion publique afin de rechercher une solution concrète et
compatible avec le statut du parc au problème de gestion de la station de ski
en interaction et en concertation avec le milieu. Si aucun promoteur privé
n'est en mesure d'exploiter une station de ski de manière rentable dans le
cadre d'un parc national dont il y a lieu de maintenir l'intégrité
territoriale, il faudra analyser en toute transparence des alternatives possibles
avec d'autres partenaires tels que des organismes sans but lucratif ou
coopératifs, comme cela a déjà été suggéré. [...] Toute solution devrait
exclure à l'avance la vente des terrains du parc du Mont-Orford;
- réaffirmer une volonté de
maintenir et d'appliquer la Loi sur les parcs et aussi la renforcer. Les plans
directeurs des parcs devraient être soumis périodiquement à la consultation
publique en vertu même de la loi, ce qui n'est pas le cas à l'heure actuelle.
Toutes les consultations publiques devraient être confiées à une commission
indépendante du ministre responsable de l'application de la loi de manière à en
assurer la crédibilité et la transparence ou au Bureau des audiences publiques
sur l'environnement. [...]
La responsabilité vous
incombe, M. le premier ministre, de ne pas être celui qui mettra fin à la
reconnaissance de territoires que nous avons voulu collectivement protéger
depuis plus de 100 ans d'histoire des parcs au Québec. [...]
De plus, quel message
envoyez-vous à tous ces individus et organismes qui travaillent, avec des
moyens dérisoires, à conserver des milieux naturels en terres privées alors que
votre gouvernement s'apprête à en éliminer ? Enfin, quelle image
allez-vous projeter sur le plan international alors que le Québec a pris des
engagements officiels de protéger la biodiversité selon les standards reconnus
à l'échelle mondiale et dont les parcs sont les territoires les plus en mesure
de l'assurer, vous qui avez été, lorsque vous étiez ministre de l'Environnement
du Canada, le signataire de la Convention internationale sur la
biodiversité ?
***
* Les signataires de cette
lettre sont huit anciens gestionnaires-directeurs de parcs qui ont participé
activement et intensément, à l'intérieur de l'appareil gouvernemental, au mouvement
qui, depuis les années 70, a mené à l'adoption de la loi et de la politique sur
les parcs ainsi qu'à l'implantation du réseau que nous connaissons actuellement.
- Jean Hubert (auteur du
texte), parcs des Îles-de Boucherville, du Mont-Saint-Bruno et de la Yamaska,
Service des parcs de la région de Montréal, Laval, Laurentides, Lanaudière et
Montérégie (pendant 11 ans)
- Jean-Marc Girard, parcs
d'Oka et du Mont-Orford, Service des parcs de la région de l'Estrie (pendant 14
ans)
- Paul Larue, parcs de la
Jacques-Cartier, d'Oka et du Mont-Tremblant (pendant 13 ans)
- Jacques Bertrand, parcs
de la Gaspésie et du Saguenay (pendant 27 ans)
- Denis Perron, parc du Mont-Orford
(pendant sept ans)
- Claude Fleury, parcs
d'Oka, du Mont-Tremblant, des Îles-de-Boucherville, du Mont-Saint-Bruno et de
la Yamaska (pendant 10 ans)
- Jean Renaud, parcs du
Mont-Saint-Bruno et de la Yamaska (pendant 12 ans)
- Raymond Grenon, parc
d'Oka (pendant six ans)
Mots clés : Québec
(province), mont-orford, yves duhaime
La privatisation du mont
Orford semble aussi impossible à arrêter, pour certains, qu'un train lancé à
toute allure. Mais tout le monde ne pense pas ainsi, et c'est peut-être
l'opposition à l'Assemblée nationale qui détient le pouvoir de forcer le
gouvernement et les promoteurs à appliquer les freins sous peine de perdre
beaucoup au jeu.
Martin Ouellet, Québec
La Coalition SOS Parc Orford a beau ruer dans les brancards et
refuser tout dialogue avec le gouvernement, le projet de privatisation
partielle du parc national sera mené à terme, a tranché vendredi le ministre du
Développement durable, Claude Béchard.
Le gouvernement Charest ne reculera pas dans ce dossier, a fait
comprendre le ministre.
«Le statu quo n'est pas possible, à moins de démanteler les
équipements de ski et de golf», a-t-il dit lors d'un impromptu de presse à
Québec.
M. Béchard juge fort regrettable la décision des dirigeants de
la Coalition SOS Parc Orford de ne pas donner suite à son invitation à le rencontrer
pour faire le point.
Une telle réunion aurait pourtant permis, a-t-il dit, de
bonifier le projet de loi sur la privatisation des installations de ski et de
golf, qui sera déposé prochainement à l'Assemblée nationale.
«On vit dans une société où la meilleure façon de se
comprendre, la meilleure façon d'en venir à une entente, c'est de se parler
(...) Je suis déçu de ne pas tenir la rencontre mais on va continuer le dossier
et aller de l'avant», a mentionné M. Béchard.
Selon le ministre, la Coalition a voulu imposer toute une série
de conditions préalables qui ont fait dérailler la proposition de rencontre.
«Ils disent qu'ils ne veulent pas aborder tel ou tel sujet. Je
vois cela comme une façon de ne pas nous rencontrer», a-t-il avancé.
En agissant de la sorte, la Coalition semble de surcroît avoir
adopté une stratégie de refus total, a poursuivi M. Béchard.
«On entend des gens qui disent : peu importe ce que vous
proposez, on s'y opposent», a-t-il dénoncé.
Cette stratégie est de toute façon vouée à l'échec puisque le
gouvernement ne peut pas se permettre de revenir à la case départ en raison de
la situation financière désastreuse des installations récréatives du parc.
«On ne veut pas se retrouver à négocier à genou devant un
locataire pour signer un nouveau bail ou encore devant une situation ou il
faudra tout simplement démanteler les équipements», a-t-il expliqué.
Reste que la Coalition vient de recevoir un appui de taille
dans sa croisade contre le projet.
De fait, huit ex-directeurs de parcs nationaux du Québec
s'apprêtent à demander par lettre ouverte au premier ministre Jean Charest
d'épargner le mont Orford.
Ils affirment que l'exercice de recherche de solutions a été
bâclé dans ce dossier et que les problèmes de financement d'une station de ski
ne justifient pas la privatisation partielle d'un parc au profit d'un promoteur
immobilier.
Mais l'intervention de ces anciens dirigeants de parcs
nationaux n'intimide d'aucune façon le ministre Béchard.
À ses yeux, le projet du gouvernement suscite l'enthousiasme de
nombreux citoyens, qui sont tout simplement «plus silencieux» que ceux qui s'y
opposent.
Silencieux depuis l'annonce
du projet de privatisation d'une partie du parc du Mont-Orford, l'Observatoire
en développement durable de l'Université de Sherbrooke a décidé de prendre la
parole vendredi.
Dans le cadre d'un débat,
quelque 100 professeurs et chercheurs se sont entendus pour dire que les enjeux
en cause nécessitent davantage de réflexion.
Tout en disant s'opposer à
la manière dont Québec mène le dossier présentement avec son projet de loi
spéciale, l'Observatoire se voit en quelque sorte comme un médiateur dans cette
affaire.
« On constate le
gâchis, le clivage de la société à l'heure actuelle. On voudrait faire en sorte
que la confiance se réinstalle et qu'on aille ensemble vers un beau
projet », soutient Olivier Thomas, le directeur de l'Observatoire.
Les participants estiment
aussi qu'il serait bénéfique d'ouvrir le débat pour que toutes les alternatives
soient clairement présentées, ce qui n'est pas le cas jusqu'à présent, selon
eux.
L'Observatoire pense donc
qu'un temps d'arrêt s'impose. Il croit que ce temps de réflexion supplémentaire
pourrait déboucher sur un projet de développement durable exemplaire réalisé en
concertation avec les partenaires.
La bataille pour sauver le
Mont-Orford est encore loin d'être terminée.
Cette fois, ce sont huit
anciens directeurs de parcs nationaux qui ont décidé d'unir leur voix pour
demander au premier ministre du Québec de revoir son projet.
Dans une lettre ouverte
obtenue par Le Devoir, les signataires estiment que la recherche de
solutions a été bâclée et qu'il faut revoir les plans pour préserver les
écosystèmes.
Selon eux, les problèmes de
financement d'une station de ski ne peuvent justifier la privatisation
partielle d'un parc au profit d'un promoteur immobilier. Ils vont même jusqu'à
affirmer que les libéraux brisent un pacte social, politique et historique en
permettant de privatiser une partie du mont Orford. Ils craignent que ce projet
ne crée un précédent.
Par ailleurs, contrairement
à ce qu'affirmait le ministre du Développement durable, Claude Béchard, la
Coalition SOS Parc Orford n'a pas l'intention de le rencontrer.
Les responsables de la
coalition ont indiqué qu'ils ne pouvaient rencontrer le ministre pour discuter
de la loi spéciale qui a pour but de privatiser et de démanteler une partie du parc.
« Nous ne pouvons
accepter puisque c'est contraire au mandat d'assurer le maintien des activités
récréatives et de préservations du parc », a souligné Suzanne Comtois,
porte-parole de l'organisme.
La coalition est toutefois
prête à rencontrer M. Béchard pour discuter d'une solution qui préserve
l'intégrité du parc et qui respecte la Loi sur les parcs.
SOS Parc Orford a aussi
indiqué qu'elle envisageait d'entreprendre des recours juridiques si le
gouvernement ne renonçait pas à son projet. Elle aimerait également être
entendue en commission parlementaire.
L'organisation a appelé les
gens à venir manifester samedi prochain à Montréal pour dénoncer le projet du
gouvernement Charest.
Montréal
La Coalition SOS Parc Orford a refusé, jeudi, l'invitation du
ministre du Développement durable et des Parcs, Claude Béchard, concernant le
projet de privatisation partielle du parc national du mont Orford.
Le gouvernement demande de participer à la rédaction d'une loi
spéciale permettant la construction de copropriétés au mont Orford, ce que la
coalition refuse, a déclaré la porte-parole du groupe, Suzanne Comtois, en
point de presse jeudi à Montréal. Elle craint également que cela empêche une
éventuelle contestation judiciaire.
«Maintenant, sur le tard, on vient nous dire : «voudriez-vous
regarder notre loi et nous dire ce qui n'est pas correct, ça va éviter que vous
la contestiez sur le plan judiciaire?», a-t-elle évoqué.
Le projet vise à exclure le mont du parc national, une enclave
de 649 hectares, afin de relancer le centre de ski par des investissements
immobiliers. Le gouvernement offre en contrepartie de créer des réserves
foncières en vue de doubler la superficie du parc. Les opposants au redécoupage
proposé au début d'avril arguent qu'il se traduira par une perte au plan
écologique.
La Coalition SOS Orford souhaite plutôt convaincre le
gouvernement Charest de faire marche arrière. «Si les discussions portent sur
la recherche de solutions qui sont compatibles avec la protection permanente
des terrains situés dans le parc, nous serons ravis de collaborer», a assuré
Mme Comtois.
Les porte-parole comptent sensibiliser la population contre le
danger de créer un précédent pour tous les parcs et sites naturels de la
province. Ils ont entamé une tournée de sensibilisation dans les régions,
mercredi, à Val-David, dans les Laurentides.
Une autre mobilisation contre la privatisation partielle aura
lieu samedi à Montréal. Les comédiens Marina Orsini et Serge Postigo seront les
hôtes de ce grand rassemblement. Plusieurs personnalités y prendront la parole,
dont l'auteure Marie Laberge, le chanteur Richard Séguin et quelques
personnalités politiques.
Les gens seront invités à signer la pétition contre le projet
du gouvernement qui compterait déjà 45 000 signatures.
Des dons seront aussi recueillis, notamment pour permettre une
contestation judiciaire éventuelle du projet. Déjà 15 000 $ ont été amassés.
Si la coalition obtient gain de cause, elle s'engage à verser
l'argent à une fondation qui s'occupe de la protection des espaces verts.
À l'origine, la coalition s'appuyait sur trois arguments
principaux. D'une part, le gouvernement ne peut recourir, pour un changement
aussi majeur, à la disposition de la Loi sur les parcs qui permet de modifier
les limites du territoire.
D'autre part, la décision ne respecte pas l'engagement de Jean
Charest qui, dans une lettre aux Amis du mont Orford, écrivait qu'il
n'envisagerait le projet que s'il y avait une large approbation sociale.
Enfin, le gouvernement ne peut vendre des terrains qu'il a
reçus en don en 1938, puisque le geste envoie un mauvais message et fait
craindre pour la survie des autres parcs.
Montréal
La présidente de la CSN, Claudette Carbonneau, tend la main au
gouvernement Charest pour qu'il reprenne le dialogue avec ses travailleurs.
Dans une entrevue téléphonique à NTR, Mme Carbonneau demande au
premier ministre Jean Charest, qui est à un an de la fin de son mandat,
d'accorder au moins les mêmes conditions de travail à tous les employés des
services sociaux et de santé.
Selon elle, cette demande ne constitue pas pour Jean Charest un
virage à 180 degrés. Elle fait appel à son sens de la justice et de l'équité pour
qu'il lève le décret qui touche particulièrement les travailleurs de la santé
affiliés à la Fédération de la santé et des services sociaux de la CSN.
La présidente de la CSN estime qu'en agissant ainsi, M. Charest
ne frapperait plus la mauvaise cible et rétablirait la bonne entente avec ses travailleurs
Malorie Beauchemin
Le troisième anniversaire
du gouvernement libéral, élu le 14 avril 2003, n'a pas suscité d'effusions de joie
ni de célébrations chez les grandes centrales syndicales du Québec. Au
contraire, l'heure était plutôt aux bilans, qui sont très sévères.
« Absence de transparence ;
beaucoup d'improvisation; une gestion par crise; des coups de force; des
décisions autoritaires; des problèmes énormes de communication avec la
population; on voit un gouvernement qui ne m'apparaît pas valoriser le
développement de consensus derrière des projets mobilisateurs », a soutenu la
présidente de la Confédération des syndicats nationaux (CSN), Claudette
Carbonneau.
En cette période de Pâques,
Mme Carbonneau a souhaité au gouvernement Charest de « s'intéresser à la
résurrection », histoire de « renouer le dialogue » et d'ainsi insuffler « une
bulle d'oxygène » dans les relations entre le gouvernement et la population.
De son côté, le président
de la Centrale des syndicats du Québec (CSQ), Réjean Parent, n'y est pas allé
de main morte. Il a accusé le gouvernement de « faire de la propagande » et de
n'avoir « aucune attitude d'écoute ». « C'est un gouvernement qui se
caractérise par un préjugé antitravailleurs et des lois antisyndicales qui ont
été adoptées en nombre record, a souligné
M. Parent. Sur le plan
social, c'est le recul des institutions, la privatisation tranquille qui
s'installe en santé et en éducation, la délocalisation d'entreprises, la
création d'emplois mais des emplois atypiques et à temps partiel. »
M. Parent ne croit pas que
le gouvernement Charest soit capable de redorer son image à temps pour les
prochaines élections. « Ça fait trois ans qu'ils entretiennent l'insatisfaction
avec peu d'habiletés de redressement ! »
Du côté du patronat
De son côté, le Conseil du
patronat du Québec (CPQ) n'a pas fait de bilan officiel. Son président, Michel
Kelly-Gagnon, a toutefois affirmé que le gouvernement Charest avait eu « de
bonnes intentions et de bons objectifs », mais que les résultats n'ont « pas
toujours été un grand succès ». Il a critiqué notamment les nombreuses
volte-face du gouvernement sous les menaces des groupes de pression. « Ils ont
passé le message tôt dans leur mandat qu'on pouvait faire basculer le
gouvernement, a-t-il expliqué. Ça a encouragé toutes sortes de groupes à faire
pareil. »
Bien qu'il se réjouisse du
léger allègement du fardeau fiscal, M. Kelly-Gagnon critique l'attitude trop
centriste du gouvernement. « Ils ont essayé de ménager la chèvre et le chou, de
prendre la stratégie du milieu pour augmenter la popularité, a-t-il dit. Force
est de constater que ça n'a pas marché. Le milieu des affaires est loin d'être
aussi satisfait qu'il aurait pu l'être. »
Il y a trois ans aujourd'hui, le Parti libéral était porté au
pouvoir. Quelques jours plus tard, Jean Charest formait un gouvernement qui,
tout au long de ces trois années, n'a jamais réussi à établir une relation de
confiance avec les Québécois. Alors qu'approche la fin de son mandat, son
impopularité auprès de l'électorat francophone rend sa réélection de plus en
plus incertaine.
Pour célébrer cet anniversaire cette semaine, le premier
ministre comptait bien obtenir de ses homologues des autres provinces qu'ils
fassent front commun avec lui dans le dossier du déséquilibre fiscal. Mais
encore une fois, la chance ne lui a pas souri. Décidant de faire bande à part,
l'Ontarien Dalton McGuinty a gâché la fête. C'est une bien mauvaise surprise
car les concessions financières que M. Charest attend impatiemment d'Ottawa
seront plus ardues et plus longues à obtenir.
Cette unanimité des provinces autour de M. Charest lui aurait
fait oublier les malheurs qui affligent son gouvernement. Tout ce qu'il touche
semble devoir se transformer en problème, si ce n'est en crise. La dernière
inscrite sur une liste déjà longue porte sur la privatisation du mont Orford.
Impossible pour lui de faire un geste sans provoquer presque chaque fois une
éruption de contestation.
Pourquoi en est-il ainsi ? Les explications sont
multiples. Dès son installation au pouvoir, on a constaté que ce gouvernement
n'était pas prêt à gouverner. Le fait d'avoir un programme élaboré n'était en
rien une garantie de sa capacité à le mettre en oeuvre de façon ordonnée. Tout
n'a pas été mal fait, loin de là. La réduction des listes d'attente en santé
est un exemple de réussite, tout comme la création du nouveau régime de congés
parentaux. En revanche, les décisions controversées cristallisant l'opposition
au gouvernement auront été encore plus nombreuses, l'obligeant parfois à des
reculs humiliants.
Une autre explication tient au fait que ce gouvernement n'a jamais
été véritablement accepté par les Québécois francophones. Au lendemain des
élections du 14 avril 2003, ils ne lui ont pas accordé cette chance au coureur
dont profite actuellement à Ottawa le gouvernement Harper, tout minoritaire
soit-il. Par la suite, la communication ne s'est jamais véritablement établie.
Qu'il en soit ainsi ne devrait pas étonner puisque le Parti
libéral du Québec a été élu sans l'appui majoritaire des Québécois
francophones. Une analyse des résultats des élections de 2003 faite par le
sociologue Pierre Drouilly dans L'Annuaire du Québec 2004 montre que Jean
Charest doit sa victoire au vote quasi unanime des non-francophones en sa
faveur et à la division du vote francophone entre péquistes et adéquistes. Aux
élections de 1985 et de 1989, les libéraux avaient obtenu une part
significative de celui-ci.
La réaction du premier ministre Charest devant la désaffection
des francophones à l'endroit de son parti a toujours été de compter sur le
temps. Celui-ci filant, on ne l'entend plus dire que «six mois sont une
éternité en politique». On le voit tendu car l'insatisfaction à l'endroit de
son gouvernement se répand maintenant au sein même de son parti. Les opposants
à la privatisation du mont Orford ne se recrutent pas que chez les péquistes.
Sur la ligne de front, on compte de nombreux militants libéraux. La grogne
s'est propagée au sein du caucus des députés, où certains commencent à mettre
en cause son leadership.
Cette contestation larvée à son endroit est d'autant plus
dangereuse pour Jean Charest qu'elle ne fera que confirmer le sentiment des
électeurs à son sujet si elle persiste. Cela deviendra un cercle vicieux de
plus en plus difficile à briser, à moins qu'il ne refasse rapidement
l'unanimité derrière lui au sein du Parti libéral. Au cours des prochaines
semaines, il pourrait être tenté de chercher à briser les contestataires. Mieux
vaudrait qu'il cherche plutôt à les rallier. Pour cela, il lui faudra faire
preuve d'ouverture et non d'autorité.
En ce troisième anniversaire de la prise de pouvoir des
libéraux à Québec, près de 250 militants des milieux communautaires ont
bloqué le boulevard Charest, jeudi matin, afin de dénoncer leur mécontentement
à l'égard des politiques de ce gouvernement.
Les manifestants estiment que le gouvernement de Jean Charest
n'en fait pas assez en matière de lutte à la pauvreté. Ils disent vouloir rebâtir
le Québec à leur façon et pour ce faire, proposent des mesures sociales, entre
autres, l'augmentation des prestations d'aide sociale ainsi que l'accès aux
médicaments gratuits pour ceux qui en bénéficient.
L'ensemble des mesures qu'ils proposent coûterait à l'État
québécois 100 millions de dollars, indique Richard Fecteau, porte-parole
du Regroupement d'éducation populaire en action communautaire des régions de
Québec et Chaudière-Appalaches.
« Ce qu'on voit, c'est que le gouvernement a préféré faire
un chèque de 60 millions pour le remboursement accéléré de la dette publique du
Québec. On voit que les choix sont purement économiques et qu'on ne tient pas
compte de la réalité, de ce que les gens vivent », soutient M. Fecteau.
Les manifestants ont également plaidé pour une protection
accrue de l'environnement. Ils ont vivement dénoncé le projet de développement
du Mont-Orford.
Réunis à 10 h à l'angle Langelier et Charest, les
militants ont dû quitter la chaussée vers midi, à la demande des policiers, mais
se sont donné rendez-vous pour le quatrième anniversaire, l'an prochain.
Le Réseau vigilance des centrales syndicales du
Saguenay-Lac-Saint-Jean voulait souligner le sombre bilan du gouvernement
Charest en matière de relations de travail et de mesures sociales. Mais peu de
syndiqués ont répondu à l'appel des représentants du Syndicat de la fonction
publique du Québec, de la CSN, de la CSQ et du Centre populaire de Roberval, à
la veille du troisième anniversaire de l'élection des libéraux.
Une centaine de personnes ont participé à deux marches
silencieuses devant les bureaux du député de Roberval Karl Blackburn et de la
ministre du Tourisme et députée de Jonquière, Françoise Gauthier.
Le message adressé au député Karl Blackburn était sans
équivoque, et la présidente du Syndicat de l'enseignement Louis-Hémon, France
Lapierre, l'a très bien résumé. « On ne se sent pas écouté, pas entendu.
En cette journée du silence, le Réseau vigilance vous rappelle M. Charest
qu'entre deux votes on compte! »
Les employés de l'État ne digèrent toujours pas le projet de
loi 142 de décembre dernier, qui leur impose des conditions salariales pour une
période de sept ans et leur interdit de manifester publiquement leur
insatisfaction. C'est une atteinte inqualifiable aux droits des travailleurs,
clame Placide Bergeron, président régional du SFPQ. « Personne n'a le
droit de bafouer les droits des travailleurs! »
À Roberval, la cinquantaine de manifestants a exprimé sa colère
devant un bureau vide, puisque Karl Blackburn a préféré dîner avec son fils
plutôt que de les écouter.
Montréal
Une coalition qui regroupe des organismes syndicaux, populaires
et communautaires de la région de Montréal tient aujourd'hui (mercredi) des
activités publiques pour souligner les effets des politiques du gouvernement
Charest.
Cette action se tient à l'avant-veille du 3e anniversaire de
l'arrivée au pouvoir du gouvernement libéral.
En plus de la distribution de dépliants aux entrées du métro,
une manifestation est prévue à 17 heures devant les bureaux montréalais du
premier ministre Jean Charest, et par la suite devant les bureaux de la
présidente du Conseil du Trésor, Monique Jérôme-Forget.
La Coalition appelée «J'ai jamais voté pour ça!» veut entre
autres souligner le peu d'actions posées par le gouvernement Charest en matière
de soutien au développement économique et à l'emploi.
Elle fait valoir que des milliers de travailleurs, syndiqués ou
non, perdent leur emploi à la suite de délocalisations ou de fermetures
d'entreprise et se retrouvent sans aucune aide.
Pour Jean-Yves Joannette, porte-parole de la Coalition, ce
gouvernement est acquis au privé et aux lois du marché.
Selon lui, cela se manifeste notamment dans la santé, l'eau,
les services municipaux et les parcs nationaux, tel le mont Orford.
Montréal
Alors que les premiers ministres des provinces sont réunis
mardi à l'hôtel Reine Elizabeth à Montréal, des étudiants ont choisi d'y tenir
une action symbolique à l'extérieur. Les étudiants de niveau collégial et
universitaire y partageront en après-midi un immense gâteau en forme du chiffre
de 4,9 milliards de dollars.
Il s'agit de la somme réclamée d'Ottawa en transferts fédéraux
aux provinces pour le financement à l'éducation post-secondaire. Un sujet qui
devrait être abordé par les premiers ministres.
Selon le président de la Fédération étudiante universitaire du
Québec (FEUQ), François Vincent, il s'agit d'un enjeu important dans le milieu
de l'éducation qui a eu à faire face à d'importantes compressions dans les
années 1990.
M. Vincent réclame du premier ministre du Québec Jean Charest
qu'il rallie l'ensemble de ses homologues pour exiger l'octroi de ces sommes
dans le prochain budget du gouvernement fédéral. Il s'attend à ce que le Québec
se positionne clairement face au gouvernement minoritaire de Stephen Harper.
Par ailleurs, la FEUQ estime que M. Charest a failli à sa
promesse électorale de réinvestir dans les universités du Québec. Selon lui,
aucun argent neuf n'a été consacré à l'éducation post-secondaire dans le
dernier budget du ministre des Finances du Québec Michel Audet.
Dossier
Brian Mulroney : le sommet
et rien d'autre
Audio et Vidéo
http://www.radio-canada.ca/nouvelles/National/2006/04/20/005-Hommage-Mulroney-vert.shtml
Marie-Paule Rouleau
explique la nomination de Brian Mulroney par le magazine écologiste.
Emmanuelle Latraverse
résume les propos tenus par M. Mulroney lors de la soirée.
Matin express: le directeur
scientifique du projet Arctic Net, Louis Fortier, confirme que Brian Mulroney
mérite son titre.
Brian Mulroney a été nommé
premier ministre le plus écologiste de l'histoire du Canada lors d'une soirée
d'hommage au Château Laurier, à Ottawa, jeudi. Ce titre lui a été décerné par
le magazine écologiste torontois Corporate Knights.
Au cours de la soirée, M.
Mulroney a fait un discours dans lequel il a pressé son successeur
conservateur, Stephen Harper, de reconnaître l'« urgence » de
combattre le réchauffement de la planète.
Mais l'ancien premier
ministre a tenu à dire que cette bataille ne passait pas nécessairement par le
respect du protocole de Kyoto. « En matière d'environnement, ce qui
importe, ce n'est pas le processus, mais qu'on s'occupe des problèmes par
l'entremise d'un leadership national ferme », a-t-il déclaré. « Quand
il y a volonté politique, les solutions suivent. »
Inquiétude de Québec
L'appui de M. Mulroney à la
politique environnementale de M. Harper ne semble pas trouver des échos à
Québec. Dans une lettre à son homologue fédérale Rona Ambrose, dont
Radio-Canada a obtenu copie, Claude Béchard lui a fait part de ses inquiétudes.
« Le vide créé par l'abandon de plusieurs programmes fédéraux qui visaient
à financer la lutte aux changements climatiques, nous préoccupe au plus haut
point. »
Stephen Harper continue à
justifier l'annulation d'une dizaine de programmes par son gouvernement en
promettant que son plan sera efficace. Selon M. Harper, l'ancien gouvernement a
dépensé des milliards de dollars sans résultats, alors que son gouvernement
développe un vrai plan qui peut contrôler les gaz à effet de serre.
Le mois prochain, la
ministre fédérale de l'Environnement, Rona Ambrose, présidera une réunion
internationale sur la mise en oeuvre du protocole de Kyoto.
Premier ministre écologique
Le choix de Brian Mulroney
à titre de premier ministre écologique est celui de 12 personnalités
canadiennes qui ont eu à voter sur cette question.
Brian Mulroney, qui a
devancé le libéral Pierre Trudeau par deux voix, s'est démarqué des autres
premiers ministres pour ses réalisations environnementales.
M. Mulroney a signé le
protocole de Montréal, une entente internationale sur la protection de la
couche d'ozone, en 1987. Un an plus tard, il a convoqué à Toronto la première
conférence politique sur les changements climatiques, puis il a conclu un
accord sur les pluies acides avec Washington en 1991.
Le premier ministre fédéral
Stephen Harper ainsi que son homologue québécois et ancien ministre de
l'Environnement sous Brian Mulroney, Jean Charest, étaient présents à la
cérémonie.
Sylvain Larocque, Ottawa
L'ancien premier ministre Brian Mulroney a pressé jeudi son
successeur conservateur, Stephen Harper, de reconnaître l'«urgence» de
combattre le réchauffement de la planète, mais il a tenu à dire que cette
bataille ne passait pas nécessairement par le respect du protocole de Kyoto.
M. Mulroney, 67 ans, a fait une rare apparition publique à
Ottawa, jeudi soir, afin d'être officiellement couronné «premier ministre le
plus écolo de l'histoire du Canada», un honneur qui lui a été décerné par un
jury de 12 experts constitué à l'initiative du magazine Corporate Knights.
«En matière d'environnement, ce qui importe, ce n'est pas le
processus, mais qu'on s'occupe des problèmes par l'entremise d'un leadership
national ferme», a déclaré Brian Mulroney aux centaines d'invités triés sur le
volet, réunis dans un grand hôtel de la capitale.
«Quand il y a volonté politique, les solutions suivent», a-t-il
ajouté.
C'était une habile façon d'inciter M. Harper à agir sur la
question du réchauffement de la planète, sans l'encarcaner dans le protocole de
Kyoto sur la réduction des émissions de gaz à effet de serre, auquel s'oppose
l'actuel premier ministre. Ironiquement, M. Mulroney a été honoré en partie,
jeudi, parce que son gouvernement a grandement contribué au Sommet de la Terre
de 1992 à Rio, où a été élaborée la Convention-cadre des Nations unies sur les
changements climatiques, l'ancêtre de l'accord de Kyoto.
L'ex-premier ministre n'a pas manqué de s'en prendre aux
précédents gouvernements libéraux, qu'il accuse d'avoir entretenu de mauvaises relations
avec les États-Unis.
«Que ce soit en environnement ou dans tout autre domaine, il
existe peu de solutions durables sans l'engagement des États-Unis et le
leadership de leur président, a-t-il estimé. Alors, que le processus (pour
combattre le réchauffement) soit Kyoto ou autre chose, reconnaissons l'urgence
du réchauffement planétaire et travaillons ensemble à amener les États-Unis à
la table.»
Brian Mulroney s'en est ensuite pris directement à l'ancien
premier ministre Paul Martin, qui a ouvertement critiqué la décision de
Washington de ne pas participer au protocole de Kyoto pendant la dernière
campagne électorale.
«Ce n'est pas en essayant de faire la morale aux Américains à
propos de leur bilan de réduction des émissions que nous aurons du succès,
surtout quand notre propre bilan est presque deux fois pire que le leur.»
En effet, les émissions canadiennes ont augmenté de 24 pour
cent par rapport à 1990, alors que celles des États-Unis ont crû de 13 pour
cent pendant la même période. Or, Kyoto prévoit une réduction de 6 pour cent
pour le Canada d'ici 2010-12
Cinq des douze membres du jury ont choisi M. Mulroney, alors
que trois autres ont préféré Pierre Elliott Trudeau. Les experts, parmi
lesquels figuraient l'ex-ministre Sheila Copps, ont fait la liste des
principales réalisations environnement du gouvernement Mulroney :
conclusion de l'accord avec les États-Unis sur les pluies acides, signature du
protocole de Montréal sur la couche d'ozone, adoption de lois environnementales
et nettoyage du fleuve Saint-Laurent, sans oublier la convention de Rio.
M. Mulroney a fait remarquer que dans le dossier du
réchauffement de la planète, Ottawa accroîtrait ses chances de réussite en
mettant les entreprises dans le coup. Il a rappelé que le secteur privé pouvait
tirer profit des innovations environnementales.
Présent à titre d'ancien ministre de l'Environnement du
gouvernement Mulroney, Jean Charest a refusé de voir dans l'événement une façon
de réhabiliter son ancien patron, dont la cote de popularité a brutalement chuté
au début des années 1990.
«Je n'ai jamais eu aucun doute sur la page qu'il occupera dans
les livres d'histoire», a-t-il dit aux journalistes.
L'actuel premier ministre du Québec s'est par ailleurs dit
convaincu que Stephen Harper aurait «le temps» de poser des gestes en faveur de
l'environnement, même si le sujet ne figure pas dans ses cinq priorités.
Pourtant, dans son discours, jeudi soir, M. Harper n'a pas dit
un seul mot à saveur écologique.
Jusqu'ici, le gouvernement Harper a promis de présenter un plan
«typiquement canadien» de réduction des émissions de gaz à effet de serre afin
de remplacer le protocole de Kyoto, mais rien de concret n'est en vue.
«Pour résoudre les problèmes environnementaux, il faut avoir,
sur ce continent et dans le cadre de notre économie, la participation des
États-Unis, sans quoi nos efforts de produiront pas beaucoup de résultats», a
affirmé Stephen Harper à Montréal jeudi après-midi, comme s'il connaissait déjà
les propos que M. Mulroney allait tenir quelques heures plus tard.
Ulysse Bergeron
Imaginez. Vous survolez Montréal en avion et jetez un rapide
coup d'oeil à travers le hublot. Et voilà qu'au lieu d'arrêter votre regard sur
un paysage bétonné, vous y apercevez autant d'îlots de verdure qu'il y a de
toits. Vision réaliste? Absolument, croit Owen Rose, responsable d'un
projet-pilote de toit vert à Montréal.
À l'occasion d'un projet mené par le Centre d'écologie urbaine
(CEU), Owen Rose et son équipe désirent démontrer les effets positifs d'un
aménagement de verdure sur le toit d'un édifice. Pour ce faire, le CEU a
procédé, en juillet 2005, à l'installation d'un toit vert de démonstration sur
une coopérative d'habitation située dans le quartier Milton-Parc.
«Le Québec est clairement en retard» dans ce secteur, «surtout
quand on regarde Montréal», observe M. Rose. Depuis quelques années, de
nombreuses villes nord-américaines ont mis en place des normes incitatives afin
de favoriser l'installation de toitures vertes. C'est entre autres le cas de
Toronto, qui a formulé une politique des toits verts.
En croissance
En fait, ce type de toiture gagne réellement en popularité.
Green Roofs for Healthy Cities (GRHC), une association industrielle dont la
principale mission est d'accroître le développement de ces installations,
souligne qu'il y a actuellement un accroissement considérable de la superficie
accordée aux toits verts.
L'association fait état d'une croissance de 72 % de la
superficie en pieds carrés des toitures vertes en Amérique du Nord entre 2004
et 2005, et d'une croissance de plus de 80 % aux États-Unis pour la même
période. Les toits verts occupent maintenant 2,5 millions de pieds carrés, au
lieu de 1,3 million de pieds carrés en 2004.
Pour sa part, la Ville de Montréal a certes démontré un
intérêt, mais elle n'a établi aucune réelle mesure. Sur ce plan, M. Rose
affirme qu'il y a «un manque de volonté politique», ajoutant d'un trait que la
conjoncture «est pourtant clairement favorable à la mise en place de telles
toitures».
À titre d'exemple, il cite la possibilité qu'offrent les
nombreux édifices qui se construisent sur l'île, tout particulièrement les deux
projets de méga-hôpitaux qui pourraient facilement, selon lui, faire preuve
d'innovation en incorporant de telles installations à leurs plans.
«Les avantages sont nombreux», fait remarquer Owen Rose. Les
toitures vertes permettraient d'assurer une gestion plus efficace des eaux
fluviales, un problème notable à Montréal, où environ 80 % du territoire
urbain est occupé par des immeubles dont les surfaces n'absorbent pas l'eau de
la pluie. Selon un rapport du CEU, les toits verts permettraient d'absorber près
de la moitié de cette eau.
Autre effet bénéfique : les plantes absorberaient les
polluants toxiques et les gaz à effet de serre responsables des îlots de
chaleur et des périodes de smog. Une étude d'Environnement Canada réalisée à
Toronto estime que le fait de végétaliser 6 % de la superficie des
toitures peut abaisser les températures estivales de 1 ºC à 2 ºC. La même étude
souligne qu'une réduction de 1 ºC abaisse de 5 % la demande en
électricité.
Une toiture verte aurait donc pour effet de réduire les écarts
de température des immeubles. En été, celles-ci seraient à ce point efficaces
qu'elles pourraient «carrément remplacer» les climatiseurs électriques.
À ce sujet, des observations du Conseil national de recherche
du Canada (CNRC) révèlent que, pendant un jour d'été typique, la membrane d'une
toiture traditionnelle peut atteindre environ 70 ºC dans l'après-midi, tandis
que celle d'une toiture verte se situe à environ 25 ºC. Au printemps et en été,
la variation moyenne quotidienne d'une membrane d'un toit vert est de 6 ºC et
celle d'un toit traditionnel, de 45 ºC.
Détails techniques
À l'heure actuelle, deux types de toits peuvent servir de
revêtements : les toits verts extensifs et les toits verts intensifs. Le
premier, qu'on qualifie d'écologique, est constitué d'une faible épaisseur de
substrat, le terreau qu'on étale sur les toits. Une fois les plantes bien
établies, la toiture végétale ne demande qu'un minimum d'entretien.
Pour leur part, les toits intensifs requièrent un terreau plus
épais afin d'accueillir des plantes matures dont les racines se prolongent dans
le sol. La profondeur du terreau permet un plus grand éventail de plantes. En
revanche, celles-ci nécessitent une attention et un entretien réguliers. Ces
toits ont toutefois l'avantage d'être accessibles aux personnes. Contrairement
aux toits extensifs, celles-ci doivent être mises en place dès la conception
d'un établissement.
Peu importe le type de toiture, on doit effectuer des analyses
préliminaires avant de procéder à une telle installation. Un ingénieur doit
pouvoir déterminer si un édifice peut soutenir la charge additionnelle que
représente un toit vert. Le poids des membranes, du terreau et des plantes sont
autant d'éléments qui doivent être pris en compte. De plus, en hiver, les
plantes ont tendance à accumuler davantage de neige en raison de la friction.
Du même coup, «ça coûte plus cher d'installer un toit vert»,
admet Owen Rose. Il ajoute toutefois que la durée de vie d'une telle
installation est environ «deux fois et demie plus longue» que celle d'une
toiture traditionnelle. En général, on estime que l'installation d'un toit
écologique entraîne des coûts de l'ordre de 35 $ à 50 $ le pied
carré. Si le toit est prévu lors de la construction initiale d'un immeuble, les
coûts sont moins élevés. Ils se situent alors entre 16 $ et 20 $ le
pied carré.
Le XXIe siècle, c'est l'ère de la mondialisation des marchés,
de l'accroissement de la consommation, du développement à la fois des
télécommunications et des technologies de pointe. Tous ces développements
technologiques et humains ont eu des effets certes positifs sur la qualité de
vie de l'être humain, mais les disparités entre les individus et les pays se
sont aussi accentuées. La société de la surconsommation et du gaspillage épuise
les ressources naturelles et augmente le niveau de pollution.
«Soyons de bons écocitoyens !», s'exclama Jacques
Languirand, porte-parole du Jour de la Terre Québec, aux côtés de ses consorts,
les portes-voix K, Josée Blanchette, Isabelle Hudon et Phyllis Lambert, lors du
lancement médiatique du Jour de la Terre.
C'est sous la thématique de l'écocitoyenneté que sera lancée
officiellement la 36e édition de cet événement mondial, le 22 avril prochain.
Non seulement cette manifestation écologique tend-elle à sensibiliser la
population aux défis environnementaux, mais elle réussit à réunir plus de 500
millions de personnes dans 184 pays. C'est peu dire qu'au fil des ans, le Jour
de la Terre est devenu l'événement participatif en environnement le plus important
de la planète.
Surutilisation des sols
Un rapport préparé pour la Fédération canadienne des
municipalités indique qu'il faut présentement 7,25 hectares de sol et de mer
dans le monde entier pour soutenir le niveau de vie de chaque Canadien. Or, la
Terre ne compte que 1,9 hectare de terre et de mer utilisable pour répondre aux
besoins de chaque personne. Ces données, loin d'être réjouissantes, n'en sont
pas moins abordées de façon positive. En effet, l'heure n'est pas au blâme des
responsables ! Il faut au contraire trouver des solutions. «On ne peut pas
changer du jour au lendemain cette situation. Il faut donc employer une
approche préventive», affirme Claude Villeneuve, directeur de la Chaire de
recherche et d'intervention en éco-conseil de l'UQAC. Selon lui, le
développement durable est tributaire de l'application des principes de
précaution, de responsabilité et d'équité intergénérationnelle.
Haro sur les pays industrialisés
Il ne faut pas attendre la preuve absolue d'un drame écologique
pour poser des gestes concrets. Pour éviter une catastrophe, rien ne sert de
vérifier chaque jour l'évolution des dommages. Le principe de précaution
démontre qu'il faut travailler hebdomadairement à la réduction de la pollution
avant qu'il ne soit trop tard. Le principe de la responsabilité, quant à lui,
est l'étape de l'acceptation.
Les pays industrialisés sont les grands responsables de la
situation actuelle. Ils doivent donc réparer les erreurs du passé et donner
l'exemple aux générations futures. Ce qui mène directement au principe d'équité
intergénérationnelle. La génération actuelle doit prendre en charge les
dommages du passé ainsi que les dommages en cours et, par le fait même, prévoir
des marges de manoeuvre pour les générations futures. «Si l'on pense que des
produits aussi anodins que le béton entraînent à eux seuls plus de 800 kg de
gaz à effet de serre par tonne de béton fabriquée, ajoute Claude Villeneuve, il
est grand temps d'employer une approche préventive pour le climat.» Pour ce
faire, il a mis sur pied un projet, «Zéro déchet, zéro carbone». Cette
entreprise sert à compenser en double les émissions de gaz à effet de serre
produites lors de la tenue d'événements. Cette technique sera présentée devant
public lors de la tenue des diverses activités du Jour de la Terre.
Au menu d'avril
Au menu cette année, plusieurs activités plus vertes les unes
que les autres, le tout présenté pour la première fois par différents
porte-parole. Outre le très connu et apprécié Jacques Languirand, des
personnalités telles que K, Josée Blanchette, Isabelle Hudon et Phyllis Lambert
ont été invitées à se joindre à l'événement. L'objectif : toucher divers
groupes afin de faire passer le message de façon diversifiée.
Parmi les activités proposées au mois d'avril, nous avons retenu
le Piknic electronik, présenté le samedi 29 avril à l'érablière Constantin
Grégoire. L'invitation à ce danse-o-thon est lancée pour un rendez-vous en
nature décoiffant ! Info sans frais : 1-877-839-2305
Aussi, le Centre de compostage communautaire Tourne-Sol ouvrira
ses portes aujourd'hui même. Deux ateliers d'une heure seront gracieusement
offerts aux citoyens de l'arrondissement Plateau-Mont-Royal. Ils traiteront des
secrets des différentes pratiques du compostage communautaire et domestique.
Info : 514-288-1402
De plus, le Musée des beaux-arts de Montréal invite la
population à un exercice de création d'une oeuvre fantaisiste composée de
divers matériaux de récupération. Cette activité sera bilingue et gratuite.
Info : 514-285-1600, poste 440
Pour ce qui est du dossier chaud du mont Orford, les citoyens
sont invités à se rendre aujourd'hui à 13h30 à la Place du Canada (métro Peel)
afin de participer à une marche qui se rendra jusqu'au parc Jeanne-Mance.
Info : 514-278-7627
Pour les sportifs et les curieux, l'Éco-quartier Jeanne-Mance
et Mile-End s'est donné pour mission de faire découvrir aux citoyens les
ressources environnementales du quartier, tout en prenant le temps de leur
faire poser quelques gestes concrets pour l'environnement. Le tout prendra la
forme d'une grande chasse au trésor sur le thème de l'écocitoyenneté. Ainsi,
les citoyens participants sillonneront aujourd'hui le Plateau à la recherche
d'indices et suivront la piste d'un précieux trésor caché au coeur de notre
environnement urbain ! Info : 514-288-1402
Ce bref échantillonnage d'activités vous a mis l'eau à la
bouche ? Visitez aussi le site officiel du Jour de la Terre pour connaître
l'horaire complet des activités dans les différentes régions du Québec :
www.jourdelaterre.org
Pour calculer votre empreinte écologique, rendez-vous au
www.ecoprint.ca
Et comme l'a si bien écrit Victor Hugo : «Je lisais. Que
lisais-je ? Oh ! le vieux livre austère, le poème éternel ! La
Bible ? Non, la Terre»... Bonnes activités !
Collaboratrice du Devoir
Il est 11h ce jour-là dans une magnifique salle du Musée d'art
contemporain. Les représentants des médias invités conversent avec légèreté.
Enfin, tous s'assoient, prêts à écouter les discours relatifs à cette 36e
édition du Jour de la Terre. Malgré les caméramans peu soucieux d'accrocher par
inadvertance les précieuses oeuvres d'Anselm Kieffer, l'entretien débute sur
une note positive. S'approche donc Jacques Languirand...
«Je suis arrivé très tôt ce matin. Je me suis trompé
d'heure ! J'ai fait le tour de l'exposition avec le plus grand sérieux. Je
dois dire que cette exposition est tout à fait remarquable. Ça m'a rappelé une
phrase : "L'art est information et souvent prémonition." J'ai
bien peur que, si on ne s'y met pas rapidement, ce soit prémonitoire pour
vrai.»
Il s'exprime ainsi d'entrée de jeu, l'homme de lettres Jacques
Languirand. Il y a de quoi faire frémir, car partout où l'on porte le regard,
les oeuvres parlent de ruines, de paysages brûlés, labourés ou désertiques à
travers un corpus relié aux expériences fondamentales de l'existence humaine,
dont la nature et la culture.
Comme à son habitude, Jacques Languirand, en sa qualité de
porte-parole national du Jour de la Terre, fut percutant autant par son
discours que par sa clairvoyance. N'y allant pas cette fois par quatre chemins,
il rappelle d'abord que tous les enjeux se jouent dorénavant au présent si l'on
veut éviter une crise écologique sans précédent.
Mais loin de dresser un bilan apocalyptique du futur, il a su
soulever les deux objectifs qu'il faudra réunir à moyen et à long terme. «Le
plus dur défi sera de convertir "l'éco-nomie" à
"l'éco-logie"», affirme ce dernier. Pour ce faire, il faudra avant
tout convaincre les institutions et les entreprises économiques de penser plus
vert. Il cite entre autres le projet Défi papier du Mouvement des caisses
Desjardins ainsi que l'entreprise Alcoa, qui appuie la plantation d'arbres. «Il
faut sortir du conflit des "éco", qui est d'une absurdité
inconcevable. Nous devons trouver une façon de rapprocher les deux concepts
pour obtenir des résultats satisfaisants.» Cette approche est selon lui
déterminante.
Réduction
Née et avortée dans les années 1970, la notion de décroissance
revient de nouveau en force, souligne Jacques Languirand. Après tout, il ne
peut y avoir de croissance infinie sur une planète elle-même définie. Dans les
faits, ce sont 20 % des habitants de la planète qui consomment 80 %
des ressources, dont certaines ne sont pas renouvelables. À cette vitesse,
l'empreinte écologique d'un Occidental correspond environ à cinq
planètes ! La nature décline alors que l'humain prospère. Cela ne peut
plus durer, «inutile de nous bercer d'illusions».
Le recours à la notion de décroissance est tragique, mais il
n'y aura pas d'autre solution, selon le communicateur : «Il faut consommer
moins -- moins d'essence, moins d'électricité, moins de matière plastique.
C'est extrêmement grave de vivre ainsi, mais on n'a plus le choix !»
L'«écolog"in"»
Hubert Reeves écrivait : «Agir dès maintenant, c'est
l'urgence !» Mais ce qui est déplorable, selon Jacques Languirand, c'est
que les humains manquent de vision périphérique. La prise de conscience est
d'autant plus difficile, explique ce dernier, qu'elle ne fait pas partie de la
nature humaine. «Je me suis rendu compte, grâce à mes cheveux blancs, que l'on
ne porte pas beaucoup d'intérêt au passé, et encore moins à l'avenir. Ce qui
nous intéresse en tant qu'espèce, c'est de sauver notre peau au présent.» Mais
il n'est pas facile de sortir du misérabilisme de l'écologie.
Le mot même renvoie en effet aux «granolas», aux dessins pour
enfants, à quelques rares hippies partis vivre sur des fermes :
«L'écologie en soi n'est pas perçue comme une chose sérieuse.» La vision de ce
concept sera déterminante quant à la prise de conscience de l'humanité et aux
actions qui en découleront. Un travail d'éducation populaire est de mise afin
de faire évoluer la perception de l'écologie à l'«écolog"in"».
Il est important de conscientiser la population à l'urgence
d'agir en matière d'environnement. C'est d'ailleurs l'objectif du Jour de la
Terre, dont Jacques Languirand est le porte-parole. Ce qui est sûr en revanche,
c'est que, si chaque habitant de la Terre n'agit pas, «l'Homo sapiens ne sera
pas seulement la cause de la sixième extinction, il en sera aussi l'une des
victimes».
Collaboratrice du Devoir
Ulysse Bergeron
Mots clés : Québec (province), bioéthanol, jour de la terre
C'est maintenant chose faite. D'ici 2020, un pays compte être
totalement indépendant du pétrole. En effet, la Suède désire d'ici 15 ans
devenir le premier État à se soustraire au joug pétrolier. Une nouvelle ère
semble naître, celle du bioéthanol.
À l'heure même où les prix de l'or noir grimpent en flèche et
où les critiques à l'égard des impacts environnementaux se font de plus en plus
sévères et répétées, la Suède se tourne vers l'option alternative que
représente le bioéthanol, un alcool éthylique (éthanol) produit à partir de la
synthèse des biomasses.
Bois et éthanol
En entrevue téléphonique au Devoir, l'entrepreneur suédois et
président de la Bioalcohol Fuel Foundation, Per Castedt, explique que, pour
pouvoir atteindre ses objectifs, le pays compte s'appuyer sur la transformation
de copeaux de bois en éthanol. Si, au premier coup d'oeil, l'idée semble
inusitée, Castedt assure que les usines de transformation suédoises, elles,
abordent la question avec le plus grand sérieux.
«Nous pouvons nous procurer le bois nécessaire à la production
d'éthanol de plusieurs façons. Nous pouvons prendre la ressource dans les
forêts, mais ce qui semble le plus intéressant -- et ce vers quoi on s'oriente
depuis le début --, c'est aussi de réutiliser le bois inutilisé, celui qui ne sert
plus», explique-t-il, précisant qu'à cet effet un projet-pilote a été mis sur
pied.
Et tout porte à croire que la Suède pourrait bel et bien
atteindre l'objectif fixé. Pour sa part, M. Castedt n'en doute pas : «On
pourrait facilement répondre à la demande de l'ensemble de la population
suédoise si tous les acteurs qui sont impliqués dans le dossier travaillent
ensemble.»
Seulement 34 % des voitures abreuvées au pétrole !
Le principal défi que devra relever la Suède est celui de son
parc automobile. La totalité de celui-ci devra être adaptée au carburant.
Depuis la crise pétrolière des années 1970, la Suède s'est de façon graduelle
sevrée du pétrole. En 30 ans, sa dépendance à l'égard des combustibles fossiles
est passée de 77 % à 34 %. Une partie importante des véhicules
suédois est déjà considérée comme «flexifuel», c'est-à-dire qu'ils fonctionnent
aussi bien à l'éthanol qu'à l'essence.
Néanmoins, Per Castedt admet que, «si on veut s'affranchir
totalement du pétrole, il faut que l'ensemble des automobiles fonctionne au
bioéthanol. Et pour y arriver, il faut accélérer le processus qui permettra
d'arrêter la vente d'automobiles qui fonctionnent à l'essence et au diesel».
L'initiative suédoise s'inscrit dans un cadre plus vaste de
réflexion sur la sécurité énergétique. À cet effet, le pays nordique a mis sur
pied une commission sur le pétrole à laquelle participent, entre autres,
quelques compagnies automobiles. Le président de Volvo, Leif Johannson, siège à
cette commission.
Une distillerie à Varennes
Loin de pouvoir se comparer à l'initiative suédoise, le
gouvernement canadien a tout de même créé en 2003 un programme d'expansion du
marché de l'éthanol qui prévoyait un investissement de 100 millions de dollars
au cours des trois années suivant sa mise en place. L'objectif alors déclaré
était d'accroître la capacité de production d'éthanol au pays. Sept projets
d'usines ont jusqu'à présent été retenus. L'une d'elles se trouve au Québec.
Une entreprise ontarienne, les Alcools de commerce, est en
train de construire une distillerie à Varennes. Le projet, estimé à près de 126
millions de dollars, devrait produire de l'éthanol dès 2007. Le directeur
général de l'usine, Jean Roberge, estime que sa production annuelle gravitera
autour de «120 millions de litres».
L'usine de Varennes compte extraire des grains de maïs les
sucres fermentables nécessaires à la production d'éthanol. La distillerie
consommera 300 000 tonnes de maïs chaque année, soit environ 10 % de
la production québécoise annuelle.
M. Roberge assure que «les seules technologies disponibles à
l'échelle commerciale, jusqu'à aujourd'hui, sont encore des technologies qui
produisent de l'éthanol à partir de céréales». Pour le moment, il est donc
impossible d'assurer une production à partir de matières lignocellulosiques
comme le bois ou l'herbe. Mais cela ne saurait tarder. Il précise alors que les
technologies indispensables à ce type de transformation sont en train d'être
développées. Celles-ci pourraient être mises sur le marché au cours des prochaines
années.
Vous avez dit durable ?
S'il est vrai que le bioéthanol réduit considérablement les gaz
à effet de serre, plusieurs environnementalistes dénoncent tout de même ces
initiatives. Le principal argument qu'ils avancent est que l'énergie non renouvelable
utilisée pour la transformation des ressources végétales fait en sorte que la
production d'éthanol n'est pas rentable au bout du compte. Le professeur David
Pimentel de l'université Cornell, spécialiste de la question, va jusqu'à écrire
que la production d'un litre d'éthanol requiert 29 % plus d'énergie qu'il
n'en génère.
Pour sa part, Germain Chabot, président de Pro-éthanol, un
regroupement de 600 producteurs de maïs québécois faisant pression pour que des
usines comme celle de Varennes voient le jour, estime que ces critiques n'ont
plus leur raison d'être. Selon lui, les avancées technologiques des dernières
années ont réduit considérablement l'énergie utilisée pour la production
d'éthanol.
Même opinion de la part de Jean Roberge, qui souligne que
plusieurs des chiffres mis de l'avant par les environnementalistes ne tiennent
pas compte des récentes avancées technologiques. «Si l'on prend la moyenne de
toutes les usines d'éthanol qui ont été construites depuis 1976, c'est sûr
qu'on obtient un bilan énergétique moins intéressant. Mais une usine comme
celle de Varennes ne peut être comparée, en matière de rentabilité énergétique,
à ce qui se faisait avant», soutient-il.
À titre d'exemple, il souligne que l'usine de Chatham,
construite en 1997, utilise 150 000 litres-vapeur à l'heure pour produire
150 millions de litres d'éthanol. Pour sa part, la distillerie de Varennes
utilisera 72 000 litres-vapeur à l'heure pour produire 120 millions de
litres.
Il ajoute : «Pour l'usine de Varennes, on utilisera une
unité d'énergie pour produire 2,3 unités d'énergie utilisable. Et lorsqu'on
prend en considération le cycle total de production -- ce qui comprend
l'énergie utilisée lors de la production de maïs --, on va utiliser une unité
d'énergie pour produire 1,7 unité d'énergie utilisable.»
D'après Der Spiegel
Collaborateur du Devoir
Le 36e jour de la Terre, célébré dans 180 pays le 22
avril et consacré cette année à l'écocitoyenneté, sera marqué comme tous les
ans par toute une série d'activités. Certains planteront des arbres, comme
l'arrondissement de Ville-Marie, et quelques entreprises feront la promotion de
l'écologie auprès de leurs employés ou de leurs clients.
Ainsi, Bell Canada, un des partenaires du jour de la Terre, a
adopté 23 initiatives pour inciter ses employés à devenir des écocitoyens. On
leur propose par exemple d'éteindre les lumières et leur ordinateur en quittant
leur bureau, à utiliser de la vaisselle réutilisable à midi et toute une série
d'actions au travail et à la maison pour protéger l'environnement. Bell essaie
aussi de montrer l'exemple en recourant à l'énergie éolienne pour faire
fonctionner ses équipements dans le nord du Québec.
«Cela a permis d'éliminer près de 50 tonnes métriques
d'émissions de CO2 par année», a dit Colleen Thorpe, conseillère chez Bell
Canada, lors de la conférence de presse à laquelle participaient aussi Alcoa,
Desjardins et Cascades.
«Nous devons trouver une façon de rapprocher économie et
écologie car, dans les deux cas, il s'agit de la gestion de notre maison, mais
on sent qu'une conscience écologique est en train de naître dans les
entreprises», se réjouit l'animateur Jacques Languirand, porte-parole du Jour
de la Terre.
Chez Desjardins aussi, on croit au défi écologique. «On a
réduit notre consommation de papier à imprimante de 6,8% en un an, dit Pauline
D'Amboise, secrétaire générale du Mouvement des caisses Desjardins. Cela
correspond à 13,7 millions de feuilles de papier, soit 100 000$ ou 525 tonnes
de gaz à effet de serre.»
Mais ce n'est pas parce que vous fermez le robinet en vous
brossant les dents, que vous balayez devant votre porte et que vous sortez
consciencieusement vos trois bacs de recyclage chaque semaine que vous êtes automatiquement
un écocitoyen.
Pour être un écocitoyen, cela prend une attitude en permanence
tournée vers la protection de la nature, la préservation des énergies et une
consommation modérée, si l'on en croit les organisateurs du jour de la Terre.
Selon les apôtres d'une planète assainie et pacifiée, il faut agir vite et être
de plus en plus nombreux à le faire.
Parmi les activités du jour de la Terre (www.jourdelaterre.org), citons l'arrondissement de Ville-Marie qui
organisera le 21 avril une collecte de matières dangereuses et d'équipements
électroniques désuets, au coin du boulevard de Maisonneuve et de la rue
Jeanne-Mance, de 8h à 15h. Il faut s'inscrire à danger@jourdelaterre.org.
Dans sa volonté de
multiplier des cellules étudiantes en vue des prochaines élections générales,
le Parti québécois irrite bien des leaders étudiants et de jeunes souverainistes.
Hier, l'opération péquiste s'est heurtée à un mur à l'UQAM, où le Comité
souverainiste lui a retiré ses privilèges.
Or, pour que les partis
politiques puissent avoir accès à certaines ressources au sein de l'UQAM, comme
des locaux ou le droit de faire l'affichage, ils doivent passer soit par les
associations étudiantes, soit par le Comité souverainiste. Une entente doit
être conclue entre les parties.
Mais voilà, le Comité
national des jeunes du Parti québécois, présidé par Mathieu Jeannot, un
sympathisant du chef André Boisclair, aurait tenté de bloquer l'entente entre
le PQ-UQAM et le Comité souverainiste. Selon Alexandre Masson, le porte-parole
du Comité souverainiste, il s'agit d'un «power trip» combiné à un exercice
d'infiltration du PQ-UQAM, dont les membres n'étaient peut-être pas
suffisamment favorables à M. Boisclair lors de la course à la direction tenue
l'automne dernier. L'équipe de M. Boisclair n'avait pas réussi à percer à
l'UQAM, où les militants péquistes s'étaient rangés derrière Richard Legendre
ou Jean-Claude Saint-André.
«Ils veulent prendre le
contrôle du PQ-UQAM pour rassembler les "boisclairiens" pour
s'occuper des associations étudiantes. Même nous, on se sent menacé au Comité»,
a expliqué M. Masson.
Cette guerre fratricide se
déroule depuis près d'un mois. Cela correspond à la réunion de la Conférence
nationale des présidents du PQ au cours de laquelle quelque 150 jeunes
péquistes se sont fait haranguer sur la nécessité d'être bien organisés dans
les cégeps et les universités pour le scrutin général. Du coup, ces jeunes y
ont vu un mot d'ordre pour noyauter les associations étudiantes.
La section anglophone du
Cégep de Gaspé, qui compte 90 élèves, veut doubler sa clientèle d'ici trois
ans.
Actuellement, le collège
offre six formations en anglais dont trois sont exclusives à Gaspé pour tout le
Québec. Il s'agit des formations en foresterie, en tourisme d'aventure et en
maintenance industrielle. Trois autres départements offrent l'enseignement dans
les deux langues.
L'établissement attire déjà
une clientèle du Nouveau-Brunswick, mais la direction vise les écoles
secondaires anglophones et les communautés autochtones du territoire québécois
en priorité. Pour y arriver plus rapidement, la directrice du Cégep de Gaspé,
Lorraine Blais, a demandé un budget annuel supplémentaire de
100 000 $ par année au ministère de l'Éducation.
Un comité a été créé et
réalise une étude de marché en vue d'établir une stratégie et des outils de
promotion.
Il est impossible pour un
étudiant de faire plus d'une demande d'admission dans les cégeps de
l'Est-du-Québec depuis que ceux-ci ont joint, au cours des dernières années, le
Service régional d'admission au collégial de Québec, le SRACQ.
Ainsi, pour choisir le
programme dans lequel ils aimeraient être admis en deuxième choix, les
étudiants devront opter pour une institution dans une autre région.
Cette situation peut causer
certains problèmes, surtout pour les programmes contingentés, puisqu'un
étudiant ne peut s'assurer d'une place dans une autre institution de la région.
« Si un étudiant veut
s'inscrire dans un programme contingenté, rien ne l'empêche de faire une
demande au SRAM, le service régional de Montréal, ou au service régional du
Saguenay », explique la Coordonnatrice des services à l'élève et à
l'enseignement du Cégep de Rimouski, Denise Côté.
Denise Côté ne croit
cependant pas que cette mesure ait un impact sur l'exode des jeunes. « On
n'a pas de baisse de clientèle, et on a une belle visibilité sur Internet. Les
étudiants vont voir nos programmes plus facilement », explique-t-elle.
Le syndicat des enseignants
du Cégep de Rimouski ne sait pas quels sont les impacts pour la clientèle
étudiante. Par contre, le coordonnateur Jean-Claude Drapeau prévoit pousser la
question plus loin et en discuter avec les étudiants, les enseignants et la
direction du collège. Denise Côté assure qu'une évaluation de cette mesure sera
faite d'ici l'automne.
Le député bloquiste de
Chicoutimi-Le Fjord, Robert Bouchard, veut créer un crédit d'impôt fédéral
pouvant atteindre 40 %, jusqu'à concurrence de 8000 $, pour les
diplômés qui intègrent le marché du travail dans une région éloignée, désignée
comme telle.
Aujourd'hui, il vient de
recevoir un appui sans réserve de l'Association générale des étudiants et
étudiantes du Cégep de Chicoutimi.
En conférence de presse,
les dirigeants de l'association ont affirmé qu'il s'agissait d'un outil
essentiel pour combattre l'exode des jeunes. Le coordonnateur aux affaires
socio-politiques de l'association, Martin Bonneau, ne cachait d'ailleurs pas sa
satisfaction : « 8000 $, ça aide beaucoup à payer ses dettes quand on
a fait des études. »
Toutefois, il y a des
obstacles à surmonter pour que la mesure soit adoptée à Ottawa, où les projets
de loi privés meurent souvent au feuilleton. La définition de région éloignée
prête à interprétation. De plus, ce type de crédit d'impôt n'existe pas
ailleurs au Canada. Robert Bouchard n'en demeure pas moins optimiste, d'autant
plus que son projet de loi a été adopté à l'unanimité en première lecture
Des bacs de recyclage
seront désormais installés dans toutes les salles de classe du Collège de
l'Outaouais.
La Ville de Gatineau a
livré les bacs verts après une demande formulée par un groupe de jeunes
environnementalistes. Les étudiants déploraient depuis un certain temps les
difficultés de recycler papiers et bouteilles dans l'établissement.
« On avait pris des
vieilles boîtes de carton qu'on retrouvait un peu partout dans le cégep en tant
que bacs à recyclage. Mais on trouvait que les gens ne recyclaient pas beaucoup
avec ça, que ce n'était pas très incitatif. C'est pourquoi on a communiqué avec
la Ville de Gatineau pour recevoir des vrais bacs », explique Marie-Pierre
Varin, porte-parole du groupe Univert.
Lia Lévesque
Montréal
La Fédération autonome du
collégial accuse le gouvernement Charest d'avoir «abandonné le réseau
collégial» en n'y investissant pas suffisamment et en n'ayant pas de vision
nationale dans le développement des programmes.
L'organisation syndicale,
qui regroupe 4000 professeurs de cégep, a rencontré la presse, jeudi, pour
dénoncer certaines intentions qu'elle prête au ministre de l'Éducation
Jean-Marc Fournier.
Dans son plan d'action sur
les services en région, dévoilé en février dernier, le ministre avait proposé
diverses avenues pour contrer le déclin démographique dans les régions,
notamment en «visant une meilleure organisation des services afin de mieux
répondre aux besoins spécifiques des régions».
La FAC craint que sous le
couvert de ce grand principe, le ministre cherche en fait à confier
l'organisation des programmes de cégep aux élus locaux et régionaux, sans
vision nationale. Le président de la FAC, Alain Dion, évoque une «compétition malsaine»
entre les collèges qui risque de se faire au détriment des cégeps des régions.
Il cite un exemple :
le Cégep de Matane, qui avait un programme en tourisme «qui marchait bien». Or,
un programme semblable a été ouvert au Cégep de Limoilou, privant ainsi le
Cégep de Matane de sa clientèle étudiante qui venait de l'ouest de la province.
D'où la nécessité, selon lui, d'une «vision nationale» dans l'élaboration des
programmes des cégeps.
M. Dion reproche également
au gouvernement Charest de ne pas investir suffisamment dans l'enseignement
collégial. Il dit avoir hâte de voir les décisions du gouvernement fédéral en
la matière. Les provinces demandent au gouvernement fédéral de hausser ses
paiements de transfert pour l'éducation post-secondaire, une question qui est à
l'ordre du jour de la prochaine rencontre du Conseil de la fédération, la
semaine prochaine à Montréal.
M. Dion demande aussi une
campagne de valorisation de la formation technique au cégep, estimant qu'on a
surtout fait la promotion de la formation professionnelle au secondaire, ces
dernières années.
À l'occasion du discours du
trône à Ottawa, mardi, la Fédération étudiante collégiale du Québec a tenu
différentes actions dans au moins quatre villes québécoises.
À Saint-Georges, en Beauce,
une action symbolique a été organisée à l'heure du dîner devant les bureaux de
circonscription du ministre de l'Industrie, Maxime Bernier.
Les étudiants voulaient
rappeler au premier ministre Stephen Harper leur revendication en matière
d'éducation postsecondaire. Les associations étudiantes exigent un
réinvestissement de 4,9 milliards de dollars pour compenser les compressions
faites dans les transferts en éducation dans les années 90.
Selon Pierre-Élie Hupé de l'Association
étudiante de Beauce-Appalaches, les cégeps souffrent de sous-financement. Il
donne en exemple le cégep de Beauce-Appalaches qui n'a pas d'infirmières ou de
psychologues à la disposition des élèves et dont le gymnase, dit-il, est
particulièrement défectueux. Une tuile est tombée du plafond l'an dernier et
celui-ci n'a pas été refait.
Les étudiants ont manifesté
mardi midi, devant le cégep à Rouyn-Noranda, pour dénoncer le sous-financement
en éducation dans le réseau collégial.
Ils vont notamment
inaugurer un pavillon fictif portant le nom du premier ministre du Canada,
Stephen Harper.
Les étudiants réclament
d'Ottawa une somme de 4,9 milliards de dollars annuellement en transferts
fédéraux aux provinces.
Le président de
l'Association générale des étudiants du Cégep de l'Abitibi-Témiscamingue,
Guy-Aume Descôteaux, croit que le sous-financement de l'éducation
postsecondaire a commencé durant les premières années du gouvernement de Jean
Chrétien.
« Dans la poursuite du
déficit zéro, il y a eu des coupures dans les transferts fédéraux aux
provinces. L'idée, c'est de ramener les niveaux de ces transferts en tenant
compte de la hausse des effectifs et de l'inflation. Ce qui donne le chiffre de
4,9 milliards de dollars », explique le représentant des étudiants.
Plus d'info : Audio et Vidéo
Madeleine Blais-Morin
résume les constatations de l'Institut de politique d'enseignement
Les universités canadiennes
sont moins abordables que les américaines, selon l'Institut de politique
d'enseignement, un centre d'étude international sans but lucratif. Celles des
provinces maritimes occupent les derniers rangs de ce classement.
(Étude disponible à
l’Adresse suivante : http://www.agecvm.org/Presse/H06/49thParallel.pdf)
Pour déterminer si une
université est abordable, l'Institut de politique d'enseignement n'évalue pas
que les droits de scolarité. L'organisme tient compte du revenu moyen des
résidents, du coût de la vie et de l'accessibilité aux prêts et bourses.
Si l'on pondère ces
facteurs, les universités de la Nouvelle-Écosse sont les moins abordables au
Canada comme aux États-Unis. Le Nouveau-Brunswick se classe au 57e rang sur 60.
Le Québec se classe au
meilleur rang parmi les provinces canadiennes, mais il n'obtient quand même que
la 30e position
Les auteurs de l'étude ont
remarqué qu'aux États-Unis, les droits de scolarité sont généralement moins
élevés dans les États les plus pauvres, ce qui n'est pas le cas au Canada.
Pourtant, si les
universités sont plus abordables chez nos voisins du sud, l'étude souligne que
les étudiants canadiens moins nantis fréquentent en plus grande proportion les
universités que leurs homologues américains.
Les étudiants canadiens
moins nantis poursuivent leurs études au prix de sacrifices importants, selon
Brian Gallant, le président de la Fédération des étudiants du Centre
universitaire de Moncton. M. Gallant a expliqué que ces personnes, qui
étudient à plein temps, travaillent aussi de 20 à 40 heures par semaine.
En Nouvelle-Écosse, cette
situation risque d'empirer, puisqu'un comité consultatif de l'Université
Dalhousie recommande d'augmenter les droits de scolarité de 4 % à
14 % dès l'automne prochain.
Accessibilité de l'éducation
universitaire |
||
Province |
Rang au Canada |
Rang en Amérique du
Nord (sur 60) |
Québec |
1 |
30 |
Alberta |
2 |
35 |
Ontario |
3 |
40 |
Colombie-Britannique |
4 |
42 |
Terre-Neuve |
5 |
43 |
Manitoba |
6 |
45 |
Saskatchewan |
7 |
51 |
Île-du-Prince-Édouard |
8 |
52 |
Nouveau-Brunswick |
9 |
57 |
Nouvelle-Écosse |
10 |
60 |
Source: Educational Policy
Institute |
Plus d'info : Audio et
Vidéo
Le
nouveau président Christian Bélair explique sa vision du rôle de la FEUQ.
|
La Fédération étudiante
universitaire du Québec (FEUQ) vient d'élire son nouveau président.
Christian Bélair, 25 ans,
est étudiant en philosophie de l'Université de Montréal. Il succèdera
officiellement à François Vincent le 1er mai.
Un an après la grève
étudiante, le nouveau président a indiqué que la priorité de la FEUQ allait
être les transferts fédéraux vers les universités. Il demande un engagement
clair du gouvernement Charest à ce sujet.
Christian Bélair a
également promis de rendre visite aux différentes associations membres de la
fédération avant d'entrer en fonction. La FEUQ représente plus de 150 000
étudiants au Québec.
MONTREAL, le 2 avril /CNW Telbec/ - Dans le cadre de son assemblée générale annuelle, la Fédération étudiante universitaire du Québec (FEUQ) a aujourd'hui élu son nouveau comité exécutif. En conférence de presse, dimanche après-midi, François Vincent, président sortant de la FEUQ, a présenté aux médias le nouveau président, Christian Bélair, qui entrera en fonction le 1er mai prochain.
Du même souffle, les représentants des 18 associations étudiantes membres de la Fédération ont salué François Vincent qui quitte après avoir agi comme leader du mouvement étudiant depuis mai 2005 après 4 ans de dévouement à la cause étudiante au Québec. Ils ont également salué le travail des officiers sortants : Marysa Nadeau (v.p. aux affaires universitaires), Daniel Bernard (v.p. aux affaires internes), François Séguin (secrétaire général) et Philippe-Olivier Giroux (président du Conseil national des cycles supérieurs).
François Vincent, le président sortant de la FEUQ, a profité de l'occasion pour effectuer un bilan de son mandat. "Je quitterai le mouvement
étudiant dans un mois après y avoir consacré quatre années bien remplies. J'ai donné à la cause étudiante tout ce que j'avais à offrir, et les gains de cette année en font foi. Le droit des étudiants internationaux de travailler hors- campus partout au Québec durant leurs études, puis le financement des fonds régionaux d'investissement jeunesse (FRIJ) et les bourses aux étudiants pour les projets en développement durable dans la Stratégie d'action jeunesse, ainsi que le comité de suivi de la Stratégie qui étudiera les possibilités de créer un Fonds jeunesse capitalisé au Québec en sont quelques exemples, a-t-il expliqué. Cependant, la bataille pour l'augmentation des transferts fédéraux aux provinces pour l'éducation postsecondaire reste à finir, et peut l'être au prochain budget fédéral, a renchéri M. Vincent."
Orientations et priorités pour 2006-2007
De plus, les délégués des associations étudiantes ont déterminé les grandes orientations à venir pour la Fédération. "Cette année sera aussi importante que la précédente. La FEUQ poursuivra le combat pour l'augmentation des transferts fédéraux entamé par François Vincent, le président sortant de la FEUQ. Aussi, nous nous préparerons avec rigueur en vue des prochaines élections provinciales afin d'obtenir de l'argent neuf dans les universités, a déclaré Christian Bélair lors de son premier discours à titre de prochain président de la FEUQ. Par ailleurs, l'exécutif national travaillera à consolider ses relations avec les associations membres du plus important groupe jeune au Québec, a-t-il précisé."
Comité exécutif 2006-2007 de la Fédération étudiante universitaire du Québec
Présidence : Christian Bélair, Université de Montréal
Secrétariat général : Erik Van Eyken, McGill University
Vice-présidence aux affaires internes : Simon Lafrance, Université de Montréal
Vice-présidence aux affaires fédérales et internationales : Trevor Hannah, McGill University
Vice-présidence aux communications : Dany St-Jean, Université du Québec à Montréal
Coordonnateur aux régions : Samuel Gosselin, Université du Québec à Trois-Rivières
Présidence du CNCS-FEUQ : Philippe-Olivier Giroux, Université de Sherbrooke
Vice-présidence du CNCS-FEUQ : Apollinaire Ndobo, Université du Québec à Trois-Rivières
Nouveau membre au sein de la FEUQ
Par ailleurs, la FEUQ a entériné l'affiliation d'un nouveau membre au cours de la fin de semaine. Les étudiants membres de l'AEUCS (Association étudiante d'Urbanisation, culture et société de l'Institut national de recherche scientifique) ont décidé à plus de 70 % de joindre les rangs de la Fédération.
Depuis plus de 15 ans, la FEUQ représente les étudiantes et les étudiants universitaires du Québec. Composée de 18 associations membres et forte de plus de 150 000 membres, la FEUQ est le plus important groupe jeune au Québec.
www.feuq.qc.ca
Renseignements: et source :
Véronique Martel, attachée de presse, FEUQ, cell. : (514) 668-7764
Marie-Josée Montminy
Trois-Rivières
Les étudiants du niveau collégial ont désormais la
possibilité de faire reconnaître leurs activités parascolaires par une mention
sur leur bulletin. Ainsi, les jeunes qui pratiquent un sport, qui font partie
de leur association étudiante ou qui oeuvrent bénévolement dans un organisme
peuvent mettre en valeur ce petit «plus» auprès des employeurs ou d’une institution
d’enseignement.
Cette nouvelle mesure est issue de discussions
entre la Fédération étudiante collégiale du Québec, la Fédération des cégeps et
le ministère de l’Éducation, du Loisir et du Sport. Le but est de valoriser
l’acquisition des habiletés complémentaires aux apprentissages académiques dans
le développement global de la personne.
Rénald Côté, directeur des Services aux étudiants
au Cégep de Trois-Rivières, explique que chaque collège du Québec, privé ou
public, peut proposer cette mesure à ses étudiants, selon des critères communs.
Les étudiants doivent consacrer au moins 60 heures par session à un des sept
domaines d’implication retenus.
Plus de détails dans Le Nouvelliste du 31 mars 2006
La Confédération des
associations d'étudiants et étudiantes de l'Université Laval (CADEUL) voit son
initiative d'offrir le transport en commun gratuit aux universitaires de Québec
bloquée par la mairesse de Québec, Andrée Boucher.
Celle-ci a utilisé son veto
pour empêcher la nomination de Jérôme Vailancourt comme président du conseil
d'administration du Réseau de transport de la capitale (RTC).
Or, tant que le conseil
d'administration n'est pas formé, le RTC ne peut se prononcer sur sa
participation financière au projet.
Le Renouveau municipal de
Québec (RMQ) avait proposé la candidature de Jérôme Vaillancourt, le conseiller
municipal de la Cité universitaire, comme président du conseil
d'administration. La nomination avait été acceptée majoritairement au conseil
municipal, mais la mairesse Boucher a alors utilisé son veto pour empêcher la
nomination.
Le président sortant de la
CADEUL, Antoine Houde, déplore l'attitude de la mairesse.
« [...] Ça démontre
vraiment un manque de volonté déplorable pour faire avancer la cause du
transport en commun dans la région de Québec. C'est un projet qui extrêmement
novateur, il ne faut pas que la Ville de Québec attende, on a besoin d'eux dans
ce projet là et il va falloir faire preuve de leadership si on veut
l'implanter », soutient-il.
Les nominations au RTC, à
Expo-Cité et à la Communauté métropolitaine font l'objet d'affrontements au
conseil municipal.
La décision de la mairesse
et de son exécutif de profiter d'une réunion du conseil d'agglomération pour
nommer d'autres membres que ceux choisis par une résolution majoritaire des
conseillers met l'opposition en colère. L'opposition estime que cette décision crée
un dangereux précédent et met en péril la légitimité du conseil. De son côté,
Mme Boucher reproche à l'opposition majoritaire de vouloir se substituer à la
mairesse pour décider des nominations.
Les parties demandent à la
ministre des Affaires municipales de trancher au sujet des ces nominations.
Gilles
Besmargian, Victoriaville
Le Cégep de Victoriaville a trouvé la formule
gagnante pour séduire la clientèle étudiante. Les demandes d'admission au
premier tour semblent le confirmer.
Le collège a reçu 561 demandes par rapport à 493 à
pareille date en 2005, soit une hausse de près de 14 pour cent. Dans un
contexte de baisse démographique, cette augmentation est encore plus
impressionnante.
Les étudiant(e)s n'auraient pas choisi le cégep
local si le seul changement s'était situé au niveau de l'image graphique.
Par contre, cette image combinée à une nouvelle
formule de recrutement a permis de présenter à la future clientèle des atouts
majeurs qui se vivent au quotidien.
Audio et Vidéo à la page
http://www.radio-canada.ca/regions/Quebec/2006/03/24/003-Manif_garneau.shtml
Collège François-Xavier
Garneau
Une trentaine d'étudiants du Collège
François-Xavier Garneau ont cadenassé, vendredi matin, la porte des bureaux
administratifs.
Ils protestaient contre la hausse de 10 $ des
frais afférents à l'inscription adoptée par le conseil d'administration du
cégep. Ils considèrent qu'il s'agit d'une augmentation déguisée des frais de
scolarité. Les policiers de Québec sont intervenus pour que les étudiants
libèrent l'entrée.
« Ce qui nous inquiète beaucoup, c'est que,
quand les administrations des collèges commencent à faire des déficits, au lieu
de se tourner vers le gouvernement et de demander des comptes, elles se
tournent vers les étudiants », déplore Gabriel Rompré, de l'association
étudiante.
Cette hausse ira au financement des activités
sportives et culturelles pour les étudiants.
Le directeur général du collège, Yves Blouin,
soutient que, avec cette augmentation, les frais afférents seront équivalents à
ceux des autres cégeps de la région. « Nous passerons de 55 $ par
session à 65 $ l'an prochain. Je fais remarquer que c'est ce même tarif et
même plus dans les autres collèges », dit-il.
Cette affirmation fait sourire les étudiants.
« On va reprendre la formulation qu'ils utilisent et préciser que les
frais sont les moins élevés de tous les cégeps francophones de la rive nord de
Québec. Ça exclut le cégep anglophone et la rive sud de Québec », note M.
Rompré.
« C'est un peu ridicule, ajoute-t-il. C'est
jouer avec les chiffres et les mots. »
L'association étudiante du collège promet une
escalade des moyens de pression si la direction de l'établissement demeure sur
sa position.
Plus d'info :
Audio et Vidéo à la page
http://www.radio-canada.ca/nouvelles/Politique/2006/03/29/003-jeunesse-charest-c-rb.shtml
-
Josée Thibeault résume les particularités du
programme
-
Alexandra Szacka parle d'initiatives prises par des
politiciens américains pour lutter contre l'obésité.
-
Jean Thivierge résume la stratégie du gouvernement
libéral pour la jeunesse.
-
Matin express: le député de Hull et adjoint
parlementaire pour les dossiers jeunesse, Roch Cholette, explique les grands
orientations du gouvernement.
Le premier ministre du
Québec, Jean Charest, a dévoilé à Québec la Stratégie d'action jeunesse de son
gouvernement.
Prenant la parole devant
quelque 300 jeunes, M. Charest a dévoilé un plan comportant environ 80
initiatives, dont 44 entièrement nouvelles.
Québec consacrera au cours
des trois prochaines années 110 millions de dollars d'argent neuf à la mise en
oeuvre de la stratégie, portant l'effort global du gouvernement pour la
jeunesse à environ 1 milliard de dollars.
Concrètement, la stratégie
dévoilée tourne autour de cinq axes principaux:
l'amélioration de la santé et le bien-être;
une plus grande réussite éducative;
une meilleure insertion professionnelle;
une présence accrue dans la société;
un meilleur soutien aux jeunes.
Dans le domaine de la santé,
le gouvernement veut adopter des mesures incitatives pour tenter de sortir les
aliments vides, c'est-à-dire, entre autres, frites, poutines, hamburgers et
hot-dogs des cafétérias scolaires. Les commissions scolaires seront mises à
contribution dans la recherche de cet objectif.
Québec veut aussi développer
le programme des sentinelles, ces adultes formés pour détecter les jeunes en
détresse et les candidats au suicide.
Pour lutter contre le
décrochage scolaire, on offrira aux jeunes la possibilité d'obtenir une
formation leur permettant d'apprendre un métier avant de décrocher.
Enfin, la stratégie prévoit
une somme de 17 millions pour favoriser l'entrepreneuriat des jeunes.
Les 110 millions de dollars
consacrés à la mise en oeuvre de la Stratégie sont prévus dans le budget
présenté le 23 mars par le ministre des Finances, Michel Audet.
La FEUQ globalement
satisfaite
La Fédération étudiante
universitaire du Québec (FEUQ) a déploré l'absence d'un Fonds jeunesse
capitalisé dans la Stratégie d'action jeunesse. Selon elle, ce fonds « a
démontré concrètement son impact positif sur le développement du Québec ».
Cependant, la fédération
étudiante a accueilli « avec enthousiasme » certaines autres mesures
proposées par Québec. Elle est notamment satisfaite de l'enveloppe de 5,7
millions de dollars allouée aux groupes de jeunes du Québec pour la réalisation
de projets.
Le président de la FEUQ,
François Vincent, a profité de l'occasion pour inviter le premier ministre Jean
Charest à réclamer officiellement une hausse des transferts fédéraux pour
l'éducation postsecondaire.
Tommy Chouinard
Québec
Le premier ministre Jean Charest compte éliminer la
malbouffe des cafétérias en incitant les écoles à offrir des repas sains. Sa
politique-cadre sur l'alimentation ne contraindra pas les établissements
scolaires à bannir du jour au lendemain frites, poutines et hot-dogs.
Jean Charest souhaite utiliser la carotte plutôt
que le bâton pour amener les écoles et les commissions scolaires à prendre le
virage santé. Mais le premier ministre assure que ses «objectifs ne sont pas
modestes» pour autant.
«Dans la politique-cadre, je veux que nous allions
loin et qu'on fixe comme objectif d'éliminer la malbouffe dans les écoles le
plus vite possible», a-t-il déclaré en conférence de presse, hier.
«Mais pour y arriver, je sais que je dois
absolument gagner à cette cause les commissions scolaires, les écoles, les
directions, les professeurs, le personnel de soutien. Et il faut responsabiliser
les enfants», a-t-il ajouté.
Interdire la malbouffe du jour au lendemain
risquerait selon lui de «remplir les McDo».
La politique-cadre ne se limitera pas à demander
aux écoles d'adopter des menus sains et attrayants. Elle proposera d'organiser
des activités éducatives en matière de nutrition, de faire la promotion de
saines habitudes alimentaires et de former le personnel des écoles. Elle
demandera aux établissements d'améliorer le contenu des machines distributrices
pour offrir des jus non sucrés, du lait et du yogourt, par exemple.
«Les commissions scolaires savent que notre volonté
est très ferme et qu'elles ont intérêt à s'asseoir avec nous», a noté Jean Charest.
Le ministre de l'Éducation, Jean-Marc Fournier, a
noté que la démarche du gouvernement «est peut-être un peu plus longue, mais
elle va un peu plus loin».
Des écoles ont déjà pris le virage santé, a
souligné Jean Charest. «Et elles ont montré que ça ne coûte pas plus cher. Ce
n'est pas vrai que c'est plus cher. C'est un mythe.»
La politique-cadre sera présentée d'ici la fin de
l'année. Elle concernera également les cégeps et les universités.
Jean Charest a fait cette sortie à l'occasion du
lancement de sa Stratégie d'action jeunesse 2006-09. Cette stratégie comporte
un train de mesures et ratisse large.
Dans plusieurs cas, Jean Charest reconduit des
mesures déjà existantes et recycle des annonces faites au cours des derniers
mois. Environ 110 millions ont été dégagés pour mettre en oeuvre de nouvelles
mesures ou en bonifier d'autres. Jean Charest double le financement des fonds
régionaux d'investissement jeunesse. Leur budget passe à 30 millions sur trois
ans.
Un autre fonds, capitalisé, de 5 millions est créé
pour offrir des bourses d'excellence en développement durable. Ces bourses
financeront des stages en entreprises ou dans des organisations
internationales.
La Fédération étudiante universitaire du Québec se
réjouit de ces deux mesures. Mais elle est déçue que le gouvernement n'ait pas
ressuscité le Fonds jeunesse du Québec.
«La malbouffe, c'est de la tricherie, lance le chef
Normand Laprise. C'est lorsqu'on fait croire aux gens qu'ils mangent du poisson
lorsqu'ils ne mangent pas du poisson.»
Et comment réussit-on un tel subterfuge? En
ajoutant de la farine et des sous-produits dans les viandes, du colorant dans
un jus, de l'huile dans le chocolat. En appauvrissant sournoisement un aliment
pour sauver des coûts.
«Ces aliments qui ne nous nourrissent pas bien, qui
ne nous donnent pas ce dont nous avons besoin et qui cachent du sucre ou du
sel», sont de la malbouffe selon Josée di Stasio. Ce sont des aliments
transformés, souvent bien loin de l'aliment de base qu'ils sont supposés être,
explique l'animatrice de télévision et épicurienne.
Le terme «malbouffe» a été inventé par le
scientifique français Joël de Rosnay en 1979 pour décrire une alimentation
inadéquate et trop grasse. Le mot est vraiment entré dans le vocabulaire
courant une dizaine d'années plus tard, et a été très associé à la lutte contre
la mondialisation. Le Français José Bové, qui s'attaquait notamment à l'empire
McDonald's, en est devenu un porte-étendard très populaire et on s'est mis à
systématiquement associer les frites et les hamburgers à la malbouffe.
Or, il faut entendre le chef du restaurant Toqué!
nous décrire les burgers et les hot-dogs qu'il aime faire à son fils pour être
assuré que ce n'est pas le cas. «Une bonne saucisse chorizo dans un pain
brioché, c'est excellent. Oui, il y a du gras dans la saucisse, mais c'est du
bon gras.» L'idée, explique Normand Laprise, est de cuisiner avec des matières
premières et avec respect des ingrédients.
«Il n'y a pas de consensus sur une définition
précise de la malbouffe, dit pour sa part le président de l'Ordre professionnel
des diététistes du Québec, Paul-Guy Duhamel. Mais on peut dire d'un aliment
transformé riche en gras, en sel ou en sucre que c'est de la malbouffe.» Ça
peut être le petit muffin qui arrive en préparation dans une chaudière à la
cafétéria ou même le spaghetti du midi, si sa sauce aux tomates contient plus
de sucre, d'huile et de vinaigre... que de tomates! Si on change le repas de
frites et burger par un ragoût gras qui a cuit toute la journée à la cantine et
une salade arrosée de vinaigrette commerciale, on n'a pas fait un grand bond en
avant.
Les pièges de la malbouffe ne se limitent pas aux
assiettes. «Si on décide de remplacer les machines distributrices des écoles,
je voudrais bien voir par quoi!» dit Josée di Stasio. Pour faire du progrès, il
faudra que le jus qui prend la place des boissons gazeuses dans les
distributeurs automatiques soit du vrai jus.
Avant tout, dit Josée di Stasio, il faut
démystifier les aliments. Il faut retourner aux ingrédients de base, frais. À
l'école comme à la maison.
Les personnes et organismes interrogés espèrent que
le gouvernement passera de la parole aux actes lorsqu'il dit vouloir sortir la
malbouffe des écoles.
«En soi,
c'est une excellente chose, mais il faut l'implanter et assurer un suivi», a
souligné la nutritionniste Geneviève O'Glenam. «L'école est un milieu éducatif
où l'on devrait enseigner la saine alimentation», a-t-elle ajouté.
En attendant de savoir de quelle façon le
gouvernement appliquera sa mesure antimalbouffe, personne ne s'oppose à la
vertu. «C'est un défi de société. Ce sont de saines habitudes qu'il faut inculquer,
comme le recyclage», a illustré André Caron, président de la Fédération des
commissions scolaires du Québec. Il rappelle que plusieurs commissions
scolaires ont déjà adopté des politiques pour restreindre la malbouffe dans les
assiettes des élèves. M. Caron estime qu'il est possible d'offrir une meilleure
alimentation aux jeunes avec les budgets actuels.
Il faut du temps...
Les bonnes intentions alimentaires du gouvernement
ont aussi été accueillies positivement à la Fédération des comités de parents
du Québec. «L'état de santé des jeunes est préoccupant, il est temps qu'on
prenne le virage de la qualité», a indiqué la présidente Diane Miron. La
compagnie Chartwells, qui possède 200 cafétérias dans les écoles québécoises,
ne s'oppose pas non plus à l'élimination graduelle de la malbouffe dans les
établissements scolaires. L'entreprise espère toutefois que ce changement ne
sera pas trop brusque. «Il faut nous donner le temps de faire découvrir autre
chose aux jeunes et ainsi éviter qu'ils aillent manger ailleurs», a résumé la
porte-parole Josée Lavoie.
JEAN-CLAUDE GRENIER
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Le message prononcé par le
premier ministre Jean Charest en présence de plus de 300 jeunes, hier
après-midi, ne peut être plus clair. Son gouvernement entend adopter des
mesures incitatives pour sortir la malbouffe des écoles. En livrant les grands
énoncés de la nouvelle stratégie jeunesse du gouvernement "Pour une
jeunesse engagée dans sa réussite", M.Charest a aussi annoncé un train de
mesures pour détecter les jeunes en détresse et candidats au suicide et un
programme efficace pour contrer le décrochage scolaire.
Québec injectera 110
millions $ au cours des trois prochaines années pour la mise en oeuvre de sa
stratégie, portant ainsi l'effort global du gouvernement pour la jeunesse à
près d'un million de dollars.
"À l'école, les jeunes
doivent acquérir de meilleures habitudes alimentaires. Nous allons travailler
de concert avec les commissions scolaires pour élaborer une politique-cadre. On
proposera plusieurs incitatifs pour chasser les frites, poutines, hamburgers,
hot-dogs des cafétérias scolaires", a expliqué M. Charest. Une nuance
toutefois, puisque les commissions scolaires ne seront pas forcées d'appliquer
cette nouvelle politique.
DÉCROCHAGE SCOLAIRE
Le décrochage scolaire a
pris des proportions inquiétantes dans la Belle province au cours des dernières
années. Afin de combattre ce fléau, Québec offrira aux jeunes du secondaire
"un parcours de formation diversifiée" qui les amènera à apprendre un
métier non-spécialisé. Présentement, 36 % des jeunes hommes de 19 ans et moins
décrochent de l'école avant l'obtention de leur diplôme d'études secondaires.
Les carrefours
jeunesse-emploi seront mis à contribution pour encadrer ces jeunes et leur
proposer une recherche d'emploi, d'orientation professionnelle ou de retour à
l'école.
SUICIDE
Une somme de 2,4 millions
sera distribuée aux organismes préoccupés par la situation du suicide chez les
jeunes. Des équipes multidisciplinaires seront en fonction dans tous les centres
jeunesse pour prévenir le suicide des jeunes.
"Ces intervenants
seront mieux outillés pour intervenir auprès de ces jeunes vulnérables", a
conclut M. Charest.
L'ensemble de cette
stratégie jeunesse est la conclusion d'une vaste consultation et l'étude de 423
mémoires recueillis à travers le Québec.
MONTREAL
La Fédération étudiante universitaire du Québec
(FEUQ) est déçue d'apprendre que dans sa stratégie jeunesse le gouvernement
québécois n'a pas cru bon inclure un Fonds jeunesse capitalisé, mais accueille
"avec enthousiasme" d'autres mesures proposées par Québec.
Selon la FEUQ, au cours des années, ce fonds
"a démontré concrètement son impact positif sur le développement du
Québec".
La fédération étudiante est satisfaite cependant de
l'enveloppe de 5,7 millions $ allouée aux groupes de jeunes du Québec pour la
réalisation de projets.
La FEUQ voit aussi d'un bon oeil les 30 millions $
accordés aux Fonds régionaux d'investissement pour financer des projets dans
les régions et la somme de 5 millions $ par année pour des projets en développement
durable réalisés par des étudiants universitaires.
En ce qui concerne l'éducation postsecondaire, le
président de la FEUQ, François Vincent, demande à ce que le premier ministre
Jean Charest fasse une demande formelle au gouvernement fédéral pour qu'il
augmente les transferts fédéraux versés aux provinces.
"M. Charest devrait positionner le Conseil de
la fédération en faveur de l'augmentation des transferts fédéraux aux provinces
pour l'éducation postsecondaire de 4,9 milliards $ par année lors de sa
prochaine réunion, les 11 et 12 avril prochains, à Montréal", propose M.
Vincent, dans un communiqué.
Le nouveau Collectif pour une éducation de qualité
réclame une commission parlementaire sur la réforme de l'éducation.
Fondé en janvier par l'historien Éric Bédard, la
linguiste Marie-Éva De Villers et le philosophe Jacques Dufresne, ce
regroupement estime que la réforme ne permet pas de transmettre culture et
connaissances aux élèves.
Ses membres ont consulté le sondage envoyé à 10 000
enseignants par le ministère de l'Éducation pour dresser le bilan de la
réforme. Comme le révélait hier La Presse, cette enquête ne permet pas
de noter les reculs ou stagnations des élèves. Seules leurs améliorations sont
prises en compte.
«On est très choqués, les dés sont pipés, a dit M.
Bédard. Le ministre doit s'abstenir de tenir compte des résultats de ce sondage
ou recommencer à neuf.»
Le Collectif souhaite que les futures études et
données utilisées par la Table de pilotage de la réforme soient rendues
publiques. Il demande aussi qu'une commission parlementaire soit tenue. «Ceux
qui sont pro-réforme pourraient y faire valoir leurs arguments, a indiqué M.
Bédard. Ça permettrait d'avoir un vrai débat public.»
Le ministre de l'Éducation, Jean-Marc Fournier, n'a
pas l'intention de revoir le contenu de l'enquête. «Un enseignant peut répondre
qu'il ne voit pas du tout ou que très peu d'amélioration, a plaidé Marie-Claude
Lavigne, son attachée de presse. À partir du moment où cette réponse-là
dominerait, ça interpellerait autant le ministre (qu'un recul).»
D'autres sondages ont été envoyés aux directeurs
d'école primaire et aux conseillers pédagogiques, a-t-elle ajouté.
Le rapport annuel de l'UQAM
révèle un «léger déficit de 2,1 millions» pour 2004-2005.
«L'absence de
réinvestissement dans les universités depuis trois ans» est mise en cause pour
expliquer que l'UQAM soit dans le rouge. La construction du complexe des
sciences Pierre-Dansereau, terminée au cours de cet exercice, ne serait pas
liée au déficit.
Cette année s'annonce
encore plus difficile pour l'UQAM, qui se dirige vers un déficit de 14 millions
de dollars. Elle n'est pas la seule: l'Université de Montréal s'en va vers un
déficit de 10 millions. Même l'Université de Sherbrooke a actuellement du mal à
boucler son budget et prévoit un léger déficit.
Louis Tremblay, Jonquière
Le premier ministre Jean Charest a annoncé la modernisation du
pavillon Joseph-Angers du Cégep de Jonquière qui permettra de compléter un
projet global de 27,6 M$ pour assurer l'avenir de l'enseignement des
communications dans cet établissement.
Selon les termes de cette annonce, le gouvernement du Québec
aura investi en bout de ligne 23,3 M$ dans ce projet, dont un montant de 14,5
M$ pour l'achat des équipements qui a déjà été réalisé. Le collège de Jonquière
et des partenaires privés, incluant la Fondation Asselin, vont assumer la
différence entre le montant global et le financement gouvernemental.
Par la même occasion, Jean Charest a annoncé la création du
nouveau Centre de recherche, de développement et d'innovation en communication
(CRDIC). Ce centre, d'après les propos du premier ministre, est particulier
puisqu'il dépasse les centres de transfert de technologie installés dans
certains collèges du Québec. Il s'agit d'un véritable centre de recherche dans
le secteur des communications.
"Aujourd'hui, quand on fait de la politique, il est
impossible de ne pas rencontrer lors d'une entrevue, un ancien du Cégep de
Jonquière. Pour jouer son rôle, ça prend une mission et ici, nous confirmons
une mission nationale."
Dans le cadre de son allocution, le premier ministre a accordé
un appui de taille au système collégial qui va à l'encontre des craintes qui
ont circulé dans le milieu de l'éducation quant aux visées du gouvernement pour
l'avenir des collèges. Jean Charest ne semble pas sur le point d'abandonner la
formule.
"Le Québec a réussi quelque chose de particulier. Il a dispersé
sur son territoire des collèges et des universités", a enchaîné le premier
ministre, pour qui cette présence des institutions d'enseignement partout sur
le territoire constitue un moyen pour contrer le problèmes majeurs qui pointent
à l'horizon.
Dans le cas de Jonquière, Jean Charest a souligné que la
ministre Françoise Gauthier avait permis de franchir une étape décisive au
projet annoncé hier quand elle avait réussi à convaincre ses collègues de la
nécessité d'accorder l'exclusivité du programme en communication en 2003. Cette
exclusivité a facilité la suite des choses et permis de concrétiser le projet
conçu par le personnel du collège et les spécialistes du ministère.
"L'investissement annoncé aujourd'hui vise non seulement à
maintenir la réputation que le Cégep de Jonquière a acquise, mais surtout à
faire de cet établissement un véritable centre d'excellence dans l'enseignement
et la recherche en technologies des médias. Cet investissement, en plus d'être
attractif pour les étudiants, facilitera la rétention pour les
chercheurs", croit le premier ministre du Québec.
Dans les subventions accordées hier, le ministère de
l'Éducation accorde 17,8 M $ au projet alors que celui du Développement
économique, de l'Innovation et de l'Exportation finance un montant de 5,5 M$ en
fonction du programme de soutien à la recherche, Volet 2.
Travaux
Selon le directeur du collège, Gilbert Grenon, les travaux de
modernisation devraient être complétés en avril 2007, incluant l'installation
des équipements de production. Le collège doit aller en appel d'offres au cours
des prochaines semaines.
Le directeur Grenon a évidemment salué le travail du directeur
des études Laurier Tremblay de même que l'appui inconditionnel de la ministre
Françoise Gauthier. Suivant les propos de ce dernier et maintenant que toute la
question de la modernisation est réglée, il est évident que le collège mettra
l'accent sur le développement de son centre de recherche appliquée.
Dans un entretien avec Le Quotidien, Gilbert Grenon a fait état
de quatre projets qui pourraient très bien entrer dans le nouveau centre de
recherche. Il n'a évidemment pas révélé la nature exacte de ces projets de même
que les partenaires impliqués puisque le secteur privé pourra s'associer à ces
activités de recherche.
Avec la révision des programmes, le département d'ATM est
maintenant constitué de deux constituantes qui sont les Techniques de
production télévisuelle et de postproduction et les Techniques de communication
dans les médias.
Après plusieurs années
d'incertitude, le Cégep de Jonquière reçoit finalement l'argent nécessaire pour
mettre en oeuvre le nouveau programme d'Art et technologie des médias (ATM).
Le ministère de l'Éducation
octroie 9,5 millions de dollars pour l'achat d'équipements spécialisés et près
de 12 millions pour la réalisation des infrastructures.
La construction d'un
nouveau pavillon commencera en juin prochain. L'appel d'offres sera lancé
rapidement parce que les plans et devis sont déjà prêts.
Ces locaux accueilleront un
centre de recherche, d'innovation et de développement dans le secteur des
communications. En avril 2007, l'actuel pavillon d'ATM subira une cure de
rajeunissement. Au total, une dizaine d'emploi sera créée.
Avenir plus rose
D'ici là, les étudiants
profiteront de plusieurs équipements qui ont déjà été achetés. Le directeur
général du Cégep de Jonquière, Gilbert Grenon, rappelle que la situation est
temporaire. Selon lui, l'avenir du programme est mieux assuré.
« Ce sont nos
réalisations qui assurent notre avenir. On a beau avoir les équipements, tout
le monde sait que le cégep de Jonquière est une maison d'enseignement extrêmement
dynamique, et ce sont nos réalisations futures qui vont faire notre avenir. Je
ne suis pas du tout inquiet », souligne Gilbert Grenon.
En attendant les fonds
publics, le Cégep de Jonquière s'est relevé les manches. Trois millions de
dollars ont été amassés lors d'une campagne de financement de la Fondation
Asselin. Depuis deux ans, plusieurs entreprises de presse contribuent
financièrement au programme d'ATM.
Les chargés de cours de l'Université du Québec à Trois-Rivières
ont approuvé à 90 % une entente de principe intervenue avec l'employeur.
C'est la première fois dans l'histoire de ce syndicat d'environ
700 membres qu'une négociation de cette ampleur se conclut sans l'intervention
d'un médiateur.
La nouvelle convention de cinq ans prévoit des augmentations
salariales de 22 %, dont 18 % pour les trois premières années du
contrat.
Elle comprend également une assurance-maladie longue durée
garantissant 75 % du revenu et une prime de départ à la retraite sous
certaines conditions à compter de 2008. Les chargés de cours auront aussi droit
au renouvellement du matériel informatique mis à leur disposition.
Le Cégep de l'Outaouais s'inquiète des baisses
d'inscription dans les secteurs de haute technologie.
Afin d'encourager les étudiants à s'inscrire dans
ces programmes et éviter ainsi l'annulation de certains cours, l'institution
offre dix bourses incitatives de 1000 dollars.
Les bourses seront tirées au sort parmi les
candidats ayant rencontré les critères d'admission propres à ces programmes.
L'an passé, le Cégep de l'Outaouais avait dû
annuler sa troisième année d'études en télécommunication et transférer les
étudiants inscrits dans un autre établissement de Montréal, à cause d'une
clientèle étudiante trop peu nombreuse.
Nicolas Fontaine est le
nouveau président de la Confédération des associations d'étudiants et
étudiantes de l'Université Laval (CADEUL).
L'étudiant en biologie
succède à Antoine Houde. Le nouvel exécutif de la CADEUL a été élu en fin de
semaine lors d'une réunion du collège électoral.
L'entrée en fonction des
sept nouveaux officiers est immédiate. Les anciens resteront pour une
transition d'un mois.
Le ministre de l'Éducation
du Québec n'en revenait pas d'apprendre que des écoles pouvaient utiliser leurs
élèves pour collecter des fonds destinés à l'achat de mobilier.
Jean-Marc Fournier veut
maintenant savoir comment une telle décision a pu être prise dans une école
primaire de Montréal alors que la commission scolaire à laquelle elle
appartient dispose d'un surplus accumulé de 10 millions de dollars.
À ce montant s'ajoute
l'augmentation de l'enveloppe du ministère dévolue au maintien d'actifs des
écoles. Celle-ci est passée de 107 millions à 200 millions de dollars en deux
ans.
À la commission scolaire,
toutefois, on rétorque que ces montants ne peuvent être utilisés librement et
qu'ils servent à pourvoir divers postes éducatifs. La directrice des
communications de la commission scolaire Marguerite-Bourgeoys, Brigitte
Gauvreau, estime que « l'école des Rapides-de-Lachine n'a pas les fonds
pour renouveler son mobilier. »
La direction de l'école de
l'arrondissement LaSalle, dans le centre-sud de Montréal, a fait parvenir la
semaine dernière une lettre aux parents de ses élèves leur expliquant que
« l'argent recueilli servira à couvrir le coût des récompenses pour les
élèves et l'achat de mobilier pour les classes. »
Il appert, selon ce qu'a
expliqué la directrice de l'école, Andrée Marquis, qu'une demande de
financement a été envoyée à la commission scolaire Marguerite-Bourgeoys, mais
que les fonds mis à la disposition de l'école n'ont pu couvrir que l'achat du
mobilier d'une seule classe.
Appelé à commenter cette
nouvelle, le président de la Centrale des syndicats du Québec, Réjean Parent,
s'est demandé, outré, si « on est rendu dans le tiers-monde ou
quoi? », qualifiant toute cette histoire d'inacceptable.
L'École de technologie
supérieure (ETS) maintient sa position dans le dossier de la plainte de ses
étudiants musulmans qui réclament un local pour prier durant les heures de
cours. La Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse
invitait pourtant l'institution à s'entendre avec ces étudiants dans un rapport
d'enquête dévoilé vendredi dernier.
« L'ETS estime offrir
un accommodement raisonnable », a indiqué le directeur du service des
communications de l'université, Jean Morin. L'ETS met ses 56 salles de classe à
la disposition de ses universitaires en dehors des cours. Le directeur de
l'enseignement et de la recherche, Claude Olivier, propose aux étudiants de
leur fournir un « horaire inversé » des salles. Cet horaire
permettrait aux étudiants d'identifier les locaux inoccupés.
La proposition de l'ETS
laisse perplexe Farid Ghanem, l'homme à l'origine de la plainte devant la
Commission. M. Ghanem soutient que l'horaire des cours empêche le déroulement
de certaines prières puisque les cours et les prières doivent parfois avoir
lieu en même temps. « Le monsieur [M. Morin] a comptabilisé le nombre
d'heures où elles sont ouvertes, mais si elles ne sont pas ouvertes aux bons
moments, il aurait beau y avoir un million d'heures, ça ne change rien aux
faits. »
M. Ghanem juge le compromis
insatisfaisant. Il soutient que des étudiants et des professeurs font irruption
dans les pièces pendant la prière et que les locaux sont souvent occupés
lorsque les étudiants souhaitent y faire une prière.
La sécurité en question
Le directeur de
l'enseignement de l'université, Claude Olivier, a apporté des précisions sur la
disponibilité des salles de cours au moment du dépôt de la plainte à l'automne
2002 et au printemps 2003. Certaines salles ont été temporairement verrouillées
pour des raisons de sécurité, à cause de la présence d'équipements informatiques
qui n'avaient pas encore été sécurisés. « L'école n'a jamais empêché
quiconque de prier », a déclaré M. Olivier.
Quant aux cages
d'escaliers, M. Olivier soutient qu'elles peuvent être utilisées pour prier
bien que la direction n'encourage pas cette pratique. Une affirmation récusée
par M. Ghanem qui soutient que des gardiens de sécurité leur en interdisaient
l'accès en 2002-2003.
La direction de l'ETS
ajoute que majorité des cages d'escalier constituant des issues de secours,
rien ne peut y être laissé.
« Le climat à l'école
est très serein », spécifie M. Olivier. Malgré le tumulte provoqué par la
décision de la Commission des droits de la personne et des droits de la
jeunesse vendredi dernier, M. Olivier précise qu'il n'y a pas de tensions
raciales ou religieuses.
L'ETS rappelle qu'une
mosquée existe désormais à quelques mètres de l'école.
Une plainte en quatre temps
Le Centre de recherche
action sur les relations raciales (CRARR) avait déposé la demande d'enquête
auprès de la Commission des droits de la personne au nom d'un groupe de 113
étudiants musulmans de l'ETS. M. Ghanem était à la tête de ce groupe
d'étudiants.
La plainte des
universitaires contenait quatre éléments:
Les
propos d'un cadre de l'ETS rapporté par un journal étudiant;
La
pose d'affiches interdisant le lavage des pieds dans les lavabos des toilettes
de l'université;
Le
refus de l'établissement de reconnaître l'Association des étudiants musulmans
de l'ETS;
Le
refus de l'établissement de fournir un espace privé pour permettre aux
étudiants musulmans de faire leur prière quotidienne.
Seule la dernière partie de
la plainte a été retenue par la Commission.
Les représentants de la
Fédération étudiante collégiale du Québec (FECQ) sortent déçus de leur
rencontre avec le ministre fédéral du Travail, Jean-Pierre Blackburn.
La FECQ, qui tenait son
congrès en fin de semaine au cégep de Jonquière, avait invité le ministre pour
discuter des transferts fédéraux pour l'éducation post-secondaire. La FECQ
estime qu'Ottawa devrait investir près de 5 milliards de plus annuellement
dans l'éducation post-secondaire au Canada.
Les représentants étudiants
s'attendaient à ce que le ministre Blackburn prenne des engagements au nom de
son gouvernement. Mais lors d'un bref point de presse, Jean-Pierre Blackburn a
déclaré que ce dossier va se régler dans le cadre du déséquilibre fiscal.
Le cégep de
l'Abitibi-Témiscamingue voit son programme de techniques policières et son
entente avec le collège d'Alma reconduits pour une autre année.
Du même coup, le ministre
de l'Éducation, Jean-Marc Fournier, autorise le collège d'Alma à accroître sa
cohorte d'étudiants pour la rentrée 2006. Cette cohorte d'une trentaine
d'étudiants sera admise au campus de Rouyn-Noranda du cégep de
l'Abitibi-Témiscamingue.
L'objectif est de répondre
à la forte demande de policiers pour le Nord-du-Québec, précise-t-on.
Cette prolongation de
l'entente ne met toutefois pas un frein à la volonté du cégep de
l'Abitibi-Témiscamingue de devenir autonome dans cette offre de services.
« On pense plutôt que
c'est un pas dans la bonne direction. On travaille en collaboration avec le
ministère pour essayer d'avoir le programme à 100 % chez nous, de façon
autonome, pour l'automne 2007 », affirme le directeur des affaires
étudiantes et corporatives, Mario Paquin.
Pierre-Yves Guay
Nous sommes maintenant 6,5
milliards d'humains à nous partager cette petite planète. La moitié est
citadine. Notre bien-être dépendra, dans une large mesure, de la qualité de la
vie sociale et économique des villes de l'avenir. Nous devons donc déterminer
les grandes tendances qui transforment déjà nos villes. Sinon, il deviendra
impossible de débattre collectivement des futurs possibles et des choix de
sociétés urbaines qui s'offrent à nous. Et, à défaut d'une implication soutenue
de tous les acteurs, seuls les plus puissants s'en occuperont. D'ailleurs, ils
sont déjà à pied d'oeuvre.
En «mondialisant
l'économie», les firmes transnationales constituent maintenant le principal
acteur de la scène urbaine de la planète. Leurs stratégies d'investissement
accélèrent l'urbanisation du monde, font surgir de nouveaux types de ville et
reconfigurent sans cesse le réseau urbain mondial, de plus en plus marqué par
des disparités économiques grandissantes. Les phénomènes de ségrégation et
d'exclusion sociales, autrefois relativement circonscrits, sont en voie de
généralisation. Ces mutations préfigurent nécessairement l'avenir des villes.
Voyons d'un peu plus près.
Investissements
stratégiques
Les stratégies
d'investissement des transnationales sont relativement simples. La première est
appelée «productive». Elle consiste à minimiser les coûts de fabrication des
marchandises en implantant les usines près d'une main-d'oeuvre bon marché,
captive et abondante, dans un contexte d'affaires déréglementé et défiscalisé.
Les grandes régions urbaines du Tiers-Monde sont à cet égard très séduisantes
et leurs avantages pour les transnationales augmentent avec l'usage :
l'espoir d'un emploi y canalisera un exode rural massif qui stimulera
puissamment la croissance démographique et le bassin de chômeurs, ce qui
permettra aux firmes de compresser davantage les salaires versés.
Depuis bientôt 40 ans, les
transnationales ont construit dans ces régions urbaines plus de 1200 zones
franches industrielles. Sous la pression des transnationales, les États pauvres
ont accepté de les «exclure juridiquement» du territoire national et les firmes
y trouvent un environnement d'affaires presque complètement déréglementé et
défiscalisé. Plusieurs de ces zones industrielles comprennent d'immenses
dortoirs ouvriers et un éventail complet de services urbains. De plus en plus
nombreuses, ces zones franches habitées en permanence par leurs ouvriers sont
devenues de véritables villes franches industrielles. Déjà, plus de 42 millions
de personnes y travaillent, tout en étant privées du contrat social minimal
pourtant prévu par leur pays. Ce contingent ouvrier augmente de 14 % par
année et sa production représente déjà 20 % du marché mondial ! Même
s'ils produisent une part croissante de la richesse mondiale, ce ne sont
évidemment pas les ouvriers de ces villes de misère et d'exploitation qui
auront les moyens d'acheter ensuite les produits des transnationales qui les
emploient.
Afin que leurs marchandises
se métamorphosent en profits, les transnationales doivent donc compenser le
trop faible pouvoir d'achat des pays d'accueil en utilisant leur deuxième
stratégie, dite «commerciale». Elle consiste à maximiser la valeur des ventes
en implantant le réseau de commercialisation près des consommateurs les plus
fortunés. Les grandes chaînes commerciales et les magasins à grande surface
envahiront les grandes régions urbaines des pays riches, dont elles transformeront
le paysage et rythmeront le développement de manière plus ou moins anarchique.
Également mise en oeuvre
dans les plus grandes villes des pays riches, la troisième stratégie, dite
«financière», consiste à centraliser les activités de recherche-développement,
de gestion, de lobbying politique et de spéculation financière dans les villes
qui rassemblent les chercheurs compétents, les meilleurs administrateurs, les
décideurs politiques, les Bourses, etc. Les flamboyantes grandes villes
mondiales, comme New York, Tokyo, Londres, etc., drainent une part croissante
de la richesse mondiale. Cet «archipel prospère» donnera faussement l'illusion
que la mondialisation enrichit les populations urbaines de la planète.
Villes privées
Si le panorama urbain de la
planète est de plus en plus différencié et ségrégatif, ce schéma est reproduit
dans l'aménagement des villes occidentales. À cet égard, la tendance la plus
marquante est certainement la prolifération des villes privées, exclues du
tissu urbain environnant par des dispositifs de contrôle des accès (clôtures,
murets, guérites, caméras, police privée, etc.). Dans ces gated, walled ou
private communities, les résidants fortunés choisissent de s'exclure à la fois
des obligations sociales de partage fiscal et de la menace que représente à
leurs yeux la convoitise des groupes sociaux moins bien nantis.
Ils s'offrent des services
publics sur mesure tout en réduisant leur participation à l'effort fiscal
collectif et au partage local de la richesse. En prime, ils obtiennent un
environnement bâti sophistiqué, soigneusement planifié et hautement
identitaire, une sécurité urbaine maximale, une quiétude incomparable, un large
éventail de services de haute qualité, ainsi que la légitimité sociale du
«nouvel urbanisme» et d'une certaine conception réductrice du «développement
durable».
Partout dans le monde, mais
surtout aux États-Unis et en Europe, ces villes privées se multiplient à grande
vitesse. Elles prolifèrent surtout dans les agglomérations urbaines socialement
hétérogènes, où l'approfondissement des disparités économiques fractionne
toujours davantage le tissu social. Regroupant déjà 12 % des ménages du
grand Los Angeles, ces villes privées ne sont d'ailleurs plus l'apanage
exclusif de la grande bourgeoisie, car il s'en construit de plus en plus pour
la classe moyenne. Il en existe même des versions «bas de gamme» destinées aux
jeunes acheteurs d'une première maison ou aux consommateurs moins bien nantis.
Elles se multiplient même en Chine, où certains les perçoivent comme une
renaissance de la ville traditionnelle.
Bien autant que les grandes
villes mondiales, les villes franches industrielles et les villes privées sont
les principaux prototypes urbains de la mondialisation. Les clôtures barbelées
qui regroupent les ouvriers dans les villes franches industrielles du Sud, tout
comme les enceintes de pierre qui protègent les résidants fortunés des villes
privées du Nord, témoignent de l'exacerbation des disparités mondiales, du
fractionnement social et de l'exclusion généralisée qui marqueront de plus en
plus le panorama urbain de la planète. Heureusement, il est encore temps de
choisir un autre avenir.
***
Pierre-Yves Guay est
professeur au département d'études urbaines et touristiques de l'Université du
Québec à Montréal.